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Article AUTONOME (Décret n° 2013-216 du 13 mars 2013 portant publication de la Mesure 3 (2012), zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 111 (île Powell du Sud et îles adjacentes, Orcades du Sud) (ensemble une annexe), adoptée à Hobart le 20 juin 2012 ― plan de gestion révisé (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2013-216 du 13 mars 2013 portant publication de la Mesure 3 (2012), zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 111 (île Powell du Sud et îles adjacentes, Orcades du Sud) (ensemble une annexe), adoptée à Hobart le 20 juin 2012 ― plan de gestion révisé (1))



M E S U R E 3 (2012)


ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 111 (ÎLE POWELL DU SUD ET ÎLES ADJACENTES, ORCADES DU SUD) (ENSEMBLE UNE ANNEXE)
Les Représentants,
Rappelant les articles 3, 5 et 6 de l'Annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la Protection de l'environnement, prévoyant la désignation des Zones spécialement protégées de l'Antarctique (« ZSPA ») et l'approbation de plans de gestion pour ces Zones ;
Rappelant
La recommandation IV-15 (1966), qui a désigné l'île Powell du Sud et les îles adjacentes, dans les îles Orcades du Sud, comme Zone spécialement protégée (« ZSP ») n° 15 et qui a annexé une carte de la Zone ;
La recommandation XVI-6 (1991), qui a annexé un plan de gestion pour la ZSP n° 15 ;
La mesure 1 (1995), qui a annexé une description révisée et un plan de gestion révisé pour la ZSP n° 15 ;
La décision 1 (2002), qui a renommé et renuméroté la ZSP n° 15 comme ZSPA n° 111 ;
Rappelant que la recommandation XVI-6 (1991) et la mesure 1 (1995) ne sont pas entrées en vigueur ;
Désirant remplacer le plan de gestion existant pour la ZSPA n° 111 par le plan de gestion révisé ;
Recommandent pour approbation à leurs Gouvernements la mesure ci-après conformément à l'article 6, paragraphe 1, de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement.
Que :
1. Le plan de gestion révisé pour la Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 111 (île Powell du Sud et les îles adjacentes, Orcades du Sud), qui est annexée à cette mesure, soit approuvé ; et que
2. Les plans de gestion pour la ZSP n° 15 qui ont été annexés à la Recommandation XVI-6 (1991) et la mesure 1 (1995), et qui ne sont pas entrés en vigueur, soient retirés.


Plan de gestion de la zone
spécialement protégée de l'Antarctique n° 111
ÎLE POWELL DU SUD ET ÎLES ADJACENTES,
ÎLES ORCADES DU SUD
Introduction


