M E S U R E 6 (2011)
ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 131 (GLACIER CANADA, LAC FRYXELL, VALLÉE TAYLOR, TERRE VICTORIA) (ENSEMBLE UNE ANNEXE), PLAN DE GESTION RÉVISÉ
Les Représentants,
Rappelant les articles 3, 5 et 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement qui prévoient la désignation de zones spécialement protégées de l'Antarctique (« ZSPA ») et l'approbation des plans de gestion pour ces zones ;
Rappelant :
― La recommandation XIII-8 (1985) qui désignait le Glacier Canada, lac Fryxell, vallée Taylor, Terre Victoria, comme site présentant un intérêt scientifique particulier (« SISP ») n° 12 et à laquelle était annexé un plan de gestion pour ce site ;
― La recommandation XVI-7 (1987) qui prorogeait la date d'expiration du SISP n° 12 au 31 décembre 2001 ;
― La mesure 3 (1997) qui adoptait un plan de gestion révisé pour le SISP n° 12 ;
― La décision 1 (2002) qui rebaptisait et renumérotait le SISP 12 comme ZSPA 13l ;
― La mesure 1 (2006) qui adoptait un plan de gestion révisé pour la ZSPA 131,
Rappelant que la mesure 3 (1997) n'est pas entrée en vigueur,
Rappelant que la recommandation XVI-7 (1987) n'est pas entrée en vigueur et est désignée comme caduque par la décision 1 (2011),
Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a approuvé un plan de gestion révisé pour la ZSPA 131,
Désireux de remplacer le plan de gestion de la ZSPA 131 actuel par le plan de gestion révisé,
Recommandent pour approbation à leurs Gouvernements la mesure ci-après conformément au paragraphe 1 de l'article 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement,
Que :
1. Soit approuvé le plan de gestion révisé pour la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 131 (Glacier Canada, lac Fryxell, vallée Taylor, Terre Victoria) qui figure en annexe à la présente mesure,
2. Cessent d'avoir effet les précédents plans de gestion pour la ZSPA 131, y compris le plan annexé à la mesure 1 (2006), et
3. Soit retirée la mesure 3 (1997) qui n'est pas entrée en vigueur.
A N N E X E
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 131
GLACIER CANADA, LAC FRYXELL,
VALLÉE TAYLOR, TERRE VICTORIA
1. Description des valeurs à protéger
En 1985, une zone d'une surface d'environ 1 km² entre la face est du Glacier Canada et le lac Fryxell a été désignée dans la Recommandation XIII-8 (1985) en tant que SISP n° 12, suite à une proposition de la Nouvelle-Zélande du fait qu'elle contenait une partie des croissances végétales (bryophytes et algues) les plus riches dans les Vallées sèches de McMurdo. La Zone est principalement désignée pour protéger les valeurs scientifiques et écologiques du site.
Les limites de la Zone ont été étendues en vertu de la mesure 3 (1997) pour inclure des zones biologiquement riches qui étaient précédemment exclues. La Zone a été re-désignée par la décision 1 (2002) en tant que Zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA ) n° 131 et un plan de gestion révisé a été adopté en vertu de la mesure 1 (2006).
La Zone comprend un terrain en pente libre de glace avec des étangs estivaux et de petits cours d'eau de fonte entre le Glacier Canada et le lac Fryxell. La plus grande partie de la croissance végétale se trouve dans une zone humide (appelée « le déversement ») à proximité du Glacier dans la partie centrale de la Zone. La composition et la répartition des communautés de mousse, de lichen, de cyanobactéries, de bactéries et d'algues dans la Zone sont étroitement liées au régime des eaux. Ainsi, l'hydrologie et la qualité de l'eau sont importantes pour les valeurs du site.
