Limites subaériennes
La composante subaérienne de la zone comprend le delta du ruisseau Santa Fe, une partie de l'extrémité occidentale du lac Bonney, et un petit bassin versant supraglacial entourant les Blood Falls délimité par un système de crêtes de glace persistant dans la morphologie locale du glacier pendant au moins des décennies. La limite sud-est de la composante subaérienne de la zone est marquée par un affleurement saillant de glace et de moraine situé dans le prolongement de l'extrémité du glacier Taylor à 162° 16.639'E, 77° 43.356'S (identifié par la lettre " a " dans le tableau 1 et sur la carte 2). La limite continue vers le sud-ouest et remonte le glacier sur 900,8 m, suivant la marge sud du bassin versant supraglaciaire entourant les Blood Falls jusqu'à la partie la plus à l'ouest du bassin versant supraglaciaire, situé à 162° 14.508'E, 77° 43.482'S (" b ", tableau 1, carte 2). La limite se poursuit alors vers le nord-est sur une longueur de 594,5 m jusqu'à la marge du glacier Taylor, à 162° 15.758'E, 77° 43.320'S (" c ", tableau 1, carte 2), le long de la marge septentrionale du bassin versant supraglaciaire. La limite de la zone continue en ligne directe vers le nord-est sur 16,8 m, jusqu'à la rive dominant le delta du ruisseau Santa Fe, à 162° 15.792'E, 77° 43.315'S " d " tableau 1, carte 2). Puis elle longe la rive sur 198,7 m en direction nord-est jusqu'à ce qu'elle rejoigne Lawson Creek, à 162° 16.178'E, 77° 43.268'S (" e ", tableau 1, carte 2). La limite se poursuit ensuite sur 180,5 m en ligne droite directement vers l'est jusqu'à un point du lac Bonney situé à 162° 16.639'E, 77° 43.268'S (" f ", tableau 1, carte 2), avant de continuer en ligne droite plein sud sur 166,5 m jusqu'à un affleurement saillant de glace et de moraine.
Climat
Deux stations météorologiques gérées par le programme Long Term Ecological Research (LTER) des vallées sèches de Mc Murdo sont situées près des Blood Falls ( http://www.mcmlter.org/queries/avg_met_queries.jsp) : la station de " Lac Bonney " (point " a ", 162° 27.881'E, 77° 42.881'S) située à environ 4.5 km à l'est, et celle de " Glacier Taylor " (162° 07.881'E, 77° 44.401'S), située à environ 4 km en amont du glacier. La température moyenne annuelle de l'air enregistrée à ces deux stations était d'environ ― 17 °C pendant la période 1995-2009. La température la plus basse relevée à ces stations pendant cette période était de ― 48,26 °C, température enregistrée au lac Bonney en août 2008, tandis que la température maximale relevée était de 10,64 °C, au lac Bonney en décembre 2001. Le mois le plus froid enregistré à ces deux stations était le mois d'août, janvier et décembre étant les mois les plus chauds au lac Bonney et au glacier Taylor respectivement.
La vitesse moyenne annuelle des vents relevée pendant la même période (1995-2009) variait entre 3,89 m/s au lac Bonney et 5,16 m/s au glacier Taylor, avec une vitesse maximale de 30,8 m/s enregistrée au glacier Taylor en août 2004. La topographie de la vallée Taylor, et notamment le verrou de Nussbaum, favorise la formation de systèmes météorologiques isolés dans le bassin du lac Bonney, et limite le flux dans la zone des vents côtiers (Fountain et al. 1999).
La précipitation moyenne annuelle au lac Bonney était de 340 mm d'équivalent eau entre 1995 et 2009. Les taux d'ablation du glacier Taylor sont les plus élevés de la région des cascades de glace Cavendish, atteignant un maximum à la base de Windy Gully (environ 0,4 m a―¹), le taux le plus faible étant en amont de la vallée Beacon (environ 0 à 0,125 m a―¹). Les taux d'ablation de la partie inférieure du glacier Taylor varient habituellement entre 0,15 et 0,3 m a―¹ (Bliss et al. 2011).
Géologie et géomorphologie
La vallée Taylor est formée d'une mosaïque de tills d'âges et de types de rocher divers, notamment : roches de socle précambrien métamorphique (supergroupe de Ross), roches intrusives du Paléozoïque précoce (formation Granite Harbour), une série de roches sédimentaires datant du Dévonien au Jurassique (supergroupe de Beacon) et sills de dolérite de Ferrar datant du Jurassique (Pugh et al. 2003).
