NORMES D'INSTALLATION ET DE FONCTIONNEMENT DES ÉTABLISSEMENTS ADHÉRANT À LA CHARTE SANITAIRE
Les présentes dispositions s'appliquent sans préjudice d'autres textes législatifs ou réglementaires, en particulier ceux relatifs aux installations classées pour la protection de l'environnement et à la protection animale, qui contribuent à la maîtrise du danger Salmonella en assurant, notamment, la prise en charge des risques liés à la densité animale, à la gestion des effluents et déchets, et aux facteurs de stress. Il est donc de principe que les établissements ne peuvent adhérer à la charte sanitaire que s'ils sont régulièrement autorisés ou déclarés au titre des installations classées pour la protection de l'environnement pour les effectifs mis en place, et s'ils ne contreviennent pas aux obligations qui leur sont faites au titre de la protection de l'environnement et de la protection animale.
Chapitre Ier
Etablissements hébergeant des reproducteurs
de l'espèce Meleagris gallopavo (pré-ponte et ponte)
Objectifs : l'établissement doit être conçu et protégé de manière à limiter autant que possible les introductions de salmonelles et d'agents pathogènes.
La conception et l'aménagement de l'établissement et de ses abords extérieurs et internes doivent permettre des opérations de nettoyage et de désinfection efficaces, suivies d'un vide sanitaire suffisant pour interrompre un éventuel cycle de contamination.
A. ― Protection et aménagement de l'établissement
Le matériel doit être choisi en vue de faciliter les opérations de nettoyage et désinfection. Notamment, les circuits d'aération, d'abreuvement, d'alimentation, de collecte des œufs et d'évacuation des déjections doivent être aisément démontables ou accessibles, afin de permettre un nettoyage et une désinfection efficaces.
A l'intérieur de la zone de l'élevage, le matériel utilisé pour desservir chaque bâtiment doit être spécifique à la zone.
1. Aires bétonnées
Les accès à l'établissement doivent être délimités de façon à interdire la pénétration des personnes étrangères, d'autres animaux, ainsi que celle des véhicules destinés à l'enlèvement des cadavres. Dans le cas d'élevage de dindes fermières avec parcours, la protection à mettre en place ne vise pas les oiseaux sauvages.
Chaque poulailler doit disposer d'aires cimentées au niveau des entrées permettant de visualiser la propreté des accès. Ces aires sont revêtues d'une surface de béton lisse permettant leur nettoyage et leur désinfection.L'éleveur doit éviter l'entrecroisement des circulations en organisant une zone propre (réservée aux entrées de la litière, du matériel propre et des volailles) et une zone souillée (réservée aux sorties des dindes, du matériel et du fumier).
L'aire d'accès au portail et au sas sanitaire doit être dégagée de tout matériel et maintenue propre, nettoyée après chaque opération salissante (enlèvement, lavage du matériel). Elle sert d'aire de lavage du matériel d'élevage entre deux bandes, des engins ou des équipements avant que ceux-ci pénètrent dans le bâtiment. Une arrivée d'eau doit se trouver à proximité.L'éleveur devrait prévoir un dispositif de récupération des eaux de nettoyage de l'aire cimentée ou un raccordement au réseau des eaux usées : le dispositif utilisé doit être en tout état de cause respectueux des règles de protection de l'environnement.
Les quais de livraison des dindonneaux ou de dindes, s'ils existent, doivent déborder de manière pertinente de chaque côté de la porte.
2. Sas sanitaire
A l'entrée de chaque bâtiment doit être mis à disposition de l'éleveur et du personnel un sas trois zones entièrement clos comportant :
― trois parties, appelées secteur extérieur, secteur intermédiaire comportant une douche de préférence, et secteur intérieur, séparées par une frontière matérialisée ;
― un lavabo (à commande non manuelle) avec eau chaude, fonctionnel, muni d'un savon et d'un essuie-mains (papier) ;
― WC dans la partie élevage ;
― matériaux permettant un bon nettoyage et désinfection : sol carrelé, béton lisse ou enduit de résine ;
― une tenue spécifique (chaussures et vêtements) ;
― une poubelle dans chaque zone, au moins deux portemanteaux ;
― tenues pour les visiteurs.
Il doit être constamment propre et rangé, dégagé d'objets encombrants.
