CLASSE TERMINALE DE LA SÉRIE SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE LA SANTÉ ET DU SOCIAL (ST2S) –
PROGRAMMES D'HISTOIRE-GÉOGRAPHIE
Introduction
Les programmes de la classe terminale de la série ST2S sont conçus pour enseigner aux élèves des connaissances nécessaires à la compréhension du pays et du monde dans lesquels ils vivent.
Tenant compte des spécificités de cette série et de l'horaire disponible (une vingtaine d'heures en histoire comme en géographie), ils respectent la cohérence de chaque discipline sans prétendre à l'exhaustivité, ni temporelle ni spatiale.
Le programme d'histoire est organisé autour d'étapes fondatrices du monde contemporain. Celui de géographie privilégie l'étude des territoires et l'organisation de l'espace. Tout au long, ils abordent des thèmes qui constituent des enjeux civiques majeurs pour notre société et sa jeunesse.
1. Les thèmes au programme de l'enseignement d'histoire et de géographie
sont au nombre de six
Ils ont été choisis de manière à :
- faire bénéficier les lycéens de cette série de l'apport de l'histoire et de la géographie en matière de formation intellectuelle et de culture générale, en vue de leur réussite dans l'enseignement secondaire puis supérieur ;
- assurer la continuité avec le programme de la classe de première ;
- transmettre des éléments de culture géographique et historique communs aux lycéens de toutes les séries ;
- prendre en compte, dans toute la mesure du possible, les spécificités de la série.
En cohérence avec les programmes des séries STD2A, STI2D, STL et STMG, chaque thème articule une question obligatoire et des sujets d'étude au choix (deux pour chaque thème).
Le professeur a toute liberté pour construire son propre itinéraire en traitant les thèmes dans un ordre différent de celui de leur présentation.
2. L'articulation entre question et sujet d'étude est souple, mais répond à une cohérence
Les deux contribuent de manière complémentaire à l'étude du thème tout en permettant au professeur de proposer des approches et des éclairages différents.
La question obligatoire constitue le développement général du thème et bénéficie donc d'un volume horaire significatif (deux tiers du temps indiqué pour l'ensemble du thème). Le commentaire - colonne de droite - en précise les contenus. La question s'articule avec les notions indiquées, qui constituent un élément explicite et évaluable du programme.
Le sujet d'étude (le troisième tiers du temps) ouvre une possibilité de choix de contenu et d'itinéraire pédagogique. Il est choisi en fonction de la classe, de l'environnement local ou régional du lycée, des ressources documentaires, des équilibres entre les différents champs de l'histoire et de la géographie, des projets initiés dans l'établissement. Il est forcément articulé avec la question, mais est étudié au moment que le professeur juge pertinent. Du choix de ce moment dépend une partie des objectifs attribués au sujet d'étude : en amont, il permet d'identifier quelques enjeux, problèmes et notions, développés dans le traitement de la question ; en aval, il permet d'approfondir et d'incarner certains contenus de la question.
3. Les démarches pédagogiques sont diversifiées et complémentaires
Elles traduisent la pluralité des voies qui permettent le questionnement et la découverte intellectuels, l'apprentissage de l'histoire et de la géographie, la préparation de l'examen.
Dans l'enseignement de la question obligatoire, le professeur met en œuvre une démonstration. Il a pour objectif l'acquisition d'un bagage factuel et notionnel, modeste mais durable, et l'ouverture des lycéens aux problématiques des sciences humaines. Il diversifie les situations d'apprentissage, en visant l'efficience, et sans privilégier a priori le cours dialogué. Il recourt en tant que de besoin, et sans systématisme, à des documents.
Les sujets d'étude visent l'autonomisation des lycéens. Ils constituent un espace significatif (une vingtaine d'heures) de diversification pédagogique et de production effective. Le travail en autonomie est fondé à chaque fois sur un corpus documentaire construit pour poser un problème. Ce corpus comporte généralement un faible nombre de documents, afin de rendre possible une analyse non superficielle ; il est composé à partir du manuel et de l'ensemble des ressources documentaires disponibles, pour autant qu'elles soient adaptées à la classe ; il est apporté par le professeur ou par des lycéens, certains sujets d'étude incitant fortement à la réalisation de recherches documentaires par les élèves, notamment grâce à un recours aux Tice.
