ANNEXE 1
RÉFÉRENTIEL DE DIPLÔME : DU CERTIFICAT D'ÉTUDES APPROFONDIES VÉTÉRINAIRES EN GESTION DE LA SANTÉ ET DE LA QUALITÉ EN PRODUCTIONS AVICOLES ET CUNICOLE
La formation de CEAV est une formation diplômante qui se situe dans le prolongement et en complément de la formation initiale qu'il doit compléter spécifiquement vis à vis des besoins professionnels.
Dans le domaine de la santé et de la qualité des productions avicoles et cunicole, le CEAV doit permettre de certifier un premier niveau de compétences spécialisées dans le domaine considéré.
Il s'agit de préparer aux métiers et activités centrés sur la maîtrise de la production et de la qualité dans le segment production des filières avicoles et cunicole. Cette orientation repose en particulier sur des compétences approfondies en santé animale, en méthodes de production et méthodes de transformation, ainsi que dans les domaines de la sécurité-qualité des produits, de la maîtrise de l'environnement, du médicament vétérinaire et du bien-être animal.
Les objectifs sont donc de :
– acquérir/compléter les connaissances nécessaires à l'intervention sur les principaux dysfonctionnements en productivité et santé des troupeaux ainsi qu'en qualité-sécurité des produits ;
– développer la maîtrise de méthodes et d'outils pour aborder ces dysfonctionnements. Acquérir un niveau reconnu de savoir-faire.
1. Compétences générales
1.1. Il a acquis une culture scientifique vétérinaire générale.
Dans ce but, il aura acquis une connaissance et une excellente compréhension :
– des sciences sur lesquelles reposent les activités des vétérinaires ;
– de l'organisation et du fonctionnement de l'animal sain, ainsi que des particularités des méthodes d'élevage ;
– les principes de prévention des maladies et de maintien des animaux dans des états de bien-être et de bonne santé ;
– de l'étiologie, la pathogénie, des signes, des lésions, de l'épidémiologie, du diagnostic, du pronostic, du traitement, de la prophylaxie et de la réglementation des principales maladies et troubles, notamment des maladies soumises à réglementation, qui concernent les espèces habituellement rencontrées dans l'Union européenne ;
– de la réglementation relative au bien-être animal ;
– de la réglementation relative au médicament ainsi que les recommandations pour une utilisation responsable des médicaments, prenant en compte notamment les aspects liés à la santé publique ainsi qu'à l'environnement ;
– de la réglementation des aliments composés ;
– de l'hygiène des aliments et des principe de maîtrise des risques sanitaires tout au long de la chaîne alimentaire ;
– des principes d'organisation des filières à l'échelle nationale, communautaire et internationale ;
– des principes de la politique agricole commune et des organisations communes des marchés ;
– des entreprises et systèmes de production en élevage ;
– des diverses structures professionnelles.
1.2. Il est capable de recueillir des informations avec pertinence.
Pour satisfaire à cette exigence, il aura acquis une maîtrise dans les domaines suivants :
– la maîtrise de la langue anglaise, tant pour la lecture que pour l'écriture et l'expression, afin de pouvoir échanger librement, en particulier en situation professionnelle ;
– la recherche documentaire permettant d'avoir accès à l'information scientifique et technique. Dans ce but, il connaît les diverses sources d'information, leurs avantages et leurs limites respectifs ;
– les méthodes de gestion de l'information, qu'elle soit documentaire ou statistique, à l'aide d'outils appropriés ;
– il sait collecter des informations auprès d'un individu ou un groupe d'individus ;
– il a conscience du fait que les connaissances acquises évoluent rapidement. En conséquence, il comprend le besoin et l'obligation professionnelle de s'engager, dès son entrée dans la vie professionnelle, dans une démarche d'enseignement postuniversitaire, de formation continue, démarche qu'il conduira durant toute sa carrière ;
– il sait trouver toute information, notamment scientifique, et en faire une analyse critique.