Lorsqu'un tel sas ne peut être mis à disposition à l'entrée de chaque bâtiment, ce sas trois zones doit être a minima installé à l'entrée de l'établissement. Dans ce cas, un sas deux zones doit être mis à disposition à l'entrée de chaque atelier. Il comporte :
― deux parties, appelées secteur extérieur et secteur intérieur, séparées par une frontière matérialisée ;
― un lavabo (à commande non manuelle), fonctionnel, muni d'un savon et d'un essuie-mains (papier) ;
― utilisation de matériaux permettant un bon nettoyage et désinfection : sol carrelé ou enduit de résine ;
― une tenue spécifique (chaussures et vêtements) ;
― une poubelle dans chaque zone, au moins deux portemanteaux ;
― tenues pour les visiteurs.
Lorsqu'un seul sas trois zones est mis en place pour tout le site d'élevage, l'accès du site est matérialisé de façon à imposer le passage par le sas d'entrée et par des allées bétonnées.L'accès aux bâtiments du site se fait par un sas deux zones. Selon la disposition des bâtiments et les tâches à effectuer, l'éleveur doit soit changer de chaussures, soit utiliser des pédiluves (pédiluve à eau claire et pédiluve avec désinfectant).L'éleveur emprunte toujours les allées bétonnées. Aucune voie accessible au public ne doit traverser le site.
3. Sol
Tous les sols des bâtiments, toutes les installations d'évacuation ou de stockage des déjections sont imperméables et maintenus en parfait état d'étanchéité.
Les sols doivent être en matériau dur, imputrescible avec des parois lisses pour faciliter le lavage et la désinfection. Les sols doivent permettre l'écoulement des eaux. Cette obligation s'applique sans délai à tous les bâtiments construits après la parution du présent arrêté ainsi qu'à tous les bâtiments ayant hébergé un troupeau positif vis-à-vis de Salmonella enteritidis ou typhimurium après la parution du présent arrêté. Elle s'appliquera à tous les bâtiments cinq ans après la parution du présent arrêté.
L'état de dégradation doit être contrôlé régulièrement et corrigé le cas échéant.
4. Soubassements
Les soubassements doivent être revêtus d'un enduit lisse et étanche. Cette obligation s'applique pour tous les lots mis en place après le 1er janvier 2010.
5. Entretien des abords
Les abords des bâtiments doivent être dégagés de tout objet ou débris ; l'herbe doit être tondue ou détruite par traitement. Les fossés longitudinaux doivent être entretenus.
De la chaux vive doit être épandue à la périphérie du bâtiment, principalement au niveau des aires de circulation à la fin des opérations de décontamination.
Un plan de circulation et de gestion des flux doit être mis en place afin de limiter les accès et éviter les contaminations croisées. Une aire de stationnement doit être prévue le plus loin possible des bâtiments d'élevage.
6. Enceinte de stockage des cadavres
Les cadavres en attente d'enlèvement doivent être congelés sinon leur collecte doit être réalisée selon une fréquence adaptée ; un emplacement bétonné et clos doit être installé en limite de la zone d'élevage afin de les stocker dans des récipients étanches avant l'enlèvement par l'équarrisseur.
Une désinfection du bac d'équarrissage doit être effectuée au minimum entre chaque bande et un nettoyage sera réalisé après chaque enlèvement.
7. Litière
Les lieux de stockage de la litière neuve doivent être protégés des oiseaux sauvages par une couverture.
La litière doit être constituée exclusivement de copeaux ou de granulés de bois pour les troupeaux élites, grand-parentaux et parentaux en préponte. Une dérogation pourra être admise en cas de pénurie de copeaux pour les troupeaux de parentaux en préponte.
En cas d'utilisation de paille, le risque salmonelle doit être pris en compte pour l'acceptation des lots. La traçabilité de ceux-ci devra être parfaitement établie.
8. Lutte contre les nuisibles et oiseaux
Toutes les mesures doivent être prises pour limiter le plus possible l'accès aux oiseaux sauvages, aux rongeurs et aux insectes.
L'éleveur doit justifier d'un contrat ou d'une procédure de dératisation qui doit préciser les lieux d'appâts ainsi que les dates des vérifications mensuelles.
Une désinsectisation régulière doit également être mise en place.
Un enregistrement des opérations de dératisation et de désinsectisation doit être effectué.
Les fenêtres et lanterneaux doivent être munis de grillages ou autres dispositifs interdisant l'accès aux oiseaux sauvages.
L'étanchéité du bâtiment vis-à-vis des nuisibles et des oiseaux est vérifiée à l'occasion des vides sanitaires.
B. ― Conduite d'élevage
1. Provenance des animaux
Les animaux mis en place pour une bande donnée doivent tous provenir d'élevage (s) adhérent (s) ou être d'un statut sanitaire équivalent à la charte sanitaire établie par le présent arrêté.
