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Article AUTONOME (Décret n° 2013-42 du 14 janvier 2013 portant publication de la Mesure 2 (2012), zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 110 (île Lynch, îles Orcades du Sud) (ensemble une annexe), adoptée à Hobart le 20 juin 2012 ― plan de gestion révisé (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2013-42 du 14 janvier 2013 portant publication de la Mesure 2 (2012), zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 110 (île Lynch, îles Orcades du Sud) (ensemble une annexe), adoptée à Hobart le 20 juin 2012 ― plan de gestion révisé (1))



M E S U R E 2 (2012)


ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 110 (ÎLE LYNCH, ÎLES ORCADES DU SUD) (ENSEMBLE UNE ANNEXE) PLAN DE GESTION RÉVISÉ
Les Représentants
Rappelant les articles 3, 5 et 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, prévoyant la désignation de zones spécialement protégées de l'Antarctique (« ZSPA ») et l'approbation de plans de gestion pour ces zones ;
Rappelant
La recommandation XIII-11 (1966), qui a désigné l'île Lynch dans les Orcades du Sud comme zone spécialement protégée (« ZSP ») n° 14 et annexé une carte pour la zone ;
La recommandation XVI-6 (1991), qui a annexé un plan de gestion pour la zone ;
La résolution 1 (1998), qui attribue la responsabilité entre les Parties consultatives pour la révision des plans de gestion des zones protégées ;
La mesure 1 (2000), qui a annexé un plan de gestion révisé pour la ZSP n° 14 ;
La décision 1 (2002), qui a renommé et renuméroté la ZSP n° 14 comme ZSPA n° 110 ;
Rappelant que la recommandation XVI-6 (1991) et la mesure 1 (2000) ne sont pas entrées en vigueur ;
Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a endossé un plan de gestion révisé pour la ZSPA n° 110 ;
Désirant remplacer le plan de gestion existant pour la ZSPA n° 110 par le plan de gestion révisé ;
Recommandent pour approbation à leurs Gouvernements la mesure ci-après conformément à l'article 6 paragraphe 1 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement.
Que :
1. Le plan de gestion révisé pour la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 110 (île Lynch, îles Orcades du Sud), qui est annexé à la présente mesure, soit approuvé ; et que
2. Le plan de gestion pour la ZSP n° 14 annexé à la mesure 1 (2000), qui n'est pas encore entré en vigueur, soit retiré.


Plan de gestion de la zone spécialement
protégée de l'Antarctique n° 110
ÎLE LYNCH, ORCADES DU SUD
Introduction


L'île Lynch, Orcades du Sud (Lat. 60° 39' 10'' S ; Long. 045° 36' 25'' O ; superficie 0,1 km²) a été désignée zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) n° 110 principalement pour protéger les valeurs environnementales, et plus particulièrement la flore terrestre, présentes dans la zone.
L'île Lynch, baie Marshall, Orcades du Sud, avait été désignée zone spécialement protégée dans la recommandation 1V-14 (1966, ZSP n° 14) à la suite d'une proposition émanant du Royaume-Uni. Cette désignation était justifiée par le fait que l'île « offre l'une des zones les plus étendues et denses de la graminée Deschampsia antarctica connues dans la zone du Traité et qu'elle fournit un excellent exemple d'un système écologique naturel rare ». Ces valeurs ont été amplifiées et étendues par la recommandation XVI-6 (1991), lorsque fut adopté un plan de gestion pour le site.
L'île Lynch est située à 2,4 km de l'île Signy, où se trouve la station de recherche Signy (R.-U.) et à environ 200 m de l'île Coronation, la plus grande île des Orcades du Sud. Une protection spéciale a été attribuée à la zone pour la majorité de la période moderne d'activité scientifique dans la région et des permis d'accès n'ont été délivrés que pour des raisons scientifiques impérieuses. De ce fait, l'île n'a pas fait l'objet de visites, de recherches scientifiques ni de prise d'échantillons fréquentes. Depuis 1983, le nombre d'otaries à fourrure antarctiques dans les Orcades du Sud a considérablement augmenté, entraînant la destruction de zones accessibles de végétation là où les otaries viennent sur le rivage. Certaines zones de végétation sur l'île Lynch ont été endommagées ; par exemple, des bancs de mousses accessibles de Polytrichum et de Chorisodontium ainsi que des pelouses de Deschampsia dans la partie nord-est et est de l'île ont été largement détériorées par endroits. Une visite effectuée en février 2011 a constaté la présence d'otaries à fourrure sur la partie est de l'île [limitée par un tracé plus ou moins grossier depuis le site d'accostage des embarcations (Lat. 60° 39' 05'' S ; Long. 045° 36' 12'' O ; Carte 2) jusqu'au sommet de l'île (Lat. 60° 39' 05'' S ; Long. 045° 36' 12'' O)]. Les otaries avaient accédé jusqu'au point culminant de l'île et environ 30 d'entre elles se trouvaient au sommet. Malgré tout, tant la graminée antarctique Deschampsia Antarctica que Colobanthus quitensis semblent pousser en abondance. La zone recouverte de Deschampsia qui a été notée en février 2011 est plus vaste que celle indiquée dans le rapport précédent, établi en février 1999. L'herbe est désormais plus abondante et sa distribution plus large dans une zone située à l'est de l'île qui s'étend en direction ouest jusqu'au point culminant de l'île, recouvrant en grande partie le sommet et la zone entourant le cairn du sommet (Carte 3). Au cours d'une visite effectuée en février 1999, on a observé que les zones d'herbes les plus luxuriantes sur les pentes du nord et du nord-ouest de l'île n'avaient pas encore été touchées et cette observation a été confirmée lors de la visite de 2011. En dépit d'une destruction localisée, les valeurs primaires de l'île indiquées plus haut n'ont à ce jour pas été significativement affectées par la présence humaine ou celle des otaries sur l'île.
La résolution 3 (2008) recommandait que l'« Analyse des domaines environnementaux pour le continent Antarctique » serve de modèle dynamique pour l'identification des zones spécialement protégées de l'Antarctique dans le cadre environnemental et géographique systématisé visé à l'article 3 (2) de l'annexe V du Protocole (voir également Morgan et al., 2007). La ZSPA n° 110 n'est pas catégorisée dans les études menées par Morgan et al. mais la ZSPA n° 111 relève vraisemblablement du domaine environnemental G (géologie des îles au large des côtes de la péninsule Antarctique). La rareté du domaine environnemental G par rapport aux autres domaines environnementaux signifie que des efforts importants ont été fournis pour préserver les valeurs associées à ce type d'environnement ailleurs : parmi les autres zones protégées contenant le domaine environnemental G, on compte notamment les ZSPA n°s 109, 111, 112, 114, 125, 126, 128, 145, 149, 150 et 152 et les ZGSA n°s 1 et 4.
Les trois autres ZSPA présentes dans les Orcades du Sud (à savoir, ZSPA n° 109, île Moe ; ZSPA n° 111, île Powell du Sud et îles adjacentes ; et ZSPA n° 114, île Northern Coronation) ont été désignées dans le but principal de protéger la végétation terrestre et les communautés d'oiseaux. L'île Lynch complète le réseau local de ZSPA car elle abrite un échantillon représentatif de l'écosystème maritime en Antarctique, y compris les communautés terrestres dominées par les phanérogames.


