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Article AUTONOME (Arrêté du 10 janvier 2013 modifiant l'arrêté du 23 avril 2012 fixant les modalités pratiques de l'examen du permis de conduire des catégories A1, A2 et A)

Article AUTONOME (Arrêté du 10 janvier 2013 modifiant l'arrêté du 23 avril 2012 fixant les modalités pratiques de l'examen du permis de conduire des catégories A1, A2 et A)



Fiche 2
Cas d'accidents les plus caractéristiques
I. ― Accidents en collision


Ils sont les plus fréquents et souvent les plus graves car l'énergie cinétique libérée est bien plus importante que lors d'un choc contre un obstacle fixe.
Un choc à 50 km/h contre obstacle fixe équivaut déjà à une chute de 3 étages.
Mais un choc frontal à 50 km/h contre un autre véhicule roulant à 50 km/h est comparable à un choc à 100 km/h contre obstacle fixe, soit une chute d'une douzaine d'étages.
Les collisions sont dues essentiellement au fait que les autres usagers (les automobilistes en particulier) détectent difficilement les motocyclistes.
La nature même d'une moto, son faible gabarit notamment et sa forte capacité d'accélération sont des caractéristiques d'ensemble qui ne favorisent pas une bonne détection.
Dans ce type d'accident, il ressort principalement de la part des motocyclistes :
― une faible expérience de la conduite ;
― un attachement trop rigide au statut prioritaire ;
― une vitesse inadaptée à la situation.
Les plus caractéristiques :
1. En intersection : automobiliste non prioritaire qui souhaite s'insérer dans le trafic : il ne détecte pas le motocycliste ou apprécie mal sa vitesse et lui coupe la route.
2. Circulation du motocycliste sur un axe prioritaire, un automobiliste arrive en face et change de direction : il ne détecte pas le motocycliste ou apprécie mal sa vitesse et lui coupe la route.
3. Manœuvre de dépassement effectuée par le motocycliste quand l'automobiliste décide au même moment de tourner à gauche : il ne détecte pas le motocycliste et lui coupe la route.
4. Collision par le motocycliste d'un autre usager à l'arrêt : non respect des distances de sécurité, inattention ou excès de confiance dans la phase de freinage.
5. Collision par un autre usager du motocycliste à l'arrêt : motocycliste perçu trop tard par l'automobiliste.
6. Choc frontal : dépassement mal anticipé, non respect des vitesses ou mauvaise visibilité.


II. ― Accidents en solo


En dehors des accidents liés à l'alcool ou à l'usage de stupéfiants il s'agit principalement d'un mauvais contrôle du véhicule en situation de négociation de trajectoire et de la mauvaise évaluation des difficultés routières rencontrées (travaux, virage mal apprécié...).
Dans ce type d'accident il ressort de la part des motocyclistes :
― une faible expérience de la conduite et du véhicule ;
― une vitesse trop élevée pour gérer une difficulté imprévue ;
― l'adoption d'une conduite à risque (ludique, compétitive, test d'un véhicule ou transgression caractérisée).
Si les « erreurs » de conduite ne sont pas plus fréquentes chez les motocyclistes, elles sont moins récupérables et leurs conséquences souvent dramatiques.
Les plus caractéristiques :
1. Vitesse trop élevée en entrée de virage avec perte de contrôle : chute après rencontre avec un obstacle fixe, ou chute par perte d'adhérence (moto trop inclinée, revêtement soudainement glissant).
2. Perte d'adhérence au freinage : manque de maîtrise du véhicule.
3. Guidonnage en ligne droite : peut être dû au revêtement de chaussée mais le plus souvent à un défaut d'entretien du véhicule.
4. Perte de contrôle suite à un écart dû à la présence d'un animal, à une mauvaise manœuvre d'un autre véhicule, au mauvais arrimage d'un chargement (sac de sport par exemple...).


Conclusion


Les motocyclistes doivent connaître leurs limites de compétence, accepter d'augmenter constamment leur marge de sécurité et intégrer le fait qu'ils seront toujours les victimes de leurs erreurs ou des erreurs d'autrui, les automobilistes n'ayant pas toujours intégré ou été formés à détecter les motocyclistes dans leur recherche d'informations.


Fiche 3
Les facteurs de risque à moto
L'alcool, les drogues


Près d'un motocycliste sur 4 impliqués dans un accident mortel a un taux d'alcoolémie positif.
L'usage du cannabis seul multiplie le risque d'être responsable d'un accident mortel par 1,8.
L'usage combiné du cannabis et de l'alcool multiplie ce risque par 14.


La vitesse excessive


Plus la vitesse est élevée, plus il est difficile d'éviter un obstacle ou de faire face à un imprévu et plus les conséquences de la chute ou de la collision sont importantes.
L'angle de vision passe de 110° à l'arrêt à 30° à une vitesse de 130 km/h.
A grande vitesse le regard se porte uniquement dans l'axe de la voie de circulation.
En virage le risque de déport de sa voie ou de perte d'adhérence est plus important entraînant un risque de collision de face ou de sortie de route.
Plus la vitesse est élevée, plus la détectabilité d'un motocycliste est difficile pour les autres usagers.


La fatigue


L'hypovigilance touche aussi bien les motocyclistes que les autres usagers, mais plus rapidement et surtout elle pardonne moins. Avec la perte d'équilibre, la chute est immédiate.


