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Article AUTONOME (Décret n° 2015-1314 du 19 octobre 2015 portant publication de la mesure 10 (2014) Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 169 (baie Amanda, côte Ingrid Christensen, terre Princesse Elizabeth, Antarctique de l'Est) (ensemble une annexe), adoptée à Brasilia le 7 mai 2014 - Plan de gestion révisé (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2015-1314 du 19 octobre 2015 portant publication de la mesure 10 (2014) Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 169 (baie Amanda, côte Ingrid Christensen, terre Princesse Elizabeth, Antarctique de l'Est) (ensemble une annexe), adoptée à Brasilia le 7 mai 2014 - Plan de gestion révisé (1))


ANNEXE
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 169
BAIE AMANDA, CÔTE INGRID CHRISTENSEN, TERRE PRINCESSE ÉLIZABETH, ANTARCTIQUE ORIENTAL


Introduction


La zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) Baie Amanda est adjacente à la baie Prydz, sur la côte Ingrid Christensen de la Terre Princesse Elizabeth, en Antarctique oriental. La ZSPA a été désignée en vertu de la mesure 3 (2008) à la suite d'une proposition de la Chine et de l'Australie, avant tout pour protéger la colonie reproductrice composée de plusieurs milliers de couples de manchots empereurs (Aptenodytes forsteri).
Seules trois autres colonies de manchots empereurs de l'Antarctique oriental sont protégées dans des ZSPA (ZSPA n° 101 Glacier Taylor, ZSPA n° 120 Archipel de Pointe-Géologie, et ZSPA n° I67 île Haswell). Proche des stations de recherche des collines Hills et Vestfold, la baie Amanda abrite l'une des colonies de manchots empereurs les plus accessibles de l'Antarctique oriental. Son emplacement facilite l'obtention de données de suivi de la population, données qui sont précieuses à long terme, ainsi que la réalisation d'études comparatives avec d'autres colonies de manchots empereurs de l'Antarctique oriental. Même si la proximité de la baie Amanda avec les stations de recherches constitue un avantage pour la recherche, elle augmente par ailleurs le risque potentiel que la colonie de manchots empereurs soit perturbée par l'homme.
La baie Amanda et la colonie de manchots empereurs qui y vit ont été découvertes le 30 novembre 1956 à l'occasion d'une étude aérienne menée par des explorateurs de l'ancienne Union soviétique. Le 26 août 1957, une équipe de géologues australiens a observé un point astronomique (astrofix) aux collines Larsemann. Durant le vol de retour à Davis, la zone a été photographiée et baptisée baie Amanda, du nom de la fille récemment née du pilote, Peter Clemence, chef d'escadrille de la RAAF. Depuis 1957, des chercheurs australiens, chinois, russes et de l'ancienne Union soviétique ont visité la colonie (voir annexe 1). Un petit nombre de voyagistes l'ont également visitée.


