M E S U R E 7 (2 0 1 1)
ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 149 (CAP SHIRREFF ET ÎLE SAN TELMO, ÎLE LIVINGSTON, ÎLES SHETLAND DU SUD) (ENSEMBLE UNE ANNEXE) PLAN DE GESTION RÉVISÉ
Les Représentants,
Rappelant les articles 3, 5 et 6 de l'annexe V du Protocole au traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement qui prévoient la désignation de zones spécialement protégées de l'Antarctique (« ZSPA ») et l'approbation des plans de gestion pour ces zones,
Rappelant :
La recommandation IV-11 (1966) qui désignait le cap Shirreff et l'île San Telmo, île Livingstone, îles Shetland du Sud comme zone spécialement protégée (« ZSP ») n° 11,
La recommandation XV-7 (1989) qui abrogeait la ZSP 11 et redésignait la zone comme site présentant un intérêt scientifique particulier (« SISP ») n° 32 et à laquelle était annexé un plan de gestion pour ce site,
La résolution 3 (1996) qui prorogeait la date d'expiration du S1SP n° 32 du 31 décembre 1999 au 31 décembre 2000,
La mesure 2 (2000) qui prorogeait la date d'expiration du SISP n° 32 du 31 décembre 2000 au 31 décembre 2005,
La décision 1 (2002) qui rebaptisait et renumérotait la ZSP 11 comme ZSPA 149,
La mesure 2 (2005) qui adoptait un plan de gestion révisé pour la ZSPA 149,
Rappelant que la recommandation XV-7 (1989) et la mesure 2 (2000) ne sont pas encore entrées en vigueur et que la mesure 2 (2000) a été retirée par la mesure 5 (2009),
Rappelant que la recommandation XV-7 (1989) et la résolution 3 (1996) sont désignées comme caduques par la décision 1 (2011),
Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a soutenu un plan de gestion révisé pour la ZSPA 149,
Désireux de remplacer le plan de gestion de la ZSPA 149 actuel par le plan de gestion révisé,
Recommandent pour approbation à leurs Gouvernements la mesure ci-après conformément au paragraphe 1 de l'article 6 de l'annexe V du Protocole au traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement,
Que :
1. Soit approuvé le plan de gestion révisé pour la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 149 (cap Shirreff et île San Telmo, île Livingstone, îles Shetland du Sud) qui figure en annexe à la présente mesure, et
2. Cesse d'avoir effet le plan de gestion pour la ZSPA 149 qui figure en annexe à la mesure 2 (2005).
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉ DE L'ANTARCTIQUE (ZSPA) N° 149
CAP SHIRREFF ET ÎLE SAN TELMO,
ÎLE LIVINGSTON, ÎLES SHETLAND DU SUD
Introduction
La zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) du cap Shirreff se situe sur la côte nord de l'île Livingston, Shetland du Sud, à 62 27' 30'' de latitude sud et 60 47' 17'' de longitude ouest, avec une superficie d'environ 9,7 km². Cette zone a été désignée principalement pour protéger la biote présente dans la zone, en particulier des populations importantes et diverses d'oiseaux de mer et de pinnipèdes qui font l'objet d'un suivi scientifique à long terme. Il existe des pêcheries de krill dans les aires d'alimentation de ces espèces. Le cap Shirreff est donc un site essentiel pour la surveillance de l'écosystème, et répond ainsi aux objectifs de la Convention pour la conservation des ressources marines vivantes de l'Antarctique (CCALMR). La zone comprend la plus grande colonie d'otaries à fourrure qui se reproduise (Arctocephalus gazella) de la Péninsule antarctique, et elle est celle la plus au sud dont on peut suivre les paramètres de reproduction, de démographie et d'alimentation. La palynoflore qui a été découverte dans la zone représente un intérêt scientifique majeur. La zone comprend de nombreux sites ayant une valeur archéologique et historique, associés principalement aux activités des chasseurs de phoques du xixe siècle. La zone avait à l'origine été désignée suite à des propositions faites par le Chili et les Etats-Unis d'Amérique et adoptée en vertu de la recommandation IV-11 [1966, zone spécialement protégée (ZPA) n° 11]. La zone a été redésignée en tant que site présentant un intérêt scientifique particulier (SISP) n° 32 par le biais de la recommandation XV-7 (1989). La zone a été désignée comme site n° 2 du programme de contrôle de l'écosystème de la CCAMLR au moyen de la mesure de conservation 82/XIII (1994) de la CCAMLR, et ses lignes de démarcation ont été élargies au moyen de la Mesure 2 (2005) afin d'inclure un élément marin plus important ainsi que des sites de plantes fossiles. La mesure de conservation 91-02 a expiré en novembre 2009, et la protection du cap Shirreff continue à être assurée par le plan de gestion ZSPA n° 149 (SC-CCAMLR-XXVIII, paragraphe 5.29 de l'annexe 4).
1. Description des valeurs à protéger
Le cap Shirreff (62 27' 30'' de latitude sud, 60 47' 17'' de longitude ouest), péninsule d'une superficie de quelque 3,1 km², île Livingston, Shetland du Sud, avait à l'origine été désigné en vertu de la recommandation IV-11 (1966) comme une zone spécialement protégée (ZSP n° 11). A l'appui des résultats du premier recensement de pinnipèdes effectué dans les Shetland du Sud (Aguayo et Torres, 1966), le Chili a estimé que le site nécessitait une protection spéciale. Ce sont cependant les Etats-Unis d'Amérique (USA) qui ont eux officiellement proposé que cette zone soit désignée comme une zone spécialement protégée. La zone comprenait la portion de terre ferme libre de glace de la péninsule à cap Shirreff au nord du bord de la calotte glaciaire de l'île Livingston. Les valeurs à protéger lorsque la zone avait été désignée initialement couvraient une grande variété de plantes et d'animaux, de nombreux invertébrés, une importante population d'éléphants de mer (Mirounga leonina) et une petite colonie d'otaries à fourrure (Arctocephalus gazella).
