MESURE 5 (2014)
ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE NO 136 (PÉNINSULE CLARK, CÔTE BUDD, TERRE DE WILKES, ANTARCTIQUE DE L'EST) (ENSEMBLE UNE ANNEXE), ADOPTÉE À BRASILIA LE 7 MAI 2014 - PLAN DE GESTION RÉVISÉ
Les représentants,
Rappelant les articles 3, 5 et 6 de l'annexeV du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement qui prévoient la désignation de Zones spécialement protégées de l'Antarctique (« ZSPA ») et l'approbation de plans de gestion de ces Zones ;
Rappelant :
• La Recommandation XIII-8 (1985), qui a désigné la péninsule Clark, côte Budd, Terre de Wilkes, comme site présentant un intérêt scientifique particulier (« SISP ») n° 17 et a mis en Annexe le plan de gestion du site ;
• La Résolution 7 (1995), qui a prorogé la date d'expiration du SISP no 17 ;
• La Mesure 1 (2000), qui a adopté le plan de gestion révisé du SISP no 17 ;
• La Décision 1 (2002), qui a renommé et renuméroté le SISP no l7 en ZSPA no 136 ;
• La Mesure 1 (2006) et la Mesure 7 (2009) par lesquelles ont été adoptés les plans de gestion révisés de la ZSPA no 136 ;
Rappelant que la Résolution 7 (1995) a été désignée comme caduque par la Décision 1 (2011) ;
Rappelant que la Mesure 1 (2000) n'est pas encore entrée en vigueur ;
Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a approuvé un plan de gestion révisé de la ZSPA no 136 ;
Souhaitant remplacer le plan de gestion actuel de la ZSPA n°136 par le plan de gestion révisé,
Recommandent à leurs Gouvernements d'approuver la Mesure suivante, conformément au paragraphe 1 de l'Article 6 de l'Annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement ;
Que :
l. Le plan de gestion révisé de la Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 136 (péninsule Clark, côte Budd, Terre de Wilkes, Antarctique de l'Est), qui figure en annexe à la présente Mesure, soit approuvé ; et
2. Le plan de gestion révisé de la Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 136 qui figure en annexe à la Mesure 7 (2009) abrogé.
ANNEXE
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE NO 136
PÉNINSULE CLARK, CÔTE BUDD, TERRE DE WILKES, ANTARCTIQUE EST
Introduction
La Zone spécialement protégée (ZSPA) no 136 est située sur la péninsule Clark, dans la Terre de Wilkes, à 66°15S-110°36E (voir carte A).
La péninsule Clark a été, à l'origine, désignée comme « site présentant un intérêt scientifique particulier » (SISP) no 17 en vertu de la Recommandation XIII-8 (1985). Un plan de gestion révisé pour le SISP no 17 a été adopté par la Mesure 1 (2000). La Zone a été rebaptisée et renumérotée ZSPA no 136 conformément à la décision 1 (2002). Les plans de gestion ZSPA révisés pour cette Zone ont été adoptés par le biais de la Mesure 1 (2006) puis la mesure 7 (2009).
La ZSPA qu'est la péninsule Clark est désignée essentiellement pour protéger son écosystème terrestre en grande partie vierge. Cet écosystème possède l'une des communautés végétales les plus vastes et les mieux développées de la partie continentale de l'Antarctique en dehors de la péninsule Antarctique, ainsi que de remarquables populations de manchots d'Adélie (Pygoscelis adeliae) et de labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) en phase de reproduction.
La ZSPA no 136 couvre une superficie d'environ 9,4 km2. Elle est située à environ 5 km au nord-ouest de la station Casey. Les travaux de recherche scientifique effectués à l'intérieur de la Zone ont porté sur les communautés végétales, mais ont également inclus des études consacrées aux colonies de manchots. La protection de cette flore et de cette faune à l'intérieur de la Zone permet de faire une comparaison utile avec des communautés végétales similaires et des colonies de manchots plus proches de la station Casey, qui sont soumises à des niveaux de perturbation humaine plus élevés.
