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Article AUTONOME (Décret n° 2020-1482 du 30 novembre 2020 portant publication des mesures 1 à 7 (2017) relatives aux zones spécialement protégées de l'Antarctique, adoptées à Pékin le 1er juin 2017, lors de la XLe réunion consultative du traité sur l'Antarctique (RCTA) (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2020-1482 du 30 novembre 2020 portant publication des mesures 1 à 7 (2017) relatives aux zones spécialement protégées de l'Antarctique, adoptées à Pékin le 1er juin 2017, lors de la XLe réunion consultative du traité sur l'Antarctique (RCTA) (1))


ANNEXE
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE NO 115
ÎLE LAGOTELLERIE, BAIE MARGUERITE, TERRE DE GRAHAM
Introduction


La principale raison qui a motivé la désignation de l'île Lagotellerie, baie Marguerite, terre de Graham (latitude 67 ° 53'20 ”S, longitude 67 ° 25'30” O ; zone 1,58 km2) comme zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) est la protection des valeurs environnementales qu'elle abrite, et plus particulièrement la faune et la flore terrestres, sans oublier la faune aviaire.
L'île Lagotellerie s'étend sur environ 2 km de long et 1,3 km de large et est orientée dans le sens est-ouest. La zone se trouve à 11 km au sud de l'île Porquois et à 3,25 km à l'ouest de l'extrémité méridionale de l'île Horseshoe. La première carte de l'île Lagotellerie a été dressée par Jean-Baptiste Charcot lors de la deuxième expédition Antarctique française en 1908-1910. Ensuite, aucune visite n'a été enregistrée jusque dans les années quarante, lorsque des chercheurs américains, argentins et britanniques des stations de recherche voisines y vinrent occasionnellement. L'île n'a fait l'objet d'aucune activité de recherche majeure, si bien qu'elle est en grande partie vierge de toute perturbation due aux activités humaines.
L'île Lagotellerie a été désignée à l'origine « zone spécialement protégée » dans la recommandation XIII-11 (1985, ZSP n° 19), à la suite d'une proposition émanant du Royaume-Uni. Cette désignation était justifiée par le fait que l'île offre une flore variée et une faune typique de la région du sud de la péninsule antarctique. Ces valeurs ont été confirmées dans la recommandation XVI-6 (1991) lors de l'adoption d'un Plan de gestion pour la zone et elles sont largement réaffirmées dans le présent Plan de gestion.
La résolution 3 (2008) recommandait que l'« Analyse des domaines environnementaux pour le continent Antarctique » serve de modèle dynamique pour l'identification des zones spécialement protégées de l'Antarctique dans le cadre environnemental et géographique systématisé visé à l'article 3 (2) de l'annexe V du Protocole (voir également Morgan et al., 2007). Selon ce modèle, la ZSPA n° 115 relève du domaine environnemental B (géologie des latitudes moyennes nord de la péninsule antarctique). Parmi les autres zones protégées contenant le domaine environnemental B, on compte notamment les ZSPA 108, 134, 140 et 153 et la ZGSA 4. La résolution 6 (2012) a recommandé que les régions de conservation biogéographique de l'Antarctique (RCBA) soient utilisées pour l'identification des zones qui pourraient être désignées comme zones spécialement protégées de l'Antarctique dans le cadre environnemental et géographique systématique visé à l'article 3 (2) de l'annexe V au protocole environnemental. La ZSPA 115 île Lagotellerie se trouve dans la RCBA 3, péninsule nord-ouest de l'Antarctique (Terauds et al., 2012). Par le biais de la résolution 5 (2015), les Parties ont reconnu l'utilité de la liste des zones importantes pour la conservation des oiseaux en Antarctique (ZICO) pour planifier et effectuer des activités en Antarctique. La zone importante pour la conservation des oiseaux en Antarctique ANT098 île Lagotellerie a la même limite que la ZSPA 115 et a été identifiée en raison de la présence d'une importante colonie de cormorans aux yeux bleus.
On trouve trois autres ZSPA dans la zone de la baie Marguerite (ZSPA 107, île Empereur, îles Dion ; ZSPA 117, île Avian ; et ZSPA 129, pointe Rothera). La ZSPA 107, île Emperor, et la ZSPA 117, île Avian, ont été désignées dans le but principal de protéger la faune aviaire de la zone alors que la ZSPA 129, pointe Rothera, a été désignée pour surveiller l'impact de la station avoisinante sur un écosystème d'altitude antarctique. Par conséquent, l'île Lagotellerie complète le réseau local de ZSPA principalement en protégeant les communautés biologiques terrestres.