Après la désignation de la zone, la taille de la colonie d'otaries à fourrure au cap Shirreff a augmenté à un point tel qu'il est devenu possible d'entreprendre des travaux de recherche biologique sans empêcher pour autant la colonie de s'agrandir. Une étude des Shetland du Sud et de la péninsule Antarctique a permis d'identifier le cap Shirreff et l'île San Telmo comme étant le site le plus approprié pour surveiller les colonies d'otaries à fourrure susceptibles d'être touchées par les opérations de pêche autour des Shetland du Sud. Pour tenir compte du programme de surveillance, la ZSP a été redésignée en tant que site présentant un intérêt scientifique particulier (SISP) n° 32 par le biais de la recommandation XV-7 (1989) suite à une proposition faite conjointement par le Chili, les Etats-Unis d'Amérique et le Royaume-Uni. Cette décision procédait des arguments que « la présence de colonies de manchots et d'otaries à fourrure ainsi que de pêcheries de krill dans les aires d'alimentation de ces espèces fait de cette zone un site idéal à inclure dans le réseau de contrôle des écosystèmes en cours de création pour aider à répondre aux objectifs de la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR). Le but de cette désignation est de permettre l'exécution de travaux de recherche et de surveillance tout en évitant ou en réduisant, dans toute la mesure du possible, d'autres activités qui risqueraient de nuire aux résultats de ce programme de recherche et de surveillance ou encore d'altérer les caractéristiques naturelles du site ». Les lignes de démarcation ont été élargies pour inclure l'île San Telmo et des îles proches apparentées. Suite à une proposition élaborée par le Chili et les Etats-Unis d'Amérique, la zone a été ultérieurement désignée comme site n° 2 du programme de contrôle de l'écosystème de la CCAMLR au moyen de la mesure de conservation 82/XIII (1994) de la CCAMLR, ses lignes de démarcation étant identiques à celles du SISP n° 32. La protection du cap Shirreff en tant que (site de) programme de contrôle de l'écosystème de la CCAMLR a continué en vertu de la mesure de conservation (MC) 91/02 (2004).
Les lignes de démarcation de la zone ont été à nouveau élargies au moyen de la Mesure 2 (2005) afin d'inclure un élément marin plus important et pour incorporer deux nouveaux sites où l'on a fait la découverte de plantes fossiles en 2001 (cartes 1 et 2). La zone désignée (9,7 km²) comprend la péninsule tout entière du cap Shirreff au nord de la calotte glaciaire de l'île Livingston, la partie adjacente de la calotte glaciaire de l'île Livingston où l'on a découvert les fossiles en 2001, le groupe d'îles San Telmo ainsi que la zone marine environnante et intermédiaire qui s'étend sur 100 m à partir du littoral extérieur de la péninsule du cap Shirreff et du groupe d'îles San Telmo. La limite s'étend du groupe d'îles San Telmo jusqu'au sud de Mercury Bluff.
La mesure de conservation 91-02 a expiré en novembre 2009, et la protection du cap Shirreff continue avec l'application du plan de gestion ZSPA n° 149 (SC-CCAMLR-XXVIII, paragraphe 5.29 de l'Annexe 4). Cette modification a été effectuée en vue d'harmoniser les mesures de protection de la CCAMLR et du Protocole au traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement (le Protocole) et d'éviter la possibilité de duplication dans les exigences et les procédures de gestion.
Le plan de gestion actuel réaffirme les valeurs scientifiques et les valeurs de surveillance exceptionnelles associées aux grandes populations très diverses d'oiseaux de mer et de pinnipèdes qui se reproduisent dans la zone et, en particulier, celles de la colonie d'otaries à fourrure. Cette colonie est en effet la plus grande que l'on trouve dans la région de la péninsule Antarctique et elle est celle le plus au sud qui est suffisamment grande pour en étudier la croissance, la survie, l'alimentation et les paramètres de reproduction. En 2002, elle totalisait quelque 21 000 exemplaires (Huke-Gaete et al. 2004). La surveillance de la colonie d'otaries à fourrure a commencé en 1965 (Aguayo et Torres 1966, 1967) et des données saisonnières sont disponibles depuis 1991, ce qui en fait l'un des programmes de surveillance continue le plus long des otaries à fourrure dans l'Antarctique. Partie intégrante du programme de contrôle de l'écosystème de la CCAMLR, les travaux de surveillance ont été institués pour détecter et éviter les effets négatifs que pourraient avoir les pêcheries sur des espèces dépendantes telles que les pinnipèdes et les oiseaux de mer ainsi que sur des espèces cibles telles le krill de l'Antarctique (Euphausia superba). Des études de long terme ont pour but l'évaluation et la surveillance de la survie, de l'écologie d'alimentation, de la croissance, de l'état, de la reproduction, du comportement, des taux démographiques ainsi que de l'abondance des pinnipèdes et des oiseaux de mer qui se reproduisent dans la zone. Les données émanant de ces études seront évaluées en fonction des données environnementales et autres données ainsi que des statistiques de pêche afin d'aider à identifier les relations de cause à effet qui pourraient exister entre les pêcheries et les populations de pinnipèdes et d'oiseaux de mer.
En 2001-2002, on a découvert des empreintes de mégaflore dans des rochers incorporés à des moraines du glacier de l'île Livingston (Palma-Heldt et al. 2004, 2007) (carte 2). Les rochers fossilifères contiennent deux assemblages palynologiques distincts indiquant des époques et des conditions climatiques différentes, et ont contribué à une étude de l'histoire géologique de l'Antarctique et du Gondwana. Des études microbiologiques ont été menées dans la zone en 2009-2010 afin d'évaluer l'influence qu'ont les microhabitats sur la diversité microbiologique et la capacité métabolique (INACH 2010).
Il n'est pas possible de confirmer que les valeurs originales de la zone protégée associées aux communautés des plantes et des invertébrés sont les principales raisons pour lesquelles il est proposé que la zone bénéficie d'une protection spéciale. En effet, on manque de données pour décrire ces communautés.
La zone contient divers objets d'origine humaine datant d'avant 1958. Le site et monument historique n° 59, un cairn commémorant ceux qui avaient perdu leur vie lors du naufrage du vaisseau espagnol San Telmo dans le passage de Drake en 1819, se trouve dans la zone. On peut aussi y trouver les vestiges d'une communauté de chasseurs de phoques.