1. Description des valeurs à protéger
La ZSPA n° 136 est désignée essentiellement pour protéger l'écosystème terrestre en grande partie vierge qu'est la péninsule de Clark.
Cet écosystème possède l'une des communautés végétales les plus vastes et les mieux développées de la partie continentale de l'Antarctique en dehors de la péninsule antarctique. Ses communautés végétales forment un continuum de variations écologiques le long de gradients environnementaux que sont l'humidité du sol, la chimie du sol et le microclimat.
L'écosystème de la péninsule Clark revêt une valeur écologique et une importance scientifique intrinsèques, en particulier pour les botanistes, les microbiologistes, les spécialistes du sol et les géomorphologistes des formations glaciaires. La surveillance de l'écosystème offre des données de base cruciales pour l'analyse de l'évolution des communautés de bryophytes, microlichens et cryptogames antarctiques. Les communautés aéthéogames sont également surveillées afin d'identifier les fluctuations microclimatiques de courte durée et des changements climatiques de longue durée que connaît la région depuis la période de déglaciation, il y a environ 5 000 à 8 000 ans.
La péninsule Clark présente des populations reproductrices importantes et relativement non perturbées de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) et de labbes antarctiques (Catharacta maccormicki). Les populations importantes de manchots Adélie des pointes Whitney et Blakeney sont étudiées depuis 1959. Ces études permettant d'évaluer et de mesurer les impacts qu'ont les perturbations humaines sur les colonies de manchots installées à proximité de la station Casey. Des océanites de Wilson (Oceanites oceanicus) et des pétrels des neiges (Pagodroma nivea) en phase de reproduction sont implantés dans la plupart des Zones libres de glace.
La péninsule Clark revêt une valeur géologique intrinsèque. Elle offre une séquence temporelle visible de l'émergence de la mer des îles Windmill, depuis la déglaciation et l'évolution holocène de la Zone.
Elle doit être protégée en raison de son importance écologique, de sa grande valeur scientifique et de l'étendue géographique limitée de sa flore. La Zone est vulnérable aux perturbations que peuvent causer les piétinements, les prélèvements d'échantillons, la pollution et l'introduction d'organismes étrangers tout en étant suffisamment éloignée de la station Casey pour éviter les impacts et perturbations immédiats des activités qui y sont menées. C'est en raison des valeurs écologiques et scientifiques mais aussi des valeurs qu'offre la Zone pour une surveillance continue qu'il faut continuer de la protéger.
2. Buts et objectifs
La gestion dans la péninsule Clark vise à :
• prévenir la dégradation des valeurs de la Zone ou les risques substantiels qui la menacent en empêchant une perturbation humaine inutile ;
• conserver l'écosystème naturel en tant que Zone de référence à des fins d'études comparatives et faire une évaluation des effets directs et indirects de la station Casey ;
• empêcher l'introduction involontaire d'espèces non indigènes dans la Zone ; et
• empêcher l'introduction de pathogènes risquant de provoquer des maladies dans les populations d'oiseaux de la Zone.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion ci-après seront réalisées pour protéger les valeurs de la Zone :
• des renseignements sur la Zone (y compris son tracé et un énoncé des restrictions spéciales qui s'appliquent) et une copie de ce plan de gestion seront affichés en évidence à la station abandonnée adjacente de Wilkes, au refuge « Wilkes Hilton », au refuge « Jack's Donga », à la station Casey, et portés à la connaissance des navires qui traversent la région ;
• des panneaux devront être placés aux limites de la Zone afin d'éviter tout accès par inadvertance ;
• les repères, panneaux de signalisation et structures érigés à l'intérieur de la Zone pour des besoins scientifiques ou de gestion devront être fixés solidement et maintenus en bon état puis enlevés lorsqu'ils ne seront plus nécessaires ;
• des visites devront être organisées dans la Zone (dans la mesure du possible, pas moins d'une fois tous les cinq ans) afin d'évaluer si la Zone continue de servir les besoins pour lesquels elle a été désignée et pour assurer l'adéquation des activités de gestion ; et
• le plan de gestion doit être réexaminé au moins une fois tous les cinq ans et mis à jour en conséquence.
