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Article AUTONOME (Décret n° 2020-1482 du 30 novembre 2020 portant publication des mesures 1 à 7 (2017) relatives aux zones spécialement protégées de l'Antarctique, adoptées à Pékin le 1er juin 2017, lors de la XLe réunion consultative du traité sur l'Antarctique (RCTA) (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2020-1482 du 30 novembre 2020 portant publication des mesures 1 à 7 (2017) relatives aux zones spécialement protégées de l'Antarctique, adoptées à Pékin le 1er juin 2017, lors de la XLe réunion consultative du traité sur l'Antarctique (RCTA) (1))


ANNEXE
PLAN DE GESTION RÉVISÉ POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE (ZSPA) N° 109
ÎLE MOE, ÎLES ORCADES DU SUD
Introduction


La zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) n° 109 île Moe, îles Orcades du Sud (60°44' de latitude sud, 45°41' de longitude ouest) a été désignée principalement pour protéger les valeurs environnementales qu'elle abrite, et plus particulièrement la faune et la flore terrestres présentes dans la zone.
Cette zone a été pour la première fois désignée dans la Recommandation IV-13 (1966, ZSP n° 3) sur proposition du Royaume-Uni, qui considérait que la zone constituait un échantillon représentatif de l'écosystème maritime antarctique, que la recherche expérimentale intensive menée sur l'île Signy voisine était susceptible de perturber cet écosystème, et que l'île Moe devait être spécialement protégée en tant que zone de référence en vue de comparaisons ultérieures.
Les raisons invoquées à l'époque restent d'actualité. Bien qu'il ne soit pas prouvé que les activités de recherche sur l'île Signy aient perturbé de façon significative les écosystèmes locaux, le système terrestre de basse altitude a été profondément modifié en raison de l'expansion rapide de la population d'otaries antarctiques à fourrure (Arctocephalus gazella). Les communautés végétales de la proche île Signy ont été physiquement perturbées par les piétinements des otaries à fourrure, tandis que l'enrichissement en azote provenant des excréments des otaries a provoqué le remplacement des bryophytes et des lichens par la macroalgue Prasiola crispa. Les lacs de basse altitude ont été fortement perturbés par le ruissellement enrichi provenant de leur environnement immédiat. L'île Moe a pour l'instant été relativement peu envahie par les otaries à fourrure, et il est peu probable que celles-ci pénètrent dans les espaces plus sensibles de l'intérieur de l'île du fait de sa topographie. L'île Moe ne fut visitée qu'en de rares occasions, et les lieux ne furent jamais investis pour des durées dépassant quelques heures.
La résolution 3 (2008) recommandait d'utiliser l'« Analyse des domaines environnementaux du continent antarctique » en tant que modèle dynamique pour l'identification de zones susceptibles d'être désignées comme zones spécialement protégées de l'Antarctique dans le cadre environnemental et géographique systématisé mentionné dans l'article 3 (2) de l'annexe V du Protocole (consulter également Morgan et al. 2007). Selon ce modèle, la ZSPA n° 109 relève du domaine environnemental G (géologie des îles au large des côtes de la péninsule antarctique). La rareté du domaine environnemental G par rapport aux autres domaines d'environnement a incité la mise en œuvre d'efforts importants pour conserver les valeurs de cet environnement présentes dans d'autres zones : les autres zones protégées où l'on retrouve le domaine G sont les ZSPA 111, 112, 125, 126, 128, 145, 149, 150, et 152 et les ZSGA 1 et 4.
La résolution 6 (2012) recommandait que les régions de conservation biogéographiques de l'Antarctique (RCBA) servent à « identifier les zones pouvant être désignées en tant que zones spécialement protégées de l'Antarctique dans le cadre environnemental et géographique systématisé visé à l'article 3 (2) de l'annexe V du Protocole sur l'environnement. La ZSPA n° 109 se trouve dans la région de conservation biogéographique de l'Antarctique (RCBA) 2 îles Orcades du Sud.
Dans la résolution 5 (2015), les Parties ont reconnu l'intérêt des zones importantes pour la conservation des oiseaux de l'Antarctique (ZICO) dans la planification et le déploiement d'activités en Antarctique. La ZSPA n° 109 comprend la ZICO ANT020 île Moe, laquelle fut désignée pour ses grandes colonies de manchots à jugulaire, de damiers du Cap et de prions de l'Antarctique.
Les deux autres ZSPA présentes dans les îles Orcades du Sud (à savoir la ZSPA n° 110, île Lynch et la ZSPA n° 111, île Powell du Sud et îles adjacentes) ont été désignées dans le but principal de protéger la végétation terrestre et les communautés d'oiseaux. L'île Moe complète le réseau local de ZSPA en ceci qu'elle abrite un échantillon représentatif de l'écosystème maritime en Antarctique, y compris les communautés terrestres et côtières dominées par les cryptogames.