1. Description des valeurs à protéger


Après une visite à la ZSPA en février 2017, les valeurs précisées dans la désignation antérieure ont été réaffirmées. Ces valeurs sont décrites comme suit :
L'île Lagotellerie offre une flore assez variée typique de la région du sud de la péninsule antarctique. La présence en abondance des deux seules plantes à fleurs de l'Antarctique (Deschampsia antarctica et Colobanthus quitensis), qui par endroits forment de denses parterres allant jusqu'à 10 m2, est particulièrement intéressante. Il s'agit là d'une des plus grandes communautés connues au sud des îles Shetland du Sud et elles poussent à seulement 90 km au nord de leur limite méridionale. Les deux espèces fleurissent à profusion et la viabilité des graines est supérieure à celle des graines produites dans les îles Orcades du Sud et Shetland du Sud.
De nombreuses communautés de mousses et de lichens poussent sur l'île. Certaines de ces mousses sont fertiles, ce qui est un phénomène rare en Antarctique.
L'île est connue comme étant le lieu où l'on note la présence de Deschampsia antarctica à la plus haute altitude au sud du 56° S : de petites plantes sporadiques y ont été observées jusqu'à une altitude de 275 mètres. L'île a donc un intérêt scientifique particulier pour l'étude future de l'influence de l'altitude sur la viabilité biologique de variétés de plantes représentées sur ce site.
Il y a aussi une faune d'invertébrés assez nombreuse et l'île est un des sites les plus méridionaux pour le moucheron aptère Belgica antarctica.
La couche peu épaisse de terre riche en terreau, qui s'est constituée sous la végétation, ainsi que sa faune invertébrée associée et ses microbiotes sont probablement uniques en leur genre sous cette latitude.
Il y a une colonie de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) et une des colonies les plus méridionales de quelques douzaines de cormorans aux yeux bleus (Phalacrocarax atriceps) à l'extrémité sud-est de l'île. De nombreux couples de stercoraires bruns et du pôle sud (Catharacta lonnbergi et C. maccarmicki) se reproduisent sur l'île.
Les valeurs liées à la présence de colonies de manchots et de stercoraires sont considérées comme leur interrelation écologique avec les autres caractéristiques biologiques d'intérêt exceptionnel évoquées ci-dessus.
Les couches fossilifères à l'extrémité orientale de l'île présentent un intérêt géologique particulier, dans la mesure où de telles formations n'affleurent généralement pas dans le groupe d'îles volcaniques de la péninsule antarctique.
L'île a connu peu de visites et d'activités de recherche et d'échantillonnage, c'est pourquoi elle est peut-être l'une des zones à végétation dense les plus intactes dans la région.


2. Buts et objectifs


Le Plan de gestion destiné à l'île Lagotellerie vise à :
- éviter toute détérioration ou tout risque important de détérioration des valeurs de la zone, en empêchant toute perturbation injustifiée de l'homme dans la zone ;
- autoriser la recherche scientifique dans la zone, à condition que ce soit pour des motifs impérieux qu'il n'est pas possible de servir ailleurs et qu'elle ne nuise pas au système écologique naturel de la zone ;
- autoriser les visites pour les besoins de la gestion de la zone en vue de la réalisation des buts du Plan de gestion ;
- éviter ou réduire l'introduction de plantes, d'animaux et de microorganismes non-indigènes dans la zone ;
- minimiser la possibilité d'introduction de pathogènes risquant de provoquer des maladies dans les populations d'oiseaux de la zone ;
- préserver l'écosystème naturel de la zone pour servir ultérieurement de zone de référence dans les études.


3. Activités de gestion


Les activités de gestion suivantes doivent être déployées en vue de la protection des valeurs de la zone :
Des visites seront effectuées selon les besoins pour évaluer si la ZSPA continue à être utile aux fins auxquelles elle a été désignée et pour veiller à l'adéquation des mesures de gestion et d'entretien.
Le Plan de gestion sera passé en revue au moins tous les cinq ans et mis à jour tel que requis.
Les balises, panneaux ou structures mis en place dans la zone à des fins de recherche scientifique ou de gestion seront sécurisés et soigneusement entretenus et ils seront enlevés lorsqu'ils cesseront d'être utiles.
Conformément aux termes de l'annexe III du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement, le matériel ou les matériaux abandonnés seront enlevés dans toute la mesure du possible, à condition que cet enlèvement ne porte pas atteinte à l'environnement et aux valeurs de la zone.
Un exemplaire de ce Plan de gestion sera mis à la disposition de la station de recherche de Rothera (Royaume-Uni, Lat. 67° 34'S ; Long. 68° 07'O) et de la station General San Martin (Argentine, Lat. 68° 08'S ; Long. 67° 06'O).
Toutes les activités de nature scientifique ou de gestion menées dans la zone doivent faire l'objet d'une évaluation d'impact sur l'environnement, conformément aux exigences stipulées dans l'annexe I du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement.


4. Durée de désignation


La ZSPA est désignée pour une période indéterminée.


5. Cartes


Figure 1. - La ZSPA n° 115 île Lagotellerie, baie Marguerite, carte de localisation, montrant l'emplacement de la Station General San Martín (Arg.), la station Teniente Luis Carvajal (Chili), île Adélaïde, la station de recherche Rothera (UK) et la ZSPA 129 à proximité sur la pointe Rothera, également sur l'île Adélaïde, et l'emplacement des autres zones protégées dans la région (île Empereur, îles Dion [ZSPA 107] et île Avian [ZSPA 117] ). La carte montre aussi la base Y (Royaume-Uni) (monument historique n° 63) sur l'île Horseshoe. Encart : emplacement de l'île Lagotellerie au large de la péninsule antarctique.
Figure 2. - Carte 2. Ile Lagotellerie (ZSPA n° 115), carte topographique. Spécifications cartographiques : Projection : conique conforme de Lambert. Parallèles de référence : 1er 63° 20'00" S ; 2e 76° 40'00"S ; Méridien central : 65° 00'00" O ; Latitude d'origine : 70° 00'00" S ; Sphéroïde : WGS84. Ligne de référence : Niveau moyen de la mer intervalles des courbes de niveau : 20 mètres. Précision de l'orthophotographie supérieure à 5 mètres.
Figure 3. - Ile Lagotellerie (ZSPA n° 115), carte géologique à main levée.
Figure 4. - Indice normalisé de différentiation de la végétation (INDV), dérivé d'image satellite, pour la ZSPA n° 115 île Lagotellerie, baie Marguerite, terre de Graham, montrant la couverture de végétation verte en utilisant une gamme de couleurs de jaune → orange → rouge, avec le rouge indiquant les plus hautes valeurs INDV.