La Zone a largement été étudiée et documentée, ce qui accroît sa valeur scientifique. Les communautés végétales, en particulier les bryophytes, sont vulnérables aux perturbations causées par les piétinements et les prélèvements. Les zones endommagées peuvent être lentes à se remettre. Les sites endommagés à certaines périodes passées connues ont été identifiés et sont de valeur du fait qu'il fournissent l'une des rares zones dans les Vallées sèches de McMurdo où il est possible de mesurer les effets à long terme des perturbations et les vitesses de récupération.
La Zone a une signification régionale et demeure d'une valeur scientifique exceptionnelle pour les études écologiques. L'augmentation de la pression des activités scientifiques, logistiques et touristiques dans la région, en combinaison avec la vulnérabilité de la Zone aux perturbations par les piétinements, les prélèvements, la pollution ou l'introduction d'espèces non indigènes, signifie que les valeurs de la Zone continuent de nécessiter une protection continue.
2. Buts et objectifs
La gestion du Glacier Canada vise à :
― Prévenir la dégradation des valeurs de la Zone ou les risques substantiels qui la menacent en empêchant une perturbation humaine inutile ;
― Permettre des recherches scientifiques sur l'écosystème et ses éléments tout en assurant une protection contre des prélèvements excessifs ;
― Permettre d'autres recherches scientifiques dans la Zone, à condition qu'elles soient justifiées par des raisons impérieuses qui ne peuvent pas être servies ailleurs ;
― Empêcher ou minimiser l'introduction de plantes, d'animaux et de microbes étrangers dans la Zone et ;
― Permettre des visites pour des besoins de gestion en soutien aux objectifs du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion qui suivent doivent être entreprises pour protéger les valeurs de la Zone :
― Des copies de ce plan de gestion, y compris des cartes de la Zone, seront mises à disposition dans les stations de recherche opérationnelles adjacentes et dans toutes les installations des quartiers de recherche situées dans la vallée Taylor, à une distance maximale de 20 km de la Zone ;
― Des panneaux indiquant l'emplacement et les limites de la Zone avec des déclarations claires sur les restrictions d'accès devront être placés dans des lieux appropriés au niveau des limites de la Zone pour permettre d'éviter un accès accidentel ;
― Les balises, panneaux ou autres structures érigés dans la Zone pour des besoins de recherche scientifique ou de gestion devront être solidement fixés, maintenus en bon état et retirés lorsqu'ils ne seront plus requis ;
― La Zone devra être visitée selon les besoins et ce pas moins d'une fois tous les cinq ans pour évaluer si oui ou non elle continue de servir les besoins pour lesquels elle a été désignée et pour assurer l'adéquation des activités de gestion ;
― Les programmes antarctiques nationaux opérant dans la Zone devront s'accorder afin d'assurer la mise en œuvre des activités de gestion ci-dessus.
4. Durée de désignation
La Zone est désignée pour une période indéterminée.
5. Cartes
Carte A : Carte topographique régionale du Glacier Canada, du lac Fryxell, de la vallée Taylor. Spécifications de la carte : projection conique conforme Lambert. Parallèles de référence : 1er : 79° 18' 00'' S ; 2e : 76° 42' 00'' S. Méridien central : 162° 30' 00'' E. Latitude de l'origine : 78° 01' 16,2106 S. Sphéroïde ― WGS84.
Carte B : Carte de la densité de la végétation du Glacier Canada, du lac Fryxell, de la vallée Taylor. Les spécifications de la carte sont identiques à celles de la carte A. Les courbes de niveau sont dérivées d'une combinaison d'images orthophotographiques et de Landsat. Les zones précises au terrain humide associé au déversement sont soumises à des variations saisonnières et interannuelles.
6. Description de la Zone
(i) Coordonnées géographiques,
balises de délimitation et éléments naturels
Le Glacier Canada se trouve dans la vallée Taylor, dans les Vallées sèches de McMurdo. La Zone désignée englobe la plus grande partie de la zone frontale du Glacier à l'est du Glacier Canada, sur la rive nord du lac Fryxell (77° 37' S, 163° 03' E : Carte A). Elle comprend un terrain en pente douce libre de glace à une élévation de 20 à 220 m avec des étangs et cours saisonniers d'eau de fonte partant du Glacier Canada et arrivant au lac Fryxell.