A titre dérogatoire, les dindes reproductrices importées d'un pays tiers ou échangées à partir d'un autre Etat membre peuvent bénéficier de la charte sanitaire, sous réserve du respect des conditions suivantes :
― l'Etat d'origine dispose d'un programme de maîtrise des salmonelles approuvé par la Commission européenne pour l'année en cours ;
― les lots introduits sont isolés des autres troupeaux adhérant à la charte sanitaire jusqu'à cinq semaines, sauf autorisation accordée par le préfet ;
― la mise en place doit être portée à la connaissance du préfet du lieu d'hébergement au plus tard deux jours ouvrés avant celle-ci ;
― le troupeau est introduit à l'âge d'un jour ;
― l'exploitant souhaitant adhérer à la charte sanitaire a obtenu des garanties écrites de conformité de l'aménagement et du fonctionnement de l'établissement hébergeant le ou les troupeaux d'origine des dindonneaux d'un jour introduits et de l'établissement d'accouvaison où ils ont éclos aux normes hygiéniques exigées dans le cadre de la charte sanitaire. Il s'assure de l'absence de vaccination des troupeaux de grands-parentaux ou d'élite d'origine, susceptible de diminuer la sensibilité des tests bactériologiques.
Dans ce cadre dérogatoire, les mesures spécifiques suivantes s'appliquent aux troupeaux importés d'un pays tiers :
― les animaux sont accompagnés d'une attestation complémentaire officielle de l'autorité compétente de l'Etat dans lequel les reproducteurs d'origine sont entretenus et les dindonneaux ont éclos, attestant les exigences suivantes :
1. Absence de vaccination vis-à-vis de salmonelles des reproducteurs d'origine ;
2. Conformité de l'aménagement et du fonctionnement de l'établissement hébergeant le ou les troupeaux d'origine des dindonneaux introduits aux normes hygiéniques de la charte sanitaire ou à son équivalence, qui peut être remplacée par la conformité aux dispositions décrites à l'annexe 3. 4. 1 du code sanitaire pour les animaux terrestres de l'OIE ;
― l'attestation complémentaire ci-dessus décrite peut être signée par le vétérinaire agréé en charge de l'établissement d'origine, sauf refus exprès de l'administration ;
― l'adhésion à la charte sanitaire est accordée à compter du premier jour de la septième semaine qui suit l'introduction, sauf notification contraire du directeur départemental en charge des services vétérinaires, dès lors que les analyses pour recherche de salmonelles réalisées jusqu'à l'âge de cinq semaines inclus et les recherches éventuelles d'inhibiteurs demandées par les services vétérinaires sont négatives ;
― si le lot introduit est placé dans une unité épidémiologique où sont hébergées d'autres volailles, l'ensemble du troupeau prend le statut du troupeau importé ;
― la mise en place doit être portée à la connaissance du directeur départemental en charge des services vétérinaires du lieu d'hébergement au plus tard huit jours avant celle-ci ;
― en fonction d'une analyse de risque conduite par le directeur en charge des services vétérinaires ou sur instruction du ministre chargé de l'agriculture, des prélèvements complémentaires de dépistage et des recherches d'inhibiteurs pourront être réalisés ou une provenance particulière interdite, pour l'adhésion de troupeaux et de leurs issues à la charte sanitaire.
2. Bande unique
L'ensemble des volailles détenues ou élevées dans un site de production doit avoir le même âge ; au maximum 15 jours d'écart entre les plus jeunes et les plus âgés seront acceptés, sauf cas particulier faisant l'objet d'une dérogation par le directeur en charge des services vétérinaires, notamment pour la gestion des mâles.
L'élevage sera conduit de manière à respecter un vide complet d'animaux sur le site de production entre deux périodes d'élevage. Le vide d'animaux doit être suffisant pour permettre une décontamination effective des lieux (poulaillers et abords) et le séchage du sol. Il ne doit pas être inférieur à deux semaines.
Si le vide est inférieur à deux semaines, l'éleveur doit obligatoirement justifier de mesures de maîtrise, suivies d'un contrôle bactériologique satisfaisant de la décontamination avant la mise en place.
3. Gestion des œufs
Les œufs doivent être souvent ramassés puis stockés dans une salle distincte du local des dindes équipée pour cette fonction. Les œufs pondus au sol sont ramassés à part ; les œufs sales ou fêlés sont éliminés (premier tri). Les œufs légèrement souillés sont nettoyés à sec par léger frottage à la paille de fer ou au papier de verre.