1. Description des valeurs à protéger


A la suite d'une visite de la ZSPA en février 2016, les valeurs énoncées dans la désignation antérieure ont été réaffirmées. Ces valeurs sont exposées comme suit :


- la zone présente des valeurs environnementales exceptionnelles liées à la composition et à la diversité biologique d'un type d'écosystème littoral et terrestre antarctique pratiquement vierge ;
- l'île Moe contient les plus grandes étendues continues de tourbes de mousse Chorisodontium-Polytrichum connues en Antarctique.


2. Buts et objectifs


La gestion de l'île Moe poursuit les buts et objectifs suivants :


- éviter toute modification majeure de la structure et de la composition de la végétation terrestre, en particulier les bancs de tourbes de mousses ;
- prévenir toute perturbation inutile par l'homme dans la zone ;
- éviter ou réduire au maximum l'introduction de plantes, d'animaux et de microorganismes non indigènes dans la zone ;
- permettre la recherche scientifique dans la zone, sous réserve qu'elle obéisse à des raisons impérieuses qui ne prévalent pas ailleurs, et qu'elle ne mette en péril le système écologique naturel de cette zone ;
- permettre des visites pour des besoins de gestion en soutien aux objectifs du plan de gestion ;
- réduire au maximum les risques d'introduction d'agents pathogènes susceptibles de provoquer des maladies parmi les populations aviaires dans la zone.


3. Activités de gestion


Les activités de gestion suivantes devraient être entreprises dans le but de protéger les valeurs de la zone :
- des visites seront effectuées selon que de besoin pour déterminer si la ZSPA continue de répondre aux objectifs pour lesquels elle a été désignée et pour veiller à ce que les mesures de gestion et d'entretien soient appropriées ;
- le plan de gestion doit être réexaminé au moins une fois tous les cinq ans et mis à jour en conséquence ;
- les balises, panneaux ou autres structures érigés dans la zone pour des besoins de recherche scientifique ou de gestion devront être solidement fixés, maintenus en bon état et retirés lorsqu'ils ne seront plus d'utilité ;
- conformément aux dispositions de l'annexe III du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, les équipements ou matériels abandonnés seront enlevés dans toute la mesure du possible, à condition que leur enlèvement n'ait un impact préjudiciable sur l'environnement et les valeurs de la zone ;
- un exemplaire de ce plan de gestion sera mis à la disposition de la station de recherche de Signy (Royaume-Uni, 60°42′30″ S, 045°36′30″ O) et de la station Orcadas (Argentine, 60°44′15″ S, 044°44′20″ O).
- le cas échéant, les programmes antarctiques nationaux sont invités à agir en étroite collaboration afin de s'assurer de la mise en œuvre des activités de gestion. Ils sont notamment conviés à communiquer entre eux de manière à éviter l'échantillonnage excessif de matières biologiques à l'intérieur de la zone. De plus, les programmes antarctiques nationaux sont encouragés à envisager la mise en œuvre conjointe de lignes directrices visant à minimiser l'introduction et la dispersion d'espèces non indigènes dans la zone ;
- toutes les activités scientifiques et de gestion entreprises au sein de la zone devraient faire l'objet d'une évaluation d'impact sur l'environnement conformément à ce que requiert l'annexe I du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement.


4. Durée de désignation


La zone est désignée pour une période indéterminée.