1. Description des valeurs à protéger


A la suite d'une visite de la ZSPA qui s'est effectuée en février 2011, les valeurs énoncées dans la désignation antérieure ont été révisées. Les valeurs intrinsèques de la zone ont été décrites comme suit :
La zone contient des pelouses luxuriantes de canche antarctique (Deschampsia antarctica) et la seule autre plante à fleurs de l'Antarctique, la sagine antarctique (Colobanthus quitensis), y abonde également. En outre, c'est l'un des rares sites où l'herbe Deschampsia est connue pour pousser directement sur les bancs de mousse Polytrichum-Chorisodontium.
On y trouve de la végétation cryptogamique typique de la région. Cependant plusieurs espèces de mousse trouvées sur l'île (Polytrichastrum alpinum (= Polytrichum alpinum) et Muelleriella crassifolia) sont exceptionnellement fertiles pour leur situation méridionale. De plus, c'est probablement le seul endroit connu en Antarctique où Polytrichastrum alpinum produit chaque année des sporophytes à profusion. Par ailleurs, Polytrichum strictum (= Polytrichum alpestre) produit occasionnellement, par endroits, des inflorescences mâles en abondance ― un événement rare pour cette espèce en Antarctique ― et la mousse rare Plagiothecium ovalifolium est présente dans des crevasses rocheuses ombragées humides près du rivage.
La faible couche de sol riche en terreau associée aux pelouses contient une riche faune invertébrée. La densité de population de la communauté arthropode associée à Deschampsia sur l'île Lynch apparaît comme étant exceptionnellement élevée, certaines mesures suggérant que c'est l'une des plus élevées du monde. Pour un site antarctique, le site présente en outre une diversité exceptionnelle. Un ver enchytraeidae rare a été signalé dans des mousses humides des crevasses rocheuses du nord de l'île. Une espèce arthropode (Globoppia loxolineata) se trouve à la limite la plus septentrionale de sa distribution connue ; des spécimens prélevés sur l'île Lynch présentaient des caractéristiques morphologiques inhabituelles comparées aux spécimens prélevés ailleurs dans la région des Orcades du Sud de la péninsule antarctique.
Des bactéries Chromobacterium, des levures et des champignons sont présents ici en plus fortes densités que sur l'île Signy, résultat probable de la plus faible acidité des sols associée à Deschampsia et du microclimat plus clément de l'île Lynch.
La faible couche de sol graveleux riche en terreau sous les épaisses pelouses de Deschampsia représente probablement l'un des types de sols les plus avancés de l'Antarctique.


2. Buts et objectifs


La gestion de l'île Lynch vise à :
― éviter tout changement majeur dans la structure et la composition de la végétation terrestre ;
― prévenir toute perturbation inutile par l'homme dans la zone ;
― éviter ou réduire l'introduction de plantes, d'animaux et de micro-organismes non indigènes dans la zone ;
― permettre les recherches scientifiques dans la zone, pour autant que ce soit pour des motifs impérieux qui ne peuvent être servis ailleurs et qu'elles ne nuisent pas au système écologique naturel de la zone ;
― s'assurer que la flore et la faune ne sont pas endommagées par la prise excessive d'échantillons dans la zone ;
― permettre des visites à des fins de gestion pour soutenir les buts du plan de gestion ;
― minimiser la possibilité d'introduction de pathogènes risquant de provoquer des maladies dans les populations de vertébrés de la zone.