4. Durée de désignation
La Zone est désignée pour une durée indéterminée.
5. Cartes
Carte A : Zones spécialement protégées de l'Antarctique, îles Windmill, Antarctique de l'Est.
Carte B : Zone spécialement protégée de l'Antarctique no 136, péninsule Clark, îles Windmill, Antarctique de l'Est - Topographie et distribution des oiseaux.
Carte C : Zone spécialement protégée de l'Antarctique no 136, péninsule Clark, îles Windmill, Antarctique de l'Est - Distribution des principaux types de végétation.
Carte D : Zone spécialement protégée de 1'Antarctique no 136, péninsule Clark, îles Windmill, Antarctique de l'Est - Géologie.
6. Description de la Zone
6 (i) Coordonnées géographiques, bornes et particularités naturelles
Description générale
La péninsule de Clark (66° 15 S-l10° 36 E) est située sur le littoral nord de la baie de Newcomb, à l'extrémité est de la baie Vincennes, sur la côte Budd, Terre de Wilkes (carte A). C'est une Zone d'affleurements rocheux, de champs de glace et de neige permanents. Sa superficie est d'environ 3,5 km de large pour 4,5 km de long.
La ZSPA en elle-même couvre une superficie de 9,4 km2 et comprend toutes les terres de la péninsule Clark au nord de la ligne de démarcation sud reliant le côté est de l'anse de Powell, depuis un point d'origine situé à 66° 15 15 de latitude Sud et à 110° 31' 59” de longitude Est, à travers 66° 15' 29” de latitude Sud, 110° 33' 26” de longitude Est, jusqu'au 66° 15' 21” de latitude Sud, 110° 34' de longitude Est, 66° 15' 24” de latitude Sud, 110° 35' 9” de longitude Est, 66° 15' 37” de latitude Sud, 110° 34' 40” de longitude Est, 66° 15' 43” de latitude Sud et 110° 34' 45” de longitude Est et, de là, jusqu'à un point situé dans l'axe est-sud-est des moraines Løken à 66° 16' 6” de latitude Sud, 110° 37' 11” de longitude Est. A 1'est, la limite du site est constituée par l'extrême limite ouest des moraines Løken, allant vers le nord jusqu'à une pointe à l'est de la pointe Blakeney, à 66° 14' 15” de latitude Sud et à 110° 38' 46” de longitude Est, et enfin de là jusqu'à la côte à 66° 14' 15” de latitude Sud et à 110° 38' 6” de longitude Est, puis revenant le long de la côte jusqu'au point d'origine. Les limites de la ZSPA apparaissent sur les cartes A, B, C et D.
Géologie
La péninsule Clark revêt une valeur géologique intrinsèque. Elle offre une séquence temporelle visible de l'émergence de la mer des îles Windmill depuis la déglaciation et l'évolution holocène de la Zone. Elle comprend des affleurements rocheux bas libres de glace. Ses vallées intermédiaires sont remplies de neige ou de glace permanente ou encore de moraine glaciaire et de débris exfoliés. Elle s'élève à l'est jusqu'aux moraines Løken (l'altitude y est d'environ 130 mètres au-dessus du niveau de la mer).
Les affleurements de roche métapélitique et de gneiss de granite leucocratique y prédominent. La roche métapélitique est en général foliée, migmatisée et à grains de taille fine à moyenne. La minéralogie de la roche métapélitique comprend de la biotite-sillimanite et de la biotite-sillimanite + cordiérite. La sillimanite est à forte structure linéaire dans la foliation et la cordiérite est en général pinnitisée.
Le gneiss de granite est blanc, à grains de taille moyenne et feuilleté. Il se compose de deux intrusions felsiques à intermédiaire qui datent d'avant la déformation des îles Windmill et/ou sont synchrones avec elle. L'intrusion la plus grande, qui occupe la majeure partie du centre de la péninsule Clark est un gneiss œillé de quartz, de K-feldspar, de biotite, de mica blanc et de granite opaque. On observe de petits affleurements de maphique et de métapsammite. Les lits de roche s'orientent de sud-ouest en nord-est. La carte D illustre la géologie de la péninsule Clark.