5. Cartes et photographies


Figure 1. Carte de l'emplacement de l'île Moe par rapport aux îles Orcades du Sud et aux autres zones protégées dans la région. Encart : emplacement de l'archipel des Orcades du Sud en Antarctique. Spécifications de la carte : Projection : WGS84 Stéréographique polaire antarctique. Parallèles de référence : 71° S. Méridien central 45° O.
Figure 2. Carte plus détaillée de l'île Moe. Spécifications de la carte : Projection : WGS84 Stéréographique polaire antarctique. Parallèles de référence : 71° S. Méridien central 45° O.


6. Description de la zone
6 (i) Coordonnées géographiques, bornage et caractéristiques du milieu naturel
Limites et coordonnées


Les coordonnées des limites de la zone, à partir du point le plus au nord-ouest et dans le sens des aiguilles d'une montre, sont indiquées dans le tableau 1.


Nombre

Latitude

Longitude

1

60°43'40” S

045°42'15” O

2

60°43'40” S

045°40'30” O

3

60°43'55” S

045°40'10” O

4

60°44'40” S

045°40'10'' O

5

60°44'40” S

045°42'15'' O


La zone comprend l'île Moe dans son ensemble ainsi que les îles et îlots adjacents sans nom. La zone englobe tout le terrain libre de glace, la glace éternelle et la glace semi-éternelle qui se trouvent dans ses limites, à l'exclusion de l'environnement marin qui s'étend au-delà de 10 mètres au large à partir de la laisse de basse mer (figure 2). Aucune borne n'a été installée.


Description générale de la zone


L'île Moe, îles Orcades du Sud, est une petite île aux contours irréguliers située à 300 mètres de l'extrémité sud-ouest de l'île Signy, dont elle est séparée par le chenal Fyr. Elle mesure 1,3 km environ du nord-est au sud-est, et 1 km environ du nord-ouest au sud-est (1,22 km2). Il convient de signaler que la position de l'île Moe sur la carte de l'Amirauté n° 1775 (60°44'S, 45°45'O), ne correspond pas exactement aux données plus précises présentées sur la figure 2 (60°44'S, 45°41'O).
Le relief de l'île présente une pente abrupte sur ses versants nord-est et sud-est jusqu'au pic Snipe (226 m d'altitude). Il existe un sommet secondaire sur la pointe South (102 m d'altitude) ainsi que des collines s'élevant sur chacun des trois promontoires du versant occidental au niveau de la pointe Corral (92 m), de la pointe Conroy (39 m) et de la pointe Spaull (56 m). Il existe de petites zones de glace permanente sur les versants orientés au sud et à l'est, avec de la neige tardive sur les pentes raides qui plongent côté occidental. Il n'y a pas de cours d'eau ou de mares permanents.


Géologie


Les roches sont métamorphiques, principalement des schistes de quartz et de mica, avec une présence occasionnelle de biotite et de lits riches en quartz. Il existe un lit épais d'amphibolite indiférenciée sur la côte nord-est. La plus grande partie de l'île est recouverte de dépôts glaciaires et de pierriers. Les sols sont principalement de jeunes dépôts d'argiles et de sables fins à grossiers mélangés à du gravier, des pierres et des blocs rocheux. Dans les sites exposés ou d'altitude, ces dépôts sont fréquemment modelés par l'alternance gel-dégel en petits cercles, polygones, rayures ou lobes. On trouve de profondes accumulations de tourbe (jusqu'à 2 m d'épaisseur sur les versants occidentaux), dont une large portion de la surface est à nu et érodée.


