ANNEXE
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTEGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 110
ÎLE LYNCH, ÎLES ORCADES DU SUD
Introduction
La raison principale de la désignation de l'île Lynch, îles Orcades du Sud (Latitude 60°39'10” S, Longitude 045°36'25″ O ; 0,14 km2) en tant que zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) 110 est la protection de ses valeurs environnementales, et en particulier sa flore terrestre.
L'île Lynch, dans la baie Marshall, îles Orcades du Sud, avait été désignée à l'origine comme zone spécialement protégée dans la recommandation IV-14 (1966, ZSP N° 14) sur une proposition du Royaume-Uni. Elle avait été désignée au motif qu'elle « possède l'une des régions les plus étendues et denses de pacage (Deschampsia antarctica) connue dans la zone du Traité et que cette région constitue un exemple magnifique d'un système écologique peu commun ». Ces valeurs ont gagné en importance et ont été développées par la recommandation XVI-6 (1991), lors de l'adoption d'un plan de gestion pour le site.
L'île Lynch se situe à 2,4 km de l'île Signy, où se trouve la station de recherche Signy (R.-U.), et à 200 mètres environ de l'île Coronation, la plus large des îles Orcades du Sud. La zone jouit d'une protection spéciale depuis le quasi début de l'ère moderne des activités scientifiques dans la région, les permis d'accès ayant été uniquement délivrés à des fins scientifiques indispensables. L'île a donc été peu visitée, et le nombre d'études scientifiques ou d'échantillonnages a été limité. Depuis 1983, le nombre d'otaries à fourrure antarctiques a augmenté considérablement dans les îles Orcades du Sud, ce qui a pour conséquence la destruction des surfaces de végétation accessibles qu'elles occupent. Certaines aires de végétation sur l'île Lynch ont été endommagées, comme des surfaces accessibles de mousses Polytrichum et Chorisodontium et de canche Deschampsia sur les parties nord-est et est de l'île, qui ont été lourdement touchées à certains endroits. Lors d'une visite en février 2011, des otaries à fourrure ont été repérées vers le versant est de l'île (à peu près entre le débarcadère [Lat. 60°39'05” S, Long. 045°36'12” O ; figure 2] et le sommet de l'île [Lat. 60°39'05” S, Long. 045°36'12” O] ). Des otaries ont été observées au point le plus élevé de l'île, avec une trentaine d'individus sur le sommet. Malgré cela, les herbes antarctiques Deschampsia Antarctica et Colobanthus quitensis semblaient prospérer. La surface couverte de Deschampsia, tel qu'indiquée dans le rapport de février 2011, est plus vaste que lors du rapport précédent (février 1999). L'herbe est maintenant plus abondante et mieux répartie dans l'est de l'île, et s'étend à l'ouest vers le point le plus élevé, et recouvre une bonne partie du sommet et de la zone autour du cairn du sommet (figure 3). Il a été observé lors d'une visite en 1999 que les zones herbeuses les plus luxuriantes sur les pentes nord et nord-ouest n'avaient pas encore été affectées, et la visite de février 2011 a confirmé cette observation. Nonobstant quelques dommages localisés, et comme indiqué plus haut, les valeurs principales de l'île n'ont pas été compromises par la présence de l'homme ou des otaries à ce jour.
La résolution 3 (2008) recommandait que l'« Analyse des domaines environnementaux pour le continent antarctique » serve de modèle dynamique pour l'identification des zones spécialement protégées de l'Antarctique dans le cadre environnemental et géographique systématisé visé à l'article 3 (2) de l'annexe V du Protocole (voir également Morgan et al., 2007). La ZSPA 110 n'est pas catégorisée dans Morgan et al., mais elle devrait être incluse dans le domaine environnemental G (îles au large des côtes de la péninsule Antarctique). La relative rareté du domaine environnemental G par rapport aux autres domaines signifie que des efforts conséquents doivent être fournis pour conserver les valeurs de ce type d'environnement à d'autres endroits : d'autres zones protégées comprennent des domaines G, notamment les ZSPA nos 109, 111, 112, 125, 126, 128, 145, 149, 150, et 152, ainsi que les ZGSA nos 1 et 4.
La résolution 6 (2012) recommandait que les régions de conservation biogéographique de l'Antarctique (RCBA) soient employées pour l'identification de zones pouvant être désignées comme zones spécialement protégées de l'Antarctique dans le cadre environnemental et géographique systématisé visé à l'article 3 (2) de l'annexe V du Protocole. La ZSPA n° 110 se trouve dans la région de conservation biogéographique de l'Antarctique (RCBA) 2 : îles Orcades du Sud.
Les deux autres ZSPA des îles Orcades du Sud (ZSPA 109 île Moe et ZSPA 111 île Powell du Sud et îles adjacentes) ont été désignées principalement pour protéger leur végétation terrestre et leurs communautés d'oiseaux. La ZSPA n° 110 île Lynch complète le réseau local de ZSPA en protégeant un échantillon représentatif de l'écosystème marin de l'Antarctique incluant des communautés terrestres dominées par les phanérogrames.