1.3. Il est capable de hiérarchiser et d'effectuer la synthèse des données :
– il identifie et hiérarchise les données recueillies en tenant compte notamment de différents degrés de priorité et d'intérêt (animal, élevage, collectivité) ;
– il identifie les informations complémentaires nécessaires à la prise de décision (diagnostique, thérapeutique, expérimentale…) ;
– il relie avec logique les informations recueillies, les compare, les confronte à ses connaissances ou à son expérience ;
– il hiérarchise ses hypothèses ou ses choix en fonction de critères adaptés ;
– il établit un diagnostic et évalue un pronostic argumenté, décide en fonction de l'urgence éventuelle, de critères réglementaires, scientifiques, éthiques, économiques, psychologiques tout en identifiant les conséquences de ses propositions d'action ;
– il admet et fait comprendre l'incertitude à ses interlocuteurs ;
– il sait évaluer, autant que de besoin, ses jugements et ses décisions ;
– il a la capacité de décider à quel moment, dans sa démarche professionnelle, il saura dépasser ses limites de compétence en ayant recours à un conseil, une aide ou une assistance professionnelle.
1.4. Il met en œuvre ou supervise des gestes techniques :
– il connaît et applique les principes de bonnes pratiques professionnelles ;
– il sait contenir un animal en toute sécurité pour l'animal ainsi que pour les éventuels intervenants (propriétaire, aides…), dans le respect des règles du bien-être animal et de l'éthique ; de même, il sait donner toutes les instructions pour que d'autres intervenants puissent effectuer cette contention ;
– il sait réaliser un examen clinique complet, observer et enregistrer les signes cliniques et les résultats ;
– il sait proposer des examens complémentaires à l'examen clinique, les mettre en œuvre pour réaliser, conforter ou préciser on diagnostic ;
– il utilise tous les équipements à sa disposition, notamment comme outils diagnostiques qu'il décide de mettre lui-même en œuvre ou qu'il encadre, en ayant une totale connaissance des mesures de sécurité et en accord avec la réglementation en vigueur ;
– il maîtrise les méthodes d'euthanasie liées à l'activité diagnostique ou consécutive à une mesure sanitaire. Il les met en œuvre de façon appropriée et éthique ;
– il sait conduire un examen post mortem à des fins diagnostiques ;
– il sait collecter, préserver et transporter des échantillons (liquides biologiques, fèces, fragments tissulaires…) et les adresser au laboratoire compétent ;
– il sait conduire les analyses élémentaires de laboratoire, interpréter les résultats obtenus, que ce soit de celles qu'il effectue ou de celles qu'il demande à un laboratoire ;
– il sait mettre en place une thérapeutique adaptée (prescription, administration…) ;
– il fait respecter les contraintes sanitaires pour l'enlèvement des cadavres ;
– il a une connaissance des principes de gestion des entreprises.
1.5. Il communique, assure le suivi des dossiers :
– il sait tenir des dossiers ainsi qu'élaborer clairement des comptes rendus, de manière satisfaisante pour ses pairs et compréhensible pour ses destinataires ;
– il communique aisément par voie orale, écrite ou électronique. Il structure sa communication en fonction des points majeurs en les justifiant. Il développe clairement un contenu. Il explique en termes adaptés ses conclusions et les mesures à prendre ;
– il est conscient des responsabilités éthiques du vétérinaire liées aux soins aux animaux ou à toute autre démarche professionnelle ainsi qu'aux relations avec le client. D'une manière plus large, il a conscience des conséquences que son activité peut avoir sur l'environnement et la société ;
– il doit pouvoir s'exprimer sur des problèmes d'actualité en matières de risques sanitaires liés à l'animal ;
– il a une grande capacité d'autocritique et il présente une volonté de participer à des séances d'échange et de partage avec ses pairs ;
– il sait travailler avec efficacité dans le cadre d'une équipe pluridisciplinaire dans le but d'offrir des services à un partenaire, pour améliorer sa compétence et ses prestations ;
– il a été sensibilisé aux principes du management et de la détection et résolution de conflits ;
– il connaît et sait mettre en œuvre les règles de la confidentialité le liant à ses clients et partenaires.
2. Compétences spécifiques
Ses compétences doivent principalement s'exercer vis-à-vis des espèces suivantes : poule (reproducteurs, chair et ponte), dinde (reproducteurs et chair), pintade (reproducteurs et chair), canards pékin et de Barbarie (reproduction, chair et canard gras) et lapin de chair (reproduction et engraissement). Ses connaissances doivent également s'attacher aux autres espèces avicoles (en particulier oie, pigeon, caille, gibier, oiseaux d'ornement) ainsi qu'aux autres espèces mammifères élevées simultanément dans les exploitations agricoles sur les questions ayant trait plus spécifiquement aux risques sanitaires croisés entre ces espèces et aux questions de santé publique vétérinaire s'y rapportant.