Communautés biologiques terrestres


Les communautés végétales dominantes sont l'espèce Andreaea-Usnea sur des terres nues ainsi que des bancs de tourbes de mousse Chorisodontium-Polytrichum (le plus grand exemple de ce type de communauté connu en Antarctique). L'utilisation de techniques de télédétection (Indice différentiel normalisé de végétation) a révélé une surface de végétation verte de 0,58 km2 au sein de la ZSPA (soit 48 % de la superficie de la ZSPA ; figures 3 et 4). Ces bancs de mousse ont une valeur biologique de premier ordre et constituent l'un des motifs de désignation de la zone. La flore cryptogamique est variée. La plupart de ces bancs de mousse ont été peu endommagés par les otaries à fourrure et présentent très peu de signes de dégradation. Les bancs les plus septentrionaux situés autour de la pointe Spaull sont cependant une exception à cette observation. Tout en restant étendue, il a été estimé lors d'une étude en janvier 2016 que la tourbe de mousse aurait ici diminué de 50 % suite aux dégâts provoqués par les activités des otaries antarctiques à fourrure (Arctocephallus gazella) ; de telles observations ont été confirmées en février 2016. Une otarie antarctique à fourrure mâle juvénile était présente sur cet espace de tourbe de mousse lors de l'étude conduite en janvier 2016. Il est pratiquement établi que les otaries à fourrure accèdent à cette communauté végétale par une pente douce conduisant à l'intérieur des terres depuis la petite plage de galets située à l'angle nord-est de l'anse Landing.
Les acariens Gamasellus racovitzai et Stereotydeus villosus ainsi que le collembole Cryptopygus antarcticus sont communs sous les pierres.


Faune vertébrée


On dénombrait en 1978-1979 cinq colonies de manchots à jugulaire (Pygoscelis antarctica), pour un total de 11 000 couples environ. Une visite menée en février 1994 observa moins de 100 couples sur le versant nord de l'anse Landing, et plus d'un millier sur le versant sud. Une visite menée en février 2011 observa environ 75 couples sur le versant nord de l'anse Landing, et environ 750 sur le versant sud. Près de 100 couples en phase de reproduction furent observés sur la pointe Spaull lors d'une visite en janvier 2006. De nombreux autres oiseaux se reproduisent sur l'île, en particulier environ 2 000 damiers du Cap (Daption capensis) répartis en 14 colonies (1966), de même qu'un grand nombre de prions de l'Antarctique (Pachyptila desolata). Des pétrels des neiges (Pagodroma nivea) ont été observés en phase de reproduction sur l'île Moe en 1957-1958, alors que la colonie comprenait 34 couples en phase de reproduction (Croxall et al., 1995) ; ils furent confirmés en phase de reproduction lors d'une étude menée en 2005-2006 (R. Fijn, communication personnelle, 2015, cité dans Harris et al., 2015).
Des phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii), des phoques crabiers (Lobodon carcinophagus) et des phoques léopards (Hydrurga Leptonyx) et des petits groupes d'éléphants de mer du sud (Mirounga leonina) peuvent être observés dans les baies de la partie occidentale de l'île. Un nombre croissant d'otaries à fourrure (Arctocephalus gazella), principalement des mâles juvéniles, viennent à terre sur le versant nord de l'anse Landing, ce qui a provoqué certains dégâts sur la végétation de cette zone (25 otaries y furent dénombrées en février 2016). Il est possible que la nature du terrain contraigne ces animaux sur ce petit promontoire, qui connaîtrait dès lors des dégâts plus marqués.


6 (ii) Accès à la zone


L'accès s'effectuera par petite embarcation, dans la mesure du possible. Il n'y a aucune restriction particulière sur les débarquements de bateaux depuis la mer. Les débarquements sont généralement le plus sûr à l'angle nord-est de l'anse Landing (60°43'55”de lat. sud, 45°41'06”de long. ouest ; figure 2). Si les conditions de glace interdisent l'accès à l'anse Landing, le point le plus à l'ouest de la pointe Spaull, (60°43'54” de lat. sud, 45°41'15” de long. ouest), juste en face d'un rocher émergeant des eaux à 26 m d'altitude, offre un site de débarquement alternatif.
Dans des circonstances exceptionnelles s'inscrivant dans les objectifs du plan de gestion, les hélicoptères peuvent atterrir à l'intérieur de la zone.
Les hélicoptères ne peuvent se poser que sur le col situé entre la colline de 89 m et le versant occidental du pic Snipe (60°44'09” de lat. sud, 45°41'23” de long. ouest, figure 2). L'atterrissage sur la végétation de ce col doit être évité au maximum, dans la mesure du possible. Afin d'éviter le survol de colonies d'oiseaux, l'approche se fera de préférence depuis le sud, bien qu'une approche par le nord soit autorisée.
A l'intérieur de la zone, le pilotage d'aéronefs doit s'effectuer au minimum conformément aux Lignes directrices pour les aéronefs à proximité des concentrations d'oiseaux énoncées dans la résolution 2 (2004). Lorsque les conditions imposent aux aéronefs de voler à des altitudes inférieures à celles qui sont recommandées dans les directives, les aéronefs doivent voler à la plus haute altitude possible et réduire au minimum le temps nécessaire pour traverser la zone.
L'utilisation de grenades fumigènes par les hélicoptères est interdite dans la zone, sauf en cas de nécessité absolue pour des raisons de sécurité. En cas d'utilisation de fumigènes, les grenades doivent être récupérées.


