Annexe
Français
L'enseignement du français au collège : rappel des objectifs généraux.
L'enseignement du français au collège a pour finalité de permettre à chacun de former sa personnalité et de devenir un citoyen conscient, autonome et responsable. Le collège est le niveau d'enseignement le plus élevé commun à tous les élèves ; lorsqu'ils le quittent, leurs itinéraires se diversifient, mais ils ont tous besoin des mêmes connaissances fondamentales dans les domaines linguistique et culturel. Par ailleurs, approchant de l'âge de la majorité, ils deviennent des participants actifs de la vie sociale : ils doivent donc être tous en mesure de s'exprimer et de structurer leur jugement.
Cette finalité se traduit par les objectifs fondamentaux suivants :
- donner aux élèves la maîtrise des principales formes de discours,
- leur donner les moyens de former leur jugement personnel et de l'exprimer de façon à être entendus et compris,
- leur fournir les connaissances culturelles fondamentales nécessaires à la construction de leur identité,
- leur permettre d'enrichir leur imaginaire, et de s'initier à la compréhension des formes symboliques.
En ce qui concerne les formes de discours, la progression d'ensemble du collège est la suivante :
- en 6ème : étude de la narration, repérage de l'argumentation ;
- en 5ème et 4ème : étude approfondie de la narration conduisant à y intégrer la description et le dialogue, approche de l'explication, qui prépare l'étude de l'argumentation ;
- en 3ème : étude de l'argumentation, et poursuite de l'étude des autres formes de discours.
Objectifs de la classe de troisième
Dans le cadre des objectifs généraux du collège, la classe de troisième représente une étape décisive pour la maîtrise des discours. Les apprentissages s'organisent selon trois directions essentielles.
1. La compréhension et la pratique des grandes formes de l'argumentation constituent pour les élèves l'innovation principale. Leur étude associe celle des discours narratif, descriptif et explicatif.
2. La deuxième direction concerne l'expression de soi. Celle-ci peut se manifester dans le récit ou l'argumentation, et mettre l'accent sur l'implication et l'engagement (opinion, conviction, émotion), ou au contraire la distanciation et le détachement (objectivité, distance critique, humour).
3. La prise en compte d'autrui, troisième direction, est envisagée à la fois dans sa dimension individuelle (dialogue, débat) et dans sa dimension sociale et culturelle (ouverture aux littératures étrangères, notamment européennes).
Ces objectifs orientent les pratiques de lecture, d'écriture et d'oral, combinées dans les séquences qui organisent l'année. Lecture et expression sont toujours liées.
I - La lecture
A - Objectifs
Le principal objectif pratique de la lecture en troisième est de consolider l'autonomie des élèves face à des textes divers.
Les principaux objectifs de connaissance sont :
- l'étude de l'expression de soi,
- la prise en compte de l'expression d'autrui.
Dans cette perspective, l'année de troisième :
- met l'accent sur la lecture de textes autobiographiques et de poèmes lyriques ;
- ouvre davantage à la lecture d'œuvres étrangères ;
- accorde une place accrue à la lecture de textes à visée argumentative.
Dans le prolongement des années précédentes, les lectures portent sur des œuvres des XIXème et XXème siècles, sans exclure d'autres périodes. Elles doivent être nombreuses et diversifiées, incluant la littérature pour la jeunesse, les textes documentaires, l'image. Pour enrichir l'imaginaire, on a soin de multiplier et de diversifier les textes, en recourant largement à des lectures cursives. On veillera dans tous les cas à éclairer le contexte des œuvres lues. L'enjeu principal est la compréhension de leur sens. L'appropriation de repères culturels est une finalité majeures des activités de lecture.
B - Textes à lire
a - Approche des genres
Autobiographie et/ou Mémoires : on engage la réflexion sur le discours autobiographique, on observe comment le narratif s'y associe souvent à l'argumentatif.
Poésie : on met l'accent notamment sur la poésie lyrique et la poésie engagée y compris la chanson.
Roman et nouvelle : on poursuit l'étude des formes narratives, en diversifiant les textes et les pratiques de lecture.
Théâtre : on souligne la relation entre le verbal et le visuel dans l'œuvre théâtrale.
b - Choix de textes et d'œuvres
Littérature pour la jeunesse
Les titres peuvent être choisis par le professeur dans la liste présentée en annexe des Documents d'accompagnement du programme, avec le souci de proposer au moins une œuvre humoristique.
Textes porteurs de références culturelles
- Une œuvre à dominante argumentative (essai, lettre ouverte, conte philosophique).
- Une œuvre autobiographique française. - Un ensemble de textes poétiques du XIXème ou du XXème siècle.
- Une pièce de théâtre du XIXème ou du XXème siècle, française ou étrangère.
- Deux romans, ou un roman et un recueil de nouvelles, du XIXème ou du XXème siècle.
Ces œuvres, au choix du professeur, devront inclure au moins un titre pris dans les littératures européennes. Les méthodes de lecture mises en œuvre se répartiront, à parts égales, entre la lecture cursive, l'étude de l'œuvre intégrale, l'approche par un ensemble d'extraits.
Textes documentaires
Pour conduire les élèves à une plus grande autonomie dans le choix et le maniement des documents, on développe l'usage de dictionnaires, d'usuels et d'ouvrages de références. On leur apprend à consulter les banques de données, notamment informatiques et télématiques.
Dans l'étude de la presse, on distingue l'information du commentaire, on fait percevoir comment les informations on été sélectionnées et on dégage les spécificités du discours journalistique, en comparant par exemple le traitement d'un même sujet dans plusieurs journaux (écrits ou audiovisuels).
L'image
On travaille sur les relations entre le visuel et le verbal (cf. entre autres, Théâtre, ci-dessus B.a.). Dans la perspective de l'argumentation, on étudie plus particulièrement l'image publicitaire et le dessin d'humour.
On aborde l'analyse du film en comparant le récit en image et le récit écrit (par exemple à travers une adaptation à l'écran d'une œuvre littéraire ou l'étude d'un scénario).
On développe l'esprit critique par l'analyse de productions audiovisuelles diverses (émissions télévisées, spots publicitaires, documentaires, fictions, etc.).
II - L'écriture
A - Objectifs
En classe de troisième, l'activité d'écriture a deux objectifs majeurs :
- perfectionner l'écriture de textes narratifs complexes,
- maîtriser l'exposé écrit d'une opinion personnelle.
Dans la continuité des cycles précédents, on conduit les élèves à produire des écrits fréquents et diversifiés (narration, description, explication, expression d'opinion), dans une progression d'ensemble régie par les deux objectifs ci-dessus.
B - Textes à écrire
a - Écriture à usage personnel
- prise de notes à partir d'un support écrit ou d'une communication orale, et reprise de ces notes en vue d'une utilisation précise,
- mise en ordre des idées et des informations,
- écriture et réécriture du brouillon,
- utilisation du traitement de texte.
b - Écriture pour autrui
- Réduction ou amplification d'un récit, d'un texte explicatif, d'un texte argumentatif simple, en fonction d'un contexte.
- Pratique du récit :
. rédaction de récits complexes ayant pour cadre le monde réel ou un monde imaginaire,
. récit dont la trame suit ou ne suit pas l'ordre chronologique, avec insertion de passages descriptifs et utilisation de paroles rapportées directement ou indirectement,
. récit à partir d'un récit donné avec changement de point de vue.
En particulier les élèves devront rédiger, dans l'année :
- le récit d'une expérience personnelle,
- un témoignage : relater un événement et exprimer sa réaction.
- Pratique de l'argumentation :
. présentation d'une prise de position étayée par un argument concret (exemple, fait historique...) et un argument abstrait (raisonnement) (compétence à maîtriser en fin de troisième),
. présentation de plusieurs opinions sur une question (compétence en cours d'acquisition).
Dans tous les cas, on fera saisir aux élèves la notion de paragraphe. Les textes produits devront comporter une introduction, un développement et des éléments de conclusion. La réalisation de textes d'une à deux pages correctement rédigés est une exigence minimale.
III - L'oral
A - Objectifs
L'objectif général est qu'en fin de troisième les élèves sachent :
- identifier les situations d'oral les plus usuelles de la vie personnelle, scolaire et sociale,
- distinguer l'écoute, le dialogue, l'exposé,
- se comporter de façon pertinente dans les différentes activités orales.
On poursuit les pratiques des années précédentes dans les domaines de la lecture à haute voix et de la récitation. On approfondit, celle du compte-rendu oral en l'orientant vers l'initiation à l'exposé, et celle du dialogue en l'orientant vers la participation à un débat.
