Articles

Article AUTONOME (Arrêté du 14 juin 2016 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux)

Article AUTONOME (Arrêté du 14 juin 2016 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux)

ANNEXE II
FICHE D'INFORMATION THERAPEUTIQUE
ONDANSETRON EG
(EG LABO LABORATOIRES EUROGENERICS)
Médicament d'exception

Ce médicament est un médicament d'exception car il est particulièrement coûteux et d'indications précises (cf. Article R163-2 du code de la sécurité sociale).
Pour ouvrir droit à remboursement, la prescription doit être effectuée sur une ordonnance de médicament d'exception ( www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/formulaires/S3326.pdf) sur laquelle le prescripteur s'engage à respecter les seules indications mentionnées dans la présente fiche d'information thérapeutique qui peuvent être plus restrictives que celles de l'autorisation de mise sur le marché (AMM).

1. Indications remboursables (*)

Adultes :
Prévention des nausées et vomissements aigus induits par la chimiothérapie moyennement émétisante.
Prévention et traitement des nausées et vomissements retardés induits par la chimiothérapie moyennement à hautement émétisante.
Prévention et traitement des nausées et vomissements aigus et retardés induits par la radiothérapie hautement émétisante.
Prévention et traitement des nausées et vomissements postopératoires (NVPO).
Population pédiatrique :
Prise en charge des nausées et vomissements induits par la chimiothérapie chez l'enfant âgé de 6 mois et plus (≥ 6 mois).
Prévention et traitement des nausées et vomissements postopératoires (NVPO) chez l'enfant de 4 ans et plus (≥ 4 ans).

2. Conditions de prescription et de délivrance (**)

Liste I

3. Modalités d'utilisation (**)

Voir RCP (**)

4. Stratégie thérapeutique (*)

Chimiothérapie cytotoxique.
Les critères d'efficacité utilisés dans les essais ont été le taux de contrôle complet ou partiel des nausées, vomissements ou efforts de vomissements, en séparant l'activité sur les premières 24 heures (nausées et vomissements aigus), et l'activité les jours suivants (nausées et vomissements retardés). Les études ont porté sur une ou plusieurs cures de chimiothérapie hautement émétisante (avec cisplatine) ou moyennement émétisante (les autres agents cytotoxiques), le plus souvent de durée brève, et chez des patients non antérieurement exposés à une chimiothérapie.
Chez l'adulte :
Forme intraveineuse (l'évaluation a été faite uniquement sur les 24 premières heures) :

- au cours des chimiothérapies hautement émétisantes, deux études comparant ondansétron et métoclopramide à forte dose I.V. démontrent la supériorité de l'ondansétron utilisé à 32 mg en une fois ou 8 mg, suivi d'une perfusion de 1 mg/heure pendant 24 heures. Par la suite, d'autres études ont permis d'obtenir des résultats cliniques comparables avec une injection unique d'ondansétron 8 mg. Cependant, la posologie de 32 mg semble donner des résultats supérieurs quand le cisplatine est utilisé à plus de 100 mg/m2.

- pour les chimiothérapies moyennement émétisantes, trois études ont démontré la supériorité au premier jour de 8 mg d'ondansétron par rapport au métoclopramide.

L'efficacité de la forme I.V. a été reconnue dans les nausées et vomissements aigus, aussi bien à titre préventif qu'à titre curatif après la survenue d'un premier vomissement.
Formes orales (l'efficacité a été étudiée sur une durée de 5 jours maximum) :
Une étude a montré l'équivalence, en terme d'efficacité, de 8 mg/8 heures et de 8 mg/12 heures.
Au cours de chimiothérapies moyennement émétisantes, cinq études montrent la supériorité de l'ondansétron comprimé, en relais de la forme IV, sur le métoclopramide ou l'alizapride dans le contrôle des nausées et vomissements retardés (du 2e au 5e jour). Par ailleurs, une dose d'ondansétron 8 mg administrée per os dès le premier jour donne des résultats équivalents à la forme IV. 8 mg ou au métoclopramide et a été significativement plus efficace que le placebo ou l'alizapride I.V.
En l'état actuel, l'intérêt du traitement oral n'a pas été évalué au-delà de 5 jours.
Dans toutes les situations, l'adjonction de corticoïdes (I.V. au 1er jour, oraux ensuite) améliore les résultats de façon significative.
Chez l'enfant à partir de 6 mois :
Il n'y a pas eu d'études comparatives. Plusieurs études ont été réalisées chez l'enfant à partir de 6 mois en prévention et dans le traitement des nausées et vomissements induits par une chimiothérapie cytotoxique moyennement à hautement émétisante. Les résultats observés ont montré une efficacité de l'ondansétron de l'ordre de 60% sur le contrôle complet des nausées et vomissements, défini par l'absence de vomissement et l'absence de recours à un traitement de secours.
Remarques :
Le pouvoir émétisant d'une chimiothérapie est variable ; il est lié à plusieurs paramètres relatifs :

