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Article 1 AUTONOME ABROGE, en vigueur du au (Arrêté du 10 septembre 1947 TERMES DE L'AVIS INDIQUANT LES DANGERS DU BENZOLISME)

Article 1 AUTONOME ABROGE, en vigueur du au (Arrêté du 10 septembre 1947 TERMES DE L'AVIS INDIQUANT LES DANGERS DU BENZOLISME)

En exécution de l'article 6 du décret du 16 octobre 1939 modifié par le décret du 23 août 1947, concernant les mesures particulières d'hygiène applicables dans les établissements dont le personnel est exposé à l'intoxication benzolique, le texte ci-dessous devra être affiché dans un endroit apparent des locaux de travail.

AVIS

Le benzolisme. ses dangers. moyens de prévention

Tout travail qui nécessite un contact fréquent avec les hydrocarbures benzéniques benzène et ses homologues : toluène, xylène etc...), expose à une intoxication grave.

Ces produits sont les constituants essentiels des dissolvants industriels, dénommés benzine cristallisable, benzols, toluols, xylols, solvant-naphta. Ils peuvent être employés dans le dégraissage, la préparation ou l'utilisation des dissolutions de caoutchouc, la fabrication et l'application de vernis, l'emploi d'encres pour l'héliogravure, etc.

Les hydrocarbures benzéniques émettent déjà à la température ordinaire des vapeurs toxiques, d'odeur peu intense et parfois agréable, qui diffusent dans l'atmosphère des ateliers.

Ces vapeurs peuvent pénétrer dans l'organisme par les poumons. En outre, en raison de leurs qualités de solvant des graisses, les carbures benzéniques peuvent attaquer les revêtements protecteurs de la peau et déterminer des lésions cutanées surtout chez les sujets prédisposés.

Lorsque les vapeurs de benzols pénètrent par les poumons, elles peuvent déterminer soit une intoxication aigüe, soit une intoxication chronique.

Dangers.

L'intoxication chronique qui constitue le véritable benzolisme professionnel, résulte de l'inhalation répétée de petites quantités de vapeurs. Cette intoxication se produit donc lentement et de façon insidieuse, d'autant plus dangereuse que l'ouvrier n'a l'attention attirée sur son état par aucun phénomène douloureux ou trouble grave.

Le benzolisme professionnel est surtout caractérisé par des lésions du sang consistant en particulier par une anémie progressive qui peut causer la mort lorsqu'elle n'est pas assez rapidement traitée, notamment par l'arrêt du travail nocif.

L'attention sur ces lésions sanguines peut être attirée par une fatigue anormale, un peu de pâleur des téguments ou enfin des hémorragies (règles abondantes et prolongées, saignements de nez, etc.) et ecchymoses spontanées.

Seul l'examen du sang pratiqué à la suite d'une simple piqûre au doigt ou au lobule de l'oreille, sans douleur ni danger peut déceler ces lésions à leur début.

Certains sujets présentent une susceptibilité spéciale vis-à-vis des benzols et peuvent, dans ces conditions, être atteints peu de temps après leur prise de contact avec le toxique. Cette prédisposition, que peut révéler un examen précoce du sang, commande l'éloignement définitif de la profession. Elle existe toujours chez les sujets qui ont déjà été atteints d'anémie benzolique : aussi tout ouvrier dans ce cas ne doit-il, dans aucune circonstance, même s'il semble entièrement guéri, travailler dans une profession qui risque de le mettre en contact avec des vapeurs d'hydrocarbures benzéniques, même s'il ne manipule pas lui-même le produit nocif.

Moyens de prévention.

Les mesures indiquées ci-après permettent d'échapper à l'intoxication benzonique professionnelle ou tout au moins d'en réduire considérablement le danger.

I - Visites médicales périodiques La mesure de protection la plus efficace est l'examen médical périodique des ouvriers appelés à se trouver en contact avec les benzols. Les ouvriers qui se trouvent dans ces conditions doivent donc, dans leur intérêt, accepter de se laisser examiner par le médecin qui peut déceler, en particulier par l'étude du sang, des intoxications parfois avancées chez des sujets qui, n'éprouvant aucun trouble, ne se croient pas malades. Ainsi peuvent être évitées des intoxications graves, trop souvent mortelles.