2. Buts et objectifs
La gestion au cap Shirreff vise à :
― éviter toute détérioration ou tout risque de détérioration des valeurs de la zone en empêchant toute perturbation humaine inutile ;
― éviter des activités qui porteraient atteinte ou nuiraient aux travaux de recherche et de surveillance du programme de contrôle de l'écosystème de la CCAMLR ;
― permettre des recherches scientifiques sur l'écosystème et l'environnement physique dans la zone, qui sont associées au programme de contrôle de l'écosystème de la CCAMLR ;
― permettre d'autres recherches scientifiques dans la zone sous réserve qu'elles soient faites pour des buts et objectifs impérieux auxquels il n'est pas possible de répondre ailleurs et qu'elles ne portent aucun préjudice aux valeurs pour lesquelles la zone est protégée ;
― permettre des travaux de recherche archéologique et historique et prendre des mesures de protection des objets tout en protégeant les objets historiques présents dans la zone d'une destruction, d'une perturbation ou d'un enlèvement inutile ;
― minimiser les risques d'introduction de plantes, d'animaux ou de microbes exotiques dans la zone ;
― permettre des visites à des fins de gestion à l'appui des buts et objectifs du plan.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion ci-après seront réalisées pour protéger les valeurs de la zone :
Des copies de ce plan de gestion, y compris les cartes de la zone, seront mises à la disposition des intéressés aux endroits suivants :
1. Installations d'hébergement au cap Shirreff ;
2. Station Kliment Ohridski (Bulgarie), péninsule Hurd, île Livingston ;
3. Station Arturo Prat (Chili), baie Discovery/baie du Chili, île Greenwich ; et
4. Base Juan Carlos I (Espagne), péninsule Hurd, île Livingston.
Un panneau indiquant l'emplacement et les lignes de démarcation de la zone et donnant des explications claires et précises sur les restrictions imposées à l'entrée dans cette zone doit être placé à la plage El Módulo, cap Shirreff, pour éviter un accès fortuit ;
Les dispositifs de bornages, les panneaux et autres structures mis en place dans la zone à des fins scientifiques ou à des fins de gestion devront être solidement fixés et soigneusement entretenus ;
Les programmes nationaux Antarctiques mis en place dans la zone devront tenir un registre de tous les nouveaux signes, bornes et structures érigés dans la zone ;
Des visites seront organisées en fonction des besoins (au moins une fois tous les cinq ans) afin de déterminer si la zone répond toujours aux objectifs pour lesquels elle a été désignée et de s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont adéquates :
Les programmes nationaux Antarctiques mis en place dans la région se consulteront dans le but d'assurer la mise en œuvre des dispositions susmentionnées.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une durée indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte 1 : Le cap Shirreff et l'île San Telmo, ZSPA n° 149, par rapport à l'île Livingston, indiquant l'emplacement de la base Juan Carlos I (Espagne) et de la station Saint Kliment Ohridski (Bulgarie), ainsi que l'emplacement de la zone protégée la plus proche, péninsule Byers (ZSPA n° 126), également sur l'île Livingston.
Spécifications de la carte : projection : conique conforme de Lambert parallèles types : 1er 60 00' S ; 2e 64 00' S ; méridien central : 60 45' O ; latitude d'origine : 62 00' S ; sphéroïde : WGS84 ; précision horizontale : 200 m. L'intervalle des contours bathymétriques est de 50 m et de 500 m. La précision verticale est inconnue. Sources des données : caractéristiques des sols de la base de données Antarctiques du SCAR v. 4.1 (2007) ; bathymétrie fournie par le programme des ressources marines vivantes de l'Antarctique (AMLR), NOAA (Etats-Unis d'Amérique) (2002).
Encart : emplacement de la carte 1 par rapport aux Shetland du Sud et à la péninsule Antarctique.
Carte 2 : Le cap Shirreff et l'île San Telmo, ZSPA n° 149, lignes de démarcation de la zone protégée et lignes directrices pour l'accès. Les spécifications de la carte sont identiques à celles de la carte 1, à l'exception de l'équidistance des courbes de niveau verticales qui est de 10 m. La précision horizontale devrait être supérieure à 5 m. Source de données : données numériques fournies par l'Instituto Antártico Chileno (INACH) (2002) (Torres et al. 2001).
Carte 3 : Le cap Shirreff, ZSPA n° 149 : faune et flore en phase de reproduction et caractéristiques humaines. Les spécifications et la source de données sont les mêmes que celles de la carte 2 à l'exception de l'équidistance des courbes de niveau verticales, qui est de 5 m.
6. Description de la zone
6 (i) Coordonnées géographiques,
bornage et caractéristiques du milieu naturel
Lignes de démarcation et coordonnées géographiques
Le cap Shirreff (62 27' 30'' de latitude sud, 60 47' 17'' de longitude ouest) est situé sur la côte nord de l'île Livingston, la deuxième île la plus grande des Shetland du Sud, entre la baie Barclay et la baie Hero (carte 1). Il se trouve à l'extrémité nord d'une péninsule libre de glace au relief vallonné de faible altitude. A l'ouest de cette péninsule, on trouve l'anse Shirreff, à l'est de pointe Black, tandis qu'au sud on trouve la calotte de glace permanente de l'île Livingston. La péninsule a une superficie de quelque 3,1 km², s'étendant sur 2,6 km de nord en sud et sur 0,5 à 1,5 km d'est en ouest. L'intérieur de la péninsule comprend une série de plages surélevées ainsi que des collines arrondies et abruptes dont la plus élevée est Toqui (82 m) dans la partie centre-nord de la péninsule. La côte ouest est formée de falaises quasiment continues dont la hauteur varie entre 10 et 15 m tandis que la côte est comprend, elle, de vastes plages de sable et de gravier.
Un petit groupe d'îlots rocheux de faible altitude se trouve à environ 1 200 m à l'ouest de la péninsule du cap Shirreff, et constitue l'enveloppe occidentale de l'anse Shirreff. L'île San Telmo, la plus grande du groupe, est longue de 950 m et large de pas moins 200 m, sa superficie atteignant quelque 0,1 km². Il y a sur la côte sud-est de cette île une plage de sable et de galets, séparée qu'elle est d'une plage de sable au nord par deux falaises irrégulières et plages de cailloux étroites.