1. Description des valeurs à protéger
A la suite d'une visite de la ZSPA en février 2016, les valeurs spécifiées dans la désignation précédentes ont été réévaluées. La zone présente les valeurs suivantes :
La zone contient des tapis luxuriants de canche antarctique Deschampsia antarctica, ainsi qu'une grande quantité de l'unique autre espèce de plante à fleur d'Antarctique, la sagine antarctique (Colobanthus quitensis). Il s'agit également de l'un des seuls sites où la Deschampsia est connue pour pousser directement sur les surfaces de mousse Polytrichum-Chorisodontium.
La végétation cryptogamique est typique de la région, mais plusieurs espèces de mousses de l'île (Polytrichastrum alpinum [=Polytrichum alpinum] et Muelleriella crassifolia) sont exceptionnellement fertiles pour leur emplacement au sud. Il est aussi probable que ce soit le seul lieu connu en Antarctique où la Polytrichastrum alpinum développe des sporophytes en grande quantité chaque année. En outre, la Polytrichum strictum (=Polytrichum alpestre) produit ponctuellement des inflorescences mâles en abondance au niveau local, ce qui est rare pour cette espèce en Antarctique. On observe également une espèce rare de mousse, la Plagiothecium ovalifolium, dans les crevasses de rochers humides ombragés à proximité de la côte.
Le sol limoneux peu profond, associé aux tapis d'herbe, abrite une riche faune d'invertébrés. La densité de population des communautés d'arthropodes, associée à la Deschampsia sur l'île Lynch, est exceptionnellement élevée ; certaines mesures suggèrent qu'il s'agit de l'une des plus fortes au monde. Le site offre également une diversité rare pour l'Antarctique. Une espèce rare de ver Enchytraeidae a également été trouvée dans des mousses humides dans des crevasses rocheuses dans la partie nord de l'île. Une espèce d'arthropode (Globoppia loxolineata) se trouve à l'extrême limite septentrionale de sa répartition connue, et des spécimens collectés sur l'île Lynch ont montré des caractéristiques morphologiques inhabituelles, comparés à ceux observés ailleurs dans la région des îles Orcades du Sud-péninsule antarctique.
On trouve des bactéries Chromobacterium, des levures et des champignons en densité plus élevée que sur l'île Signy, qui semblent associées à l'acidité moins élevée des sols combinée à la Deschampsia et au micro-climat plus favorable sur l'île Lynch.
Le sol limoneux et graveleux peu profond situé sous les tapis denses de Deschampsia représente probablement l'un des types de sols les plus riches en Antarctique.
2. Buts et objectifs
La gestion de l'île Lynch poursuit les buts et objectifs suivants :
- éviter tout changement majeur de la structure et de la composition de la végétation terrestre ;
- éviter toute perturbation humaine inutile dans la zone ;
- éviter ou minimiser l'introduction de plantes, d'animaux et de micro-organismes non indigènes dans la zone ;
- permettre d'effectuer des recherches scientifiques dans la zone, pour autant qu'elles soient indispensables, qu'elles ne puissent être menées ailleurs et qu'elles ne portent pas atteinte à l'écosystème naturel de la zone ;
- assurer que la flore et la faune ne soient pas mises en péril par l'échantillonnage excessif dans la zone ;
- autoriser des visites à des fins de gestion en vue d'appuyer la réalisation des buts du plan de gestion ;
- minimiser les risques d'introduction d'agents pathogènes susceptibles de provoquer des maladies parmi les populations vertébrés dans la zone.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion suivantes seront entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
Des visites seront organisées le cas échéant afin de déterminer si la zone répond toujours aux objectifs pour lesquels elle a été désignée et de s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont adéquates.
Le plan de gestion sera réexaminé au moins tous les cinq ans et mis à jour en conséquence.
Les bornes, les panneaux ou autres structures érigés dans la zone à des fins scientifiques et de gestion seront attachés et maintenus en bon état, puis enlevés lorsqu'ils ne sont plus nécessaires.
Tout matériel ou équipement abandonné sera enlevé dans toute la mesure du possible, à condition que cela ne nuise pas à l'environnement et aux valeurs de la zone, conformément à l'annexe III du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement.
Un exemplaire de ce plan d'action sera mis à disposition de la station de recherche Signy (R.-U. ; 60°42'30" S, 045°36'30" O) et à la station Orcadas (Argentine ; 60°44'15" S, 044°44'20" O).
Le cas échéant, les programmes nationaux antarctiques sont encouragés à collaborer étroitement pour s'assurer que des activités de gestion soient mises en œuvre. Ils sont particulièrement encouragés à se consulter les uns les autres afin d'éviter tout échantillonnage excessif de matériaux biologiques dans la zone. En outre, ils sont invités à envisager la mise en œuvre conjointe des lignes directrices visant à limiter l'introduction et la dispersion d'espèces non indigènes dans la zone.
Toutes les activités scientifiques et de gestion conduites dans la zone doivent faire l'objet d'une Etude d'impact environnemental, conformément à l'annexe I du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement.
4. Durée de désignation
La zone est désignée pour une période indéterminée.
