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Article AUTONOME (Décret n° 2015-1332 du 22 octobre 2015 portant publication de la mesure 1 (2014), zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 113 (île Litchfield, Port Arthur, archipel Palmer) (ensemble une annexe), adoptée à Brasilia le 7 mai 2014 - plan de gestion révisé (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2015-1332 du 22 octobre 2015 portant publication de la mesure 1 (2014), zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 113 (île Litchfield, Port Arthur, archipel Palmer) (ensemble une annexe), adoptée à Brasilia le 7 mai 2014 - plan de gestion révisé (1))


ANNEXE
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE (ZSPA) NO 113
ÎLE LITCHFIELD, PORT ARTHUR, ÎLE ANVERS, ARCHIPEL PALMER
Introduction


L'île Litchfield se situe dans la région de Port Arthur, île Southwest Anvers, au 64° 46' S, 64° 06' O. Elle a une superficie approximative de 0,34 km2. Les motifs de sa désignation sont que, avec son littoral, l'île Litchfield abrite une faune et une flore terrestres et marines très importantes, qu'elle représente un site de reproduction unique parmi les îles avoisinantes pour six espèces d'oiseaux indigènes et qu'elle constitue un exemple remarquable de l'écosystème naturel de la péninsule antarctique. En outre, l'île Litchfield présente d'abondantes aires de végétation et offre la topographie la plus variée et la plus grande diversité d'habitats terrestres des îles de Port Arthur.
A l'origine, la zone avait été désignée zone spécialement protégée (ZSP) n° 17 par la recommandation VIII-1 (1975) sur proposition des Etats-Unis d'Amérique. Le site a été rebaptisé et renuméroté par la décision 1 (2002) en zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) n° 113. Le plan de gestion original a été adopté par la mesure 2 (2004) et révisé par la mesure 4 (2009).
La zone se situe dans l'Environnement E - Péninsule antarctique, île Alexandre et autres îles, tiré des Analyses des domaines environnementaux pour l'Antarctique et dans la Région 3 - Nord-Ouest de la Péninsule antarctique, tirée des Régions de conservation biogéographiques de l'Antarctique. L'île Litchfield se situe au sein de la zone gérée spéciale de l'Antarctique (ZGSA) n° 7, 11e Southwest Anvers et bassin Palmer (carte 1).


1. Description des valeurs à protéger


Si l'île Litchfield, Port Arthur, (latitude 64° 46' S, longitude 64° 06' O, 0,34 km2) a été désignée à l'origine, c'est parce que « l'île Litchfield abrite une faune et une flore terrestre et marine très importantes, qu'elle représente un site de reproduction unique parmi les îles avoisinantes pour six espèces d'oiseaux indigènes et qu'elle constitue un exemple remarquable de l'écosystème naturel de la péninsule antarctique ».
Le présent plan de gestion réaffirme les raisons initiales de la désignation liée à la présence de communautés aviaires. En effet, l'île abrite un large éventail d'espèces aviaires très variées qui est représentatif de la région centre-ouest de la péninsule antarctique. Le nombre d'espèces aviaires observées en phase de reproduction sur l'île Litchfield s'élève actuellement à six depuis la récente extinction au niveau local des manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) sur l'île. La baisse de population est attribuée à l'impact négatif de la forte accumulation de neige et de la diminution de l'étendue de glace de mer sur la disponibilité d'aliments et la survie des jeunes (McClintock et al. 2008). Les espèces continuant à se reproduire sur l'île Litchfield sont le pétrel géant (Macronectes giganteus), l'océanite de Wilson (Oceanites oceanicus), le goéland dominicain (Larus dominicanus), le labbe antarctique (Catharacta maccormicki), le labbe brun (Catharacta loennbergi) et la sterne antarctique (Sterna vittata). Le fait que ces colonies d'oiseaux aient été relativement peu perturbées par les activités humaines constitue également une valeur importante de la zone.
En 1964, l'île Litchfield renfermait l'une des couches de mousse plus importantes connues de la région de la péninsule antarctique, dominée par la Warnstorfia laculosa, présente alors sur sa limite méridionale (Corner, 1964a). La W. laculosa a depuis été observée à certains autres endroits plus au sud, y compris sur l'île Green (ZSPA n° 108, îles Berthelot) et sur l'île Avian (ZSPA n° 118, baie Marguerite). En conséquence, la valeur que constituait la présence de cette espèce sur la limite méridionale de l'île Litchfield n'est plus valide. Toutefois, l'île Litchfield était à l'époque l'un des exemples les plus représentatifs de végétation maritime antarctique au large de la côte occidentale de la terre Graham. En outre, plusieurs bancs de Chorisodontium aciphyllum et de Polytrichum strictum répartis sur une profondeur allant jusqu'à 1,2 m ont été décrits en 1982 et étaient alors considérés comme les exemples les plus représentatifs de leur type dans la région de la péninsule antarctique (Fenton et Lewis Smith, 1982). En février 2001, on a constaté que ces valeurs avaient lourdement souffert de l'impact des otaries à fourrure antarctiques (Arctocephalus gazella) qui ont endommagé et détruit d'importantes zones de végétation sur les pentes inférieures les plus accessibles de l'île, et ce par piétinement et par enrichissement en matière organique. Les éléphants de mer du sud (Mirounga leonina) ont également eu un lourd impact, mais plus localisé. Certains endroits auparavant recouverts d'épaisses couches de mousse ont été complètement détruits alors que d'autres ont subi des dégâts moyens, voire graves. Les pentes de Deschampsia antarctica sont plus résistantes et ont supporté la présence des otaries à fourrure, même en grand nombre, mais on y trouve également des signes évidents de dégâts importants. Cependant, aux endroits les plus escarpés et les plus élevés de l'île, ainsi que dans des zones qui sont inaccessibles aux otaries, la végétation est restée intacte. En outre, des observations semblent indiquer qu'une récente diminution du nombre des otaries à fourrure antarctiques a conduit à une récupération de la végétation qui avait été endommagée sur l'île Litchfield (Fraser et Patterson-Fraser, communication personnelle, 2014). Bien que la végétation soit moins importante et que certaines des couches de mousse aient été touchées, la végétation restante conserve une valeur certaine et justifie pleinement la protection spéciale de l'île. En outre, de toutes les îles de Port Arthur, c'est sur l'île Litchfield que la topographie est la plus variée et que la diversité des habitats terrestres est la plus grande.
La péninsule antarctique connaît à l'heure actuelle un degré de réchauffement régional supérieur à tout autre réchauffement observé sur la planète. Ce réchauffement climatique soumet l'écosystème marin qui entoure l'île Litchfield à des changements considérables et rapides qui comprennent une baisse des populations de manchots Adélie et d'otaries à fourrure antarctiques ainsi qu'à des changements dans les modes de végétation. Par conséquent, la conservation de l'état relativement intact de l'île pourrait s'avérer précieuse pour mener des études à long terme sur cet écosystème.
L'île Litchfield a joui d'une protection spéciale presque depuis le début de l'ère moderne des activités scientifiques dans la région, les permis d'accès ayant été uniquement délivrés pour répondre à des buts scientifiques indispensables. Ainsi, aucune visite, recherche ou activité d'échantillonnage à grande échelle n'y a jamais été organisée et sa valeur en tant que zone terrestre protégée a été relativement peu perturbée par des activités humaines. La zone conserve donc toute sa valeur comme site de référence pour plusieurs types d'études comparatives avec d'autres zones utilisées plus intensément, et les changements à long terme relatifs aux populations de certaines espèces et au microclimat peuvent y faire l'objet d'un suivi. L'île est facilement accessible en petite embarcation depuis la station Palmer (Etats-Unis d'Amérique) toute proche, et Port Arthur est fréquemment visité par des navires de tourisme. Une protection spéciale continue est dès lors indispensable pour garantir que la zone soit perturbée le moins possible par les activités humaines.
La zone désignée englobe la totalité de l'île Litchfield au-dessus du niveau de la mer à marée basse, à l'exception des îlots et des rochers en mer.