On pense que le réservoir sous-glaciaire des Blood Falls est une eau saumâtre d'origine marine provenant d'une incursion marine dans les vallées sèches de Mc Murdo durant le Pliocène (il y a 3 a 5 Ma) ; elle représente peut-être l'eau à l'état liquide la plus ancienne des vallées sèches (Lyons et al. 2005). L'une des idées avancées propose que cette eau saumâtre ait été retenue près de l'extrémité actuel du glacier Taylor lors de la retraite des eaux de mer qui s'ensuivit, et qu'elle fut par la suite " scellée " sous le glacier au cours de l'avancée de la glace à la fin du Pliocène ou au Pléistocène. On pense que c'est ce dépôt d'eau saumâtre qui forme maintenant un réservoir sous-glaciaire émergeant à la surface de façon épisodique aux sites de la coulée principale et de la coulée secondaire latérale. On pense que l'eau saumâtre s'est modifiée depuis qu'elle a été piégée, notamment du fait des apports liés à l'altération chimique (Keys 1980 ; Lyons et al. 2005 ; Mikucki et al. 2009).
Sols et sédiments
Les sols de la vallée Taylor sont souvent peu développés et se composent largement de sable (95-99 % en poids) (Burkins et al. 2000 ; Barrett et al. 2004). Les concentrations en matière organique des sols de la vallée Taylor sont parmi les plus basses au monde (Campbell & Claridge 1987 ; Burkins et al. 2000), et la teneur en carbone organique des sols du bassin du lac Bonney est particulièrement faible (Barrett et al. 2004). La profondeur des sols de la vallée Taylor varie entre 10 et 30 cm ; en deçà, on y trouve le pergélisol (Campbell & Claridge 1987). En sus des tills glaciaires, le fond de la vallée Taylor est recouvert d'une couche de sédiments lacustres déposés par le glacier autrefois très étendu du lac Washburn allant jusqu'à environ 300 m de profondeur (Hendy et al. 1979 ; Stuiver et al. 1981 ; Hall & Denton 2000).
Les moraines déposées au front du glacier Taylor consistent en sédiments lacustres remaniés datant d'il y a à peu près 300 mA BP (Higgins et al. 2000). Les sédiments que l'on trouve à la marge du glacier Taylor se composent aussi de tills limoneux et sablonneux formés par la fonte de glace basale riche en débris et par l'érosion due aux ruisseaux en bordure de glace (Higgins et al. 2000). Une séquence épaisse de glace basale caractérisée par des sédiments fins qui contiendrait des sels provenant du réservoir sous-glaciaire des Blood Falls a été étudiée grâce à un tunnel creusé dans la marge nord du glacier Taylor (Samyn et al. 2005, 2008 ; Mager 2006 ; Mager et al. 2007). Ces observations indiquent qu'il existe une interaction entre la base du glacier Taylor et le substrat de sédiment, et il semble qu'il y ait un cycle local de fonte et de regel (Souchez et al. 2004 ; Samyn et al. 2005 ; Mager et al. 2007).
Glaciologie et hydrologie du glacier
Le glacier Taylor est un glacier émissaire de l'inlandsis oriental de l'Antarctique qui se termine dans le lobe occidental du lac Bonney. Une étude approfondie a récemment été menée pour examiner la dynamique glaciaire de la zone d'ablation du glacier Taylor, notamment sa géométrie et le champ de vitesse à la surface (Kavanaugh et al. 2009a), sa balance de forces (Kavanaugh & Cuffey 2009) et son bilan de masse actuel (Fountain et al. 2006 ; Kavanaugh et al. 2009b). Les résultats indiquent que l'écoulement du glacier est lié principalement à la déformation de la glace froide et que le bilan de masse du glacier Taylor est relativement équilibré. Des échantillons de glace provenant de la partie inférieure de la zone d'ablation du glacier Taylor ont été analysés par des chercheurs paléoclimatiques qui les ont datés à la dernière période glaciaire (Aciego et al. 2007). D'autres programmes de recherche glaciologique menés sur le glacier Taylor ont étudié l'évolution des falaises de glace sèches situées à l'extrémité du glacier (Pettit et al. 2006 ; Carmichael et al. 2007), mesuré la texture de la glace basale et les gaz qu'elle contient à l'intérieur d'un tunnel sous-glaciaire à proximité de la coulée principale des Blood Falls (Samyn et al. 2005, 2008 ; Mager et al. 2007), et estimé le bilan énergétique à la surface du glacier (Bliss et al. 2011). Des études de l'hydrologie supraglaciaire du glacier Taylor indiquent que les chenaux de fonte recouvrent environ 40 % de la zone d'ablation de la partie inférieure du glacier Taylor, et qu'une proportion importante de la décharge totale dans le lac Bonney provient de la fonte intervenant dans les chenaux (Johnston et al. 2005). Deux grands chenaux traversent la coulée principale des Blood Falls, mais, en vue des températures basses de la glace près de la surface et au vu que les crevasses ne dépassent pas 100 m de profondeur, il semble peu probable qu'il puisse exister des connections entre les chenaux de fonte à la surface et le réservoir sous-glaciaire des Blood Falls (Cuffey, Fountain, Pettit and Severinghaus, communication personnelle 2010).