5. Carte et illustrations
Figure 1. Emplacement de l'île Lynch par rapport aux îles Orcades du Sud et aux autres zones protégées de la région. En médaillon : emplacement des îles Orcades du Sud en Antarctique. Spécifications de la carte : Projection : WGS84 Projection stéréographique polaire antarctique. Parallèles d'échelle conservée : 71 °S. Méridien central 45 °O.
Figure 2. ZSPA n° 110, île Lynch, îles Orcades du Sud, carte topographique. Projection : Conique conforme de Lambert : Parallèles d'échelle conservée : 1er 60°40'00" O ; 2e 63°20'00" S. Méridien central : 045°26'20" O. Latitude d'origine : 63°20'00" S. Sphéroïde : WGS84. Ligne de référence : niveau moyen de la mer. Précision horizontale des points de contrôle : ± 1 mètre.
Figure 3. Indice différentiel normalisé de végétation (IDNV), dérivé de l'imagerie satellite, pour la ZSPA n° 110 île Lynch, îles Orcades du Sud, montrant une couverture de végétation verte à l'aide d'une gamme de couleurs jaune → orange → rouge, le rouge indiquant les valeurs IDNV les plus élevées.
6. Description de la zone
6 (i) Coordonnées géographiques, bornage et caractéristiques du milieu naturel
Frontières et coordonnées
La zone comprend la totalité de l'île Lynch mais exclut toutes les îles et îlots adjacents sans noms. La zone comprend également tous les sols libres de glace, la glace permanente et semi-permanente de l'île Lynch, mais exclut les environnements marins au-delà de 10 mètres au large à partir de la ligne de flottaison en marée basse. (carte 2). Il n'y a pas de bornes délimitant les limites de la zone, étant donné que la côte délimite la zone d'une façon évidente et visible.
Description générale
L'île Lynch (Latitude 60°39'10" S, Longitude 045°36'25" O ; zone) est une petite île située à l'extrémité est de la baie Marshall, dans les îles Orcades du Sud, à environ 200 mètres au sud de l'île Coronation et à 2,4 km au nord de l'île Signy (carte 1). L'île mesure 500 × 300 mètres, avec des petites falaises atteignant 20 mètres de haut dans les parties sud, est et ouest, découpées par des ravines remplies de roches. Le versant nord contient une petite falaise en dessous d'une terrasse rocheuse située à 5-8 mètres d'altitude, au-dessus de laquelle des pentes modérées montent vers un plateau large à une altitude de 40-50 mètres environ, avec une altitude maximum de 57 mètres. Une plage située à l'extrémité orientale de la côte nord offre un accès facile à des pentes relativement faibles menant à la zone de plateau centrale. Les falaises du littoral rendent l'accès à la partie haute de l'île difficile par les autres itinéraires, bien que possible via des ravines sur les flancs est et nord. De petits ruisseaux issus de glace fondue peuvent apparaître en été, mais il n'existe pas de ruisseaux ou de bassins permanents et peu de parcelles de neige non fondue subsistent dans la partie sud de l'île. Aucune donnée météorologique n'est disponible pour l'île Lynch, mais on estime que les conditions y sont similaires à celles de la station de recherche Signy. Cependant, des observations anecdotiques suggèrent des différences significatives dans le microclimat de l'île Lynch, comme semble l'attester la croissance plus prolifique de communautés de végétaux. L'île est exposée au sud-ouest au vent catabatique et au fœhn descendant de l'île Coronation située au nord. Cependant, l'île est relativement bien protégée des vents régionaux du nord, de l'est et du sud par l'île Coronation, le cap Hansen et l'île Signy respectivement. L'effet du fœhn peut augmenter brièvement la température de l'air de 10° C sur l'île Signy. L'île Lynch est souvent baignée de soleil alors que la région environnante est voilée de nuages bas. L'angle d'incidence du rayonnement solaire est aussi relativement élevé sur le côté nord de l'île en raison de ses pentes et de ses formes. Les facteurs évoqués ci-dessus peuvent fournir une bonne explication à la croissance des deux plantes à fleur sur l'île.
Géologie
Le substrat rocheux de l'île Lynch est constitué de roches quartzo-feldspathiques et de schistes micacés du complexe métamorphique Scotia, mais il est mal exposé ; des roches équivalentes sont mieux exposées dans la zone du cap Hansen, à l'est de l'île Coronation.
Pédologie
Trois types de sols ont été identifiés sur l'île Lynch :
(i) Un sol de tourbe acide (pH 3,8 - 4,5), formé par les mousses hautes propices à la croissance du couvert végétal Chorisodontium aciphyllum et Polytrichum strictum (= Polytrichum alpestre), est présent surtout à l'extrémité nord-est de l'île. Cette tourbe peut atteindre une épaisseur de 50 cm et est semblable à la tourbe trouvée sur l'île Signy, où elle peut avoir 2 mètres de profondeur. On trouve un pergélisol là où la tourbe excède 30 cm de profondeur. A certains endroits où le substrat est humide, des sols tourbeux de 10-15 cm (pH 4,8 - 5,5) se sont accumulés sous les espèces de mousses en tapis Warnstorfia laculosa (= Calliergidium austro-stramineum) et Sanionia uncinata (= Drepanocladus uncinatus).