1. Description des valeurs à protéger


La désignation de la zone a pour objectif principal de protéger la colonie reproductrice de manchots empereurs. La colonie dispose de valeurs intrinsèques et scientifiques. La collecte de données de suivi de la population à long terme dans la zone est précieuse pour la réalisation d'études comparatives avec d'autres colonies de manchots empereurs d'Antarctique oriental.
En hiver, la colonie de manchots empereurs se trouve sur la banquise au coin sud-ouest de la baie Amanda. Au fur et à mesure que la saison de reproduction avance, les différentes parties de la colonie quittent l'aire d'hivernage et occupent la majeure partie de la section sud de la ZGSA. La colonie atteint jusqu'à 11 000 couples, même si le nombre d'oiseaux la rejoignant est très variable (Wienecke et Pedersen, 2009).
Les manchots empereurs vivent toute l'année dans les eaux antarctiques et la répartition de leurs aires de nidification est de nature circumpolaire. On connaît à ce jour l'existence de 46 colonies reproductrices (Fretwell et al. 2012). Beaucoup de ces colonies n'ont pas fait l'objet d'un décompte systématique.
La première estimation de la population totale de manchots empereurs, réalisée à partir d'imagerie satellitaire, indique qu'il pourrait exister jusqu'à 238 000 couples reproducteurs (Fretwell et al. 2012).
Les colonies de manchots empereurs se trouvent généralement sur des banquises d'hiver dans les zones où la glace se forme tôt au début de l'année et perdure jusqu'au début de l'été. Seules deux colonies vivent sur la terre : une se situe près du glacier Taylor. dans la Terre de Mac Robertson (ZSPA n° 101, 67° 28ʹ S, 60° 53ʹ E) et l'autre se situe près de la zone des Lacs Richardson, près de la baie Amundsen dans la Terre d'Enderby (66° 45ʹ S, 50° 38ʹ E). Une petite colonie (de moins de 200 couples reproducteurs) vivait sur l'île Dion dans la baie Marguerite, dans la péninsule antarctique occidentale (ZSPA n° 107, 67° 52ʹ S, 68° 43ʹ O), mais elle serait maintenant éteinte (Trathan et al. 2011).
La zone de la baie Amanda abrite également des colonies reproductrices d'autres espèces d'oiseaux marins et constitue également une zone de rassemblement pour les phoques de Weddell.


2. Buts et objectifs


La gestion de la baie Amanda vise à :


- éviter toute détérioration ou tout risque de détérioration de la colonie de manchots empereurs en empêchant/limitant les perturbations humaines inutiles ;
- assurer l'exécution de travaux permanents de recherche et de suivi de la colonie de manchots empereurs ainsi que d'autres travaux de recherche scientifique essentiels qui ne peuvent pas être effectués ailleurs ;
- collecter à intervalles réguliers des données sur l'état de la population de la colonie de manchots empereurs ; et
- limiter le risque d'introduction d'agents pathogènes qui pourraient provoquer des maladies au sein des populations fauniques de la zone.


3. Activités de gestion


Les activités de gestion suivantes devront être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :


- des renseignements sur la zone indiquant ses limites et les restrictions spéciales qui s'y appliquent ainsi que des copies du présent plan de gestion seront mis à disposition dans les stations de recherche dans les collines Vestfold et Larsemann, et remis à tous les navires qui visitent les environs ;
- les pilotes opérant dans la région devront être informés de l'emplacement et des limites de la zone ainsi que des restrictions d'accès et de survol qui s'y appliquent ;
- le personnel des programmes nationaux menant des activités dans les environs de la zone, la survolant ou s'en approchant, devra être spécifiquement informé des dispositions et du contenu du plan de gestion par leur programme national ;
- des visites seront effectuées selon les besoins (dans la mesure du possible, au moins une fois tous les cinq ans) pour s'assurer que la zone répond toujours aux buts pour lesquels elle a été désignée et pour s'assurer que les mesures de gestion sont appropriées ;
- le plan de gestion sera réexaminé au moins une fois tous les cinq ans et mis à jour en conséquence ; et
- les directeurs des programmes antarctiques nationaux en cours d'exécution dans la région se livreront entre eux à des consultations pour veiller à ce que les activités de gestion susmentionnées soient mises en œuvre.


4. Durée de la désignation


La zone est désignée pour une durée indéterminée.


5. Cartes


Carte A. - Zone spécialement protégée de l'Antarctique Baie Amanda, côte Ingrid Christensen, Terre Princesse Elizabeth, Antarctique oriental. Emplacement de la baie Amanda sur la côte Ingrid Christensen. Spécifications de la carte : Projection : conique conforme de Lambert ; Datum horizontal : WGS84 ; Datum vertical : niveau moyen de la mer.
Carte B. - Zone spécialement protégée de l'Antarctique Baie Amanda, côte Ingrid Christensen, Terre Princesse Elizabeth, Antarctique oriental. Emplacement de la colonie de manchots empereurs et caractéristiques physiques. Spécifications de la carte : Datum horizontal : WGS84 ; Datum vertical : niveau moyen de la mer.