La limite au sud de la Zone est définie comme la rive du lac Fryxell, au bord de l'eau. Cette limite s'étend au nord-est sur environ 1 km le long du littoral, entre le point où le Glacier Canada rejoint le lac Fryxell (77° 37,20' S, 163° 3,64' E) et le coin au sud-est de la limite qui est marqué par un signal en pierre (77° 36,83' S, 163° 4,88' E) adjacent à une petite île du lac Fryxell. Celle-ci faisait autrefois partie d'une petite péninsule qui s'étendait jusqu'au lac Fryxell, mais une montée récente du niveau du lac l'a transformée en île (Carte B). La péninsule était jadis marquée par un gros rocher fendu entouré d'un cercle de rochers qui constituait un repère pour l'étude 1985 NZ du SISP original, mais il n'est plus visible. Un poteau en bois indiquant le Site 7 du projet de forage dans la Vallée sèche (1973) est encore visible sur l'île.
Une crête morainique s'étendant en pente vers le nord depuis le coin au sud-est de la limite définit la limite à l'est de la Zone. Un signal en pierre (77° 36,68' S, 163° 4,40' E) se trouve sur un pinacle sur cette crête à 450 m depuis le coin au sud-est de la limite. La crête s'enfonce nettement avant de rejoindre la pente sans relief du versant principal de la vallée Taylor. Le coin de la limite au nord-est de la Zone se trouve dans cette dépression et il est marqué par un signal de pierre (77° 36,43' S, 163° 3,73' E).
A partir du signal de pierre au nord-est de la limite, la limite au nord remonte en pente douce à l'ouest sur 1,7 km jusqu'au Glacier Canada, au point où le cours d'eau s'écoule depuis le Glacier et le champ de neige, à travers un espace ostensiblement étroit dans la moraine (77° 36,42' S, 162° 59,69' E).
La limite à l'ouest suit le bord du Glacier sur environ 1 km, le long d'une pente de moraine latérale de gradient relativement homogène jusqu'au coin au sud-est de la limite où le Glacier rejoint la rive du lac (77° 37,20' S, 163° 3,64' E).
Il est probable que la zone d'écoulement au niveau du Glacier Canada soit la plus vaste zone de haute densité végétale dans les Vallées sèches de McMurdo (Carte B). L'écoulement d'eau estival, en conjonction avec la microtopographie, a la plus grande influence sur la détermination des points de croissance de mousses, lichens, cyanobactéries, bactéries et algues. La face du Glacier offre également une protection contre les vents destructeurs qui peuvent emporter les mousses dans leur état lyophilisé et contre l'abrasion des poussières éoliennes.
Le déversement se trouve à proximité du bord du glacier. Il y a deux zones végétalisées principales, séparées au nord et au sud par un petit étang peu profond (Carte B). La zone de déversement est en pente douce et très humide en été, avec des zones de terrain humide, de nombreux petits étangs et des ruisselets. Les pentes au-dessus de cette zone sont plus sèches, mais la végétation colonise plusieurs petits chenaux de cours d'eau qui s'étendent parallèlement au Glacier depuis la limite supérieure de la Zone jusqu'au point de déversement. Les moraines ondulantes permettent l'accumulation de bancs de neige persistante sur cette pente, qui peuvent également fournir l'humidité nécessaire à la croissance végétale. Les chenaux de cours d'eau et la végétation associée deviennent moins évidents à mesure que l'on s'éloigne du Glacier (Carte B). Ces pentes et le déversement central sont drainés vers le sud-est par le ruisseau Canada. Les données hydrologiques recueillies depuis ce ruisseau mesuraient la vitesse d'écoulement moyenne du ruisseau Canada lorsqu'il s'écoulait à 26,41 l/s (mini. = 0,0 l/s et maxi. = 190,4 l/s) de novembre 2009 février 2010. La température moyenne de l'eau au cours de cette période était de 3,96 °C (mini. = ― 0,1 °C et maxi. = 11,73 °C) (http://www.mcmlter.org/).