L'étendue de l'eau de fonte sous-glaciaire sous le glacier Taylor et ses connections avec le système des Blood Falls restent pour l'instant incertaines. Les températures basales qu'on a déduites indiquent que la température de la plus grande partie de la base du glacier Taylor est bien inférieure au point de fusion (Samyn et al. 2005, 2008), et une étude au radar menée par Holt et al. (2006) n'a pas constaté la présence généralisée d'eau liquide sous le glacier Taylor. Les mesures effectuées par Samyn et al. (2005) indiquent une température basale de ― 17 °C à côté du glacier à proximité des Blood Falls. L'épaisseur de la glace et les gradients de température intraglaciaire probables correspondent toutefois à des températures d'environ ― 5 à ― 7 °C à la base du glacier situé à 1-3 km des Blood Falls, températures proches de celles qui ont été mesurées dans l'eau saumâtre s'écoulant aux sites primaire et secondaire (Keys 1980). Des études au géoradar indiquent la présence d'eau, sans doute hypersaline, dans une dépression du substrat rocheux profonde de 80 m et située à une distance de 4 à 6 km de l'extrémité du glacier Taylor (Hubbard et al. 2004).
Le réservoir sous-glaciaire des Blood Falls rejette de l'eau saline de façon épisodique, la plupart du temps par la coulée principale et parfois par la coulée latérale secondaire. Des études détaillées menées grâce au VSA (véhicule sous-marin autonome) ENDURANCE (Environmentally Non-Disturbing Under-Ice Robotic Antarctic Explorer) à l'extrémité du glacier Taylor indiquent que l'eau saumâtre sous-glaciaire pourrait se déverser dans le lac Bonney sur presque toute la longueur de l'extrémité du glacier Taylor (Stone et al. 2010 ; Priscu, communication personnelle 2011). D'autre part, quelques sites ont été identifiés le long des marges nord et sud du glacier Taylor où les couches de glace contiennent des sels et présentent cette même couleur orangée (ces sites sont indiqués comme " sites d'écoulement possibles " sur la carte 1), mais la nature de ces caractéristiques reste encore à définir (Keys 1980 ; Nylen, communication personnelle 2010). Le déclenchement de ces rejets sous-glaciaires est encore mal compris, mais il semble que l'eau saumâtre, une fois accumulée sous pression sous le glacier, pourrait se déverser dans un conduit sous-glaciaire distinct contrôlant la coulée principale. Ce comportement ressemble à certaines débâcles glaciaires apériodiques (jökulhlaups) où les processus de fonte basale et l'évolution des contraintes (par exemple le déplacement physique du glacier Taylor) peuvent produire une brèche dans la retenue de glace basale qui permet à l'eau saumâtre de se déverser, ou bien chasser le liquide sous-glaciaire de la cuvette rocheuse (Keys 1980 ; Higgins et al. 2000 ; Mikucki 2005).
La coulée principale des Blood Falls est une eau froide (― 6 °C), riche en carbone organique dissous, en fer et en chlorure de sodium, ayant une conductivité à peu près 2,5 fois supérieure à celle de l'eau de mer (Mikucki et al. 2004 ; Mickuki 2005). Plusieurs sources de données géochimiques appuient la thèse de l'origine marine de la coulée des Blood Falls, dont les caractéristiques sont proches de celles de l'eau de mer. Des études ont prouvé que le volume, l'étendue et la géochimie de la coulée des Blood Falls varient dans le temps (Black et al. 1965 ; Keys 1979 ; Lyons et al. 2005) et varient aussi selon qu'il s'agit du flux normal ou d'épisodes d'écoulement rapide (Mikucki 2005).
Ecologie et microbiologie
La coulée des Blood Falls contient une communauté microbienne unique, apparemment d'origine marine (Mikucki & Priscu 2007 ; Mikucki et al. 2009). Les bactéries peuvent sans doute métaboliser les composés ferreux et sulfureux, ce qui leur a permis de survivre dans cet environnement sous-glaciaire pendant des millions d'années (Mikucki et al. 2009). Les bactéries semblent aussi jouer un rôle important dans le cycle du carbone, ce qui a permis à l'écosystème de survivre sans apport externe de carbone (Mikucki & Priscu 2007). Les principaux contrôles des caractéristiques de l'écosystème microbien des Blood Falls fourniront peut-être un analogue des conditions existant sous les calottes de glace polaires de Mars. Un assemblage microbien a été identifié dans des échantillons de glace basale et de sédiments prélevés dans le tunnel creusé dans la marge nord du glacier Taylor (Christner et al. 2010).