Les œufs doivent subir une désinfection sur l'exploitation dès le ramassage dès lors que des produits de substitution du formol existent. Les œufs sont stockés dans l'élevage dans un local isolé à température contrôlée. La salle doit être propre et non poussiéreuse pour prévenir la contamination. Il ne doit pas y avoir de phénomène de condensation à la surface des coquilles. Si des chariots d'incubation sont utilisés pour le transfert, ceux-ci doivent être désinfectés après chargement des œufs et avant le départ de l'exploitation. Les palettes utilisées pour le transport des caisses d'œufs doivent être désinfectées à l'arrivée et au départ.
L'accès à la salle de stockage doit être indépendant de l'accès du personnel. Les casiers, les alvéoles de stockage ainsi que les chariots sont lavés et désinfectés. Il est possible d'utiliser des alvéoles à usage unique (carton).
Le transport des œufs est réalisé dans des camions propres, lavés et désinfectés avant chaque tournée. Le véhicule est réservé à cet usage.
4. Eau d'abreuvement
La conformité de l'eau de boisson doit être contrôlée au moins semestriellement en cas d'alimentation par réseau privé, et au moins annuellement s'il s'agit d'eau du réseau public. Les critères suivants doivent être respectés :
― entérocoques : absence dans 100 ml ;
― E. coli : absence dans 100 ml ;
― salmonelles : absence dans 5 litres.
Les méthodes utilisées sont précisées par instruction ministérielle.
En cas de résultat défavorable, un traitement biocide dont l'efficacité est vérifiée est appliqué. Le préfet interdit l'usage des eaux de forage en cas d'échec de ce traitement, s'il considère que celui-ci peut être à l'origine de ce résultat défavorable.
5. Alimentation
Les échantillons de produits livrés dans les élevages de reproducteurs sont conservés au moins six mois. Le propriétaire s'assure que l'établissement fournissant l'aliment dispose de l'agrément Salmonelles. Une procédure écrite de surveillance et de maîtrise de la contamination des véhicules de transport des aliments sera mise en place et contrôlée par le couvoir.
L'approvisionnement en aliment doit être conçu pour éviter au maximum la circulation des véhicules étrangers dans la zone d'élevage et le stationnement sur les voies d'accès, en particulier devant le sas d'entrée.
6. Déchets et effluents
La gestion des déchets et effluents d'élevage respecte les prescriptions du code de l'environnement, du code de la santé publique et des textes pris pour leur application. Les enlèvements et épandages des effluents d'élevage sont gérés de manière à ne pas constituer un risque de contamination des troupeaux avoisinants par Salmonella.
7. Transport
Les propriétaires de troupeaux de reproduction mettent en place des procédures écrites de surveillance et de maîtrise de la contamination des véhicules de transport d'œufs à couver et de volailles. Ces procédures sont soumises à l'appréciation du préfet. Les exploitants enregistrent les contrôles et informent les services vétérinaires des non-conformités constatées et des mesures correctives mises en place, à une fréquence déterminée en fonction de l'étage de production et de l'analyse de risque conduite sur l'organisation du transport dans la société d'accouvage. Les mesures correctives comprennent des contrôles renforcés des troupeaux qui ont circulé dans les véhicules contaminés, ou de leurs bâtiments d'hébergement selon le type de contrôle réalisé. Si un facteur de risque particulier est identifié par l'exploitant dans une entreprise de transport, il en informe sans délai ladite entreprise ainsi que le préfet.
8. Nettoyage et désinfection
Après le départ des reproducteurs, les opérations de nettoyage, désinfection et vide sanitaire sont obligatoires. Le fumier doit être retiré du bâtiment avant les opérations de nettoyage et désinfection. Les tracteurs et autres matériels de manipulation du fumier doivent être décontaminés après ces opérations. Le stockage, l'épandage des déjections animales et des eaux de nettoyage ne doivent pas constituer une source de contamination pour l'environnement. Les eaux de nettoyage doivent être évacuées soit dans une fosse, soit vers un réseau d'eaux usées.
Le nettoyage et la désinfection des locaux d'élevage et de leurs annexes ainsi que du matériel sont effectués selon un protocole écrit, à l'aide d'un désinfectant autorisé. Ce protocole doit également prendre en compte la lutte contre les animaux nuisibles, et notamment les rongeurs, les insectes et les acariens indésirables, ainsi que la décontamination des abords.
Le contrôle objectif de routine se fera au moyen d'un test bactériologique par comptage des germes indicateurs résiduels.