Quatre espèces de mousses ont été identifiées dans la zone de déversement : la Bryum argenteum (précédemment désignée Bryum subrotundifolium) et la Hennediella heimii (précédemment désignée Pottia heimii) dominent, avec de rares occurrences de Bryum pseudotriquetrum et de Syntrichia sarconeurum (anciennement appelée Sarconeurum glaciale). La B. argenteum est principalement présente dans les zones d'écoulement d'eau et de suintement. Lorsque l'eau s'écoule, une grande partie de cette mousse compte des communautés de Nostoc épiphytes qui y sont associées. Aux abords des zones d'écoulement d'eau ou sur des terrains plus élevés, la Hennediella heimii domine. Des sporophytes de Hennediella heimii se trouvent à ce point et il se peut que ce soit le lieu de fructification documenté le plus au sud pour une mousse.
La croissance de lichen dans la Zone est ostensible, mais les lichens épilithiques, Carbonea vorticosa, Sarcogyne privigna, Lecanora expectans, Rhizoplaca melanophthalma et Caloplaca citrina se trouvent dans une petite zone proche du chenal d'écoulement de l'étang à proximité du Glacier Canada. Des lichens chasmoendolithiques se développent dans de nombreux blocs rocheux à travers la zone de déversement.
Plus de 37 espèces d'algues d'eau douce et de cyanobactéries ont été décrites sur le site. La portion supérieure du ruisseau Canada semble artificiellement clairsemée, mais des communautés incrustantes dominées par une cyanobactérie poussent sur les surfaces latérales et inférieures de pierres et de blocs rocheux. L'algue verte Prasiola calophylla et la cyanobactérie Chamaesiphon subglobosus n'ont été observées que dans cette portion supérieure du ruisseau. La Prasiola calophylla, qui pousse en rubans verts denses sous des pierres dans le ruisseau, n'est généralement visible que lorsque les pierres sont retournées. Des tapis de cyanobactéries, comprenant un assemblage d'espèces diverses (y compris Oscillatoria, Pseudanabaena, Leptolyngbya, Phormidium, Gloeocapsa, Calothrix et Nostoc), sont fortement présents dans les portions centrale et inférieure du ruisseau et plus variés que ceux qui se trouvent dans la portion supérieure du ruisseau. Des colonies mucilagineuses de Nostoc commune dominent dans l'eau stagnante du déversement central et poussent en épiphytes sur des mousses dans les marges humides des cours d'eau, tandis que des tapis de cyanobactéries recouvrent une grande partie des fines particules minérales et des graviers dans les sections d'écoulement. L'algue verte filamenteuse Binuclearia se trouve transportée dans l'écoulement au centre du ruisseau. Le ruisseau inférieur est similaire au ruisseau supérieur dans sa composition florale, bien que l'abondance des algues Tribonema elegans et Binuclearia ait été signalée, mais la Prasiola calophylla est absente. La Tribonema elegans est rare dans cette région de l'Antarctique.
Des invertébrés issus de six embranchements ont été décrits dans la Zone : les trois principaux groupes sont les rotifères, les nématodes et les tardigrades, avec des protozoaires, des plathelminthes et des arthropodes également présents.
La végétation se développant dans le déversement du Canada a été décrite comme abondante, mais manquant de diversité par rapport à d'autres sites riches sur le plan botanique en Antarctique. Ceci peut être attribué au moins en partie à la nature oligotrophique du site. L'eau qui s'écoule à travers le ruisseau est similaire à de l'eau de fonte glaciaire, avec une conductivité en décembre 2010 de près de 30 µS/cm entre le point où elle a quitté le Glacier et le delta où elle rejoint le lac. La prévalence de bactéries des nodules (espèces Nostoc et Calothrix) renforce l'avis d'un état faible en éléments nutritifs.