6 (iii) Emplacement des structures à l'intérieur de la zone et adjacentes à celle-ci


Un tableau de marquage est placé derrière la petite plage de galets à l'angle nord-est de l'anse Landing, au-delà de la zone d'embruns, fixé sur un rocher plat (60°43'55” de lat. sud, 45°41'05” de long. ouest). Lors des périodes de fortes chutes de neige, le tableau de marquage peut être enfoui et difficile à localiser.
Il existe un cairn ainsi que les vestiges d'un pylône d'étude érigé en 1965-1966 sur la pointe Spaull (60°43'49” de lat.sud, 45°41'05” de long. ouest). Ce pylône est utile aux études lichenométriques ; il ne faut pas le retirer. Il n'existe aucune autre structure sur l'île Moe.


6 (iv) Emplacement d'autres zones protégées à proximité de la zone


La ZSPA n° 110, île Lynch, se trouve à 10 km environ au nord-nord-est de l'île Moe. La ZSPA n° 111, île Powell du Sud et îles adjacentes, se trouve à 41 km environ à l'est (figure 1).


6 (v) Aires spéciales à l'intérieur de la zone


Aucune.


7. Critères de délivrance des permis
7 (i) Critères généraux


L'accès à la zone n'est autorisé que sur présentation d'un permis délivré par une autorité compétente en vertu de l'article 7 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement.
Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :


- le permis est délivré pour des motifs scientifiques impérieux qu'il n'est pas possible de servir ailleurs ; ou
- pour des raisons impérieuses de gestion, telles que des activités d'inspection, d'entretien ou d'examen ;
- les actions autorisées ne doivent pas mettre en péril l'écosystème naturel de la zone ;
- toutes les activités de gestion soutiennent la réalisation des buts et objectifs du présent plan de gestion ;
- les activités autorisées sont conformes au présent plan de gestion ;
- le permis, ou une copie certifiée conforme, doit être conservé durant toute la visite dans la zone ;
- les permis seront délivrés pour une période déterminée ;
- un ou plusieurs rapports doivent être soumis à l'autorité ou aux autorités compétentes ayant délivré le permis ;
- les autorités compétentes doivent être informées de toute activité ou mesure qui ne serait pas autorisée par le permis.


7 (ii) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur et au-dessus de celle-ci


Les véhicules terrestres sont interdits dans la zone.
Les déplacements dans la zone devront se faire à pied.
Les pilotes, les équipages des hélicoptères et des bateaux ou d'autres personnes à bord des hélicoptères ou des bateaux ne sont pas autorisés à s'éloigner à pied de la proximité immédiate des sites prévus pour l'atterrissage ou l'accostage, sauf autorisation expresse stipulée dans le permis.
Le trafic pédestre doit être limité au minimum nécessaire pour atteindre les objectifs de toute activité autorisée, et tout doit être raisonnablement mis en œuvre pour minimiser les effets d'éventuels piétinements. En d'autres termes, tous les déplacements doivent se faire avec précaution, afin de réduire au minimum les perturbations du sol et des surfaces revêtues de végétation, en marchant, si possible, sur un terrain rocheux.
Le survol de colonies d'oiseaux dans la zone par des systèmes d'aéronef télépiloté (RPAS) n'est pas autorisé, sauf à des fins scientifiques ou opérationnelles, et en vertu d'un permis émis par une autorité nationale compétente.