3. Activités du plan de gestion


Les activités de gestion suivantes seront entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
Des visites seront effectuées selon les besoins pour déterminer si la ZSPA répond toujours aux objectifs pour lesquels elle a été désignée et pour veiller à ce que les mesures adoptées en matière de gestion et d'entretien soient appropriées.
Le plan de gestion sera passé en revue au moins tous les cinq ans et mis à jour tel que requis.
Les indicateurs de démarcation, panneaux ou autres structures installés dans la zone à des fins scientifiques ou de gestion, seront sécurisés et bien entretenus et enlevés lorsqu'ils ne seront plus nécessaires.
Conformément aux termes de l'Annexe III du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement, le matériel ou les matériaux abandonnés seront enlevés dans toute la mesure du possible, à condition que cet enlèvement ne porte pas atteinte à l'environnement et aux valeurs de la zone.
Un exemplaire de ce plan de gestion sera mis à la disposition de la station de recherche de Signy (Royaume-Uni ; 60° 42' 30'' S ; 045° 36' 30'' O) et de la station Orcadas (Argentine 60° 44' 15'' S ; 044° 44' 20'' O).
Le cas échéant, les programmes antarctiques nationaux sont invités à agir en étroite collaboration afin de s'assurer de la mise en œuvre des activités de gestion. Ils sont notamment conviés à communiquer entre eux de manière à éviter l'échantillonnage excessif de matières biologiques à l'intérieur de la zone. Enfin, il serait souhaitable qu'ils envisagent une mise en œuvre conjointe des lignes directrices dans le but de minimiser l'introduction et la propagation d'espèces non indigènes à l'intérieur de la zone.
Toutes les activités de nature scientifique ou de gestion menées dans la zone doivent faire l'objet d'une évaluation d'impact sur l'environnement, conformément aux exigences stipulées dans l'Annexe I du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement.


4. Durée de la désignation


La zone est désignée pour une période indéterminée.


5. Cartes et photographies


Carte 1. Emplacement de l'île Lynch en relation avec les Orcades du Sud et autres zones protégées dans la région. Cartouche : emplacement des Orcades du Sud en Antarctique. Spécifications cartographiques : Projection : WGS84 Stéréographique polaire antarctique. Parallèle de référence : 71° S. Méridien central 45° O.
Carte 2. ZSPA n° 110, île Lynch, Orcades du Sud, carte topographique. Projection : conique conforme de Lambert. Parallèles de référence : ler 60° 40' 00'' O ; 2e 63° 20' 00'' S. Méridien central : 045° 26' 20'' O. Latitude d'origine : 63° 20' 00'' S. Sphéroïde : WGS84. Ligne de référence : niveau moyen de la mer. Précision horizontale des points de contrôle : 1 m.
Carte 3. ZSPA n° 110, île Lynch, Orcades du Sud, carte de végétation. Spécifications identiques à celles de la carte 2.


6. Description de la zone
6(i) Coordonnées géographiques, indicateurs de
démarcation et caractéristiques du milieu naturel
LIMITES ET COORDONNÉES


La zone englobe toute l'île Lynch, à l'exclusion des îles et îlots adjacents sans nom. Elle comprend tout le terrain libre de glace, la glace éternelle et la glace semi-éternelle qui se trouvent dans les limites de l'île Lynch, à l'exclusion de l'environnement marin qui s'étend au-delà de 10 m au large à partir de la laisse de basse mer (Carte 2). Des indicateurs de démarcation n'ont pas été installés parce que la côte elle-même est une ligne de démarcation clairement définie et bien visible.


DESCRIPTION GÉNÉRALE


L'île Lynch (Lat. 60° 39' 10'' S ; Long. 045° 36' 25'' O ; superficie) est une petite île située à la pointe est de la baie Marshall dans les Orcades du Sud, à environ 200 m au sud de l'île Coronation et à 2,4 km au nord de l'île Signy (Carte 1). L'île, d'une superficie de 500 m × 300 m, est constituée au sud, à l'est et à l'ouest de falaises ne dépassant pas 20 m, découpées par des ravines remplies de galets. Le côté nord présente une falaise de faible altitude bordant une terrasse rocheuse d'environ 5 à 8 m d'altitude, qui s'élève en pente douce jusqu'à un plateau d'environ 40 à 50 m de haut, culminant à 57 m. Une plage à la pointe est de la côte nord permet d'accéder facilement à des pentes relativement douces menant à la zone du plateau central. Les falaises côtières rendent généralement difficile l'accès à la partie supérieure de l'île par d'autres routes, bien qu'il soit possible d'y accéder via une ou deux ravines sur les côtés est et nord.
De petits cours d'eau de fonte apparaissent temporairement sur les pentes l'été, mais il n'y a ni mares, ni cours d'eau permanents et on ne trouve que quelques petites plaques de neige tardive sur le côté sud de l'île. On ne dispose d'aucune donnée météorologique pour l'île Lynch, mais on s'attend à ce que les conditions soient grosso modo les mêmes que celles présentes à la station de recherche de Signy. Toutefois, d'après des observations occasionnelles, des différences microclimatiques significatives pourraient exister sur l'île, comme semble le montrer la croissance plus abondante de communautés de plantes. L'île est exposée au vent du sud-ouest et aux vents catabatiques ainsi qu'au foehn venant de l'île Coronation au nord. Cependant, à d'autres égards, l'île est relativement protégée des vents régionaux du nord, de l'est et du sud respectivement par l'île Coronation, le Cap Hansen et l'île Signy. Le foehn peut avoir pour effet d'augmenter brièvement la température locale de l'air sur l'île Signy de 10 °C. On a souvent observé que le soleil brillait sur l'île Lynch alors que la région alentour était enveloppée de nuages bas. L'angle de l'incidence solaire est relativement élevé sur le côté nord de l'île en raison de sa pente et de sa topographie générale. Ces deux facteurs peuvent être des causes importantes de l'abondance des deux plantes à fleurs trouvées sur l'île.