L'île Powell du Sud et les îles adjacentes, archipel des Orcades du Sud (Lat. 62° 57 'S ; Long. 60° 38 'O), ont été désignées zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) principalement pour protéger les valeurs environnementales, et plus particulièrement les populations de phoques et d'oiseaux en phase de reproduction et, dans une moindre mesure, la végétation terrestre présente dans la zone.
La zone a été désignée pour la première fois « Zone Spécialement Protégée » dans la Recommandation IV-15 (1966, ZSP n° 15) à la suite d'une proposition du Royaume-Uni, qui considérait que l'île Powell du Sud et les îles adjacentes abritaient une importante végétation et de grandes colonies d'oiseaux et de mammifères. La zone était jugée particulièrement représentative du milieu naturel de l'archipel des Orcades du Sud et elle était d'autant plus importante qu'elle constituait le berceau d'une colonie d'otaries à fourrure de plus en plus grande (Arctocephalus gazella). Les raisons invoquées à l'époque restent d'actualité même si le développement de la colonie s'avère assez lent.
La zone est également reconnue pour ses valeurs scientifiques. Il est désormais bien établi que les changements climatiques se ressentent dans l'océan Austral et que la région entourant la péninsule antarctique, la mer de Scotia et l'archipel des Orcades du Sud est l'une des plus visiblement touchées par ces changements. Les températures de l'air et de l'océan ont augmenté, des banquises se sont effondrées et la glace de mer saisonnière est désormais nettement réduite. Ceci a des répercussions importantes sur les communautés biologiques, et les conséquences les plus évidentes des changements qui se produisent dans l'environnement ont été constatées pour les manchots Pygoscelid. Il semblerait notamment que le nombre de manchots Adélie, une espèce de banquise, diminue presque sur tout le long de la péninsule et dans l'archipel des Orcades du Sud. Il semblerait que le nombre de manchots à jugulaire, une espèce qui évolue généralement plus au large, soit aussi en train de diminuer. D'où l'importance des études permettant de comprendre le comportement de recherche de nourriture des manchots afin de l'associer à l'habitat qui leur convient le mieux. Il est essentiel de comprendre comment les manchots Pygoscelis utilisent l'océan qui les entoure pour être en mesure de protéger efficacement leurs colonies reproductrices, y compris dans des zones protégées abritant une riche biodiversité telles que l'île Powell du Sud.
La Résolution 3 (2008) recommandait que l'« Analyse des domaines environnementaux pour le continent Antarctique » serve de modèle dynamique pour l'identification des zones spécialement protégées de l'Antarctique dans le cadre environnemental et géographique systématisé visé à l'article 3(2) de l'Annexe V du Protocole (voir également Morgan et al., 2007). Selon ce modèle, la ZSPA n° 111 relève du domaine environnemental G (géologie des îles au large des côtes de la péninsule antarctique). La rareté du domaine environnemental G par rapport aux autres domaines environnementaux signifie que des efforts importants ont été fournis pour préserver les valeurs associées à ce type d'environnement ailleurs : parmi les autres zones protégées contenant le domaine environnemental G, citons notamment les ZSPA 109, 112, 114, 125, 126, 128, 140, 145, 149, 150 et 152 et les ZGSA 1 et 4. Le domaine environnemental A est également présent (géologie du nord de la péninsule antarctique). Parmi les autres zones protégées contenant le domaine environnemental A, on compte notamment les ZSPA 128 et 151 et la ZGSA 1.
Les trois autres ZSPA présentes dans l'archipel des Orcades du Sud (à savoir, ZSPA 109 île Moe ; ZSPA 110 île Lynch ; et ZSPA 114 Northern Coronation Island) ont été désignées dans le but principal de protéger la végétation terrestre. Par conséquent, l'île Powell du Sud et îles adjacentes complètent le réseau local de ZSPA car elles abritent non seulement des populations de phoques et d'oiseaux reproducteurs mais aussi de la végétation terrestre.


1. Description des valeurs à protéger


A la suite d'une visite de la ZSPA qui s'est effectuée en février 2012, les valeurs énoncées dans la désignation initiale ont été réaffirmées et élargies. Ces valeurs ont été décrites comme suit :
La zone abrite diverses espèces d'oiseaux reproducteurs, y compris jusqu'à quatre espèces de manchots jugulaires (Pygoscelis antarctica), papou (P. papua), Adélie (P. adeliae) et macaroni (Eudyptes chrysolophus)], le pétrel de Wilson (Oceanites oceanicus), le damier du cap (Daption capensis), le goéland dominicain (Lares dominicanus), le pétrel géant (Macronectes giganteus), l'océanite à ventre noir (Fregetta tropica), le cormoran impérial (Phalacrocorax atriceps), le skua brun (Catharacta lonnbergi), le chionis blanc (Chionis alba), le pétrel des neiges (Pagodroma nivea) et, selon toute vraisemblance, le prion de la désolation (Pachyptila desolata).
Le site de reproduction des otaries à fourrure le plus ancien connu en Antarctique depuis leur quasi-extermination au xixe siècle se trouve dans la zone.
Parmi la flore diverse typique de la région qu'abrite la zone, citons les bancs de mousse et de tourbe sous-jacente, les tapis de mousse dans les régions humides, les algues des neiges et la macroalgue nitrophile Prasiola crispa associée aux colonies de pingouins.
La zone possède une valeur scientifique comme lieu de prélèvement de données télémétriques qui permettent d'étudier le comportement de recherche de nourriture des manchots. Ces informations contribueront au développement de modèles d'habitat qui décriront la relation entre le comportement de recherche de nourriture des manchots et l'étendue de la glace de mer saisonnière.