7 (iii) Activités pouvant être menées dans la zone


Des travaux de recherche scientifique indispensables qui ne peuvent être entrepris ailleurs et ne risquent pas de mettre en péril l'écosystème de la zone.
Les activités de gestion essentielles, notamment le suivi.


7 (iv) Installation, modification ou démantèlement de structures


Aucune nouvelle structure ne sera installée dans la zone, ni aucun équipement scientifique, sauf en cas de raison scientifique ou de gestion impérative et uniquement pour une période prédéfinie, ainsi que le précisera un permis. L'installation (y compris le choix du site), l'entretien, la modification ou l'enlèvement des structures ou équipements doivent être menés de façon à limiter autant que possible les perturbations apportées aux valeurs de la zone. Toutes les structures ou les équipements scientifiques installés dans la zone doivent identifier clairement le pays, le nom du responsable de l'équipe de recherche et l'année d'installation. Tous ces objets ne peuvent contenir aucun organisme, propagule (semence, œufs) ou terre non stérile, et doivent être composés de matériaux résistants aux conditions environnementales et présenter un risque de contamination minime pour la zone. Le retrait de structures ou d'équipements spécifiques pour lesquels le permis a expiré devra figurer parmi les critères du permis. Les structures ou installations permanentes sont interdites.


7 (v) Emplacement des camps


Il n'est normalement pas permis de camper dans la zone. S'il est essentiel de camper pour des raisons de sécurité, les tentes devront être montées en s'efforçant de causer le moins de dégâts possible à la végétation, et de perturber le moins possible la faune.


7 (vi) Restrictions sur les matériaux et les organismes pouvant être introduits dans la zone


L'introduction délibérée dans la zone d'animaux, de végétaux ou de micro-organismes vivants est interdite. Pour garantir le maintien des valeurs floristiques et écologiques de la zone, des précautions spéciales devront être prises pour prévenir toute introduction accidentelle de microbes, d'invertébrés ou de plantes provenant d'autres sites antarctiques, y compris des stations, ou d'autres régions. Tout le matériel d'échantillonnage et les balises introduits dans la zone doivent être nettoyés et stérilisés. Dans la mesure du possible, les chaussures et autres équipements utilisés ou introduits dans la zone (y compris les sacs et les sacs à dos) doivent être minutieusement nettoyés avant d'entrer dans la zone. D'autres conseils sont disponibles dans le Manuel des espèces exotiques du CPE (édition 2011) et les listes de contrôle du COMNAP/SCAR pour les responsables logistiques des programmes antarctiques nationaux en vue de réduire les risques de transfert d'espèces exotiques. Compte tenu de la présence de colonies d'oiseaux nicheurs dans la zone, aucun produit provenant ou dérivé d'espèces avicoles - notamment les déchets, les produits contenant des œufs en poudre non pasteurisés - ne doit être introduit dans la zone ou déversé dans la mer au large ou à proximité de la zone.
Aucun herbicide ni pesticide ne devra être introduit dans la zone. Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, susceptibles d'être introduits pour des raisons scientifiques ou de gestion visées dans le permis, sera retiré de la zone au plus tard à la fin de l'activité pour laquelle le permis a été délivré. La libération directement dans l'environnement de radionucléides ou d'isotopes stables par une méteo les rendant irrécupérables doit être évitée. Le carburant ni tout autre matériau chimique ne peut être entreposé dans la zone, à moins que le permis ne l'autorise spécifiquement. Auquel cas, ces matériaux doivent être entreposés et manipulés de façon à limiter les risques d'introduction accidentelle dans l'environnement. Tous les matériaux sont introduits dans la zone pour une période déterminée uniquement ; ils doivent être enlevés lorsque cette période est échue. En cas de déversement susceptible de mettre en péril les valeurs de la zone, leur retrait est encouragé à condition que l'impact de celui-ci ne soit pas susceptible d'être supérieur à celui consistant à laisser les substances in situ. L'autorité compétente doit être informée de tout élément introduit et non retiré qui ne figurait pas dans le permis agréé.


