ANNEXE
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 160
ÎLES FRAZIER, ÎLES WINDMILL, TERRE DE WILKES, ANTARCTIQUE DE L'EST
Introduction
Les îles Frazier constituent un archipel de trois îles situées à environ 16 km de la côte, en partant de la station Casey (Australie) en Antarctique de l'Est (carte A). Ces îles constituent l'habitat de la plus grande colonie nicheuse de pétrels géants antarctiques Macronectes giganteus parmi les quatre seules colonies identifiées en Antarctique continental. Elles avaient été ainsi désignées zone spécialement protégée de l'Antarctique par la mesure 2 (2003) pour leur statut de refuge des oiseaux. Le plan de gestion initial avait été révisé et adopté par la mesure 13 (2008).
Depuis sa découverte en 1955, la colonie de pétrels géants des îles Frazier a été observée par intermittence durant une période allant de mi-janvier à fin mars. Les visites étaient menées généralement dans le but de réaliser le baguage des oisillons. Des recensements d'oisillons ont pu être effectués par temps clément. De manière générale, ces recensements étaient réalisés dans l'île Nelly uniquement. De ce fait, les premières données collectées n'étaient pas assez complètes pour permettre d'évaluer les changements concernant l'évolution des effectifs de la population totale. Durant ces dernières années, le recensement des nids occupés a été réalisé au cours du mois de décembre, cette fois-ci sur toutes les îles. Les données recueillies suggèrent que la population nicheuse, en particulier celle de l'île Dewart, serait en hausse.
En dehors de ces visites visant l'observation des oiseaux de mer, les îles Frazier ont été en réalité très peu visitées. Les visites d'observation des oiseaux interviennent en moyenne tous les deux ans depuis la fin des années 1950 (voir annexe I). Une stratégie de gestion formalisée avait été mise en œuvre au milieu des années 1980 afin de réduire l'impact des perturbations anthropiques sur les colonies nicheuses de pétrels géants se trouvant dans les environs des stations gérées par l'Australie.
L'Australian Antarctic Division avait restreint les visites des participants aux programmes menés par l'Australie en Antarctique. Ainsi les visites à des fins de recensement avaient lieu tous les trois à cinq ans. De plus, des mesures de contrôle très strictes encadraient les visites pour d'autres motifs. La périodicité retenue pour les recensements apparaissait comme un compromis raisonnable entre les risques de perturbations des oiseaux nicheurs impliqués par les activités de surveillance et la nécessité de recueillir des données démographiques sur ces oiseaux. Il semble que les réflexions actuelles pencheraient en faveur de recensements plus fréquents qui permettraient de mieux comprendre l'état actuel et les tendances démographiques de ces oiseaux. Ces activités devraient être menées dans les conditions appropriées.
Une hausse notable de la population nicheuse dans les îles Frazier, de même que les retombées manifestement positives des mesures de protection actuelles justifient la poursuite du protocole de protection des colonies nicheuses de pétrels géants. La protection ainsi que la surveillance à long terme des pétrels géants des îles Frazier continueront à contribuer à l'élaboration de stratégies régionales et mondiales favorables à la conservation des espèces et à la collecte d'informations permettant des études comparatives avec des populations issues d'autres habitats.
Le présent plan de gestion révisé réaffirme les valeurs qui ont motivé la désignation de la zone et reconnaît les dispositions de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement.
1. Description des valeurs à protéger
La zone a été désignée essentiellement dans le but de protéger la colonie nicheuse de pétrels géants antarctiques qui est en effet la plus grande colonie identifiée en Antarctique continental.
Vers la fin des années 1980, la population mondiale de pétrels géants antarctiques était estimée à 38 000 couples. L'analyse récente des tendances démographiques mondiales sur les trois dernières générations (64 années) fournit une estimation optimiste avec un taux de croissance de 17 % et une estimation pessimiste avec un taux de décroissance de 7,2 %. Le scénario pessimiste envisagé ne suscite pas d'alerte concernant la vulnérabilité de cette espèce. En effet, même dans une telle situation, l'effectif de la population n'atteint pas le seuil de déclin qui justifierait sa classification dans la catégorie " Vulnérable ", dans la Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN. L'espèce est en outre passée de la catégorie " Quasi menacé " à la catégorie " Préoccupation mineure " (BirdLife International. 2012).