(ii) Un sol limoneux et graveleux, peu profond, semblable aux sols bruns de toundra, est présent sous des tapis denses de canche Deschampsia antarctica. Sa profondeur n'excède que rarement les 30 cm (pH 5,0 - 5,8) et il représente sans doute l'un des types de sol les plus riches en Antarctique.
(iii) Un till glaciaire avec des roches variées allant de l'argile fin (pH 5,2 - 6,0) et du sable au gravier et aux pierres de plus grande taille. Ce till recouvre le plateau au sommet et on le trouve dans des dépressions rocheuses dans l'ensemble de l'île, ainsi qu'à certains endroits de la terrasse de roche. Sur le plateau, la cryoturbation a travaillé la surface jusqu'à lui donner des motifs de petits cercles pierreux et de polygones sur terrain plat et des bandes sur les pentes. A l'extrémité nord-est de l'île, les dépôts de coquilles de patelles (Nacella concinna) par des goélands (Larus dominicanus) ont rendu les minéraux des sols plus calcaires dans des dépressions rocheuses avec un pH de 6,5 - 6,8.
Flore Terrestre
La végétation cryptogamique et phanérogamique typique des milieux marins en Antarctique est présente sur la majorité de l'île (figure 3). Les techniques de télédétection par satellite (indice différentiel normalisé de végétation) ont révélé que la surface de végétation verte dans ZSPA est de 35 000 mètres2 (soit 25 % de la surface totale de la ZSPA). La caractéristique la plus significative de la végétation est l'abondance et la prolifération de deux plantes à fleurs antarctiques indigènes, la canche antarctique (Deschampsia antarctica) et la sagine antarctique (Colobanthus quitensis), qu'on trouve principalement sur les pentes septentrionales (carte 3). Les deux espèces fleurissent généreusement et la viabilité de leurs graines semble être très supérieure à celles de l'île Signy. L'île Lynch comporte les plus vastes étendues de Deschampsia et la plus grande quantité de Colobanthus connues dans les îles Orcades du Sud, et l'une des plus importantes dans toute la zone du Traité sur l'Antarctique. Sur la terrasse rocheuse et la pente humide grimpant au-dessus de la côte nord, l'herbe s'exprime en de vastes tapis, jusqu'à 15 × 50 mètres. Ces tapis peuvent être des étendues végétales luxuriantes continues sur les sites et les corniches humides, ou des végétaux jaunâtres, plus isolés sur les terrains plus secs, plus rocailleux et plus exposés. On trouve généralement la Colobanthus avec la canche, mais ici les deux espèces ne se regroupent pas en parcelles d'herbe fermées. Il s'agit d'un des rares sites où la Deschampsia est connue pour pousser directement sur les mousses Polytrichum-Chorisodontium. A d'autres endroits de l'île, la canche et, à un degré moindre, la sagine, s'associent fréquemment à d'autres communautés, en particulier dans des étendues plus denses de végétation de zone pierreuse, où elles prolifèrent à l'aide d'espèces variées de mousses et de lichens (surtout en direction de la pointe ouest de la terrasse nord).
Des surfaces peu profondes mais parfois vastes (environ 50 m2) de Chorisodontium aciphyllum et de Polytrichum strictum sont fréquentes à l'extrémité nord-est de l'île, et, dans une proportion moindre, dans la partie sud. Ces caractéristiques sont typiques des surfaces de mousses présentes sur l'île Signy et ailleurs dans l'Antarctique maritime du nord, avec plusieurs espèces de lichens encroûtants et fruticuleux qui poussent de manière épiphyte sur les surfaces de mousse. Dans de petites dépressions humides, on trouve des tapis de Warnstorfia laculosa et de Sanionia uncinata, avec quelques Warnstorfia sarmentosa (= Calliergon sarmentosum) et des Cephaloziella varians (= C. exiliflora). La mousse Brachythecium austro-salebrosum est fréquente sur les sols humides et les corniches de pierre. Sur les sols plus secs, plus balayés par le vent, plus rocailleux et sur les surfaces pierreuses (notamment dans la zone du plateau), une communauté typique de végétation de roches, composée de nombreux taxons de bryophyte et de lichens, dessine une mosaïque complexe. Les espèces dominantes à cet endroit sont les lichens Usnea antarctica et U. aurantiaco-atra (= U. fasciata) et la mousse Andreaea depressinervis. Le lichen Sphaerophorus globosus et d'autres espèces (Alectoria, Andreaea, Cladonia, et Stereocaulon) sont également fréquents, alors que les espèces Himantormia lugubris et Umbilicaria antarctica sont rares. Le lichen encroûtant est abondant sur toutes les surfaces de roches. Les mousses et les macrolichens de cette zone ont une attache fragile, et ils sont facilement endommagés. De grands thalles d'Usnea spp. et de Umbilicaria antarctica sont présents sur des blocs de roche et des faces de rochers humides et abrités, en particulier dans la partie sud de l'île.