Les îles Windmill sont situées au large de la ZSPA. Les îles Windmill abritent les affleurements situés le plus à l'est d'un terrain à faciès granulitique de basse pression présentant des caractéristiques de l'ère Mésoprotérozoïque. Cet espace s'étire à l'ouest sur Bunger Hill et les complexes archéens de Terre Princesse Elizabeth, et à l'est vers Dumont d'Urville et la baie du Commonwealth. Les roches du groupe des îles Windmill comprennent une série de métapélites et métasammites migmatiques interstratifiées de séquences maphiques à ultramaphiques et felsiques de silicates calciques rares, de charnockite, de gabbro, de pegmatite, d'aplites et de filons dolérites (supacrustaux des îles Windmill).
Les graviers et les sols semblent être issus de sédiments marins qui se sont déposés durant le Pléistocène. On peut apercevoir des colonies de manchots subfossiles le long de la digue centrale ainsi qu'aux pointes Whitney et Blakeney. A proximité des colonies de manchots abandonnées, les sols sont caillouteux et riches en matière organique dérivée du guano de manchots. De petits lacs, bassins et cours d'eau de fonte s'observent en été. La répartition des lacs de la péninsule Clark est indiquée sur la carte B.
Flore
Les températures relativement douces de la péninsule Clark ont permis le développement d'un couvert végétal complexe, varié et stable. Les roches libres de glace favorisent une vaste couverture de lichens. Dans les zones plus basses, les mousses dominent. Les facteurs responsables de la distribution de la végétation sont l'exposition au vent, la disponibilité en eau et la présence de colonies de manchots abandonnées.
L'ensemble de la région de Windmill présente 4 espèces de bryophytes, 30 espèces de macrolichens, 44 espèces de cyanobactéries et 75 espèces d'algues. Nombre de ces taxons ont été observés dans la péninsule Clark. Au nord-est, des communautés bien développées de lichens Umbilicaria decussata, Pseudephebe minuscula et Usnea sphacelata dominent. A une plus grande distance de la côte, c'est Usnea sphacelata qui domine et forme de vastes tapis au-dessus des roches métamorphiques et des lits de gravier.
Des communautés de bryophytes Bryum pseudotriquetrum, Schistidium antarctici et Ceratodon purpureus prédominent dans les zones abritées humides, où ils forment des étendues compactes allant jusqu'à 300 mm de profondeur. Les lichens Xanthoria mawsonii, Candelariella flava et Buellia frigidida prédominent autour des colonies de manchots Adélie des côtes nord-ouest et ouest. Des Usnea decussata et Usnea sphacelata dominent autour des colonies de manchots abandonnées des régions de la côte sud, tandis que des Usnea decussata, Pseudephebe minuscula, B. soredians et B. frigid dominent au centre de la péninsule Clark, aux côtés de groupes plus modestes de Pleopsidium chlorophanum. La microflore de la péninsule Clark comprend des algues (Botrydiopsis constricta et Chlorella conglomerata étant les deux espèces les plus nombreuses), des bactéries, des levures et des champignons filamenteux. La répartition de la flore de la péninsule Clark est indiquée sur la carte C.
Faune
Les colonies de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) sont situées aux pointes Whitney et Blakeney. En 2012-2013, la pointe Whitney possédait environ 11 000 nids occupés ; la pointe Blakeney en possédait autour de 4 000. Les populations nicheuses de ces deux sites ont augmenté depuis les premières recherches en 1959-1960. La population nicheuse de manchots Adélie de l'île de Shirley (à 3 km au sud-ouest de la station Casey) est pour sa part demeurée stable depuis 1968. Les océanites de Wilson (Oceanites oceanicus), les labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) et les pétrels des neiges (Pagodroma nivea) se reproduisent à l'intérieur de la ZSPA. La microfaune invertébrée terrestre comprend des protozoaires, des nématodes, des acariens, des rotifères et des tardigrades. Les invertébrés restent essentiellement dans les lits de mousse, les étendues de lichen et les sols humides. La répartition de la faune de la péninsule Clark est illustrée sur la carte B.