- Au type de chimiothérapie :

Agent : le cisplatine est l'agent le plus émétisant, des nausées et vomissements survenant dans plus de 90 % des cas ;
Dose : les hautes doses de cytotoxique sont plus émétisantes que les doses conventionnelles ;
Mode d'administration : une perfusion continue est moins émétisante que l'injection en bolus.

- Au patient :

Antécédents de nausées et/ou vomissements lors de chimiothérapies antérieures ;
Sexe : les femmes sont plus sensibles ;
Age : les enfants et les adultes de moins de quarante ans sont plus sensibles.

- Au type de cancer : Les patients présentant des localisations digestives (en particulier hépatiques ou péritonéales) ou cérébrales, sont également plus susceptibles d'intolérance digestive.

L'utilisation de l'ondansétron :

- est justifiée au cours des chimiothérapies moyennement ou hautement émétisantes ;
- n'est pas justifiée :
- au cours des chimiothérapies faiblement ou non émétisantes, en première intention ;
- dans les nausées et vomissements survenant avant la chimiothérapie (phénomènes anticipatoires).

Les essais thérapeutiques ont été réalisés au cours de chimiothérapies émétisantes administrées le plus souvent sur un seul jour. Néanmoins, en pratique, l'administration des cytotoxiques émétisants peut s'étaler sur plusieurs jours consécutifs. Les formes per os sont parfois inadaptées dans cette situation ; elles peuvent alors être remplacées avantageusement par la forme intraveineuse. Les nausées et vomissements dits retardés surviennent surtout dans les premières quarante-huit heures qui suivent la fin du traitement chimiothérapique, mais, chez un petit nombre de patients, ils peuvent se poursuivre au-delà de 5 jours. La poursuite de l'administration de la forme orale au-delà de 5 jours peut être utile chez de tels patients.
Radiothérapie cytotoxique
Trois études randomisées ont montré la supériorité de l'ondansétron administré par voie orale à la dose de 8 mg trois fois par jour, par rapport au métoclopramide ou à la prochlorpérazine au cours d'irradiations abdominales étendues, au premier jour, ou par rapport à un placebo au cours des irradiations corporelles totales étalées sur 2 à 4 jours.
En l'état actuel des données, l'ondansétron améliore de façon significative la tolérance digestive immédiate, au cours :

- des irradiations corporelles totales ;
- des irradiations abdominales étendues à fortes doses.

Il n'y a pas de données pertinentes concernant l'efficacité au cours de la radiothérapie conventionnelle.
Remarques :
Le pouvoir émétisant d'une radiothérapie est variable et lié notamment à plusieurs paramètres :

- dose par fraction ;
- champ d'irradiation.

Les irradiations les plus fortement émétisantes sont :

- les irradiations corporelles totales, pratiquées le plus souvent dans le cadre d'un traitement de conditionnement des greffes de moelle osseuse ;
- les irradiations hémicorporelles totales et les irradiations abdominales à forte dose et étendues, pratiquées le plus souvent à titre palliatif.