On trouve des communautés de lichen encroûtant dans les falaises situées au-dessus de la ligne des hautes eaux, notamment là où les roches sont affectées par les oiseaux qui se reproduisent ou qui se perchent. La répartition de plusieurs espèces délimite des zones distinctes, liées aux inondations par les embruns et à l'exposition au vent. Les communautés les plus développées du taxon ornithocoprophile aux couleurs vives se trouvent à l'extrémité occidentale de l'île, où les espèces Caloplaca spp., Haematomma erythromma, Mastodia tesselata, Physcia caesia, Xanthoria candelaria, X. elegans, ainsi que des espèces de Buellia et de Verrucaria sont fréquentes. L'espèce moins commune de mousse halophile Muelleriella crassifolia est aussi présente dans la zone des embruns autour de l'île.
La seule espèce de mousse rare enregistrée sur l'île Lynch est Plagiothecium ovalifolium, qu'on trouve dans des crevasses humides et ombragées près de la côte. Cependant, l'île est le seul site connu en Antarctique maritime où la mousse Polytrichastrum alpinum développe un grand nombre de sporophytes chaque année. Cela se produit parmi les populations de Deschampsia, de Colobanthus et de cryptogames dans la partie septentrionale de l'île. Les sporophytes sont très rares certaines années dans d'autres parties de l'Antarctique. De plus, la Polytrichum strictum produit des inflorescences mâles, phénomène rare pour cette espèce en Antarctique. Alors que l'hépatique thalloïde Marchantia berteroana est commune sur l'île Signy, l'île Lynch est l'un des rares sites où elle a été observée dans les îles Orcades du Sud. Plusieurs espèces cryptogamiques ayant une distribution très restreinte en Antarctique, mais qui sont communes sur l'île Signy et l'île Coronation à quelques centaines de mètres de distance, n'ont pas été observées sur l'île Lynch.
Invertébrés terrestres
La faune de micro-invertébrés conjuguée aux riches tapis de Deschampsia décrits jusqu'à présent comporte 13 taxons : trois collemboles (Cryptopygus antarcticus, Friesea woyciechowskii et Isotoma (Folsomotoma) octooculata (=Parisotoma octooculata) ), un acarien mésostigmate (Gamasellus racovitzai), deux acariens cryptostigmates (Alaskozetes antarcticus et Globoppia loxolineata), et sept acariens prostigmates (Apotriophtydeus sp., Ereynetes macquariensis, Nanorchestes berryi, Stereotydeus villosus, et trois espèces d'Eupodes). Il est probable que le nombre de taxons identifiés augmente avec de plus amples échantillonnages. La communauté est dominée par la collembole, et particulièrement la Cryptopygus antarcticus (84 % de tous les arthropodes extraits), avec un nombre relativement important de I. octooculata. L'acarien dominant était une espèce non déterminée d'Eupodes. L'acarien Globoppia loxolineata se trouve à la limite nord de sa distribution connue. En général, la densité de population des communautés d'arthropodes vivant dans les herbes sur l'île Lynch semble être exceptionnellement élevée, certaines mesures suggèrent qu'il s'agit de l'une de plus hautes au monde. Elle montre également une diversité importante pour un site antarctique, bien que ces observations se basent sur un nombre restreint de répliques d'échantillons. Il serait nécessaire de mener plus d'échantillonnages pour déterminer les densités de manière plus fiable, ce qui est difficile à mettre en œuvre sur l'île Lynch étant donnée la rareté des communautés disponibles pour l'échantillonnage.
L'île Lynch est le premier site antarctique où un enchytraeidae terrestre a été découvert (sous un sol de mousse Hennediella antarctica, sur une corniche rocheuse au-dessus de la côte nord). Ces vers ont été observés dans quelques sites des îles Orcades du Sud seulement, bien que quelques échantillons aient été prélevés et que les espèces doivent encore être identifiées. Parmi la faune tardigrade, la plupart des 16 individus isolés d'un échantillon de Brachythecium étaient des Hypsibius alpinus et des H. pinguis avec quelques H. dujardini, alors que parmi les 27 individus isolés d'un échantillon de Prasiola crispa, une grande majorité étaient de l'espèce H. dujardini et quelques-uns étaient des autres espèces d'Hypsibius.
Micro-organismes
Les sols minéraux et organiques de l'île Lynch ont un pH un peu plus élevé que ceux de l'île Signy aux alentours. Sa composition plus basique et plus riche en nutriments, conjuguée au micro-climat plus favorable, engendre un nombre plus élevé de bactéries (incluant la Chromobacterium), de levures et de champignons que dans des sols semblables sur l'île Signy. Le nombre de bactéries présentes dans les tourbes Polytrichum et Warnstorfia sur l'île Lynch est respectivement huit fois et six fois plus élevé que dans les tourbes similaires de l'île Signy, alors que la quantité de levures et de champignons est comparable. Le sol, associé aux deux plantes à fleur, contient plusieurs espèces de champignons nématophages : Acrostalagmus goniodes, Cephalosporium balanoides et Dactylaria gracilis dans les sols de Deschampsia ; Cephalosporium balanoides, Dactylaria gracilis, Dactylella stenobrocha et Harposporium anguillulae dans les sols de Colobanthus. Les champignons basidiomycètes Galerina antarctica et G. longinqua sont présents sur les mousses humides.