Climat
La péninsule Clark et les îles Windmill présentent un climat sec et glacial antarctique. Les données météorologiques issues de la station Casey voisine indiquent que la température moyenne de la péninsule Clark oscille entre 0,3 °C et - 14,9 °C. Les températures extrêmes 9,2 °C et - 41 °C ont été enregistrées. Les précipitations neigeuses représentent environ 195 mm en équivalent eau par an. Il y a des bourrasques pendant près de 96 jours par an. Celles-ci soufflent principalement vers l'est et proviennent de la calotte polaire. La neige s'accumule dans le creux des affleurements rocheux ainsi que dans les dépressions du substrat.
Domaines environnementaux et régions de conservation biogéographiques de 1'Antarctique
Selon la classification relative à l'Analyse des domaines environnementaux de 1'Antarctique (Résolution 3 [2008]), la péninsule Clark est située dans l'environnement D Géologique du littoral de l'Antarctique Est. Les îles Frazier se situent dans la région 7 Antarctique Est, conformément à la classification relative aux Régions de conservation biogéographiques de l'Antarctique.
6 (ii) Accès à la Zone
Il est possible de se rendre dans la Zone depuis la station Casey au moyen de véhicules sur neige ou à bord d'une petite embarcation, conformément aux dispositions présentées en section 7 (ii) du présent plan de gestion.
6 (iii) Emplacement de structures à l'intérieur de la Zone et à proximité
Un abri en bois et en toile, en très mauvais état et connu sous le nom de « Wannigan », est situé sur la « Lower Snow Slope » (nom officieux) dans la partie orientale de pointe Whitney. Il a été construit en 1959 par R. L. Penney afin de faciliter les études sur le comportement des manchots Adélie.
La Zone dispose de plusieurs balises d'étude et d'un certain nombre de bornes le long de la limite de démarcation sud du site.
Trois installations avec caméras automatisées sont présentes dans la Zone. Elles permettent de surveiller les variations des paramètres de reproduction des manchots Adélie sur le long terme. Elles s'insèrent dans un réseau de caméras automatisées en cours de développement dans l'Antarctique Est. Elles sont situées à la pointe Whitney (66° 15'5.70” S - 110° 31' 50.10” E et 66°15' 320”S - 110° 32' 2.60” E) et à la pointe Blakeney (66° 14' 32.20”S - 110° 34' 53.20” E).
Diverses structures sont également installées à proximité de la Zone. A son point le plus proche, la ligne de démarcation de la Zone se situe à environ :
• 3,5 km au nord-est de la station Casey (66° 17' S-110° 31'E) ;
• 1,0 km au nord de l'ancienne station Wilkes et 0,2 km au nord du refuge « Wilkes Hilton » (66° 15' 25.6” S-110° 31' 32.2” E) ;
• 1,5 km au sud-ouest du refuge « Jack's Donga » (66° 13.7' S-110° 39.2' E).
6 (iv) Emplacement d'autres Zones protégées à proximité
Les autres Zones protégées dans un périmètre de 50 km sont (carte A) :
• la Zone spécialement protégée de l'Antarctique no 135, péninsule Northeast Bailey (66° 17' S-110° 33' E) : située à 2,5 km au sud-ouest de la péninsule Clark, à travers la baie Newcomb adjacente à la station Casey (Australie) ;
• la Zone spécialement protégée de l'Antarctique no 103, île Ardery (66° 22'de latitude Sud, 110° 27'de longitude Est), et île Odbert (66° 22'de latitude Sud, 110° 33'de longitude Est,) côte Budd située dans la baie Vincennes, à 13 km au sud de l'ancienne station Wilkes ; et
• la Zone spécialement protégée de l'Antarctique no 160, îles Frazier (66° 13'de latitude Sud, 110° 11'de longitude Est), à environ 16 km au nord-ouest de la baie Vincennes.