GÉOLOGIE


L'assise rocheuse de l'île Lynch se compose de schistes quartzo-feldspathiques et micacés du complexe métamorphique Scotia, mais elle est mal exposée et des roches équivalentes sont mieux exposées dans la zone du Cap Hansen, à l'est sur l'île Coronation.


PÉDOLOGIE


Trois types de sol principaux ont été identifiés sur l'île Lynch :
(i) une tourbe de mousse acide (pH 3,8-4,5) constituée par les gazons des hautes mousses Chorisodontium aciphyllum et Polytrichum strictum (= Polytrichum alpestre) est présente principalement à la pointe nord-est de l'île. Cette tourbe atteint une profondeur d'environ 50 cm et est similaire à celle de l'île Signy, qui atteint une profondeur de 2 m. Là où la profondeur de la tourbe dépasse 30 cm, se trouve le permafrost. Dans quelques endroits où le substrat est humide, une faible couche de tourbe d'une profondeur de 10 à 15 cm (pH 4,8-5,5) s'est accumulée sous les gazons des mousses Warnstorfia laculosa (= Calliergidium austrostramineum) et Sanionia uncinata (= Dreponocladus uncinatus).
(ii) une faible couche de sol graveleux riche en terreau ressemblant à la terre brune de la toundra, dont la profondeur dépasse rarement 30 cm (pH 5,0-5,8) est présente au-dessous des denses pelouses Deschampsia Antarctica. Elle représente probablement l'un des types de sols les plus avancés de l'Antarctique.
(iii) une moraine glaciaire composée de divers matériaux (argile fine [pH 5,2-6,0], sable, gravier et pierres plus grosses). Cette moraine couvre le plateau et on la trouve dans des cuvettes rocheuses dans toute l'île, ainsi qu'à certains endroits de la terrasse rocheuse. Sur le plateau, la cryoturbation a entraîné, en plusieurs endroits, la formation de petits cercles et de polygones de pierres sur les surfaces plates et des bandes de pierres sur les surfaces en pente. A l'extrémité nord-est de l'île, la déposition de coquilles de patelle (Nacella concinna) par les goélands (Larus dominicanus) a donné un sol minéral plus calcaire dans les cuvettes rocheuses avec un pH de 6,5 à 6,8.


FLORE TERRESTRE


On trouve de la végétation cryptogamique et phanérogamique typique de l'Antarctique maritime sur la majeure partie de l'île (Carte 3). L'aspect le plus significatif de la végétation est l'abondance et la reproduction réussie des deux plantes à fleurs autochtones de l'Antarctique, la canche antarctique (Deschampsia antarctica) et la sagine antarctique (Colobanthus quilensis), que l'on trouve particulièrement sur les pentes du nord (Carte 3). Les deux espèces fleurissent à profusion et les semences semblent être beaucoup plus viables que sur l'île Signy. L'île Lynch possède les plus grands peuplements de Deschampsia et la plus grande abondance de Colobanthus connus dans les Orcades du Sud et l'un des plus étendus de toute la zone du Traité sur l'Antarctique.
Sur la terrasse rocheuse et sur les pentes humides qui surplombent la côte nord, l'herbe constitue des pelouses pouvant atteindre 15 m × 50 m. Ces pelouses sont composées de peuplements permanents de plantes relativement luxuriantes sur les sites humides et de saillies et de plantes jaunâtres plus isolées en terrain plus sec, plus rocailleux et plus exposé. Colobanthus est généralement associée à l'herbe, mais ici les plantes ne s'assemblent pas pour former des plaques serrées. C'est l'un des rares sites où Deschampsia est connue pour pousser directement sur les bancs de mousse Polytrichum-Chorisodontium. Ailleurs sur l'île, l'herbe et, dans une moindre mesure, la sagine sont fréquemment associées dans d'autres communautés, en particulier dans des peuplements de végétation de lande plus dense où il y a une couverture assez élevée de divers lichens et mousses (notamment vers la pointe ouest de la terrasse au nord).
Des bancs peu épais, mais parfois étendus (environ 50 m²) de Chorisodontium aciphyllum et de Polytrichum strictum sont fréquemment présents à la pointe nord-est de l'île et, dans une moindre mesure, sur le côté sud. Ils sont typiques des bancs de mousses présents sur l'île Signy et en d'autres endroits de l'Antarctique maritime du nord, avec plusieurs lichens fruticosae et crustacés poussant en épiphyte sur la surface moussue. Dans de petites cuvettes humides, on trouve des tapis de Warnstorfia laculosa et de Sanionia uncinata avec quelques Warnstorfia sarmentosa (= Calliergon sarmentosum) et Cephaloziella varians (= C. exiliflora). Brachythecium austro-salebrosum est commun sur la terre humide et les saillies rocheuses. Sur les sols plus secs, plus balayés par les vents, et les surfaces rocheuses ― notamment dans la zone du plateau ― une communauté typique de lande composée de nombreuses espèces de bryophytes et de lichens constitue une mosaïque complexe. Les espèces dominantes sont les lichens Usnea antarctica et U. aurantiaco-atra (= U. fasciata) et les mousses Andreaea depressinervis ; Sphaerophorus globosus et d'autres espèces d'Alectoria, Andreaea, Cladonia et Stereocaulon sont aussi communes, alors que Himantormia lugubris et Umbilicaria antarctica sont peu fréquents. Les lichens crustacés abondent sur toutes les surfaces rocheuses. Les mousses et les macrolichens de cette zone sont fixés de manière assez lâche aux sols peu épais et sont facilement endommagés. On trouve de larges thalles d'Usnea spp. et d'Umbilicaria antarctica sur les galets humides abrités et sur les faces rocheuses, en particulier sur le côté sud de l'île.
Des communautés de lichens crustacés sont présentes sur les falaises situées au-dessus de la ligne de hautes eaux, en particulier lorsque la roche est influencée par les activités des oiseaux qui s'y nichent ou qui s'y perchent. La distribution de diverses espèces donne lieu à des zones distinctes selon l'influence des embruns et l'exposition au vent. Les communautés les mieux développées de taxa ornithocoprophiles aux couleurs vives sont présentes à l'extrémité ouest de l'île où l'on rencontre fréquemment Caloplaca spp., Haematomma erythromma, Mastodia tesselata, Physcia caesia. Xanthoria candelaria, X. elegans et des espèces de Buellia et de Verrucaria. La mousse halophile peu commune Muelleriella crassifolia est aussi présente dans la zone d'embruns autour de l'île.
La seule mousse rare signalée sur l'île Lynch est Plagiothecium ovalifolium, que l'on trouve dans des crevasses rocheuses humides ombragées près du rivage. Cependant, l'île est probablement le seul site connu dans l'Antarctique maritime où la mousse Polytrichastrum alpinum produit chaque année des sporophytes à profusion ; c'est le cas pour Deschampsia, Colobanthus et les cryptogames sur le côté nord de l'île ; ailleurs dans l'Antarctique, les sporophytes sont très rares certaines années. Il faut aussi noter que Polytrichum strictum produit localement des inflorescences mâles en abondance, phénomène rare pour ces espèces dans l'Antarctique. Alors que l'eupatoire thalloïde Marchantia berteroana est connue localement sur l'île Signy, l'île Lynch est l'un des très rares autres endroits où elle est connue dans les Orcades du Sud. Plusieurs espèces cryptogamiques de distribution très restreinte dans l'Antarctique, mais qui sont communes sur l'île Signy et sur la partie continentale de l'île Coronation, à quelques centaines de mètres de là, n'ont pas été signalées sur l'île Lynch.