Le pétrel géant antarctique figure dans la liste de l'annexe I de l'Accord sur la conservation des pétrels et des albatros (ACAP), un accord multilatéral visant la conservation des albatros et des pétrels à travers la coordination internationale des activités de réduction des risques menaçant ces populations. Il figure également à l'annexe II de la Convention sur la conservation des espèces migratrices.
L'Antarctique oriental est un habitat assez inhabituel pour le pétrel géant, il s'agit en fait de la limite australe de son aire de répartition. Le recensement le plus récent, réalisé en 2011, estime la population nicheuse totale des îles Frazier à 237 couples. On observe des colonies dans les trois îles de l'archipel (île Nelly, île Dewart et île Charlton). La plus grande colonie est installée à l'île Dewart. En 2011, des caméras de surveillance automatiques ont été temporairement installées à l'île Nelly afin de déterminer la chronologie et le taux de réussite de la reproduction des pétrels géants (carte B).
Les îles Frazier constituent l'un des quatre sites connus qui abritent des colonies nicheuses de pétrels géants sur le littoral de l'Antarctique continental. Il s'agit du seul site identifié sur 3 000 km de littoral, entre la station Davis et la station Dumont d'Urville. Les trois autres colonies sont installées à proximité des stations Mawson (île Giganteus, îles Rookery, ZSPA n° 102) et Davis (île Hawker, ZSPA n° 167), et près de la station Dumont d'Urville (France) (archipel Pointe-Géologie, ZSPA n° 120). La population de pétrels géants évoluant en Antarctique représente moins de 1 % de la population nicheuse mondiale. Elle est actuellement estimée à environ 300 couples pour la région de l'Antarctique continental dont 2-4 couples à l'île Giganteus, environ 45 couples à l'île Hawker (2010), 8-9 couples à l'archipel de Pointe-Géologie (Terre Adélie) (2005) et 237 couples aux îles Frazier (2011). Il faut noter que des observations fortuites sur la côte à proximité de la station Mawson mènent à penser qu'il existerait d'autres colonies non encore identifiées.
La zone abrite également des colonies nicheuses de manchots Adélie et plusieurs autres espèces d'oiseaux volants.
2. Buts et objectifs
La gestion de la ZSPA des îles Frazier vise à :
- minimiser l'impact des activités humaines sur les colonies nicheuses de pétrels géants et contribuer ainsi à une meilleure protection de la faune sauvage ;
- préserver les îles Frazier en tant que site de référence pour de futures études comparatives avec d'autres populations nicheuses de pétrels géants, et
- réduire le risque d'introduction involontaire de végétaux, animaux et microbes non indigènes dans les îles Frazier.
3. Activités de gestion
Afin de protéger les valeurs de la zone, les activités de gestion décrites ci-dessous seront menées :
- des visites d'étude permettant d'évaluer les effectifs et l'évolution de la colonie de pétrels géants et/ou de la faune et de la flore seront autorisées. Les activités et les méthodes causant le moins de perturbations possible à la colonie de pétrels géants seront privilégiées (ex. : utilisation de caméras de surveillance automatiques) ;
- les visites seront effectuées de préférence en dehors de la saison de reproduction des pétrels géants (c'est-à-dire entre mi-avril et mi-septembre) et lorsqu'elles seront nécessaires ;
- elles permettront d'évaluer la conformité de la zone protégée au statut qui lui a été conféré et de vérifier que des dispositions appropriées concernant la gestion et la maintenance ont été prises ;
- une signalisation géographique facilitant l'accès à la zone et mentionnant les restrictions particulières applicables sera installée bien en évidence ; des informations concernant la zone seront disponibles à la station Casey ; un exemplaire du plan de gestion sera également disponible à cette station.
Des exemplaires du présent plan de gestion ainsi que toutes les informations utiles seront remis au personnel compétent à bord des embarcations se rendant à proximité de la zone ;
- le présent plan de gestion sera révisé au moins une fois tous les cinq et mis à jour ou modifié si nécessaire.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une durée indéterminée.
5. Cartes
Carte A : zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 160, îles Windmill, Antarctique de l'Est.
Carte B : zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 160 îles Frazier - Topographie et répartition des oiseaux.
