En 2000, une section du plateau de glace de Ross a vêlé pour former un iceberg long de 295 km et large de 40 km. Un fragment de cet iceberg, baptisé B15A, est venu se coincer près de l'île de Ross en 2001 avec un autre iceberg (C16). Ces icebergs ont eu un impact majeur sur la répartition de la glace de mer et sur la production primaire et ont empêché l'arrivée des manchots empereurs. Durant plusieurs années à partir de 2001, les icebergs C16 et B15A ont eu un impact sur la reproduction et l'emplacement des colonies de manchots empereurs et Adélie, en les empêchant d'accéder aux aires d'alimentation et en détruisant leur habitat de nidification. En 2005, la colonie de manchots empereurs ne semblait pas se reproduire et sa taille demeurait bien en deçà de celle d'avant 2000 (Kooyman et al., 2007). En 2006, toutefois, la colonie est retournée à l'endroit où elle nichait avant l'arrivée de l'iceberg et 339 oisillons ont vu le jour (G. Kooyman, communication personnelle, novembre 2007 ; tableau 1). Ces dernières années, le nombre d'adultes est revenu à des niveaux similaires à ceux observés durant la période 1996-2000.
Une étude exhaustive de la population de manchots Adélie a été menée au cap Crozier durant les étés australs de 1961-1962 à 1981-1982, et 2 000 à 5 000 oisillons ont été bagués chaque année. Il y a au cap Crozier deux colonies de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae), connues sous le nom de colonies de l'est et de l'ouest. Elles sont séparées d'environ 1 km par une crête de 45 m de haut et un champ de glace en pente au travers duquel les oiseaux ne voyagent pas. Un littoral long de 1,6 km avec trois plages séparées par des affleurements rocheux donne aux manchots un accès à la colonie de l'ouest. En revanche, la colonie de l'est dispose d'une plage rocheuse large de 50 m et de 550 m de falaises de mer. La population des deux colonies a substantiellement augmenté au cours des cinquante dernières années, passant de 65 000 couples reproducteurs en 1958 à 102 500 en 1966 et à 177 083 en 1987. Ces chiffres sont tombés à 136 249 en 1989 et à 106 184 en 1994. En 2000, le nombre de couples reproducteurs était estimé à 118 772 (basé sur une projection des recensements de sous-colonies déterminées) (Ainley et al., 2004). La population moyenne des colonies de l'est et de l'ouest du cap Crozier combinées a été évalué sur une période de vingt-huit ans à 153 632, avec, en 2012, 270 340 couples reproducteurs, faisant de cette colonie l'une des colonies de manchots Adélie les plus grandes d'Antarctique (Lyver et al., en cours d'impression). La présence des icebergs Bl5A et Cl6 de 2001 à 2005 dans l'aire d'alimentation a eu un impact significatif sur la colonie de manchots Adélie au cap Crozier (Arrigo et al., 2002 ; Ballard et al., 2010 ; Dugger et al., 2010).
Environ 1 000 couples de labbes antarctiques (Stercorarius maccormicki) se reproduisent sur la terre libre de glace qui entoure la colonie de manchots Adélie. Une étude démographique de cette colonie a débuté en 1961-1962 et était toujours en cours en 1996-1997. Des manchots à jugulaire (Pygoscelis antarctica), des océanites de Wilson (Oceanites oceanicus), des pétrels des neiges (Pagadroma nivea), des pétrels antarctiques (Thalassoica antarctica), des fulmars boréaux (Fulmaris glacialoides), des pétrels géants (Macronectes giganteus), des goélands dominicains (Larus dominicanus) et des labbes antarctiques venus de sites de reproduction se trouvant plus au nord ont été observés au cap Crozier.
