V. ― Place dans la stratégie thérapeutique
1. Stratégie thérapeutique de référence
Les traitements du psoriasis actuels n'entraînent pas la guérison définitive de l'affection, mais permettent d'obtenir la disparition transitoire plus ou moins complète des lésions. L'arsenal thérapeutique comporte des traitements locaux et généraux. Les traitements locaux peuvent être utilisés seuls ou en association entre eux ou aux traitements généraux.
L'hydratation cutanée par des émollients est souvent associée aux traitements topiques qui sont les traitements de première intention du psoriasis en plaques limité.
Il existe plusieurs classes de traitements topiques : les dermocorticoïdes, les analogues de la vitamine D 3, les rétinoïdes (dérivés de la vitamine A) et, moins utilisés, les goudrons, l'anthraline et les kératolytiques.
Les traitements systémiques s'adressent aux formes sévères de psoriasis. Il s'agit de la photothérapie, les rétinoïdes (parfois associés avec la photothérapie), le méthotrexate, la ciclosporine et les agents biologiques (étanercept, infliximab, adalimumab).
La réponse à la photothérapie (UVA ou puvathérapie et UVB à spectre étroit) est importante mais les conditions d'administration (rythme des séances, équipement) et sa toxicité cumulative, surtout avec la puvathérapie, en limitent l'accès et l'utilisation au long cours (risque carcinogène cutané).
Selon les experts, le méthotrexate, en dépit de ses effets indésirables hépatiques graves, constitue le traitement de référence des formes étendues ou sévères de psoriasis.
Les rétinoïdes seuls ont une efficacité moindre mais elle est augmentée par l'association à la photothérapie. Cette association est notamment utilisée dans les formes diffuses de psoriasis.
Les biothérapies (étanercept, infliximab, adalimumab) doivent être réservées aux formes sévères de psoriasis en plaques en cas d'échec, ou de contre-indication, ou d'intolérance à au moins deux traitements systémiques parmi la ciclosporine, le méthotrexate et la photothérapie.
La stratégie actuelle de traitement est « rotationnelle » entre les différentes alternatives, le choix du traitement étant orienté par les caractéristiques du patient et de la pathologie (pathologie concomitante, étendue des lésions, antécédents de traitement) et de la spécialité (effets indésirables, dose cumulée).
2. Place de la spécialité
STELARA, comme les autres biothérapies indiquées dans le psoriasis, est un traitement de recours pour les patients adultes ayant un psoriasis en plaques chronique grave en échec (non répondeurs, intolérants ou ayant une contre-indication) à au moins deux traitements systémiques parmi la photothérapie, le méthotrexate et la ciclosporine.
VI. ― Utilisation pratique
1. Conditions de prescription et de mise sous traitement
Conditions de prescription
STELARA est destiné à une utilisation sous la responsabilité et la surveillance d'un dermatologue. L'instauration du traitement doit être faite par un dermatologue hospitalier.
Critères de mise sous traitement
La mise sous traitement par STELARA concerne les patients adultes ayant un psoriasis en plaques grave chronique, qui n'ont pas répondu, ont une contre-indication ou sont intolérants à au moins deux traitements systémiques parmi la photothérapie, ciclosporine et le méthotrexate.
En l'absence de données sur la tolérance et l'efficacité chez l'enfant de moins de 18 ans, STELARA ne doit pas être utilisé dans cette tranche d'âge.
Contre-indications
Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients.
Infection active et cliniquement importante (par exemple, une tuberculose).
Précautions d'emploi
Infections :
L'ustékinumab peut potentiellement augmenter le risque d'infections et réactiver des infections latentes. Lors des études cliniques, de graves infections bactériennes, fongiques et virales ont été observées chez les patients recevant STELARA.
Des précautions doivent être prises avant l'utilisation de STELARA chez les patients ayant une infection chronique ou des antécédents d'infections récurrentes.
Avant d'initier le traitement par STELARA, les patients doivent être dépistés pour la tuberculose. STELARA ne doit pas être donné à des patients ayant une tuberculose active. Le traitement d'une tuberculose latente doit être initié avant l'administration de STELARA. Un traitement antituberculeux doit également être envisagé avant l'initiation de STELARA chez les patients ayant des antécédents de tuberculose latente ou active et pour lesquels le suivi d'un traitement adapté ne peut être confirmé. Les patients recevant STELARA doivent être étroitement surveillés pour dépister les signes et symptômes de tuberculose active pendant et après traitement.
