ÉPREUVE D'APTITUDE SKI ALPIN
En cas de différence substantielle entre la qualification du demandeur et celle qui est exigée en France pour l'activité du ski alpin et ses activités dérivées le requérant est soumis à tout ou partie de l'épreuve d'aptitude lui permettant de démontrer qu'il dispose des compétences nécessaires à l'exercice en sécurité de l'encadrement de cette activité.
I. - L'épreuve technique
L'épreuve technique est organisée par le Service national des métiers de l'encadrement du ski et de l'alpinisme.
1. Conditions de déroulement de l'épreuve
L'épreuve est constituée d'un slalom géant. Les candidats ayant échoué lors d'une première manche peuvent se présenter à une deuxième manche. L'ordre des départs est alors inversé.
2. Agrément des sites
L'épreuve doit se dérouler sur un stade de slalom géant désigné par le directeur général de l'Ecole nationale des sports de montagne, site de l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme, parmi une liste de stades agréés établie sur proposition de la section permanente du ski alpin de la commission de la formation et de l'emploi du Conseil supérieur des sports de montagne. L'agrément est prononcé en référence aux critères définis par la Fédération internationale de ski, aménagés pour prendre en compte les objectifs assignés à cet examen.
3. Tracé
Le tracé est préparé pour répondre aux normes techniques définies par le règlement élaboré par la Fédération internationale de ski, aménagées afin de prendre en compte les objectifs assignés à cet examen, en ce qui concerne plus particulièrement sa longueur, le dénivelé et le nombre de portes.
Le dénivelé est de 250 à 300 mètres. Le nombre de portes est de 11 % à 15 % du dénivelé en mètres (idéalement entre 12 % et 13 % pour obtenir une évaluation sur les trajectoires et non sur le glissement).
Le respect des caractéristiques ci-dessus doit, à titre indicatif et de manière idéale, conduire à un temps non compensé de l'ouvreur à l'ouverture, compris entre 45 et 60 secondes.
La norme de l'épreuve technique prévoit la possibilité de tracer sans matérialiser les extérieurs des portes, à l'exception de la première porte, de la dernière porte et des figures.
4. Ouvreurs
1 4.. Les ouvreurs et le traceur sont désignés par le directeur général de l'Ecole nationale des sports de montagne, site de l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme, parmi ceux figurant sur une liste qu'il valide annuellement, sur proposition de la section permanente du ski alpin de la commission de la formation et de l'emploi du conseil supérieur des sports de montagne.
2 4.. Les ouvreurs sont au nombre minimal de trois au départ et deux à l'arrivée.
3 4.. Les ouvreurs doivent avoir obtenu, dans le cadre de l'étalonnage annuel de la saison en cours, un coefficient égal ou supérieur à 0,870 0.
4 4.. Le coefficient mentionné au 4.3 est attribué à titre personnel à chaque ouvreur. Il est validé par le directeur général de l'Ecole nationale des sports de montagne, site de l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme, après avis de la section permanente du ski alpin de la commission de la formation et de l'emploi du Conseil supérieur des sports de montagne. Le directeur général de l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme a la possibilité de faire évoluer ce coefficient en cours de saison si l'équité l'exige, après avis de la section permanente du ski alpin.
5. Evaluation
1 5.. L'évaluation s'effectue en référence à un temps de base calculé de la manière suivante, avec un nombre minimal de trois ouvreurs au départ et de deux ouvreurs à l'arrivée :
- est retenue la moyenne des deux meilleurs temps compensés des ouvreurs ayant effectué le parcours avant le départ du premier candidat de la manche ;
- est retenue la moyenne des deux meilleurs temps compensés des ouvreurs ayant effectué le parcours après le départ du dernier candidat de la manche.
Le temps de référence est constitué de la moyenne des deux moyennes ci-dessus mentionnées.
2 5.. Chaque ouvreur est autorisé à prendre un nouveau départ s'il n'a pu réaliser normalement son parcours.
3 5.. Le coefficient des ouvreurs doit être porté à la connaissance des candidats avant le début de l'épreuve.
4 5.. Il est admis d'introduire ponctuellement des compétiteurs FIS pour vérifier le bon étalonnage de l'épreuve.
5 5.. Modalités de calcul du temps maximal d'admission :
- pour les garçons : TAG = TB × 1,19 ;
- pour les filles : TAF = TB × 1,25.
Légende : TB = temps de base, TAG = temps d'admission garçons, TAF = temps d'admission filles.
6. Composition du jury d'épreuve
1. Un arbitre, conseiller technique du président du jury de l'examen.
2. Un directeur d'épreuve.
3. Un chef de piste.
4. Un juge au départ.
5. Un juge à l'arrivée.
II. - L'épreuve de sécurité
L'épreuve de sécurité est organisée par le Service national des métiers de l'encadrement du ski et de l'alpinisme ; elle se déroule en période hivernale sur une durée de deux à cinq jours.
L'épreuve de sécurité a pour objectif d'évaluer le respect, par les candidats, des exigences minimales de sécurité essentielles pour les moniteurs de ski travaillant dans des environnements spécifiques. Elle permet d'évaluer les connaissances et les compétences des candidats en matière de sécurité au moyen d'un examen théorique et d'un examen pratique comprenant cinq modules obligatoires, faisant chacun l'objet d'une évaluation individuelle.