6. Description de la zone
6(i) Coordonnées géographiques, bornage et caractéristiques du milieu naturel
Description générale


La baie Amanda (69° 15ʹ S, 76° 49ʹ 59,9ʺ E) est située au sud-ouest des falaises Brattstrand, entre les collines Vestfold au nord-est et les collines Larsemann au sud-ouest sur la côte Ingrid Christensen de la Terre Princesse Elizabeth, en Antarctique oriental (Carte A). Elle est large d'environ 3 km et longue de 6 km, et elle s'ouvre au nord-ouest sur la baie Prydz. Elle est entourée sur son flanc sud-ouest par la langue glaciaire Flatnes et sur son flanc sud-est par le glacier Hovde. Le côté sud est délimité par des falaises de glace continentales et des affleurements rocheux. Au sud-ouest, on retrouve de petits îlots et à quelques kilomètres au large des côtes, quelques îles sans nom.
La ZSPA englobe les rochers, les îles et l'eau (banquise comprise) à partir d'un point situé au nord-est de l'île Hovde, à l'extrémité du glacier Hovde (76° 53ʹ 54,48ʺ E, 69° 13ʹ 25,77ʺ S), et continue vers le sud le long du littoral au pied des falaises de glace du glacier Hovde jusqu'à un point aux 76° 53ʹ 44,17ʺ E, 69° 16ʹ 22,72ʺ S, puis vers l'ouest le long du littoral au pied d'une série de falaises libres de glace jusqu'à un point situé aux 76° 49ʹ 37,47ʺ E, 69° 16ʹ 58ʹ 48ʺ S, puis vers le nord le long de la base des falaises de glace de la langue glaciaire Flatnes jusqu'à un point situé à l'extrémité de la langue glaciaire de Flatnes (76° 46ʹ 41,07ʹ E, 69° 14ʹ 44,37ʺ S), puis en ligne droite vers le nord-est pour revenir au point d'origine situé aux 76° 53ʹ 54,48ʺ 69° 13ʹ 25,77ʺ S (Carte B).


Manchots empereurs


En hiver, la colonie de manchots empereurs se trouve sur la banquise au sud-ouest de la baie Amanda. Durant la saison de reproduction, et principalement une fois que les oisillons sont capables de se déplacer, plusieurs petits groupes se forment au nord, au sud et à l'ouest de l'aire d'hivernage. Les îles sont également occupées au printemps et en été. De violents courants circulaires dans la baie Prydz Bay rendent la glace de mer instable la majeure partie de l'année et permettent ainsi aux manchots d'accéder facilement à l'eau libre pour se nourrir. Depuis sa découverte en 1957, la colonie a occupé un certain nombre de sites à l'intérieur de cette baie.


Autres notes


Des labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) et des océanites de Wilson (Oceanites oceanicus) se reproduisent sur les îles de la baie Amanda, mais la taille de leur population demeure inconnue à ce jour. Plus de 20 labbes antarctiques juvéniles occupent également ces îles en été. Des manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) visitent fréquemment la zone et se rendent sur ces îles durant leur mue annuelle. Des dizaines de phoques de Weddell (Leptonychotes weddelli) se rassemblent régulièrement dans la zone, surtout au sud où la glace de mer perdure une grande partie de l'été.