Les patients doivent être informés de la nécessité de consulter un médecin en cas de survenue de signes ou symptômes évocateurs d'une infection. Si un patient développe une infection grave, le patient devra être étroitement surveillé et STELARA ne devra pas être administré avant guérison de l'infection.
Tumeurs malignes :
Les immunosuppresseurs comme l'ustékinumab sont susceptibles d'augmenter le risque de malignité. Certains patients qui ont reçu STELARA dans des études cliniques ont développé des tumeurs malignes cutanées et non cutanées.
Il n'existe pas d'étude chez des patients avec antécédents de tumeurs malignes ou chez des patients qui ont continué leur traitement alors qu'ils avaient développé une tumeur maligne sous STELARA. En conséquence, des précautions doivent être prises lorsqu'on envisage un traitement de ces patients par STELARA.
Vaccinations :
Il est recommandé que les vaccins vivants viraux et bactériens (tels que bacille de Calmette-Guérin [BCG]) ne soient pas administrés de manière concomitante à STELARA. Aucune étude spécifique n'a été conduite chez des patients qui ont reçu récemment un traitement par un vaccin vivant viral ou bactérien. Aucune donnée n'est disponible sur la transmission secondaire d'infection par vaccins vivants chez les patients recevant STELARA. Avant toute vaccination par un traitement vivant viral ou bactérien, le traitement par STELARA doit être arrêté au moins 15 semaines avant et peut être repris au moins 2 semaines après la vaccination. Les prescripteurs doivent consulter le résumé des caractéristiques du produit des vaccins spécifiques pour toute information supplémentaire ou conseils sur l'utilisation concomitante d'agents immunosuppresseurs après vaccination.
Les patients recevant STELARA peuvent recevoir de façon concomitante des vaccins inactivés ou non vivants.
Traitement immunosuppresseur concomitant :
La tolérance et l'efficacité de STELARA en association à d'autres immunosuppresseurs, y compris des traitements biologiques, ou à la photothérapie n'ont pas été évaluées. Des précautions doivent être prises avant l'utilisation concomitante d'autres immunosuppresseurs avec STELARA ou lors du relais après d'autres immunosuppresseurs biologiques.
Réactions d'hypersensibilité :
Des réactions d'hypersensibilité graves ont été rapportées depuis la commercialisation, dans certains cas plusieurs jours après le traitement. Des anaphylaxies et angiœdèmes sont survenus. En cas de survenue d'une réaction anaphylactique ou d'une autre réaction d'hypersensibilité grave, l'administration de STELARA doit être immédiatement interrompue et un traitement approprié doit être instauré.
Hypersensibilité au latex :
Le protège-aiguille de la seringue préremplie est fabriqué à partir de caoutchouc naturel (un dérivé du latex), qui peut provoquer des réactions allergiques chez les personnes allergiques au latex.
Immunothérapie :
STELARA n'a pas été évalué chez des patients qui ont été désensibilisés pour leur allergie. On ne sait pas si STELARA peut interférer avec un traitement de désensibilisation pour allergie.
Populations spécifiques :
Sujets âgés (≥ 65 ans).
Chez les sujets âgés de 65 ans ou plus ayant reçu STELARA, aucune différence globale concernant l'efficacité et la tolérance n'a été observée en comparaison avec les sujets jeunes. De façon générale, en raison d'une incidence plus élevée d'infections dans la population âgée, la prudence doit être envisagée pendant le traitement des sujets âgés.
Fécondité, grossesse et allaitement
Femmes en âge de procréer :
Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode contraceptive efficace pendant le traitement et au moins pendant les 15 semaines qui suivent l'arrêt du traitement.
Grossesse :
Il n'y a pas de donnée adaptée concernant l'utilisation de l'ustekinumab chez les femmes enceintes.
Les études effectuées chez l'animal n'ont pas montré d'effets délétères directs ou indirects sur la gestation, le développement embryonnaire/fœtal, la mise bas ou le développement post-natal. Par mesure de précaution, il est préférable de ne pas utiliser STELARA pendant la grossesse.
Allaitement :
On ne sait pas si l'ustekinumab est excrété dans le lait maternel humain. Des études effectuées chez l'animal ont montré une faible excrétion de l'ustekinumab dans le lait maternel. On ne sait pas si l'ustekinumab passe dans la circulation systémique après son ingestion. A cause du risque potentiel d'effets délétères de l'ustekinumab chez les enfants allaités, l'arrêt de l'allaitement pendant le traitement et pendant les 15 semaines qui suivent l'arrêt du traitement ou l'arrêt du traitement par STELARA doivent être réévalués, en tenant compte du bénéfice de l'allaitement pour l'enfant et de celui du traitement par STELARA pour la femme.