Mammifères reproducteurs
Des phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) se reproduisent dans la zone, environ 20 jeunes ayant été recensés ces dernières années. Des léopards des mers (Leptonyx hydrurga) fréquentent la zone, environ 12 d'entre eux étant considérés comme des visiteurs réguliers tandis qu'on aperçoit couramment des phoques crabiers (Lobodon carcinophagus) en mer et sur de la glace flottante dans les environs. Au nombre des autres mammifères fréquemment observés dans la zone figurent les épaulards (Orcinus orca), dont plusieurs types différents ont été reconnus. Des observations régulières d'épaulards ont été menées au cap Crozier entre 2002 et 2009 (Ainley et al., 2009), et on a constaté que le nombre d'épaulards de l'écotype C (également connus sous le nom d'« épaulards de la mer de Ross ») semble avoir diminué au cap Crozier en même temps que s'est intensifiée la pêche commerciale dans la mer de Ross, principalement de légines antarctiques (Dissostichus mawsoni). L'« épaulard de la mer de Ross » se nourrissant principalement de poissons, notamment de légines antarctiques, les auteurs avancent la possibilité que les changements des habitudes alimentaires des épaulards de cette région puissent être liés à la diminution de la disponibilité de proies à cause de la pêche.
Biologie terrestre ; habitats aquatiques et non aquatiques
On peut trouver des algues partout dans la zone sur de larges parcelles de neige ainsi que sur les sols et les roches, souvent en dessous de la couche superficielle du sol. De grandes aires d'algues de neige vertes, qui couvrent plus de 4 ha, sont visibles dans le nord de la zone dans des champs de neige situés en périphérie de la colonie de manchots Adélie et des aires de nidification des labbes (Broady 1989). Des parcelles particulièrement grandes ont été signalées dans la vallée enneigée qui se situe entre deux collines côtières à l'extrémité nord de la colonie de manchots Adélie, avec de la neige teintée de vert sur au moins un hectare. Toutefois, l'étendue des algues de neige n'est pas toujours évidente, la couleur verte n'étant visible que si la croûte de glace blanche à la surface s'est brisée. Les échantillons d'algues de neige sont dominés par une espèce de Chlamydomonas et associés à des filaments et diatomées occasionnels du type Ulothrix. Pour qu'elles poussent, il leur faut de l'eau de fonte qui percole durant l'été ainsi que des nutriments issus des colonies d'oiseaux.
Prasiola crispa pousse dans des courants d'eau lents à proximité des colonies de manchots et on trouve des croissances torsadées de P. calophylla là où l'eau percole sur les pierres des tabliers d'éboulis. On retrouve dans toute la zone de nombreuses petites étendues d'eau dont la taille varie de 1 m de diamètre à 150 m dans le cas d'un lac situé immédiatement au sud du Knoll. Les quatre étendues d'eau situées dans les colonies de manchots contiennent d'abondantes populations de phytoplanctons Chlamydomonas cf. Snowia, tandis que les autres étendues d'eau abritent des croissances de tapis benthiques rouge foncé à bleu-vert foncé, principalement des oscillatoriacées. On trouve quelques algues épilithiques (dominées par Gloeocapsa, Nostoc et Scytonema) sous la forme de croûtes noirâtres qui couvrent la surface des rochers là où l'eau de fonte s'infiltre.
Les mousses sont éparses et dispersées, la plupart se présentant sous la forme d'un ou de quelques coussins isolés dont le diamètre ne dépasse pas 10 cm. Des croissances plus abondantes peuvent être observées jusqu'à un demi-kilomètre au nord-est de la cabane du côté nord et nord-ouest face aux pentes ainsi que sur les pentes situées juste au-dessus des falaises côtières à environ 1 km au sud des colonies de manchots. Les espèces de mousses qui poussent au cap Crozier n'ont pas encore été identifiées.