Climat


La baie Amanda est presque entièrement composée de banquise (même durant les mois estivaux), ce qui en fait un habitat rare et important pour les manchots empereurs et les phoques de Weddell.
Des données météorologiques limitées relatives à la région avoisinante existent. Les zones les plus proches sur lesquelles on dispose de données météorologiques substantielles sont les collines Vestfold (station Davis), à 75 km au nord-est, ainsi que les collines Larsemann (stations Zhongshan, Progress et Bharati), à 22 km au sud-ouest.
Les vents qui soufflent dans la baie semblent être très variables mais soufflent principalement de secteur est à sud-est. A Davis, les vents sont modérés et soufflent de secteur nord-est à est. La vitesse annuelle moyenne du vent est de 18 km/heure. En moyenne, le mois le plus venteux est novembre et le moins venteux est avril. Des vents violents de secteur sud soufflent souvent sur les collines Larsemann. Des vents catabatiques forts et persistants de secteur nord-est balaient également le plateau la plupart des jours d'été.
De décembre à février, les températures de l'air en journée aux collines Larsemann dépassent fréquemment les 4 °C et peuvent dépasser les 10 °C, tandis que la température mensuelle moyenne est légèrement supérieure à 0 °C. Les températures mensuelles moyennes en hiver sont comprises entre - 15 °C et - 18 °C. Les précipitations existent sous forme de neige et dépassent rarement les 250 mm d'équivalent en eau par an. La station Davis connaît une température mensuelle moyenne qui varie entre + 1 °C en janvier et - 18 °C en juillet. Les chutes de neige y sont très légères et l'accumulation de neige est souvent due aux vents qui, entre mars et octobre, balaient la neige présente sur le plateau.


Géologie


Les affleurements rocheux dans la partie sud de la baie Prydz, à savoir les îles Svenner, les falaises Branstrand, la baie Amanda, les collines Larsemann, les îles Bolingen, l'île Sestrene, les montagnes Munro Kerr et le Landing Bluff, se composent de paragneiss et d'orthogneiss intercalés avec des assemblages et des structures de minéraux de haute température qui sont vieux d'environ 500 Ma (ère panafricaine). Les paragneiss ne présentent aucune preuve concluante de métamorphisme précoce, mais les orthogneiss présentent des signes de métamorphisme de forte intensité à 1 000 Ma. L'événement panafricain a engendré un épaississement crustal et l'enterrement de la paragneiss qui est ensuite ressortie de terre. On trouve également un certain nombre d'intrusions ignées postérieures au pic du métamorphisme, notamment des plutons granitoïdes et des filons pegmatiques très étendus qui traversent les gneiss et les plutons. Un de ces plutons granitoïdes a été découvert dans la baie Amanda. Il est riche en feldspath potassique et il est postérieur aux premières foliations du gneiss. Le pluton montre une foliation de la biotite, contient du grenat, du spinel et de l'apatite, et semble être syntectonique, son intrusion étant survenue durant les phases ultérieures de métamorphisme.


6(ii) Accès à la zone


La zone est accessible par hélicoptère ou par véhicule terrestre, conformément aux conditions présentées à la section 7(ii) du présent plan.


6(iii) Emplacement des structures à l'intérieur de la zone et adjacentes à elle


Afin de mener un suivi de l'état de la colonie et de la glace, deux caméras automatisées ont été temporairement placées sur la grande île située au coin sud-est de la baie Amanda.


6(iv) Emplacement d'autres zones protégées à proximité de la zone


Les collines Larsemann, Zone gérée spéciale de l'Antarctique n° 6, sont situées à 22 km au sud-ouest (69° 30ʹ S. 76° 19ʹ 58ʺ E) de la baie Amanda. Les autres zones protégées les plus proches sont la plaine Marine, ZSPA n° 143 (68° 36ʹ S. 78° 07ʹ E) et l'île Hawker, ZSPA n° 167 (68° 35ʹ S, 77° 50ʹ E), à environ 75 km au nord-est dans les collines Vestfold.


6(v) Zones spéciales à l'intérieur de la zone


Il n'y a pas de zone spéciale au sein de la zone.