6 (v) Zones spéciales à l'intérieur de la Zone
Il existe une aire de transit au nord-est d'une ligne allant de nord en ouest de la ligne de démarcation de la ZSPA (ll0° 38' 34” E-66° 14' 47” S) à 110° 36' 54” E, 66° 14' 31” S (carte B). Les véhicules sur neige peuvent traverser l'aire de transit à des fins scientifiques ou pour des activités de gestion aux abords de la glace de mer. Les véhicules doivent se déplacer uniquement sur du sol couvert de glace ou de neige afin d'éviter toute perturbation de la végétation et des vieilles colonies de manchots. L'utilisation de l'aire de transit peut être sujette à des conditions spécifiques de délivrance des permis.
7. Conditions pour obtenir un permis d'accès
7 (i) Conditions générales pour l'obtention d'un permis
L'accès à la Zone est interdit, sauf conformément à un permis délivré par une autorité nationale compétente. Les critères de délivrance des permis d'accès à la Zone sont les suivants :
• il est délivré uniquement pour la conduite d'études scientifiques indispensables qui ne peuvent être menées ailleurs, en particulier l'étude scientifique de l'avifaune et de l'écosystème de la Zone, ou pour des raisons de gestion essentielles qui sont conformes aux objectifs du plan telles que les activités d'inspection ou de révision ;
• les actions autorisées ne doivent pas porter atteinte aux valeurs de la Zone ni à d'autres activités autorisées ;
• les actions autorisées le sont conformément au présent plan de gestion ;
• le permis ou une copie agréée devra être apporté dans la Zone ;
• un rapport de visite devra être remis à l'autorité ayant délivré le permis dès que possible à l'issue de la visite de la ZSPA et au plus tard six mois après la visite ;
• les permis sont délivrés pour une durée déterminée ;
• le détenteur du permis doit informer l'autorité compétente de toute activité menée ou mesure prise qui n'aurait pas été dûment autorisée par le permis ; et
• toutes les données de recensement et données GPS devront être remises à l'autorité qui délivre le permis et aux Parties responsables de l'élaboration du plan de gestion.
7 (ii) Accès à la Zone et déplacements à l'intérieur de celle-ci
La Zone ne doit être accessible que par :
• le refuge « Wilkes Hilton » au sud-ouest ;
• le refuge« Jack's Donga »au nord-est ; ou
• la pente occidentale des moraines Laken dans les alentours à l'est de l'anse Stevenson, suite à la traversée de la station Casey au refuge « Jack's Donga ».
L'accès de Casey à la station abandonnée de Wilkes se fait par une piste de jonc bien signalisée au sud de la limite de démarcation sud de la ZSPA. En approchant la ZSPA depuis Casey, dans la Zone située à l'est et au nord-est de l'anse Noonan, une section de la piste se divise en deux, offrant ainsi deux voies d'accès différentes (carte B). La piste plus au sud devrait être utilisée lorsque l'état de la glace près de cette anse permet un accès sans danger. Lorsqu'un accès sans danger via la piste plus au sud n'est pas possible, la piste plus au nord devrait être empruntée. Etant donné que la piste Casey-Wilkes est très proche de la limite de la ZSPA, les piétons et les véhicules doivent veiller à ne pas s'en écarter vers le nord.
Il est en outre possible d'accéder à la station Wilkes depuis la station Casey à bord d'une petite embarcation. Un site de débarquement désigné pour les petites embarcations se trouve à l'anse Powell à 110° 31' 29” E - 66° 15” 22” S.
L'accès à la mer de glace au moyen de véhicules sur neige est autorisé à l'intérieur de l'aire de transit qui se trouve au nord-est d'une ligne partant de la ligne de démarcation de la ZSPA aux moraines Løken 110° 38'34” de latitude Est et 66° 14'47” de longitude Sud et allant de nord en ouest pour rencontrer le littoral à 110° 36' 54” de latitude Est et 66° 14'31” de longitude Sud. Tous les véhicules doivent se déplacer uniquement sur un sol couvert de neige ou de glace pour éviter de perturber la végétation et les anciennes colonies de manchots.