7 (vii) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et la flore


Tout prélèvement de plante ou capture d'animaux, ainsi que toute perturbation nuisible à la faune ou à la flore indigène, sont interdits, sauf en possession d'un permis délivré conformément à l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement. Dans le cas de captures ou de perturbations nuisibles d'animaux, le Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique doit être utilisé comme norme minimale.


7 (viii) Prélèvement ou retrait de matériaux non introduits dans la zone par le titulaire du permis


Le prélèvement ou le retrait de tout élément qui n'a pas été apporté dans la zone par le détenteur du permis ne devra se produire que dans le cadre d'un permis et devra se limiter au strict nécessaire pour répondre aux besoins scientifiques et de gestion.
Les autres matériaux d'origine humaine susceptibles de mettre en péril les valeurs de la zone, et qui n'ont pas été introduits dans la zone par le titulaire d'un permis (ou au moyen d'une autre autorisation), peuvent être retirés de la zone, à moins que l'impact environnemental du retrait soit susceptible d'être plus important que de laisser le matériau sur place ; si tel est le cas, l'autorité compétente doit en être informée et une approbation doit être obtenue.


7 (ix) Elimination des déchets


A titre de norme minimale, tous les déchets devront être éliminés conformément à l'annexe III du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement. Tous les déchets seront en outre retirés de la zone. Les déchets humains liquides peuvent être évacués dans la mer. En revanche, les déchets humains solides ne doivent pas être jetés à la mer et ils seront retirés de la zone. Les déchets humains solides ou liquides ne doivent en aucun cas être jetés à l'intérieur des terres.


7 (x) Mesures éventuellement nécessaires pour assurer la poursuite de la réalisation des buts et objectifs du plan de gestion


Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y faire des travaux de recherche scientifique, de surveillance et d'inspection de site, qui font intervenir le prélèvement d'un petit nombre d'échantillons à des fins d'analyse, pour ériger ou entretenir des panneaux ou pour appliquer des mesures de protection.
Tous les sites de suivi de longue durée doivent être signalés par des bornes ou des panneaux dûment entretenus.
Les activités de nature scientifique seront menées conformément au Code de conduite environnemental du SCAR pour la recherche scientifique terrestre en Antarctique.


7 (xi) Exigences liées aux rapports


Pour chaque visite dans la zone, le titulaire principal d'un permis devra soumettre un rapport à l'autorité nationale compétente, dès que possible et au plus tard six mois après la fin de la visite. Ces rapports doivent contenir, le cas échéant, les informations identifiées dans le formulaire de rapport de visite du Guide pour l'élaboration des plans de gestion des zones spécialement protégées de l'Antarctique. Le cas échéant, l'autorité nationale doit également transmettre une copie du rapport de visite à la Partie qui a proposé le plan de gestion afin de contribuer à la gestion de la zone et à la révision du plan de gestion. Dans la mesure du possible, les Parties doivent déposer des originaux ou des copies des rapports de visite originaux dans un dossier accessible au public afin de conserver des archives d'usage, pour toute révision du plan de gestion et pour l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.


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Figure 1. Map showing the location of Moe Island in relation to the South Orkney Islands and the other protected areas in the region. Inset : the location of the South Orkney Islands in Antarctica.
Figure 1. Carte de l'emplacement de l'île Moe par rapport aux îles Orcades du Sud et aux autres zones protégées dans la région. Encart : emplacement de l'archipel des Orcades du Sud en Antarctique.



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Figure 2. Carte plus détaillée de l'île Moe.



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Figure 3. Image satellite en fausses couleurs de la ZSPA n° 109, île Moe, îles Orcades du Sud, sur laquelle la végétation apparaît en rouge.



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Figure 4. Indice différentiel normalisé de végétation (NDVI), provenant d'images satellites, pour la ZSPA n° 109, île Moe, îles Orcades du Sud. La couverture végétale est indiquée par une échelle de couleur allant du blanc au rouge en passant par l'orange, le rouge représentant les valeurs les plus élevées du NDVI.



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