La zone désignée comprend la péninsule tout entière du cap Shirreff au nord de la calotte de glace de l'île Livingston, le groupe d'îles San Telmo ainsi que la zone marine environnante et intermédiaire (carte 2). Les lignes de démarcation renferment une zone qui s'étend sur 100 m à partir du littoral extérieur de la péninsule du cap Shirreff et du groupe d'îles San Telmo. Dans le nord, elles s'étendent de l'extrémité nord-ouest de la péninsule vers le sud-ouest sur 1,4 km jusqu'au groupe d'îles San Telmo, englobant la mer des environs immédiats dans l'anse Shirreff. La ligne de démarcation ouest s'étend vers le sud sur 1,8 km du 62 28' de latitude sud jusqu'à une petite île située à proximité du 62 29' de latitude sud, contournant la rive orientale de cette petite île et continuant sur 1,2 km de plus au sud-est du littoral de l'île Livingston au 62 29' 30'' de latitude sud, soit quelque 300 m au sud de l'à-pic Mercury. De ce point sur la côte, la ligne de démarcation sud s'étend sur environ 300 m plein est vers le 60 49' de longitude ouest où elle prend une direction nord-est parallèle à la côte sur environ 2 km jusqu'au bord de la calotte de glace au 60 47' de longitude ouest. La ligne de démarcation sud s'étend ensuite plein est sur 600 m jusqu'à la côte est. La ligne de démarcation est marine, suivant le littoral est sur 100 m à partir de la rive. Elle comprend une superficie de 9,7 km² (carte 2).
Climat
Des scientifiques chiliens et américains ont collecté pendant plusieurs années des données météorologiques pour le cap Shirreff ; elles sont actuellement enregistrées à l'aide d'instruments montés sur les bâtiments de la station de cap Shirreff. Au cours des récentes saisons estivales (de novembre à février inclus, de 2005-2006 à 2009-2010) la température de l'air maximale enregistrée à Cap Shirreff a été de 19,9 °C et la minimale a été de ― 8,1 °C. La vitesse de vent moyenne a été de 5,36 m/s et la vitesse de vent maximale enregistrée a été de 20,1 m/s. La direction prédominante du vent pendant la période de collecte des données a été l'ouest, suivi par l'ouest-nord-ouest et l'est-nord-est. On dispose de données météorologiques pour les deux derniers hivers, faisant état d'une température quotidienne moyenne de l'air pour juin-août 2007 de ― 6,7 °C avec une minimale de ― 20,6 °C et une maximale de + 0,9 °C, et d'une température quotidienne moyenne de l'air pour juin-septembre 2009 de ― 5,8 °C avec une minimale de ― 15,2 °C et une maximale de + 1,9 °C.
Les précipitations enregistrées durant les saisons d'été (21 décembre-24 février, 1998-2001) ont varié entre 56 mm (sur 36 jours en 2000-2001) et 59,6 mm (sur 43 jours en 1998-1999) (Goebel et al. 2000 ; 2001). La péninsule est couverte de neige durant la majeure partie de l'année mais elle est d'ordinaire sans neige vers la fin de l'été.
Géologie, géomorphologie et sols
Le cap Shirreff se compose de laves porphyritiques basaltiques et d'intercalations mineures de brèche volcanique d'une épaisseur d'environ 450 m (Smellie et al. 1996). Les roches de cap Shirreff ont été déformées en plis ouverts de direction NO-SE, dont les surfaces axiales verticales sont pénétrées par de nombreux dykes. Un échantillon rocheux provenant de la partie sud du cap Shirreff a été identifié comme étant une roche fraîche de basalte à olivine composée d'environ 4 % d'olivine et de 10 % de phénocristaux de plagioclase dans une pâte contenant du plagioclase, du clinopyroxène et de l'oxyde opaque. Les échantillons rocheux du cap Shirreff ont été datés par K-Ar au Crétacé supérieur indiquant un âge minimum de 90,2 5,6 millions d'années (Smellie et al. 1996). Les séquences volcaniques de cap Shirreff font partie d'un groupe plus large de laves basaltiques et andésitiques relativement fraîches recouvrant la partie est-centre de l'île Livingston similaires aux basaltes que l'on trouve sur la péninsule Byers.
La péninsule du cap Shirreff consiste essentiellement en une plate-forme marine surélevée (de 46 à 53 m au-dessus du niveau de la mer) (Bonner et Smith 1985). Le socle rocheux est largement couvert de roches érodées et de dépôts de glace. Deux plates-formes inférieures, couvertes de cailloux roulés, apparaissent à des hauteurs d'environ 7 à 9 m et 12 à 15 m au-dessus du niveau de la mer moyen (MSL) (Hobbs 1968).
On ne dispose guère d'informations sur les sols du cap Shirreff. Très poreux, ils se composent principalement de fines cendres et de scories. Les sols entretiennent une végétation éparse et ils sont enrichis par les colonies d'oiseaux et de phoques qui habitent la zone.
Paléontologie
Un spécimen en bois fossilisé appartenant à la famille des Araucariacées (Araucarioxylon sp.) a été découvert à cap Shirreff (Torres 1993). Il est similaire aux fossiles qui ont été découverts sur la péninsule Byers (ZSPA n° 126), un site riche en flore et faune fossiles à 20 km au sud-ouest. Plusieurs spécimens fossiles ont également été découverts à l'extrémité nord de la péninsule du cap Shirreff. En 2001-2002, des roches fossilifères de deux époques différentes ont été découvertes dans des moraines frontales et latérales de la calotte de glace permanente de l'île Livingston (carte 2). Une étude des palynomorphes retrouvés dans les moraines a identifié deux assemblages palynologiques distincts, arbitrairement surnommés « Type A » et « Type B » (Palma-Heldt et al. 2004, 2007). L'association de « Type A » était dominée par des ptéridophytes, principalement des Cyatheaceae et des Gleicheniaceae, et par Podocarpidites spp. Elle contenait aussi Myrtaceidites eugenioides et des spores fongiques épiphylles. Cet assemblage semble être indicatif des conditions chaudes et humides régnant au Crétacé inférieur (Palma-Heldt et al. 2007). L'assemblage de « Type B » était caractérisé par une flore sub-antarctique contenant notamment Nothofagidites, Araucariacites australis, Podocarpidites otagoensis, P. marwickii, Proteacidites parvus et des spores fongiques épiphylles, indiquant un climat tempéré froid et humide (Palma-Heldt et al. 2007). On estime que cet assemblage peut être daté au Crétacé supérieur-Paléogène (Palma-Heldt et al. 2004 ; Leppe et al. 2003). Des travaux de recherche palynologique furent entrepris à cap Shirreff pour étudier l'évolution de la marge sud pacifique de Gondwana et pour développer un modèle de l'évolution de la péninsule Antarctique au Mésozoïque-Cénozoïque. On constate aussi qu'une nouvelle retraite de la calotte glaciaire de l'île de Livingston pourrait révéler d'autres fossiles (D. Torres, A. Aguayo and J. Acevedo, communication personnelle 2010).