2. Buts et objectifs


La gestion de l'île Litchfield vise à :


- éviter toute détérioration ou tout risque de détérioration des valeurs de la zone en empêchant tout échantillonnage et toute perturbation humaine inutiles dans la zone ;
- permettre des recherches scientifiques sur l'écosystème naturel et l'environnement physique de la zone, à condition que ces recherches soient indispensables et ne puissent être satisfaites ailleurs, et qu'elles ne portent pas atteinte aux valeurs pour lesquelles la zone est protégée ;
- permettre la réalisation de visites pédagogiques ou de sensibilisation (telles que des reportages-documentaires (visuels, audios ou écrits) ou la production de ressources ou de services pédagogiques), à condition que ces activités soient indispensables, ne puissent être satisfaites ailleurs et ne portent pas atteinte aux valeurs pour lesquelles la zone est protégée ;
- limiter les risques d'introduction de plantes, d'animaux ou de microbes non indigènes dans la zone ;
- limiter le risque d'introduction d'agents pathogènes qui pourraient provoquer des maladies au sein des populations fauniques de la zone ; et
- permettre, à l'appui des buts et objectifs du plan de gestion, des visites à des fins de gestion.


3. Activités de gestion


Les activités de gestion suivantes devront être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :


- des panneaux indiquant l'emplacement de la zone (et les restrictions particulières qui s'appliquent) seront installés bien en vue et une copie du présent plan de gestion, incluant des cartes de la zone, sera disponible à la station Palmer (États-Unis d'Amérique) ;
- des copies du présent plan de gestion devront être disponibles dans tous les navires et aéronefs visitant les environs de la station Palmer ou y opérant, et tout le personnel (personnel de programme national, d'expéditions de terrain, responsables d'expéditions touristiques, pilotes et capitaines de navire) opérant ou volant dans les environs de la zone ou s'approchant de celle-ci devront être informés par leur programme national, leur voyagiste ou l'autorité nationale compétente de l'emplacement de la zone, de ses limites et des restrictions d'accès et de survol qui s'y appliquent ;
- les programmes nationaux prendront les mesures nécessaires pour que les limites de la zone et les restrictions d'accès qui s'y appliquent soient indiquées sur les cartes terrestres, marines et aéronautiques concernées ;
- les bornes, panneaux et autres structures établis à l'intérieur de la zone à des fins scientifiques ou de gestion seront correctement fixés, maintenus en bon état et enlevés lorsqu'ils ne seront plus nécessaires ;
- des visites seront organisées en fonction des besoins (au moins une fois tous les 5 ans) afin de déterminer si la zone répond toujours aux objectifs pour lesquels elle a été désignée et de s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont appropriées.


4. Durée de la désignation


La zone est désignée pour une période indéterminée.


5. Cartes et photographies


Carte 1 : ZSPA n°113, île Litchfield - Port Arthur, île Anvers. Cette carte indique l'emplacement des stations avoisinantes (la station Palmer, Etats-Unis d'Amérique ; la station Yelcho, Chili ; et le site et monument historique n° 61 de Port Lockroy, Royaume-Uni), la limite de la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 7, île Southwest Anvers et bassin Palmer, et l'emplacement des zones protégées environnantes.
Projection : conique conforme de Lambert, méridien central : 64° 00' O ; parallèles types : 64° 40' S, 65° 00' S ; latitude origine : 66° 00' S ; datum horizontal et sphéroïde : WGS84 ; intervalle des contours : Terre - 250 m, Mer - 200 m.
Sources des données : côtes et topographie, base de données numériques sur l'Antarctique du SCAR v4.1 (2005) ; Bathymétrie : IBCSO v.1 (2013) ; zones protégées : ERA (juillet 2013) ; Stations : COMNAP (mai 2013).
Encart : emplacement de l'île Anvers et de l'archipel Palmer par rapport à la péninsule antarctique.
Carte 2 : ZSPA n° 113 île Litchfield : particularités physiques et quelques animaux.
Projection : conique conforme de Lambert, méridien central : 64° 06' O ; parallèles types : 64° 46' S, 64° 48' S ; latitude origine : 65° 00' S ; datum horizontal et sphéroïde : WGS84 ; datum vertical : niveau moyen de la mer ; intervalle des contours : Terre - 5 m ; Mer - 20 m ; côtes, topographie, végétation et bain d'éléphant de mer du sud issus d'une orthophotographie (février 2009, ERA 2014) d'une précision horizontale d'environ ± 2 m et d'une précision verticale d'environ ± 3 m ; bathymétrie issue d'Asper et Gallagher PRIMO SURVEY (2004) ; Labbes : W. Fraser (2001-09) ; ancienne colonie de manchots : orthophotographie d'USGS (1998) ; Borne : USGS ; site de camp, site de mouillage : RPSC ; zone et régions protégées : ERA (janvier 2014).


6. Description de la zone
6 (i) Coordonnées géographiques, bornage et caractéristiques du milieu naturel
Description générale


L'île Litchfield (64° 46'15" S, 64° 05'40" O, 0,34 km2) est située à Port Arthur, à environ 1 500 m à l'ouest de la station Palmer (Etats-Unis d'Amérique), pointe Gamage, île Anvers, dans la région occidentale de la péninsule antarctique connue sous le nom d'archipel Palmer (carte 1). L'île Litchfield est une des îles les plus grandes de Port Arthur, s'étendant sur environ 1 000 m du nord-ouest vers le sud-est et sur 700 m du nord-est vers le sud-ouest. L'île Litchfield présente la topographie la plus variée et les habitats terrestres les plus divers des îles de Port Arthur (Bonner et Lewis Smith, 1985). Plusieurs collines s'élèvent à une altitude comprise entre 30 et 40 m, le sommet de 48 m se trouvant dans la partie centre occidentale de l'île (carte 2). Les affleurements rocheux sont assez nombreux, à la fois sur ces pentes et sur la côte. Dans sa majeure partie, l'île est libre de glace en été, à l'exception de petites concentrations de neige que l'on retrouve principalement sur les versants méridionaux et dans les vallées. Des falaises d'une hauteur pouvant atteindre 10 m constituent les côtes du nord-est et du sud-est, et les baies au nord et au sud abritent des plages de galets.
La zone désignée englobe la totalité de l'île Litchfield au-dessus du niveau de la mer à marée basse, à l'exception des îlots et des rochers en mer. La côte constituant en soi une limite clairement définie et visible, aucun dispositif de bornage n'a été installé. Plusieurs panneaux attirant l'attention sur le statut protégé de l'île ont été installés et sont bien en vue, mais leur état se détériore (Fraser, communication personnelle, 2009).