6. Description de la zone
6 (i) Coordonnées géographiques et caractéristiques naturelles
Limites et coordonnées


Les coordonnées des extrémités de la zone sont indiquées au tableau 1.


Extrémité

Latitude

Longitude

Nord-ouest

67 ° 52'30 ” S

67 ° 27'00” O

Nord-est

67 ° 52'30 ” S

67 ° 22'00” O

Sud-ouest

67 ° 54'00 ” S

67 ° 27'00” O

Sud-est

67 ° 54'00 ” S

67 ° 22'00” O


La zone comprend l'île Lagotellerie dans son ensemble et les îles et îlots adjacents sans nom. La zone englobe tout le terrain libre de glace, la glace éternelle et la glace semi-éternelle qui se trouvent dans ses limites, à l'exclusion de l'environnement marin qui s'étend au-delà de 10 mètres au large à partir de la laisse de basse mer (figure 2). Il n'a pas été installé de bornage, la côte constituant par elle-même une frontière clairement définie et visuellement incontestable.
L'île Lagotellerie est une île rocheuse escarpée, couverte à 13 % environ de glace permanente, la plupart sur les versants sud. L'île culmine à deux sommets jumeaux de respectivement 268 et 288 mètres, séparés par un large col à environ 200 mètres d'altitude, avec des falaises abruptes jusqu'à cette altitude sur les flancs sud, ouest et est. Les versants nord les plus élevés ont aussi des falaises pentues, entrecoupées de ravines et d'éboulis et traversées par de larges terrasses rocheuses. Les versants nord moins élevés sont plus doux, en particulier dans la moitié est de l'île, avec une large terrasse rocheuse à une altitude de 15 mètres environ, constituée de matériaux détritiques provenant de l'érosion par le gel.


Géologie


La plus grande partie de l'île Lagotellerie est constituée de diorite quartzique d'âge inconnu, entrecoupée de granodiorite rose à gros grains et de nombreux dykes basiques et felsiques (figure 3). A l'extrémité est de l'île, les roches plutoniques sont en contact avec des roches volcaniques plissées du jurassique et du crétacé. Celles-ci sont composées d'agglomérats, de laves et de tufs andésitiques du groupe volcanique de la péninsule antarctique, avec des résidus végétaux ― probablement jurassiques ― présents dans des couches schisteuses entrecoupées de couches de tuf. Ces strates fossilifères ne sont pas couramment exposées dans le groupe volcanique de la péninsule antarctique et sont donc d'une importance géologique particulière.
Des zones parfois étendues de gros sable et de gravier provenant de l'érosion de diorite quartzique s'observent sur les versants, les barres rocheuses, dans les ravines et les dépressions ; les accumulations les plus étendues se trouvent sur le col situé entre les deux sommets, où le sol se compose de polygones, de cercles et de bandes de pierres bien ordonnées. Sur les larges terrasses rocheuses, des étendues compactes de mousse et d'herbe ont développé une couche de terre relativement riche en terreau allant jusqu'à 25 cm d'épaisseur. Les blocs erratiques glaciaires sont nombreux sur l'île.