Caractéristiques des cartes.
Projection : UTM fuseau 49.
Datum horizontal : WGS84.
6. Description de la zone
6 (i) Coordonnées géographiques, bornage et caractéristiques du milieu naturel
Caractéristiques générales
Les îles Frazier se situent à 66° 14' de latitude sud et 110° 10' de longitude est (carte A). Les trois îles (Nelly, Dewart et Charlton) se trouvent sur la partie orientale de la baie Vincennes à environ 16 km de la station Casey dans un axe ouest - nord-ouest. L'île Nelly est la plus grande des trois îles (superficie d'environ 0,35 km2). Elle doit son nom à la présence d'un grand nombre de pétrels géants antarctiques que l'on appelle communément " nellies " en anglais. La ZSPA englobe tous les espaces terrestres des trois îles. La limite du côté de la mer est définie par la marée basse (carte B). La superficie totale de la zone est de 0,6 km2 environ. Aucun repère mettant en évidence les limites de la zone n'a été installé.
Pétrels géants antarctiques
Dans les îles Frazier, la saison de reproduction des pétrels géants antarctiques commence habituellement entre la fin octobre et la mi-novembre, et se poursuit jusqu'en avril, période à laquelle les oiseaux entament leur migration hivernale vers le Nord. Les oisillons bagués dans les îles Frazier se sont dispersés à travers l'hémisphère Sud et ont été retrouvés en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Sud, à l'île de Pâques, et en Afrique du Sud dans les neuf mois suivant leur départ.
Au milieu des années 1980, une stratégie de gestion a été mise en place pour les trois sites abritant des pétrels géants nicheurs à proximité des stations australiennes afin de minimiser les impacts anthropiques. Avant cela, l'Australian Antarctic Division avait pris des mesures restrictives concernant les visites de recensement qui étaient limitées à une visite tous les trois à cinq ans. Les autres visites pour d'autres motifs étaient également strictement encadrées. A l'époque, ces dispositions visaient à établir un compromis entre les risques de perturbation des oiseaux et la nécessité de collecter des données démographiques pertinentes. Il faut souligner toutefois que ce système de gestion a eu une influence sur la détermination des modalités de visite permettant d'évaluer les paramètres et les tendances liées à l'évolution de la population, et n'a pas été particulièrement favorable à l'amélioration de la reproduction des pétrels géants. Aujourd'hui, avec le développement des nouvelles technologies (caméras automatiques), des informations détaillées peuvent être recueillies avec un impact humain très faible, voire inexistant, notamment durant la période de reproduction.
En décembre 2011, 80 couples nicheurs de pétrels géants ont été observés à l'île Nelly. Deux de ces pétrels étaient bagués. On dénombre 130 couples à l'île Dewart et 27 à l'île Charlton. Les quatre caméras de surveillance automatiques installées temporairement à l'île Nelly contribueront à déterminer et à comprendre des paramètres de reproductions essentiels (carte B).
Autres oiseaux
Parmi les trois îles de la zone, l'île Nelly est sans doute celle qui abrite la plus grande diversité de communautés aviaires. On y retrouve le pétrel des neiges (Pagodroma nivea), le damier du cap (Daption capense), le pétrel antarctique (Thalassoica antarctica), l'océanite de Wilson (Oceanites oceanicus), le fulmar antarctique (Fulmarus glacialoides) et les labbes antarctiques (Catharacta maccormicki). Toutes ces espèces nichent dans l'île. Les labbes antarctiques ont été également observés dans l'île Dewart (voir annexe II, carte B).
Une centaine de nids de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) ont été observés dans une colonie, à l'île Nelly en 1961-1962. Lors de la saison de reproduction 1989-1990, trois colonies ont été observées sur la crête située au nord-ouest de l'île Nelly. 554 nids y ont été dénombrés. La croissance de la population observée dans cette localité suit le même rythme que celle des autres populations de manchots Adélie identifiées dans la région des îles Windmill en 1959-1960 et 1989-1990. Pour la saison 2001-2002, la population nicheuse de l'île Nelly est estimée à 1 000 couples. Une brève inspection des sites de colonies en 2005-2006 indique que la population nicheuse est toujours en hausse.