Climat


Peu de données météorologiques relatives à l'île Litchfield sont disponibles. Toutefois, des données relatives aux températures ont été recueillies à deux endroits, l'un côté nord et l'autre côté sud, entre les mois de janvier et de mars 1983 (Komárková, 1983). Le site côté nord était le plus chaud des deux en 1983, avec des températures en janvier généralement comprises entre 2 °C et 9 °C, en février entre - 2 °C et 6 °C, et en mars entre - 2 °C et 4 °C. Une température maximale de 13 °C et une température minimale de - 3 °C ont été enregistrées sur le site durant cette période. Le site côté sud était généralement plus frais de 2 °C avec des températures en janvier généralement comprises entre 2 °C et 6 °C, en février entre - 2 °C et 4 °C, et en mars entre - 3°C et 2 °C. Une température maximale de 9 °C et une température minimale de - 4, 2 °C ont été enregistrées sur le site durant cette période.
Les données à long terme disponibles pour la station Palmer indiquent des températures régionales relativement douces en raison des conditions océanographiques locales et de la persistance d'une couche de nuages fréquente dans la région de Port Arthur (Lowry, 1975). Les moyennes annuelles des températures de l'air enregistrées pendant la période 1974-2012 à la station Palmer font état d'une nette tendance au réchauffement mais aussi d'une variabilité interannuelle marquée (figure 1). La température maximale enregistrée durant cette période était de 11,6 °C en mars 2010, alors que la température minimale était de - 26 °C en août 1995. De précédentes études ont montré qu'août était le mois le plus frais et janvier le plus chaud (Baker 1996). Les orages et les précipitations sont fréquents à la station Palmer, les vents sont persistants mais généralement faibles à modérés et soufflent de secteur nord-est.



Vous pouvez consulter l'image dans le fac-similé du
JOnº 0247 du 24/10/2015, texte nº 2


Figure 1. - Température moyenne annuelle de l'air à la surface à la station Palmer, 1974-2012. Source des données : Palmer LTER
(http://oceaninformatics.ucsd.edu/datazoo/data/pallter/datasets?action=summary&id-1=89).


Géologie, géomorphologie et sols


L'île Litchfield est une des nombreuses petites îles et péninsules rocheuses situées le long de la côte sud-ouest de l'île Anvers, qui se composent d'un assemblage inhabituel de type rocheux de la fin du Crétacé/début du Tertiaire appelé Altered Assemblage (Hooper, 1962). Les principaux types de roches de l'Altered Assemblage sont la tonalite, une forme de diorite à quartz, et la trondhjemite, une roche plutonique légèrement colorée. Les roches granitiques et volcaniques riches en minéraux (plagioclase, biotite, quartz et hornblende) sont également très présentes dans la zone. L'île Litchfield se caractérise par une bande centrale de diorites à grains fins gris semi-foncé, qui sépare entre l'est et l'ouest les trondhjemites et les tonalites, constituées principalement de grains moyens gris clair (Willan, 1985). La partie orientale se caractérise par des filons plus pâles sur une longueur pouvant atteindre 40 m selon une orientation nord-sud et est-ouest. Des petites veines de quartz, d'épidote, de chlorite, de pyrite et de chalcopyrite d'une épaisseur pouvant atteindre 8 cm se dessinent en direction sud sud-est, traversant la tonalite. Des filons plagioclasiques phyriques gris foncé à grains fins portant des traces de magnétite suivent une orientation est nord-est sud sud-est. De nombreux filons de feldspath phyrique gris foncé sont présents à l'ouest ; ils peuvent avoir une épaisseur de 3 m et suivent une direction nord-sud et est sud-est. Certains d'entre eux recoupent ou sont recoupés par de rares veines de quartz, d'épidote, de chlorite, de pyrite, de chalcopyrite et de bornite dont l'épaisseur peut atteindre 20 cm.
Les sols de l'île Litchfield n'ont fait l'objet d'aucune description bien que des sols tourbeux d'une profondeur pouvant atteindre 1 m aient été découverts à des endroits où la croissance du tapis mousseux est, ou fut, importante.


Habitat dulçaquicole


On retrouve quelques petites étendues d'eau sur l'île Litchfield : l'une d'entre elles, située sur une colline dans la partie centre/nord-est de l'île, abrite les espèces d'algues Heterohormogonium sp et Oscillatoria brevis. Une autre étendue, située 50 m plus au sud, abrite les espèces Gonium sp., Prasiola crispa, P. tesselata et Navicula sp. (Parker et al., 1972).