Cours d'eau et lacs
Il y a un lac permanent au cap Shirreff. Il se trouve au nord et au pied de la colline Hill (carte 3). Le lac est profond d'environ 2 à 3 m et long de 12 m lorsqu'il est plein, sa taille diminuant après février (Torres, 1995). Des bancs de mousse poussent sur les pentes environnantes. Il y a également sur la péninsule plusieurs étangs et cours d'eau éphémères, alimentés qu'ils sont par de la neige fondue, surtout en janvier et en février. Le plus grand de ces cours d'eau baigne les versants sud-ouest en direction de la côte à la plage Yamana.
Végétation et invertébrés
Bien qu'aucune étude approfondie des communautés végétales n'y ait été faite, il semblerait qu'il y ait moins de végétation au cap Shirreff qu'en de nombreux autres endroits des Shetland du Sud. Les observations faites à ce jour ont permis de répertorier une espèce d'herbe, cinq de mousse, six de lichen, une de champignon et une de macroalgues nitrophiles (Torres 1995).
Des nappes de canche Antarctique (Deschampsia antarctica) se retrouvent dans certaines vallées, souvent en conjonction avec des mousses. Les mousses sont principalement situées à l'intérieur des terres. Une vallée orientée nord-ouest à partir de Half Moon Beach abrite un tapis humide très développé de mousse Warnstorfia laculosa (= Calliergidium austro-stramineum, aussi = Calliergon sarmentosum) (Bonner 1989, in Heap 1994). Dans les zones où l'écoulement est plus fluide, se trouvent Sanionia uncinata (= Drepanocladus uncinatus) et Polytrichastrum alpinum (= Polytrichum alpinum). Les zones de plage surélevées et certains plateaux plus hauts abritent d'importantes concentrations de la macroalgue verte nitrophile Prasiola crispa, qui est caractéristique des zones enrichies par les excréments d'animaux et remplace, selon les observations effectuées, les associations mousse-lichen endommagées par les otaries à fourrure de l'Antarctique (Bonner 1989, in Heap 1994).
Les six espèces de lichen décrites jusqu'ici au cap Shirreff sont Caloplaca spp., Umbilicaria antarctica, Usnea antarctica, U. fasciata, Xanthoria candelaria et X. elegans. Les espèces fruticuleuses Umbilicaria antarctica, Usnea antarctica et U. fasciata forment des concentrations sur les flancs de falaise et sur les rochers abrupts (Bonner 1989, in Heap 1994). On trouve des lichens crustacés jaune-orange clair Caloplaca spp., Xanthoria candelaria et X. elegans, couramment derrière les colonies d'oiseaux et avec les espèces fruticuleuses. On ignore l'identité de la seule espèce fongique répertoriée.
La faune invertébrée au cap Shirreff n'a pas été décrite.
Ecologie microbienne
Des études de terrain sur l'écologie microbienne du cap Shirreff ont été réalisées sur la période du 11 au 21 janvier 2010 ; les résultats obtenus ont été comparés aux communautés bactériennes que l'on trouve sur la péninsule Fildes, île du Roi-George. Le but de l'étude était d'évaluer l'influence des divers microhabitats sur la biodiversité et sur les capacités métaboliques des communautés bactériennes du cap Shirreff et de la péninsule Fildes (INACH, 2010).
Oiseaux en phase de reproduction
La faune avienne du cap Shirreff est très diverse, dix espèces étant connues pour se reproduire à l'intérieur de la zone et plusieurs espèces qui elles ne se reproduisent pas y étant également présentes. Les manchots à jugulaire (Pygoscelis antarctica) et les manchots papou (P. papua) se reproduisent dans la zone ; on n'a pas vu de manchots Adélie (P. adeliae) se reproduire au cap Shirreff ou sur l'île San Telmo bien qu'on en trouve un peu partout dans la région. Il y a de petites colonies de manchots à jugulaire et de manchots papou sur les côtes nord-est et nord-ouest de la péninsule du cap Shirreff (carte 3). Des données sur les colonies de manchots à jugulaire et de manchots papou ont été recueillies dans le courant de chaque saison estivale depuis 1996-1997 ; ces données se rapportent notamment au succès de reproduction, à la démographie, à l'alimentation, au comportement de plongée et au comportement de recherche alimentaire (par ex. Hinke et al. 2007 ; Pietrzak et al. 2009). Pendant la saison estivale de 2009-2010, les manchots à jugulaire et les manchots papou du cap Shirreff ont été munis d'émetteurs satellites afin de pouvoir étudier leur comportement hivernal.