Selon l'analyse du domaine environnemental pour l'Antarctique (Résolution 3 [2008], le Glacier Canada se trouve dans l'environnement S McMurdo South Victoria Land geologic (géologique du sud de la Terre Victoria, McMurdo).
Des témoignages d'activité humaine passée sont présents dans la Zone. Dans la zone de déversement, les dégâts causés à la végétation, notamment les sentiers et empreintes de pas et les sites de retrait expérimental de carottes et de cépées plus importantes issues de tourbes de mousse, sont visibles. Un certain nombre de balises anciennes sont également présentes dans la zone de déversement.
Une serre en plastique a été érigée dans la Zone entre 1979 et 1983, à proximité de l'écoulement, pour des recherches et la culture expérimentale de potagers. La structure a été retirée à la fin de chaque saison. En 1983, elle a été détruite par une tempête d'hiver. Les vestiges de la serre qui se trouvent dans la Zone ont été retirés depuis.
Près de la zone de déversement, le premier site des quartiers de la Nouvelle-Zélande au Glacier Canada se composait de sentiers marqués par des lignes de rochers, de zones défrichées pour des campements, d'une ancienne aire d'atterrissage d'hélicoptère et de plusieurs structures rocheuses basses. Une série d'au moins quatre gouffres peu profonds ( 1 m de profondeur) ont également été creusés à proximité du site. Ce site a été relocalisé sur un deuxième site en 1989 et le site des premiers quartiers a été réhabilité. Le site des deuxièmes quartiers comprenait deux petites constructions, plusieurs campements nouveaux et une aire d'atterrissage d'hélicoptère. Les constructions ont été totalement retirées au cours de la saison 1995-96. Toutefois, l'aire d'atterrissage d'hélicoptère est restée et il s'agit du seul site d'atterrissage d'hélicoptère dans la Zone. Cette aire de campement est encore le site de campement favori dans la Zone (Carte B).
Un barrage est présent sur le ruisseau Canada (consulter la section 6 [iii]). Un sentier partant de la zone de campement au lac Fryxell se trouve entre la rive du lac et le barrage du ruisseau Canada (Carte B). Il existe un autre sentier entre le campement désigné et le bord du Glacier Canada, qui traverse une zone humide de croissance végétale, mais il n'est pas indiqué sur la carte. Une route d'accès se trouve également entre la zone de campement au lac Hoare et celle du lac Fryxell, juste au-dessus de la limite nord (Cartes A et B).
(ii) Zones spéciales à l'intérieur de la Zone
Aucune.
(iii) Emplacement des structures à l'intérieur
et à proximité de la Zone
Un barrage de rochers a été construit dans l'étranglement du ruisseau Canada pendant la saison 1981-1982 et il a été totalement retiré à la fin de la saison. En 1990, un barrage plus substantiel et un canal Parshall de 9 pouces ont été installés à proximité (Carte B). Le canal est en fibre de verre noire. Le barrage se compose de sacs de sable en polyester remplis d'alluvion provenant du chenal de cours d'eau. Les zones perturbées pendant la construction ont été réhabilitées et elles n'étaient plus évidentes après une saison. La face en amont du barrage est revêtue de nylon enduit de vinyle. Une échancrure a été construite dans le barrage pour un déversement en cas d'écoulement important. Il a fallu dégager la neige saisonnière du chenal pour empêcher l'eau de s'accumuler au niveau du barrage. Les instruments d'acquisition de données et les batteries sont stockés dans une caisse en contreplaqué située à proximité de la face nord du ruisseau. Le barrage est entretenu par le projet de recherche écologique à long terme dans les Vallées sèches de McMurdo.
Trois signaux de pierre marquent les limites de la Zone.