Végétation


Les communautés de plantes de l'île Litchfield ont fait l'objet d'une étude détaillée en 1964 (Corner, 1964a). A cette époque, la végétation de l'île était très développée, comprenait plusieurs communautés distinctes et une flore variée (Lewis Smith et Corner, 1973 ; Lewis Smith, 1982). Les deux espèces de plantes vasculaires de l'Antarctique, la canche antarctique (Deschampsia antarctica) et la sagine antarctique (Colobanthus quitensis), ont été répertoriées sur l'île (Corner, 1964a ; Greene et Holtom, 1971 ; Lewis Smith et Corner, 1973). Corner (1964a) a constaté que la D. antarctica se retrouvait souvent le long des côtes nord et nord-ouest de l'île et que des concentrations localisées plus importantes à l'intérieur de l'île peuplaient les corniches rocheuses contenant des dépôts de minéraux et forment des tapis végétaux épais (Greene et Holtom, 1971 ; Lewis Smith, 1982). C. quitensis a été repérée en deux endroits : une concentration sur la côte nord-est mesurant environ 9 × 2 m et une série de six nappes dispersées sur des pentes raides et lisses de la côte nord-ouest. Ces deux plantes vasculaires sont généralement accompagnées d'un assemblage de couches de mousse, notamment de Bryum pseudotriquetrum, de Sanionia uncinata, de Syntrichia princeps et de Warnstorfia laculosa (Corner, 1964a). Parmi les facteurs qui déterminent la répartition de C. quitensis et de D. antarctica figurent la disponibilité de substrat adéquat et la température de l'air (Komárková et al. 1985). En conséquence du récent réchauffement, les populations existantes de C. quitensis se sont étendues et de nouvelles colonies se sont installées dans la zone de Port Arthur, bien que ce phénomène n'ait pas fait l'objet d'une étude spécifique sur île Litchfield (Grobe et al. 1997 ; Lewis Smith, 1994).
Sur des versants rocheux bien drainés, plusieurs bancs de Chorisodontium aciphyllum et de Polytrichum strictum ont été observés en 1982 à pas moins de 1,2 m de profondeur à certains endroits. Ils constituent les exemples les plus représentatifs de leur espèce dans la région de la péninsule antarctique (Fenton et Lewis Smith, 1982 ; Lewis Smith, 1982). Les concentrations de tourbe mousseuse les plus exposées sont couvertes de lichens crustacés, d'espèces de Cladonia, de Sphaerophorus globosus et de Coelocaulon aculeatum. Dans les ravins profonds et protégés, le couvert de lichens est souvent dense et abrite des Usnea antarctica, U. aurantiaco-atra et Umbilicaria antarctica. La tourbe P. strictum, d'une épaisseur de 50 cm, a été observée au creux d'une étroite vallée d'orientation est-ouest. Les hépatiques Barbilophozia hatcheri et Cephaloziella varians ont été liés aux communautés de tourbe, en particulier dans les canaux de soulèvement gélival, et se présentaient souvent sous forme de spécimens figés sur de l'humus découvert.
Un certain nombre de zones humides en permanence ont été observées sur l'île, et une des particularités les plus remarquables de ces zones sont les couches de mousses les plus importantes connues à ce jour dans la région antarctique, dominées par la W. laculosa (Fenton et Lewis Smith, 1982). A d'autres endroits, les S. uncinata et Brachythecium austro-salebrosum forment des concentrations plus petites. Le Pohlia nutans peuple les zones plus sèches où les communautés de mousses ont fusionné avec celles de tourbes mousseuses.
Les surfaces rocheuses abritent une variété de communautés dominées par des lichens auxquelles viennent s'ajouter les nombreuses espèces épiphytiques observées sur les bancs de mousse. Une communauté ouverte de lichens et de bryophytes couvrait des roches et des falaises le long de la côte et au centre de l'île. La côte sud de l'île abritait principalement des espèces de lichens crustacés, dominés par l'Usnea antarctica et les mousses Andreaea depressinervis et A. regularis. L'algue foliacée Prasiola crispa forme de petites concentrations liées à la présence de colonies de manchots et d'autres habitats d'oiseaux marins.
D'autres espèces observées dans la zone sont : l'hépatique Lophozia excisa ; les lichens Buellia spp., Caloplaca spp., Cetraria aculeata, Coelopogon epiphorellus, Lecanora spp., Lecidia spp., Lecidella spp., Lepraria sp., Mastodia tessellata, Ochrolechia frigida, Parmelia saxatilis, Physcia caesia, Rhizocarpon geographicum, Rhizocarpon sp., Stereocaulon glabrum, Umbilicaria decussata, Xanthoria candelaria et X. elegans ; et les mousses Andreaea gainii var. gainii, Bartramia patens, Dicranoweisia grimmiacea, Pohlia cruda, Polytrichastrum alpinum, Sarconeurum glaciale et Schistidium antarctici (base de données BAS Plant, 2009).
Dans le passé, des populations grandissantes d'otaries à fourrure antarctiques (Arctocephalus gazella) ont sérieusement endommagé les couches et les bancs de mousse à faible altitude (Lewis Smith, 1996 et Harris, 2001). Cependant, des observations laissent penser que la végétation précédemment endommagée récupère sur certains sites, à la suite d'un récent déclin des populations d'otaries à fourrure sur l'île Litchfield, bien que l'augmentation récente du nombre d'éléphants de mer du sud (Mirougna leonina) venant sur l'île a engendré de graves dommages sur leur site de baignade (carte 2) et sur les routes d'accès qui y mènent (Fraser et Patterson-Frase, communication personnelle, 2014). Des labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) nichent dans les bancs de mousse et provoquent des dégâts limités.


Invertébrés, bactéries et champignons


La faune d'invertébrés de l'île Litchfield n'a pas fait l'objet d'étude détaillée. Des observations menées en 1966 ont répertorié la présence de grandes populations d'invertébrés, surtout dans les zones colonisées par les plantes, notamment les Cyrtolaelaps, Protereunetes, Stereotydeus, Rhagidia, Tydeus, Alaskozetes et les Opisa, ainsi que les Cryptopygus, Parisotoma et les Belgica. De nombreuses larves de Belgica ont été observées sous les herbes et les mousses, atteignant approximativement les 10 000 individus par m2. De nombreux Nanorchestes et quelques Cryptopygus ont été observés sur l'algue verte Pandorina. Les acariens de zones intertidales Rhombognathus gressitti ont été observés, bien qu'en petit nombre, sur une plage rocheuse et dans une vasière de l'île. Les tardigrades Macrobiotus furciger, Hypsibius alpinus et H. pinguis ont été observés dans des concentrations de mousses, principalement sur les versants nord de l'île (Jennings, 1976).


Oiseaux nicheurs


Six espèces d'oiseaux se reproduisent sur l'île Litchfield qui, à ce titre, est l'un des habitats de reproduction de l'avifaune les plus variés de la région de Port Arthur. Une petite colonie de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) se trouvait précédemment sur la partie orientale de l'île et a fait l'objet d'un recensement régulier depuis 1971 (tableau 1, carte 2). Après la chute substantielle du nombre de couples nicheurs survenue sur trente ans, les manchots Adélie ont aujourd'hui disparu de l'île Litchfield (Fraser, communication personnelle, 2014). Cette baisse de population est attribuée aux variations de la répartition de la glace de mer et à l'accumulation des neiges (McClintock et al. 2008). Les manchots Adélie sont sensibles aux variations de la concentration de la glace de mer, qui ont des répercussions sur leur accès aux aires d'alimentation et sur l'abondance de krill antarctique, qui est leur principale proie (Fraser et Hofmann, 2003 ; Ducklow et al., 2007). Le récent élargissement substantiel de la superficie libre de glace dans la zone d'étude LTER de Palmer a coïncidé avec une diminution de 80 pour cent de l'abondance de krill le long de la moitié nord de la péninsule antarctique de l'ouest, ce qui peut avoir entraîné une réduction significative de l'approvisionnement en nourriture des manchots Adélie qui vivaient sur l'île Litchfield (Fraser et Hofmann, 2003 ; Forcada et al., 2008). Ces dernières années, les blizzards de printemps dans la zone de Port Arthur sont devenus plus fréquents et plus violents et, conjugués à une augmentation généralisée des précipitations, auraient engendré une augmentation substantielle du taux de mortalité des poussins et des œufs de manchots Adélie (McClintock et al., 2008 ; Patterson et al., 2003). Des sept colonies de manchots étudiées dans la zone Palmer, c'est celle de l'île Litchfield qui est la plus soumise aux chutes de neige et qui a enregistré le déclin le plus rapide, ce qui laisse fortement penser que l'augmentation des chutes de neige est un facteur qui contribue à la diminution du nombre de manchots Adélie (Fraser, à Stokstad, 2007).