Les véhicules ne sont pas autorisés dans le reste de la ZSPA (sauf en cas d'urgence). L'accès à la ZSPA doit se faire en tout temps à pied. La circulation piétonne dans la ZSPA doit se maintenir à un minimum absolu nécessaire en accord avec les objectifs de toute activité autorisée. Les visiteurs doivent dans toute la mesure du possible éviter de marcher sur la végétation visible et dans les aires où le sol est humide, afin d'éviter d'endommager les sols, les plantes ou les algues tout en dégradant la qualité de l'eau.
Les hélicoptères ne sont pas autorisés à atterrir dans la ZSPA, sauf en cas d'urgence ou pour des activités de gestion essentielles. Les opérations de survol de la ZSPA doivent être réalisées conformément aux « Lignes directrices pour l'exploitation d'aéronefs à proximité des concentrations d'oiseaux dans l'Antarctique », établies par la Résolution 2 (2004).
7 (iii) Activités pouvant être menées à l'intérieur de la Zone
Les activités suivantes peuvent être menées dans la Zone :
• travaux de recherche scientifique indispensables qui ne peuvent être menés ailleurs, et qui ne porteront pas atteinte à l'avifaune ou à l'écosystème de la Zone ; et
• activités de gestion essentielles, y compris la surveillance.
7 (iv) Installation, modification ou retrait de structures
Les structures et installations à caractère permanent sont interdites dans la Zone. Les structures et installations à caractère temporaire seront mises en place dans la Zone uniquement pour des motivations scientifiques impérieuses ou à des fins de gestion conformément aux dispositions établies par le permis.
Les structures à caractère temporaire mises en place dans la Zone doivent être :
• clairement identifiables par les mentions du pays, nom du principal chercheur, année d'installation et date prévue de l'enlèvement ;
• exemptes d'organisme, de propagule (par exemple, semences, œufs) et de sol non stérile ;
• fabriqués en matériaux capables de supporter les conditions environnementales et poser un risque de contamination minimal à la Zone ; et
• enlevés le plus tôt possible, lorsqu'ils ne sont plus nécessaires ou avant l'expiration de la durée de validité du permis.
7 (v) Emplacement des camps
Il est interdit de camper dans la Zone. Les équipes de travail doivent camper soit au refuge « Wilkes Hilton » soit au refuge « Jack's Donga » (carte A).
7 (vi) Restrictions relatives aux matériaux et organismes pouvant être introduits dans la Zone
Il convient de se conformer aux restrictions suivantes :
• aucun animal vivant, végétal, sol non stérile ni micro-organisme ne peut être introduit délibérément dans la Zone. Il est nécessaire de prendre des précautions pour éviter l'introduction accidentelle d'animaux, de végétaux, de micro-organismes et de terre non stérile ;
• aucun herbicide ne devra être introduit dans la Zone, sauf pour lutter contre l'invasion d'espèces exotiques. De tels produits chimiques ne doivent être utilisés qu'en dernier recours, sous le contrôle des conditions imposées par le permis. Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou isotopes stables, susceptibles d'être introduits aux fins de la recherche scientifique ou de la gestion conformément à un permis, sera retiré de la Zone, au plus tard lorsque les activités prévues au permis auront pris fin ;
• les combustibles ne doivent pas être entreposés dans la Zone sauf pour une utilisation indispensable dans le cadre d'activités dûment autorisées par un permis. Tous les combustibles seront enlevés de la Zone avant ou à la fin de l'activité pour laquelle le permis a été délivré. Les dépôts permanents ou semi-permanents de carburants ne sont pas autorisés ;
• tout matériau introduit dans la Zone devra l'être uniquement pour une période déterminée, et devra être étiqueté de l'identifiant d'un pays si laissé à l'abandon. Tout matériau introduit dans la Zone devra en être retiré au plus tard à l'issue de cette période déterminée. Le matériel doit être conservé et manipulé avec précaution afin de minimiser les impacts potentiels sur l'environnement ;
• aucun produit avicole, notamment les produits alimentaires à longue conservation contenant des œufs en poudre, ne doit être introduit dans la Zone ; et
• aucun dépôt d'aliments ou d'autres produits ne sera laissé dans la Zone au-delà de la période pendant laquelle ils sont nécessaires.