Fécondité :
L'effet de l'ustekinumab sur la fertilité humaine n'a pas été évalué.
2. Posologie et mode d'administration
Posologie :
La posologie recommandée de STELARA est une dose initiale de 45 mg administrée en sous-cutané à la semaine 0, suivie d'une dose de 45 mg, 4 semaines plus tard, puis ensuite toutes les 12 semaines.
Patients de poids > 100 kg :
Pour les patients ayant un poids > 100 kg, la dose est de 90 mg administrée en sous-cutanée à la semaine 0, suivie d'une dose de 90 mg, 4 semaines plus tard, puis ensuite toutes les 12 semaines. Chez ces patients, l'efficacité de la dose de 45 mg a également été démontrée. Cependant, la dose de 90 mg a montré une meilleure efficacité.
Sujets âgés (≥ 65 ans) :
Il n'est pas nécessaire d'adapter la posologie chez les sujets âgés.
Insuffisance rénale et hépatique :
STELARA n'a pas été étudié chez ces populations de patients. Aucune recommandation de dose ne peut être faite.
Population pédiatrique :
La tolérance et l'efficacité de STELARA chez les enfants de moins de 18 ans n'ont pas été évaluées. Aucune donnée n'est disponible.
Mode d'administration :
STELARA est destinée à l'injection sous-cutanée. Lorsque cela est possible, les sites où la peau présente du psoriasis ne doivent pas être utilisés comme sites d'injection.
Après une formation appropriée à la technique d'injection sous-cutanée, les patients peuvent s'auto-injecter STELARA si leur médecin l'estime approprié. Cependant, le médecin doit assurer un suivi approprié des patients. Les patients doivent être informés de la nécessité d'injecter la totalité de STELARA selon les instructions mentionnées dans la notice. Des instructions détaillées pour l'administration sont mentionnées dans la notice.
3. Suivi et durée du traitement
Infections :
Les principaux effets indésirables susceptibles de survenir au cours d'un traitement par STELARA (incidence > 1/10) sont des rhinopharyngites et des infections des voies respiratoires supérieures. Celles-ci n'entraînent généralement pas l'arrêt du traitement.
Lors des études cliniques, de graves infections bactériennes, fongiques et virales ont été observées chez des patients recevant STELARA.
Les patients recevant STELARA doivent être étroitement surveillés pour dépister les signes et symptômes de tuberculose active pendant et après traitement. Ils doivent être informés de la nécessité de consulter un médecin en cas de survenue de signes ou symptômes évocateurs d'une infection. Si un patient développe une infection grave, le patient doit être traité et étroitement surveillé, et le traitement par STELARA doit être interrompu jusqu'à la guérison de l'infection.
Tumeurs malignes :
Etant donné l'activité immunosuppressive de l'ustékinumab, il existe un risque théorique de développement de tumeurs malignes pendant ou après le traitement par STELARA. Les données de tolérance disponibles et le manque de recul ne permettent pas d'exclure ce risque.
Réactions d'hypersensibilité :
En cas de survenue d'une réaction anaphylactique ou d'une autre réaction allergique grave, l'administration de STELARA doit être immédiatement interrompue et un traitement approprié doit être instauré.
Absence de réponse au traitement :
L'arrêt du traitement doit être envisagé chez les patients n'ayant pas de réponse après 28 semaines de traitement.
VII. ― Spécifications économiques et médico-sociales
CODE CIP |
PRÉSENTATION |
PRIX PUBLIC (PPTTC en euros) |
---|---|---|
34009 392 586 2 1 |
STELARA 45 mg (ustekinumab), solution injectable, 0,5 ml en flacon (B/1) (laboratoires JANSSEN-CILAG) |
3 234,08 |
34009 374 848 9 3 |
STELARA 45 mg (ustekinumab), solution injectable, 0,5 ml en seringue préremplie (B/1) (laboratoires JANSSEN-CILAG) |
3 234,08 |
34009 374 849 5 4 |
STELARA 90 mg (ustekinumab), solution injectable, 1 ml en seringue préremplie (B/1) (laboratoires JANSSEN-CILAG) |
3 234,08 |