Vertébrés
L'île n'abrite pas de colonies de manchots ou de colonies reproductrices importantes d'autres espèces d'oiseaux. Des groupes de manchots à jugulaire (Pygoscelis antarctica), de manchots Adélie (P. adeliae) et de manchots papous (P. papua), et parfois des cormorans impériaux Phalacrocorax atriceps), se rassemblent aux extrémités nord-est et ouest de l'île. Plusieurs couples de labbes antarctiques (Catharacta lonnbergii) et au moins deux couples de goélands dominicains (Larus dominicanus) nicheurs ont été observés au début des années 1980 dans le coin nord-est de l'île. Une petite colonie de sternes couronnées (Sterna vittata) peut également se trouver dans les environs, bien qu'aucun comportement de reproduction n'ait été observé en février 1994. Les damiers du Cap (Daption capense) et les pétrels des neiges (Pagodroma nivea) se reproduisent sur des falaises plus élevées à l'extrémité est et le long de la côte nord-ouest de l'île. Quelques couples de pétrels des neiges et d'océanites de Wilson (Oceanites oceanicus) nichent sur des corniches et sous des rochers dans la partie sud de l'île.
Des phoques de Wedell (Leptonychotes weddellii), des phoques crabiers (Lobodon carcinophgus), occasionnellement des léopards de mer (Hydrurga leptonyx) et de petits groupes d'éléphants de mer (Mirounga leonina) sont régulièrement observés sur la côte et sur des blocs de glace dans les environs. Aucun d'entre eux n'est connu pour ses comportements de reproduction sur l'île Lynch. Depuis le début des années 1980, un nombre croissant d'otaries à fourrure antarctique (Arctocephalus gazella), tous probablement des individus mâles non reproducteurs, ont été observés sur l'île Lynch. Certains d'entre eux s'aventurent vers les zones de végétation offrant des pentes plus faibles au nord-est, et ont causé des dommages localisés mais importants aux surfaces de mousse Polytrichum-Chorisodontium et à d'autres communautés.
Les phoques accèdent à l'île principalement par une plage de la côte nord-est. Une fois que les phoques ont atteint l'île, il n'existe pas d'obstacle géographique d'envergure qui les empêcherait de se mouvoir à travers l'île. Des groupes de phoques ont été observés à proximité du sommet. La destruction de tapis de Deschampsia a été signalée pour la première fois en 1988. Au moment de la dernière inspection de l'île (en février 2016), il a été observé que les zones les plus luxuriantes de Deschampsia et de Colobanthus sur les pentes nord et nord-ouest n'avaient pas encore été affectées. Les zones de végétation accessibles sur les versants est et nord-est de l'île, et notamment les surfaces de mousses Polytrichum et Chorisodontium, ont subi de graves dégâts causés par les otaries à fourrure antarctiques. Dans certaines zones à l'est et au nord-est qui ont été particulièrement affectées par la présence des otaries à fourrure, des parcelles de Deschampsia et de Colobanthus ont été endommagées ou détruites, mais elles continuent leur croissance et leur expansion dans d'autres parties moins fréquentées à des altitudes plus élevées, augmentant ainsi leur répartition au sein de l'île (voir carte 3).
6 (ii) Accès à la zone
Dans la mesure du possible, l'accès à la zone se fera par de petites embarcations. Les débarquements par la mer doivent se faire sur la plage située à l'extrémité est de la côte nord de l'île (Lat. 60°39'05” S, Long. 045°36'12” O ; carte 2), sauf en cas d'autorisation spéciale délivrée dans un permis, ou si le débarquement est impossible à cet endroit en raison de conditions défavorables.
Dans des circonstances exceptionnelles, et si celles-ci entrent dans le cadre des objectifs du plan d'action, des hélicoptères peuvent être autorisés à atterrir dans la zone.
Les hélicoptères doivent atterrir au site d'atterrissage désigné sur la plateforme rocheuse (à 8 m) à l'extrémité nord-ouest de l'île (Lat. 60°39'04.5” S, Long. 45°36'12” O ; carte 2).
Les opérations de survol de la zone doivent, comme condition minimum, être réalisées conformément aux « Lignes directrices pour l'exploitation d'aéronefs à proximité des concentrations d'oiseaux dans l'Antarctique », inscrites dans la résolution 2 (2004). Si les conditions requièrent un survol à une altitude inférieure à celle recommandée dans les lignes directrices, l'aéronef doit se maintenir à l'altitude la plus élevée possible et réduire au maximum son temps de trajet.
L'utilisation des grenades fumigènes des hélicoptères est interdite, sauf pour des raisons de sécurité. En cas d'utilisation, toute grenade fumigène doit être récupérée.
6 (iii) Emplacement des structures à l'intérieur de la zone et adjacentes à elle
Il n'y a aucune structure à l'intérieur de la zone, à l'exception de plusieurs cairns qui identifient les sites utilisés pour les relevés topographiques. Le cairn au sommet de l'île est situé à Lat. 60°39'05” S, Long. 045°36'12” O. Un panneau notifiant le statut protégé de l'île Lynch a été érigé en 1994 sur un affleurement rocheux en saillie au-dessus de la plage de débarquement recommandée, mais a été détruit par des vents violents.