En cas d'échec du candidat à un ou plusieurs modules ou dans le cas où l'épreuve de sécurité ne comprend pas tous les modules, l'épreuve doit être repassée dans son intégralité.
1. L'examen théorique (coefficient 1, noté sur 20)
L'examen théorique consiste à passer un message d'alerte aux services de secours locaux après un accident d'avalanche, dans la langue du pays d'accueil. Pour valider ce module, le candidat doit passer un appel clair et compréhensible, contenant des informations précises permettant aux services de secours d'accomplir leur mission.
2. L'examen pratique
L'examen pratique pour le ski hors-pistes comporte trois modules d'enseignement axés sur l'encadrement d'un groupe et un module de recherche et de sauvetage de deux personnes ensevelies sous une avalanche. L'examen pratique se déroule dans une des langues officielles de l'Etat membre dans lequel il se déroule.
Les trois modules sur l'encadrement d'un groupe ont une durée de 15 minutes chacun. Le candidat dispose d'un temps de préparation de 15 minutes pour les trois modules. Pour valider ces modules, le candidat doit réussir au moins 75 % des exercices.
2.1. Modules sur l'encadrement d'un groupe
Module 1 : Interprétation de la prévision d'avalanche (coefficient 1, noté sur 20)
Le module 1 consiste, pour le candidat, à interpréter la prévision d'avalanche avec son groupe, à comparer les informations fournies dans la prévision avec ses propres observations sur site et à évaluer la situation.
Module 2 : Conduite de groupe (coefficient 2, noté sur 20)
Le module 2 consiste, pour le candidat, à emmener son groupe sur une descente hors-piste, à proposer un itinéraire en tenant compte de facteurs tels que le choix de neige, les points de rassemblement et les formes d'organisation du groupe et à travailler avec son groupe pour évaluer les risques de la descente.
Pour le module 3 (coefficient 1, noté sur 20), une autre forme d'évaluation est sélectionnée de manière aléatoire, parmi les trois possibilités suivantes :
a) Interprétation et compréhension de la météorologie
1. Les prévisions météorologiques de montagne montrent une situation de Nordstau, à savoir de fortes précipitations venant du nord (hautes pressions à l'ouest et basses pressions à l'est). Comment se produit cette situation ? Où et en quelle quantité peut-on s'attendre à des précipitations approximativement ? Comment cette situation peut-elle influencer les avalanches ?
2. Les prévisions météorologiques montrent l'arrivé probable de vents forts de foehn sur les pentes septentrionales des hautes montagnes. A quoi ressembleront les conditions météorologiques dans le nord et le sud du massif montagneux et comment cela affectera-t-il probablement la situation d'avalanche ?
3. Evaluez la situation météorologique sur place. Quels sont les facteurs qui influencent l'évolution des conditions météorologiques et comment celles-ci vont-elles évoluer au cours des prochains jours, à votre avis ?
b) Compréhension des dangers dans les régions de haute montagne
1. Quels sont les facteurs qui peuvent conduire à l'hypothermie et quelles sont les précautions à prendre ? Quels sont les signes caractéristiques de l'hypothermie et comment réagir ? Quels symptômes indiquent qu'il est nécessaire de consulter un médecin ?
2. Quels sont les facteurs qui peuvent provoquer des gelures et quelles sont les précautions à prendre ? Quels sont les signes caractéristiques des gelures et comment faut-il réagir en cas de gelures localisées ? Quels sont les facteurs qui favorisent le développement de ces gelures ? Quels symptômes indiquent qu'il est nécessaire de consulter un médecin ?
3. Vous vous trouvez au milieu d'un long parcours de descente. La visibilité se détériore progressivement en raison du brouillard. Comment trouvez-vous vos repères (ou : vous orientez- vous) sans utiliser de GPS et quelles tactiques de conduite de groupe utilisez-vous ?
c) Capacité à évaluer et à comprendre le manteau neigeux
1. Analysez la stabilité du manteau neigeux actuel.
2. Décrivez le manteau neigeux possible lors d'un hiver avec peu de chutes de neige. Expliquez les phénomènes météorologiques susceptibles de provoquer l'instabilité du manteau neigeux.
3. Décrivez le manteau neigeux possible lors d'un hiver avec beaucoup de chutes de neige. Expliquez les phénomènes météorologiques susceptibles de provoquer l'instabilité du manteau neigeux.
2.2. Module de recherche et de sauvetage des personnes ensevelies sous une avalanche (coefficient 1, noté sur 20)
L'objectif du module est de détecter deux DVA (détecteurs de victimes d'avalanche) et de récupérer au moins un des deux dispositifs. Chaque DVA est placé dans un sac avec un isolant d'environ 60 cm de large et enseveli mais sans signaux superposés, à une profondeur d'environ 1 mètre. Un DVA d'entraînement peut être utilisé. La zone de recherche est limitée à une superficie maximale de 50 mètres × 50 mètres. Le délai maximal pour retrouver les deux DVA et récupérer l'un d'eux est de 8 minutes. Pour participer au module de recherche, les candidats doivent disposer d'un DVA numérique comportant au moins trois antennes. Les candidats ayant des DVA analogiques ne sont pas autorisés à présenter ce module. Pour valider ce module, le candidat doit localiser les deux DVA ensevelis et récupérer l'un d'eux dans le temps imparti.