Tableau 1. - Nombre de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) nicheurs sur l'île Litchfield, 1971-2009


ANNÉE

CPLS

TYPE DE DÉCOMPTE (1)

SOURCE

ANNÉE

CPLS TYPE DE
DÉCOMPTE (1)

SOURCE

ANNÉE

CPLS TYPE DE
DÉCOMPTE (1)

SOURCE

1971-72

890

N3

2

1986-87

577

N1

3

2000-01

274 N1

3

1972-73

1987-88

430

N1

3

2001-02

166 N1

3

1973-74

1988-89

2002-03

143 N1

3

1974-75

1 000

N4

2

1989-90

606

N1

3

2003-04

52

4

1975-76

884

N1

3

1990-91

448

N1

3

2004-05

33

4

1977-78

650

N1

2

1991-92

497

N1

3

2005-06

15

4

1978-79

519

N1

2

1992-93

496

N1

3

2006-07

4

4

1979-80

564

N1

2

1993-94

485

N1

3

2007-08

0

4

1980-81

650

N1

2

1994-95

425

N1

3

2008-09

0

4

1981-82

1995-96

410

N1

3

2009-10

0

5

1982-83

1996-97

346

N1

3

2010-11

0

5

1983-84

635

N1

2

1997-98

365

N1

3

2011-12

0

5

1984-85

549

N1

2

1998-99

338

N1

3

2012-13

0

5

1985-86

586

N1

2

1999-2000

322

N1

3

1. Cpls = couples nicheurs ; N = nid ; P = poussin ; A = adulte ; < ± 5 % ; 2 = 5-10 % ; 3 = ± 10-15 % ; 4 = ± 25-50 % (classification d'après Woehler, 1993).
2. Parmelee et Parmelee, 1987 (N1 et les décomptes de décembre sont indiqués lorsque plusieurs décomptes ont été effectués au cours d'une même saison).
3. W.R. Données de Fraser fournies en février 2003, et basées sur plusieurs sources publiées et non publiées.
4. W.R. Données de W.R. Fraser communiquées en janvier 2009.
5. W.R. Données de W.R. Fraser communiquées en janvier 2014.


Les pétrels géants (Macronectes giganteus) se reproduisent en petit nombre sur l'île Litchfield. Quelque vingt couples ont été répertoriés en 1978-1979, y compris un adulte en phase d'incubation qui avait été bagué en Australie (Bonner et Lewis Smith, 1985). Le tableau 2 fournit des données plus récentes sur le nombre de couples nicheurs et fait état d'une tendance à la hausse et d'une stabilisation au cours des saisons récentes. L'accroissement et la stabilisation des populations sur l'île Litchfield et à proximité de la station Palmer constituent une exception notable à la diminution plus généralisée des pétrels géants dans la région de la péninsule antarctique et sont attribués à la proximité directe d'aires d'alimentation riches en proies ainsi qu'au niveau relativement bas des activités halieutiques commerciales dans la région (Patterson et Fraser 2003). Pendant l'été austral 2004, on a découvert que six poussins de pétrels géants antarctiques issus de quatre colonies proches de la station Palmer souffraient d'une infection à poxvirus (Bochsler et al., 2008). On ignore actuellement les raisons de l'apparition du virus et ses impacts potentiels sur les populations de pétrels géants antarctiques, mais on pense que les manchots Adélie pourraient être tout aussi vulnérables à cette infection.


Tableau 2. - Nombre de pétrels géants (Macronectes giganteus) nicheurs sur l'île Litchfield entre 1993-2012 (précision du décompte de nids : < ± 5 %)


ANNÉE

COUPLES NICHEURS

ANNÉE

COUPLES NICHEURS

ANNÉE

COUPLES NICHEURS

1993-94

26

2000-01

39

2007-08

45

1994-95

32

2001-02

46

2008-09

57

1995-96

37

2002-03

42

2009-10

52

1996-97

36

2003-04

47

2010-11

60

1997-98

20

2004-05

48

2011-12

54

1998-99

44

2005-06

43

2012-13

54

1999-2000

41

2006-07

50

Source : données non publiées fournies par W.R. Fraser, février 2003, janvier 2009, février 2014.


Des océanites de Wilson (Oceanites oceanicus) se reproduisent dans la zone, mais leur nombre n'a pu être déterminé. Jusqu'à cinquante couples de labbes antarctiques (Stercorarius maccormicki) ont été observés sur l'île, mais le nombre de labbes nicheurs connaît de grandes fluctuations d'une année à l'autre. Dans le passé, les labbes bruns (S. lonnbergi) ont été étroitement liés à la colonie de manchots Adélie (carte 2), le nombre de couples nicheurs variant entre deux et huit. Si seuls deux couples ont été dénombrés en 1980-1981, c'est en raison d'une épidémie de choléra aviaire qui a décimé de nombreux labbes bruns de l'île Litchfield en 1979. Des couples nicheurs hybrides ont également été observés. Bien qu'entre 12 et 20 goélands dominicains (Larus dominicanus) sont régulièrement observés sur l'île, on ne dénombre que 2 ou 3 nids par saison. Un petit nombre de sternes antarctiques (Sterna vittata) se reproduisent régulièrement sur l'île Litchfield, mais il y a généralement moins de douze couples (environ 8 couples en 2002-2003) (Fraser, commentaire personnel, 2003). Ils se trouvent habituellement sur la côte nord-est même si l'emplacement de leurs sites de reproduction change d'une année à l'autre. Ainsi, en 1964, ils occupaient un site sur la côte nord-ouest (Corner 1964a). Une visite récente de l'île Litchfield a montré que le nombre d'océanites de Wilson, de labbes antarctiques, de labbes bruns, de goélands dominicains et de sternes antarctiques qui nichent sur l'île a peu varié ces dernières années (Fraser, communication personnelle, 2009).
Parmi les oiseaux qui peuplent l'île Litchfield mais ne s'y reproduisent pas, on retrouve le cormoran antarctique (Phalacrocorax [atricepsj bransfieldensis), qui se reproduit sur l'île Cormorant située plusieurs kilomètres à l'est, ainsi que le manchot à jugulaire (Pygoscelis antarctica) et le manchot papou (P. papua), qui, en été, visitent régulièrement l'île en petit nombre. Le pétrel des neiges (Pagodroma nivea), le damier du Cap (Daption capense), le pétrel antarctique (Thalassoica antarctica) et le fulmar antarctique (Fulmarus glacialoides) se rendent occasionnellement sur l'île en petit nombre, et deux albatros à tête grise (Diomedea chrysotoma) ont été observés à proximité de l'île en 1975 (Parmelee et al., 1977).


Mammifères marins


Les otaries à fourrure antarctiques (Arctocephalus gazella) ont fait leur apparition à Port Arthur au milieu des années 70 et sont désormais présentes sur l'île Litchfield chaque année à partir du mois de février. Des recensements réguliers, effectués en février et en mars entre 1988 et 2003, ont permis de comptabiliser une moyenne de 160 et 340 animaux sur l'île au cours de ces mois respectifs (Fraser, communication personnelle, 2003), avec un pic de 874 individus le 19 mars 1994 (Fraser communication personnelle, 2014). Ces dernières années, cependant, le nombre d'otaries à fourrure antarctiques a diminué dans la région de Port Arthur (Siniff et al., 2008). Cette diminution a été provisoirement attribuée à une baisse de la quantité de krill antarctique disponible, qui constitue un élément clé du régime alimentaire des otaries à fourrure antarctiques, en particulier pendant la période d'allaitement (Clarke et al., 2007 ; Sinniff et al., 2008). La diminution de l'abondance de krill serait le résultat d'une réduction de l'étendue et de la persistance de la glace de mer dans la région de Port Arthur (Fraser et Hoffman, 2003 ; Atkinson et al., 2004).
Les éléphants de mer (Mirounga leonina) rallient les plages accessibles d'octobre à juin, et leur nombre a été évalué en moyenne à 43 au cours de ces mois depuis 1988 (Fraser, communication personnelle, 2003), ce chiffre restant relativement stable ou augmentant parfois légèrement (Fraser et Patterson-Fraser, communication personnelle, 2014). On trouve un groupe d'une dizaine d'individus ou plus sur la côte nord-est de l'île, qui s'est déplacé ces dernières années des vallées basses vers des terrains plus élevés à environ 150 m au nord-ouest de leur précédent site de baignade. Quelques phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) sont parfois observés sur les plages. Il ressort des données de recensements à long terme (1974-2005) que les populations d'éléphants de mer dans la région de Port Arthur ont récemment augmenté, des aires libres de glace plus étendues devenues accessibles leur permettant de s'y reproduire. En revanche, elles montrent que le nombre de phoques de Weddell a diminué en raison de la diminution de l'étendue des banquises, nécessaires à leur alimentation (Siniff et al., 2008). Les phoques crabiers (Lobodon carcinophagus) et les léopards de mer (Hydrurga leptonyx) sont souvent présents sur les glaces flottantes à proximité de l'île Litchfield. Des petits rorquals (Balaenoptera acutorostrata) ont été aperçus dans la région de Port Arthur aussi bien durant l'été austral (décembre-février) qu'en automne (mars-mai) (Scheidat et al., 2008).