Communautés biologiques terrestres


L'île possède une flore relativement diversifiée et un développement luxuriant des communautés végétales représentatives de la région antarctique maritime méridionale. L'utilisation de techniques de télédétection satellite (indice normalisé de différenciation de la végétation) a identifié la zone de végétation verte au sein de la ZSPA à 0,06 km 2 (environ 3,7 % de la superficie de la ZSPA) (voir figure 4). La richesse biologique terrestre de l'île Lagotellerie a été observée pour la première fois par Herwil Bryant, un biologiste de la base Est (États-Unis, sur l'île Stonington, aujourd'hui monument historique n° 55), lors d'une visite effectuée en 1940-1941, lorsqu'il nota la présence de mousses, d'une graminée antarctique Deschampsia antarctica et d'une « petite plante à fleurs » (très certainement la sagine antarctique Colobanthus quitensis), dans une petite ravine ― vraisemblablement celle qui a été trouvée dans l'extrémité nord-est de l'île ― qu'il considérait comme étant d'une richesse si inhabituelle pour ces latitudes qu'il en parlait en privé comme de la « vallée d'Eden ». Il n'a pas décrit les communautés moins luxuriantes, mais plus étendues, de Deschampsia antarctica et de Colabanthus quitensis découvertes sur les versants plus élevés orientés au nord de l'île. Ces versants et terrasses présentent aussi des conditions microclimatiques favorables à la croissance, avec une période assez longue sans neige, et portent en abondance des Deschampsia antarctica et des Colobanthus quitensis, la première formant des parterres denses allant jusqu'à 10 m2 sur certaines des terrasses. Il s'agit là des plus grandes communautés de ces plantes connues au sud des îles Shetland du Sud. Ces deux espèces fleurissent à profusion et la viabilité de leurs graines est supérieure à celle des graines produites dans les îles Orcades du Sud et Shetland du Sud, et ce bien qu'on se trouve à une faible distance de leur limite méridionale. L'île Lagotellerie est connue comme étant le lieu où l'on note la présence de Deschampsia antarctica à la plus haute altitude au sud du 56e parallèle Sud, de petites plantes sporadiques y ayant été observées jusqu'à une altitude de 275 mètres. La variété Colobanthus quitensis a été observée jusqu'à une altitude de 120 mètres sur l'île.
L'île Lagotellerie a aussi une riche flore cryptogamique, avec de petits parterres de communautés bien développées comprenant de nombreux lichens et mousses rares sous cette latitude (en particulier les mousses Platydictya jungermannioides et les lichens Caloplaca isidioclada, Fuscaparmelia gerlachei et Usnea trachycarpa). Le nombre de variétés de bryophytes identifiées jusqu'ici comprend 20 mousses et deux eupatoires (Barbilophozia hatcheri et Cephaloziella varians), et il y a au moins 60 variétés de lichens. Il n'existe pas encore d'aperçu complet de la flore de l'île, si bien que de nombreuses espèces, en particulier des lichens crustacés, doivent encore être identifiées avec précision.
La végétation est la plus développée sur une série de terrasses rocheuses situées entre 30 et 50 mètres d'altitude sur le versant nord de l'île. Deschampsia et Colobanthus y poussent à profusion, et de denses parterres d'herbe s'étendent sur des superficies de plusieurs mètres carrés. Sont généralement associées à ces herbes, tout spécialement sur les terrasses les plus humides, les variétés de mousses Brachythecium austro-salebrosum, Bryum spp., Pohlia milans, Polytrichastrum alpinum et Sanionia uncinata, ainsi que les variétés d'eupatoires Barbilophozia hatcheri et Cephaloziella varians. Beaucoup de ces parterres d'herbes sont utilisés comme lieu de nidification par les stercoraires.
Dans les habitats plus secs, en particulier sur les versants à éboulis et rocheux, il y a des parterres denses où dominent les variétés de macrolichens Usnea Sphacelata et U. subantarctica, avec des Pseudephebe minuscula, des Umbilicaria decussata et un grand nombre de taxa crustacés. Divers lichens sont associés aux communautés d'herbes et de mousses (par exemple Cladania spp., Leproloma spp., Leptogium puberulum. Ochrolechia frigida et Psoroma spp.) A côté des manchots et des colonies de cormorants, on trouve de nombreuses espèces de lichens nitrophiles colorés (par exemple Buellia spp., Caloplaca spp. Fuscoparmelia gerlachei et Xanthoria spp.)
De nombreux lichens (notamment Caloplaca isidioclada, Pseudephebe minuscula, Usnea sphacelata, Umbilicaria decussata et beaucoup de taxa crustacés) et quelques lichens (notamment Grimmia reflexidens) poussent près du sommet de l'île, de même que des plants épars de Deschampsia. Quelques bryophytes produisent des sporophytes à des latitudes très méridionales, mais plusieurs mousses sont fertiles sur l'île Lagotellerie elle-même (par exemple Andreaea regularis, Bartramia patens, Bryum amblyodon, B. pseudotriquetrum, Grimmia reflexidens, Hennediella heimii, Pohlia nutans, Schistidium antarctici et la Syntrichia princeps).
Il n'y a pas encore eu d'études spécifiques de la faune invertébrée sur l'île Lagotellerie. Toutefois, six espèces au moins d'arthropodes ont été observées : Alaskozetes antarcticu, Gamasellus racovitza, Globoppia loxolineata (acares), Cryptopygus antarcticus , Friesea grisea (Collembola), et Belgica antarctica (diptères, chironomides). Plusieurs espèces de champignons nématophages ont été isolées dans des sols associés à des mousses et aux Deschampsia sur l'île Lagotellerie (Cephalosporium balanoides, Dactylaria gracilis et Dactylella ellipsaspora), toutes des espèces qui sont largement représentées dans des habitats similaires dans l'Antarctique et que l'on trouve aussi dans des sols tempérés.
Bryant a fait état au début des années quarante de plusieurs petites mares sur l'île, qui sont probablement les mêmes, ou à peu près, que celles observées plus récemment sur la vaste plaine de faible altitude dans la partie nord de l'île. Il y nota la présence de nombreux crustacés phyllopodes, identifiés comme étant Branchinecta granulosa. Dans l'une des mares, des pierres étaient recouvertes d'une algue filamenteuse d'un vert vif, sur laquelle il a observé des acariens du type Alaskozetes antarcticus. On trouvait également ce dernier sous des cailloux au fond de la mare. Bryant a observé la présence de très nombreux autres micro-organismes du type trochelminth vivant dans les algues, avec un rotifère rose identifié comme étant Philodina gregaria. De petites touffes d'une algue gris-vert ont été observées sur de gros cailloux près du fond de la mare. Les algues n'ont pas été décrites de façon plus détaillée, bien que la présence de Prasiola crispa ait été constatée. Des observations plus récentes, datant du début des années quatre-vingt, laissaient penser qu'il n'y a pas d'étendues permanentes d'eau douce sur l'île, mais des ruisseaux non permanents ont été trouvés en été, avec des mares saumâtres dans des dépressions rocheuses près de la côte nord. Les missions d'inspection effectuées en janvier 1989 et plus récemment ont noté la présence de plusieurs petites mares d'eau de fonte d'environ 5 à 10 m2, dont certaines bordées de parterres de mousse humide, et ont conclu qu'il s'agissait probablement de l'habitat de Belgica antarctica.