La zone de campement au lac Fryxell (Etats-Unis) se trouve à 1,5 km à l'est de la Zone (20 m asl), à mi-chemin le long du lac Fryxell, sur la face nord du lac. La zone de campement F6 se trouve à environ 10 km à l'est de la Zone, sur la face sud du lac Fryxell. La zone de campement au lac Hoare (Etats-Unis) se trouve à 3 km à l'ouest de la Zone (65 m asl), du côté ouest du Glacier Canada, à la base du Glacier sur la face nord du lac Hoare. La zone des visiteurs de la vallée Taylor se trouve au sud de la Zone au niveau du front du Glacier Canada (Carte A).
(iv) Emplacement d'autres zones protégées à proximité
Les zones protégées les plus proches du Glacier Canada sont les suivantes :
― Linnaeus Terrace, Asgard Range (ZSPA n° 138) à 47 km à l'ouest de la vallée Wright ; et
― Vallées Barwick et Balham, sud de la Terre Victoria (ZSPA n° 123) à 50 km au nord-ouest (Carte A, encart).
7. Conditions pour obtenir un permis d'accès
L'entrée dans la Zone est interdite, sauf conformément à un permis délivré par une autorité nationale compétente. Les conditions de délivrance d'un permis pour entrer dans la Zone sont les suivantes :
― Il est délivré pour des raisons scientifiques impérieuses qui ne peuvent pas être servies ailleurs ou pour des raisons essentielles à la gestion de la Zone ;
― Les actions autorisées ne compromettront pas les valeurs écologiques ou scientifiques de la Zone ;
― L'accès à une zone marquée comme possédant une densité végétale moyenne ou supérieure (Carte B) doit faire l'objet d'une considération prudente et les conditions spéciales pour accéder à ces zones doivent être jointes au permis ;
― Toutes les activités de gestion soutiennent les objectifs du plan de gestion ;
― Les actions autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― Le permis ou une copie agréée devra être porté dans la Zone ;
― Un rapport sur la visite devra être fourni à l'autorité mentionnée dans le permis ; et
― Le permis devra être délivré pour une période donnée.
(i) Accès à la Zone et mouvements à l'intérieur
ou au-dessus de la Zone
L'accès à la Zone se fera à pied ou par hélicoptère. Les véhicules sont interdits dans la Zone et tous les déplacements dans la Zone doivent se faire à pied.
Les piétons qui traversent la vallée ne doivent pas pénétrer dans la Zone sans permis. Les visiteurs autorisés à pénétrer dans la Zone sont encouragés à suivre les sentiers établis dans la mesure du possible. Les visiteurs doivent éviter de marcher sur la végétation visible ou à travers les lits de cours d'eau. Il faut être prudent en marchant dans des zones au terrain humide, où le trafic à pied peut facilement endommager les sols, plantes, algues et communautés de bactéries sensibles et dégrader la qualité de l'eau : contourner ces zones, sur un terrain de glace ou rocailleux, et marcher sur les plus grosses pierres lorsqu'il n'est pas possible d'éviter de traverser un cours d'eau. Il faut également être prudent autour d'une végétation recouverte d'une croûte de sel dans des zones plus sèches qui peuvent être discrètes. Le trafic pédestre doit être maintenu à un minimum correspondant aux objectifs des activités autorisées et tous les efforts raisonnables seront faits pour minimiser les effets de piétinement.
Dans la mesure du possible, les hélicoptères doivent atterrir sur les sites d'atterrissage existants dans les zones d'installation et la zone des visiteurs à proximité. L'accès des hélicoptères à la Zone doit être abordé par le sud de la ligne indiquée sur la Carte B. Les hélicoptères n'atterriront qu'au site d'atterrissage désigné (163° 02,88' E, 77° 36,97' S : Carte B). II faut généralement éviter de survoler la Zone. Dans la Zone, des survols à moins de 100 m au-dessus du niveau du sol (AGL) au nord de la ligne indiquée sur la Carte B sont interdits. Des exceptions à ces restrictions sur les vols ne seront accordées que pour un objectif exceptionnel, scientifique ou de gestion, et doivent être spécifiquement autorisées par le permis. L'utilisation de grenades fumigènes par les hélicoptères est interdite dans la Zone, sauf en cas de nécessité absolue pour des raisons de sécurité et les grenades doivent ensuite être récupérées. Les visiteurs, les pilotes, les équipages ou les passagers en déplacement ailleurs par hélicoptère n'ont pas le droit de se déplacer à pied au-delà du voisinage immédiat des sites d'atterrissage et de campement désignés, sauf autorisation spécifique dans un permis.
