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Article AUTONOME (Arrêté du 11 février 2014 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux)

Article AUTONOME (Arrêté du 11 février 2014 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux)



A N N E X E
FICHE D'INFORMATION THÉRAPEUTIQUE
RETACRIT (époétine zêta)
(Laboratoire HOSPIRA FRANCE)
Médicament d'exception


Ce médicament est un médicament d'exception car il est particulièrement coûteux et d'indications précises (cf. article R. 163-2 du code de la sécurité sociale).
Pour ouvrir droit à remboursement, la prescription doit être effectuée sur une ordonnance de médicament d'exception (www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/formulaires/S3326.pdf) sur laquelle le prescripteur s'engage à respecter les seules indications mentionnées dans la présente fiche d'information thérapeutique qui peuvent être plus restrictives que celles de l'autorisation de mise sur le marché (AMM).
RETACRIT 1 000 UI/0,3 ml, solution injectable en seringue préremplie B/6 (CIP : 34009 386 281 9 7).
RETACRIT 2 000 UI/0,6 ml, solution injectable en seringue préremplie B/6 (CIP : 34009 386 283 1 9).
RETACRIT 3 000 UI/0,9 ml, solution injectable en seringue préremplie B/6 (CIP : 34009 386 285 4 8).
RETACRIT 4 000 UI/0,4 ml, solution injectable en seringue préremplie B/6 (CIP : 34009 386 287 7 7).
RETACRIT 5 000 UI/0,5 ml, solution injectable en seringue préremplie B/6 (CIP : 34009 386 290 8 8).
RETACRIT 6 000 UI/0,6 ml, solution injectable en seringue préremplie B/6 (CIP : 34009 386 292 0 0).
RETACRIT 8 000 UI/0,8 ml, solution injectable en seringue préremplie B/6 (CIP : 34009 386 294 3 9).
RETACRIT 10 000 UI/1,0 ml, solution injectable en seringue préremplie B/1 (CIP : 34009 386 296 6 8) ; B/6 (CIP : 34009 386 297 2 9).
RETACRIT 20 000 UI/0,5 ml, solution injectable en seringue préremplie B/1 (CIP : 34009 386 298 9 7).
RETACRIT 30 000 UI/0,75 ml, solution injectable en seringue préremplie B/1 (CIP : 34009 386 299 5 8).
RETACRIT 40 000 UI/1,0 ml, solution injectable en seringue préremplie B/1 (CIP : 34009 386 300 3 9).


1. Indications remboursables (*)


Traitement de l'anémie symptomatique associée à l'insuffisance rénale chronique (IRC) chez l'adulte et l'enfant :
― traitement de l'anémie secondaire à une insuffisance rénale chronique chez les enfants et les patients adultes hémodialysés et les patients adultes en dialyse péritonéale (voir rubrique 4.4) ;
― traitement de l'anémie sévère d'origine rénale accompagnée de symptômes cliniques chez les patients adultes insuffisants rénaux non encore dialysés (voir rubrique 4.4).
Traitement de l'anémie et réduction des besoins transfusionnels chez les patients adultes traités par chimiothérapie pour des tumeurs solides, des lymphomes malins ou des myélomes multiples et à risque de transfusion en raison de leur état général (par exemple, état cardiovasculaire, anémie pré-existante au début de la chimiothérapie).
Augmentation des dons de sang autologue chez des malades participant à un programme de transfusions autologues différées. S'il est utilisé dans cette indication, les bénéfices doivent être évalués au regard des risques d'événements thromboemboliques signalés. Le traitement ne doit être administré qu'aux patients souffrant d'anémie modérée (absence de carence en fer), si les procédures d'économie de sang ne sont pas disponibles ou insuffisantes lorsque l'intervention chirurgicale majeure programmée requiert un volume élevé de sang (4 unités ou plus de sang pour les femmes et 5 unités ou plus pour les hommes).
Réduction de l'exposition aux transfusions de sang homologue chez les patients adultes, sans carence martiale, devant subir une intervention chirurgicale orthopédique majeure programmée et présentant un risque présumé important de complications transfusionnelles. L'utilisation devra être réservée aux patients ayant une anémie modérée (par exemple, Hb 10-13 g/dl) qui n'ont pas bénéficié d'une programmation de prélèvement autologue et chez lesquels on s'attend à des pertes de sang modérées (de 900 à 1 800 ml).


2. Conditions de prescription et de délivrance (**)


Liste I :
Prescription initiale hospitalière annuelle.
Prescription initiale par un médecin exerçant dans un service de dialyse à domicile.
Médicament d'exception.


3. Modalités d'utilisation (**)


Voir AMM en vigueur.