Faune vertébrée


Une petite colonie de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) occupe le promontoire de l'île (figure 2). Leur nombre varie entre un minimum de 350 à 400 couples selon une estimation faite en décembre 1936 et un maximum de 2 402 couples enregistrés lors d'un comptage précis du nombre de nids effectué en novembre 1955. Le comptage de la colonie datant du 19 février 2011 a recensé environ 1 850 adultes et oisillons (marge d'erreur inférieure à 10 %). La colonie a pourvu en œufs, de 1955 à 1960, le personnel stationné à la base britannique Y toute proche, sur l'île Horseshoe. On rapporte qu'en 1955 quelque 800 œufs ont ainsi été ramassés. Le nombre de couples nicheurs a baissé jusqu'à atteindre le millier en 1959 et en 1960. Les colonies de manchots Adélie sont connues pour leurs grandes variations du nombre d'individus d'une année à l'autre, en fonction de divers facteurs naturels ; en mars 1981, on a constaté la mort de mille poussins de la colonie. Selon des estimations faites suite à un comptage des poussins en février 1983, la colonie devait comprendre approximativement 1 700 couples, compte tenu d'une marge d'erreur de 15 à 25 %.
Une petite colonie de cormorans aux yeux bleus (Phalacrocorax atriceps) a été observée sur le promontoire est de l'île, qui constitue une des zones de nidification les plus méridionales connues de cette espèce. Quelque 200 oiseaux immatures ont été observés à portée de vue de l'île, le 16 janvier 1956. Le 17 février 1983, les chercheurs ont dénombré dix nids. La mission d'inspection de l'île Lagotellerie en janvier 1989 n'a pas vu la colonie. Cependant, environ 250 adultes et poussins ont été observés en février 2011 et de nombreux nids contenaient deux grands poussins.
On trouve aussi, sur l'île, des stercoraires bruns et des stercoraires du pôle Sud (Catharacta lonnbergi et C. maccaormicki) : on en a dénombré douze nids en 1956 et constaté que beaucoup des poussins étaient avec certitude des stercoraires du pôle Sud (C. maccormicki). En 1958, on a estimé à cinq le nombre de couples nichant autour de la colonie de manchots et on a constaté la présence des deux espèces. Un groupe de 59 oiseaux non nicheurs des deux espèces a été observé le 12 janvier 1989 à mi-chemin du côté nord de l'île. Deux nids d'océanites de Wilson (Oceanites aceanicus) ont été notés le 14 janvier 1956. Un nid de goélands (Larus dominicanus), avec des œufs, a été noté dans la « vallée d'Eden » par Bryant en décembre 1940 (pour plus d'information sur la vie aviaire dans la zone, voir Harris et al., 2015).
La mission d'inspection de janvier 1989 a noté la présence de 12 phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) sur une étroite bande littorale au pied d'une pointe rocheuse de la côte nord, mais aucun autre phoque n'a été observé. En revanche, la mission d'inspection de février 2011 a constaté quelque 200 otaries à fourrure du côté nord de l'île et parmi la colonie de manchots Adélie (notamment au sud de la colonie au-dessus des plages de galets). Vingt phoques de Weddell ont également été observés.


Impact de l'homme


L'impact environnemental le plus significatif sur l'île Lagotellerie est dû au ramassage d'œufs pour l'alimentation du personnel des bases des environs dans la période 1955-1960. La mission d'inspection de février 2011 n'a constaté aucun changement physique ou biologique récent sur l'île et elle en a conclu que la zone continuait de répondre aux objectifs pour lesquels elle avait été désignée.