L'étude de ces bactéries appuie la thèse de l'origine marine du réservoir d'eau saumâtre, car les assemblages des Blood Falls sont analogues aux assemblages de bactéries que l'on trouve dans les systèmes marins (Mikucki et al. 2004 ; Mikucki & Priscu 2007). Cet écosystème est maintenant reconnu comme un site important pour les études exobiologiques, notamment comme analogue des masses glaciaires de la planète Mars (Mikucki et al. 2004 ; Mikucki 2005). Il semble que le passé préglaciaire de l'écosystème et du terrain environnant, la lithologie du socle et l'hydrologie du glacier soient les principaux contrôles de l'assemblage microbien des Blood Falls, mais le contact entre l'écosystème microbien et le système hydrologique glaciaire n'est pas encore bien compris (Mikucki 2005 ; Mikucki & Priscu 2007).
Les eaux salines sous-glaciaires des Blood Falls joignent l'eau relativement douce de la surface du lac Bonney présente dans la zone entourant le lac dans sa partie occidentale (surnommée la " douve " du lac, car c'est une zone de fonte en été). La zone de la douve est une zone de transition, sa composition géochimique se différenciant de plus en plus des Blood Falls au fur et à mesure que l'on s'éloigne du site d'écoulement principal (Mikucki 2005). Le ruisseau Santa Fe, alimenté principalement par la fonte de surface du glacier Taylor et coulant le long de sa marge septentrionale, ajoute à la dilution de la coulée des Blood Falls (Mikucki 2005). Le Lawson Creek se déverse aussi dans la zone et se jette dans le lac Bonney à environ 100 m au nord de la coulée principale des Blood Falls.
Les Blood Falls rejettent de façon épisodique de l'eau saline, ainsi que du carbone organique et des bactéries viables, dans le lobe occidental du lac Bonney, entraînant des changements géochimiques et biologiques dans les eaux du lac et lui fournissant des nutriments par ailleurs limités (Lyons et al. 1998, 2002, 2005 ; Mikucki et al. 2004). Ces déversements ont pu être observés dans le lac Bonney à une profondeur de 20 à 25 m, et au-delà de cette profondeur le lac Bonney a une géochimie comparable à celle des Blood Falls, notamment des teneurs en fer élevées et une chimie ionique analogue à celle de l'eau de mer (Black & Bowser 1967 ; Lyons et al. 1998, 2005 ; Mikucki et al. 2004), Certaines études ont montré que les bactéries des zones profondes de l'ouest du lac Bonney sont d'une taille comparable à celle des bactéries des Blood Falls, mais sont beaucoup plus petites que les bactéries que l'on trouve dans les eaux profondes des autres lacs des vallées sèches (Takacs 1999).
Ecologie terrestre
Les communautés d'invertébrés des Blood Falls n'ont pas fait l'objet d'études exhaustives. Des échantillons de sol prélevés au bord de la partie occidentale du lac Bonney indiquent cependant que Scottnema lindsayae est le nématode le plus abondant dans le bassin du lac Bonney ; ils indiquent aussi la présence d'Eudorylaimus antarcticus et de Plectus antarcticus (Barrett et al. 2004).
Activités humaines et impact de ces activités
Les camps de base dans cette zone ont traditionnellement été situés dans deux zones principales sur la rive nord-ouest du lac Bonney, à proximité de la zone de la douve et de la coulée principale des Blood Falls (carte 2). Le camp contient un certain nombre de sites de tentes marqués par des cercles de pierres. Ceci a causé des perturbations au sol localisées, mais il est peu probable que les activités liées au camp aient un impact sur les Blood Falls (Keys, Skidmore, communications personnelles 2010). Une aire d'atterrissage des hélicoptères est située à 160 m au nord de la coulée principale des Blood Falls, et il est pareillement peu probable que son utilisation ait des effets nuisibles sur les Blood Falls (Hawes, Skidmore, communications personnelles 2010). Une piste piétonne a été établie à l'ouest de Lawson Creek, parallèle à et surmontant le ruisseau Santa Fe à environ 50-100 m de la marge septentrionale du glacier Taylor. Le trafic piétonnier a rendu la piste très évidente, et elle montre des signes de légère érosion.
