Annexe 2
Argumentaire pour accompagner la sélection de certifications « Pro-A »
1. Portrait de la branche des espaces de loisirs, d'attractions et culturels
La branche des espaces de loisirs, d'attractions et culturels se composent de 3 100 établissements employeurs. La branche emploie près de 50 000 salariés en emploi principal auxquels s'ajoutent 30 000 salariés en emploi saisonnier. Près de 13 000 employés sont des étudiants et 3 400 des intermittents du spectacle.
La branche se singularise par une grande diversité des métiers exercés et des flux d'emploi conséquents, près des deux-tiers des postes étant occupés par des emplois saisonniers.
Les métiers opérationnels, souvent accessibles sans conditions d'expérience ou de diplôme, permettent l'insertion dans l'emploi de salariés aux profils variés. Ce secteur constitue en effet, hors période de crise, une voie privilégiée d'insertion pour les jeunes et les demandeurs d'emploi, en termes de perspectives, de formation professionnelle, de carrière et de construction de parcours professionnels tant dans la branche du divertissement que dans d'autres secteurs d'activités.
2. Les mutations en cours et anticipées
La numérisation, une évolution importante
La numérisation du secteur se matérialise par la création d'outils et d'animations à destination des visiteurs telles que des applications, la réalité augmentée ou encore la précommande de restauration rapide ou classique. La numérisation demeure toutefois réservée aux structures disposant des moyens suffisants et en particulier les grands parcs nationaux (suivi en temps réel des files d'attente…). Les modalités d'accueil des visiteurs sont ainsi en cours de mutations ; ces évolutions nécessitent l'accompagnement des salariés ne disposant pas de compétences numériques.
Outre le développement d'outils de gestion digitalisés (gestion RH, billetterie, comptabilité, etc.), les établissements doivent désormais être référencés en ligne pour gagner en visibilité et communiquer en ligne par le biais de leur propre site internet ou via les réseaux sociaux.
Une concurrence croissante poussant les acteurs à se diversifier
La croissance du secteur avant la crise et l'ouverture de nouveaux sites de loisirs, d'attractions ou culturels poussent les acteurs à se distinguer et à toucher un public plus large en diversifiant leur offre. Ils peuvent alors intégrer d'autres prestations (spectacle vivant, évènementiel…) ou créer des offres spécifiques (pôle enfant pour permettre aux adultes de profiter des attractions, événementiel).
Certains des acteurs font évoluer leur modèle économique en offrant la possibilité aux entreprises d'organiser des séminaires, alors que d'autres s'insèrent dans des réseaux touristiques comme ceux des offices de tourisme et développent des partenariats avec d'autres acteurs pour développer des offres touristiques intégrées (une entrée dans un site + un hébergement + un dîner).
La professionnalisation progressive du secteur
Face à l'allongement de la saison et au besoin en main-d'œuvre en basse saison (renouvellement de l'offre) des acteurs ont transformé certains emplois saisonniers en CDI, ou en CDI-I (contrat à durée indéterminée intermittent).
En outre, des sites de loisirs et de divertissements se sont engagés dans une démarche d'amélioration continue dans le cadre du label « Qualité tourisme ».
3. L'impact de ces évolutions sur les métiers : l'obsolescence de certains métiers et les compétences à développer
L'emploi salarié doit intégrer la recomposition de l'offre et les innovations technologiques
Certaines fonctions transverses sont impactées de manière négative par la digitalisation. L'automatisation et l'externalisation de certaines tâches peuvent réduire les besoins d'emploi sur les métiers concernés, notamment gestion de la paie, secrétariat, comptabilité, ou encore caisse. Cette évolution engendre la nécessité de penser le parcours professionnel des salariés concernés et d'accompagner leur montée en compétence vers des tâches à plus forte valeur ajoutée humaine, par exemple vers celles comportant une dimension d'analyse ou d'accompagnement.
Les compétences permettant d'enrichir le parcours du visiteur deviennent prépondérantes.
Les métiers de l'accueil et des relations avec les visiteurs gagnent en complexité. Du fait du renforcement des attentes des visiteurs en matière de personnalisation de l'expérience et de l'accompagnement, les compétences de l'opérateur d'accueil, aujourd'hui orientées vers la billetterie et l'information, se déportent vers le conseil et l'accompagnement des publics afin de leur proposer le parcours optimal en fonction de leurs attentes. Les compétences relationnelles (attitude face au visiteur, empathie, capacités de communication, pédagogie, orientation client) sont davantage privilégiées. Par ailleurs, la présence des publics étrangers engendre un besoin en compétences des salariés de l'accueil en langues étrangères (anglais mais aussi langues des publics qui se diversifient : chinois, russe, arabe...). Ces compétences deviennent d'autant fondamentales qu'elles contribuent à la personnalisation de l'expérience visiteur. Ces compétences concernent notamment les effectifs des opérations d'attractions, de l'hébergement, de la restauration, du bar, de la vente.
Les compétences digitales de marketing et de communication deviennent nécessaires. Le comportement numérique des visiteurs (comparaison, notation), ainsi que l'enrichissement de l'offre événementielle en partie à destination de la clientèle affaires, engendrent le besoin pour les structures de gérer et d'améliorer leur présence en ligne, ainsi que de constituer une stratégie de communication omnicanale. Celles-ci sont logiquement amenées à développer les compétences des salariés en matière de marketing en ligne et de communication digitale.
Les métiers de l'événementiel et de commercial. La diversification de l'offre notamment en direction de la clientèle affaires et de la logique événementielle créent des besoins en compétences au niveau des fonctions commerciales et de développement, des métiers de l'événementiel, de la communication ainsi que du marketing et de la vente à destination d'une clientèle professionnelle.
Vers l'augmentation des besoins en compétences en vente à distance et en programmation numérique. Les usages et les attentes toujours plus poussées des visiteurs en matière d'expérience numérique, tels que le développement des services de réservation en ligne, conduisent à un accroissement de la demande sur les fonctions de la vente à distance (agent de réservation, support client). Ces usages couplés à des attentes croissantes d'accompagnement et de personnalisation de l'expérience numérique du visiteur, par exemple via une application accompagnant le visiteur lors de sa venue sur le site, donnent lieu à des besoins sur des fonctions de développement informatique et de programmation dans les plus grandes structures.
Vers le développement technologique des métiers de la maintenance des attractions afin de pallier le risque d'obsolescence de compétences uniquement électromécaniques. L'émergence de nouvelles attractions faisant appel aux technologies numériques exige le développement de nouvelles compétences techniques, notamment sur les métiers de la maintenance. Cette tendance impacte également la formation des opérateurs d'attractions, de même que les ingénieurs et concepteurs chargés d'imaginer la nouvelle offre de divertissement.
Les métiers du Spectacle connaissent de grandes difficultés dues à la crise sociale engendrée par la pandémie de Covid-19. Pléthore d'entreprises ont recours à des saisonniers ou à des salariés permanents pour assurer la création, la préparation et les représentations des spectacles vivants et autre évènements artistiques qui constituent un des socles du modèle économique du secteur d'activité. Cette famille de métiers doit être soutenue pour ne pas disparaître, et ses emplois doivent être encouragés par des formations régulières.
Source :
Rapport emploi-formation de la branche professionnelle des espaces de loisirs, d'attractions et culturels, observatoire prospectif des métiers et des qualifications des espaces de loisirs d'attractions et culturels, 2019.