6 (ii) Accès à la zone


L'accès à la zone se fera par embarcation. L'accès à partir de la mer se fera sur la côte nord de l'île (figure 2), sauf autorisation expresse, stipulée dans le permis, d'accoster ailleurs ou sauf si accoster sur cette côte est difficile en raison de conditions défavorables. Le littoral est généralement rocheux et les sites d'accostage recommandés se situent sur la côte nord aux coordonnées suivantes : Lat. 67° 52'57” ; Long. 067° 24'03” et Lat. 67° 53'04” Long. 067° 23'30” (voir figure 2).
L'accès à la zone est interdit sur 100 m de chaque côté de la ravine sur la côte nord-est aux coordonnées Lat. 67° 53'10” ; Long. 067° 23'13” (c'est-à-dire la côte sous-jacente à la vallée officieusement dénommée « vallée d'Eden » par Bryant ; voir figure 2). La vallée qui s'étend à l'intérieur des terres depuis ce littoral contient la végétation la plus riche de l'île et il est déconseillé d'y mener des activités non essentielles, et ce afin de réduire les effets des piétinements (figure 2). Ces restrictions s'appliquent également aux personnes souhaitant accéder à la zone par la glace de mer en hiver.
Dans des circonstances exceptionnelles où un atterrissage s'avérerait nécessaire, dans le respect des objectifs du Plan de gestion, les hélicoptères peuvent atterrir sur l'aire d'atterrissage prévue à cet effet située à côté de l'emplacement recommandé du camp, sur la large plate-forme rocheuse/de neige permanente, environ à mi-chemin le long de la côte nord-ouest, à environ 15 mètres d'altitude et à 200 mètres à l'intérieur des terres à partir de la mer (Lat. 67° 53'04” ; Long. 067° 23'43”). L'atterrissage d'hélicoptères est interdit ailleurs dans la zone, sauf autorisation expresse stipulée dans le permis.
A l'intérieur de la zone, le pilotage d'aéronefs doit s'effectuer au minimum conformément aux « Lignes directrices pour les aéronefs à proximité des concentrations d'oiseaux » énoncées dans la résolution 2 (2004). Lorsque les conditions impliquent un survol plus bas que l'altitude recommandée dans ces lignes directrices, l'aéronef se doit de voler aussi haut que faire se peut et d'écourter au maximum la durée de vol dans la zone.
Le survol, à la pointe orientale de l'île, de la colonie de manchots/cormorans est interdit au-dessous de 610 mètres (2 000 pieds) (figure 2).
L'utilisation de grenades fumigènes des hélicoptères dans la zone est interdite, sauf pour des raisons impérieuses de sécurité. En cas d'utilisation de fumigènes, toutes les grenades doivent être récupérées.


6 (iii) Emplacement des structures dans la zone et à proximité directe


Un cairn ainsi que les restes d'un mât d'observation érigé dans les années 1960 se trouvent au sommet de l'île. Au cours de la mission d'inspection de février 2011, une partie du câblage et les restes d'un drapeau de délimitation noir associés au mât ont été enlevés. Les cinq poteaux en bambou de 8 à 10 mètres de long dont était composé le mât à l'origine ont été rassemblés et rangés en sécurité avec six piquets métalliques à proximité du sommet est de l'île (288 m). En février 2017, tous les poteaux en bambou et les piquets métalliques ont été supprimés.
On trouve un cairn d'environ 1 mètre de haut sur la côte nord de l'île (Lat. 67° 53'16” ; Long. 067° 22'51”) et un amas de pierres de 30 cm de haut dans lequel est planté une courte baguette en bois surmontée d'un disque en métal de 2,5 cm de diamètre avec l'inscription « 10 » est situé sur les falaises à l'ouest de la colonie de manchots (Lat. 67° 53'17” ; Long. 067° 22'46”). Il ne semble pas y avoir d'autres structures sur l'île.
Deux stations de recherche scientifique fonctionnant toute l'année se trouvent à proximité : General San Martín (Argentine ; Lat. 68 ° 08'S, Long. 67 ° 06'O) qui se trouve à 29,5 km au sud-sud-est, et la station britannique de recherche de Rothera (Lat. 67° 34'S ; Long. 68° 07'O), qui se trouve à 46 km au nord-ouest. Une station de recherche ne fonctionnant qu'en été, la station de Teniente Luis Carvajal (Lat. 67° 46'S ; Long.. 68° 55'O) a été mise en service par le Chili en 1985 à la pointe méridionale de l'île Adélaïde.


6 (iv) Emplacement d'autres zones protégées à proximité de la zone


Les zones protégées les plus proches de l'île Lagotellerie sont l'île Empereur, îles Dion (ZSPA n° 107) à environ 55 km à l'ouest, l'île Avian (ZSPA n° 117) à 65 km à l'ouest et la pointe Rothera (ZSPA n° 129) à 46 km au nord-ouest (figure 1). Plusieurs monuments et sites historiques se trouvent à proximité : la base Y (R.-U.) sur l'île Horseshoe (MSH n° 63) ; la base E (R.-U.) (MSH n° 64) et les bâtiments et ouvrages sur et à proximité de la base Est (USA) (MSH n° 55), toutes deux sur l'île de Stonington ; et les installations de la station de recherche de San Martin (Argentine) sur l'île Barry (MSH n° 26).


6 (v) Zone spéciale à l'intérieur de la zone


Aucune.


7. Critères de délivrance du permis
7 (i) Critères de délivrance du permis d'ordre général


L'entrée dans la zone est interdite sauf en conformité avec un permis délivré par une autorité nationale compétente désignée en vertu de l'article 7 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement.
La délivrance du permis est régie par les critères suivants :


- il est émis pour un usage scientifique convaincant qui ne peut pas être signifié ailleurs ;
- il est délivré pour des activités de gestion essentielles telles que l'inspection, la maintenance ou des études ;
- les actions autorisées ne doivent pas nuire au système écologique naturel de la zone ;
- toutes les activités de gestion doivent contribuer aux objectifs du Plan de gestion ;
- les activités autorisées sont conformes au présent Plan de gestion ;
- dans la zone, il faut être muni du permis ;
- le permis est délivré pour une période déterminée ;
- un ou plusieurs rapports doivent être transmis à l'autorité ou aux autorités nommées dans le permis ;
- l'autorité compétente sera informée de toute activité/mesure entreprise qui n'a pas été incluse dans le permis.