B - Textes à dire
a - Lecture et récitation orales
On continue à pratiquer :
- la récitation (en liaison avec les textes étudiés),
- la lecture à haute voix (en particulier les mises en voix et mises en espace simples de textes de théâtre).
b - Comptes-rendus et témoignages
On développe:
- la pratique du compte-rendu (à la suite d'une visite de monument, de lectures, de documents),
- la pratique du récit oral (témoignage, récit d'une expérience personnelle).
Il s'agit là d'oral préparé ; on conduira les élèves à se détacher progressivement de leurs notes, pour s'engager dans une expression orale plus improvisée. Ces interventions orales devront avoir une certaine ampleur (plusieurs minutes) sans devenir pour autant de lourds exposés.
C - Dialogue, débat, exposé d'une opinion
Partant de la pratique des dialogues mise en œuvre en 5ème et 4ème, on amène les élèves à maîtriser :
- la formulation d'une question précise en fonction d'un destinataire (appelant à développer une information, à justifier un avis, etc.),
- l'écoute de l'énoncé d'autrui ; sa reformulation pour assurer la compréhension,
- l'expression d'une opinion personnelle.
Cette pratique pourra se faire en situation d'échange à deux (dialogue), ou en situation de groupe (débat). Elle prendra appui sur des lectures (œuvres littéraires, presse, documents audiovisuels,...). Diverses formes de simulations peuvent y être mises en œuvre (négociations, procès, émissions de radio ou de télévision, interviews). Ces activités exigent une durée plus longue que celles présentées en B.
D - Les compétences à développer
L'ensemble des activités d'oral appelle et développe les compétences suivantes :
- adapter l'attitude, la gestuelle et la voix à la situation d'énonciation (prise en compte de l'espace, des interlocuteurs, des règles qui régissent les tours de parole),
- distinguer les registres de langue et choisir celui qui convient à la situation de communication (lexique, syntaxe, formes d'interpellation, marques de la politesse),
- écouter et reformuler le discours d'autrui (les reformulations sont un moyen privilégié d'évaluer la réussite de l'échange),
- faire des résumés, des synthèses ou des développements en s'entraînant, selon le cas, à la brièveté ou à l'amplification.
Les outils de la langue pour la lecture, l'écriture et la pratique de l'oral
A - Objectifs
L'étude de la langue est toujours liée aux lectures et aux productions des élèves. En classe de troisième, ils doivent savoir déjà identifier les diverses formes de discours. On approfondit donc l'étude de l'argumentatif et du narratif, en accordant au premier une place plus importante.
Le but de cette classe est que les élèves comprennent la notion de forme de discours, l'importance de la notion de point de vue, indissociable de celle d'énonciation, et sachent les mettre en œuvre.
Des moments spécifiques seront consacrés à des mises au point sur les outils de la langue, dans le cadre des séquences, en fonction des objectifs d'écriture, d'oral et de lecture.
NB. Les notions qui apparaissent dans les listes qui suivent sont présentées comme des "outils". Cela signifie que le professeur se préoccupe avant tout de les faire utiliser, en situation de production et de réception, puis, éventuellement et dans un second temps, de les nommer. L'élève n'a donc pas à apprendre des listes de définitions abstraites et la part de métalangage qui apparaît ici s'adresse aux professeurs (ce point sera repris et complété dans le document d'accompagnement pour la classe de 3ème, et certaines notions explicitées).
B - Vocabulaire
Comme pour la 5ème et 4ème, l'étude du vocabulaire est envisagée selon différents niveaux d'analyse, en allant de l'organisation du lexique aux relations entre lexique et discours. En liaison avec le discours argumentatif, l'accent est mis en classe de troisième sur la dimension axiologique du lexique.
- La structuration lexicale (préfixe, suffixe, radical, modes de dérivation, néologismes, emprunts). Aperçus sur l'histoire de la langue, sur l'origine des mots français, sur l'évolution de la forme et du sens des mots, sur la formation des locutions.
- Les relations lexicales : antonymie, synonymie.
- Les champs lexicaux et les champs sémantiques, à travers la lecture et l'étude de textes.
- Le lexique et le discours :
. lexique et niveaux de langue,
. dénotation et connotation,
. lexique de l'évaluation méliorative et péjorative,
. lexique et expressivité : les figures (comparaison, métaphore, métonymie, périphrase, antithèse ; leur rôle dans la créativité et dans l'efficacité du discours).
Enrichissement du vocabulaire, notamment :
- vocabulaire abstrait avec l'étude de l'argumentation,
- vocabulaire de la personne (sensations, affectivité, jugement).
Les enchaînements lexicaux prévisibles par effet d'usage et les expressions toutes faites.
C - Grammaire
Les italiques indiquent les acquisitions propres à la classe de troisième ; les caractères romains : les notions déjà abordées en cycle central.
Discours
- Enoncé, énonciation :
- personnes, temps verbaux, adverbes, déterminants, dans l'énoncé ancré dans la situation d'énonciation ou coupé de la situation d'énonciation ;
- combinaison entre ces deux systèmes d'énonciation
- Modalisation : modalisateurs, modes, temps verbaux.
- Point de vue de l'énonciateur (approfondissements).
- Mises en relief, usage de la voix active et de la voix passive.
- Fonctions des discours (synthèses et combinaisons) :
. pôle narratif : raconter / décrire,
. pôle argumentatif : expliquer / argumenter.
- Paroles rapportées directement et indirectement. "style indirect libre", marques d'oralité, récit de paroles.
- Actes de paroles.
- Explicite et implicite.
- Effets des discours : persuader, dissuader, convaincre, émouvoir, amuser, inquiéter.
Texte
- Le paragraphe.
- Connecteurs spatio-temporels et logiques.
- Reprises pronominales et reprises nominales.
- Formes de progression.
- Organisation des textes : formes cadres et formes encadrées.
Phrase
- Phrase simple et phrase complexe :
. fonctions par rapport au nom (expansion nominale, apposition, relatives déterminatives et explicatives),
. fonctions par rapport à l'adjectif (le groupe adjectival),
. fonctions par rapport au verbe (approfondissements),
. fonctions par rapport à la phrase (approfondissements).
- Coordination et subordination (étude des diverses subordonnées, notamment conjonctives).
- Étude du verbe :
. aspect verbal,
. forme pronominale,
. conjugaison : modes et temps des verbes du premier et du deuxième groupes et des verbes usuels du troisième groupe.
D - Orthographe
On distingue l'orthographe lexicale (ou orthographe d'usage) de l'orthographe grammaticale (formes verbales, accords en genre et en nombre, homophones grammaticaux).
- Orthographe lexicale :
. familles de mots et de leurs particularités graphiques,
. différentes formes de dérivation,
. homophones et paronymes.
- Orthographe grammaticale :
. formes verbales (notamment des radicaux, des modes, des temps, des homophones des formes verbales),
. accords dans le groupe nominal, dans la phrase verbale et dans le texte,
. marques de l'énonciation (ex. : je suis venu / je suis venue).
L'évaluation cherche à valoriser les graphies correctes plutôt qu'à sanctionner les erreurs. On propose aux élèves des exercices brefs, nombreux et variés, distinguant l'apprentissage (exercices à trous, réécritures diverses) et l'évaluation. Les réalisations écrites des élèves donnent lieu à observation, interrogation sur les causes d'erreur, élaboration d'une typologie et mise en place de remédiation.
L'usage du dictionnaire doit être une pratique constante des élèves.
Histoire et géographie
I - La place de la classe de troisième dans l'enseignement de l'histoire et de la géographie au collège
L'enseignement de l'histoire et de la géographie en classe de troisième s'inscrit dans les finalités intellectuelles, civiques, patrimoniales et culturelles définies en introduction des programmes de sixième. Ces finalités prennent, au terme du collège, toute leur signification. En fin de troisième les élèves doivent être capables de donner du sens au monde dans lequel ils vivent. Le programme en offrant des clés de lecture et de compréhension critique est, avec l'éducation civique, un outil de formation du futur citoyen. Enfin le programme de troisième prépare les élèves à aborder l'enseignement en lycée.
Le programme de troisième s'appuie sur les acquis des élèves. Ceux-ci ont, en histoire, mémorisé les principaux repères chronologiques et culturels de l'histoire de la France, de l'Europe et du monde jusqu'au début du XXe siècle. Ils ont acquis le vocabulaire essentiel de la discipline. Ils ont été entraînés à donner sens à des documents patrimoniaux. L'étude de l'histoire leur a donné une mémoire nationale et européenne, critique et ouverte aux autres cultures. En géographie, après une première approche, en sixième, des cartes et des paysages du monde à l'échelle du globe, les classes de 5ème et de4ème ont leur a permis un parcours géographique qui les a familiarisés avec les différents territoires, continents et Etats. En quatrième, ils ont étudié l'Europe et la France.
