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Article AUTONOME VIGUEUR, en vigueur depuis le (Arrêté du 23 janvier 2024 portant création de l'option « conducteur de ligne de production alimentaire » du brevet professionnel et fixant ses conditions de délivrance)

Article AUTONOME VIGUEUR, en vigueur depuis le (Arrêté du 23 janvier 2024 portant création de l'option « conducteur de ligne de production alimentaire » du brevet professionnel et fixant ses conditions de délivrance)


1.1.3. Facteurs d'évolution et de variabilité en cours


L'attractivité de la filière
Les entreprises sont confrontées à des besoins en recrutement de plus en plus importants avec une pénurie
de main-d'œuvre qui va s'accentuer avec les nombreux départs en retraite à venir d'ici 2030.
Il est primordial de faire évoluer les modes de recrutement, de poursuivre les actions en faveur de l'insertion professionnelle de tous les publics et de faire évoluer l'image des métiers et de ce secteur.
Le comportement des consommateurs
Les comportements de consommation ont beaucoup changé ces dernières années. De nos jours, la consommation s'individualise, le consommateur est sans cesse connecté, informé, attentif à la vertu écologique et à la qualité nutritive et sanitaire des produits qu'il consomme. Il est de plus en plus sensible à l'origine locale des produits (circuits courts). Les comportements alimentaires intègrent de nouvelles normes sociales, de plus en plus exigeantes sur les questions de bien-être animal et de préservation de l'environnement. Parmi ces enjeux, la question de l'impact climatique de la consommation de viande occupe une place particulière.
Le développement des démarches de Responsabilité Sociétale de l'Entreprise (RSE)
En 2022, près de la moitié des entreprises industrielles agroalimentaires ont mis en place une démarche volontaire en lien avec la RSE. Elles sont particulièrement concernées par ces démarches, du fait de leur incidence forte sur les environnements naturels, sociaux et économiques. Leurs engagements font valoir les pratiques des producteurs en amont et font échos aux attentes de la société en matière de protection de l'environnement et de bien-être animal (8).
La réduction du gaspillage alimentaire
En France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d'euros (9).
Ce gaspillage représente un prélèvement inutile de ressources naturelles, telles que les terres cultivables et l'eau, et des émissions de gaz à effet de serre qui pourraient être évitées. Ces dernières sont évaluées par l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie) à 3 % de l'ensemble des émissions nationales.
Ce sont également des déchets qui pourraient être évités qui n'auraient donc pas à être traités et n'engendreraient pas les coûts de gestion afférents. Toutes les étapes de la chaîne alimentaire, production, transformation, distribution et consommation, participent aux pertes et gaspillages alimentaires.
La lutte pour réduire ce gaspillage alimentaire est un véritable enjeu pour les professionnels du secteur.
Les défis environnementaux
Nourrir une population qui va encore fortement croître pendant plusieurs décennies avant, peut-être, de se stabiliser, dans un contexte de réchauffement climatique impactant directement la productivité agricole, crée des défis nouveaux pour les systèmes agroalimentaires mondiaux. Il paraît désormais clair que bien nourrir toute la planète, sans ruiner l'environnement, ne pourra se faire sans des mutations profondes de l'alimentation, de l'agriculture elle-même, et des industries agroalimentaires. Dans ce contexte mondial, chaque territoire devra tenir compte de ses spécificités structurelles pour faire évoluer ses pratiques et modes de production. La France devra accélérer sa transition vers l'agroécologie pour réduire les pressions exercées par l'agriculture sur l'environnement tout en lui permettant de reconquérir son autonomie alimentaire (10).
En 2019, l'industrie agroalimentaire a consacré 248 millions d'euros d'investissements ou d'études afin de protéger l'environnement. Grande consommatrice d'eau pour le lavage et le traitement industriel des matières premières ou le nettoyage des équipements de production, 35 % de ses investissements sont affectés au traitement des eaux usées. La limitation des émissions de gaz à effet de serre est le deuxième poste d'investissement (31 %) (11).
La question des emballages est également un enjeu. Les industriels travaillent sur le développement de nouveaux matériaux d'emballage à partir de matières premières biosourcées et de mono-matériaux, et recherchent des solutions de conditionnement au degré de recyclabilité élevé. La recherche s'intéresse aussi à concevoir des emballages actifs qui, interagissant avec le produit, permet d'en augmenter sa durée de conservation.
L'évolution technologique
La production s'est automatisée au cours des dernières années : les postes de travail exigent plus d'autonomie et de polyvalence, ce qui implique des besoins accrus en personnel qualifié. Le développement de la robotique accélère et fiabilise les opérations de manutention lourde et répétitive. Elle permet une diminution de la pénibilité de certaines tâches.
Les nouvelles technologies de codage, capteurs et traitement des données permettent de garantir un niveau extrêmement élevé de traçabilité. Les techniques de blockchain (12) garantissent un partage de données tout au long de la chaine de production et de distribution. D'autres technologies en cours de développement, mixant numérique et biotechnologies permettront de connaitre précisément les conditions de fabrication et de transport et en particulier le respect de la chaine du froid. Comme dans les autres secteurs industriels, le numérique va permettre de nouveaux gains de productivité en matière d'organisation des chaînes de production, depuis le producteur primaire jusqu'au consommateur final. Les emballages intelligents sont aussi à l'étude, équipés de capteurs et senseurs, ils peuvent contrôler et informer de l'état du produit, de sa fabrication jusqu'à sa distribution. Le développement de la robotique accélère et fiabilise les opérations de manutention lourde et répétitive. Elle permet une diminution de la pénibilité de certaines tâches.


(8) Panorama des industries agroalimentaires - 2022 - Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.
(9) site www.ecologie.gouv.fr - données du 3 janvier 2023.
(10) Rapport France stratégie « pour une alimentation saine et durable » 09/2021.
(11) Panorama des industries agroalimentaires - 2022 - Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire (p. 66).
(12) Une blockchain est un registre, une grande base de données qui a la particularité d'être partagée simultanément avec tous ses utilisateurs, tous également détenteurs de ce registre, et qui ont également tous la capacité d'y inscrire des données.