2. Buts et objectifs


La gestion de l'île Powell du Sud et des îles adjacentes a pour objectifs :
― d'éviter la dégradation des valeurs de la zone et de tout mettre en œuvre pour que ces valeurs ne soient pas soumises à des risques substantiels, et ce en prévenant toute intervention injustifiée de l'homme dans la zone ;
― d'autoriser les recherches scientifiques dans la zone, à condition qu'elles soient motivées par des raisons indispensables ne pouvant être réalisées ailleurs et qu'elles ne portent pas atteinte au système écologique naturel de la zone ;
― d'éviter ou de réduire au minimum l'introduction de plantes, d'animaux et de microorganismes non indigènes dans la zone ;
― de minimiser la possibilité d'introduction de pathogènes risquant de provoquer des maladies dans les populations d'oiseaux de la zone ;
― de préserver l'écosystème naturel de la zone pour servir ultérieurement de zone de référence dans les études de comparaison et de surveiller les changements de l'écologie et de la flore, les processus de colonisation et l'évolution des communautés ;
― de permettre qu'aient lieu des visites à des fins de gestion pour aider à réaliser les buts du plan de gestion ;
― de permettre le recueil de données sur le statut des populations résidentes de manchots et de phoques, et ce à intervalles réguliers et de manière durable.


3. Activités du plan de gestion


Des visites seront effectuées selon que de besoin pour déterminer si la ZSPA continue de répondre aux objectifs pour lesquels elle a été désignée et pour veiller à ce que les mesures de gestion et d'entretien soient appropriées.
Le plan de gestion sera passé en revue au moins tous les cinq ans et mis à jour tel que requis.
Les balises, panneaux ou autres structures érigés à l'intérieur de la zone pour des raisons de nature scientifique ou de gestion doivent être entretenus de manière à ne pas poser de risques et rester en bon état, et ils seront enlevés lorsqu'ils ne seront plus nécessaires.
Conformément aux termes de l'Annexe III du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement, le matériel ou les matériaux abandonnés seront enlevés dans toute la mesure du possible, à condition que cet enlèvement ne porte pas atteinte à l'environnement et aux valeurs de la zone.
Un exemplaire de ce plan de gestion sera mis à la disposition de la station de recherche de Signy (Royaume-Uni ; 60° 42' 30'' S ; 045° 36' 30'' O) et de la station Orcades (Argentine ; 60° 44' 15'' S ; 044° 44' 20'' O).
Le cas échéant, les programmes antarctiques nationaux sont invités à agir en étroite collaboration afin de s'assurer de la mise en œuvre des activités de gestion. Ils sont notamment conviés à communiquer entre eux de manière à éviter l'échantillonnage excessif de matières biologiques à l'intérieur de la zone. Enfin, il serait souhaitable qu'ils envisagent une mise en œuvre conjointe des lignes directrices dans le but de minimiser l'introduction et la propagation d'espèces non indigènes à l'intérieur de la zone.
Toutes les activités de nature scientifique ou de gestion menées dans la zone doivent faire l'objet d'une évaluation d'impact sur l'environnement, conformément aux exigences stipulées dans l'annexe I du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement.


4. Durée de la classification


La ZSPA n° 111 est classée pour une période indéfinie.


5. Cartes


Carte 1. Situation géographique de l'île Powell du Sud et îles adjacentes par rapport à l'archipel des Orcades du Sud et autres zones protégées de la région. Encart : emplacement de l'archipel des Orcades du Sud en Antarctique. Spécifications de la carte : Sphéroïde : WGS84 stéréographique polaire antarctique. Parallèle standard : 71° S. Méridien central 45° O.
La carte 2 montre la zone à une plus grande échelle.


6. Description de la zone
6(i) Coordonnées géographiques
et caractéristiques du milieu naturel
LIMITES ET COORDONNÉES


Les coordonnées des coins de la zone sont indiquées au Tableau 1.

