La commission régulièrement convoquée et constituée, réunie le 1er juin 2015 ;
Après en avoir délibéré,
Considérant que le bien pour lequel le certificat d'exportation est demandé est un remarquable portrait du roi Louis XIII réalisé par Philippe de Champaigne (1602-1674), probablement avec la contribution de son atelier, sur la commande de Louis Phélipeaux de La Vrillière (1599-1681), secrétaire d'Etat, pour son hôtel particulier parisien construit entre 1635 et 1650 par François Mansart ; qu'en outre il apparaît, du fait d'un certain nombre de similarités, qu'il s'agit très probablement du pendant du Portrait de Richelieu, conservé au musée du Louvre ; que les deux portraits figuraient dans le « grand cabinet qui termine l'appartement » du marquis et y sont restés même après la vente de l'hôtel en 1713 au comte de Toulouse, fils naturel de Louis XIV et de Mme de Montespan, qui donna son nouveau nom à l'hôtel ; que le portrait royal a quitté pour la première fois l'hôtel de Toulouse à l'occasion de la Révolution, lorsque les biens du duc de Penthièvre ont été saisis après sa mort intervenue en 1793 ; qu'envoyé avec son pendant au Muséum central des arts il a été récupéré par Louis-Philippe, en tant qu'héritier des Penthièvre par sa mère, en 1817, et, malgré une tentative de vente en 1851, semble être resté depuis lors dans la famille d'Orléans ; que, par ailleurs, ce tableau, dont la composition est héritée du Portrait de Henri IV par Pourbus, illustre la façon dont la dynastie constitue son iconographie dans la répétition de prototypes précis, la figure du roi étant reprise, presque à l'identique, de celle d'un autre tableau de Champaigne, achevé en 1635 et conservé au Louvre, Louis XIII couronné par la Victoire, qui ornait la galerie des Hommes illustres du Palais Cardinal ; que l'état actuel de cette toile résulte notamment des modifications de format, liées à ses emplacements successifs, probablement au sein de l'hôtel de La Vrillière ; que la provenance prestigieuse de ce tableau, son lien historique avec l'hôtel qui est devenu le siège de la Banque de France depuis 1811, son parcours bien documenté et son caractère de pendant au célèbre Richelieu du Louvre justifient un maintien sur le territoire national ;
Qu'en conséquence cette œuvre présente un intérêt majeur pour le patrimoine national du point de vue de l'histoire et de l'art et doit être considérée comme un trésor national,
Emet un avis favorable au refus du certificat d'exportation demandé.