Mammifères marins
La présence de mammifères marins dans les îles Frazier a été signalée en de rares occasions. En 1968, trois phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) ont été observés sur la banquise flottante entre l'île Nelly et l'île Dewart. Les orques (Orchinus orca) - appelées également épaulard ou " baleine tueuse " - ont été aperçues dans l'archipel. En effet, un groupe avait été observé fin 2011. Quelques léopards de mer ont été également repérés sur la banquise à proximité de l'île Nelly. Quelques rares phoques de Weddell ont été enregistrés sur la banquise près des îles Frazier l'été 2001-2002 (annexe II).
Végétation
Onze espèces végétales ont été répertoriées sur l'île Nelly, notamment des lichens Buellia frigides, Usnea antarctica, Rhizoplaca melanophthalma, Candelariella flava, un genre d'algue terrestre Prasiola crispa, et une " croûte végétale " de couleur verte d'un genre indéterminé qui serait probablement une association d'hyphes et d'algues vertes Desmococcus olivaceus. Plusieurs espèces d'algues des neiges dont Chlorococcum sp. Chloramonas polyptera, Chlorosarcina antarctica, Prasiococcus calcarius ont été également observées (annexe II). Aucune publication de données relatives aux invertébrés terrestres dans les îles Frazier n'a été faite jusqu'ici. Il faut noter, en effet, qu'aucune étude n'a été menée dans ce domaine.
Géologie et géographie
La topographie des îles Frazier est caractérisée par un relief de falaises aux pentes abruptes surplombant la mer. Le pic le plus élevé de l'île Nelly se situe à 65 m d'altitude. Une grande auge glaciaire (vallée glaciaire en " U ") sépare l'île Nelly de l'île Dewart.
Les caractéristiques géologiques métamorphiques des îles Frazier sont caractéristiques de la région des îles Windmill. Le relief de ces régions se distingue par les couches de schiste et le gneiss finement crénelé. Les propriétés géologiques des îles Frazier découlent de deux phases métamorphiques, la première datant d'il y a 1 400 à 1 310 millions d'années et la seconde de 1 200 millions d'années, à l'origine de la transformation des roches volcaniques, du grauwacke et du schiste. A l'île Nelly, les falaises abruptes sont composées de biotite et de gneiss. Les flancs d'auge de la vallée glaciaire du côté de l'île Nelly sont composés de grès rouge erratique, en dessous de la courbe de niveau de 30 m. Des stries glaciaires très polies marquent la surface du gneiss et témoignent d'une période de glaciation récente en indiquant la direction de l'écoulement des glaces de fonte estimée entre 265° et 280° vrais. Les sédiments superficiels, que l'on retrouve dans les dépressions de la roche, sont composés de sable fin et graveleux.
Climat
Le climat des îles Frazier est semblable à celui des îles Windmill et des autres zones côtières environnantes. A la station Casey, située à 16 km de l'archipel dans une orientation est - sud-est, les températures moyennes sont de 0,3 °C pour le mois le plus chaud et de - 14,9 °C pour le mois le plus froid. Les précipitations sont faibles et, à cause de l'albédo élevé des surfaces rocheuses exposées, le sol est dépourvu de glace en permanence, ce qui fait de cette zone un habitat propice à la nidification de l'avifaune.
Analyse des domaines environnementaux
Les îles Frazier ne figurent pas dans la classification relative à l'Analyse des domaines environnementaux de l'Antarctique (résolution 3 [2008]).
Régions de conservation biogéographiques de l'Antarctique
Les îles Frazier se situent dans la région 7 Antarctique Est, conformément à la classification relative aux Régions de conservation biogéographiques de l'Antarctique.
6 (ii) Accès à la zone
Les îles Frazier et les sites environnants peuvent être rejoints à bord d'une petite embarcation lorsque l'état de la banquise le permet. Les dispositions mentionnées à la section 7 (ii) du présent document doivent être respectées. La banquise est instable la plupart du temps et ne permet pas aux véhicules d'accéder à la zone.