INVERTÉBRÉS TERRESTRES


La faune micro-invertébrée associée aux riches pelouses de Deschampsia décrite jusqu'à présent se compose de 13 taxa : trois collemboles (Cryptopygus antarcticus, Friesea woyciechowskii et Isotoma [Folsomotoma] octooculata [= Parisotoma octooculata]), un acarien mésostigmatide (Gamasellus racovitzai), deux acariens cryptostigmatides (Alaskozetes antarcticus et Globoppia loxolineata) et sept acariens prostigmatides (Apotriophtydeus sp., Ereynetes macquariensis, Nanorchestes berryi, Stereotydeus villosus, et trois espèces d'Eupodes). Le nombre de taxa identifiés augmentera probablement à mesure qu'augmentera le nombre des échantillons. La communauté est dominée par les collemboles, en particulier Cryptopygus antarcticus (84 % de tous les arthropodes extraits), avec des quantités relativement grandes de I. octooculata ; le principal acarien était une espèce indéterminée d'Eupodes. Globoppia loxolineata est près de la limite la plus septentrionale de sa distribution connue. En général, la densité de la population d'arthropodes des peuplements d'herbes sur l'île Lynch apparaît comme exceptionnellement élevée, certaines mesures suggérant que c'est l'une des plus élevées du monde. Pour un site antarctique, l'île présente aussi une diversité considérable, bien que cette observation soit fondée sur un petit nombre d'échantillons subdivisés et qu'il serait nécessaire de procéder à d'autres échantillonnages pour établir les densités avec une plus grande fiabilité, ce qui, compte tenu de la très faible quantité de communautés disponibles pour un échantillonnage, est très difficile à réaliser sur l'île Lynch.
L'île Lynch a été le premier site de l'Antarctique où un enchytraeidae terrestre a été signalé (dans la terre sous une mousse Hennediella antarctica, sur un escarpement rocheux surplombant le rivage septentrional) ; ces vers n'ont été trouvés que sur quelques autres sites dans les Orcades du Sud ― mais peu d'échantillons ont encore été recueillis et les espèces doivent encore être identifiées. Parmi la faune tardigrade, la plupart des 16 individus isolés sur un échantillon de Brachythecium étaient des Hypsibius alpinus et H. pinguis avec quelques H. dujardini, alors que sur les 27 individus isolés sur un échantillon de Prasiola crispa, presque tous appartenaient à cette espèce et quelques-uns à l'espèce Hypsibius.