Des lichens orange incrustants sont présents dans des cavités peu profondes, sur des affleurements rocheux et des pierres tandis que des bryophytes incrustants se trouvent sur les pentes situées au-dessus des colonies de manchots. Adjacents à l'igloo de pierre de Wilson, on trouve également le lichen fruticuleux Usnea et le lichen foliacé Umbilicaria, tous deux d'une couleur plus terne mais à la structure plus complexe. On trouve des croûtes algaires vertes partout dans la zone. Une étude menée en 2010 près de la colonie Adélie a permis de recenser 14 espèces de lichens, dont deux (Caloplaca erecta et C. sorpelta) n'avaient jamais été rencontrées en Antarctique et dont une (Lecania nylanderiana) n'avait jamais été rencontrée en Terre Victoria (Smylka et al., 2011). Caloplaca soropelta n'avait jamais été rencontrée dans l'hémisphère sud et est considérée comme une espèce arctique. Les 11 autres espèces, déjà connues en Antarctique, sont Buellia darbishirei, B. pallida, Caloplaca citrina, C. saxicola, C. schofieldii, Lecanora expectans, L. mons-nivis, Lecidella siplei, Physcia dubia, Rhizoplaca melanophthalma et Rinodina sp.
Activités humaines et impact
Le cap Crozier est relativement isolé et difficile d'accès et le nombre de visiteurs par an est généralement faible, 30 permis d'accès uniquement ayant été délivrés par la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis d'Amérique sur la période 2009-2014. On y accède généralement par hélicoptère et le site d'atterrissage désigné près de la cabane du cap Crozier requiert une approche prudente afin de ne pas survoler accidentellement la colonie de manchots Adélie (carte 2). Les pilotes sont préalablement informés afin d'éviter les colonies lorsqu'ils volent à basse altitude.
Certains objets, tels que des clous, des vis et des charnières, sont encore présents sur le site de la cabane « Jamesway », qui a désormais été enlevée (carte 2). Des traces de véhicule datant apparemment du début des années 1970 sont encore visibles sur les sols le long de la terrasse située en contrebas des cônes Kyle, Topping et Gamble (Ainley, communication personnelle 2014).
6(ii) Accès à la zone
La zone est accessible par la terre, la glace de mer, la mer ou les airs. Aucun itinéraire particulier n'est prévu pour accéder au site. Des restrictions de survol et d'atterrissage d'aéronef sont d'application dans la zone et les conditions spécifiques s'y rapportant sont définies dans la section 7(ii) ci-dessous.
6(iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone
La cabane du cap Crozier (Etats-Unis d'Amérique) (169° 11' 13” E, 77° 27'41” S) est située du côté nord-ouest d'un pic peu élevé à environ 675 m au nord-ouest de la colline de la Poste (cartes 1 et 2). Une antenne de communications radio est installée au-dessus de la cabane de manière saisonnière (carte 2). Une cache d'observation installée durant la période 1960-1980 a été repérée au pied du versant nord de la colline de la Poste, mais n'existe plus. Une vieille cabane « Jamesway » a été construite sur une petite terrasse à environ 1 km au nord-est de la cabane actuelle (carte 2). Elle a cependant brûlé et tous les débris de la cabane, à l'exception de petits objets tels que des clous, etc., ont depuis été enlevés.
Le panneau de messages historique de Discovery, désigné comme SMH n° 69 par la Mesure 4 (1995), a été érigé le 22 janvier 1902 et se trouve dans la colonie de l'ouest sur la côte nord-est de la zone (169° 16' 37,5” E, 77° 27' 16,7” S). Il a été utilisé par l'expédition nationale antarctique britannique 1901-1904 pour fournir des informations aux navires de secours de l'expédition. Une cabane en pierre historique, connue sous le nom d'igloo de pierre de Wilson (SMH n° 21) (169° 17' 56” E, 77° 31' 51” S), se trouve sur Igloo Spur (carte 1).