2.1. Il connaît les particularités anatomiques et physiologiques des volailles et du lapin,ainsi que l'importance de ces particularités dans les domaines de la production, la pathologie, le diagnostic, la prophylaxie et la thérapeutique. Il est capable de réaliser à des fins diagnostiques la technique d'autopsie des oiseaux et du lapin et d'identifier les différents organes et tissus et leurs lésions.
2.2. Vis-à-vis des méthodes et systèmes d'élevage et de production :
– En relation avec l'alimentation des animaux (industrie de l'alimentation animale – fabrication des aliments – nutrition-alimentation – pathologie nutritionnelle), il est capable de :
– conduire les investigations permettant d'instruire une étiologie nutritionnelle ou métabolique ;
– avoir les notions suffisantes pour :
– discuter les résultats d'une analyse alimentaire ;
– apprécier l'impact d'une modification de formulation sur les performances attendues ;
– moduler les spécifications nutritionnelles standard en fonction des contraintes d'un élevage ;
– prendre les mesures conservatoires.
– Au sujet des caractéristiques génétiques des animaux, il est capable de :
– indiquer les principaux critères de sélection ayant un rôle dans le résultat économique de l'activité d'élevage envisagée ;
– présenter les antagonismes entre caractères quantitatifs et de la façon de les gérer dans le schéma génétique et de croisement ;
– citer les caractères à déterminisme génétique monofactoriel ayant un intérêt économique et une application dans les espèces de production et exposer leur mode d'exploitation ;
– définir le cadre des applications envisageables des relations entre génétique et résistance aux maladies chez les volailles ;
– connaître les différentes souches du marché et leurs caractéristiques.
– Au sujet des caractéristiques du logement des animaux, il est capable de :
– conduire un entretien avec l'éleveur permettant de décrire les moyens de maîtrise de l'ambiance mis en œuvre dans son bâtiment avicole (isolation, ventilation, chauffage) ;
– à partir de cette description, identifier les éventuels points critiques concernant la santé, le bien-être et la qualité des produits inhérents à leurs conceptions pour l'espèce élevée ;
– conduire ponctuellement l'analyse de l'ambiance d'un bâtiment avicole ;
– mettre en relation les résultats de cette analyse avec les troubles observés, les performances ou les risques sanitaires encourus ;
– établir, en coopération avec des services techniques, un éventuel plan de correction à mettre en place et de consignes à suivre sur la conduite à tenir tout au long de la conduite en bande ;
– expliquer les conséquences pour le bien-être animal de l'inadaptation des conditions d'élevage, de ramassage et de transport au besoin des animaux, les moyens de leur appréciation et de leur amélioration ainsi que leur conséquence sur la santé et les performances des animaux et la qualité de leurs produits ;
– intégrer la prise en compte des recommandations et de la réglementation en matière de bien-être animal dans la prise de décision en matière de santé dans l'élevage ;
– expliquer les spécificités des déjections d'origine avicole en relation avec le respect de la réglementation en vigueur sur la protection de l'environnement.
– Au sujet de la conduite d'élevage, il est capable de :
– situer les enjeux techniques de la conduite des troupeaux de volailles (chair, pondeuses, reproducteurs) et lapin de chair (pré-troupeau, reproducteurs et jeunes en engraissement) et utiliser les outils de leur suivi technique ;
– analyser l'organisation du travail de(s) l'éleveur(s) et ses pratiques en relation avec la maîtrise des objectifs de production et du risque sanitaire.
2.3. Vis-à-vis des troubles de santé :
Au sujet des agents pathogènes, il est capable de :
– recenser les principaux agents pathogènes, bactériens, viraux et parasitaires identifiés dans les élevages français et les pays limitrophes ;
– caractériser leur structure et leur morphologie, leurs cycles évolutifs (parasites), leur mode d'action pathogène (pathogénie), leur pouvoir antigénique et immunologique, leurs propriétés de résistance, les modèles de reproduction expérimentale des maladies, les méthodes de diagnostic (bactériologie, virologie, sérologie, parasitologie en insistant sur le coût, les limites et l'interprétation des résultats de différentes techniques).