La station de recherche Signy (R.-U.) se situe à 6,4 km au sud, dans la crique Factory, baie Borge, sur l'île Signy.
6 (iv) Emplacement d'autres zones protégées à proximité directe de la zone
Les zones protégées les plus proches de l'île Lynch sont l'île Moe (ZSPA n° 109), à environ 10 km au sud/sud-ouest, et l'île Powell du Sud et ses îles adjacentes (ZSPA n° 111), située à environ 35 km à l'est (voir carte 1).
6 (v) Aires spéciales à l'intérieur de la zone
Aucune.
7. Critères de délivrance des permis7 (i) Critères généraux
L'accès à la zone n'est autorisé que sur présentation d'un permis délivré par une autorité compétente en vertu de l'article 7 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement.
Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
- il est délivré pour un objectif scientifique impérieux qui ne peut être mené ailleurs ;
- il est délivré à des fins de gestion essentielles comme l'inspection, l'entretien et la révision ;
- les activités autorisées ne mettront pas en péril l'écosystème naturel de la zone ;
- toutes les activités de gestion entreprises le seront à l'appui des objectifs du présent plan de gestion ;
- les activités autorisées sont conformes au présent plan de gestion ;
- le permis, ou une copie autorisée, sera emporté à l'intérieur de la zone ;
- les permis seront délivrés pour une période donnée ;
- un ou plusieurs rapports de visites devront être soumis à l'autorité ou aux autorités nommées dans le permis ;
- les autorités compétentes doivent être informées de toute activité ou mesure qui ne serait pas autorisée par le permis.
7 (ii) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur ou au-dessus de celle-ci
Les véhicules terrestres sont interdits dans la zone.
Les déplacements à l'intérieur de la zone doivent se faire à pied.
Il est strictement interdit aux pilotes, à l'équipage des embarcations et des hélicoptères ou à toute autre personne à bord, de se déplacer à pied au-delà des alentours immédiats du site de débarquement, sauf avis contraire stipulé dans le permis.
La circulation piétonnière doit être réduite au minimum, conformément aux objectifs de toute activité autorisée, et toutes les dispositions raisonnables doivent être prises pour éviter les effets de piétinement, c'est-à-dire que tout déplacement doit être mesuré afin de ne pas perturber les sols et les surfaces de végétation, et qu'il est préférable de marcher sur les terrains rocheux quand c'est possible.
Le survol de colonies d'oiseaux dans la zone par des systèmes d'aéronef télépiloté (RPAS) n'est pas autorisé, sauf à des fins scientifiques ou opérationnelles, et en vertu d'un permis émis par une autorité nationale compétente.
7 (iii) Activités pouvant être menées dans la zone
Des travaux de recherche scientifique indispensables qui ne peuvent être entrepris ailleurs et ne risquent pas de mettre en péril l'écosystème de la zone.
Les activités de gestion essentielles, notamment le suivi.
7 (iv) Installation, modification ou démantèlement de structures
Aucune nouvelle structure ne sera installée dans la zone, ni aucun équipement scientifique, sauf en cas de raison scientifique ou de gestion impérative et uniquement pour une période prédéfinie, ainsi que le précisera un permis. L'installation (y compris le choix du site), l'entretien, la modification ou l'enlèvement des structures ou équipements doivent être menés de façon à limiter autant que possible les perturbations infligées aux valeurs de la zone. Toutes les structures et tout le matériel scientifique installés dans la zone doivent être clairement identifiés par pays, nom du principal chercheur et année d'installation. Tous ces objets ne doivent contenir aucun organisme, propagule (semence, œufs) ou terre non stérile (voir section 7 [vi] ), et doivent être composés de matériaux résistants aux conditions environnementales et présenter un risque de contamination minime pour la zone. L'enlèvement d'un équipement ou structure spécifique pour lequel le permis est arrivé à expiration sera l'un des critères de délivrance du permis. Les structures ou installations permanentes sont interdites.
7 (v) Emplacement des camps
Tout campement doit être évité dans la zone. Cependant, lorsque c'est nécessaire pour remplir des objectifs qui entrent dans le cadre d'un permis, le campement est autorisé au site désigné à l'extrémité nord-ouest de l'île (Lat. 60°39'04” S, Long. 045°36'37” O ; carte 2).
7 (vi) Restrictions concernant les matériaux et organismes pouvant être introduits dans la zone
Aucun animal vivant, aucune forme de végétation et aucun micro-organisme ne seront introduits délibérément dans la zone. Pour garantir la préservation des valeurs de la flore et de l'écologie de la zone, des précautions spéciales devront être prises par les visiteurs pour prévenir toute introduction accidentelle de microbes, d'invertébrés ou de végétaux provenant d'autres sites antarctiques ou de régions hors de l'Antarctique. Tout le matériel d'échantillonnage et les balises introduits dans la zone doivent être nettoyés et stérilisés. Dans la mesure du possible, les chaussures et autres équipements utilisés ou introduits dans la zone (y compris les sacs et les sacs à dos) doivent être minutieusement nettoyés avant d'entrer dans la zone. D'autres directives sont présentées dans le Manuel du CPE sur les espèces non indigènes (CPE, 2016) et le Code de conduite environnemental pour les recherches scientifiques terrestres sur le terrain en Antarctique (SCAR, 2009).