6(iv) Emplacement des autres zones protégées à proximité directe de la zone
Les zones protégées les plus proches du cap Crozier se trouvent sur l'île de Ross. Ce sont : la baie Lewis (ZSPA n° 156), le site de l'accident d'avion DC-10 de 1979, est la plus proche et se trouve à 45 km à l'ouest ; la crête Tramway (ZSPA n° 130), près du sommet du mont Erebus, se trouve à 55 km à l'ouest ; la cabane Discovery, sur la péninsule de pointe Hut (ZSPA n° 158 et SMH n° 18) ; les hauteurs Arrival (ZSPA n° l22) se trouvent à 70 km au sud-ouest et sont adjacentes à la station McMurdo ; le cap Royds (ZSPA n° 121) ; la baie Backdoor (ZSPA n° 157 et SMH n° 15) ; et le cap Evans (ZSPA n° 155) se trouvent à 75 km à l'ouest ; et la vallée New College (ZSPA n° 116) se trouve à 75 km au nord-ouest au cap Bird.
6(v) Zones spéciales à l'intérieur de la zone
Il n'y a pas de zone désignée dans la zone.
7. Critères de délivrance des permis
7(i) Conditions générales de délivrance de permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par une autorité nationale compétente. Les critères de délivrance de permis d'accès à la zone sont les suivants :
- le permis est délivré pour mener des études scientifiques, en particulier sur l'avifaune et les écosystèmes terrestre et marin de la zone, ou pour des raisons scientifiques, pédagogiques ou de sensibilisation impérieuses qui ne peuvent être satisfaites ailleurs, ou pour des raisons essentielles à la gestion de la zone ;
- les actions autorisées le sont conformément au présent plan de gestion ;
- les activités autorisées veilleront à ne pas porter atteinte à la protection continue des valeurs environnementales, scientifiques et historiques de la zone par le biais du processus d'évaluation d'impact sur l'environnement ;
- les distances d'approche de la faune doivent être respectées, sauf pour des raisons scientifiques spécifiées dans les permis correspondants ;
- les visiteurs ne peuvent pas entrer dans l'igloo de pierre de Wilson (SMH n° 21) et ne peuvent perturber en aucune façon cette structure ou le panneau de messages Discovery (SMH n° 69) sauf autorisation expresse prévue par le permis ;
- le permis est délivré pour une durée déterminée ;
- le permis ou une copie sera emporté à l'intérieur de la zone.
7(ii) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de celle-ci
L'accès à la zone se fait par hélicoptère, navire ou à pied. Les véhicules sont interdits sur la terre à l'intérieur de la zone.
Accès piéton à la zone et déplacements à l'intérieur de celle-ci
Les déplacements sur terre à l'intérieur de la zone doivent se faire à pied. Toute personne à bord des aéronefs, navires ou véhicules n'est pas autorisée à se déplacer à pied dans les alentours immédiats du site de débarquement sauf autorisation expresse prévue par le permis. Les piétons doivent conserver une distance d'approche minimale de 5 m de la faune, à moins qu'il soit nécessaire de s'en approcher plus près pour des raisons autorisées par le permis.
Les visiteurs doivent se déplacer avec précaution afin d'éviter au maximum de perturber la flore, la faune, les sols et les étendues d'eau. Dans la mesure du possible, les piétons doivent marcher sur des terrains rocheux ou enneigés, mais doivent veiller à ne pas endommager les lichens. Sur le terrain rocheux situé à proximité de l'igloo de pierre de Wilson (SMH n° 21) (169° 17' 56” E, 77° 31' 51” S) sur l'Igloo Spur (carte 1), il faut particulièrement veiller à ne pas endommager les lichens fragiles qui sont présents sur les roches. L'igloo de pierre de Wilson est lui-même fragile et les visiteurs ne peuvent perturber en aucune façon cette structure sauf sur autorisation expresse prévue par le permis.
Les piétons doivent se déplacer aux alentours des colonies de manchots et ne doivent pas pénétrer dans les sous-groupes de manchots nicheurs, sauf à des fins de recherche ou de gestion. Lors des déplacements à l'intérieur des territoires des labbes, il faudra veiller à ne pas piétiner leurs nids. Les déplacements à pied doivent être maintenus au minimum compatibles avec les objectifs de toute activité autorisée et tous les efforts raisonnables doivent être entrepris pour limiter les nuisances.