Communautés en milieux benthiques et littoraux


De forts courants de marée existent entre les îles de Port Arthur, malgré la présence de nombreuses criques protégées (Richardson et Hedgpeth, 1977). Des falaises rocheuses infratidales s'enfoncent graduellement dans un substrat mou à une profondeur moyenne de 15 m et on trouve de nombreux affleurements rocheux plus en profondeur dans ce substrat. La structure des sédiments à Port Arthur est en général assez floue et se compose principalement de particules de limon dont la teneur organique est d'environ 6,75 % (Troncoso et al., 2008). De vastes zones du fond marin dans Port Arthur sont couvertes de macro-algues, notamment Desmarestia anceps et D. menziesii, et des invertébrés sessiles comme des éponges et des coraux y sont eux aussi présents (McClintock et al., 2008 ; Fairhead et al., 2006). Le substrat, constitué principalement de vase et situé à environ 200 m au large de la côte nord-est de l'île Litchfield, est riche en communautés macrobenthiques, caractérisées par de grandes variété et biomasse de crustacés, de mollusques, d'arthropodes et de polychètes autonomes se nourrissant de dépôts (Lowry, 1975). L'analyse portant sur les assemblages de mollusques dans Port Arthur, réalisée dans le cadre d'une étude intégrée de l'écosystème benthique durant les étés australs 2003 et 2006, révèle que la richesse et l'abondance des espèces y sont relativement faibles (Troncoso et al., 2008). Les espèces de poissons Notothenia neglecta, N. nudifrons et Trematomus newnesi ont été observées à une profondeur de 3 à 15 m (De Witt et Hureau, 1979 ; McDonald et al., 1995). La présence de patelles antarctiques (Nacella concinna) est courante dans la zone marine de l'île Litchfield et très répandue dans les zones d'eau peu profondes de l'ouest de la péninsule Antarctique (Kennicutt et al., 1992b ; Clarke et al., 2004). Le suivi de la répartition de zooplanctons à l'intérieur de la zone marine de l'île Litchfield montre que la quantité d'Euphausia superba et de Salpe thompsoni a fortement diminué entre 1993 et 2004 (Ross et al. 2008).


Activités humaines et impact


En janvier 1989, le navire Bahia Paraiso s'est échoué à 750 m au sud de l'île Litchfield, déversant plus de 600 000 litres d'hydrocarbure dans l'environnement immédiat (Kennicutt, 1990 et Penhale et al., 1997). Les communautés peuplant les zones intertidales ont été les plus affectées, et des éléments polluants à base d'hydrocarbure ont été décelés dans les sédiments et sur les patelles (Nacella concinna) intertidales et infratidales, avec un taux de mortalité estimé à 50 % (Kennicutt et al., 1992 a et b, Kennicutt et Sweet, 1992 ; Penhale et al., 1997). Toutefois, le nombre d'individus s'est redressé peu de temps après le déversement (Kennicutt, 1992 a et b). Les niveaux de polluants pétroliers détectés sur les sites intertidaux de l'île Litchfield qui ont fait l'objet d'un échantillonnage étaient parmi les plus élevés jamais enregistrés (Kennicutt et al., 1992b, Kennicutt et Sweet, 1992). On a estimé que 80 % des manchots Adélie en nidation à proximité du déversement ont été exposés à la pollution pétrolière, tandis que les colonies exposées ont connu durant cette saison une réduction supplémentaire de leur population, directement liée à l'incident, évaluée à 16 % (Penhale et al., 1997). Toutefois, peu d'oiseaux adultes morts ont été observés. Les échantillons prélevés en avril 2002 ont révélé la présence d'hydrocarbures dans les eaux entourant l'épave du Bahia Paraiso, ce qui laisse penser qu'une fuite de gazole antarctique est survenue (Janiot et al. 2003). En outre, du carburant atteint parfois les plages du sud-ouest de l'île Anvers (Fraser, communication personnelle, 2009). Toutefois, aucune trace d'hydrocarbure n'a été décelée dans les échantillons de sédiment ou de biote prélevés en 2002, et on pense que l'énergie de haute mer dans la région limite significativement l'impact des fuites de carburant sur le biote local et la rémanence des polluants sur les plages. De plus, on aperçoit de temps à autre sur l'île Litchfield des débris marins, dont des hameçons, des cannes et des flotteurs.
Les registres de délivrance des permis des Etats-Unis d'Amérique indiquent que, au cours de la période 1978-1992, à peine 35 personnes ont visité l'île Litchfield et qu'environ trois visites auraient été organisées par saison (Fraser et Patterson, 1997). Cela donne un total d'environ 40 visites sur 12 ans. Cependant, comme 24 atterrissages ont eu lieu au total sur l'île pendant les deux saisons 1991-1993 (Fraser et Patterson, 1997), il semble qu'il s'agisse là d'une sous-estimation. Toutefois, le nombre de visites de l'île Litchfield est resté faible au cours de cette période, et cette tendance s'est poursuivie. Les visites ont avant tout visé à recenser les oiseaux et les phoques, et à étudier l'écologie terrestre.
Lors des études consacrées aux plantes menées sur l'île Litchfield en 1982 (Komárková, 1983), des baguettes à souder ont été introduites dans le sol pour marquer les sites étudiés. A Pointe Biscoe (ZSPA n° 139) située à proximité, de nombreuses baguettes utilisées dans le cadre d'études similaires ont été abandonnées in situ et ont tué la végétation environnante (Harris, 2001). Le nombre de baguettes qui a servi au bornage des sites sur l'île Litchfield est inconnu et aucune donnée ne permet de savoir si ce matériel a été retiré du site ensuite. Néanmoins, une baguette a été retrouvée et retirée d'un site abritant de la végétation dans une petite vallée, à environ 100 m à l'ouest du sommet de l'île, et ce après de brèves recherches menées en février 2001 (Harris, 2001) ; on trouve encore de temps à autre des baguettes à souder (Fraser, communication personnelle, 2009). Des recherches plus poussées seraient nécessaires afin de déterminer si d'autres baguettes à souder sont toujours présentes sur l'île. Aucun autre impact humain sur l'environnement terrestre n'a été observé le 28 février 2001, mais un des deux panneaux indiquant qu'il s'agit d'une zone protégée était en mauvais état et mal fixé. L'impact des activités humaines sur les phoques, les oiseaux et l'écologie terrestre de l'île Litchfield, résultant de visites directes sur le site, peut dès lors être considéré comme mineur (Bonner et Lewis Smith, 1985 Fraser et Patterson, 1997 Harris, 2001).