COIN

LATITUDE

LONGITUDE

Nord-ouest

60° 42' 35'' S

45° 04' 00'' O

Nord-est

60° 42' 35'' S

44° 58' 00'' O

Sud-ouest

60° 45' 30'' S

45° 04' 00'' O

Sud-est

60° 45' 30'' S

44° 58' 00'' O


La zone comprend toute l'île Powell, au sud du sommet sud des pics John (415 m d'altitude), ainsi que l'ensemble constitué par l'île Fredriksen, l'île Michelsen (péninsule de marée située à l'extrémité sud de Powell), l'île Christoffersen, l'île Grey et plusieurs îles adjacentes sans nom. La zone englobe tout le terrain libre de glace, la glace éternelle et la glace semi-éternelle qui se trouvent dans ses limites, à l'exclusion de l'environnement marin qui s'étend au-delà de 10 m au large à partir de la laisse de basse mer. A l'exception du glacier de piémont Crutchley au sud de l'île Powell, aucune de ces îles n'est prise par les glaces en été, même si certains endroits sont parfois recouverts de neiges persistantes ou semi-éternelles.


GÉOLOGIE


La roche des îles Powell du Sud, Michelsen et Christoffersen est constituée de conglomérats de l'ère crétacée/jurassique. Les deux promontoires situés à l'ouest des pics John sont constitués d'argile schisteux greywacke carbonifère. Ces énormes pierres contiennent des végétaux fossiles dans les dépôts glaciaires autour de Falkland Harbour. La majeure partie du centre et du sud de l'île Fredriksen est composée de grès et d'argile schisteux phyllitique de couleur sombre. Le sol de l'île au nord-est et la majeure partie du nord sont constitués d'un conglomérat fortement ciselé avec des schistes boueux laminés. La zone est recouverte d'une importante couche glaciaire dont la teneur en guano d'oiseaux marins est particulièrement élevée.


COMMUNAUTÉS BIOLOGIQUES


L'île Michelsen est pratiquement dépourvue de végétation, même si les rochers sont recouverts d'importantes communautés de lichens dominées par l'espèce crustose nitrophile. Ces communautés sont également très répandues sur l'île Fredriksen et ailleurs, notamment sur les falaises peuplées d'oiseaux et sur les rochers aux abords du rivage. La végétation la plus diverse de l'île Powell se trouve sur les deux promontoires et leurs éboulis à l'ouest de Falkland Harbour. Cet endroit, l'île Christoffersen et la partie nord de l'île Fredriksen sont recouverts de bancs de mousse et de tourbe sous-jacente. Les régions humides alimentent un tapis de mousse. La zone est peuplée de la macroalgue nitrophile Prasiola crispa associée aux colonies de pingouins en cet endroit. Les algues des neiges abondent sur le glacier de piémont ainsi que sur les nappes de neige à la fin de l'été.
Les arthropodes de cette région restent mal connus, mais ils sont sans doute assez semblables à ceux de l'île Signy. Les collemboles Cryptopygus antarcticus et Parisotoma octoculata ainsi que les acariens Alaskozetes antarcticus, Stereotydeus villosus et Gamasellus racovitzai se trouvent en grandes quantités sous les pierres.
Le biote et les invertébrés marins sont également mal connus, mais ils sont eux aussi sans doute semblables à ceux de l'île Signy, qui a fait l'objet d'études approfondies. La région relativement fermée de Falkland-Ellefsen Harbour et la baie située du côté est de la péninsule sont fortement influencées par les avancées de glace du glacier de piémont.
Un grand nombre de manchots et de pétrels se reproduisent dans la zone. Les couples de manchots de l'espèce Pygoscelis antarctica se comptent par milliers, surtout sur l'île Fredriksen. Les manchots Adélie (P. adeliae) abondent également sur les îles Michelsen/Powell du Sud. Cet endroit abrite aussi plusieurs milliers de couples de pingouins papous (P. papua) et parmi eux se reproduisent çà et là des pingouins macaroni (Eudyptes chrysolophus).
Parmi les autres oiseaux se reproduisant dans la zone, citons le pétrel géant (Macronectes giganteus), le damier du cap (Daption capensis), le pétrel des neiges (Pagodroma nivea), le pétrel de Wilson (Oceanites oceanicus), le cormoran impérial (Phalacrocorax atriceps), le goéland dominicain (Larus dominicanus), le skua brun (Catharacta lonnbergi), le chionis blanc (Chionis alba) et, selon toute vraisemblance, le prion de la désolation (Pachyptila desolata) ainsi que l'océanite à ventre noir (Fregetta tropica).
L'île Michelsen est le site de reproduction des otaries à fourrure le plus ancien connu en Antarctique depuis leur quasi-extermination au xixe siècle. Le nombre de naissances a connu une augmentation lente mais progressive puisqu'il est passé de 11 en 1956 à environ 60 en 1989. Trente-quatre petits ont été recensés en janvier 1994. De nombreux mâles qui ne participent pas à la reproduction visitent la zone en été. La présence d'autres phoques a été observée sur les plages, notamment l'éléphant de mer (Mirounga leonina) et les phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii). Des phoques léopards (Hydrurga leptonyx) et des phoques crabiers (Lobodon carcinophagus) ont été observés occasionnellement sur les glaces flottantes.