Accès aérien et survol
Les aéronefs peuvent se déplacer et atterrir à l'intérieur de la zone à condition qu'ils respectent rigoureusement les conditions suivantes :
- les atterrissages d'aéronefs à l'intérieur de la zone sont interdits à moins qu'un permis les autorise à des fins inscrites dans le plan de gestion ;
- les survols en dessous de 2 000 pieds (environ 610 m) au-dessus du niveau du sol sont interdits, à moins qu'un permis les autorise à des fins inscrites dans le plan de gestion ;
- les pilotes doivent s'assurer que l'aéronef maintient une distance horizontale d'au moins 2 000 pieds (environ 610 m) avec les extrémités des colonies de manchots (cartes 1 et 2) lorsqu'ils accèdent aux sites d'atterrissages désignés ou lorsqu'ils se déplacent dans la zone ;
- tout atterrissage d'aéronef sur la glace de mer à moins de 1/2 mille marin (environ 930 m) de la colonie d'empereurs est interdit. Les pilotes doivent avoir conscience que la colonie d'empereurs se déplace d'année en année et durant la saison de reproduction et peut donc se retrouver à plusieurs kilomètres de la position indicative montrée sur la carte 1, et que la colonie peut aussi être composée de petits groupes à l'intérieur de la zone ;
- le site principal désigné pour l'atterrissage d'hélicoptères est situé au 169° 11,19' E, 77° 27,64' S (altitude de 240 m) (carte 2). Ce site d'atterrissage se trouve plus bas et à 150 m au nord-est de la cabane de terrain du cap Crozier (Etats-Unis d'Amérique) et à l'extérieur de la zone à environ 430 m à l'ouest de la limite occidentale de la ZSPA (carte 2). Le site est délimité par un cercle de roches peintes en orange vif. Un site d'atterrissage secondaire peut être utilisé si nécessaire et se trouve au 169° 11,28' E, 77° 27,72' S. Le site d'atterrissage se trouve à 150 m au-dessus de la cabane et à environ 450 m à l'ouest de la limite de la zone ;
- une troisième aire d'atterrissage désignée se trouve au-dessus et à 350 m au nord-ouest de l'igloo de pierre de Wilson (carte 1) dans une zone au terrain relativement plat ;
- pour minimiser les risques de survol accidentel de colonies d'oiseaux, les pilotes d'hélicoptère qui accèdent à la zone pour la première fois devront être accompagnés d'un autre pilote qui a déjà volé dans la zone ;
- l'utilisation de grenades fumigènes est interdite à moins que cela ne soit absolument nécessaire pour des raisons de sécurité et toutes les grenades doivent être récupérées.
Accès par navire et petite embarcation
Des restrictions sur les activités des navires et/ou des petites embarcations sont d'application du 1er avril au 1er janvier inclus, et les navires et petites embarcations doivent respecter les conditions suivantes lorsqu'ils sont en activité :
- les navires et/ou petites embarcations sont interdits dans la zone et ne peuvent pas entrer par la glace de mer dans la zone, à moins qu'un permis ne l'autorise à des fins inscrites au présent plan de gestion ;
- aucune restriction n'est d'application quant à l'accès à la zone par petites embarcations, mais les débarquements ne doivent pas se faire là où les manchots accèdent à la mer, sauf à des fins nécessaires autorisées par le permis.
7(iii) Activités pouvant être menées dans la zone
Les activités qui peuvent être menées à l'intérieur de la zone sont les suivantes :
- les travaux de recherche scientifique qui ne perturberont pas les valeurs de la zone ;
- les activités pédagogiques ou de sensibilisation qui ne peuvent être menées ailleurs et qui ne perturbent pas les valeurs de la zone. Les objectifs pédagogiques et de sensibilisations n'incluent pas le tourisme ;
- les activités dont le but est de récolter des informations sur les ressources historiques à l'intérieur de la zone, de les préserver ou de les protéger ;
- les activités de gestion essentielles de suivi et d'inspection dans la zone.
7(iv) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne doit être érigée dans la zone sauf si un permis l'autorise et, à l'exception des bornes et panneaux permanents, toute structure ou installation permanente est interdite.