Le programme de troisième, au terme du collège, lie étroitement l'histoire et la géographie. L'histoire a l'ambition de faire comprendre l'histoire du monde, de 1914 à nos jours ; la géographie de démonter les principaux mécanismes de son organisation actuelle et d'expliquer la place de la France. Ainsi s'éclairent les finalités critiques et civiques de l‘enseignement de l'histoire et de la géographie et leurs liens étroits avec l'éducation civique.
II - Le programme de troisième
Les indications horaires proposées par le programme permettent d'apprécier l'importance relative de chaque thème d'étude. Elles représentent 80 % de l'horaire de référence afin de rendre possible une autonomie plus grande des enseignants, une adaptation aux caractères spécifiques de leur classe et donc aux besoins des élèves. Cependant la cohérence exige que le programme soit étudié dans sa totalité.
Dans un premier temps, quelques cartes du monde actuel permettent des constats simples sur le monde et son organisation actuelle. Le programme explique ces constats. Sans nier la spécificité de chaque discipline, et sans imposer une progression annuelle, la présentation retenue souligne la complémentarité des deux disciplines.
La première partie est historique. Son titre oriente l'étude autour des deux guerres mondiales, des totalitarismes et des difficultés des démocraties. La deuxième partie propose de croiser les approches historiques et géographiques pour expliquer le monde d'aujourd'hui. La troisième partie est plus spécifiquement géographique mais l'étude de trois puissances économiques majeures prend en compte les éléments d'histoire indispensables à l'explication de leur rôle. La quatrième partie consacrée à la France croise enfin étroitement l'histoire et la géographie. Mais l'ordre proposé n'est pas un ordre imposé, d'autres parcours sont possibles. Les enseignants, s'ils respectent les thèmes majeurs du programme, sont libres d'organiser leur progression annuelle.
Comme pour la 5ème et la 4ème la liste des documents a un caractère indicatif. Il est toujours loisible aux professeurs de proposer, en fonction des situations locales, de la nature des fonds documentaires disponibles ou des possibilités de coopération interdisciplinaire, d'autres documents que ceux qui sont suggérés par le programme, à condition que leur valeur signifiante soit attestée.
Afin que l'enseignement de l'histoire et de la géographie soit véritablement construction d'une culture et non juxtaposition de périodes ou de territoires, le programme de troisième reprend quelques-uns des repères chronologiques et spatiaux des programmes de sixième, de cinquième et de quatrième. Ces repères ne prennent sens que dans leur relation à une période, à une culture, à une mémoire collective, à un territoire. On vérifiera donc leur acquisition en évitant tout contrôle simplement mécanique de leur mémorisation.
III - Approches et méthodes
Les enseignants sont donc libres de leurs itinéraires, de leurs problématiques et de leurs méthodes ; ils doivent cependant veiller à respecter la cohérence d'ensemble de l'enseignement des deux disciplines : de la sixième à la troisième les élèves ont acquis progressivement des connaissances et des notions, ils ont pris l'habitude d'utiliser les démarches intellectuelles propres à l'histoire et à la géographie. La classe de troisième est un aboutissement, il est donc essentiel de s'appuyer sur les acquis clairement identifiés des classes précédentes.
Les grands axes d'une pédagogie de l'histoire et de la géographie ont été précisés dans les précédents programmes et développés dans les documents d'accompagnement. En classe de troisième, comme dans les classes précédentes, les élèves doivent être capables de pratiquer différents types de lecture (documentaire, analytique, cursive). Face à un document (texte ou image) en histoire, face à une carte ou à un schéma en géographie, ils ont appris à identifier des informations. En troisième ils peuvent repérer des informations plus nombreuses, les mises en relation sont plus complexes : les élèves confrontent et classent les données rassemblées. Ainsi apprennent-ils la construction critique du savoir historique et géographique.
Depuis la classe de sixième les documents patrimoniaux sont "au cœur des programmes". En classe de troisième les propositions sont plus diversifiées et donc la latitude de choix des professeurs est plus grande. L'étude des œuvres et plus particulièrement des images (photographies, films, affiches...), si envahissantes au XXe siècle, constitue un moyen privilégié de l'apprentissage de l'esprit critique et de la citoyenneté.
Les élèves, depuis la sixième, ont été entraînés à élaborer, de manière autonome, quelques phrases simples. En classe de troisième ils sont progressivement capables, à partir ou non de documents, de rédiger un paragraphe cohérent, de quinze à vingt lignes, impliquant la mise en ordre de connaissances et la recherche de facteurs d'explication. En géographie ils apprennent à construire, à partir d'un fond de carte, un croquis explicatif et sa légende. L'histoire et la géographie mettent en relation, de manière raisonnée, différentes informations, contribuant ainsi à la formation intellectuelle d'ensemble des élèves.
IV - Convergences avec les autres disciplines
L'enseignement de l'histoire et de la géographie rencontre naturellement les objectifs de l'enseignement du français : lecture documentaire et cursive, écriture de textes narratifs ; pratique, à l'écrit comme à l'oral, de l'argumentation raisonnée. En histoire et en géographie comme en français, l'apprentissage de la lecture de l'image doit développer l'esprit critique. Sur ce dernier thème l'enseignement de l'histoire et de la géographie rencontre également les arts plastiques.
L'éducation civique, enseignée par le même professeur, doit être étroitement coordonnée avec l'histoire et la géographie : l'apprentissage de la citoyenneté responsable s'appuie nécessairement sur la compréhension du monde actuel. On veillera donc à croiser les deux programmes, en particulier l'étude de l'histoire et de la géographie de la France doit être articulée avec les approches de la citoyenneté, de l'organisation des pouvoirs de la République, de l'inscription de la France en Europe proposées par le programme d'éducation civique. De même on coordonnera l'étude des relations internationales depuis 1945 et de la carte politique du monde actuel avec la cinquième partie du programme d'éducation civique consacrée à la défense et à la paix. Enfin en histoire et en géographie, comme en éducation civique, l'apprentissage du débat démocratique est une finalité permanente.
Les convergences avec les autres disciplines ne doivent pas être négligées : l'histoire des sciences et des techniques, les problèmes de l'environnement, l'approche de cultures étrangères peuvent être coordonnées avec la physique-chimie, les sciences de la vie et de la Terre, les langues vivantes. La programmation annuelle doit être suffisamment souple pour permettre la construction convergente des savoirs. Enfin les professeurs d'histoire et de géographie s'appuient sur les ressources du CDI ; en liaison avec les documentalistes, ils initient à la recherche documentaire autonome et à l'usage des technologies de l'information et de la communication.
Le monde d'aujourd'hui
On part de cartes du monde actuel pour montrer, à partir d'exemples choisis par les enseignants, comment l'histoire et la géographie peuvent conjointement aider à le comprendre. (2 heures)
I - 1914-1945 : guerres, démocratie, totalitarisme (17 à 21 heures)
HISTOIRE |
GÉOGRAPHIE |
COMMENTAIRE |
1. La Première Guerre mondiale et ses conséquences (4 à 5 heures) |
Après avoir situé chronologiquement les grandes phases militaires du conflit, on insiste sur le caractère total de cette guerre (économie, société, culture), sur les souffrances des soldats et les difficultés des populations. Le bilan de la guerre inclut les révolutions de 1917 en Russie, la vague révolutionnaire qui suit et son écrasement. |
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2. L'URSS de Staline (2 à 3 heures) |
L'étude porte sur la naissance de l'URSS et la construction d'un régime totalitaire qui impose la collectivisation de l'économie et l'encadrement de l'homme et de la société. |
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3. Les crises des années 1930, à partir des exemples de la France et de l'Allemagne (6 à 7 heures) |
L'étude de l'Allemagne nazie met en évidence la substitution à une démocratie d'un régime de type fasciste. On insiste sur les pratiques totalitaires d'un régime fondé sur le mythe d'une "race pure" et sur la volonté d'expansion qui conduit à la guerre. |
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4. La Seconde Guerre mondiale (5 à 6 heures) |
Les phases militaires de la guerre sont analysées à partir de cartes. L'étude de l'Europe sous la domination nazie conduit à décrire les formes de l'occupation, la politique d'extermination des Juifs et des Tziganes et à définir collaborations et résistances. Une place particulière est faite à l'histoire de la France : analyse du régime de Vichy, rôle de la France libre et de la Résistance. Le bilan de la guerre conduit enfin à en évaluer les conséquences politiques, matérielles et morales et à expliquer la naissance de l'ONU. |
Cartes : l'Europe et le monde en 1914. L'Europe dans les années vingt. L'Europe en 1939. La France en 1940. L'Europe et le monde en 1942. L'Europe et le monde en 1945.