6(ii) Accès à la zone


L'accès s'effectuera par petite embarcation.
Aucune restriction particulière ne s'applique au débarquement par mer ou aux voies maritimes empruntées pour accéder à la zone. Les vastes étendues de côtes accessibles signifient qu'il est possible de débarquer depuis de nombreux points. Néanmoins, le déchargement de cargaisons et de matériel scientifique devrait s'effectuer, dans la mesure du possible, à proximité de l'emplacement recommandé du camp, aux coordonnées suivantes : 60° 43' 20'' S ; 045° 01' 32'' O.
Dans des circonstances exceptionnelles où un atterrissage s'avérerait nécessaire, dans le respect des objectifs du plan de gestion, les hélicoptères peuvent atterrir sur l'aire d'atterrissage prévue à cet effet située à côté de l'emplacement recommandé du camp, aux coordonnées suivantes : 60° 43' 20'' S ; 045° 01' 32'' O. L'atterrissage d'hélicoptères est interdit ailleurs dans la zone.
Afin d'éviter de perturber les oiseaux reproducteurs, les hélicoptères sont interdits d'atterrissage à l'intérieur de la zone pendant la période allant du 1er novembre au 15 février.
A l'intérieur de la zone, le pilotage d'aéronefs doit s'effectuer au minimum conformément aux « Lignes directrices pour les aéronefs à proximité des concentrations d'oiseaux » énoncées dans la Résolution 2 (2004). Lorsque les conditions impliquent un survol plus bas que l'altitude recommandée dans ces lignes directrices, l'aéronef se doit de voler aussi haut que faire se peut et d'écourter au maximum la durée de vol dans la zone.
Les hélicoptères sont tenus d'éviter de survoler les sites qui comportent des concentrations d'oiseaux (les îles Michelsen/Powell du Sud ou l'île Fredriksen, par exemple).
Il est interdit d'utiliser des grenades fumigènes d'hélicoptère dans la zone, à moins que cela soit absolument nécessaire pour garantir la sécurité. En cas d'utilisation de fumigènes, les grenades doivent être ramassées.


6(iii) Emplacement des structures
dans la zone et à proximité directe


Des panneaux indiquant le statut de zone protégée du site sont fixés aux endroits suivants :
Ile Powell du Sud : sur un petit rocher à ras du sol, derrière la petite plage de galets sur le flanc est du promontoire sud de l'île (60° 43' 20'' S ; 045° 01' 40'' O).
Ile Michelsen : sur un rocher situé à basse altitude et à environ 50 mètres du rivage, derrière une plage de galets à l'extrémité sud de l'île (60° 44' 06'' S ; 045° 01' 25'' O).
Ile Christoffersen : sur un petit promontoire sur le rivage nord-est de l'île à l'entrée de Falkland Harbour. Le panneau a été installé derrière la plage juste en dessous d'une petite colonie de manchots Adélie (60° 43' 36'' S ; 045° 02' 08'' O).
Ile Fredriksen : à l'extrémité nord de la plage de pierres et de cailloux du côté ouest de l'île, sous une colonie de manchots chinstrap. Le panneau est situé derrière la plage, au-dessus d'un rocher au ras du sol (60° 44' 06'' S ; 044° 59' 25'' O).
Il n'y a pas d'autres structures dans la zone mais on trouvera à terre divers chaînes et anneaux de mouillage associés à l'utilisation des ports d'Ellefsen et de Falkland par les usines baleinières flottantes dans les années 20.