Aucun herbicide ou pesticide ne doit être introduit dans la zone. Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, qui peuvent être introduits pour des raisons scientifiques ou raisons de gestion visées dans le permis, seront enlevés de la zone au plus tard à la fin de l'activité pour laquelle le permis a été délivré. La libération directe de radionucléides ou d'isotopes stables dans l'environnement, qui les rendrait irrécupérable, est à éviter. Le carburant ou tout autre matériau chimique ne peut être entreposé dans la zone, à moins que le permis ne l'autorise spécifiquement. Auquel cas, ces matériaux doivent être entreposés et manipulés de sorte à limiter les risques d'introduction accidentelle dans l'environnement. Tous les matériaux sont introduits dans la zone pour une période déterminée uniquement, et doivent être enlevés lorsque cette période est échue. En cas de déversement susceptible de mettre en péril les valeurs de la zone, leur enlèvement est encouragé à condition que l'impact de celui-ci ne soit pas susceptible d'être supérieur à celui consistant à laisser le matériel sur le site. L'autorité compétente doit être notifiée de tout élément libéré dans la zone et qui n'en a pas enlevé, à moins que cela soit autorisé par le permis.
7 (vii) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux, ou les interférences nuisibles avec la faune et la flore sont interdits, hormis sur délivrance d'un permis conformément à l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique Protocole relatif à la protection de l'environnement. Dans le cas de captures ou de perturbations nuisibles d'animaux, le Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique doit être utilisé comme norme minimale.
7 (viii) Prélèvement ou enlèvement de matériel non introduit dans la zone par le détenteur de permis
Le prélèvement ou l'enlèvement de tout élément qui n'a pas été apporté dans la zone par le détenteur du permis ne devra se produire que dans le cadre d'un permis et devra se limiter au strict nécessaire pour répondre aux besoins scientifiques et de gestion.
Un permis ne sera pas délivré s'il y a lieu de croire que l'échantillonnage envisagé impliquerait de prélever, de retirer ou d'endommager des quantités de sol et de faune et de flore indigènes telles que leur distribution ou leur abondance à l'intérieur de la zone en serait fortement modifiée.
Les matériaux d'origine humaine susceptibles de mettre en péril les valeurs de la zone, qui n'ont pas été introduits dans celle-ci par le détenteur du permis ou qui n'ont pas été autrement autorisés, peuvent être enlevés de la zone à moins que l'impact environnemental de l'enlèvement ne soit plus grand que si les matériaux sont laissés sur le site. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit en être informée et son autorisation obtenue.
7 (ix) Elimination des déchets
En tant que norme minimale, tous les déchets doivent être éliminés conformément aux dispositions reprises à l'annexe III du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement. En outre, tous les déchets seront enlevés de la zone. Les déchets liquides d'origine humaine peuvent être jetés à la mer. Les déchets humains solides ne seront pas jetés à la mer, mais seront extraits de la zone. Les déchets humains solides ou liquides ne doivent en aucun cas être éliminés à l'intérieur des terres.
7 (ix) Mesures nécessaires afin de continuer à répondre aux buts et objectifs du plan de gestion
Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de recherche scientifique, de suivi et d'inspection du site, ce qui peut impliquer le prélèvement limité d'échantillons à des fins d'analyse scientifique, ou pour la mise en place et l'entretien de panneaux ou l'application de mesures de protection.
Tous les sites faisant l'objet d'un suivi sur le long terme doivent être signalés de manière adéquate et les panneaux ou les bornes doivent être entretenus.
Les activités scientifiques doivent être menées conformément au Code de conduite du SCAR pour les activités se déroulant en environnement géothermique continental en Antarctique.
7 (xi) Rapports de visite
Le principal détenteur du permis pour chaque visite dans la zone soumet dès que possible et, au plus tard, six mois après que la visite a été effectuée, un rapport à l'autorité nationale compétente. Ces rapports doivent contenir, le cas échéant, les informations identifiées dans le formulaire de rapport de visite du Guide pour l'élaboration des plans de gestion des zones spécialement protégées de l'Antarctique. Le cas échéant, l'autorité nationale doit également transmettre une copie du rapport de visite à la Partie qui a proposé le plan de gestion afin de contribuer à la gestion de la zone et à la révision du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée pour toute révision du plan de gestion et pour l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.
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Figure 1. Emplacement de l'île Lynch par rapport aux îles Orcades du Sud et aux autres zones protégées de la région. En médaillon : emplacement des îles Orcades du Sud en Antarctique.
Vous pouvez consulter l'intégralité du texte avec ses images à partir de l'extrait du Journal officiel électronique authentifié accessible en bas de page
Figure 2. ZSPA n° 110, île Lynch, îles Orcades du Sud, carte topographique.
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Figure 3. Indice différentiel normalisé de végétation (IDNV), dérivé de l'imagerie satellite, pour la ZSPA n° 110 île Lynch, îles Orcades du Sud, montrant une couverture de végétation verte à l'aide d'une échelle de couleurs jaune → orange → rouge, le rouge indiquant les valeurs IDNV les plus élevées.
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