7. Critères de délivrance de permis d'accès
7(i) Conditions générales de délivrance de permis


L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par une autorité nationale compétente. Les critères de délivrance de permis d'accès à la zone sont les suivants :


- le permis est délivré pour mener des études scientifiques essentielles qui ne peuvent être effectuées ailleurs, en particulier sur l'avifaune et l'écosystème de la zone, ou pour des raisons essentielles à la gestion, conformes aux objectifs du présent plan de gestion, telles que des activités d'inspection, de gestion ou de révision ;
- les activités autorisées ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone ou aux autres activités autorisées ;
- les activités autorisées sont conformes au présent plan de gestion ;
- le permis, ou une copie autorisée, sera emporté à l'intérieur de la zone ;
- un rapport de visite devra être soumis à l'autorité ayant délivré le permis au plus tard six mois après la fin de la visite ;
- les permis seront délivrés pour une durée déterminée ;
- les détenteurs de permis notifieront l'autorité compétente de toutes les activités ou mesures entreprises qui ne figuraient pas dans le permis délivré ; et
- toutes les données de recensement et GPS seront mises à la disposition de l'autorité qui délivre le permis et des Parties responsables de l'élaboration du plan de gestion.


7(ii) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de celle-ci


Toute perturbation de la colonie doit être limitée en tout temps, en prenant en compte le fait que les conditions environnementales et l'emplacement de la colonie varient d'une saison à l'autre et au cours d'une même saison.
Le littoral est en partie composé d'un très grand mur de glace. Ce mur de glace empêche l'accès direct par la terre à partir de l'ouest, du sud et de l'est.
Il n'y a aucune voie piétonnière balisée à l'intérieur de la zone. A moins que le permis n'autorise des perturbations, les piétons doivent se tenir à 50 m au moins de tout manchot ou de toute concentration de manchots.
L'accès par véhicule doit se faire par la terre à partir du sud et par la glace de mer au nord, en évitant de traverser la colonie ou la mer. Les véhicules doivent maintenir une distance d'au moins 500 mètres avec tout manchot ou toute concentration de manchots.
La colonie de manchots empereurs ne restant jamais à un seul endroit, il est impossible de désigner un site d'atterrissage pour hélicoptère ou des couloirs aériens qui permettent d'éviter toute perturbation. Des couloirs aériens appropriés et un site d'atterrissage viable (SAV) doivent être évalués à chaque visite, et une grande prudence doit être exercée conformément aux dispositions du présent plan de gestion. En approchant ou en partant d'un SAV, la topographie doit être utilisée pour protéger les concentrations de manchots de nuisance sonore directe.
Les conditions ci-après s'appliquent à l'utilisation d'aéronefs :


- aucun vol d'aéronef n'est autorisé au-dessus de la zone du 1er mai au 1er octobre de chaque année ;
- les aéronefs à voilure fixe ne peuvent atterrir dans la zone ;
- les aéronefs ne doivent pas être ravitaillés en carburant à l'intérieur de la zone ;
- les hélicoptères ne peuvent atterrir que sur un SAV identifié à chaque visite en effectuant d'abord un vol de reconnaissance autour du périmètre extérieur de la zone afin d'évaluer la répartition et les concentrations de manchots par rapport à la topographie ;
- pour les hélicoptères bimoteurs, le SAV doit se situer à au moins 1 000 m des concentrations de manchots ;
- pour les hélicoptères monomoteurs, le SAV doit se situer à 1 000 m des concentrations de manchots, ou à un endroit où la topographie (icebergs, îles, etc.) protégera les concentrations de manchots de toute nuisance sonore directe. (Note : un SAV peut être délimité à l'intérieur de la côte orientale de la grande île située au coin sud-est de la baie Amanda à 69° 16ʹ 21,2ʺ S, 76° 50ʹ 52,6ʺ E.)


7(iii) Activités pouvant être menées dans la zone


Les activités suivantes peuvent être menées dans la zone :


- les études scientifiques essentielles qui ne peuvent être satisfaites ailleurs et qui ne mettent pas en péril l'avifaune ou l'écosystème de la zone ;
- les activités de gestion essentielles, y compris celles de suivi ; et
- l'échantillonnage, qui doit respecter le minimum requis pour les programmes de recherche autorisés.


