PROTOCOLE POUR LA SURVEILLANCE SANITAIRE
A. - Sources d'information
Les principaux insectes et maladies spécifiques aux peupliers sont décrits et illustrés dans les éléments bibliographiques suivants :
AFOCEL, 1997. Peuplier - Suivi phytosanitaire en pépinière - Part. 1 : Insectes ravageurs. Fiches Informations - Forêt de l'AFOCEL, n° 1 - 1997, fiche 542.
AFOCEL, 1997. Peuplier - Suivi phytosanitaire en pépinière - Part. 2 : Maladies du feuillage, des rameaux et des tiges. Fiches Informations - Forêt de l'AFOCEL, n° 2 - 1997, fiche 547.
Delplanque A. et al., 1998. Les Insectes associés aux peupliers. Editions Memor. Bruxelles, 460 p.
Si des échantillons doivent être prélevés et soumis à une expertise :
- dans le cas des feuilles, les envelopper individuellement dans du papier d'aluminium en inscrivant dessus au feutre tous les éléments relatifs à l'échantillon ;
- dans le cas des échantillons ligneux, préférer un conditionnement dans du papier et un carton. Prévoir un étiquetage sans ambiguïté permettant de lier l'échantillon aux documents papier d'accompagnement.
B. - Matériel préconisé
Jumelles et loupe.
Echenilloir ou scie pour prélèvement de rameaux ou de branches.
C. - Périodes d'observation
Feuillage et pousses de l'année : prévoir deux passages, un en juillet et un mi-septembre.
Organes ligneux : un passage hivernal, de préférence peu avant le débourrement, ainsi qu'en juillet, en même temps que les observations sur le feuillage (présence de sciure, trou de sorties des insectes).
D. - Recherche des symptômes - maladies
1. Symptômes foliaires (pépinières et plantations) :
Rechercher obligatoirement (et signaler) la présence de Marssonina brunnea, des rouilles à Melampsora et de la mosaïque virale. Pour les deux premières maladies, préciser si elles ont provoqué une défeuillaison. Dans le cas de M. brunnea, rechercher la présence de pustules sur les pousses de l'année ;
Autres maladies : signaler leur présence.
2. Symptômes sur organes ligneux aériens (plantations essentiellement) :
Rechercher obligatoirement la présence de chancres, tumeurs et nécroses et tout particulièrement de chancre bactérien (Xanthomonas populi), de nécrose à Discosporium populeum (anciennement Dothichiza populea) et, dans le cas de peupliers baumiers, trembles ou grisards, prévoir la recherche d'Hypoxylon mammatum.
La détection de nécroses d'écorce (et en particulier de D. populeum ou de Xanthomonas campestris est possible en pépinière).
Toutefois, la recherche de D. populeum devra obligatoirement avoir été conduite en plantation, la sensibilité à ce parasite s'exprimant en particulier après transplantation et/ou après des défeuillaisons par des parasites ou des insectes.
E. - Recherche des symptômes - insectes ravageurs
Rechercher préférentiellement la présence d'insectes xylophages. Signaler la présence d'orifices (avec ou sans écoulements de sciure). Lorsque le diagnostic est possible, signaler les espèces nuisibles suivantes : Charançon de la patience (Cryptorhynchus lapathi), Petite Sésie (Paranthrème tabaniformis), Sémasie (Gypsonoma aceriana), Petite Saperde (Compsidia populnea), Agrile (Agrilus suvorovi), Grande Saperde (Anaerea carcharias), Grande Sésie (Sesia apiformis).
Rechercher obligatoirement la présence du puceron lanigère (Phloeomyzus passerinii). Les symptômes, sécrétions cireuses blanchâtres, sont visibles sur les troncs de juin à septembre. Les premières colonisations sont discrètes, généralement localisées sur le tiers supérieur au niveau du houppier. Les attaques importantes sont observées dans des plantations d'au moins six-sept ans ; auparavant, les arbres sont généralement épargnés mais l'utilisation de manchons protecteurs à la base du tronc peut favoriser le développement du parasite sur des sujets jeunes.
Outre la présence du parasite, il est important d'évaluer son impact sur l'arbre en relevant les dégradations de l'écorce, les apparitions de nécroses sur le tronc, voire les mortalités. Il convient de rechercher les éventuels effets sur la croissance s'il est possible de les dissocier des autres facteurs biotiques ou abiotiques.