6 (ii) Accès à la zone


La zone est accessible par la glace de mer et par la mer. Aucun itinéraire particulier n'est prévu pour accéder au site, mais le site de débarquement recommandé pour les petites embarcations se situe dans une petite crique sur la côte est de l'île (carte 2). Des restrictions de survol et d'atterrissage d'aéronef sont d'application dans la zone, et les conditions spécifiques s'y rapportant sont définies dans la section 7 (ii) ci-dessous.


6 (iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone


A l'exception d'un cairn au sommet de l'île, il n'existe aucune structure dans la zone. Une borne permanente, une tige filetée en acier inoxydable, a été installée sur l'île Litchfield par l'USGS le 9 février 1999. La borne se situe près du sommet de l'île à 64° 46' 13.97" S, 64° 05' 38.85" O à une hauteur de 48 m, à environ 8 m à l'ouest du cairn (carte 2). La balise est fixée au sol et dotée d'un identificateur en plastique rouge. Une cachette de survie est située à proximité de la crête d'une petite colline surplombant l'ancienne colonie de manchots Adélie, à environ 100 m au sud du site de débarquement destiné aux petites embarcations.


6 (iv) Emplacement d'autres zones protégées à proximité directe de la zone


L'île Litchfield se trouve au sein de la zone gérée spéciale de l'Antarctique (ZGSA) n° 7, île Southwest Anvers et bassin Palmer (carte 1). Les zones spécialement protégées de l'Antarctique (ZSPA) les plus proches de l'île Litchfield sont : Pointe Biscoe (ZSPA n° 139), située à 16 km à l'est de la zone adjacente à l'île Anvers et à la baie du Sud (ZSPA n° 146), qui se trouve approximativement à 27 km au sud-est de l'île Doumer (encart, carte 1).


7. Critères de délivrance des permis
7 (i) Conditions générales de délivrance de permis


L'accès à la zone est interdit sauf conformément à un permis délivré par une autorité nationale compétente. Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :


- le permis est délivré pour des raisons scientifiques qui ne peuvent être satisfaites ailleurs, et particulièrement pour la conduite de recherches sur l'écosystème terrestre et la faune de la zone ;
- le permis est délivré pour des raisons pédagogiques ou de sensibilisation indispensables qui ne peuvent être satisfaites ailleurs, ou pour des raisons essentielles à la gestion de la zone ;
- les actions autorisées ne porteront pas atteinte aux valeurs écologiques ou scientifiques de la zone ou à la valeur de la zone comme site de référence terrestre ;
- toutes les activités de gestion visent la réalisation des buts du plan de gestion ;
- les actions autorisées sont conformes au présent plan de gestion ;
- les activités autorisées veilleront à ne pas porter atteinte à la protection continue des valeurs environnementales et scientifiques de la zone par le biais d'un processus d'évaluation d'impact sur l'environnement ;
- le permis est délivré pour une durée déterminée ;
- le permis ou une copie sera emporté à l'intérieur de la zone.


7 (ii) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de celle-ci


L'accès à la zone sera autorisé en petite embarcation ou, par la glace de mer, en véhicule ou à pied. L'utilisation de véhicule dans la zone est interdite et tout déplacement à l'intérieur de celle-ci se fera à pied. Lorsque l'accès par la glace de mer est possible, il n'existe aucune restriction quant aux endroits où les véhicules ou les piétons peuvent accéder au site, étant entendu que les véhicules ne peuvent en aucun cas être utilisés sur la terre ferme.


Accès piéton à la zone et déplacements à l'intérieur de celle-ci


Les piétons veilleront à ne pas perturber les oiseaux et les phoques et à ne pas endommager la végétation. Les équipages et autres personnes à bord des embarcations ou des véhicules ne sont pas autorisés à se déplacer à pied dans les alentours immédiats du site de débarquement, sauf autorisation expresse prévue par le permis.
Les piétons doivent respecter les distances d'approche minimale de la faune décrites ci-dessous, à moins qu'il soit nécessaire de s'en approcher plus près pour des raisons autorisées par le permis :


- pétrels géants (Macronectes giganteus) : 50 m ;
- otaries à fourrure antarctiques (pour des questions de sécurité) : 15 m ;
- autres oiseaux et phoques : 5 m.


Les visiteurs doivent se déplacer en prenant les précautions nécessaires afin de perturber le moins possible la flore, la faune et les sols. Par ailleurs, ils devront, dans la mesure du possible, emprunter les sections rocheuses ou enneigées et veiller à ne pas endommager les lichens. Les déplacements à pied doivent être maintenus au minimum compatible avec les objectifs de toute activité autorisée et tous les efforts raisonnables doivent être entrepris pour limiter les nuisances.


Accès par petite embarcation


Le site de débarquement recommandé pour les petites embarcations se trouve sur la plage de la petite crique, située à mi-chemin le long de la côte orientale de l'île (carte 2). L'accès en petite embarcation à d'autres endroits autour de la côte est autorisé pour autant qu'il soit conforme aux objectifs pour lesquels le permis a été délivré.


Accès aérien et survol


L'atterrissage en aéronef est interdit dans la zone. Les atterrissages dans un rayon de 930 m (~1/2 mille marin) autour de la zone doivent être évités dans la mesure du possible. Les survols au-dessous de 610 m (~ 2 000 pieds) au-dessus du niveau du sol sont interdits, sauf lorsqu'ils s'avèrent nécessaires pour des raisons scientifiques.


7 (iii) Activités pouvant être menées dans la zone


Les études scientifiques ne portant pas atteinte aux valeurs scientifiques ou à sa valeur de site de référence et qui ne peuvent être satisfaites ailleurs ;
Les activités pédagogiques ou de sensibilisation indispensables qui ne peuvent pas être satisfaites ailleurs ;
Les activités de gestion essentielles, y compris celles de suivi et d'inspection.


7 (iv) Installation, modification ou enlèvement de structures


Aucune structure ne doit être installée dans la zone, sauf autorisation expresse par permis, et, à l'exception des balises permanentes et du cairn existant au sommet de l'île, toute nouvelle structure ou installation permanente est interdite.
Toutes les balises, les structures ou les matériels scientifiques installés dans la zone doivent être autorisés par un permis et clairement identifiés, indiquant le pays, le nom du principal chercheur, l'année d'installation et la date d'enlèvement prévue. Ces objets ne doivent pas contenir d'organismes, de propagules (par exemple : semences, œufs) ou de terre non stérilisée et doivent être formés de matériaux résistant aux conditions environnementales et présentant un risque minimal de contamination ou de dommages pour les valeurs de la zone.
L'installation (y compris le choix du site), l'entretien, la modification ou l'enlèvement de structures doivent s'effectuer d'une façon qui limite les nuisances auprès de la faune et de la flore.
L'enlèvement de matériel spécifique pour lequel le permis est arrivé à expiration sera à la charge de l'autorité qui a délivré le permis original et devra figurer dans les critères du permis.