La mise en place dans un bâtiment d'un lot de volailles après une bande ayant subi une contamination vis-à-vis d'un sérotype visé par le plan de lutte et avant la réception des résultats satisfaisants du contrôle officiel du chantier de nettoyage et désinfection interdit l'attribution de la charte sanitaire pour le nouveau troupeau.
C. ― Registre d'élevage
Le registre d'élevage tel que prévu par l'article L. 234-1 du code rural et de la pêche maritime est complété par les informations suivantes :
― attestations d'adhésion à la charte sanitaire, ou de son équivalence, de l'établissement d'origine des animaux et résultats des analyses complémentaires effectuées, le cas échéant ;
― nettoyage, désinfection, vide sanitaire (protocole, dates de réalisation et résultats des contrôles) ;
― programmes de prophylaxie (maladies infectieuses et parasitaires) avec indication des dates précises des vaccinations depuis l'âge d'un jour et traitements ;
― dépôt d'appâts raticides ou souricides ;
― application d'insecticides et d'acaricides ;
― performances, courbes de ponte, de fertilité et d'éclosabilité ;
― dates d'expédition des prélèvements et échantillons pour analyses et résultats d'analyses ;
― traitements thérapeutiques et résultats obtenus ;
― interventions ponctuelles d'équipes de personnels temporaires (nom et coordonnées de l'entreprise, date et objet de l'intervention).
Ces informations doivent être tenues à la disposition du vétérinaire sanitaire et des agents des services vétérinaires. La durée de conservation est a minima celle du registre d'élevage.
D. ― Règles d'hygiène
Les règles d'hygiène adoptées, spécifiques à l'élevage, sont portées à la connaissance du préfet et font l'objet d'un document écrit annexé au registre d'élevage. Elles sont conformes au guide de bonnes pratiques d'hygiène en élevage, lorsqu'un tel guide est validé pour la filière concernée.
Chapitre II
Etablissements d'accouvaison
Objectifs : isolement et compartimentation du couvoir pour limiter l'introduction, la persistance, la multiplication et la diffusion des contaminants à l'intérieur du couvoir ainsi que vers les élevages fournisseurs et clients.
Traçabilité des produits.
Application d'un contrôle continu permettant d'attester la qualité sanitaire des produits et de détecter aussi rapidement que possible les infections, dans le but de mettre en place des actions correctives.
A. ― Implantation du couvoir
L'implantation du couvoir doit être prévue de manière à limiter les contaminations aériennes. Il doit dans tous les cas exister une séparation physique et fonctionnelle, efficace et pertinente, entre le couvoir et les élevages.
Les abords doivent être correctement entretenus. Une zone nue aux abords immédiats du couvoir doit être maintenue.
B. ― Conception du couvoir
1. Agencement
Le couvoir doit être divisé en zones fonctionnelles entre lesquelles la circulation doit respecter le principe de la marche en avant pour les personnes, les œufs, le matériel et les déchets.
Les zones fonctionnelles sont les suivantes :
― réception ;
― désinfection des œufs ;
― préparation des œufs ;
― stockage des œufs ;
― incubation ;
― mirage et transfert ;
― éclosion ;
― préparation et conditionnement des dindonneaux ;
― réception des dindonneaux extérieurs pour les couvoirs réalisant du négoce ou des échanges entre couvoirs (salles différentes et totalement indépendantes des salles de stockage et d'expédition des dindonneaux produits par le couvoir) ;
― stockage des dindonneaux ;
― expédition des dindonneaux ;
― lavage et désinfection du matériel ;
― stockage du matériel à usage unique ;
― circuit de retour du matériel.
Le volume et l'aménagement de chaque zone sont adaptés à l'activité du couvoir, en particulier les zones de stockage et de nettoyage.
Sa conception et son fonctionnement doivent permettre d'éviter les contaminations croisées entre les différents secteurs du couvoir et entre lots d'origines différentes.
A l'entrée du couvoir, le sas d'entrée trois zones représente une barrière sanitaire destinée à protéger le couvoir contre le facteur de risque humain. Il comporte une séparation physique entre les zones extérieure, intermédiaire et intérieure. Il doit être équipé :
― d'un vestiaire pour les vêtements civils ;
― d'un lavabo à commande non manuelle avec eau chaude, savon bactéricide, essuie-mains jetables, poubelles de chaque côté, et de douches de préférence ;
― d'un vestiaire pour les vêtements de travail.
Il doit être maintenu en parfait état de propreté et d'entretien.