En 2008-2009, il y avait 19 sous-colonies en phase de reproduction active au cap Shirreff, soit un total de 879 nids de manchots papou et de 4 026 nids de manchots à jugulaire (Pietrzak et al. 2009), encore que le nombre des sous-colonies et leur composition varient quelque peu d'une année sur l'autre. Entre la fin des années 90 et 2004, le nombre de manchots à jugulaire a considérablement diminué, alors qu'il n'y a eu aucune tendance perceptible chez les manchots papou (Hinke et al. 2007). La tendance à la baisse des manchots à jugulaire a persisté, et en 2007-2008 les dénombrements de nids des deux espèces de manchots étaient les plus faibles obtenus depuis 11 ans, en raison des mauvaises conditions météorologiques (Chisholm et al. 2008 ; Miller et Trivelpiece 2008). En 2008-2009 la population et le succès de reproduction des manchots papou et des manchots à jugulaire du cap Shirreff ont subi une augmentation importante par rapport à l'année antérieure, mais le nombre de nids de manchots à jugulaire était encore inférieur de 30 % à la moyenne du site (Pietrzak et al. 2009). On attribue la différence entre les tendances marquant les populations de manchots à jugulaire et de manchots papou au taux de mortalité juvénile hivernal plus élevé chez les manchots à jugulaire (Hinke et al. 2007) et à une plus grande adaptabilité des manchots papou dans leur régime alimentaire (Miller et al. 2009).
En général, les manchots à jugulaire font leur nid sur des escarpements plus élevés du cap Shirreff, mais on en trouve également qui se reproduisent sur de petits promontoires à proximité du littoral. Quant aux manchots papou, ils tendent à se reproduire sur des pentes plus douces et des promontoires arrondis. Pendant la période d'élevage des poussins, la recherche alimentaire chez les deux espèces de manchot se cantonne aux eaux du plateau continental, une zone offshore d'environ 20 à 30 km au large des côtes du cap Shirreff (Miller et Trivelpiece 2007). On trouvera au tableau 1 les données disponibles sur le nombre de manchots.
Plusieurs autres espèces se reproduisent à l'intérieur de la zone (carte 3), encore que les données obtenues sur leur nombre soient inégales. Les goélands dominicains (Larus dominicanus) et les labbes bruns (Catharacta loennbergi) nichent en abondance le long du littoral tout entier de la zone. En 2000, il y avait 25 et 22 couples en phase de reproduction respectivement (AMLR, communication personnelle 2000). En 2007-2008, 24 couples de labbes ont été enregistrés au cap Shirreff et à Punta Oeste, dont 23 étaient des labbes bruns (Catharacta loennbergi) ; l'autre couple était un hybride de labbe brun-labbe de l'Antarctique (C. maccormicki). Cinquante-six nids de goélands dominicains ont été relevés au cap Shirreff pendant la saison 2006-2007. Au cours des dernières saisons estivales, le succès de reproduction des labbes et des goélands dominicains a fait l'objet d'une surveillance régulière aux sites de nidification du cap Shirreff (Chisholm et al. 2008 ; Pietrzak et al. 2009).
Les chionis blancs (Chionis alba) nichent en deux endroits : un couple a été observé nichant sur la côte ouest de la péninsule du cap Shirreff ; un second couple a été observé se reproduisant parmi des rochers sur la plage nord de l'île San Telmo, à proximité d'un site de reproduction d'otaries à fourrure (Daniel Torres, Instituto Antártico Chileno, communication personnelle 2002). Des sternes Antarctiques (Sterna vittata) se reproduisent en plusieurs endroits, qui, selon les observations, varient d'une année sur l'autre. Depuis 1990-1991, une petite colonie d'environ 11 couples de cormorans Antarctiques (Phalacrocorax [atriceps] bransfieldensis) a été observée qui se reproduisait sur Yeco Rocks, sur la côte ouest de la péninsule (Torres 1995). Des damiers du Cap (Daption capense) se reproduisent sur des falaises sur la côte ouest de la zone ; 14 couples y ont été recensés en janvier 1993, 9 en janvier 1994, 3 en janvier 1995 et 8 en 1999. Des océanites de Wilson (Oceanites oceanicus) se reproduisent également sur la côte ouest de la zone. Des pétrels à ventre noir (Fregetta tropica) ont été observés en phase de reproduction près du camp sur la côte est. Un grand nombre de pétrels géants (Macronectes giganteus) fréquentent la zone en été, et le repérage d'une colonie en phase de reproduction sur la péninsule (Bonner 1989, in Heap 1994) est une erreur (Daniel Torres, communication personnelle 2002). D'autres espèces d'oiseaux recensés mais ne se reproduisant pas dans la zone comprennent les manchots macaroni (Eudyptes chrysolophus), les manchots royaux (Aptenodytes patagonicus), les manchots empereur (Aptenodytes forsteri), les pétrels des neiges (Pagadroma nivea), les bécasseaux à croupion blanc (Calidris fuscicollis), les cygnes à cou noir (Cygnus melanocotypha) et le héron Bubulcus ibis (Torres 1995 ; Olavarria et al. 1999). Les autres espèces d'oiseaux recensés alors qu'ils étaient à la recherche de nourriture près du cap Shirreff étaient les albatros à sourcils noirs (Thalassarche melanophris) et les albatros à tête grise (T. chrysostoma), alors que ces espèces n'avaient pas encore été recensées dans la zone (Cox et al. 2009).