7 (v) Emplacement de camps de base


Tout campement doit être évité dans la zone. Cependant, lorsque certaines opérations autorisées par un permis l'exigent, un camp temporaire peut être installé sur le site désigné, sur la terrasse située au-dessus de l'ancienne colonie de manchots. Le site de campement se trouve au pied d'une petite colline (± 35 m), sur le flanc oriental, à environ 100 m au sud-ouest de la plage de débarquement des petites embarcations (carte 2). Tout campement sur des surfaces où le couvert végétal est abondant est interdit.


7 (vi) Restrictions sur les matériaux et organismes pouvant être introduits dans la zone


Outre les dispositions du Protocole au Traité de l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, les restrictions sur les matériaux et organismes pouvant être introduits dans la zone sont les suivantes :


- il est interdit d'introduire délibérément tout animal, forme végétale, micro-organisme ou terre non stérilisée dans la zone. Des mesures de précaution doivent être prises pour éviter l'introduction accidentelle de tout animal, forme végétale, micro-organisme et terre non stérilisée provenant de régions biologiques distinctes (comprises à l'intérieur ou à l'extérieur de la zone du Traité de l'Antarctique) ;
- les visiteurs veilleront à ce que le matériel et les repères d'échantillonnage introduits dans la région soient propres. Dans la mesure du possible, les chaussures et autres équipements utilisés ou introduits dans la zone (y compris les sacs à dos, les housses et autres) doivent être minutieusement nettoyés avant d'entrer dans la zone. Les visiteurs doivent également consulter les recommandations reprises dans le Manuel sur les espèces non indigènes du Comité pour la protection de l'environnement (CPE, 2011) et dans le Code de conduite environnemental du Comité scientifique pour la recherche en Antarctique (SCAR, 2009) et s'y conformer le cas échéant ;
- toute volaille amenée dans la zone et non consommée, y compris les parties, produits ou déchets de volaille, doit être enlevé de la zone ou éliminé par incinération ou par tout autre moyen équivalent qui élimine les risques pour la faune et la flore indigènes ;
- aucun herbicide ni pesticide ne doit être introduit dans la zone ;
- tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, susceptible d'être introduit à des fins scientifiques ou de gestion conformes au permis sera retiré de la zone avant ou à la fin des activités pour lesquelles le permis a été délivré ;
- le carburant, la nourriture, les produits chimiques et autres matériaux ne doivent pas être stockés dans la zone, à moins qu'un permis ne le prévoie spécifiquement, ou peuvent être entreposés dans une cache d'urgence autorisée par une autorité compétente, et doivent être stockés et gérés d'une façon qui limite les risques d'introduction accidentelle dans l'environnement ;
- tous les matériaux ne peuvent être introduits dans la zone que pour une période déterminée et doivent être enlevés de la zone avant ou à la fin de ladite période, et être stockés et gérés d'une façon qui limite les risques d'introduction dans l'environnement ;
- en cas de déversement susceptible de porter atteinte aux valeurs de la zone, les matériaux seront enlevés, à moins que l'impact de leur enlèvement ne risque d'être plus grand que si les matériaux étaient laissés sur place.


7 (vii) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore


Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore sont interdits, sauf conformément à un permis délivré conformément à l'article 3 de l'annexe Il du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement. Dans les cas de capture d'animaux ou de perturbations nuisibles, les prescriptions du Code de conduite du Comité scientifique pour la recherche en Antarctique (SCAR) pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques constituent la norme minimale à respecter.


7 (viii) Ramassage ou enlèvement de matériel qui n'a pas été introduit dans la zone par le détenteur du permis


Des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés de la zone uniquement si un permis l'autorise. Ils doivent se limiter au minimum nécessaire permettant de répondre aux besoins des activités scientifiques ou de gestion. Cela inclut des échantillons biologiques et de roches.
Les matériaux d'origine humaine susceptibles de porter atteinte aux valeurs de la zone et qui n'ont pas été introduits dans la zone par le détenteur du permis, ou pour lesquels aucune autorisation n'a été donnée, peuvent être enlevés de n'importe quelle partie de la zone, à moins que l'impact de leur enlèvement ne risque d'être plus grand que si les matériaux étaient laissés sur place. Si tel est le cas, les autorités compétentes devront en être notifiées.


7 (ix) Elimination des déchets


Tous les déchets seront enlevés de la zone. Les déchets d'origine humaine peuvent être jetés à la mer.


7 (x) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts et objectifs du plan de gestion continuent d'être atteints


Des permis d'accès à la zone peuvent être délivrés pour :
1. Mener des activités de suivi et d'inspection de la zone, qui peuvent inclure le prélèvement d'un petit nombre d'échantillons ou de données à des fins d'analyse ou d'audit ;
2. Pour installer ou entretenir des panneaux indicateurs, des bornes, des structures ou tout dispositif scientifique ou logistique essentiel ;
3. Pour prendre des mesures de protection ;
4. Pour mener des activités de recherche ou de gestion qui n'interfèrent pas avec les activités de recherche ou de gestion à long terme et qui ne fassent pas double emploi. Les personnes prévoyant de nouveaux projets à l'intérieur de la zone doivent consulter les programmes en place à l'intérieur de la zone, tels que ceux des Etats-Unis, avant de débuter leurs travaux.


7 (xi) Rapports de visites


Le titulaire principal du permis délivré sera tenu de soumettre à l'autorité nationale compétente un rapport pour chaque visite de la zone dans les plus brefs délais et, au plus tard, dans les six mois suivant la fin de la visite.
Ces rapports doivent contenir, le cas échéant, les catégories d'informations mentionnées dans le formulaire de rapport de visite repris dans le Guide pour l'élaboration des plans de gestion des zones spécialement protégées de l'Antarctique. Le cas échéant, l'autorité nationale doit envoyer une copie du rapport de visite aux Parties qui ont proposé le plan de gestion, pour qu'elles puissent l'utiliser à des fins de bonne gestion de la zone ou d'examen du plan de gestion.
Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive publique, afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée pour réexaminer le plan de gestion et pour organiser l'utilisation scientifique du site.
L'autorité compétente devra être notifiée de toutes les activités entreprises et de toutes les mesures prises ainsi que de tous les matériaux utilisés et non enlevés qui n'étaient pas inclus dans le permis délivré.


8. Bibliographie


Atkinson, A., Siegel, V., Pakhomov, E. & Rothery, P. 2004. Long-term decline in krill stock and increase in salps within the Southern Ocean. Nature 432 : 100-03.
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Baker, K.S. 1996. Palmer LTER : Palmer Station air temperature 1974 to 1996. Antarctic Journal of the United States 31 (2) : 162-64.
Clarke, A., Murphy, E.J., Meredith, M. P., King, J.C., Peck, L.S., Barnes, D.K.A. et Smith, R.C. 2007. Climate change and the marine ecosystem of the western Antarctic Peninsula. Philosophical Transactions of the Royal Society B 362 : 149-166 [doi : 10.1098/rstb.2006.1958].
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