MICRO-ORGANISMES


Les sols minéraux et organiques de l'île Lynch ont un pH légèrement plus élevé que les sols correspondants sur l'île Signy proche. Ce coefficient basique plus élevé et la présence de substances nutritives, associés à un microclimat plus favorable expliquent que les bactéries (y compris Chromobacterium), les levures et les champignons soient ici en plus grand nombre que dans des sols comparables sur l'île Signy. Le nombre de bactéries trouvées dans la tourbe Polytrichum et dans la tourbe Warnstorfia sur l'île Lynch est respectivement environ huit fois et environ six fois supérieur à celui des bactéries trouvées dans des tourbes correspondantes de l'île Signy ; les levures et les champignons sont aussi beaucoup plus abondants. Les sols associés aux deux plantes à fleurs ont produit plusieurs champignons nématophages : Acrostalagmus goniodes, Cephalosporium balanoides et Dactylaria gracilis dans le sol à Deschampsia ; Cephalosporium balanoides, Dactylaria gracilis, Dactylella stenobrocha et Harposporium anguillulae dans le sol à Colobanthus. Les basidiomycètes Galerina antarctica et G. longinqua sont présents dans la mousse humide.


VERTÉBRÉS


Il n'y a pas sur l'île de colonies de manchots ou d'importantes colonies d'oiseaux nicheurs ou d'autres oiseaux. Des groupes de manchots Pygoscelis antarctica, P. adeliae et P. papua et, parfois, des cormorans aux yeux bleus (Phalacrocorax atriceps) se rassemblent souvent aux extrémités nord-est et ouest de l'île. Plusieurs couples de skuas bruns (Catharacta lonnbergi) et au moins deux couples de goélands (Larus dominicanus) ont été observés au début des années quatre-vingt nichant à la pointe nord-est. On peut aussi observer à l'occasion une petite colonie de sternes antarctiques (Sterna vittata) dans ces environs, bien qu'en février 1994, on n'en ait pas signalé en train de couver. Des pétrels Daption capense et Pagodroma nivea nichent sur les hautes falaises à l'extrémité est et le long de la côte nord-ouest de l'île.
Quelques couples de pétrels des neiges et de pétrels océanites (Oceanites oceanicus) nichent sur les escarpements et sous les rochers sur le côté méridional de l'île.
Des phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii), des phoques crabiers (Lobodon carcinophagus), de temps en temps des phoques léopards (Hydrurga Leptonyx) et des petits groupes d'éléphants de mer du sud (Mirounga leonina) sont régulièrement observés sur la côte et sur les floes dans les environs ; aucun n'est connu pour se reproduire sur l'île Lynch. Depuis le début des années quatre-vingt, on a observé sur l'île Lynch des quantités croissantes d'otaries à fourrure antarctiques (Arctocephalus gazella), jeunes mâles non reproducteurs, certains d'entre eux accédant aux zones de végétation par les pentes les plus douces au nord-est et causant des dommages locaux mais graves aux bancs de mousse Polytrichum-Chorisodontium et à d'autres communautés.
Les otaries accèdent à l'île principalement par une plage sur la côte nord-est. Après leur entrée, elles ne rencontrent pas d'obstacle géographique majeur à la poursuite de leur voyage sur l'île. On en a observé des groupes près du sommet. On a signalé pour la première fois en 1988 la destruction de pelouses de Deschampsia. On a observé lors de la dernière inspection de l'île en date (février 2011) que les zones les plus luxuriantes de Deschampsia et de Colobanthus sur les pentes nord et nord-ouest de l'île n'avaient pas encore été touchées. Des zones de végétation accessibles sur les côtés est et nord-est de l'île, en particulier des bancs de mousse Polytrichum et Chorisodontium, avaient été gravement endommagées par des otaries à fourrure. Dans certaines zones à l'est et au nord-est de l'île qui ont particulièrement souffert de la présence des otaries à fourrure, Deschampsia et Colobanthus ont soit été détériorées, soit ont péri mais elles poussent toujours dans les plus hautes altitudes moins touchées, où il se peut qu'elles deviennent plus abondantes et élargissent leur distribution (voir Carte 3).


6(ii) Accès à la zone


L'accès s'effectuera par petite embarcation, dans la mesure du possible. L'accès à partir de la mer se fera par la plage à l'extrémité est de la côte nord de l'île (Lat. 60° 39' 05'' S ; Long. 045° 36' 12'' O ; Carte 2), sauf autorisation expresse stipulée dans le permis d'accoster ailleurs ou sauf si accoster sur cette côte est difficile en raison de conditions défavorables.
Dans des circonstances exceptionnelles s'inscrivant dans les objectifs du plan de gestion, les hélicoptères peuvent atterrir à l'intérieur de la zone.
L'accès par hélicoptère à l'intérieur de la zone se fera à l'endroit désigné sur la plate-forme rocheuse (8 m) à l'extrémité nord-ouest de l'île (Lat. 60° 39' 04. 5'' S ; Long. 045° 36' 12'' O ; Carte 2).
A l'intérieur de la zone, le pilotage d'aéronefs doit s'effectuer au minimum conformément aux « Lignes directrices pour les aéronefs à proximité des concentrations d'oiseaux » énoncées dans la résolution 2 (2004). Lorsque les conditions impliquent un survol plus bas que l'altitude recommandée dans ces lignes directrices, l'aéronef se doit de voler aussi haut que faire se peut et d'écourter au maximum la durée de vol dans la zone.
L'utilisation de grenades fumigènes des hélicoptères dans la zone est interdite, sauf pour des raisons impérieuses de sécurité. En cas d'utilisation de fumigènes, les grenades doivent être récupérées.