Documents : extraits du traité de Versailles. Un roman ou un témoignage sur la guerre de 1914-1918. Des affiches politiques et de propagande en France, URSS, Allemagne. Filmographie : Jean Renoir -S.M. Eisenstein. Discours du Maréchal Pétain du 17 juin 1940. Appel du Général de Gaulle du 18 juin. Extraits du statut des juifs (1940). Témoignages sur la déportation et le génocide. Témoignages sur la Résistance.
II - Élaboration et organisation du monde d'aujourd'hui (19 à 23 heures)
HISTOIRE |
GÉOGRAPHIE |
COMMENTAIRE |
De 1945 à nos jours : croissance, démocratie, inégalités (10 à 12 heures) |
Géographie du monde d'aujourd'hui (9 à 11 heures) |
La liaison étroite entre le programme d'histoire et celui de géographie constitue la spécificité de cette seconde partie. |
1. La croissance économique, l'évolution démographique et leurs conséquences sociales et culturelles (3 à 4 heures) |
1. Les échanges, la mobilité des hommes, l'inégale répartition de la richesse et l'urbanisation (7 à 8 heures) |
La croissance économique et ses fluctuations, les évolutions démographiques contrastées depuis 1945 ont des conséquences sociales variables selon les Etats et les continents : transformation du travail, des niveaux et des modes de vie. |
Cartes : le monde bipolaire. La décolonisation. La population mondiale. Les échanges mondiaux. Les inégalités dans le monde. Géographie politique du monde actuel et de ses zones de conflit. 2. De la guerre froide au monde 2. Géographie politique du monde d'aujourd'hui (relations Est-Ouest, (2 à 3 heures) décolonisation, éclatement du monde communiste) (7 à 8 heures)
HISTOIRE |
GÉOGRAPHIE |
COMMENTAIRE |
2. De la guerre froide au monde d'aujourd'hui (relations Est-Ouest, décolonisation, éclatement du monde communiste) (7 à 8 heures) |
2. Géographie politique du monde (2 à 3 heures) |
Documents : extraits de la doctrine Truman et de la doctrine Jdanov. Discours de J.F. Kennedy devant le mur de Berlin : "Ich bin ein Berliner" (23 juin 1963). Un témoignage sur la décolonisation.
III - Les puissances économiques majeures (15 à 19 heures)
HISTOIRE |
GÉOGRAPHIE |
COMMENTAIRE |
L'étude des puissances économiques majeures est essentiellement géographique. Elle utilise cependant les éléments historiques indispensables à la compréhension de la situation actuelle. |
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1. Les États-Unis (6 à 7 heures) |
Une présentation de l'immensité, du poids démographique et de la métropolisation du territoire introduit l'étude. L'analyse porte sur quelques éléments qui rendent compte de la puissance mondiale des Etats-Unis (ressources, technologies, poids économique, puissance militaire, rayonnement culturel). Le rôle joué par ce pays dans l'organisation du monde depuis 1945 permet d'éclairer quelques origines de sa puissance. |
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2. Le Japon (3 à 5 heures) |
La présentation des caractères géographiques dominants du pays (insularité, exiguïté, concentration des hommes et des activités, faiblesse des ressources naturelles) introduit l'étude. L'analyse porte sur la place et le rôle du Japon dans le monde (puissance industrielle, maritime, financière et commerciale, capacités innovatrices). L'étude prend en compte la reconstruction politique sur le modèle américain de ce pays après sa défaite de 1945, son évolution originale entre tradition et modernisation rapide et l'influence qu'il exerce en Asie. |
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3. L'Union européenne (6 à 7 heures) |
Après l'étude, au chapitre précédent, de l'origine et des grandes étapes de la construction européenne, on insiste ici sur l'originalité de ce pôle constitué d'une association d'Etats indépendants. Sans décrire les institutions de l'Union européenne, on présente sa puissance économique et commerciale, sa volonté inégalement partagée d'élargissement et d'approfondissement, le rayonnement mondial des Etats qui la composent, les limites de son poids politique. |
Cartes : l'organisation spatiale des Etats-Unis et du Japon. L'Union européenne (carte politique).
IV - La France (15 à 19 heures)
HISTOIRE |
GÉOGRAPHIE |
COMMENTAIRE |
1. La France depuis 1945 |
1. Les mutations de l'économie française et leurs conséquences géographiques |
On part des acquis de la classe de quatrième. On présente les composantes et les mutations du système productif, agricole, industriel et de services, en soulignant le rôle des pouvoirs publics. |
2. La France puissance européenne et mondiale |
L'histoire de la politique européenne de la France et des transformations de son rôle dans le monde introduit son étude géographique comme puissance largement ouverte sur l'Europe et le monde. Les investissements, le tourisme, les liens établis par les mouvements migratoires, l'influence politique et culturelle permettent de caractériser la place de la France en Europe et dans le monde. |
Cartes : les activités économiques. La France en Europe. La France dans le monde.
Documents : préambule de la Constitution de 1946. Extraits du Discours de Bayeux (1946). Documents sur la décolonisation française. Photos du général de Gaulle et de Konrad Adenauer à Reims (1963) et de François Mitterrand avec Helmut Kohl à Verdun (1984). Documents sur les mutations de la société.
Annexe : repères chronologiques et spatiaux
Histoire
Le programme de troisième constitue l'aboutissement de l'enseignement de l'histoire au collège. Pour être étudié dans de bonnes conditions, il suppose acquis un sens de la durée sur le long et sur le court terme. Dans cet esprit, un certain nombre de repères chronologiques et culturels mis en place les années précédentes doivent être connus.
Programme de troisième
Août 1914, début de la Première Guerre mondiale. 1917 : révolutions russes. 11 novembre 1918 : armistice. 1929, collectivisation des terres en URSS. Janvier 1933 : Hitler, chancelier. 1935 : lois de Nuremberg 1936-1938 : grands procès de Moscou. 1936 : lois sociales du Front populaire.. Septembre 1939 : invasion de la Pologne. 18 juin 1940 : Appel du Général de Gaulle. 1944 : droit de vote des femmes. 1945 : Sécurité sociale. Mai 1945 : capitulation allemande. Août 1945 : Hiroshima. 1947 : Plan Marshall; indépendance de l'Inde. 1947-1958 : IVe République. 1949 : République populaire de Chine. 1954-1962 : Guerre d'Algérie. 1957 : Traité de Rome. 1958-1969 : les années de Gaulle. 1981-1995 : les années Mitterrand. 1991 : éclatement de l'URSS. 1992 : Traité de Maastricht.
Géographie
Le programme de troisième constitue l'aboutissement de l'enseignement de la géographie au collège. Pour être étudié dans de bonnes conditions il suppose acquise la maîtrise de localisations fondamentales sans lesquelles l'étude de l'organisation du monde n'aurait pas de sens. Les élèves doivent donc être capables d'identifier en les nommant ou en complétant une légende, ou de localiser sur un fond de carte les repères spatiaux suivants :
Grands repères terrestres : équateur, tropiques, cercles polaires. Zones chaude, tempérées, froides. Continents et océans. Grandes chaînes de montagnes : Himalaya, Andes, Rocheuses, Alpes. Forêts denses (Amazonie, Afrique centrale). Déserts (Sahara). Les grands fleuves : Nil, Congo, Gange, Yangzi, Amazone, Mississippi. Les isthmes de Suez et de Panama ; le détroit de Gibraltar.
Population, États et villes d'Afrique, d'Asie et d'Amérique : les foyers de très fortes densités humaines, les mégalopoles américaines et japonaises. Les États du Maghreb, l'Égypte. L'Union indienne, la Chine, le Japon, les États-Unis, le Canada, le Mexique, le Brésil. Le Caire, Pékin (Beijing), Shanghai, Bombay, Calcutta, Tokyo, New-York, Los Angeles, Sao Paulo, Mexico.
L'Europe : les mers principales : Méditerranée, mer du Nord, mer Noire, mer Baltique. Les grands fleuves : Volga, Danube, Rhin. Les États de l'Europe. Les États de l'Union européenne et leur capitale.
La France : les fleuves : Garonne, Loire, Rhône, Rhin, Seine. Les montagnes : Alpes, Jura, Massif central, Pyrénées, Vosges. Les grandes agglomérations : Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Nantes, Nancy, Nice, Paris, Strasbourg, Rennes, Rouen, Toulouse. Les régions administratives, les DOM-TOM.
Éducation civique
La classe de troisième
La classe de troisième marque la fin d'un cycle d'enseignement. En éducation civique, les programmes sont construits, depuis la classe de sixième, sur une progression qui part de la personne pour aller vers le citoyen. Le programme de la classe de troisième s'appuie donc sur les acquis antérieurs, principalement la première partie, qui approfondit des notions clés abordées les années précédentes. Les thèmes étudiés visent à éduquer le jugement tant par la connaissance des institutions politiques que par la compréhension des logiques à l'œuvre dans la vie politique et sociale. Ils favorisent l'appréhension concrète des valeurs et des principes qui fondent une démocratie vivante.