6(iv) Emplacement d'autres zones protégées
à grande proximité de la zone


La ZSPA n° 109, île Moe, et la ZSPA n° 110, île Lynch, se trouvent à environ 35 km à l'ouest de la zone. La ZSPA n° 114, North Coronation Island, se trouve à quelque 35 km à l'ouest-nord-ouest de la zone, du côté nord de la Coronation Island (voir Carte 1).


6(v) Zones interdites dans la zone


Aucune zone n'est interdite.


7. Critères de délivrance des permis
7(i) Critères de délivrance des permis d'ordre général


L'accès à ces zones est interdit à moins d'être titulaire d'un permis délivré par les autorités nationales compétentes conformément à l'Article 7 de l'Annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement.
Les critères régissant l'octroi de permis sont les suivants :
― les permis sont délivrés pour des recherches indispensables qui ne peuvent être effectuées ailleurs ;
― ils sont délivrés afin de réaliser des activités de gestion indispensables telles que l'inspection, l'entretien ou la révision ;
― les actions autorisées ne peuvent en aucun cas porter atteinte au système écologique naturel de la zone ;
― les activités de gestion doivent contribuer aux objectifs arrêtés dans le présent plan de gestion ;
― les actions autorisées doivent être conformes au plan de gestion ;
― le titulaire doit avoir en sa possession le permis lorsqu'il visite la zone ;
― les permis seront valables pour une durée fixe ;
― un ou plusieurs rapports doivent être soumis à l'autorité ou aux autorités compétentes ayant délivré le permis ;
― l'autorité compétente doit être notifiée de toute activité / mesure entreprise autre que celles explicitement autorisées dans le permis délivré.


7(ii) Accès à la zone et déplacements
dans ou au-dessus de celle-ci


Les véhicules terrestres sont formellement interdits dans la zone.
Les marcheurs ne sont astreints à aucun tracé particulier, mais ils doivent veiller à tout moment à ne pas perturber la faune et à ne pas endommager la végétation.
En vue de perturber le moins possible les oiseaux, le mouillage est fortement déconseillé à Falkland Harbour et à Ellefsen Harbour, sauf en cas de force majeure.
Les pilotes, l'équipage des aéronefs et des embarcations, ou toute autre personne se trouvant à bord, ne se déplaceront sous aucun prétexte à pied au-delà de leur aire d'atterrissage ou de débarquement, à moins d'y être explicitement autorisés par le permis délivré.


7(iii) Activités qui peuvent être réalisées dans la zone


Ces activités comprennent :
― les études scientifiques indispensables qui ne peuvent être effectuées ailleurs ;
― les activités de gestion indispensables, y compris les activités de surveillance.


7(iv) Installation, modification et retrait de structures


Aucune structure ne peut être construite dans la zone et aucun matériel scientifique ne peut y être installé, sauf s'ils doivent servir aux activités de gestion ou aux recherches scientifiques indispensables conformément aux clauses du permis pour une période prédéterminée. L'installation (y compris la sélection du site), l'entretien, la modification ou le retrait de structures et de matériel s'effectueront de manière à causer le moins de perturbations possible aux valeurs de la zone. Toutes les structures ou le matériel de nature scientifique installés dans la zone doivent être clairement identifiés, indiquant le pays, le nom du principal chercheur et l'année d'installation. Ces objets ne devront pas contenir d'organismes, de propagules (par ex. semences, œufs) ou de terre non stérile (voir la Section 7(vi)) et ils seront composés de matériaux capables de résister aux conditions environnementales et qui ne risquent pas de contaminer la zone. Le permis explicitera qu'il faudra retirer les structures ou le matériel spécifiques pour lesquels la validité du permis a expiré. Les structures ou installations permanentes sont formellement interdites.


7(v) Emplacement des campements


Afin de limiter la superficie de la ZSPA où se déroulent les activités liées au campement, les tentes devraient être montées sur l'aire de campement prévue à cet effet, aux coordonnées suivantes : 60° 43' 20'' S ; 045° 01' 32'' O. Il sera possible d'installer un campement temporaire au-delà de l'aire de campement désignée de la zone en cas de besoin et conformément aux termes spécifiés sur le permis. Il conviendra d'installer les campements sur des sites sans végétation tels que les zones plus sèches des plages surélevées ou sur une couche de neige épaisse (> 0,5 m) dans la mesure du possible, en prenant soin d'éviter les concentrations d'oiseaux reproducteurs ou de mammifères.