Des instruments, notamment un déversoir, avaient été installés par le LTER dans la zone du delta pour la surveillance du ruisseau Santa Fe (carte 2) ; la plupart de ce matériel a été retiré en janvier 2010. Certaines parties du déversoir étaient enchâssées dans les sédiments du ruisseau et trop difficiles à retirer, elles ont donc été laissées sur place, parce que leur enlèvement aurait causé plus d'impact que de laisser le matériel en place. Du matériel glaciologique hors d'usage a été enlevé de la marge septentrionale du glacier Taylor et de la zone du delta du ruisseau Santa Fe, mais il se peut que certaines pièces aient été laissées soit dans des endroits inaccessibles et/ou enchâssées dans les sédiments au pied des falaises de glace. Il reste deux tunnels creusés dans la glace basale par des programmes scientifiques antérieurs, le long de la marge septentrionale du glacier Taylor, à environ 600 m et 1 000 m des Blood Falls respectivement, qui s'effondreront et fondront dans le temps.
6 (ii) Accès à la zone
― Il n'y a pas de restrictions à l'accès au glacier Taylor, aux déplacements sur et/ou au-dessus de sa surface dans la région comprise dans la composante en sous-surface de la zone.
― L'accès à la composante subaérienne de la zone doit normalement se faire par hélicoptère atterrissant à la zone d'atterrissage désignée sur la rive nord-ouest du lac Bonney (162° 16.30'E, 77° 43.24'S, carte 2), et depuis là à pied. Il est aussi possible d'accéder à la zone en venant à pied en direction du lac Bonney ou de plus en aval du glacier Taylor.
― La voie piétonnière recommandée pour l'accès à la composante subaérienne de la zone depuis la zone d'atterrissage des hélicoptères désignée et le camp est celle qui vient du lac Bonney, évitant autant que faire se peut la coulée glacée d'eau saline colorée et le delta du ruisseau Santa Fe, remontant l'extrémité du glacier Taylor depuis les pentes situées au sud de la limite de la composante subaérienne (carte 2). Des falaises de glace abruptes le long des marges septentrionales du glacier Taylor empêchent d'accéder à pied à la composante subaérienne de la zone. Plus tard dans la saison, des fosses et des cuvettes le long du lac Bonney peuvent empêcher l'accès à la zone.
― Une voie piétonnière s'est développée, à une distance de 50 à 100 m et parallèle à la marge septentrionale du glacier Taylor, permettant l'accès à la zone plusieurs kilomètres en aval de l'aire d'atterrissage des hélicoptères désignée et du camp. Des falaises de glace abruptes le long des marges septentrionales du glacier Taylor empêchent d'accéder à la surface du glacier depuis cette voie.
6 (iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone
Il n'y a pas de structure permanente dans la zone. Deux bornes de surveillance permanentes sont encastrées dans un rocher situé à environ 175 m au nord de la zone : le repère géodésique NZAP TP01 est un tube avec filetage femelle (162° 16.466'E, 77° 43.175'S, élévation 72,7 m) ; le repère géodésique UNAVCO TP02 est un boulon fileté de 5/8 de diamètre (162° 16.465'E, 77° 43.175'S, élévation 72,8 m). Le rocher se situe dans une zone de terrain en pente sur la rive nord du lac Bonney, à environ 140 m au nord-est de l'aire d'atterrissage des hélicoptères. Un déversoir et une jauge de cours d'eau sont situés à environ 80 m au nord-ouest de la zone dans le cours d'eau Lawson Creek. Le camp du lac Bonney se situe à environ 4,3 km à l'est de la zone.
6 (iv) Emplacement des autres zones protégées
à proximité directe de la zone
La zone fait partie de la ZGSA n° 2 Vallées sèches de McMurdo. Les zones spécialement protégées de l'Antarctique (ZSPA) les plus proches sont : Glacier Canada (ZSPA n° 131), située à 22 km au nord-est des Blood Falls dans la vallée Taylor ; Linneaus Terrace (ZSPA n° 138), située à 31 km au nord-ouest des Blood Falls dans la vallée Wright ; et Vallée Barwick (ZSPA n° 123), située à environ 43 km des Blood Falls.
6 (v) Zones spéciales à l'intérieur de la zone
Il n'y a pas de zones spéciales à l'intérieur de la zone.
7. Critères de délivrance des permis
7 (i) Conditions générales pour l'obtention d'un permis
L'accès aux composantes subaérienne ou sous-glaciaire de la zone est interdit sauf si un permis a été délivré à cet effet par les autorités nationales compétentes. Les critères de délivrance des permis d'accès à la zone sont les suivants :
― les permis sont uniquement délivrés pour la conduite de recherches scientifiques, pédagogiques ou de vulgarisation scientifique indispensables et ne pouvant être entreprises ailleurs, ou pour des raisons essentielles à la gestion de la zone ;
― les actions autorisées sont conformes à ce plan de gestion ;
― les activités autorisées tiendront dûment compte, via le processus d'évaluation de l'impact sur l'environnement, de la protection continue des valeurs environnementales, écologiques, scientifiques ou pédagogiques de la zone ;
― le permis sera délivré pour une période déterminée ;
― le permis ou une copie doit être conservé durant toute visite dans la zone.