(ii) Activités pouvant être menées dans la Zone
― Les recherches scientifiques qui ne compromettront pas l'écosystème de la Zone ;
― Les activités de gestion essentielles, notamment la surveillance et l'inspection.
Compte tenu de l'importance du régime des eaux pour l'écosystème, les activités doivent être menées de façon à minimiser la perturbation des cours d'eau et de la qualité de l'eau. Les activités en dehors de la Zone (par ex. : sur le Glacier Canada) qui sont susceptibles d'affecter la quantité et la qualité de l'eau doivent être planifiées et menées en tenant compte des effets en aval. Ceux qui mènent les activités dans la Zone doivent également être attentifs aux effets en aval dans la Zone et sur le lac Fryxell endoréique.
(iii) Installation, modification ou retrait des structures
Aucune structure ne doit être érigée dans la Zone ou aucun équipement scientifique ne doit y être installé, sauf pour des raisons scientifiques impérieuses ou de gestion selon les spécifications contenues dans un permis. L'ensemble des balises, des structures ou des équipements scientifiques installés dans la Zone doivent être autorisés par un permis et clairement identifier le pays, le nom du responsable de l'équipe de recherche, l'année d'installation et la date de retrait prévue. Tous ces éléments doivent être exempts d'organismes, de ramets (par ex. graines, œufs) et de sol non stérile et doivent être en matériaux capables de poser un risque de contamination minime à la Zone. Le retrait de structures ou d'équipements spécifiques pour lesquels le permis a expiré devra être une condition du permis. Les structures ou installations permanentes sont interdites.
(iv) Emplacement des camps
Les zones d'installation à proximité en dehors de la Zone doivent être utilisées comme base de travail dans la Zone (Carte A). Il peut être autorisé de camper au campement désigné (Carte B) pour répondre à des besoins essentiels scientifiques spécifiques ou de gestion.
(v) Restrictions sur les matériaux et les organismes
pouvant être introduits dans la Zone
Aucun animal vivant, matériau végétal ou micro-organisme ne devra être délibérément introduit dans la Zone et les précautions énumérées au paragraphe 7 (ix) ci-dessous devront être prises pour éviter des introductions accidentelles. Aucun herbicide ou pesticide ne devra être introduit dans la Zone. Tout autre produit chimique, y compris des radionucléides ou des isotopes stables, susceptibles d'être introduits pour des besoins scientifiques ou de gestion spécifiés dans le permis, devra être retiré de la Zone au plus tard à la fin de l'activité pour laquelle le permis a été accordé. Le carburant ou autre substance chimique ne devra pas être stocké dans la Zone, à moins que cela soit requis pour les besoins essentiels liés à l'activité pour laquelle le permis a été accordé, et doit être contenu dans un dépôt d'urgence agréé par une autorité compétente. Tous les matériaux devront être introduits pour une période donnée seulement, être retirés au plus tard à la conclusion de cette période donnée et être stockés et manipulés de façon à minimiser le risque de leur introduction dans l'environnement.
(vi) Collecte ou perturbation néfaste
de la flore ou de la faune indigène
La collecte ou la perturbation néfaste de la faune et de la flore indigènes est interdite, sauf conformément à un permis séparé délivré conformément à l'Annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relativement à la protection de l'environnement. En cas de collecte ou de perturbation néfaste des animaux, le SCAR Code of Conduct for the Use of Animals for Scientific Purposes in Antarctica (Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique) doit être utilisé à titre de norme minimale.