6(iii) Emplacement des structures dans la zone
et à proximité directe


A part plusieurs cairns marquant les sites utilisés pour des relevés topographiques, il n'y a pas de structures dans la zone. Le cairn du sommet de l'île se situe aux coordonnées suivantes : Lat. 60° 39'05'' S ; Long. 045° 36'12'' O. Un panneau indiquant le statut de zone protégée de l'île Lynch a été érigé sur un affleurement rocheux bien en vue au-dessus de la plage de débarquement recommandée en février 1994, mais celui-ci fut détruit par le vent.
La station de recherche de Signy (R.-U.) se trouve à 6,4 km au sud, à Factory Cove, baie Borge, sur l'île Signy.


6(iv) Emplacement d'autres zones protégées
à proximité de la zone


Les zones protégées les plus proches de l'île Lynch sont l'île Northern Coronation (ZSPA n° 114), qui se trouve à environ 5 km au nord, l'île Moe (ZSPA n° 109), qui se trouve à environ 10 km SSO, et l'île Powell du Sud (ZSPA n° 111), qui se trouve à environ 35 km à l'est (Carte 1).


6(v) Zones spéciales à l'intérieur
de la zone


Aucune.


7. Critères de délivrance du permis
7(i) Critères de délivrance
du permis d'ordre général


L'entrée dans la zone est interdite sauf en conformité avec un permis délivré par une autorité nationale compétente désignée en vertu de l'article 7 de l'Annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement.
La délivrance du permis est régie par les critères suivants :
― le permis est délivré pour des motifs scientifiques impérieux qu'il n'est pas possible de servir ailleurs ; ou
― il est délivré pour des activités de gestion essentielles telles que l'inspection, la maintenance ou des études ;
― les activités autorisées ne doivent pas nuire au système écologique naturel de la zone ;
― toutes les activités de gestion doivent contribuer aux objectifs du plan de gestion ;
― les activités autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― dans la zone, il faut être muni du permis ou d'une copie officielle de celui-ci ;
― le permis est délivré pour une période donnée ;
― un ou plusieurs rapports sont transmis à l'autorité ou aux autorités nominées dans le permis ;
― l'autorité compétente sera informée de toute activité/mesure entreprise qui n'était pas incluse dans le permis.


7(ii) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur ou au-dessus de celle-ci


Les véhicules terrestres sont interdits à l'intérieur de la zone.
Les déplacements au sein de la zone doivent se faire à pied.
Les pilotes, les équipages des hélicoptères et des bateaux ou d'autres personnes à bord des hélicoptères ou des bateaux ne sont pas autorisés à s'éloigner à pied de la proximité immédiate des sites prévus pour l'atterrissage ou l'accostage, sauf autorisation expresse stipulée dans le permis.
Le trafic pédestre doit être limité au minimum nécessaire pour atteindre les objectifs de toute activité autorisée et tout doit être raisonnablement mis en œuvre pour minimiser les effets du piétinement. En d'autres termes, tous les déplacements doivent se faire avec précaution, afin de réduire au minimum les perturbations du sol et des surfaces revêtues de végétation, en marchant, si possible, sur un terrain rocheux.


7(iii) Activités qui peuvent être menées dans la zone


Etudes scientifiques indispensables qu'il n'est pas possible de réaliser ailleurs et qui ne portent pas atteinte à l'écosystème de la zone ;
Activités essentielles de gestion, y compris la surveillance.


7(iv) Installation, modification ou enlèvement de structures


Aucune structure ne peut être construite dans la zone et aucun matériel scientifique ne peut y être installé, sauf s'ils doivent servir aux activités de gestion ou aux recherches scientifiques indispensables conformément aux dispositions stipulées dans le permis pour une période prédéterminée. L'installation (y compris la sélection du site), l'entretien, la modification ou le retrait de structures et de matériel s'effectueront de manière à causer le moins de perturbations possible aux valeurs de la zone. Toutes les structures ou le matériel scientifique installés dans la zone doivent être clairement identifiés, indiquant le pays, le nom du responsable des recherches et l'année d'installation. Ces objets ne devront pas contenir d'organismes, de propagules (par ex. semences, œufs) ou de terre non stérile (voir la section 7[vi]) et ils seront fabriqués à base de matériaux capables de résister aux conditions environnementales et présentant le moins de risque de contamination de la zone. La délivrance du permis sera soumise à la condition que les structures ou le matériel spécifiques pour lesquels le permis a expiré soit enlevés. Les structures ou installations permanentes sont formellement interdites.


7(v) Emplacement des campements


Les campements doivent être évités dans la zone. Toutefois, s'ils sont absolument nécessaires aux fins des objectifs énoncés dans le permis, ils sont autorisés sur le site désigné à l'extrémité nord-ouest de l'île (Lat. 60° 39' 04'' S ; Long. 045° 36' 37'' O ; Carte 2).


7(vi) Restrictions concernant les matériaux
et organismes pouvant être introduits dans la zone