7 (ii) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de celle-ci
― Les véhicules sont interdits à l'intérieur de la zone.
― L'accès au glacier Taylor, les déplacements sur, et/ou au-dessus de sa surface dans la partie de la zone comprenant sa composante en sous-surface ne sont soumis à aucune restriction.
― L'accès à la composante subaérienne de la zone et les déplacements à l'intérieur de celle-ci se feront normalement à pied.
― Les hélicoptères permettant d'accéder aux Blood Falls devront, de façon générale, éviter les atterrissages dans la composante subaérienne de la zone, et devront de préférence atterrir dans l'aire d'atterrissage désignée à cet effet sur la rive nord-ouest du lac Bonney (162° 16.30'E, 77° 43.24'S, carte 2). Les hélicoptères peuvent être utilisés dans la composante subaérienne de la zone pour les livraisons de matériel essentiel pour des raisons scientifiques ou de gestion nécessaires pour lesquelles un permis a été délivré, mais ces livraisons doivent éviter dans toute la mesure du possible les chenaux supraglaciaires.
― Les visiteurs accédant à la composante subaérienne de la zone devront éviter les zones des coulées primaire et secondaire des Blood Falls, à moins que les activités autorisées par le permis ne requièrent l'accès à ces sites.
― La voie préférée pour accéder à pied à la composante subaérienne de la zone depuis l'aire d'atterrissage des hélicoptères désignée prend son départ au lac Bonney, et gravit l'extrémité du glacier Taylor depuis les pentes situées au sud de la limite de la composante subaérienne (carte 2).
― Les seuls déplacements au sein de la composante subaérienne de la zone seront ceux nécessaires à la poursuite des activités pour lesquelles un permis a été délivré.
7 (iii) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la zone,
y compris les restrictions à la durée et à l'endroit
― Travaux de recherche scientifique qui ne portent pas atteinte aux valeurs de l'écosystème ou scientifiques de la zone et ne nuisent pas à l'intégrité du système des Blood Falls.
― Activités de gestion essentielles, y compris la surveillance et l'inspection.
― Activités à des fins pédagogiques (telles que le reportage documentaire [photographique, audio ou écrit] ou la production de matériel ou de services éducatifs) auxquelles il n'est pas possible de répondre ailleurs.
― Les conditions spécifiques ci-après s'appliquent aux activités qui sont ou peuvent être menées dans les composantes en sous-surface et subaérienne de la zone :
a) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la composante en sous-surface de la zone
― Tous les projets nécessitant l'accès à la composante en sous-surface de la zone devront considérer à l'avance les incertitudes quant aux caractéristiques du système hydrologique en sous-surface, et le risque que les activités envisagées aient un impact plus que mineur ou transitoire sur les valeurs de la zone. C'est dans cette perspective qu'une évaluation préalable de l'impact sur l'environnement de ces activités devra inclure un examen scientifique détaillé et robuste auquel pourront contribuer les experts concernés.
― Ces propositions devront tenir compte du Code de conduite du SCAR sur l'accès à l'environnement aquatique sous-glaciaire et, selon le cas, d'autres protocoles et procédures sur les meilleures pratiques développées afin que l'accès à l'environnement sous-glaciaire se fasse dans des conditions de sûreté et de respect de l'environnement (voir Committee on Principles of Environmental Stewardship for the Exploration and Study of Subglacial Environments 2007 ; Arctic and Antarctic Research lnstitute 2010 ; Lake Ellsworth Consortium 2011).
― Toutes les activités nécessitant l'accès à la composante en sous-surface de la zone devront inclure le suivi de l'efficacité des mesures de contrôle ou de prévention des rejets dans l'environnement mises en place.
b) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la composante subaérienne de la zone
― L'échantillonnage des eaux de fonte des chenaux supraglaciaires se déversant dans la coulée principale des Blood Falls est autorisé, à condition que les mesures appropriées définies en section 7(vi) soient mises en place aux fins de réduire au minimum les contaminations possibles.
7 (iv) Installation, modification ou retrait de structures
ou de matériel
― Aucune structure ne peut être installée dans la zone sauf autorisation stipulée dans le permis et, à l'exception des bornes de surveillance permanentes et des signaux, aucune structure ou installation permanente ne doit être érigée à l'intérieur de la zone.