Principes et objectifs
Une question fédère les thèmes du programme de la classe de troisième : que veut dire "être citoyen" aujourd'hui dans notre démocratie républicaine ? La première partie, "Le citoyen, la République, la démocratie", explicite les fondements de notre vie politique ; elle le fait en reliant entre eux des éléments déjà étudiés dans les classes précédentes. La seconde partie, "l'organisation des pouvoirs de la République", présente les institutions et l'administration du pays. La troisième partie, "la citoyenneté politique et sociale", met l'accent sur la vie collective, les acteurs, les modes et les lieux de la participation politique et sociale. Une quatrième partie, propose quelques thèmes d'actualité dans le débat public : le premier sur l'opinion publique et les médias est obligatoire, un autre thème peut être abordé au choix du professeur. Une cinquième partie, " La défense et la paix ", définit les responsabilités de la France au moment où l'évolution du contexte mondial et européen change les données de la défense nationale.
Démarche
Les approches et les méthodes de l'enseignement d'éducation civique ont été précisées dans les précédents programmes et développées dans les documents d'accompagnement. Les démarches pédagogiques privilégient l'exercice de l'esprit critique et la pratique de l'argumentation. Un travail est mené sur les représentations initiales que les élèves ont des notions étudiées. L'étude de cas suscite la réflexion à partir de la commémoration d'événements historiques ou de faits tirés de l'actualité (élections, émissions télévisuelles, articles de presse, ...).
La maîtrise du vocabulaire de la citoyenneté, la connaissance des principales institutions politiques, la compréhension des articles essentiels de textes de référence et de la Constitution, la capacité d'argumenter et de mener une enquête, l'analyse de documents, écrits ou audiovisuels, la faculté d'argumentation, constituent les objectifs de la fin de troisième. Ils déterminent le type d'évaluation organisée dans cette classe, particulièrement pour la préparation du brevet. A partir d'un document simple (étude de cas, extrait du préambule de la Constitution, article de la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen, résultats d'élections...), les élèves répondent à deux ou trois questions permettant d'évaluer la connaissance et la compréhension des questions traitées dans le programme.
L'éducation civique suppose une démarche de projet qui répond à des missions cognitives et éducatives se donnant mutuellement sens. Elle s'articule avec d'autres disciplines. C'est pourquoi, il est souhaitable qu'en début d'année scolaire, une réflexion et une concertation de l'ensemble des enseignants et de l'équipe éducative, est organisée
En classe de troisième, plus encore que dans les classes précédentes, le programme d'histoire et de géographie est un appui indispensable. La crise des démocraties dans l'entre-deux guerres intéresse la vie de notre démocratie contemporaine. La dimension internationale, privilégiée en histoire et géographie, permet de situer dans son contexte la partie du programme portant sur la défense et la paix. Les institutions de la Vème République sont analysées sous deux aspects : une présentation en éducation civique, nécessaire au développement logique du programme pour les élèves, et en histoire, plus en avant dans l'année scolaire, dans leur contexte historique.
D'autres convergences s'imposent. Avec les sciences de la vie et de la Terre, pour évoquer les problèmes posés par les progrès de la science dans une démocratie. La liaison avec l'enseignement du français va de soi pour des textes qui offrent un intérêt commun ; quant à la formation à l'argumentation et à la maîtrise du discours, elles sont inscrites dans le programme de français et participent à l'éducation du citoyen. Les langues vivantes donnent l'occasion d'étudier différents types de systèmes démocratiques. L'étude du vote favorise un travail avec les mathématiques, sur les notions de majorité, de proportionnalité, d'égalité. Les médias prenant une part grandissante dans le monde actuel, la formation à la connaissance et à la maîtrise des techniques d'information et de communication souligne la nécessité des apprentissages documentaires, particulièrement au CDI.
Produits de l'histoire, les principes de la morale civique et du droit sont nécessairement impliqués dans l'exercice du pouvoir. Dans une démocratie, ils en imposent les règles et fixent des limites à ce qu'il est légitime ou non de faire. Le respect de ces principes distingue l'éducation du citoyen dans une démocratie de l'endoctrinement idéologique dans les États où ils sont bafoués.
I - le citoyen, la république, la démocratie (6 à 8 heures)
La citoyenneté
La citoyenneté se définit par l'appartenance à une communauté politique et par l'allégeance à un État. En France, elle est liée à l'idée de démocratie et elle s'inscrit dans l'histoire de la construction de la nation. Dans une démocratie, chaque citoyen est détenteur d'une part de la souveraineté politique ; directement ou par ses représentants, il participe aux choix et aux décisions qui concernent l'intérêt général. Le citoyen est titulaire de droits et d'obligations, qui obéissent au principe d'égalité, indépendamment de ses appartenances particulières ou de ses convictions. Dans chaque Etat, la loi détermine les conditions qui définissent le statut de citoyen. Dans L'Union européenne, le traité de Maastricht donne une première approche de la définition des droits des citoyens européens.
Les valeurs, principes et symboles de la République
En France, les principes républicains et les valeurs auxquelles ils se rattachent sont énoncés par la Constitution : "Une République indivisible, laïque, démocratique et sociale". Ils sont le produit d'une élaboration historique et inspirent les lois et l'organisation des pouvoirs. La République française a ses symboles : une devise (liberté, égalité, fraternité), un hymne national (la Marseillaise), un drapeau, une effigie (Marianne).
La démocratie
La République française est une démocratie. Comme les autres Etats démocratiques (par exemple l'Allemagne et le Royaume Uni), elle respecte les principes suivants : la garantie des libertés fondamentales, la séparation des pouvoirs, le pluralisme politique, la règle de la majorité, les voies de recours contre un excès de pouvoir.
Documents de référence
- La Constitution de 1958 (Préambule, article 1er, titre premier),
- Loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État,
- Loi sur la nationalité
- 17 mars 1998,
- Traité sur l'Union européenne - deuxième partie : la citoyenneté de l'Union, (articles 8, 8A, 8B, 8C, 8D),
- Convention européenne (préambule) - 1950.
II - l'organisation des pouvoirs de la république (8 à 10 heures)
Les institutions de la Vème République
La Constitution est la loi suprême. Elle organise les pouvoirs. Toutes les lois doivent être conformes à la Constitution, sous le contrôle du Conseil Constitutionnel. Le rôle des différents pouvoirs est illustré par l'étude du cheminement de la loi, à partir de son élaboration (parlementaire, gouvernementale ou référendaire) jusqu'à sa mise en œuvre. Le régime politique de la Vème République allie un pouvoir exécutif (le Président de la République et le Gouvernement) et un Parlement composé de deux assemblées (L'Assemblée Nationale et le Sénat). L'articulation de ces pouvoirs est expliquée.
N.B. : L'autorité judiciaire a été étudiée en classe de 4ème.
L'administration de l'État et les collectivités territoriales
La France est un Etat unitaire. On présente l'administration centrale, les magistratures (Conseil d'État, Cour des Comptes), l'administration territoriale (les préfets). Les lois de décentralisation de 1982 et 1983 ont modifié les responsabilités et les fonctions respectives de l'État et des collectivités territoriales (communes, départements, régions). Ces différents niveaux de compétence sont distincts.
Les institutions françaises et l'Union européenne
Les principales institutions européennes sont présentées (Conseil des ministres, Commission européenne, Parlement, Cour de Justice). À l'aide d'un exemple (politique agricole commune, politique de l'environnement, etc.), les étapes de la construction européenne sont mises en évidence.
Les élections
Le sens des élections et des modes de scrutin fait l'objet d'une réflexion. On étudie quelques exemples de mode de scrutin (élection présidentielle, élections législatives, élections municipales, cantonales, régionales, élections européennes).
Documents de référence
- La Constitution de 1958 (Titre II),
- Les lois de décentralisation du 2 mars 1982 (notamment article 59), du 7 janvier et du 22 juillet 1983 (Titre I, articles 2 à 26).
III - la citoyenneté politique et sociale (4 à 6 heures)
Les acteurs
La connaissance des acteurs de la vie politique et sociale (partis politiques, syndicats, associations ainsi que groupes de pression) met en évidence le pluralisme propre à une société démocratique.
Le citoyen dans la vie sociale
Aujourd'hui, dans une démocratie, l'exercice des droits économiques et sociaux fait partie de la citoyenneté (droit du travail, libertés collectives, droit syndical, droit d'association).