2. Marche en avant
La conception et le fonctionnement du couvoir doivent éviter les contaminations croisées entre les différents secteurs. Pour cette raison, le couvoir est divisé en deux zones :
― une zone incubation incluant les salles de tri des œufs, stockage des œufs, préchauffage et incubation ;
― une zone éclosion incluant les salles d'éclosion, tri du dindonneau, expédition, lavage et désinfection du matériel.
La circulation des œufs dans le couvoir doit se faire dans un sens établi et unique sans possibilité de retour en arrière. Le principe de la marche en avant est appliqué au matériel, au personnel et à l'air. La ventilation des différentes zones doit fournir un flux d'air circulant toujours des zones propres vers les zones sales.
Chaque zone comporte un sas d'entrée équipé de tenues différentes pour les deux zones (couleurs ou marques différentes). Afin de respecter le principe de la marche en avant, et d'éviter le retour non sécurisé de la zone duvet vers la zone coquille :
― soit un sas est aménagé au niveau de la zone de transfert, jouant un rôle tampon entre les deux zones. Dans ce sas, un vestiaire et un lavabo à commande non manuelle doivent être installés.L'installation de douches et leur usage sont imposés en cas de passage du personnel de la zone duvet vers la zone propre ;
― soit le passage d'une zone à l'autre se fait en réempruntant le sas d'entrée du couvoir qui doit être équipé, sécurisé et utilisé en conséquence.
L'entrée des œufs et la sortie des dindonneaux doivent être réalisées à l'aide de dispositifs permettant d'éviter l'accès de personnes étrangères au service.
Les passages entre les zones sales et les zones propres doivent être restreints au maximum.
3. Sol et enduit lisse sur les soubassements
Les sols, plafonds et parois doivent être revêtus de matériaux permettant leur nettoyage et leur désinfection ; il en est de même du matériel d'incubation et d'éclosion. Dans le cas de nouvelles constructions, les raccords des murs et des sols et des murs entre eux se font au moyen d'angles arrondis.
Les raccords doivent être étanches.L'état de dégradation doit être contrôlé régulièrement et corrigé le cas échéant.
4. Ventilation
Elle doit être conçue pour limiter les risques d'apport d'air extérieur contaminé et éviter la dissémination des agents pathogènes dans les différentes zones.
La ventilation des différentes zones doit fournir un flux d'air circulant toujours des zones propres vers les zones sales.L'air extrait des éclosoirs doit être évacué à l'extérieur du couvoir via un circuit indépendant et accessible. Les duvets devraient être captés.
Les œufs provenant des troupeaux suspects ne peuvent être mis en éclosoir si le circuit d'air n'est pas totalement indépendant de ceux des autres éclosoirs du couvoir.
5. Stockage des déchets
Les déchets du couvoir sont éliminés par des portes spéciales ou des systèmes automatisés. Ils sont stockés dans un sas accessible de l'extérieur.
Pour l'enlèvement, les cadavres sont transférés dans un bac d'équarrissage étanche prévu à cet effet, dont l'emplacement se trouve à l'écart du couvoir et des zones de circulation.
Un nettoyage et une désinfection sont réalisés après chaque enlèvement des déchets.
Les canalisations d'évacuation des eaux usées doivent avoir une pente et un diamètre suffisants pour permettre une élimination rapide et également une bonne aération pour éviter les fermentations anaérobies. Elles doivent être munies de siphons pour éviter la remontée des rongeurs et de paniers pour récupérer les déchets.
6. Eau
L'eau utilisée dans le couvoir et prélevée en bout de circuit doit respecter les critères bactériologiques suivants :
― E. coli : absence dans 100 ml ;
― ASR : absence dans 100 ml ;
― staphylocoques présumés pathogènes : absence dans 100 ml ;
― salmonelles : absence dans 5 litres.
Les méthodes utilisées sont précisées par instruction ministérielle.
En cas de résultat défavorable, un traitement biocide dont l'efficacité est vérifiée est appliqué. Le préfet peut interdire l'usage des eaux de forage en cas d'échec de ce traitement.
C. ― Fonctionnement du couvoir
1. Personnel
Le personnel d'élevage ne doit pas avoir accès au couvoir sans avoir respecté les procédures de protection sanitaire d'accès au couvoir. Le personnel du couvoir doit utiliser les sas pour changer de vêtements et de chaussures, et revêtir des tenues spécifiques, de préférence de couleurs différentes pour la zone coquille et la zone duvet. Tous les visiteurs doivent respecter les dispositions imposées au personnel.