Ce travail en autonomie des lycéens, très majoritaire durant le traitement des sujets d'étude, ne peut produire ses fruits ni préparer à l'examen sans interventions professorales ponctuelles et ciblées.
I. Tableau des capacités et méthodes
Les capacités et les méthodes présentées dans ce tableau figurent explicitement dans les objectifs d'apprentissage. Il revient à l'équipe disciplinaire d'histoire-géographie du lycée ou à chacun(e) des enseignant(e)s d'évaluer leur niveau de maîtrise à l'issue de la classe de première, de penser la progressivité de leur apprentissage au fil de l'année de terminale et de construire les situations d'enseignement les plus propices à leur maîtrise par les lycéens.
I - Maîtriser des repères chronologiques et spatiaux |
|
1) Identifier et localiser |
- nommer et périodiser les continuités et ruptures chronologiques |
- situer et caractériser une date dans un contexte chronologique |
|
2) Changer les échelles et mettre en relation |
- situer un événement dans le temps court ou le temps long |
- mettre en relation des faits ou événements de natures, de périodes, de localisations spatiales différentes (approches diachroniques et synchroniques) |
|
- confronter des situations historiques ou/et géographiques |
|
II - Maîtriser des outils et méthodes spécifiques |
|
1) Exploiter et confronter des informations |
- identifier des documents (nature, auteur, date, conditions de production) |
- prélever, hiérarchiser et confronter des informations selon des approches spécifiques en fonction du document ou du corpus documentaire |
|
- cerner le sens général d'un document ou d'un corpus documentaire, et le mettre en relation avec la situation historique ou géographique étudiée |
|
- critiquer des documents de types différents (textes, images, cartes, graphes, etc.) |
|
2) Organiser et synthétiser des informations |
- décrire et mettre en récit une situation historique ou géographique |
- réaliser des cartes, croquis et schémas cartographiques, des organigrammes, des diagrammes et schémas fléchés, des graphes de différents types (évolution, répartition) |
|
- rédiger un texte ou présenter à l'oral un exposé construit et argumenté en utilisant le vocabulaire historique et géographique spécifique |
|
- lire un document (un texte ou une carte) et en exprimer oralement ou par écrit les idées clés, les parties ou composantes essentielles ; passer de la carte au croquis, de l'observation à la description |
|
3) Utiliser les Tic |
- ordinateurs, logiciels, tableaux numériques ou tablettes graphiques pour rédiger des textes, confectionner des cartes, croquis et graphes, des montages documentaires |
III - Maîtriser des méthodes de travail personnel |
|
1) Développer son expression personnelle et son sens critique |
- utiliser de manière critique les moteurs de recherche et les ressources en ligne (internet, intranet de l'établissement, blogs) |
- développer un discours oral ou écrit construit et argumenté, le confronter à d'autres points de vue |
|
- participer à la progression du cours en intervenant à la demande du professeur ou en sollicitant des éclairages ou explications si nécessaire |
|
2) Préparer et organiser son travail de manière autonome |
- prendre des notes, faire des fiches de révision, mémoriser les cours (plans, notions et idées clés, faits essentiels, repères chronologiques et spatiaux, documents patrimoniaux) |
- mener à bien une recherche individuelle ou au sein d'un groupe ; prendre part à une production collective |
|
- utiliser le manuel comme outil de lecture complémentaire du cours, pour préparer le cours ou en approfondir des aspects |
II. Programme d’histoire - Un monde en recomposition
Le programme de la classe terminale a pour objectif de montrer de grandes transformations du monde depuis
1945 : réalisations et perspectives portées par la construction européenne, défis du développement auxquels sont confrontés les nouveaux états issus de la décolonisation, adaptation du modèle politique français aux mutations et aspirations de la société.