L'illusion de visibilité


Les automobilistes, camionneurs et autres usagers de la route éprouvent des difficultés à détecter les motocyclistes. De plus, le motocycliste s'imagine avoir été vu alors qu'il ne l'a pas été.
Avoir la priorité ne suffit pas. C'est d'abord au motocycliste de prévoir et d'assurer lui même sa sécurité en se rendant détectable, en s'assurant d'avoir été détecté et en augmentant le plus possible sa marge de sécurité.


L'inexpérience


Le manque de maîtrise des débutants, la reprise de la conduite après un temps d'arrêt ou la conduite d'une moto dont on n'a pas l'habitude, couplé généralement à un excès de confiance, voire un sentiment d'invulnérabilité, sont à l'origine de nombreux accidents.
Près d'un motocycliste sur dix impliqué dans un accident de la route a moins de six mois d'expérience.


L'état de la chaussée


L'adhérence d'une moto est précaire : la surface de contact au sol des pneumatiques est l'équivalent de la surface d'une carte de crédit...
Marquages au sol, plaques d'égout, chaussée humide ou grasse, chaussée dégradée, gravillons, feuilles mortes doivent être des indices recherchés et pris en compte pour adapter sa conduite.


La météo


La pluie diminue la visibilité, le vent violent occasionne des écarts de trajectoire, le froid engourdi les membres et la chaleur peut inciter à oublier les équipements de protection.
Un temps sec donne confiance et contribue à relâcher la vigilance : plus de 90 % des décès de motocyclistes ont lieu par beau temps.


L'état du véhicule


Le bon état technique de la machine est essentiel. Une vérification régulière des pneus, freins, feux et niveaux est indispensable.


Les facteurs aggravants


L'absence de protection et la présence d'obstacles fixes sont les principaux facteurs qui contribuent à accentuer la gravité des accidents impliquant des motocyclistes.
Un équipement de protection n'évite pas l'accident mais permet toujours d'en diminuer les conséquences.
Il peut sauver une vie.
Il peut transformer un blessé grave en blessé léger, et un blessé léger en personne indemne.
Le sac à dos pouvant entraîner de graves blessures à la colonne, il faut lui préférer la valise ou le top-case.


Fiche 4
Prise de conscience des risques


Les motocyclistes ont proportionnellement un nombre plus élevé d'accidents que les autres usagers de la route.
Si la tâche complexe qu'est la maîtrise d'une moto, et l'absence de carrosserie expliquent en partie cette forte implication dans les accidents de la route, le rapport au risque et la recherche de sensations de certains motocyclistes y participent aussi pour une part importante.
Il est important pour chacun de prendre conscience des risques occasionnés par une conduite inadaptée aux besoins et aux circonstances rencontrées.
Les usages et attitudes des motocyclistes mettent en évidence des différences de comportement.
Ces différences viennent du fait que chaque motocycliste a sa propre perception du risque dont l'évaluation reste subjective.


Les profils types de motocyclistes


Différentes études (*) ont permis d'établir le profil des motocyclistes et les risques auxquels ils s'exposent respectivement.
Cela peut relever soit d'une prise de risque délibéré soit d'une méconnaissance ou inconscience du risque.
Deux groupes et cinq profils répartis à peu près équitablement de 20 % chacun :
Premier groupe : la conduite prudente :
1. Les modérés :
Usage : moyen de transport secondaire, utilisé les week-ends et en vacances.
Motos « custom ».
Représentation : un loisir.
Leur bien-être passe par l'évasion, la recherche de plaisir est plus importante que la recherche de sensations à travers la vitesse.
Pas d'infraction particulière.
2. Les stressés :
Usage : uniquement utilitaire, facilité des déplacements.
Ils ont une faible expérience de la conduite et une préférence pour les scooters.
Représentation : un moyen de transport.
Sentiment d'insécurité : la conduite est une source de stress car ils ont une conscience aiguë du danger et des accidents possibles.
Exemple d'infractions commises : circulation sur des voies réservées.
3. Les sereins :
Usage : régulier.
Représentation : évasion et respect des règles
Sentiment de responsabilité : le deux-roues est perçu à la fois comme pratique et source de plaisir, la conduite est responsable.
Ils ont conscience du danger et respectent le code de la route.
Pas d'infraction particulière.
Second groupe : la conduite à risque :
1. Les sportifs :
Usage : passionné, kilométrage annuel élevé.
Moto de grosse cylindrée, catégorie sportive ou roadster.
Représentation : sport, évasion, communauté.
Identité motarde forte, ils sont amateurs de vitesse et recherchent la maîtrise du risque.
Sentiment de puissance.
Exemple d'infractions commises : excès de vitesse.
2. Les transgressifs (deux-roues utilitaires) :
Usage : utilitaire
Moto de petite cylindrée et scooters.
Représentation : un moyen de transport, deux-roues = gain de temps.
Pas à la recherche de sensation, la moto est utilisée avant tout comme un objet utilitaire, pour réduire les temps de trajets et éviter les transports en commun.
Ne mesurent pas les conséquences de leur comportement.
Infractions multiples pour gagner du temps : sens interdits, arrêt au stop non marqué, circulation sur les trottoirs, remontées de file...

(*) Source des études : GEMA et IFSTTAR.