Dans le cadre des plans de maîtrise de la santé des espèces avicoles et cunicole, il est capable de :
– mettre efficacement en œuvre de façon pratique les méthodes de diagnostic : visite d'élevage, examens cliniques des animaux, mise en œuvre d'examens complémentaires pertinents ;
– être capable de conseiller le producteur sur la maîtrise de l'hygiène, la prévention médicale et la thérapeutique et de les mettre en œuvre dans l'élevage dans le cadre de la réglementation en vigueur (directive CEE, MLC, pharmacie vétérinaire).
Il est capable d'établir les diagnostics des troubles de santé des troupeaux de volailles (par espèce) et de lapins et de concevoir les plans d'intervention et de maîtrise de leur santé.
2.4. Dans le cadre de la maîtrise de la qualité et de la sécurité des productions avicoles
Il est capable de :
– de présenter le dispositif français et européen de démarcation des produits par des signes officiels ;
– de présenter les principales étapes du process de transformation des produits (1re, 2e et 3e) et les principales mesures de maîtrise de la qualité des produits ;
– d'identifier les principaux défauts de qualité des produits avicoles (viande et œuf de consommation) et leur origine ;
– d'appréhender un dispositif de maîtrise de la qualité en entreprise et d'en conduire une analyse critique, d'amont en aval de la filière.
2.5. Dans le domaine de l'économie (économie agroalimentaire, Filières et marchés, gestion technique et technico-économique)
Il est capable de :
– identifier les agents impliqués, à des degrés divers, dans le fonctionnement d'une filière et leurs relations ;
– conduire une analyse raisonnée des comportements (individuels ou collectifs) des acteurs d'une filière agroalimentaire ;
– repérer les grandes évolutions de la consommation, de la production et du marché des produits avicoles au niveau national et mondial, leurs causes et leurs conséquences ;
– identifier les leaders, les différentes stratégies d'entreprise, leur influence sur le marché ; intégrer les notions de marge et de rentabilité des productions en fonction des résultats de gestion technique et des types de contrats de rémunération.
2.6. Il participe au développement des connaissances dans son domaine d'exercice :
– il connaît les diverses structures professionnelles, scientifiques et techniques en relation avec son domaine d'activité et participe à leurs activités ;
– il valorise son expérience par des communications et des publications professionnelles, techniques ou scientifiques dans ses domaines de prédilection ;
– il participe en partenaire actif aux réseaux susceptibles de produire collectivement des informations et des connaissances d'intérêt scientifique ou technique.
ANNEXE 2
RÉFÉRENTIEL D'ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE DU TITULAIRE DU CERTIFICAT D'ÉTUDES APPROFONDIES VÉTÉRINAIRES EN GESTION DE LA SANTÉ ET DE LA QUALITÉ EN PRODUCTIONS AVICOLES ET CUNICOLE
Le titulaire du CEAV de gestion de la santé et de la qualité en productions avicoles et cunicole a pour vocation à intervenir dans les métiers et activités centrés sur la maîtrise de la santé et de la qualité dans le segment production des filières avicoles et cunicole.
Cette orientation repose en particulier sur des compétences approfondies en santé animale, en méthodes de production et méthodes de transformation, ainsi que dans les domaines de la sécurité-qualité des produits, de la maîtrise de l'environnement, du médicament vétérinaire et du bien-être animal de ces filières animales.
Les activités professionnelles où s'exercent les compétences, connaissances et savoir-faire correspondant à ce référentiel sont celles d'un vétérinaire exerçant en :
– Cabinet libéral ayant une activité conséquente en aviculture et cuniculture (activité de consultant ou sous contrat avec les partenaires des filières) ;
– laboratoires d'analyses vétérinaires opérant sur volailles et lapins ;
– encadrement et conseil dans un groupement de producteurs de volailles et/ou lapins ;
– encadrement ou conseil dans l'industrie agroalimentaire avicole et cunicole (alimentation, génétique, incubation, production, transformation, qualité) ;
– laboratoire pharmaceutique ayant une gamme complète avec une bonne implication terrain.