Articles

Article ABROGE, en vigueur du au (Accord du 4 novembre 2004 relatif à la création du CQP « Technicien-vendeur en produits sport (maîtrise professionnelle), option maintenance cycle, option produits de glisse, option sports de raquettes »)

Article ABROGE, en vigueur du au (Accord du 4 novembre 2004 relatif à la création du CQP « Technicien-vendeur en produits sport (maîtrise professionnelle), option maintenance cycle, option produits de glisse, option sports de raquettes »)

A. - PERTINENCE DU CQP PAR RAPPORT AUX DIPLÔMES EXISTANTS

1. Antériorité de la maîtrise EVM ski

La maîtrise EVM ski a été créée en 1993 pour répondre aux demandes des entreprises et à l'évolution de la réglementation dans le secteur (cf. I.F.3).

Nombre de maîtrises délivrées au 31 décembre 2002 : 517.

2. Diplômes d'Etat ou diplômes homologués existants

Il n'existe pas à notre connaissance de diplôme éducation nationale ou de titre homologué spécialisé dans le domaine de la maintenance et réparation des skis.

B. - ENVIRONNEMENT TECHNIQUE ET ÉCONOMIQUE DE L'EMPLOI

1. Evolutions du secteur et perspectives de l'emploi dans le secteur

Le marché des activités glisse sur neige recouvre différentes pratiques :

- ski alpin ;

- ski de fond ;

- snowboard.

Les informations concernant le marché de la distribution se réfèrent principalement à 3 sources : observatoire FPS IPSOS 2002, FIFAS (fédération des industries du sport et des loisirs, site Internet : sport-guide.com.

Le marché du matériel de sports d'hiver (skis, chaussures, fixations, bâtons) est un marché en développement : les chiffres de la saison hiver 2000-2001 font apparaître une progression de près de 5 % par rapport à la saison précédente. Cette tendance rejoint celle du marché mondial du matériel de sports d'hiver qui affiche une augmentation de 3,6 % pour l'univers alpin, 7,25 % pour l'univers snowboard et 6,16 % pour l'univers ski de fond.

Bien que l'on manque d'informations précises, on peut estimer qu'au niveau mondial environ 65-70 millions de skieurs pratiquent le ski alpin (environ 70 %), le ski de fond ou le snowboard.

Au niveau français, selon les professionnels du secteur montagne, on évalue à 7,6 millions (dont 2 millions d'étrangers) le nombre de pratiquants de sports de glisse en station en 2001. La France possède depuis plusieurs années le parc de remontées mécaniques le plus performant du monde, avec des techniques d'avant-garde (tapis d'embarquement, télécabines 12 et 16 places, téléphériques grande capacité, ascenseurs inclinés ...) (1).

L'étude IPSOS précitée renseigne que 31 % de la population interrogée représentative de la population française pratique un ou plusieurs sports de glisse sur neige.

Elle situe pour les 3 prochaines années le ski comme " valeur sûre " dans les intentions de pratique sportive des Français, ce qui laisse augurer que les tendances du marché devraient globalement se maintenir à court et moyen terme.

La pratique du ski participe de l'engouement pour les sports de glisse, qui concerne spécialement la classe d'âge de 10 à 35 ans et qui bénéficie de la médiatisation des sports d'hiver auprès d'une clientèle internationale.

C'est également un secteur marqué par le dynamisme des fabricants, l'investissement dans la recherche-développement et, par conséquent, le renouvellement annuel des gammes dont la technicité vise autant les produits de haut de gamme que les produits de moyenne gamme (recherche de la facilité de progression, confort...)

Dans ce contexte, les professionnels du commerce ont un rôle important à jouer que précise la FIFAS (fédération des industries du sport et des loisirs) :

- un rôle économique : la diversification des pratiques de glisse sur neige, en particulier le snowboard et le ski parabolique, nécessite des personnels attentifs à ces nouvelles demandes, à leur prise en compte et à l'accueil des nouveaux pratiquants, dont dépend l'équilibre économique des entreprises ;

- un rôle technique : les produits se multiplient, leur technicité s'accroît, et le pratiquant lui-même est de plus en plus expert. Les exigences sollicitées des conseillers techniques ski sont de plus en plus importantes et ses compétences par conséquent essentielles ;

- un rôle au niveau de la sécurité : respect des règles de conduite sur les pistes, utilisation du matériel, sécurité en montagne. Le magasin est un des premiers contacts entre le pratiquant et son lieu de séjour, un moment privilégié pour délivrer des messages simples mais convaincants (cf. point 2).