Le traitement préventif et curatif par l'ondansétron apparaît justifié dans ces indications, à la période aiguë des nausées et vomissements, le premier jour. Il n'y a pas d'intérêt démontré à utiliser l'ondansétron au cours des irradiations conventionnelles à doses fractionnées et potentiellement émétisantes.
Il n'y a pas eu d'étude chez l'enfant.
Post-opératoire
Forme intraveineuse :
Chez l'adulte :
Au cours d'un essai randomisé en double aveugle contre métoclopramide 10 mg IV, l'ondansétron 4 mgIV s'est montré statistiquement plus efficace dans le contrôle des vomissements post-opératoires au cours des 24 premières heures.
Chez l'enfant à partir d'1 mois :
Au cours de 4 études contrôlées versus placebo, randomisées, en double aveugle, réalisées chez des enfants à partir d'un mois, ondansétron s'est montré statistiquement supérieur au placebo en termes de contrôle des vomissements dans les 24 heures après l'intervention chirurgicale.
Forme orodispersible :
Plusieurs études publiées ont confirmé l'efficacité de l'ondansétron orodispersible versus placebo dans la prévention des nausées et vomissements post-opératoires chez l'adulte et l'enfant, et suggèrent un effet semblable à la forme intraveineuse de 4 mg.
Ces études sont cependant de faibles effectifs et la prise d'opiacés en post-opératoire ainsi que le score d'Apfel ou d'Eberhart ne sont pas toujours précisés. Il n'a pas été mis en évidence de différence entre l'ondansétron orodispersible et la voie IV en termes d'efficacité sur la prévention des NVPO, de satisfaction du patient, et de temps de sortie du service. L'ondansétron orodispersible pris en post-opératoire est cependant efficace sur la réduction du nombre d'épisodes de vomissements retardés chez l'adulte et l'enfant, notamment en ambulatoire.
Du fait de la disponibilité de la voie IV au cours d'une intervention, l'ondansétron par voie orale a davantage sa place dans la prévention et le traitement des NVPO en postopératoire tardif, notamment au domicile des patients ayant subi une opération en ambulatoire.
Il convient toutefois de noter qu'on ne dispose pas de données ayant évalué spécifiquement l'effet de ONDANSETRON EG dans le traitement des nausées et vomissements post-opératoires chez l'enfant et l'adulte. En effet, dans les études fournies, l'ondansétron orodispersible était donné en systématique et non en cas de NVPO avérés.

5. SMR/ASMR (*)

La Commission de la transparence a évalué :

- le 15 mai 2013, l'indication nausées et vomissements lors de la chimiothérapie ou la radiothérapie ;
- et le 15 avril 2015 l'extension d'indication prévention et traitement des nausées et vomissements postopératoires (NVPO) chez l'adulte et l'enfant de 4 ans et plus.

Service médical rendu :
Nausées et vomissements lors de la chimiothérapie ou la radiothérapie :
Le service médical rendu par ONDANSETRON EG 8 mg, comprimés pelliculés sous plaquettes thermoformées est important.
Prévention et traitement des nausées et vomissements postopératoires (NVPO) chez l'adulte et l'enfant de 4 ans et plus :
Le service médical rendu par ONDANSETRON EG 8 mg, comprimés pelliculés sous plaquettes thermoformées est important.
Amélioration du service médical rendu :
Nausées et vomissements lors de la chimiothérapie ou la radiothérapie :
Absence d'amélioration du service médical rendu (ASMR V, inexistante) par rapport à ZOPHREN 4 mg et 8 mg, lyophilisat oral.
Prévention et traitement des nausées et vomissements postopératoires (NVPO) chez l'adulte et l'enfant de 4 ans et plus :
Absence d'Amélioration du Service Médical Rendu (ASMR V) par rapport à l'ondansétron intraveineux (notamment ZOPRHEN solution injectable).

6. Prix et remboursement des présentations disponibles

Coût de traitement :

N° CIP
PRÉSENTATION
PPTTC
34009 300 316 5 0
ONDANSETRON EG 8 mg, comprimés orodispersibles (B/2) (laboratoires EG LABO LABORATOIRES EUROGENERICS)
7,78 €
34009 300 316 6 7
ONDANSETRON EG 8 mg, comprimés orodispersibles (B/4) (laboratoires EG LABO LABORATOIRES EUROGENERICS)
16,03 €

Taux de remboursement : 65 %.
Ce taux ne tient pas compte des exonérations liées aux conditions particulières de prise en charge de l'assuré (ALD, invalidité…).

(*) Cf. avis de la CT du 15 mai 2013 et du 15 avril 2015, consultables sur le site de la HAS

(**) Cf RCP : consultable sur le site de l'ANSM