7(vi) Restrictions concernant les matières et les
organismes pouvant être introduits dans la zone


Aucun animal vivant, matériel végétal ou micro-organisme ne sera délibérément introduit dans la zone. Pour garantir la protection de l'écologie et de la flore de la zone, il conviendra d'être particulièrement vigilant contre l'introduction involontaire de microbes, d'invertébrés ou de plantes issus d'autres sites en Antarctique, y compris les stations, ou d'autres régions hors Antarctique. Tous les dispositifs d'échantillonnage ou les balises apportés dans la zone doivent être nettoyés ou stérilisés. Les chaussures et autres équipements utilisés ou apportés dans la zone (y compris les sacoches ou sacs à dos) doivent dans toute la mesure du possible avoir été soigneusement nettoyés avant d'entrer dans la zone. Le Manuel sur les espèces non indigènes du CPE (édition 2011) et les Listes de vérification pour les gestionnaires de la chaîne d'approvisionnement des programmes antarctiques nationaux pour la réduction du risque de transfert d'espèces non indigènes du COMNAP/SCAR offrent des orientations supplémentaires en la matière. Compte tenu de la présence de colonies d'oiseaux reproducteurs au sein de la zone, aucun produit issu de volaille, y compris les déchets associés à ces produits et les produits contenant de la poudre d'œuf, ne pourra être jeté dans la zone ou dans la mer adjacente.
Aucun herbicide ou pesticide ne pourra être introduit dans la zone. Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, qui serait introduit à des fins scientifiques ou de gestion conformément aux termes spécifiés sur le permis devra être retiré de la zone au plus tard à l'issue des activités autorisées en vertu de ce même permis. L'émission directe de radionucléides ou d'isotopes stables dans l'environnement d'une manière qui empêche de les récupérer devrait être évitée. Le stockage de carburants ou d'autres produits chimiques dans la zone est interdit, sauf s'il est explicitement autorisé dans le permis délivré. Ces matières seront stockées et manipulées de manière à minimiser les risques d'introduction involontaire dans l'environnement. Les matériaux introduits seront autorisés dans la zone pendant une période prédéfinie et seront retirés de la zone à la fin ou avant la fin de ladite période. En cas de fuites qui pourraient porter atteinte aux valeurs de la zone, les matières émises doivent être enlevées seulement si l'impact de cet enlèvement est inférieur à l'impact qu'aurait le fait de laisser les matières sur place. L'autorité compétente sera notifiée de toute fuite de matière non enlevée qui ne faisait pas partie des substances autorisées par le permis.


7(vii) Prélèvements et interventions nuisibles
sur la faune et la flore indigènes


Les prélèvements et interventions nuisibles sur la faune et la flore indigènes sont formellement interdits, sauf pour les titulaires d'un permis délivré conformément à l'Annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement. Lorsque des animaux doivent être capturés ou perturbés, il convient d'appliquer comme norme minimale le Code de conduite du SCAR relatif à l'Utilisation d'animaux à des fins scientifiques en Antarctique.


7(viii) Collecte ou enlèvement de toute matière qui n'a
pas été introduite dans la zone par le titulaire du permis


La collecte ou l'enlèvement de toute chose qui n'a pas été introduite dans la zone par le titulaire du permis ne se fera qu'en vertu des termes du permis et se limitera au minimum nécessaire afin de répondre aux besoins de nature scientifique ou de gestion.
Les autres matières d'origine humaine risquant de porter atteinte aux valeurs de la zone qui n'ont pas été introduites dans la zone par le titulaire du permis, ou avec une autorisation, peuvent être enlevées de la zone à moins que l'impact de l'enlèvement sur l'environnement soit supérieur à l'impact qu'aurait le fait de laisser les matières sur place. Dans ce cas, l'autorité compétente doit être notifiée et il conviendra d'obtenir une approbation.


7(ix) Elimination des déchets


Tous les déchets seront éliminés conformément à l'Annexe III du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement, et ce comme norme minimale. De plus, tous les déchets seront retirés de la zone, à l'exception des déchets humains liquides, qui eux peuvent être jetés à la mer. En revanche, les déchets humains solides ne doivent pas être jetés à la mer et ils seront retirés de la zone. Les déchets humains solides ou liquides ne doivent en aucun cas être jetés à l'intérieur des terres.