Aucun animal, Plante ou micro-organisme vivant ne pourra être délibérément introduit dans la zone. Pour garantir la protection de l'écologie et de la flore de la zone, il conviendra d'être particulièrement vigilant contre l'introduction involontaire de microbes, d'invertébrés ou de plantes issus d'autres sites en Antarctique, y compris les stations, ou d'autres régions hors Antarctique. Tous les matériels d'échantillonnage ou balises introduits dans la zone seront nettoyés ou stérilisés. Dans la mesure du possible, les chaussures et autres équipements utilisés ou introduits dans la zone (y compris les sacoches et sacs à dos) devront être préalablement nettoyés à fond. Le Manuel sur les espèces non indigènes du CPE (édition 2011) et les Listes de vérification pour les gestionnaires de la chaîne d'approvisionnement des programmes antarctiques nationaux pour la réduction du risque de transfert d'espèces non indigènes du COMNAP / SCAR offrent des orientations supplémentaires en la matière.
Aucun herbicide ou pesticide ne sera introduit dans la zone. Tous les autres produits chimiques, y compris les radionucléides et les isotopes stables, amenés sur le site aux fins de recherches scientifiques ou d'activités de gestion stipulées dans le permis, devront être retirés de la zone au moment de ou avant la conclusion de l'activité pour laquelle le permis a été délivré. L'émission directe de radionucléides ou d'isotopes stables dans l'environnement d'une manière qui empêche de les récupérer, devrait être évitée. Aucun carburant ou autre produit chimique ne sera entreposé dans la zone, sauf autorisation expresse stipulée dans le permis. Les matériaux introduits seront entreposés et manipulés de manière à réduire au minimum tout risque d'introduction involontaire dans l'environnement. Les matériaux introduits dans la zone l'étant pour une période donnée, ils devront être retirés à l'expiration ou avant l'expiration de cette période. Si des matériaux libérés sont susceptibles de porter atteinte aux valeurs de la zone, l'enlèvement n'est conseillé que s'il ne cause pas plus de dommages que de les laisser sur place. L'autorité compétente devra être informée de tout matériau libéré et non enlevé qui n'était pas inclus dans le permis.


7(vii) Prise de flore et de faune indigènes
ou interférences nuisibles avec celles-ci


Ces activités sont interdites, sauf dispositions contraires stipulées dans le permis conformément à l'Annexe II du Protocole du Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement. Dans le cas de prise d'animaux ou d'interférences nuisibles avec des animaux, il convient de respecter au moins les normes du code de conduite du SCAR relatif à l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques en Antarctique.
7(viii) Collecte ou enlèvement à l'intérieur de la zone de toute matière n'ayant pas été apportée par le titulaire d'un permis
Toute chose qui n'a pas été apportée dans la zone par le titulaire d'un permis ne peut être collectée ou enlevée de la zone que conformément aux dispositions d'un permis ; cette collecte et/ou cet enlèvement doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou de gestion.
Aucun permis ne sera délivré dans les cas où on peut raisonnablement craindre que l'échantillonnage proposé consiste à prendre, enlever ou endommager des quantités de sol, de flore ou de faune indigènes telles que leur répartition ou leur abondance dans la zone seraient significativement perturbées.
Les autres matières d'origine humaine qui n'ont pas été introduites dans la zone par le titulaire du permis ou avec une autorisation et qui pourraient porter atteinte aux valeurs de la zone doivent être enlevées de la zone, à moins que l'impact de l'enlèvement sur l'environnement soit supérieur à l'impact qu'aurait le fait de les laisser sur place. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit être informée et il conviendra d'obtenir une approbation.


7(ix) Elimination des déchets


Tous les déchets seront éliminés conformément à l'Annexe III du Protocole au Traité sur l'Antarctique concernant la protection de l'environnement, et ce comme norme minimale. De plus, tous les déchets doivent être enlevés de la zone, à l'exception des déchets humains liquides, qui eux peuvent être rejetés en mer. En revanche, les déchets humains solides ne doivent pas être jetés à la mer mais retirés de la zone. Les déchets humains solides ou liquides ne doivent en aucun cas être jetés à l'intérieur des terres.


7(x) Mesures pouvant être nécessaires pour garantir que
les buts du Plan de gestion soient à tout moment respectés


Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone aux fins d'activités de recherche scientifique, de surveillance et d'inspection du site, qui peuvent faire intervenir le prélèvement d'un petit nombre d'échantillons à des fins d'analyse, pour installer ou entretenir les panneaux ou autres dispositifs de protection.
Tout site de surveillance à long terme devra être convenablement balisé et les balises ou panneaux devront être entretenus de manière satisfaisante.
Les activités de nature scientifique seront menées conformément au document du SCAR intitulé Environmental code of conduct for terrestrial scientific field research in Antarctica.


7(xi) Rapports


Pour chaque visite effectuée dans la zone, le principal titulaire du permis délivré soumettra un rapport à l'autorité nationale compétente dans les plus brefs délais et, au plus tard, dans les six mois suivant la visite dans la zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les informations identifiées dans le formulaire de rapport de visite qui figure dans le Guide pour la préparation des plans de gestion des zones spécialement protégées en Antarctique. Le cas échéant, l'autorité nationale transmettra également un exemplaire du rapport de visite à la Partie dont a émané la proposition de plan de gestion, et ce en vue de contribuer à la gestion de la zone et à la révision du plan de gestion. Dans la mesure du possible, les Parties doivent déposer les originaux ou des copies des rapports de visite originaux dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès, en vue de conserver une archive d'usage, qui sera utilisée dans le réexamen du plan de gestion ainsi que dans l'organisation de l'emploi scientifique de la zone.


8. Documents de référence


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Carte 1. Emplacement de l'île Lynch en relation avec les Orcades du Sud
et autres zones protégées dans la région. Cartouche : emplacement des Orcades du Sud en Antarctique




Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 13 du 16/01/2013 texte numéro 3



Carte 2. ZSPA n° 110, île Lynch, Orcades du Sud, carte topographique




Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 13 du 16/01/2013 texte numéro 3




Carte 3. ZSPA n° 110, île Lynch, Orcades du Sud, carte de végétation




Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 13 du 16/01/2013 texte numéro 3