II - Mesures techniques de prévention Les vapeurs nocives seront évacuées au fur et à mesure de leur production lorsqu'il ne sera pas possible d'utiliser des appareils rigoureusement clos en marche normale. Dans leur propre intérêts, les ouvriers ne devront en aucune manière entraver le fonctionnement des dispositifs de ventilation ou d'aspiration.

En raison de la densité élevée des vapeurs des hydrocarbures benzéniques, la réalisation d'une ventilation générale assurant une élimination entièrement efficace de ces vapeurs est impossible. Aussi est-il indispensable d'aménager des dispositifs d'aspiration localisée, même si la quantité relativement faible de vapeurs émises ne justifie pas l'installation d'un système de récupération.

Les vapeurs seront captées au lieu même de leur production sur les tables de travail ou leur périphérie dans les industries de collage ; sur les machines, lorsque des dispositifs mécaniques seront utilisés pour l'application de produits renfermant des benzols (machines rotatioves et à feuilles, tables de pliage dans l'imprimerie, métiers dans la fabrication des tissus imperméables, appareils de lavage et appareils divers pour le nettoyage à sec, etc.) au niveau des pièces à peindre, dans le cas de la peinture au pistolets.

En principe, ces vapeurs seront captés per descensum. En cas d'impossibilité, elles le seront horizontalement avant leur entrée dans les canalisations de l'appareil d'aspiration proprement dit.

Si l'évaporation du solvant se produit sur une grande surface (industries du vêtement, du nettoyage à sec, du caoutchouc, etc.), des buses d'aspiration supplémentaires pourront être installées au voisinage du sol de l'atelier en raison de la densité élevée des vapeurs.

Si l'amplitude des mouvements effectués par l'ouvrier est assez faible (collage, assemblage ou peinture de petites pièces), le rendement des dispositifs d'aspiration sera amélioré en munissant le poste de travail d'un capotage constitué par un bâti léger garni de feuilles transparentes, à l'intérieur duquel des guichets de section aussi réduite que possible seront aménagés.

Exceptionnellement lorsque les mélanges d'air et de vapeurs de carbures benzéniques seront susceptibles d'atteindre des températures relativement élevées (tables chauffantes, calandres, métiers servant au gommage des tissus), ou pour des raisons techniques particulières (imprimerie), la captation des vapeurs pourra se faire per ascensum.

Il y aura lieu de créer une émission d'air de compensation prélevée à l'extérieur. Cet air sera diffusé convenablement dans le local. Un dispositif de réchauffage éventuel de l'air de compensation (aérotherme) est à recommander.

Une insufflation convenable d'air chaud est à recommander particulièrement dans la peinture au pistolet des très grosses pièces (industrie aéronautique, carrosserie, etc.).

Le renouvellement de l'atmosphère générale des ateliers sera assuré, s'il y a lieu, en plaçant au niveau du sol ou du plancher des dispositifs refoulant l'air pollué à l'extérieur.

L'ensemble des moyens de ventilation existant (dispositifs de ventilation générale de l'atelier, dispositifs d'aspiration localisée) fonctionnant dans les conditions indiquées par le fournisseur, doivent garantir dans l'atmosphère du local en cause, une teneur en benzols de l'ordre de 0,1 gr par mètre cube.

Si des analyses d'air sont prescrites en vue du contrôle de l'installation, les prélèvements d'air devront être effectués à la hauteur des voies respiratoires des ouvriers dans leur zone de travail.