Documents de référence :
- La Constitution de 1958 (article 4),
- Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948-(articles 22- 23 et 24),
- La loi du 1er juillet 1901 sur les associations
IV - les débats de la démocratie (4 heures)
L'opinion publique et les médias (thème obligatoire)
La notion d'opinion publique est une notion couramment utilisée. Son sens est précisé par une réflexion sur le rôle des médias et celui des sondages. Un débat est mené sur l'éthique de l'information, les chances et les risques d'une connexion planétaire, les pratiques d'information et la différence entre le monde réel et le monde virtuel.
L'État en question (au choix)
La place et le rôle de l'État dans l'économie et la société sont un objet de débat permanent. Les termes de ce débat sont expliqués en prenant un ou deux exemples (la protection sociale, le service public, la décentralisation...).
L'expertise scientifique et technique dans la démocratie (au choix)
Les progrès de la science et de la technique donnent une place accrue aux experts. Les comités d'éthique et les commissions multiples jouent un rôle important. Les débats qui concernent la gestion des déchets radioactifs et la recherche biologique et médicale permettent de comprendre l'enjeu démocratique que représente l'information des citoyens et la prise de conscience de leurs responsabilités.
La place des femmes dans la vie sociale et politique (au choix)
L'égalité entre les hommes et les femmes est un principe républicain. Les différenciations sociales et politiques qui existent nourrissent un débat sur la notion de parité.
Documents de référence :
- La loi du 1er juillet 1881 sur la liberté de la presse,
- La Constitution de 1958- Préambule et titre premier,
- Les lois du 29 juillet 1994 sur la bioéthique,
- La loi du 30 décembre 1991 : la recherche sur la gestion des déchets radioactifs,
- La Constitution de 1958- article 3.
V - la défense et la paix (4 heures)
La Défense nationale, la sécurité collective et la paix
Les missions de la défense nationale sont étudiées, dans le nouveau contexte mondial et européen. Aujourd'hui, la sécurité collective est organisée au service de la paix définie par les principes de la charte des Nations Unies.
La solidarité et la coopération internationale
La responsabilité des États, le rôle des Nations Unies et de ses agences (pour les réfugiés, pour l'enfance, pour le développement), l'action des ONG sont mis en évidence.
Documents de référence :
- La Constitution de 1958 (articles 5 - 15 - 21 - 34 et 35),
- Charte des Nations Unies de 1945 (article 1 et chapitre 7),
- Traité sur l'Union européenne du 7 février 1992 - Titre V : Dispositions concernant une politique étrangère et de sécurité commune.
Latin
Le latin au collège
L'étude du latin proposée en option aux élèves du collège s'étend sur les classes de 5ème, 4ème et 3ème.
Finalités et progression
Notre civilisation et notre langue héritent des cultures et des langues de l'antiquité. L'apprentissage des langues anciennes a donc pour but de retrouver, d'interroger et d'interpréter dans les textes les langues et les civilisations antiques pour mieux comprendre et mieux maîtriser les nôtres dans leurs différences et leurs continuités.
La lecture et l'interprétation des textes latins doivent permettre à l'élève :
- de développer ses compétences de lecteur
- d'éveiller et de développer sa curiosité, de nourrir son imaginaire par la connaissance des mythes et des représentations du monde propres à l'Antiquité,
- d'enrichir et de mieux comprendre la langue française, en particulier par l'étymologie,
- de former son jugement par l'approche simple des modes de pensée antiques,
- d'apprendre à se situer dans l'histoire et à mieux comprendre le présent.
L'enseignement des langues anciennes contribue ainsi à sa mesure, par les plaisirs de la lecture, à la formation de la personnalité de chacun comme individu et citoyen conscient, autonome et responsable.
Il est donc en relation d'abord avec l'enseignement du français, mais aussi avec ceux d'histoire et d'éducation civique ; il renforce des compétences communes aux langues étrangères.
La lecture des textes est au centre de l'apprentissage, impliquant une pédagogie nouvelle. Elle est complétée par l'étude de l'image, par l'observation des sites et par la visite des musées, en particulier des sites et des musées locaux. Sa pratique est progressive mais l'élève est mis en contact d'emblée avec les textes. Dans le prolongement de la lecture, il s'initie et s'exerce à la traduction. L'apprentissage du vocabulaire et de la grammaire est subordonné à la lecture, c'est-à-dire à la rencontre, dans les textes, des faits de langue.
Le programme définit les progressions générales. Il laisse au professeur le choix de l'organisation à l'intérieur de l'année.
Programme
L'objectif est qu'à la fin de la 3ème, l'élève sache lire et traduire un texte en rapport avec les centres d'intérêt et les éléments de langue abordés au cours de sa scolarité de collège.
Textes et thèmes
Le professeur choisit des textes authentiques en fonction des formes de discours et des centres d'intérêt prévus pour chaque niveau. Dans les débuts de l'apprentissage, il peut avoir recours à des textes authentiques simplifiés. Toutefois l'organisation du texte et l'ordre de la phrase, mots et propositions, sont conservés sans ajout et sans réécriture du texte.
La lecture d'extraits des grandes œuvres fonde une culture commune. Les textes en traduction française sont utilisés pour mettre en perspective un extrait dans un ensemble de scènes, de fables, de chapitres, ou pour un travail de lecture défini.
Dans ce cadre, le professeur peut parfois faire appel à des textes d'époques différentes de la latinité classique et du Haut-Empire (des origines au néo-latin). Le choix de ces textes se fait uniquement en fonction des thèmes au programme ayant trait à l'Antiquité.
L'apprentissage tire parti des connaissances historiques acquises en 6ème. Il sollicite et renforce les compétences et connaissances de la classe de français.
On abordera en 5ème et 4ème : Rome, la vie quotidienne, le mythe et l'histoire ; en 3ème : Rome, le citoyen et la vie politique, la vie artistique. En 5ème-4ème, on privilégie la lecture de récits, de descriptions et de dialogues ; en 3ème, on introduit l'argumentation. On peut choisir des textes où ces dominantes sont diversement mêlées. Les outils de lecture, lexique, morphologie, syntaxe, sont étudiés en fonction des types de textes.
La langue
Son apprentissage est organisé par la découverte, dans les textes, des faits de langue qui les constituent.
L'apprentissage du vocabulaire, toujours en contexte, et sa mémorisation sont organisés autour des mots-outils et des champs lexicaux les plus fréquents dans les textes étudiés. Les élèves disposeront en fin de collège d'un bagage de 800 à 1000 mots choisis en fonction de leur fréquence dans la langue latine et de leur productivité en français.
Une liste de référence est indiquée dans les documents d'accompagnement.
En traduisant eux-mêmes et en confrontant un texte ancien à une traduction française, les élèves s'interrogent sur la syntaxe et la morphologie latines en même temps que sur celles du français contemporain. Ils affermissent ainsi leur maîtrise de la langue française.
Le programme indique les éléments à acquérir dans l'année mais le professeur construit sa propre progression. Si les textes à lire présentent du vocabulaire, des formes et des tournures syntaxiques que les élèves n'ont pas encore rencontrés, ce n'est pas un obstacle à la lecture : le professeur donne la solution ; mais il veille à ce que chaque texte proposé ne comporte que quelques points étrangers aux acquis et aux apprentissages en cours.
Activités écrites et orales
Les pratiques de lecture incluent des exercices variés, oraux et écrits, dont la récitation de textes authentiques ; la traduction et l'exercice de version sont des formes et des prolongements parmi d'autres de la lecture. Les élèves complètent leur connaissance du vocabulaire en s'entraînant progressivement à l'usage des lexiques (à la fin de l'année de 5ème et en 4ème) puis du dictionnaire abrégé (à la fin de 4ème et en 3ème), parallèlement au maniement des dictionnaires en français (5ème). Les ressources de l'audio-visuel et de l'informatique sont mises à profit chaque fois que possible.
Le programme de troisième
Perspectives d'ensemble
Comme dans les classes de 5ème-4ème, l'option latin ne vise pas à former des spécialistes mais à permettre à tous les élèves "de retrouver, d'interroger et d'interpréter dans les textes les langues et les civilisations antiques pour mieux comprendre et mieux maîtriser les nôtres dans leurs différences et leurs continuités". L'objectif est qu'à la fin de la classe de 3ème, les élèves sachent lire et traduire un texte en rapport avec les centres d'intérêt et les éléments de la langue abordés au cours de leur scolarité. Ainsi, la classe de 3ème s'inscrit dans les perspectives définies pour les classes de 5ème-4ème et en approfondit les apprentissages tout en s'ouvrant vers de nouveaux horizons. Pour certains élèves, la 3ème marque le terme des apprentissages de latin, tandis que pour d'autres, elle est une étape vers l'enseignement du lycée. Le professeur prend en compte cette situation.