Toutes les balises, les structures ou les matériels scientifiques installés dans la zone doivent être autorisés par un permis et clairement identifiés, indiquant le pays, le nom du principal chercheur, l'année d'installation et la date d'enlèvement prévue. Ces objets ne doivent pas contenir d'organisme, de propagule (par ex., semences, œufs) ou de terre non stérilisée et doivent être formés de matériaux résistants aux conditions environnementales et présentant un risque minimal de contamination ou de dommage pour les valeurs de la zone.
L'installation (et la sélection du site), l'entretien, la modification ou l'enlèvement des structures et équipements ne doivent pas perturber les valeurs de la zone et doivent idéalement se faire en dehors de la saison de reproduction des manchots Adélie et des labbes (du 1er octobre au 31 mars).
L'enlèvement de matériel spécifique pour lequel le permis est arrivé à expiration sera à la charge de l'autorité qui a délivré le permis original et devra figurer dans les critères du permis.
7(v) Emplacement de camps de base
Tout campement à l'extérieur de la zone doit se situer dans un rayon de 100 m de la cabane de terrain (169° 11'14” E, 77° 27'39” S). Si des buts essentiels spécifiés dans le permis l'exigent, le campement est autorisé à l'intérieur de la zone pour faciliter l'accès à des sites inaccessibles à partir de la cabane. Ces camps devront de préférence se trouver sur des sites qui ont déjà été utilisés, qui ne présentent pas de végétation et qui ne sont pas occupés par des oiseaux en phase de reproduction et devront être installés, si possible, sur de la neige ou sur un terrain couvert de glace. Les chercheurs devront consulter l'autorité nationale compétente pour obtenir des informations actualisées sur les sites de campement conseillés.
7(vi) Restrictions sur les matériaux et organismes pouvant être introduits dans la zone
Outre les dispositions du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, les restrictions sur les matériaux et organismes pouvant être introduits dans la zone sont les suivantes :
- il est interdit d'introduire délibérément tout animal, forme végétale, micro-organisme ou terre non stérilisée dans la zone. Des mesures de précaution doivent être prises pour éviter l'introduction accidentelle de tout animal, forme végétale, micro-organisme et terre non stérilisée provenant de régions biologiques distinctes (comprises à l'intérieur ou à l'extérieur de la zone du Traité sur l'Antarctique) ;
- les visiteurs veilleront à ce que le matériel et les repères d'échantillonnage introduits dans la région soient propres. Dans la mesure du possible, les chaussures et autres équipements utilisés ou introduits dans la zone (y compris les sacs à dos, les housses et autres) doivent être minutieusement nettoyés avant d'entrer dans la zone. Les visiteurs doivent également consulter les recommandations reprises dans le Manuel sur les espèces non indigènes du Comité pour la protection de l'environnement (CPE, 2011) et dans le Code de conduite environnementale du Comité scientifique pour la recherche en Antarctique (SCAR, 2009) et s'y conformer le cas échéant ;
- toute volaille amenée dans la zone (et/ou à la cabane et au campement proches) et non consommée, y compris les parties, produits ou déchets de volaille, doit être enlevée de la zone (et/ou de la cabane et du campement proches) ou éliminée par incinération ou par tout autre moyen équivalent qui élimine les risques pour la faune et la flore indigènes ;
- aucun herbicide ou pesticide ne sera introduit dans la zone ;
- tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, susceptible d'être introduit à des fins scientifiques ou de gestion conformes au permis, sera retiré de la zone avant ou à la fin des activités pour lesquelles le permis a été délivré ;
- les combustibles, produits chimiques et autres matériaux ne doivent pas être stockés dans la zone, à moins qu'un permis ne le prévoie spécifiquement, et doivent être stockés et gérés d'une façon qui limite les risques d'introduction accidentelle dans l'environnement ;
- tous les matériaux ne peuvent être introduits dans la zone que pour une période déterminée et doivent être enlevés de la zone avant ou à la fin de ladite période, et être stockés et gérés d'une façon qui limite les risques d'introduction dans 1'environnement ;
- en cas de déversement susceptible de porter atteinte aux valeurs de la zone, les matériaux seront enlevés à moins que l'impact de leur enlèvement ne risque d'être plus grand que si les matériaux étaient laissés sur place.