6 (iii) Emplacement des structures à l'intérieur de la zone et adjacentes à celle-ci
Il n'y a pas de structures à caractère permanent à l'intérieur et à proximité de la zone. Aucune structure de cette nature ne doit être érigée. à l'heure actuelle, quatre caméras de surveillance automatiques ont été temporairement installées à proximité de la colonie de pétrels géants dans le but d'assurer la surveillance continue de cette population (carte B) ;
6 (iv) Emplacement d'autres zones protégées aux alentours
Les zones protégées suivantes sont situées sur la côte Budd à proximité des îles Frazier (carte A) :
- ZSPA n° 135, Péninsule North-East Bailey (66° 17' de latitude sud, 110° 32' de longitude est), à environ 16 km dans un axe est - sud-est ;
- ZSPA n° 136, Péninsule Clark (66° 15' de latitude sud, 110° 36' de longitude est), à environ 15 km dans un axe est - sud-est ; et
- ZSPA n° 103, île Ardery et île Odbert (66° 22' de latitude sud, 110° 30' de longitude est), à environ 20 km au sud-est.
6 (v) Sites spécifiques à l'intérieur de la zone
Il n'y a pas de site spécifique à l'intérieur de la zone.
7. Critères de délivrance d'un permis d'accès
7 (i) Critères généraux
L'entrée dans la zone est interdite. Seules les personnes en possession d'un permis délivré par une autorité nationale compétente peuvent y accéder. Les critères de délivrance d'un permis d'accès sont les suivants :
- un permis est délivré uniquement pour des raisons scientifiques impérieuses ne pouvant être satisfaites par ailleurs ou pour des raisons essentielles à la gestion de la zone ;
- les actions autorisées doivent être conformes aux dispositions du présent plan de gestion ;
- les activités autorisées doivent prêter toute l'attention nécessaire à la protection permanente des valeurs environnementales de la zone à travers la mise en œuvre du processus d'évaluation de l'impact sur l'environnement ;
- le permis doit être délivré pour une durée déterminée ;
- le détenteur du permis doit être en possession du permis lorsqu'il est à l'intérieur de la zone.
D'autres conditions peuvent être appliquées par l'autorité compétente, conformément aux objectifs et dispositions du plan de gestion. Le détenteur principal d'un permis doit soumettre à l'autorité nationale compétente un rapport faisant état de toutes les activités entreprises à l'intérieur de la zone, et comprenant toutes les données de recensement collectées pendant la visite.
7 (ii) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur et au-dessus de la zone
L'accès à la zone est interdit aux véhicules, les déplacements à l'intérieur de la zone doivent se faire à pied.
L'accès à l'île Frazier doit se faire exclusivement en embarcation. Les embarcations doivent être amarrées sur la côte et les déplacements à l'intérieur de la zone effectués uniquement à pied.
Tout déplacement à l'intérieur de la zone doit prendre en considération les restrictions visant la distance d'observation des oiseaux nicheurs. Ces dispositions figurent en annexe III. Les visiteurs doivent se tenir à une distance raisonnable des pétrels géants nicheurs, suffisante pour la collecte des données biologiques ou de recensement. En aucun cas cette distance ne devra être inférieure à 20 m.
Afin de limiter les perturbations de la faune et de la flore, les bruits, notamment la communication verbale, doivent être limités au minimum nécessaire. L'utilisation d'appareils à moteur et toute activité potentiellement bruyante et donc source de perturbations pour les oiseaux nicheurs sont interdites durant la saison de reproduction des pétrels géants (du 1er octobre au 30 avril).
L'atterrissage d'aéronefs à l'intérieur de la zone est formellement interdit quelle que soit la saison.
La banquise est généralement instable et ne permet pas aux aéronefs d'atterrir sur cette zone, toutefois l'atterrissage d'un hélicoptère monomoteur sur un site adjacent à la zone peut être autorisé dans le cadre de recherches scientifiques indispensables ou pour des impératifs liés à la gestion. L'atterrissage est autorisé lorsque l'état de la banquise le permet et sous réserve de justifier que les perturbations seront limitées. Le lieu d'atterrissage doit être à une distance minimale de 930 m de toute colonie nicheuse d'oiseaux ou de phoques. Cette restriction ne s'applique pas en cas d'urgence. Seuls les visiteurs habilités à mener une activité à l'intérieur de la zone sont autorisés à débarquer de l'hélicoptère.