2. Œufs à couver
a) Les œufs à couver sont désinfectés entre leur arrivée au couvoir et la mise en incubation ; les œufs sales ne sont pas mis en incubation.
Les œufs à couver d'animaux de l'espèce Meleagris gallopavo sont traités de manière entièrement séparée de ceux des éventuelles autres espèces traitées, et notamment dans des salles d'éclosion dédiées pour une éclosion.L'introduction dans le couvoir d'œufs à couver d'espèces non couvertes par un programme de lutte contre les salmonelles est interdite.
Les œufs à couver doivent provenir de troupeaux adhérant à la charte sanitaire. Les transferts d'œufs à couver ne peuvent donc s'effectuer qu'entre sociétés de multiplication et accouvaison dont les troupeaux adhèrent à la charte sanitaire.
b) Les couvoirs adhérant à la charte sanitaire peuvent recevoir des œufs à couver d'établissements non adhérents, situés en France ou dans un autre Etat. Les conditions suivantes doivent alors être respectées, y compris pour les œufs bénéficiant des dérogations accordées au point d :
― les informations relatives à ces introductions sont consignées sur le registre de couvoir et portées à la connaissance du préfet 48 heures au moins avant celles-ci. Le jour d'éclosion est communiqué à la direction départementale en charge des services vétérinaires dès la mise en machine.L'organisation et le pays de provenance figurent en clair sur les registres du couvoir ;
― les œufs sont mis en éclosion dans un éclosoir séparé réservé aux lots non issus de troupeaux de multiplication adhérant à la charte sanitaire ;
― l'éclosion est isolée ;
― les fonds de casiers d'éclosoir, une chiffonnette d'éclosoir et les papiers déposés sur le carrousel de tri sont systématiquement soumis, chacun, à une analyse bactériologique visant Salmonella enteritidis et Salmonella typhimurium. Les résultats doivent être négatifs ;
― une recherche d'inhibiteurs peut être effectuée dans un lot de dix œufs à couver ou de dix dindonneaux d'un jour, selon une technique recommandée par le laboratoire national de référence. Les résultats doivent être négatifs ;
― des sérologies vis-à-vis des salmonelles peuvent être réalisées sur demande du préfet.
En fonction d'une analyse de risque conduite par le préfet ou sur instruction du ministre chargé de l'agriculture, des prélèvements complémentaires de dépistage peuvent être réalisés ou une provenance particulière interdite, pour le maintien de l'adhésion du couvoir ou des troupeaux issus à la charte sanitaire.
c) Les troupeaux issus des œufs à couver visés au point b de la présente annexe ne sont pas éligibles à la charte sanitaire, sauf dispositions prévues au point d de la même annexe.
d) Il peut être dérogé au point c de la présente annexe pour les troupeaux issus des œufs à couver de l'étage sélection importés ou échangés, qui peuvent adhérer à la charte sanitaire sous réserve du respect des conditions suivantes, en supplément de celles visées au point b :
― les œufs proviennent d'Etats dont le programme de maîtrise est approuvé par la Commission européenne ;
― les dindonneaux issus sont isolés des autres troupeaux adhérant à la charte sanitaire sauf autorisation accordée par le préfet ;
― le responsable du couvoir s'assure que les œufs à couver proviennent de troupeaux de reproduction respectant les conditions imposées aux troupeaux adhérant à la charte sanitaire, à savoir en particulier :
― exigences relatives à la vaccination conformes aux dispositions de l'arrêté relatif à la lutte contre les infections à Salmonella dans les troupeaux de reproduction de l'espèce Meleagris gallopavo ;
― conformité de l'aménagement et du fonctionnement de l'établissement d'élevage du ou des troupeaux producteurs des œufs à couver introduits avec les normes hygiéniques d'aménagement et de fonctionnement de la charte sanitaire ou son équivalent.