7(vii) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore
Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore sont interdits, sauf sur délivrance d'un permis conforme à 1'article 3 de l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement. Dans les cas de capture d'animaux ou de perturbations nuisibles, les prescriptions du Code de conduite du Comité scientifique pour la recherche en Antarctique (SCAR) pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques constituent la norme minimale à respecter.
7(viii) Ramassage ou enlèvement de matériel qui n'a pas été introduit dans la zone par le détenteur du permis
Des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés de la zone uniquement avec un permis et ils doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou des besoins de gestion. Cela inclut des échantillons biologiques et de roches et des objets historiques.
Les débris d'origine humaine, qui risquent de porter atteinte aux valeurs de la zone et qui n'ont pas été introduits dans la zone par le détenteur du permis ou pour lesquels aucune autre autorisation n'a été donnée, peuvent être enlevés de n'importe quelle partie de la zone à moins que l'impact de leur enlèvement ne risque d'être plus grand que si les matériaux étaient laissés sur place. Si tel est le cas, les autorités compétentes devront en être notifiées.
A moins que le permis ne les autorise spécifiquement à le faire, il est interdit aux visiteurs de nuire à l'igloo de pierre de Wilson ou d'essayer de le rénover, ou de manipuler, prendre ou endommager des objets. Si de récents changements, dommages ou de nouveaux objets sont découverts, l'autorité nationale compétente doit en être notifiée. La réinstallation ou l'enlèvement d'objets à des fins de préservation, de protection ou de rétablissement de l'exactitude historique est autorisée sur délivrance d'un permis.
7(ix) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, seront enlevés de la zone.
7(x) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts et objectifs du plan de gestion continuent d'être atteints
Des permis d'accès à la zone peuvent être délivrés pour :
1) Mener des activités de suivi et d'inspection de la zone, qui peuvent inclure le prélèvement d'un petit nombre d'échantillons ou de données à des fins d'analyses ou d'audit ;
2) Installer ou entretenir des panneaux indicateurs, des bornes, des structures ou tout dispositif scientifique ou logistique essentiel ;
3) Prendre des mesures de protection ;
4) Mener des activités de recherche ou de gestion qui n'interfèrent pas avec les activités de recherche ou de gestion à long terme et qui ne fassent pas double emploi. Les personnes prévoyant de nouveaux projets à l'intérieur de la zone doivent consulter les programmes en place à l'intérieur de la zone, tels que ceux des EtatsUnis ou de la Nouvelle-Zélande, avant de débuter leurs travaux.
7(xi) Rapports de visites
Le titulaire principal du permis délivré sera tenu de soumettre à l'autorité nationale compétente un rapport pour chaque visite de la zone dans les plus brefs délais et, au plus tard, dans les six mois suivant la fin de la visite.
Ces rapports doivent contenir, le cas échéant, les catégories d'informations mentionnées dans le formulaire de rapport de visite repris dans le Guide pour l'élaboration des plans de gestion des zones spécialement protégées de l'Antarctique. Le cas échéant, l'autorité nationale doit envoyer une copie du rapport de visite aux Parties qui ont proposé le plan de gestion pour qu'elles puissent l'utiliser à des fins de bonne gestion de la zone ou d'examen du plan de gestion.
Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive publique afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée pour réexaminer le plan de gestion et pour organiser l'utilisation scientifique du site.
L'autorité compétente devra être notifiée de toutes les activités entreprises et de toutes les mesures prises ainsi que de tous les matériaux utilisés et non enlevés qui n'étaient pas inclus dans le permis délivré.
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Vous pouvez consulter l'image dans le fac-similé du
JOnº 0247 du 24/10/2015, texte nº 4
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