Le survol des îles durant la saison de reproduction est interdit, sauf dans le cadre de recherches scientifiques indispensables ou pour des impératifs liés à la gestion. Le cas échéant, l'aéronef doit être à une altitude minimale de 930 m (3 050 pieds) pour un hélicoptère monomoteur à ailes fixes, et de 1 500 m (5 000 pieds) pour un hélicoptère bimoteur.
Les équipements vestimentaires (en particulier les chaussures), de même que les équipements de recherche, doivent être méticuleusement nettoyés avant d'être introduits à l'intérieur de la zone.
7 (iii) Activités menées ou pouvant être menées dans la zone
Un permis autorisant l'accès à la zone en dehors de la saison de reproduction des pétrels géants (du 1er mai au 30 septembre) peut être délivré pour des raisons scientifiques impérieuses ne pouvant être satisfaites par ailleurs ou à des fins de gestion en rapport avec les dispositions du plan de gestion. Seules les activités qui ne porteront pas atteinte aux valeurs écologiques ou scientifiques de la zone et qui n'influenceront pas d'autres études scientifiques en cours, seront autorisées.
Un permis autorisant l'accès à la zone durant la saison de reproduction des pétrels géants (du 1er octobre au 30 avril) peut être délivré à des fins de recensement. Lors de la délivrance du permis, l'autorité compétente doit se référer aux dispositions mentionnées au premier point de la section 3 du présent plan de gestion. Les recensements doivent être effectués de préférence en dehors des sites des colonies de pétrels géants. Il existe généralement des postes d'observations depuis lesquels les pétrels géants peuvent être recensés. Le nombre de visiteurs et le temps de présence à l'intérieur de la zone doivent être limités en fonction des conditions raisonnables de réalisation du recensement. Pour des raisons de sécurité, il est recommandé au personnel navigant et aux autres membres de l'équipage de ne pas quitter le site de débarquement.
7 (iv) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune nouvelle structure ni aucun nouvel équipement scientifique ne doivent être érigés dans la zone sauf pour des raisons scientifiques impérieuses ou des impératifs liés à la gestion. Ces activités doivent être autorisées par un permis délivré pour une durée déterminée.
Les structures à caractère permanent sont interdites à l'exception des repères permettant d'identifier les sites de recherche permanents.
Toutes les structures, tous les matériels scientifiques ou repères installés dans la zone doivent être clairement identifiables par les mentions du pays, nom du principal chercheur, année d'installation, date prévue de l'enlèvement.
Tous les objets doivent être exempts d'organismes, propagules (ex : semences, œufs), sols non stériles. Ils doivent être fabriqués à partir de matériaux résistants aux conditions environnementales de la région et présenter le moins de risque de contamination possible.
L'installation (de même que le choix du site), l'entretien, la modification ou l'enlèvement des structures ou matériels doivent être effectués avec soin afin de limiter les effets indésirables sur les valeurs de la zone.
Les structures et installations à caractère temporaire doivent être enlevées du site lorsqu'elles ne sont plus nécessaires et au plus tard à l'expiration du permis autorisant leur installation.
Lorsque le permis relatif à des structures/matériels spécifiques expire, il appartient à l'autorité qui a délivré le permis à l'origine de procéder à l'enlèvement de ces structures ou matériels. Cette disposition doit constituer une condition pour la délivrance du permis.
7 (v) Emplacement des camps
L'installation de camps à l'intérieur de la zone est interdite sauf en cas d'urgence.
7 (vi) Restrictions sur les matériaux et organismes pouvant être introduits dans la zone
Outre les exigences du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, les restrictions suivantes s'appliquent à l'introduction de matériels et d'organismes dans la zone :
- aucun animal, matériel végétal, micro-organisme ou sol non stérile ne doit être délibérément introduit dans la zone. Toutes les précautions nécessaires doivent être prises afin d'empêcher l'introduction involontaire d'animaux, de matériel végétal, de micro-organismes ou de sol non stérile provenant de régions ayant des propriétés biologiques différentes (qu'elles fassent partie du territoire concerné par le traité sur l'Antarctique ou d'autres zones géographiques) ;
- aucun produit avicole, notamment les produits alimentaires à longue conservation contenant des œufs en poudre, ne doit être introduit dans la zone ;
- les combustibles et les autres substances chimiques ne doivent pas être entreposés dans la zone. Le réapprovisionnement des embarcations en carburant est autorisé sur le lieu du débarquement sur la côte. Une petite quantité de combustible peut être autorisée pour alimenter un réchaud en cas d'urgence. Le cas échéant, le combustible introduit doit être manipulé avec précaution afin de minimiser les risques de rejet ou de déversement accidentel dans l'environnement. Toute substance chimique introduite dans la zone pour des activités scientifiques impérieuses dûment autorisées par un permis doit être enlevée de la zone si possible avant et au plus tard dès la fin de l'activité ayant fait l'objet de l'autorisation. L'utilisation de radionucléides et d'isotopes stables est interdite ;
- tout matériel doit être introduit dans la zone pour une durée déterminée et doit être enlevé à l'issue de la période indiquée.