Dans la mesure où les manchots étant particulièrement sensibles aux perturbations durant les périodes suivantes :


- de la mi-mai à la fin juillet lorsqu'ils incubent leurs œufs ; et
- de la fin juillet à la fin septembre lorsque les adultes s'occupent des jeunes ;
- de la fin novembre à la fin décembre lorsque les oisillons muent et prennent leur envol ;
- ainsi que durant la mue à la fin de l'été ;
- les visiteurs devront particulièrement veiller à ne pas perturber inutilement les oiseaux et à ne pas les gêner durant ces périodes.


7(iv) Installation, modification ou enlèvement de structures


Aucune structure ou installation permanente n'est autorisée dans la zone. Des structures ou installations temporaires peuvent être érigées dans la zone à des fins scientifiques ou de gestion essentielles précisées dans un permis.
Toute structure temporaire érigée dans la zone doit :


- être clairement identifiée, indiquant le pays, le nom du principal chercheur, l'année d'installation et la date d'enlèvement prévu ;
- ne pas contenir d'organisme, de propagule (par ex. semences, œufs) ou de terre non stérilisée ;
- être formée de matériaux résistants aux conditions antarctiques et présentant un risque minimal de contamination pour la zone ; et
- être enlevée lorsqu'elle n'est plus nécessaire, ou avant l'expiration du permis si cette éventualité survient en premier.


7(v) Emplacement de camps de base


Le campement dans la zone est uniquement autorisé :


- à des fins de recherches scientifiques ou d'activités de gestion essentielles ;


s'il est temporaire ; et


- si tous les efforts sont entrepris pour placer et maintenir le campement à au moins 500 m des concentrations de manchots.


7(vi) Restrictions sur les matériaux et organismes pouvant être introduits dans la zone


Les restrictions suivantes sont d'application :


- aucun produit de la volaille, y compris de la nourriture en poudre contenant des œufs, ne peut être introduit dans la zone ;
- aucun dépôt d'aliments ou d'autres provisions ne sera laissé dans la zone au-delà de la période durant laquelle ils sont nécessaires ;
- aucun animal vivant, aucune forme végétale et aucun micro-organisme ne sera introduit délibérément dans la zone. Des mesures de précaution doivent être prises pour éviter l'introduction accidentelle de tout animal, forme végétale, micro-organisme et terre non stérilisée dans la zone ;
- aucun herbicide ou pesticide ne sera introduit dans la zone. Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, susceptible d'être introduit à des fins de gestion ou à des fins scientifiques précisées dans un permis, sera enlevé de la zone au plus tard à la fin de l'activité pour laquelle le permis a été délivré ;
- aucun combustible ne sera entreposé dans la zone sauf en cas de nécessité absolue liée à l'activité pour laquelle le permis a été délivré. Si tel est le cas, le combustible doit être enlevé de la zone au plus tard à la fin de l'activité autorisée. Des dépôts de combustible permanents ou semi-permanents ne sont pas autorisés ; et
- tout matériel ne peut être introduit dans la zone que pour une période déterminée et, s'il est laissé sans surveillance, doit comporter une étiquette indiquant le code de son pays. Tous les matériaux introduits dans la zone seront enlevés au plus tard à la fin de la période déterminée, et seront entreposés et manipulés de manière à limiter le risque d'impacts sur l'environnement.


7(vii) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore indigènes


Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore indigènes sont interdits, sauf sur délivrance d'un permis. Dans les cas de capture d'animaux ou de perturbations nuisibles, les prescriptions du Code de conduite du Comité scientifique pour la recherche en Antarctique (SCAR) pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques constituent la norme minimale à respecter.
Les recherches ornithologiques menées sur les oiseaux reproducteurs présents dans la zone doivent se limiter à des activités non invasives et qui n'engendrent aucune perturbation. Si la capture d'animaux est nécessaire, elle doit dans la mesure du possible se faire en dehors de la zone afin de limiter les perturbations pour la colonie.