― Toutes les structures, le matériel scientifique et les balises installés dans la zone devront être autorisés par un permis et identifier clairement le pays, le nom du chercheur responsable de l'équipe de recherche et l'année de l'installation. Tous ces éléments doivent être fabriqués à partir de matériaux posant un risque minimal de contamination de la zone.
― Toute activité liée à l'installation (y compris le choix du site), à l'entretien, à la modification ou à l'enlèvement de structures ou de matériel sera menée à bien de manière à minimiser les perturbations de l'environnement et de la faune et de la flore.
― L'enlèvement des structures ou d'équipements spécifiques dont le permis a expiré sera placé sous la responsabilité de l'autorité ayant délivré le permis original et sera une condition de délivrance du permis.
― Si des équipements doivent être laissés in situ dans la composante de sous-surface de la zone pendant des périodes prolongées, des dispositions seront prises pour réduire au minimum le risque de contamination et/ou de perte de matériel.
― Certains équipements ou matériels devront être installés dans des environnements aquatiques sous-glaciaires pour des raisons scientifiques et/ou de suivi (par exemple pour mesurer des processus géophysiques ou biogéochimiques, ou pour surveiller l'impact des activités humaines sur l'environnement sous-glaciaire). Ces installations devront faire l'objet d'un examen spécifique dans l'évaluation de l'impact sur l'environnement de cette activité, et celle-ci inclura aussi la marche à suivre pour leur enlèvement et les risques et les bénéfices au cas où leur enlèvement ne serait pas pratique.
7 (v) Emplacement des camps
― Il est interdit de camper dans la composante subaérienne de la zone.
― Les campements sur le glacier Taylor dans la région comprise dans la composante en sous-surface de la zone ne sont sujets à aucune restriction.
― Un camp de base désigné est situé à 77° 43.24'S, 162° 16.29'E, à environ 100 m au nord de la coulée principale des Blood Falls sur la rive nord-ouest du lac Bonney. Le camp est situé sur une aire en pente douce qui s'étend depuis environ 100 m du bord du lac Bonney et depuis environ 200 m au nord-est de Lawson Creek jusqu'à un repère géodésique permanent (TP02) situé à quelque 20 m de la rive du lac. Des emplacements de tente sont marqués par des cercles de pierres. Il faut utiliser, dans la mesure du possible, les emplacements de tente les plus éloignés de la rive du lac Bonney.
7 (vi) Restrictions relatives aux matériaux et organismes
pouvant être introduits sur le site
― L'introduction délibérée d'animaux, de végétaux, de micro-organismes ou de sols est interdite et les précautions visées ci-dessous seront prises en cas d'introductions accidentelles.
― Les visiteurs devront prendre des précautions spéciales contre toute introduction afin de préserver les valeurs écologiques et scientifiques des Blood Falls et de réduire le risque d'introduction de microbes dans le système des Blood Falls. Les introductions particulièrement préoccupantes sont celles concernant les agents pathogènes, les microbes, les invertébrés ou les plantes issus d'autres sites antarctiques, y compris de stations, ou provenant d'autres régions hors de l'Antarctique. Les précautions qui seront prises au sein des composantes subaérienne et en sous-surface de la zone sont les suivantes :
Composante subaérienne
Les visiteurs devront veiller à ce que tout le matériel d'échantillonnage et de balisage soit propre. Les chaussures et autres équipements à utiliser dans la zone (sacs à dos et sacs à provisions) devront aussi, dans toute la mesure du possible, être soigneusement nettoyés avant de pénétrer dans la zone. Pour réduire les risques de contamination microbienne, les surfaces exposées des chaussures, le matériel d'échantillonnage et les bornes devront être stérilisés avant de pouvoir être utilisés à l'intérieur de la zone. La stérilisation devra se faire au moyen d'une méthode acceptable, comme par exemple le lavage dans une solution aqueuse d'éthanol à 70 % ou dans une solution disponible sur le marché comme le " Virkon ". Des survêtements de protection stériles devront être portés pour procéder aux échantillonnages dans la partie subaérienne de la zone. Les survêtements portés devront convenir pour travailler à des températures de ou inférieures à ― 20 °C et devront consister au minimum d'une combinaison recouvrant les bras, les jambes et le corps, ainsi que de gants stériles pouvant être enfilés par-dessus les gants protégeant contre le froid. Des surchaussures stériles/de protection ne se prêtent pas aux déplacements sur le glacier et ne devront donc pas êtres utilisées.
Composante en sous-surface
Pour éviter les introductions de microbes dans la plus grande mesure du possible, tout l'équipement qui sera introduit dans la composante en sous-surface de la zone devra être stérilisé avant d'être utilisé dans la sous-surface de la zone. La stérilisation devra se faire au moyen de méthodes acceptables spécifiées dans l'évaluation d'impact sur l'environnement pour cette activité.