7(x) Mesures à envisager pour veiller à ce que les objectifs
du plan de gestion soient à tout moment respectés


Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des travaux de recherche scientifique, de surveillance et d'inspection de site susceptibles de requérir le prélèvement d'un nombre limité d'échantillons à des fins d'analyse, pour installer ou entretenir les panneaux ou autres dispositifs de protection.
Tout site de surveillance à long terme sera convenablement balisé et les balises ou panneaux seront entretenus de manière satisfaisante.
Les activités de nature scientifique seront menées conformément au document du SCAR intitulé Environmental code of conduct for terrestrial scientific field research in Antarctica.


7(xi) Rapports


Pour chaque visite effectuée dans la zone, le titulaire principal du permis sera tenu d'établir un rapport à soumettre à l'autorité nationale compétente dans les plus brefs délais et, au plus tard, dans tes six mois suivant la visite dans la zone. Ces rapports doivent inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire de rapport de visite qui figure dans le Guide pour la préparation des plans de gestion des zones spécialement protégées en Antarctique. Le cas échéant, l'autorité nationale transmettra également un exemplaire du rapport de visite à la Partie dont a émané la proposition de plan de gestion, et ce en vue de contribuer à la gestion de la zone et à la révision du plan de gestion. Dans la mesure du possible, les Parties devraient déposer les originaux ou les copies des rapports de visite originaux dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès en vue de préserver une archive d'usage, qui sera utilisée dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de la zone à des fins scientifiques.


8. Documents de référence


Cantrill, D.J. 2000. A new macroflora from the South Orkney Islands, Antarctica : evidence of an Early to Middle Jurassic age for the Powell Island Conglomerate. Antarctic Science 12 : 185-195.
Harris, C.M., Carr, R., Lorenz, K. and Jones, S., 2011. Important Bird Areas in Antarctica : Antarctic Peninsula, South Shetland Islands, South Orkney Islands ― Final Report. Prepared for BirdLife International and the Polar Regions Unit of the UK Foreign & Commonwealth Office. Environmental Research & Assessment Ltd., Cambridge. Available at :
http ://www.birdlife.org/datazone/userfiles/file/IBAs/AntPDFs/
IBA Antarctic Peninsula.pdf
Holmes, K.D. 1965. Interim geological report on Matthews and Powell islands. British Antarctic Survey AD6/2H/1965/G2. 2pp.
Longton, R.E. 1967. Vegetation in the maritime Antarctic. In Smith, J.E., Editor, A discussion of the terrestrial Antarctic ecosystem. Philosophical Transactions of the Royal Society of London, B, 252, 213-235.
Morgan, F., Barker, G., Briggs, C., Price, R. and Keys, H., 2007. Environmental Domains af Antarctica Version 2.0 Final Report. Manaaki Whenua Landcare Research New Zealand Ltd., 89 pp.
Ochyra, R., Bednarek-Ochyra, H. and Smith, R.I.L. The Moss Flora of Antarctica. 2008. Cambridge University Press, Cambridge. 704 pp.
vstedal, D.O. and Smith, R.I.L. 2001. Lichens of Antarctica and South Georgia. A Guide to their Identification and Ecology. Cambridge University Press, Cambridge, 411 pp.
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Thomson, J.W. 1973. The geology of Powell, Christoffersen and Michelsen islands, South Orkney Islands. British Antarctic Survey Bulletin, N°s 33 & 34, 137-167.
Thomson, M.R.A. 1981. Late Mesozoic stratigraphy and invertebrate palaeontology of the South Orkney Islands. British Antarctic Survey Bulletin, N° 54, 65-83.


Carte 1. Situation géographique de l'île Powell du Sud et les îles adjacentes par rapport à l'archipel
des Orcades du Sud et autres zones protégées de la région. Encart : emplacement de l'archipel des Orcades du Sud en Antarctique.



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 64 du 16/03/2013 texte numéro 1



Carte 2. Ile Powell du Sud et les îles adjacentes ;
zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 111.



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 64 du 16/03/2013 texte numéro 1