Tableau 1. ― Nombre de manchots à jugulaire
(Pygoscelis antarctica) et papou (P. Papua) au cap Shirreff
ANNÉE |
À JUGULAIRE (COUPLES) |
PAPOU (COUPLES) |
SOURCE |
---|---|---|---|
1958 |
2 000 (N3) (1) |
200-500 (N1) (1) |
Croxall et Kirkwood, 1979 |
1981 |
2164 (A4) |
843 (A4) |
Sallaberry et Schlatter, 1983 (2) |
1987 |
5 200 (A3) |
300 (N4) |
Woehler, 1993 |
1997 |
6 907 (N1) |
682 (N1) |
Hucke-Gaete et al. 1997a |
1999-2000 |
7 744 (N1) |
922 (N1) |
AMLR data, Carten et al. 2001 |
2000-2001 |
7 212 (N1) |
1 043 (N1) |
AMLR data, Taft et al. 2001 |
2001-2002 |
6 606 |
907 |
AMLR data, Saxer et al. 2003 |
2002-2003 |
5 868 (A3) |
778 (A3) |
AMLR data, Shill et al. 2003 |
2003-2004 |
5 636 (N1) |
751 (N1) |
AMLR data, Antolos et al. 2004 |
2004-2005 |
4 907(N1) |
818 (N1) |
AMLR data, Miller et al. 2005 |
2005-2006 |
4 849 (N1) |
807(N1) |
AMLR data, Leung et al. 2006 |
2006-2007 |
4 544 (N1) |
761(N1) |
AMLR data, Orben et al. 2007 |
2007-2008 |
3 032 (N1) |
610 (N1) |
AMLR data, Chisholm et al. 2008 |
2008-2009 |
4 026 (N1) |
879 (N1) |
AMLR data, Pietrzak et al. 2009 |
(1) Le code alphanumérique s'entend du type de recensement, comme dans Woehler (1993). (2) Les données déclarées ne précisaient pas l'espèce. On a supposé que le nombre plus élevé se référait aux manchots à jugulaire. Les données portaient sur des individus dont le total a été divisé en deux pour obtenir les « couples » dans le tableau. |
Animaux en phase de reproduction
Le cap Shirreff (y compris l'île San Telmo) est de nos jours le site de la colonie en phase de reproduction la plus grande que l'on connaisse des otaries à fourrure (Aretocephalus gazella) dans la région de la péninsule Antarctique. Jadis, ces otaries étaient nombreuses partout dans les Shetland du Sud mais, entre 1820 et 1824, les chasseurs en ont provoqué une extinction sur le plan local. C'est le 14 janvier 1958 que des otaries à fourrure ont à nouveau été aperçues au cap Shirreff, 27 exemplaires en étant répertoriés, y compris 7 jeunes (Tufft 1958). L'année suivante, le 31 janvier 1959, un groupe de 7 adultes mâles, une femelle et un bébé mâle ont été répertoriés avec un bébé mâle sans vie (O'Gorman 1961). Une deuxième femelle est arrivée trois jours plus tard et, à la mi-mars, 32 otaries à fourrure étaient présentes. En 2002, la population d'otaries à fourrure au cap Shirreff (à l'exclusion de l'île San Telmo) est estimée avoir atteint 14 842 individus (dont 6 453 bébés), alors que la population totale (y compris celle de l'île San Telmo) s'élevait à 21 190 otaries (dont 8 577 bébés) (Hucke-Gaete et al. 2004). Des données de recensement plus récentes sur les otaries à fourrure n'ont pas encore été publiées. Il est cependant clair que le nombre d'otaries à fourrure recensé actuellement au cap Shirreff est d'un ordre de grandeur inférieur à celui des populations présentes avant leur exploitation, et on ignore encore si la population retrouvera son niveau antérieur (Hucke-Gaete et al. 2004).
Les sites de reproduction des otaries à fourrure au cap Shirreff sont concentrés autour du littoral de la moitié nord de la péninsule (carte 3). A l'île San Telmo, la reproduction est concentrée aux deux extrémités, les jeunes se trouvant normalement près du milieu de l'île (Torres 1995). Un programme de surveillance à long terme a été mis en place au cap Shirreff depuis 1991, avec pour objectif principal l'étude du succès de reproduction par rapport à la disponibilité des proies, à la variabilité de l'environnement et aux impacts d'origine humaine (Osman et al. 2004). Des chercheurs ont étudié divers aspects de la colonie d'otaries à fourrure, notamment la reproduction, la prédation et la croissance, les soins maternels, l'alimentation des phoques, la plongée et l'aire alimentaire. Pendant la saison estivale de 2009-2010, les chercheurs ont marqué des otaries à fourrure, ainsi que des phoques de Weddell et des léopards de mer, pour surveiller leur comportement pendant l'hiver.
Pendant la saison 2008-2009, le programme AMLR a relevé une diminution du taux de reproduction de 13,3 % par rapport à la saison estivale précédente (Goebel et al. 2009). Le taux de reproduction au cap Shirreff était particulièrement faible pour les deux saisons 2007-2008 et 2008-2009, très probablement en raison des conditions hivernales peu propices (Goebel et al. 2008 ; 2009). Durant les dernières saisons, des études ont été menées dans la zone sur le taux de croissance des otaries à fourrure par rapport au sexe, à la saison de reproduction, à l'aire alimentaire et aux soins maternels (Vargas et al. 2009) et des variations de couleurs extrêmement rares ont été observées dans la zone. Des otaries à fourrure pies ou de couleur claire ont été recensées pour la première fois, et un phoque de Weddell a été le premier cas confirmé d'albinisme chez les phoques de Weddell, les léopards de mer, les phoques de Ross ou les phoques mangeurs de crabes (Acevedo et al. 2009a, 2009b).
Un petit nombre d'éléphants de mer se reproduisent en octobre sur plusieurs des plages de la côte est (AMLR, communication personnelle 2000 ; Daniel Torres, communication personnelle 2002). Le 2 novembre 1999, 34 bébés ont été dénombrés sur des plages situées au sud de la colline Condor (AMLR, données non publiées). Pendant la saison 2008-2009, quelque 34 bébés éléphants de mer sont nés au cap Shirreff, et six autres sont nés sur une petite pointe sablonneuse située entre le cap Shirreff et Punta Oeste (Goebel et al. 2009). On trouve également sur l'île des groupes d'éléphants de mer qui ne se reproduisent pas ainsi que des animaux isolés, principalement des jeunes, sur diverses plages. Le comportement de recherche alimentaire des éléphants de mer a été étudié grâce au repérage par satellite des animaux marqués au cap Shirreff et a été analysé par rapport aux caractéristiques physiques de la colonne d'eau (Huckstadt et al. 2006 ; Goebel et al. 2009). On a découvert que les phoques vont rechercher leur nourriture jusque dans la mer d'Amundsen ; un phoque solitaire a été observé à 4 700 km à l'ouest de la péninsule Antarctique.