Dans le cas où il ne sera pas possible d'avoir recours aux dispositifs de protection collective (travaux de peinture dans le bâtiment et les travaux publics) et dans les cas où les appareils de ventilation n'exercent qu'un effet minime sur le renouvellement de l'air (travaux de peinture à l'intérieur de réservoirs), les ouvriers seront munis d'appareils de protection individuelle efficaces vis-à-vis des vapeurs et des vésicules liquides. A cet effet, des masques ou demi-masques avec cartouches filtrantes répondant aux normes exigées pour l'équipement des masques individuels destinés à la défense passive pourront être utilisés. Pour les atmosphères très polluées, des cagoules spéciales avec insufflation d'air comprimé seraient préférables.

Les opérations de nettoyage, d'entretien ou de réparation d'appareils habituellement clos ne seront entreprises qu'après avoir soigneusement purgé l'atmosphère des fosses, cuves ou réservoirs. Le personnel sera muni d'appareils respiratoires appropriés.

Une disposition et un aménagement judicieux des locaux de travail réduiront au minimum le nombre des personnes exposées.

Le personnel dont le travail ne comporte pas l'emploi de produits nocifs sera occupé, sauf impossibilité, dans des ateliers séparés.

Le séchage des pièces ayant reçu une application de colle, peinture, etc., sera effectué dans des locaux distincts ou dans des étuves ou armoires munies de dispositifs permettant l'évacuation des vapeurs nocives à l'extérieur.

Les possibilités d'évaporation des réserves de solvants aromatiques ou des produits qui en contiennent seront réduites au minimum.

Dans les industries de collage, les récipients contenant la dissolution seront maintenus fermés ou tout au moins ne comporteront qu'un orifice dans le couvercle pour permettre le passage d'un pinceau. Dans ce domaine, différents modèles de récipients dont certains s'inspirent du flacon compte-gouttes ou de l'abreuvoir à oiseaux peuvent donner satisfaction. Dans la mesure du possible ces récipients seront placés sous des niches mises en dépression.

Dans les imprimeries, les encriers seront rendus aussi étanches que possible. Leur mode de remplissage primitif par transvasement de bidons d'encre devra être remplacé dans la mesure du possible par une distribution automatique.

Les opérations de transvasement des fûts de peinture, solvants, etc., ne seront pas effectuées dans les ateliers à moins que ces opérations ne se fassent dans des conditions réduisant au minimum les dégagements de vapeurs.

Les chiffons imbibés de solvants et mis au rebut devront être aussitôt après usage enfermés dans des récipients métalliques clos et étanches dont la vidange se fera à l'extérieur. Les précautions prévues à propos des pots d'enduction, de peinture, etc., s'appliquent également aux chiffons en cours d'usage.

Pour éviter les dégagements de vapeurs et les pertes de solvant dans les entreprises de nettoyage à sec il est recommandé d'utiliser des chariots munis de couvercles et d'un double fond perforé pour le transport des vêtements entre les laveuses et les essoreuses d'une part, les essoreuses et les séchoirs d'autre part.

III - Mesures d'hygiène individuelles.

A la fin du travail il est nécessaire de changer de vêtements et de procéder à une toilette minutieuse.

Il est dangereux de se nettoyer les mains avec des benzols ou avec tout autre dissolvant contenant des hydrocarbures benzéniques.

Il y aura lieu d'éviter toute cause d'anémie : manque de sommeil, mauvaise nourriture, manque d'exercice.

Il y aura lieu d'éviter surtout l'excès de boissons alcooliques qui augmente les dangers d'intoxication.

Une bonne hygiène bucale est utile.

Enfin, il est indispensable que les ouvriers consultent soit leur médecin, soit le médecin de l'entreprise dès l'apparition du moindre trouble ; en particulier en cas de fatigue anormale, de perte d'appétit, de pâleur des téguments, d'hémorragies ou d'ecchymoses spontanées.

III - Mesures d'hygiène individuelles rotatives et à feuilles, tables de pliage dans l'imprimerie, métiers dans la fabrication des tissus imperméables, appareils de lavage divers pour le nettoyage à sec, ect.) au niveau des pièces à peindre, dans le cas de la peinture au pistolet.

En principe, ces vapeurs seront captèes per descensum. En cas d'impossibilité, elles le seront horizontalement avant leur entrée dans les canalisations de l'appareil d'aspiration proprement dit.