7 (ii) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur ou au-dessus de celle-ci


Les véhicules sont interdits à l'intérieur de la zone.
Les déplacements au sein de la zone doivent se faire à pied.
Les pilotes, les équipages des hélicoptères et des bateaux ou d'autres personnes à bord des hélicoptères ou des bateaux, ne sont pas autorisés à s'éloigner à pied de la proximité immédiate des sites prévus pour l'atterrissage ou l'accostage, sauf autorisation expresse stipulée dans le permis.
Le trafic pédestre doit être limité au minimum nécessaire pour atteindre les objectifs de toute activité autorisée et tout doit être raisonnablement mis en œuvre pour minimiser les effets du piétinement. En d'autres termes, tous les déplacements doivent se faire avec précaution, afin de réduire au minimum les perturbations du sol et des surfaces revêtues de végétation, en marchant, si possible, sur un terrain rocheux.
Le survol de colonies d'oiseaux dans la zone par des systèmes d'aéronef télépiloté (RPAS) n'est pas autorisé, sauf à des fins scientifiques ou opérationnelles, et en vertu d'un permis émis par une autorité nationale compétente.


7 (iii) Activités qui peuvent être menées dans la zone


Etudes scientifiques qui ne portent pas atteinte à l'écosystème ou aux valeurs scientifiques de la zone et qu'il n'est pas possible de réaliser ailleurs.
Activités essentielles de gestion, y compris la surveillance.


7 (iv) Installation, modification ou enlèvement de structures


Aucune structure ne peut être construite dans la zone et aucun matériel scientifique ne peut y être installé, sauf s'ils doivent servir aux activités de gestion ou aux recherches scientifiques indispensables conformément aux dispositions stipulées dans le permis pour une période prédéterminée. L'installation (y compris la sélection du site), l'entretien, la modification ou le retrait de structures et de matériel s'effectueront de manière à causer le moins de perturbations possible aux valeurs de la zone. Toutes les structures ou le matériel scientifique installés dans la zone doivent être clairement identifiés, indiquant le pays, le nom du responsable des recherches et l'année d'installation. Ces objets ne devront pas contenir d'organismes, de propagules (par ex. semences, œufs) ou de terre non stérile et ils seront fabriqués à base de matériaux capables de résister aux conditions environnementales et présentant le moins de risque de contamination pour la zone (voir section 7 [vi]). La délivrance du permis sera soumise à la condition que les structures ou le matériel spécifiques pour lequel le permis a expiré soit enlevés. Les structures ou installations permanentes sont formellement interdites.


7 (v) Emplacement des campements


S'ils sont nécessaires aux objectifs énoncés dans le permis, les campements temporaires seront autorisés au site désigné sur la large plate-forme rocheuse/de neige permanente environ à mi-chemin le long de la côte nord-ouest à environ 15 mètres d'altitude et à 200 mètres à l'intérieur des terres à partir de la mer (Lat. 67° 53'04” ; Long. 067° 23'43” O.


7 (vi) Restrictions concernant les matériaux et organismes pouvant être introduits dans la zone


Aucun animal, plante ou micro-organisme vivant ne pourra être délibérément introduit dans la zone. Pour garantir la protection de l'écologie et de la flore de la zone, il conviendra d'être particulièrement vigilant contre l'introduction involontaire de microbes, d'invertébrés ou de plantes issus d'autres sites en Antarctique, y compris les stations, ou d'autres régions hors Antarctique. Tous les matériels d'échantillonnage ou balises introduits dans la zone seront nettoyés ou stérilisés. Dans la mesure du possible, les chaussures et autres équipements utilisés ou introduits dans la zone (y compris les sacoches et sacs à dos) devront être préalablement nettoyés à fond. Le manuel sur les espèces non-indigènes du CPE (édition 2016) et le code de conduite environnementale pour la recherche scientifique sur le terrain en antarctique (SCAR 2009). Compte tenu de la présence de colonies d'oiseaux nicheurs, aucun produit de basse-cour, y compris les déchets associés à ces produits et les produits contenant des œufs crus en poudre, ne pourra être jeté dans la zone ou dans la mer adjacente.
Aucun herbicide ou pesticide ne pourra être introduit dans la zone. Tous les autres produits chimiques, y compris les radionucléides et les isotopes stables, amenés sur le site aux fins de recherches scientifiques ou d'activités de gestion stipulées dans le permis, devront être retirés de la zone au moment de ou avant la conclusion de l'activité pour laquelle le permis a été délivré. L'émission directe de radionucléides ou d'isotopes stables dans l'environnement d'une manière qui empêche de les récupérer devrait être évitée. Aucun combustible ou autre produit chimique ne sera entreposé dans la zone, sauf autorisation expresse stipulée dans le permis. Les matériaux introduits seront entreposés et manipulés de manière à éviter tout risque d'introduction involontaire dans l'environnement. Les matériaux seront introduits dans la zone pour une période donnée seulement et devront être retirés à l'expiration ou avant l'expiration de cette période. Si des matériaux libérés sont susceptibles de porter atteinte aux valeurs de la zone, l'enlèvement n'est conseillé que s'il ne cause pas plus de dommages que de les laisser sur place. L'autorité compétente devra être informée de tout matériau libéré et non enlevé qui n'était pas inclus dans le permis délivré.