L'emploi dans le secteur

En l'absence de données précises sur le secteur spécifique de la distribution ski, les chiffres sociaux de la branche publiés par la FPS servent de référence pour qualifier l'emploi dans ce secteur :

- progression du nombre de salariés depuis 10 ans, soit 43 565 salariés en 2000 dont 2 214 nouveaux embauchés ;

- 51 % de l'effectif est occupé dans des établissements de moins de 20 salariés.

L'évaluation des emplois correspondant à la qualification de conseiller technique ski est réalisée à partir des données sur les entreprises distributrices. Ce secteur comptabilise :

- 1 000 magasins en stations de montagne qui emploient en moyenne 3 vendeurs skiman par magasin ;

- 200 GMS multisport qui emploient en moyenne 3 vendeurs skiman par magasin ;

- 1 000 magasins multisport ayant un rayon ski qui emploient en moyenne 1 vendeur skiman par magasin.

Soit une estimation de 4 600 emplois, non compris les emplois exercés dans les GSA.

Il est également difficile d'identifier précisément les flux d'embauches dans le secteur. Un indicateur peut cependant être apporté par le CNPC par lequel transitent des offres des distributeurs, bien qu'il ne représente qu'une fraction du marché de l'emploi. Les statistiques des 3 dernières années font état de 150 offres d'emploi en moyenne par an, non compris les offres correspondant à la conclusion de contrats de qualification par les entreprises au nombre de 200 en moyenne par an (chiffres 2000-2003).

2. Evolutions réglementaires et technologiques

Le champ professionnel du conseiller technique ski se caractérise par des exigences croissantes de la réglementation en matière de sécurité et des évolutions technologiques liées aux produits.

Le sport de glisse, pratique à risque, nécessite des conseillers techniques capables d'assurer aux pratiquants, qui à 87 % ne pratiquent qu'occasionnellement les sports de glisse, la sécurité totale des matériels. II leur revient également de participer à l'information et à la sensibilisation de ces sportifs sur les risques liés à l'environnement de la montagne. Dans le domaine des sports d'hiver, le thème de la sécurité est plus que jamais d'actualité, qu'il s'agisse de la sécurité sur les pistes ou de la sécurité hors-piste.

Par suite, la création de la maîtrise EVM ski a été consécutive à l'émergence d'une demande de plus en plus pressante de la profession, fabricants et distributeurs, également impliqués dans la prévention des accidents liés aux pratiques de glisse sur neige.

L'enjeu est de faire émerger une véritable catégorie de professionnalité à la fois technique et commerciale, du fait de la complexité spécifique du produit, autant que des réglementations qui lui sont attachées en matière de sécurité. L'EVM ayant pour conséquence d'assurer aux conseillers techniques la reconnaissance de leur compétence qui participe également de la valorisation des magasins qui les emploient.

Le caractère saisonnier de l'emploi, confère à la reconnaissance des compétences acquises, une importance capitale pour les titulaires de l'EVM, les employeurs et les clients.

La norme AFNOR NF X 50.007 a officialisé en 2000 cette exigence pour les loueurs des matériels de ski alpin, de piste et de surf ; la qualification du personnel constituant un des critères déterminants d'attribution de la norme.

Les buts poursuivis par la commission de normalisation, clarifier le service de location de matériels de sports d'hiver, faire valoir le professionnalisme des loueurs, a comme problématique incidente de préparer l'Europe, grâce à un référentiel métier s'appuyant sur des critères objectifs.

Par suite, la norme, élaborée au sein d'une commission de normalisation réunissant tous les acteurs économiques, techniques et institutionnels concernés (2), définit la qualification du conseiller technique ski, en se référant en premier lieu à la maîtrise EVM ski : " 4.2 Personnel. II doit y avoir au moins une personne ayant les compétences de conseiller technique ski (ou skiman) par magasin. Cette personne doit satisfaire à au moins 3 exigences suivantes : a) Etre titulaire de la maîtrise EVM... "

Ainsi, le travail du conseiller technique ski est au coeur de la norme AFNOR ; la maîtrise EVM constituant aujourd'hui la qualification spécialisée, qui valide les compétences techniques propres à l'entretien, au réglage, à la réparation des matériels et à l'information, au conseil aux clientèles sur les matériels.

Si la norme AFNOR a visé spécialement les loueurs de matériels, c'est que cette activité est très importante pour la distribution glisse sur neige : en effet, conséquence du caractère occasionnel des pratiques, 60 % des skieurs fréquentant les stations françaises louent leur matériel. C'est, en conséquence, une part importante de la distribution qui se trouve concerné par ces nouvelles exigences.