Le programme proposé repose donc sur une articulation des compétences et des savoirs développés en 5ème et 4ème et ceux de 3ème. Il s'inscrit dans une progression. En 3ème, la lecture des textes reste au centre de l'apprentissage. L'activité de traduction s'appuie sur l'activité de lecture et la complète.
Par étapes, les élèves acquièrent les compétences nécessaires à l'élaboration d'une traduction personnelle orale ou écrite. L'accent est donc porté sur leur autonomie plus grande dans la pratique de la traduction : passages plus amples ou textes proposés sans aide. Cet exercice, oral ou écrit, est proposé plus fréquemment. Dans ce contexte, les élèves ont parfois à utiliser de manière plus méthodique une traduction française pour accéder au texte latin : par exemple, celle-ci permet de lire un long passage dont les élèves traduisent un extrait, elle est aussi une aide pédagogique à la compréhension d'un passage difficile.
L'étude des thèmes et textes est fondée sur les acquis de 5 ème - 4 ème. Ainsi, par exemple, l'étude de la conquête de la Gaule sert de repère à celle de la personnalité de César, l'approche du cadre familial sert d'appui à celle du rôle de la gens dans la cité. Les élèves replacent la vie quotidienne dans un contexte historique et dans une perspective politique.
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CLASSES DE 5ÈME ET 4ÈME |
CLASSE DE 3ÈME |
Textes |
lire une traduction |
analyser une traduction |
confronter une traduction au texte latin |
utiliser une traduction pour produire une traduction |
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ébaucher une traduction |
élaborer une traduction |
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apprendre à traduire oralement |
apprendre à traduire oralement et par écrit |
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Références culturelles |
Rome et la Gaule |
la personnalité politique de César |
description de la gens et de la domus |
le rôle politique de la gens |
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représentations du héros |
la fonction politique de la représentation du héros |
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les loisirs et activités au quotidien |
la signification politique des loisirs : mécénat, cercles et politiques |
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représentation de l'espace et du temps, |
l'histoire et l'espace géographique |
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le Bassin méditerranéen |
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... |
... |
L'élève approfondit sa connaissance et sa pratique de la narration et de la description ; il aborde le récit à visée argumentative et la description (portrait, paysage...) orientée par un effet à produire sur le destinataire. Ces derniers se situent soit dans un registre critique (satire, épigramme, portraits-charges, caricatures...), soit dans un registre laudatif (éloges du grand homme, de la campagne, apologies...).
L'étude de la langue est davantage centrée sur l'argumentation, c'est-à-dire sur les moyens lexicaux et grammaticaux mis en œuvre :
- pour émouvoir (susciter la haine, l'admiration, la pitié, la terreur, le rire),
- pour démontrer (la preuve, l'indice, l'argument, le témoignage),
- pour plaire.
L'étude de monuments est conduite dans la même perspective que la lecture des textes (contexte de production et visée).
À des élèves qui étudient le XXème siècle, ses systèmes politiques et économiques, ses crises sociales et politiques, il convient d'apprendre à se situer dans l'histoire et à mieux comprendre le présent.
Contenus
Thèmes, textes et supports d'étude
Dans le prolongement du programme de 5ème-4ème, les thèmes retenus sont en rapport avec des moments clés de l'histoire de Rome : d e s textes narratifs, descriptifs, argumentatifs permettent aux élèves de découvrir des aspects divers de la société et de comprendre comment les Romains eux-mêmes la voyaient.
Thèmes
Points de vue sur la fin de la République et la guerre civile : acteurs et historiens.
César, Cicéron, Pompée, un noble popularis (Catilina, Clodius) ; trois regards : César, Cicéron, Cornélius Népos.
Auguste et le Principat.
- le Princeps.
- le mécénat, la production artistique et leur signification politique.
L'Empire romain à son apogée. Trajan et Hadrien.
- l'extension de l'Empire.
- le renouveau de la société : classes traditionnelles et affranchis, les citoyens des provinces.
- un carrefour des cultures ; la vie littéraire : cercles et recitationes.
Textes et supports d'étude
Le professeur puisera en particulier dans le vivier d'œuvres suivant qui permettra une approche diversifiée des thèmes ; l'étude des sites et des monuments indiqués complètera cette approche. Le document d'accompagnement en proposera des exemples.
- Catulle ; César ; Cicéron, Lettres et extraits du Pro Milone et des Catilinaires ; Cornélius Népos ; Salluste, Catilina (extraits brefs et simples).
Le Forum républicain, les Rostres.
- Horace ; Ovide ; Res gestæ Diui Augusti ; Tibulle ; Virgile ; Ara Pacis Augustæ.
- Discours de Claude pour l'intégration (Tacite, Annales XI, 24 ; la Table claudienne de Lyon) ; Histoire auguste ; Juvénal (extraits simples) ; Pline le Jeune, Lettres, Panégyrique de Trajan; Martial (extraits simples), Pétrone (extraits simples) ; Suétone, Vie des douze Césars ; Tacite, extraits simples de l'Agricola, de la Germanie, du Dialogue des orateurs.
Villas et sites à Rome et dans les provinces : Timgad, Tipaza, Djémila ; cités témoins de l'extension de l'Empire sous Trajan et Hadrien ; la Villa Hadriana.
La Colonne Trajane.
Langue
Lexique
L'apprentissage du lexique, toujours en contexte, et sa mémorisation sont organisés autour des mots-outils et des champs lexicaux les plus fréquents dans les textes étudiés.
En 3ème, cet apprentissage s'appuie sur la connaissance du lexique acquis en 5ème et 4ème. Les textes proposés à la lecture, croisant des thèmes déjà rencontrés, permettent la reconnaissance de mots connus et élargissent la connaissance du champ sémantique de tel terme (signum : "signe", "signal", "constellation", "image peinte ou sculptée, statue". Des champs lexicaux sont complétés et d'autres sont ouverts, en réseaux.
L'approche de l'argumentation introduit à la connaissance des mots-outils qui organisent la démonstration et à celle d'un vocabulaire abstrait appartenant aux thèmes et textes étudiés.
300 à 400 mots nouveaux sont mémorisés, portant à environ 1 000 mots le bagage lexical des élèves en fin de collège.
NB. Comme pour les classes de 5ème-4ème, la liste en est jointe dans le document d'accompagnement.
Le lexique mémorisé concerne :
- les valeurs sociales : dignitas et auctoritas...
- les activités de l'esprit,
- les débats politiques et la justice,
- les moyens et manières de persuader,
- l'art et la culture.
Syntaxe
En 5ème et 4ème, l'accès à la lecture des textes, narratifs, descriptifs puis explicatifs, nécessite l'identification puis la mémorisation des éléments de syntaxe qui les constituent, par des apprentissages de plus en plus systématiques.
En 3ème, cet apprentissage méthodique et progressif permet aux élèves de reconnaître les caractéristiques d'un extrait en fonction des formes de discours auxquels il se rattache (narratif-descriptif, explicatif-argumentatif) et des situations d'énonciation. Fondée sur une rhétorique élémentaire, l'approche des discours permet de rappeler et de consolider les acquis des deux années précédentes et de maîtriser, en les organisant de manière raisonnée, les éléments d'une syntaxe plus complexe.
Identifier et comprendre
- la situation d'énonciation et l'argumentation rhétorique,
- l'expression du but (ut, ne) et de la crainte (ne, ne non),
- l'expression de l'hypothèse,
- la relative au subjonctif et son contexte (valeurs causale, oppositionnelle, consécutive, finale),
- la concordance des temps : le gérondif,
- le groupe nom +adjectif verbal épithète : ad legendam historiam, (tempus) legendæ historiæ..., éventuellement.
Mémoriser
- les valeurs des modes indicatif, impératif, subjonctif : approfondissement,
- l'aspect verbal, - la cause, approfondissement : cause réelle et cause alléguée,
- le discours rapporté, approfondissement : l'interrogation indirecte, la comparaison, l'adjectif verbal d'obligation,
Les élèves mémorisent les faits de syntaxe à partir de leurs occurrences dans les textes lus de manière organisée mais non exhaustive.
Morphologie
Mémoriser :
- la quatrième et la cinquième déclinaisons,
- les pronoms et adjectifs indéfinis,
- les verbes déponents,
- les verbes uolo, nolo, malo, fero, fio,
- le parfait actif et passif du subjonctif,
- le participe et l'infinitif futurs,
- le gérondif et l'adjectif verbal.
Activités écrites et orales
Les diverses pratiques de 5ème et 4ème gardent leur place en 3ème. Mais l'accent est mis sur les activités qui font appel à l'initiative personnelle et à l'esprit de synthèse.
Ainsi, traduire un texte de manière autonome devient, dans l'ensemble des pratiques de lecture de textes, un exercice plus fréquent, toujours en rapport avec le thème étudié. Des exercices annexes comme la comparaison de plusieurs traductions d'un même passage complètent ponctuellement cet apprentissage.