7 (vii) Prise de flore et de faune indigènes ou interférences nuisibles avec celles-ci


Ces activités sont interdites, sauf dispositions contraires stipulées dans le permis conformément à l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement. Dans le cas de prise d'animaux ou d'interférences nuisibles avec des animaux, il convient de respecter au moins les normes du Code de conduite du SCAR relatif à l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques en Antarctique.
Afin d'éviter toute perturbation causée par l'homme dans la colonie de cormorans en phase de reproduction et notamment l'envol précipité de leurs oisillons, les visiteurs ne s'approcheront pas à moins de 10 mètres de la colonie de cormorans à l'extrémité est de l'île entre le 15 octobre et le 28 février, sauf autorisation expresse stipulée dans le permis à des fins scientifiques ou de gestion.


7 (viii) Collecte ou enlèvement à l'intérieur de la zone de toute matière n'ayant pas été apportée par le titulaire d'un permis


Toute chose qui n'a pas été apportée dans la zone par le titulaire d'un permis ne peut être collectée et/ou enlevée de la zone que conformément aux dispositions d'un permis ; cette collecte et/ou cet enlèvement doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou à des besoins de gestion. Aucun permis ne sera délivré dans les cas où il est proposé de prendre, d'enlever ou d'endommager des quantités de terre, de flore ou de faune indigènes telles que leur répartition ou leur abondance sur l'île Lagotellerie seraient significativement perturbées. Les matières d'origine humaine qui n'ont pas été introduites dans la zone par le titulaire du permis ou avec une autorisation et qui pourraient porter atteinte aux valeurs de la zone doivent être enlevées, à moins que l'impact de l'enlèvement soit supérieur à l'impact qu'aurait le fait de les laisser sur place. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit en être informée.


7 (ix) Elimination des déchets


Tous les déchets seront éliminés conformément à l'annexe III du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement, et ce comme norme minimale. De plus, tous les déchets doivent être enlevés de la zone. Les déchets humains liquides peuvent être rejetés en mer. Les déchets humains solides ne doivent pas être jetés à la mer mais retirés de la zone. Les déchets humains solides ou liquides ne doivent en aucun cas être jetés à l'intérieur des terres.


7 (x) Mesures pouvant être nécessaires pour garantir que les buts et objectifs du Plan de gestion soient à tout moment respectés


Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des travaux de recherche scientifique, de surveillance et d'inspection du site, qui peuvent faire intervenir le prélèvement d'un petit nombre d'échantillons à des fins d'analyse, pour installer ou entretenir les panneaux ou autres dispositifs de protection.
Tout site de surveillance à long terme devra être correctement balisé et les balises ou panneaux devront être entretenus de manière satisfaisante.
Les activités de nature scientifique seront menées conformément au Code de conduite environnementale du SCAR pour la recherche scientifique sur le terrain en antarctique.


7 (xi) Rapports de visite


Pour chaque visite effectuée dans la zone, le principal titulaire du permis délivré soumettra un rapport à l'autorité nationale compétente dans les plus brefs délais et, au plus tard, dans les six mois suivant la visite dans la zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire de rapport de visite qui figure dans le Guide pour la préparation des plans de gestion des zones spécialement protégées en Antarctique. Le cas échéant, l'autorité nationale transmettra également un exemplaire du rapport de visite à la Partie dont a émané la proposition de Plan de gestion, et ce en vue de contribuer à la gestion de la zone et à la révision du Plan de gestion. Dans la mesure du possible, les Parties doivent déposer les originaux ou des copies des rapports de visite originaux dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès, en vue de conserver une archive d'usage, qui sera utilisée dans le réexamen du Plan de gestion et dans l'organisation de l'emploi scientifique de la zone.


8. Documents de référence


Bryant, H.M. 1945. Biology at East Base, Palmer Peninsula, Antarctica. Reports on scientific results of the United States Antarctic Service Expedition 1939-1941. In Proceedings of the American Philosophical Society 89(1) : 256-69.
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Woehler, E.J. (ed) 1993. The distribution and abundance of Antarctic and sub-Antarctic penguins. SCAR, Cambridge.
Figure 1. - La ZSPA n° 115, île Lagotellerie, baie Marguerite, carte de localisation montrant l'emplacement de la Station General San Martín (Arg.), la station Teniente Luis Carvajal (Chili), île Adélaïde, la station de recherche Rothera (UK) et la ZSPA 129 à proximité sur la pointe Rothera, également sur l'île Adélaïde, l'emplacement des autres zones protégées dans la région [île Empereur, îles Dion (ZSPA 107) ainsi que l'île Avian (ZSPA 117)]. La carte montre aussi la base Y (Royaume-Uni) (monument historique n° 63) sur l'île Horseshoe. Encart : emplacement de l'île Lagotellerie au large de la péninsule Antarctique.



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Figure 2. - Carte 2. Ile Lagotellerie (ZSPA n° 115), carte topographique.



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Figure 3. - Ile Lagotellerie (ZSPA n° 115), carte géologique à main levée.



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Figure 4. - Indice normalisé de différentiation de la végétation (INDV), dérivé d'image satellite, pour la ZSPA n° 115 île Lagotellerie, baie Marguerite, terre de Graham, montrant la couverture de végétation verte en utilisant une gamme de couleurs de jaune → orange → rouge, avec le rouge indiquant les plus hautes valeurs INDV.



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