Cette évolution normative s'explicite également au regard des évolutions technologiques qui nécessitent des vendeurs techniques spécialistes de leur produit. Avec les innovations technologiques des matériaux utilisés dans la construction des skis, le conseil devient plus complexe. Les tendances ski et snowboard affichent une technicité accrue : le choix des constructeurs devient plus technique : travail sur les matériaux composites, les semelles de glissement en polyéthylène. Les avancées technologiques ouvrent la voie à des planches plus performantes et polyvalentes (technologie VAS, X-Frame, Dualtech...) et sécuritaire : travail sur les fixations notamment.

Il faut également remarquer les progrès importants réalisés sur la technologie des bottes (snowboard) : présence de différents types de matériaux créant plusieurs niveaux de densité afin d'augmenter la performance du produit.

La clientèle, de plus en plus informée sur les caractéristiques des matériels, devient plus exigeante sur la qualité et la diversité des services apportés par les magasins. Symptomatique à cet égard, l'évolution récente de l'augmentation des achats directs (hors location) est à 80 % constituée de produits de très haut de gamme, achetés principalement dans les magasins de station.

Elle attend du vendeur technicien ski une compétence reconnue en termes de technologie et maintenance : connaissance des matériaux, préparation, entretien, réparation du ski.

Evoluant dans un marché en plein essor, le conseiller technique et commercial ski procède à toutes les interventions techniques (fartage, réparation...) sur le ski et réalise les actes de vente. Comme l'intitulé de son emploi l'indique, il doit posséder à la fois des compétences techniques et des compétences commerciales.

C. - CONTEXTE PROFESSIONNEL

1. Emplois concernés. - Définition des emplois

Dénomination de l'emploi type : conseiller technique ski.

Dénomination usuelle : skiman, vendeur skiman. Autres dénominations : technicien d'atelier expert, conseiller technicien ski expert, vendeur technicien ski, conseiller technique et commercial ski, vendeur qualifié ski.

Mission : le conseiller technique ski est chargé, sous l'autorité hiérarchique du responsable matériel, du bon fonctionnement des espaces vente matériel et location, du réglage, de la maintenance et de l'entretien des matériels, y compris en matière d'hygiène, du conseil et de la vente à la clientèle. II peut également participer à l'approvisionnement et à l'organisation des rayons.

2. Types d'entreprises concernées

Sont concernés par l'emploi les distributeurs et les loueurs de skis.

La répartition de l'emploi s'opère entre les principales catégories de distributeurs :

- détaillants spécialisés : magasins de montagne et magasins de plaine ;

- grandes surfaces spécialisées et multisport.

3. Place dans l'organisation de l'entreprise

Le conseiller technique ski est placé sous l'autorité hiérarchique du responsable matériel ou, selon les entreprises, sous l'autorité du responsable du rayon ski, également responsable du matériel de son rayon.

Organigramme (place dans l'organisation de l'entreprise) non reproduit.

D. - CONDITIONS GÉNÉRALES D'EXERCICE

L'emploi s'exerce en magasin de station ou de plaine, mais peut également s'exercer dans des structures de loisir sportif.

L'activité du conseiller technique ski est orientée vers une nécessaire polyvalence technique et commerciale.

Les horaires de travail sont ceux du magasin et la pratique des heures supplémentaires est possible. Le travail journalier réserve des périodes de forte pointe d'activité pendant lesquelles le salarié doit gérer l'affluence et le stress. L'emploi s'exerce généralement au sein d'une équipe composée de plusieurs conseillers techniques ski. L'analyse des offres d'emploi fait apparaître une nette prédominance d'emplois saisonniers à temps plein.

E. - PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION POUR LES TITULAIRES DE CQP

Les titulaires de la maîtrise EVM peuvent, après expérience professionnelle, accéder de droit au diplôme homologué de niveau IV :

vendeur conseiller sport polyvalent. (normalement accessible aux candidats titulaires d'un diplôme de niveau IV). Cette continuation d'étude est spécialement importante pour permettre une intégration durable dans le secteur, dans la mesure où les emplois de conseillers techniques ski sont en majeure partie des emplois saisonniers.

Dans l'intervalle, des formations techniques sur des produits " été " peuvent apporter une polyvalence qui favorise la double intégration professionnelle en station touristique d'hiver et d'été.

F. - ASPECTS QUANTITATIFS

Il existe 2 voies d'accès au CQP :

- accès par la formation, principalement par la voie du contrat de qualification ;

- accès par la validation des acquis de l'expérience, réservée aux salariés en activité.

Actuellement, les maîtrises EVM sont délivrées au rythme de 50 diplômes par an dans la proportion de 2/3 par la voie de la formation et 1/3 par la voie de la VAE. Le taux de réussite est de l'ordre de 40 %.

Cependant, les développements attendus de la norme NF X 50.007, peuvent ouvrir des perspectives de développement plus importantes.