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Article Annexe AUTONOME VIGUEUR, en vigueur depuis le (Loi n°85-1376 du 23 décembre 1985 RELATIVE A LA RECHERCHE ET AU DEVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE)

Article Annexe AUTONOME VIGUEUR, en vigueur depuis le (Loi n°85-1376 du 23 décembre 1985 RELATIVE A LA RECHERCHE ET AU DEVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE)


A. - Naguère monopole de l'université, la recherche s'est fortement développée dans les organismes à mission orientée et envahit maintenant le secteur socio-économique, et notamment l'industrie. Il est depuis longtemps connu que des secteurs tels que l'aéronautique, l'électronique ou les médicaments ne peuvent survivre qu'en consacrant à la R et D une fraction supérieure à 8 p. 100 de leur chiffre d'affaires ; mais on voit maintenant la nécessité de cet effort s'étendre à des branches plus traditionnelles comme celles des produits intermédiaires (verre, acier, aluminium, polymères), des biens d'équipement (électrotechnique, énergie, mécanique, transports). En fait, c'est maintenant dans la totalité de l'industrie que modernisation et investissement dans la recherche sont devenus intimement liés.

Mais l'industrie n'est pas le seul des secteurs aval dont l'avenir se voit profondément modifié par les succès de la recherche. C'est ainsi que l'on assiste à la convergence de la médecine, née de bases empiriques, de la biologie moléculaire dont le champ d'étude s'est étendu depuis trois ou quatre ans aux gènes et cellules humains, et enfin des biotechnologies comme des techniques physico-chimiques qui sont en train de bouleverser les domaines du diagnostic et du médicament. Les conséquences de cette convergence semblent devoir être dans les prochaines années aussi importantes que le furent les progrès de la physique sur les industries de l'électronique et des matériaux dans les années soixante. De même la recherche en nutrition arrive à maturité et peut avoir un impact grandissant à la fois sur les problèmes de santé et sur l'évolution de l'agriculture et de l'industrie agro-alimentaire ; celles-ci subiront aussi le choc des biotechnologies (par exemple nouvelles semences, maîtrise des embryons, croissance accélérée de volailles et poissons), mais aussi de la robotisation (récoltes, tailles traites) et plus généralement de la mécanisation et des progrès des phytosanitaires et de la pédologie.

Par ailleurs, l'ensemble des entreprises, notamment celles des services, prend conscience de l'indispensable recours aux sciences humaines et sociales pour s'adapter aux mutations de leur environnement.

B. - Il est maintenant devenu courant de décrire les transformations souvent violentes qui se produisent dans les produits et procédés par la diffusion des technologies qui se répandent du secteur industriel où elles ont pris naissance vers l'ensemble des autres branches. Sans établir une liste exhaustive de ces technologies de base, il est nécessaire de mentionner les prodigieux développements des nouveaux matériaux, des biotechnologies (et notamment génie génétique, micro-biologie, enzymologie, fusion et culture cellulaires) de l'informatique (logiciel, traitements des données et traitements des connaissances) des techniques de la communication et du traitement du signal ; de la C.A.O. (conception assistée par ordinateur) et de la synthèse d'images ; de la productique et de l'automatique, etc.

Dans tous les cas, le défi consiste à développer ces technologies mais aussi à les diffuser le plus profondément et le plus largement possible. Ceci passe certes par un effort de formation mais aussi en veillant à l'implantation de ces vecteurs de la technologie que sont les nouvelles machines de l'homme ; les micro-ordinateurs, progiciels, robots, automates, machines à commande numérique, lasers, capteurs, instruments de mesure, etc.

C. - Il faut un banc d'essai aux technologies les plus avancées les objets spatiaux - lanceurs et satellites -, les réacteurs nucléaires, les prototypes d'avions et d'hélicoptères, certains hypercalculateurs ont cet avantage d'être à la fois un tel banc d'essai et des produits commercialisables. En d'autres cas, où le marché n'admet que des produits largement distribués et à faible risque industriel, il devient nécessaire de promouvoir des objets dits souvent "de synthèse", qui permettent de roder nouveaux matériaux et nouvelles technologies sur les prototypes dont l'intérêt économique se situe dans l'avenir : un exemple réussi est le "Véhicule 3 litres". Le choix de ces grands systèmes technologiques soutenus par des programmes spéciaux à participation de l'Etat et de groupes industriels va devenir un élément décisif de la stratégie scientifique et technique.