7(viii) Ramassage ou enlèvement de matériel qui n'a pas été introduit dans la zone par le détenteur du permis


Des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés de la zone uniquement si un permis l'autorise. Ils doivent se limiter au minimum nécessaire permettant de répondre aux besoins des activités scientifiques ou de gestion.
Les matériaux d'origine humaine, qui risquent de porter atteinte aux valeurs de la zone et qui n'ont pas été introduits dans la zone par le détenteur du permis ou pour lesquels aucune autre autorisation n'a été donnée, peuvent être enlevés à moins que l'impact de leur enlèvement ne risque d'être plus grand que s'ils étaient laissés sur place. Si tel est le cas, l'autorité nationale compétente doit en être notifiée et donner son autorisation.


7(ix) Elimination des déchets


Tous les déchets, y compris les déchets d'origine humaine, doivent être enlevés de la zone.


7(x) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints


Des permis peuvent être délivrés pour permettre la réalisation d'activités de suivi biologique et des activités de gestion et d'inspection de la zone qui comprennent :


- le prélèvement d'échantillons à des fins d'analyse ou d'examen ;
- l'installation ou l'entretien d'équipement scientifique, de structures et de panneaux ; et
- d'autres mesures de protection.


Tous les sites particuliers qui font l'objet d'un suivi de longue durée seront clairement indiqués et leurs coordonnées GPS seront incluses dans le système de répertoire de données de l'Antarctique par l'autorité nationale compétente.
Les travaux de recherche ornithologique se limiteront, dans la mesure du possible, à des activités non invasives qui ne perturbent pas les oiseaux en phase de reproduction présents à l'intérieur de la zone. Des activités invasives et/ou causant des perturbations ne seront autorisées que si elles n'ont pas d'effet sur la population, ou si cet effet est temporaire et transitoire.
Les visiteurs prendront des mesures de précaution spécifiques afin de ne pas introduire d'organismes non indigènes dans la zone. L'introduction d'agents pathogènes, de microbes ou de végétation venant de sols, de plantes ou d'animaux d'autres sites antarctiques (y compris des stations de recherche) constitue une source de préoccupation particulière. Afin de limiter les risques d'introduction, tous les visiteurs doivent minutieusement nettoyer leurs chaussures, leur équipement d'échantillonnage, les bornes, etc. avant d'entrer dans la zone.


7(xi) Rapports de visites


Les Parties doivent s'assurer que le titulaire principal de chaque permis délivré soumet à l'autorité nationale compétente un rapport décrivant les activités menées dans la zone.
Ces rapports doivent contenir, le cas échéant, les catégories d'informations mentionnées dans le formulaire de rapport de visite repris dans l'annexe 4 du Guide pour l'élaboration des plans de gestion des zones spécialement protégées de l'Antarctique joint à la Résolution 2 (1998).
Les Parties doivent conserver une archive de ces activités.
Lors de l'échange annuel d'informations, les Parties devront fournir une description synthétique des activités menées par les personnes dont elles sont responsables qui soit suffisamment détaillée pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion.
Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive publique afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée pour réexaminer le plan de gestion et pour organiser l'utilisation scientifique du site.
Une copie du rapport doit être envoyée à la Partie responsable de l'élaboration du plan de gestion.
En outre, les rapports de visite doivent fournir des informations détaillées concernant les données de recensement, l'emplacement de toute nouvelle colonie ou de nids qui n'avaient pas été repérés auparavant, un bref résumé des résultats des recherches, et une copie des photographies prises dans la zone.


8. Bibliographie


Une partie ou la totalité des données utilisées dans le présent document ont été obtenus au Centre australien des données antarctiques (IDN Node AMD/AU), qui fait partie de la Division antarctique australienne (Commonwealth d'Australie).
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