― Aucun herbicide ni pesticide ne doit y être introduit.
― Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou isotopes stables, susceptibles d'être introduits aux fins de la recherche scientifique ou de la gestion conformément au permis, sera retiré de la zone, au plus tard, lorsque les activités prévues au permis auront pris fin.
― Aucun traceur chimique ne sera introduit dans la composante en sous-surface de la zone, et l'utilisation de traceurs dans la composante subaérienne de la zone se fera conformément à la section " Cours d'eau " des lignes directrices environnementales pour la recherche scientifique figurant à l'appendice B du plan de gestion de la ZGSA n° 2 Vallées sèches de McMurdo.
― Aucun combustible ou autre produit chimique ne sera entreposé à l'intérieur de la zone, sauf pour des raisons indispensables liées à l'activité pour laquelle le permis a été délivré.
― Tous les matériaux introduits dans la zone ne le seront que pour une période donnée et ils seront enlevés à ou avant la fin de ladite période, à moins qu'ils ne soient installés de façon permanente dans l'environnement aquatique sous-glaciaire à des fins scientifiques ou de surveillance, auquel cas les conditions imposées à leur utilisation seront justifiées et détaillées dans l'évaluation de l'impact sur l'environnement pour cette activité.
― Tous les matériaux seront entreposés et gérés de telle sorte que les risques posés par leur introduction dans l'environnement soient réduits au minimum.
― En cas de déversement susceptible de porter préjudice aux valeurs de la zone, les matériaux seront retirés dans la mesure où ce retrait n'entraînera pas de conséquences plus graves que de les laisser in situ.
7 (vii) Prélèvement de végétaux, capture d'animaux
ou perturbations nuisibles de la faune et de la flore
La prise ou l'interférence nuisible avec la flore et la faune indigènes est interdite, sauf si un permis a été délivré à cette fin au titre de l'Annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement.
7 (viii) Prélèvement ou enlèvement de matériaux
non introduits dans la zone par le détenteur d'un permis
― La collecte ou l'enlèvement de matériaux de la zone ne peut se faire qu'en conformité avec le permis, mais il doit se limiter au minimum requis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion.
― Les matériaux d'origine humaine susceptibles de porter atteinte aux valeurs de la zone, qui n'y ont pas été introduits par le titulaire du permis ou dont l'introduction n'a pas été autorisée, peuvent être retirés à moins que leur enlèvement soit plus préjudiciable que leur maintien in situ ; dans ce cas, l'autorité compétente doit être notifiée.
7 (ix) Evacuation des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets d'origine humaine, seront évacués de la zone.
7 (x) Mesures qui peuvent être nécessaires pour continuer
de réaliser les buts du plan de gestion
Des permis peuvent être délivrés pour avoir accès à la zone aux fins de :
― mener des activités de surveillance et d'inspection de la zone, lesquelles peuvent comprendre le prélèvement d'un petit nombre d'échantillons ou de données pour analyse ou examen ;
― ériger ou maintenir des poteaux indicateurs, des bornes, des structures ou du matériel scientifique ; et
― mener à bien des mesures de protection.
7 (xi) Rapports de visite
― Le principal détenteur du permis soumettra, pour chaque visite dans la zone, un rapport à l'autorité nationale appropriée, dès que cela lui sera possible, et au plus tard six mois après la fin de ladite visite.
― Ces rapports doivent, le cas échéant, inclure les informations identifiées dans le guide pour l'élaboration des plans de gestion des zones spécialement protégées de l'Antarctique. Le cas échéant, l'autorité nationale doit également adresser un exemplaire du rapport de visite à la Partie qui a proposé le plan de gestion, afin d'aider à la gestion de la zone et à la révision du plan de gestion.
― Les Parties devront, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans des archives accessibles au public, afin de conserver un registre de fréquentation qui servira à l'examen du plan de gestion et à l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.
― Lorsque l'accès à la composante en sous-surface de la zone est requis, les rapports devront également inclure l'emplacement des sites de forage avec une précision de 1 m, et fournir des détails concernant la méthode de forage et le type de fluide de forage employé. Toute contamination de l'environnement de sous-surface fera l'objet d'un rapport. Les rapports feront mention des mesures de suivi mises en place aux fins de vérifier l'efficacité des mesures mises en place pour contrôler la contamination, notamment celles liées au contrôle microbien.
― L'autorité compétente doit être informée de toutes les activités ou mesures entreprises et/ou des matériaux rejetés et non enlevés qui n'avaient pas été prévus par le permis.
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Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 283 du 05/12/2012 texte numéro 4
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