(vii) Collecte ou retrait de matériaux non introduits
dans la Zone par le titulaire du permis
Des matériaux ne peuvent être recueillis ou retirés de la Zone que conformément à un permis et ce en se limitant au minimum nécessaire pour répondre aux besoins scientifiques ou de gestion. De même, les prélèvements doivent être effectués à l'aide de techniques qui minimisent la perturbation de la Zone et duplication. Les matériaux d'origine humaine susceptibles de compromettre les valeurs de la Zone et qui n'ont pas été introduits dans la Zone par le titulaire d'un permis ou autrement autorisés peuvent être retirés, à moins que l'impact du retrait soit susceptible d'être plus important que de laisser le matériau sur place : si l'impact du retrait est susceptible d'être plus important que de laisser le matériau sur place, l'autorité compétente doit être informée et une approbation doit être obtenue.
(viii) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, devront être retirés de la Zone.
(ix) Mesures qui peuvent être nécessaires pour continuer
d'atteindre les buts et objectifs du plan de gestion
Des permis d'accès à la Zone peuvent être accordés pour :
― Effectuer des activités de surveillance biologique et d'inspection de la Zone, ce qui peut impliquer la collecte d'un petit nombre d'échantillons ou de données pour analyse ou contrôle ;
― Eriger ou entretenir des poteaux indicateurs, structures ou équipements scientifiques ;
― Prendre des mesures de protection.
Tout site spécifique de surveillance à long terme devra être balisé de façon appropriée sur le site et sur les cartes de la Zone. Une position GPS doit être obtenue pour les sites de surveillance à long terme et de prélèvements scientifiques pour un dépôt auprès du Système de répertoire sur l'Antarctique à travers l'autorité nationale compétente. Si nécessaire, des métadonnées doivent également être fournies pour le Système de répertoire sur l'Antarctique à travers l'autorité nationale compétente.
Pour permettre de maintenir les valeurs écologiques et scientifiques des communautés végétales qui se trouvent dans la Zone, les visiteurs devront prendre des précautions particulières contre des introductions. L'introduction d'espèces microbiennes ou végétales provenant de sols issus d'autres sites de l'Antarctique, notamment des stations ou régions en dehors de l'Antarctique, est tout particulièrement inquiétante. Afin de minimiser le risque d'introductions, les visiteurs devront veiller à soigneusement nettoyer les souliers, vêtements et équipements qui seront utilisés dans la zone, en particulier les équipements de camping et d'échantillonnage et les balises, avant de pénétrer dans la Zone.
(x) Conditions relatives aux rapports
Pour chaque visite dans la Zone, le titulaire principal d'un permis devra soumettre un rapport à l'autorité nationale compétente dès que possible et au plus tard six mois après la fin de la visite. Ces rapports doivent, le cas échéant, inclure les informations identifiées dans le Guide pour l'élaboration des plans de gestion des zones spécialement protégées de l'Antarctique.
Le cas échéant, l'autorité nationale doit également transmettre une copie du rapport de visite à la partie qui a proposé le plan de gestion, afin d'assister dans la gestion de la Zone et le contrôle du plan de gestion. Les parties doivent tenir à jour un enregistrement de ces activités et les leur signaler dans l'échange annuel d'informations. Dans la mesure du possible, les parties doivent déposer des originaux ou des copies des rapports de visite originaux dans une archive accessible au public pour tenir à jour un enregistrement de l'utilisation, pour les besoins d'un contrôle du plan de gestion et d'organisation de l'utilisation scientifique de la Zone.
8. Bibliographies
Broady, P.A.1982. Taxonomy and ecology of algae in a freshwater stream in Taylor Valley, Victoria Land, Antarctica. Archivs fur Hydrobiologia 32 (Supplement 63 (3), Algological Studies) : 331-349.
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Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 37 du 12/02/2012 texte numéro 3
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