« 8.2. Spécificité du produit
« Le département de Saône-et-Loire est partagé entre deux régions viticoles historiques ayant chacune leurs particularités. A l'ouest, les régions tournées vers la vallée de la Loire ont bénéficié du fleuve leur assurant des débouchés commerciaux en direction de Paris et de l'océan, tant pour les produits agricoles que pour les vins. La période d'euphorie de la vigne s'est située entre 1 840 et 1 900, on recensait 3 000 hectares de vignes sur les communes de Mailly, Iguerande, Semur-en-Brionnais, Fleury-la-Montagne, Saint-Julien-de-Jonzy et Saint-Bonnet-de-Cray. En 1930, on compte 177 hectares sur la seule commune de Fleury pour une production de 4 598 hectolitres.
« Les cépages traditionnels sont originaires aussi bien de la Bourgogne que des vignobles du Val de Loire. En blanc, ce sont l'aligoté, le chardonnay, l'auxerrois, le sauvignon, le chenin blanc, le melon de Bourgogne, le riesling, le saint-pierre doré. Pour les cépages rouges, on trouve le pinot noir et divers gamays. La présence des hybrideurs et pépiniéristes de cette époque, M. Ravat, créateur de plants, et M. Burdin sur les communes de Marcigny et Iguerande laissaient entrevoir une activité viticole importante sur le territoire du Brionnais.
« Les vins tranquilles et mousseux de qualité de l'IGP "Saône-et-Loire” sont légers et frais. Ils présentent une expression aromatique dominés par les arômes fruités. Les vins de raisins surmûris blancs développent des arômes plus complexes fruités et épicés.
« La façade bressanne s'apparente plus nettement à la Bourgogne viticole, avec un vignoble complanté en cépages locaux. La production viticole importante de la région chalonnaise bénéficiait à la fois de courant commerciaux communs aux vins fins et d'un débouché local important constitué par les grands bassins industriels et miniers de la région de Montceau-les-Mines, Le Creusot et Autun.
« Pour faire face aux demandes importantes en vins ordinaires tout en se préservant du phylloxéra, les vignobles de Saône-et-Loire se sont orientés vers le début du xxe siècle vers la plantation d'hybrides producteurs directs. Cette production est restée importante jusque dans les années cinquante, où les cépages traditionnels ont repris le dessus.
« 8.3. Lien causal entre la spécificité de la zone géographique
et la spécificité du produit
« La Saône-et-Loire est située à un carrefour d'influences entre deux grandes régions viticoles ayant en commun leur caractère climatique septentrional. L'encépagement est déterminé par cette implantation géographique et privilégie des cépages locaux, bien adaptés aux conditions relativement fraîches.
« La spécificité des vins de l'IGP repose sur leur situation géographique charnière : un héritage bourguignon par l'influence de ses sols et ligérien par son climat.
« La nature argilo-calcaire dominante des sols permet l'élaboration de vins tranquilles et mousseux de qualité qui présentent un fruité délicat et une fraicheur caractéristique. L'influence océanique du Val de Loire avec ses printemps pluvieux et ses arrières-saisons ensoleillées est favorable à la surmaturation des raisins et permet l'expression de vins de raisins surmûris au fruité charnu.
« La notoriété des vins de l'IGP "Saône-et-Loire” s'appuie sur un développement viticole particulièrement prospère dans cette région à la fin du xixe siècle sous l'effet conjugué du développement des voies de communication modernes et du besoin suscité par le développement de l'industrie en son cœur.
« Le vignoble actuel a gardé d'importantes traces de ce passé, tant dans sa distribution géographique que dans la présence d'une culture viticole forte. »
Le cahier des charges est publié, dans sa rédaction issue de cette modification, au Bulletin officiel du ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt et peut être consulté à l'adresse suivante : http://agriculture.gouv.fr.