7 (vii) Prélèvement de végétaux, capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore
Il est interdit de prélever des végétaux, de capturer des animaux ou d'entreprendre des interventions nuisibles à la faune et à la flore. Toutefois, certaines actions peuvent être entreprises dans le cadre des dispositions de l'article 3 de l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement.
Toute action susceptible de perturber les pétrels géants doit être évitée quelle que soit la saison. Les visiteurs doivent être particulièrement attentifs à tout changement de comportement dans la faune et la flore, en particulier les changements dans la posture ou la vocalisation chez les oiseaux. Lorsque le comportement des oiseaux indique qu'ils s'apprêtent à quitter leur nid, les visiteurs doivent se mettre en retrait immédiatement.
7 (viii) Récupération ou enlèvement de toute chose qui n'a pas été apportée dans la zone par le détenteur du permis
La récupération et l'enlèvement de matériel de la zone doit faire l'objet d'une autorisation mentionnée sur un permis et doit être limitée au minimum requis pour les activités menées à des fins scientifiques et de gestion.
Le matériel introduit par l'homme et susceptible de porter atteinte aux valeurs de la zone, lorsqu'il n'a pas été introduit par un visiteur détenteur de permis conformément aux dispositions mentionnées sur le permis ou conformément à tout autre moyen d'autorisation, doit être enlevé si l'impact de l'opération d'enlèvement est moindre que celui de laisser le matériel sur place ; le cas échéant, l'autorité compétente doit en être informée. Il convient si possible de réaliser et de joindre des photographies représentant ces objets au rapport de visite.
7 (ix) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, doivent être enlevés de la zone.
7 (x) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
Un recensement de la population de pétrels géants devrait être effectué au moins une fois tous les cinq ans. D'autres espèces peuvent être recensées à cette occasion sous réserve que l'opération envisagée n'implique pas de perturbations pour les pétrels géants.
Toutes les données GPS recueillies sur les sites de surveillance à long terme doivent être enregistrées dans le répertoire maître de l'Antarctique, par le biais de l'autorité nationale compétente.
7 (xi) Rapports de visites
Le détenteur principal d'un permis doit soumettre un rapport à l'autorité nationale compétente faisant état des activités entreprises lors de la visite. Les rapports de visites doivent inclure, s'il y a lieu, les renseignements mentionnés dans le formulaire du rapport de visite contenu dans le Guide pour la préparation des plans de gestion des zones spécialement protégées en Antarctique. Les parties concernées doivent répertorier ces activités et, dans le cadre des échanges annuels d'informations, fournir une description sommaire des activités entreprises par des personnes relevant de leur autorité. Ces informations doivent être suffisamment détaillées pour contribuer à l'évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les parties doivent, à chaque fois que cela est possible, déposer les originaux ou copies des rapports de visites dans un lieu d'archivage accessible au public et fournissant des relevés de consultation qui pourraient être utilisés à des fins de révision du plan de gestion et pour l'organisation de l'utilisation scientifique qui est faite de la zone. Le cas échéant, l'autorité nationale compétente doit également adresser une copie du rapport de visite à la partie responsable du plan de gestion. En effet, les informations contenues dans ces rapports sont utiles à la gestion de la zone et à la surveillance des populations d'oiseaux. En outre, les rapports de visites doivent contenir des informations détaillées concernant les recensements, l'emplacement de toute nouvelle colonie ou nouveau nid qui n'aurait pas encore été relevé, une description sommaire des découvertes réalisées et les reproductions des photographies réalisées à l'intérieur de la zone.
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