4. Stratégie thérapeutique (*)
Stratégie thérapeutique de référence


Traitement de l'anémie secondaire à l'insuffisance rénale chronique
Le but du traitement est d'améliorer la survie, la qualité de vie des patients et de ralentir les complications, notamment cardiaques.
Chez tout patient ayant une maladie rénale chronique et une hémoglobinémie inférieure à 11 g/dl, il est recommandé de :
― rechercher une cause extra-rénale de l'anémie, la première des causes étant la carence en fer ;
― traiter la carence en fer, si elle existe ;
― proposer un traitement par un ASE (époétine alpha, bêta ou delta, ou darbépoétine alpha), après s'être assuré de l'absence d'une cause curable de l'anémie autre que l'insuffisance rénale.
Les bénéfices cliniques des ASE ne sont démontrés que chez les patients atteignant une valeur d'hémoglobinémie supérieure à 11 g/dl.
Les bénéfices attendus de la prescription d'un ASE sont :
― une amélioration de la prévalence de l'hypertrophie ventriculaire gauche obtenue dès qu'une cible supérieure à 10 g/dl est atteinte ;
― une amélioration de la qualité de vie ;
― une diminution des transfusions et de l'hyper immunisation HLA, sans bénéfice net en termes de transplantation rénale.
La dose administrée doit être adaptée individuellement de manière à maintenir le taux d'hémoglobine dans les limites visées de 10 à 12 g/dl chez l'adulte et de 9,5 à 11 g/dl chez l'enfant (RCP européen des érythropoïétines).
Les traitements complémentaires sont : supplémentation en fer, en vitamines (C, B12, acide folique) et en L-Carnitine.
Les transfusions doivent être évitées autant que possible chez les malades insuffisants rénaux chroniques et chez les patients en attente de transplantation (risque d'allo-immunisation).
Traitement de l'anémie et réduction des besoins transfusionnels lors d'une chimiothérapie
Suite à la mise en garde de l'EMEA (1), l'utilisation des érythropoïétines chez certains patients cancéreux ayant une anémie induite par la chimiothérapie et dont l'espérance de vie est « raisonnablement longue » n'est plus recommandée. L'anémie de ces patients devrait être corrigée par des transfusions sanguines.
Dans les autres cas, l'administration d'érythropoïétine s'adresse à des patients ayant une anémie associée à un taux Hb ≤ 10 g/dl. Il faut prendre en compte une anémie préexistante à la chimiothérapie, une chute marquée (> 1,5 g/dl) de l'hémoglobine durant la cure, l'état général et cardiovasculaire du patient. La marge d'hémoglobine cible chez ces patients est de 10 à 12 g/dl. Tout taux d'hémoglobine durablement supérieure à 12 g/dl doit être évité.
L'intérêt de la prescription doit être réévalué à chaque nouvelle cure.
Réduction de l'exposition aux transfusions de sang homologue chez les patients devant subir une chirurgie orthopédique majeure programmée
L'administration d'érythropoïétine s'adresse à des patients ayant une anémie modérée (taux Hb : de 10 à 13 g/dl) qui n'ont pas accès à un programme de prélèvement autologue différé et chez lesquels on s'attend à un risque présumé important de complications transfusionnelles et à des pertes de sang modérées (de 900 à 1 800 ml) lors de la chirurgie orthopédique majeure programmée.
Transfusion autologue programmée chez les patients adultes devant subir une intervention chirurgicale
L'administration d'érythropoïétine pour augmenter les dons de sang autologue chez les malades participants à un programme de transfusions autologues différées s'adresse exclusivement à des patients présentant une anémie modérée (taux Hb : de 10 à 13 g/dl, sans carence en fer), si les procédures d'épargne sanguine ne sont pas disponibles ou pas suffisantes lorsque l'intervention majeure non urgente prévue nécessite un volume important de sang (4 unités sanguines ou plus chez la femme, 5 unités ou plus chez l'homme). Dans cette indication, les bénéfices doivent être évalués au regard des risques d'événements thromboemboliques signalés.
Recommandations de bon usage des biosimilaires, ANSM, juillet 2011 (2)
Pour un même patient, les changements multiples ou fréquents de traitement entre médicaments déclarés similaires (y compris le médicament de référence) exposent à un risque plus élevé de réponse immunologique contre la protéine d'intérêt thérapeutique et rend difficile le suivi des effets indésirables, en particulier d'origine immunitaire. Il sera en effet impossible d'affirmer, en cas de changement fréquent de médicament, lequel des traitements équivalents est responsable de l'effet indésirable observé.
En conséquence, pour assurer le suivi de pharmacovigilance et la sécurité des patients, l'ANSM recommande de traiter dans la mesure du possible un même patient avec un seul produit sans procéder à des changements à l'intérieur d'une famille de biosimilaires et d'assurer la traçabilité et la surveillance adaptée du patient si un changement de traitement a été décidé par le médecin traitant.
La production de médicaments biologiques est complexe car elle s'appuie sur des cellules ou des organismes vivants. En raison de la variabilité biologique de ces sources de production, des différences de fabrication sont inévitables et elles peuvent impacter les propriétés cliniques des produits.
Les biosimilaires ne pouvant être strictement identiques au produit de référence, le principe de substitution, valable pour les médicaments chimiques et les génériques qui sont leurs copies, ne peut s'appliquer automatiquement aux médicaments biosimilaires.
Les produits biosimilaires ne sont ni substituables, ni interchangeables.


Place de la spécialité dans la stratégie thérapeutique


RETACRIT est un agent stimulant l'érythropoïèse supplémentaire, biosimilaire d'EPREX. Dans chacune de ses indications, RETACRIT est un traitement de première intention.

(1) European Medicines Agency. Committee for Medicinal products for Human Use (CHMP). Press release : EMEA recommends a new warning for epoetins for their use in cancer patients ; 26 juin 2008. (2) ANSM. Des médicaments issus des biotechnologies aux médicaments biosimilaires : état des lieux. Juillet 2011.