Le commentaire des textes étudiés gagne progressivement en profondeur et en qualité littéraire. Les élèves sont invités à s'interroger sur la visée d'un texte en analysant méthodiquement ses modalités : il en va de même pour l'étude de l'image et des monuments. Les élèves ne se contentent plus de les décrire, ils établissent des rapports avec les textes qu'ils lisent parallèlement, en réfléchissant à leur signification dans leur époque, ils sont initiés aux codes culturels qui les régissent.
Aux exercices de repérage, d'identification et de maniement de formes nouvellement rencontrées s'ajoutent des temps de récapitulation lexicale, morphologique et syntaxique : la lecture d'un ou plusieurs extraits peut donner lieu à la mise au point des connaissances par l'organisation d'un tableau sur un réseau lexical, une famille de mots, un champ sémantique, des désinences ou les valeurs attachées à un cas, un temps, un mode.
Grec
Le grec au collège
L'étude du grec ancien est proposée en option aux élèves de 3ème.
Finalités et progression
Notre civilisation et notre langue héritent des cultures et des langues de l'antiquité. L'apprentissage des langues anciennes a donc pour but de retrouver, d'interroger et d'interpréter dans les textes, les langues et les civilisations antiques pour mieux comprendre et mieux maîtriser les nôtres dans leurs différences et leurs continuités.
L'étude du grec s'adressant à des élèves de 3ème contribue, par la connaissance de la cité athénienne du Vème siècle, à éveiller leur curiosité et à former leur jugement.
Comme en latin, la lecture des textes est au centre de l'apprentissage, impliquant une pédagogie nouvelle. Les élèves apprennent dans les textes les éléments de la langue nécessaires à leur lecture. L'accès progressif à une lecture autonome en langue grecque est facilité en particulier par une exploitation méthodique de la présentation bilingue. Dans le prolongement de la lecture, les élèves s'initient à la traduction.
Ils enrichissent et comprennent mieux la langue qu'ils parlent grâce à l'étymologie des apports grecs dans le vocabulaire de la vie quotidienne et de la vie politique, dans les langages techniques et scientifiques.
La lecture des textes est complétée par l'étude de l'image, par la visite de musées et l'observation de sites. Les ressources de l'audiovisuel, et, plus largement, celles des techniques nouvelles, sont mises à profit chaque fois que possible (cf. Document d'accompagnement).
L'enseignement du grec contribue ainsi à sa mesure, par l'enrichissement linguistique et par la découverte et la lecture des textes, à la formation de la personnalité de chacun comme individu et comme citoyen autonome et responsable.
En relation avec le français, cet enseignement est aussi en relation avec l'histoire et l'éducation civique. Il tire parti des connaissances et des compétences des classes de 6ème, 5ème et 4ème.
- en français : textes fondateurs (Odyssée, Enéide et Métamorphoses) en 6ème, héritage littéraire grec et latin chez La Fontaine et Molière en 4ème, étymologie et éléments d'histoire du lexique,
- en histoire : Athènes au Vème siècle. Il prépare à la connaissance du programme d'histoire de la classe de seconde générale et technologique et à celle du programme de français des lycées. Le programme définit des progressions générales. Il laisse au professeur le choix de l'organisation au cours de l'année.
Contenu
Thème et textes
La lecture d'extraits de grandes œuvres fonde une culture commune. Les textes en traduction française sont utilisés pour un travail de lecture défini mais aussi pour mettre en perspective un extrait en langue originale dans un ensemble long - chapitre, scène.
Les outils de lecture, lexique, morphologie, syntaxe, sont étudiés en fonction des types de textes : narrations, dialogues, argumentations.
Thèmes
La cité athénienne au Vème siècle
- L'espace : géographie, topographie,
- La cité, mythe et histoire ; éclairages sur les mythes fondateurs et sur trois moments des relations avec les cités et peuples : les guerres médiques, la guerre du Péloponnèse, Philippe de Macédoine (éventuellement aperçus sur Alexandre).
- Les institutions : la religion (les grands cultes, le théâtre, les jeux et le sport) et le système politique au temps de Périclès,
- Quelques aspects remarquables de la vie quotidienne.
Textes
Les textes sont étudiés en groupements autour d'une problématique commune.
- Textes à lire en grec : extraits brefs et simples d'Esope ; Lucien ; orateurs attiques ; Xénophon ; épigrammes, chansons anacréontiques et proverbes.
- Vivier de textes dont l'élève lit des passages en traduction française, en rapport avec la cité athénienne : Aristophane ; Euripide, Ion ; Platon, Alcibiade, Apologie de Socrate, Criton ; Sophocle, Antigone, OEdipe à Colone.
Support d'étude
La frise des Panathénées
Langue
Son apprentissage est organisé par la découverte dans les textes des faits de langue qui les constituent.
L'apprentissage de l'alphabet est l'occasion de préciser la nature des voyelles (longues-brèves, en combinaisons) et des consonnes (sonores, sourdes, aspirées, en combinaisons). Les élèves repèrent ainsi le système des combinaisons phonétiques nécessaires à la compréhension de la morphologie. Cet apprentissage peut-être l'occasion d'un contact avec le grec moderne.
Tous les mots présentés portent leur accent ; les élèves apprennent les règles les plus simples de l'accentuation qui leur permettent de distinguer le sens (accentuation des formes verbales, des homophones les plus courants (1) des démonstratifs), de même que les crases et les élisions courantes. Ils découvrent le rôle des particules dans l'organisation des textes. L'apprentissage du vocabulaire, toujours en contexte, et sa mémorisation sont organisés autour des mots-outils et des bases lexicales, préfixes et suffixes les plus fréquents dans les textes étudiés et les plus productifs en français. Les élèves disposeront en fin d'année d'un bagage de 300 mots environ. Une liste de référence sera indiquée dans le document d'accompagnement.
Lexique
Mots - outils
- les éléments du paysage grec
- la vie quotidienne
- les classes et groupes sociaux
- les grandes institutions politiques et juridiques, la parole publique
- la religion (grands cultes) et jeux, théâtre et sport.
Syntaxe
Les élèves repèrent et identifient :
- l'expression de la conséquence, l'expression du but repéré par les mots introducteurs ; la structure, les valeurs circonstancielles de la subordonnée participiale ;
- l'emploi des démonstratifs : fonction anaphorique et rôle dans l'énonciation ;
- l'emploi du relatif simple : cas et fonctions élémentaires.
Les élèves mémorisent :
- les éléments constitutifs de la phrase grecque
- les rapports entre la déclinaison grecque et les groupes fonctionnels en français ;
- l'article et la substantivation ;
- l'expression du temps et de la cause ; - la parole rapportée : la proposition infinitive et la proposition introduite par (1)
Morphologie
Les élèves repèrent et identifient :
- le système de la déclinaison : noms de première, deuxième et troisième déclinaisons, adjectifs qualificatifs dont comparatif et superlatif (formes les plus courantes), participe présent et aoriste, actif et médio-passif ;
- le système de la conjugaison : l'indicatif actif et médio-passif (présent, imparfait, aoriste), l'impératif, le participe, l'infinitif actifs et médio- passifs des verbes en (1) (présent, aoriste) ; l'indicatif (présent et imparfait), l'impératif, le participe, l'infinitif du verbe (1)
- les pronoms personnels, les pronoms-adjectifs démonstratifs, (1)
Les élèves mémorisent
- les désinences primaires et secondaires de l'indicatif (actif et médio-passif),
- les désinences de l'infinitif et du participe (actif et médio-passif, présent, aoriste) ;
- la place et les traitements phonétiques de l'augment,
- la place et les traitements phonétiques du sigma à l'aoriste.
Les élèves apprennent l'opposition entre les formations thématiques et athématiques et les désinences communes aux paradigmes présentés dans des tableaux synoptiques.
Activités écrites et orales
Les pratiques de lecture incluent des exercices variés, oraux et écrits : repérages et identifications, analyses, formulations d'hypothèses de lecture à partir de questions, leur justification, traduction de quelques lignes, résumés en français, comparaison avec une image, illustration d'image, récitation d'extraits...
(1) Le présent arrêté sera publié au Bulletin officiel de l'éducation nationale en date du 15 octobre 1998, et disponible au Centre national de documentation pédagogique, 13, rue du Four, 75006 Paris, ainsi que dans les centres régionaux et départementaux de documentation pédagogique.
Le présent arrêté et ses annexes seront publiés dans la collection "Collège" du Centre national de documentation pédagogique, 13, rue du Four, 75006 Paris, ainsi que dans les centres régionaux et départementaux de documentation pédagogique.