Dans ce cadre dérogatoire, des mesures spécifiques s'appliquent aux œufs à couver importés d'un pays tiers :
― les œufs à couver sont accompagnés d'une attestation officielle complémentaire attestant de la conformité de l'aménagement et du fonctionnement de l'établissement d'élevage du ou des troupeaux producteurs des œufs à couver introduits avec les normes hygiéniques d'aménagement et de fonctionnement de la charte sanitaire, et d'un statut identique vis-à-vis de la vaccination que celui imposé par l'arrêté du 4 décembre 2009 précité ;
― cette attestation peut être signée par le vétérinaire agréé en charge de l'établissement d'origine, sauf refus exprès du préfet ;
― l'équivalence à la charte sanitaire figurant dans l'attestation complémentaire peut être remplacée par la conformité aux dispositions décrites à l'annexe 3. 4. 1 du code sanitaire pour les animaux terrestres de l'OIE ;
― si les dindonneaux d'un jour issus sont introduits dans une unité épidémiologique où sont hébergées d'autres volailles, l'ensemble du troupeau prend le statut du troupeau importé ;
― la mise en place doit être portée à la connaissance du préfet du lieu d'hébergement au plus tard huit jours avant celle-ci ;
― l'adhésion à la charte sanitaire est accordée aux dindonneaux issus à compter du premier jour de la septième semaine qui suit la mise en place, sauf notification contraire du préfet, dès lors que les analyses pour recherche de salmonelles réalisées jusqu'à l'âge de cinq semaines inclus et les recherches éventuelles d'inhibiteurs demandées par les services vétérinaires sont négatives.
3. Hygiène du couvoir
Les incubateurs doivent être désinfectés régulièrement.
Les éclosoirs et les salles d'éclosion doivent être lavés et désinfectés après chaque éclosion. Les circuits d'air et d'eau font l'objet d'un entretien périodique régulier.
Les emballages en carton ne doivent pas être réemployés. De même que les fonds de casiers d'éclosoirs et les fonds de boîtes de livraison, ils doivent être stockés à l'abri de toute contamination. Les fonds de boîtes de livraison ne doivent pas être désinfectés avant usage. Les emballages fabriqués en matériau permettant le nettoyage et la désinfection peuvent être réutilisés sous réserve d'avoir subi ces opérations.
La salle et le matériel de tri, de sexage et d'expédition doivent être lavés et désinfectés après chaque expédition de dindonneaux.
Toutes les autres salles du couvoir doivent être nettoyées et désinfectées selon un plan de maîtrise sanitaire préétabli.
Les véhicules affectés au transport des œufs à couver et des dindonneaux doivent être lavés et désinfectés après chaque usage.
4. Traçabilité
Les informations de traçabilité aval ou amont sont transmises à sa demande au préfet par l'établissement d'accouvaison, pour un lot déterminé ou une période déterminée. Le couvoir doit s'organiser pour être à même de réaliser cette transmission dans un délai au plus égal à douze heures pour les périodes écoulées, et sous une forme exploitable par voie électronique. Le non-respect de cette exigence ou des inexactitudes ou omissions sont de nature à suspendre immédiatement la charte sanitaire accordée au couvoir.
D. ― Registre de couvoir
Un registre de couvoir doit être régulièrement tenu et conservé pendant au moins trois ans. Sans préjudice du respect des dispositions relatives au registre d'élevage, celui-ci doit être complété par les éléments suivants :
― résultats des éclosions ;
― anomalies éventuelles d'incubation ou d'éclosion ;
― examens de laboratoire exécutés et résultats obtenus.
Ce registre est visé régulièrement par le vétérinaire sanitaire responsable de la surveillance du couvoir ainsi que par les agents des services vétérinaires, lors de leurs visites.
E. ― Surveillance de l'hygiène
Les bonnes pratiques hygiéniques et sanitaires mises en œuvre dans le couvoir doivent être régulièrement vérifiées par des contrôles visuels et bactériologiques tels que décrits ci-dessous, selon une procédure écrite soumise au préfet. Les résultats de ces contrôles doivent être consignés dans un registre qui doit être visé régulièrement par le vétérinaire responsable de la surveillance du couvoir ainsi que par les agents des services vétérinaires, lors de leurs visites.
a) Salle de réception des œufs, salle de stockage des œufs, incubation :
Vérification visuelle de la propreté une fois par semaine et contrôle bactériologique des surfaces (Pseudomonas, Aspergillus, Salmonella) une fois par mois.
Après les opérations de nettoyage et désinfection, une fois par mois, contrôle bactériologique des surfaces (entérocoques ou autres germes indicateurs de l'efficacité validés dans le guide de bonnes pratiques de la profession).
b) Zone de transfert, éclosoirs, zone de tri, de stockage et d'expédition :
Vérification visuelle de la propreté une fois par semaine et contrôle bactériologique des surfaces une fois par quinzaine (Pseudomonas, Aspergillus, Salmonella).
Après les opérations de nettoyage et désinfection, une fois par quinzaine au moins, contrôle bactériologique des surfaces (entérocoques ou autres germes indicateurs de l'efficacité validés dans le guide de bonnes pratiques de la profession).
Tout résultat défavorable doit donner lieu à des actions correctives préétablies dans une procédure écrite.