I - L’Europe de 1945 à nos jours (7 h 30) |
||
Question obligatoire (A) et sujets d’étude (B) |
Notions |
Commentaire |
A. L’Europe de Yalta aux derniers élargissements de l’Union européenne (2004 et 2007) |
Fédéralisme Frontière Guerre froide Monde bipolaire /multipolaire Supranationalité |
A. On aborde successivement trois phases : - Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe est divisée. Elle est traversée par un conflit d’une nouvelle nature : la Guerre froide qui oppose deux modèles politiques et économiques. - Dans ce contexte l’Europe de l’Ouest s’unit sur un projet de paix et s’engage dans une construction économique et politique progressive. - L’effondrement du bloc de l’Est met fin à cette partition et l’Union européenne ouvre de nouvelles perspectives au projet européen. |
B. Un sujet d’étude au choix : - L’Espagne : de la dictature à la démocratie et à l’intégration communautaire (1975 à nos jours) - Berlin : une ville dans l’histoire, de 1945 à nos jours |
B. - Après la dictature de F. Franco, l’Espagne s’engage dans une voie originale vers la démocratie qui s’appuie sur la monarchie, la réforme progressive, les autonomies régionales, les évolutions de la société et l’horizon de l’intégration européenne. - Détruite en 1945, Berlin devient un révélateur de la situation des relations internationales. Divisée puis réunifiée, elle veut incarner aujourd’hui une unité retrouvée et une mémoire largement apaisée, autant d’éléments qu’elle traduit dans une démarche architecturale ambitieuse. |
|
II - Décolonisation et construction de nouveaux États (7 h 30) |
||
A. L’Afrique subsaharienne, du milieu des années 1950 à la fin des années 1980 |
Anticolonialisme Décolonisation Développement Tiers monde |
A. On évoque rapidement les étapes de la décolonisation. On montre que les nouveaux États indépendants d'Afrique subsaharienne doivent compter avec l’héritage colonial et le contexte international. Ils doivent également faire face à de nombreux défis : . politiques : construction d’un État, d’une unité nationale, choix et mise en œuvre d’un type de régime . économiques et sociaux : choix et mise en œuvre d’un mode de développement, intégration à l’économie internationale et rapports à l’ancienne puissance coloniale. |
B. Sujet d’étude au choix : - Léopold Sédar Senghor (1906-2001) L’Algérie de 1954 à 1962 |
B. - Par son itinéraire intellectuel et spirituel, par ses engagements et ses choix politiques, par ses combats contre l’aliénation et pour le métissage culturel, L. S. Senghor incarne les débats du continent africain et de ses cadres à partir des années 1940-1950. - L’Algérie est dotée d’un statut particulier au sein de l’Empire colonial français. On analyse son processus de décolonisation en montrant sa dimension singulière (guerre, violences frappant l’ensemble des composantes de la population, crise politique en métropole, etc.). On souligne que les conditions de son accès à l’indépendance ont un impact durable sur ses relations avec la France. |
|
III - La France sous la Vème République (7h 30) |
||
A. L’évolution politique de la Vème République |
Alternance Cohabitation Droite/Gauche Constitution Parti politique |
A. La Vème République, née en 1958-1962, instaure un nouvel équilibre entre les pouvoirs, en attribuant la primauté à l’exécutif. Après avoir rappelé ces caractéristiques, on montre comment elle a évolué sous l’effet de la bipolarisation partisane, de la présidentialisation et de la décentralisation. On analyse ensuite comment elle est confrontée aux nouveaux rapports des citoyens au politique (abstention, crise de la représentativité, etc.). |
B. Sujet d’étude au choix : - Les femmes dans la société française - L'élection présidentielle, un enjeu majeur de la vie politique française |
B. - On montre comment la place des femmes évolue dans les domaines économique, politique, social et culturel. On structure l'étude autour de quelques moments clés. - Si les élections législatives déterminent toujours la majorité parlementaire dont sont issus le premier ministre et le gouvernement, l'élection présidentielle est devenue le pivot de la vie politique française. On montre comment elle structure l'organisation des partis politiques, mobilise les médias et suscite des débats dans l'opinion publique. |
III. Programme de géographie - La mondialisation : acteurs et territoires
L’étude est centrée sur la mondialisation. Elle analyse la construction d’un système mondial à la fois fortement hiérarchisé et interdépendant où s’accélèrent les phénomènes d’intégration et de marginalisation à diverses échelles.
Elle insiste sur le rôle des acteurs dans le processus en particulier celui des firmes transnationales. En réfléchissant à la place de la France dans le monde, elle permet d’étudier les critères et les limites de la puissance d’un État.