7 (vii) Prélèvement de végétaux, capture d'animaux ou perturbations nuisibles de la faune et la flore
Il est interdit de prélever des végétaux, de capturer des animaux ou d'entreprendre des interventions nuisibles à la faune et à la flore, sauf autorisation dûment mentionnée sur un permis. En cas de collecte ou de perturbation néfaste des animaux, le SCAR Code of Conduct for the Use of Animals for Scientific Purposes in Antarctica (Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique) doit être utilisé à titre de norme minimale.
7 (viii) Collecte ou retrait de matériaux qui n'ont pas été apportés dans la Zone par le titulaire du permis
Des organismes peuvent être prélevés ou enlevés de la Zone uniquement en conformité avec un permis et ils doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou des besoins de gestion.
7 (ix) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, devront être retirés de la Zone.
7 (x) Mesures éventuellement nécessaires pour assurer la poursuite de la réalisation des buts et objectifs du Plan de gestion
Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la Zone et s'y livrer à des activités de surveillance, de gestion de la Zone et d'inspections :
• le prélèvement d'échantillons à des fins d'analyse ou de révision ;
• la construction ou l'entretien de matériel scientifique ou de structures temporaires, et des dispositifs de bornage ; et
• d'autres mesures de protection.
Tout site dédié au suivi de long terme doit être signalé par des bornes ou des panneaux et des coordonnées GPS obtenues pour inclusion dans l'Annuaire des données antarctiques par l'autorité nationale appropriée.
La recherche ornithologique est limitée à des activités étant, dans la mesure du possible, non invasives et ne perturbant pas les oiseaux de mer en phase de reproduction présents dans la Zone. Les activités de recherche perturbatrices et/ou envahissantes ne seront autorisées qu'à condition de n'avoir aucun effet sur les populations, ou seulement un effet temporaire et passager.
Les visiteurs devront prendre des précautions particulières afin d'éviter l'introduction d'espèces non indigènes dans la Zone, y compris le transfert d'espèces depuis d'autres sites antarctiques et notamment d'autres régions de conservation biogéographiques de l'Antarctique. Les introductions microbiennes, animales ou végétales en provenance de sols d'autres sites antarctiques, y compris de stations, suscitent une inquiétude particulière. Afin de minimiser le risque d'introductions, les visiteurs devront veiller à soigneusement nettoyer les chaussures, équipements d'échantillonnage, balises, etc.
7 (xi) Conditions pour les rapports
Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet aux autorités nationales compétentes un rapport décrivant les activités menées.
Ces rapports doivent inclure les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite inclus dans le « Guide pour la préparation des plans de gestion de Zones spécialement protégées en Antarctique ».
Les Parties doivent conserver des archives de ces activités.
Au cours de l'échange annuel d'informations, elles doivent fournir des récapitulatifs des descriptions des activités menées par les personnes soumises à leur juridiction, descriptions qui doivent être suffisamment détaillées pour évaluer l'efficacité du Plan de gestion.
Dans la mesure du possible, les Parties doivent déposer des originaux ou des copies des rapports de visite originaux dans une archive accessible au public pour tenir à jour un enregistrement de l'utilisation, pour les besoins d'un contrôle du Plan de gestion et de l'organisation scientifique de la Zone.
Une copie de ce rapport doit être envoyée à la Partie nationale responsable de l'élaboration du plan de gestion.
Qui plus est, les rapports de visite doivent fournir des informations détaillées sur les données de recensement, l'emplacement éventuel de nouvelles colonies ou de nids non recensés au préalable, un bref résumé des conclusions des travaux de recherche et des exemplaires des photographies prises à l'intérieur de la Zone.
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Vous pouvez consulter l'image dans le fac-similé du
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