I - Les territoires dans la mondialisation (8h 30) |
||
Question obligatoire (A) et sujets d’étude (B) |
Notions |
Commentaire |
A. Centres d’impulsion et inégale intégration |
Centre d’impulsion Interface Intégration/Marginalisation Mégalopole |
A. L’organisation de l’espace mondial est dominée par l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale, l’Asie orientale. On montre les éléments relatifs de puissance et de rayonnement des trois grands centres d’impulsion et de commandement que sont les mégalopoles américaine, européenne et l’archipel mégalopolitain asiatique. On met en évidence la polarisation ou la marginalisation des autres territoires tout en précisant que cette hiérarchisation est contestée par l’émergence de nouvelles puissances économiques. |
B. Un sujet d’étude au choix : - Londres - Shanghai |
B. - Ancienne capitale de l’Empire britannique, Londres est une métropole multi-ethnique de rang mondial par sa puissance économique et son rayonnement culturel. On étudie en particulier la City, une des premières places financières du monde, et le rôle que joue cette ville à différentes échelles. - Profitant pleinement de la dynamique du littoral chinois et de son importance croissante dans les échanges internationaux, Shanghai s’impose comme ville mondiale. Le poids du port de Yangshan et la croissance extrêmement rapide du quartier d’affaires du Pudong en constituent deux éléments majeurs. Si sa croissance est principalement localisée dans la métropole portuaire et le littoral, renforçant ainsi les disparités sociales et territoriales, la politique d’aménagement de la vallée du Yangzi tente de mieux la redistribuer vers l’intérieur du pays. |
|
II - La mondialisation : acteurs, flux et réseaux (7 h 30) |
||
A. Mondialisation et Firmes transnationales |
Acteurs spatiaux Division internationale du travail Firmes transnationales Flux Mondialisation, réseaux |
A. La mondialisation introduit un système de relations complexes à l’échelle planétaire. L’analyse de cartes montre que celle-ci est dynamisée par le rôle croissant des firmes transnationales qui bénéficient de l’évolution des moyens de transports et des techniques de communication. Les FTN tissent un système de flux reposant sur des liens de complémentarité, d’échange et de concurrence entre les territoires. |
B. Sujet d’étude au choix : - Les migrations Internationales -Transports et routes maritimes |
B. - Les migrants sont des acteurs clés de la mondialisation. Ils participent au phénomène d’interdépendances des États et des sociétés. Migration des conflits, de la pauvreté ou stratégies de recherche de meilleures conditions de travail et d’existence, elles font écho aux écarts de richesse, aux guerres, aux besoins de mains-d'œuvre spécifiques. Selon les contextes économiques et sociaux, elles interrogent les sociétés et génèrent différents types de réactions des États concernés. - L’analyse des cartes à l’échelle planétaire permet d’appréhender les principales routes maritimes, les ports à rayonnement mondial, les détroits stratégiques, les zones d’insécurité. L’étude porte également sur les principaux acteurs, leur renouvellement et les enjeux de ce secteur au cœur du processus de mondialisation. |
|
III - La France dans le monde (6h 30) |
||
A. La présence de la France dans le monde |
Francophonie Géostratégie Puissance Zone économique exclusive |
A. S’appuyant sur un long passé de rayonnement et de présence coloniale à l’échelle planétaire, tout en s’inscrivant aujourd’hui dans l’Union européenne et dans un contexte de mondialisation, la France est largement présente dans le monde. On analyse les différentes manifestations de la présence française à l’échelle mondiale dans leur diversité (diplomatique, militaire, économique, culturelle) et leurs limites. |
B. Sujet d’étude au choix : - Les engagements militaires et humanitaires de la France et des Français dans le Monde - Les Français dans le monde : de nouvelles mobilités |
B. - Dans un monde de plus en plus instable, la France conduit des interventions à caractère diplomatique, militaire et humanitaire. On présente la diversité des acteurs (armée, protection civile, ONG, etc.) et le cadre dans lequel ils interviennent (mandats internationaux, accords de défense, engagement citoyen, etc.). On analyse les modalités d’intervention en montrant leurs résultats et leurs limites. - Les Français sont de plus en plus nombreux à vivre à l’étranger pour des raisons familiales et professionnelles. Cette mobilité témoigne d’une ouverture croissante au monde et est un facteur de rayonnement et d’influence. On analyse les composantes de ce groupe, sa répartition géographique, sa représentation au sein de la République et les liens (économiques, sociaux, culturels) que les Français expatriés entretiennent avec leur pays d’origine. |