Des phoques de Weddell et des phoques mangeurs de crabes ont été aperçus sur la péninsule du cap Shirreff et font l'objet de programmes de surveillance (O'Gorman 1961 ; Bengtson et al. 1990 ; Oliva et al. 1988 ; Torres 1995 ; Goebel, communication personnelle 2010). La surveillance des effets prédateurs des léopards de mer sur la population de bébés otaries à fourrure a commencé en 2001-2002 et elle a été enregistrée durant la campagne arctique 2003-2004 (Vera et al. 2004). Alors qu'ils étaient sur leurs sites d'échouerie du cap Shirreff, on a muni les léopards de mer d'émetteurs satellites permettant de surveiller leur aire alimentaire et leur dispersion. D'après les observations existant sur le comportement des léopards de mer et selon des études sur la survie des bébés otaries, il semble que chaque année ils consomment près de la moitié des bébés otaries à fourrure nés dans la zone (Goebel et al. 2008, 2009). Des baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) ont été aperçues dans la région côtière située juste au nord-est de la zone (Cox et al. 2009).
Milieu et écosystème marin
Les fonds marins qui entourent la péninsule du cap Shirreff affichent une inclinaison progressive à partir de la côte pour atteindre des profondeurs de 50 m à environ 2 ou 3 km de la rive et de 100 m à quelque 6 à 11 km (carte 1). Cette crête sous-marine relativement peu profonde et large s'étend vers le nord-ouest sur environ 24 km avant de plonger plus profondément au bord du plateau continental. La crête est large d'environ 20 km et flanquée, des deux côtés, de canyons qui atteignent des profondeurs allant de 300 à 400 m. Une abondance de macroalgues est présente dans la zone intercotidale. La patelle Nacella concinna y est courante comme ailleurs dans les Shetland du Sud.
Les eaux côtières du cap Shirreff ont été identifiées comme l'une des trois zones de la région des îles Shetland du Sud où la densité de biomasse du krill est toujours élevée, en dépit de variations importantes dans le temps des populations absolues de krill (Hewitt et al. 2004 ; Reiss et al. 2008). Des études sur la distribution spatiale, la démographie, la densité et la taille du krill et des essaims de krill ont été menées dans la région côtière du cap Shirreff, se servant principalement de relevés acoustiques mais aussi de véhicules sous-marins autonomes (AUV) (Reiss et al. 2008 ; Warren et al. 2005). Les relevés acoustiques des eaux côtières indiquent que l'abondance du krill la plus élevée se trouve dans la zone située au sud et au sud-est du cap Shirreff et en bordure des deux canyons sous-marins, qui sont apparemment une source d'eaux riches en nutriments, augmentant à leur tour la productivité des zones côtières entourant le cap Shirreff (Warren et al. 2006, 2007). Des traits de filets effectués dans les eaux côtières indiquent que les organismes identifiés par les relevés acoustiques consistaient principalement en euphausides Euphausia superba, Thysanoessa macrura et Euphausia frigida, et qu'il pouvait aussi y avoir des chaetognathes, des salpes, des siphonophores, des larves de poisson, des rnyctophidés et des amphipodes (Warren et al. 2007). Il a été établi que les eaux proches de la côte du cap Shirreff représentent l'aire d'alimentation principale des otaries résidentes, surtout lors de la saison de reproduction durant laquelle le besoin d'approvisionner les poussins impose un rayon de prospection alimentaire limité (Cox et al. 2009). Les otaries à fourrure et les phoques du cap Shirreff dépendent en grande partie du krill, surtout au stade juvénile. On sait qu'il existe un chevauchement entre les aires d'alimentation des prédateurs et les zones de pêche commerciale du krill, et les changements d'abondance des prédateurs et du krill ont été liés aux changements de climat. Le programme de recherche du cap Shirreff a donc pour but la surveillance à la fois de l'abondance du krill et des populations de prédateurs et de leur succès de reproduction, aux fins d'évaluer les effets potentiels de la pêche commerciale ainsi que les effets de la variabilité environnementale et des changements de climat sur l'écosystème.
De nombreuses études sur l'environnement marin ont été effectuées dans les eaux côtières du cap Shirreff dans le cadre des recherches menées dans la grille d'échantillonnage de l'AMLR. Ces études interrogent divers aspects de l'environnement marin, notamment l'océanographie physique, les conditions environnementales, la répartition et la productivité du phytoplancton, la répartition et la biomasse du krill ainsi que la répartition et la densité des oiseaux de mer et des mammifères marins (AMLR 2008, 2009).
Caractéristiques historiques
Après la découverte en 1819 des Shetland du Sud, de grandes expéditions de chasse au phoque entre 1820 et 1824 au cap Shirreff ont entraîné l'extermination de la quasi-totalité des otaries à fourrure et des éléphants de mer (Smith et Simpson, 1987). En janvier 1821, de 60 à 75 chasseurs de phoque britanniques auraient vécu à terre au cap Shirreff et 95 000 peaux auraient été prises durant la campagne 1821-1822 (O'Gorman 1963). Il existe encore des preuves de l'occupation de ces chasseurs, comme en témoignent les vestiges d'une cabane au moins dans le nord-ouest de la péninsule et les vestiges de colonies de chasseurs de phoques retrouvés sur plusieurs plages (D. Torres, A. Aquayo et J. Acevedo, communication personnelle 2010). Le littoral de plusieurs baies est aussi jonché de bois et de sections d'épaves des bateaux utilisés pour la chasse au phoque. Au nombre des autres éléments qui prouvent qu'ont eu lieu des activités de chasse au phoque figurent les restes de fourneaux, des morceaux de bouteilles en verre, un harpon en bois et une figure en os sculptée à la main (Torres et Aguayo 1993). Fildes (1821) a relaté que des chasseurs au phoque avaient découvert sur Half Moon Beach un jas d'ancre et un gréement du navire espagnol San Telmo à l'époque environ où le navire avait fait naufrage. C'est le 4 septembre 1819 qu'il a coulé dans le passage Drake à environ 62° de latitude sud, avec 644 personnes à bord (Headland 1989 ; Pinochet de la Barra 1991). Ce sont vraisemblablement les premières personnes qui ont péri dans l'Antarctique et ce naufrage demeure la plus grande perte de vies humaines qui ait jamais eu lieu au sud du 60 de latitude sud. Un cairn a été érigé sur la côte nord-ouest de la péninsule du cap Shirreff pour commémorer cette perte, cairn qui a été désigné comme le monument historique n° 59 (carte 3).
Les vestiges d'un camp ont été découverts à proximité de l'emplacement actuel du campement (Torres et Aguayo, 1993). Si l'on en croit le script sur les articles découverts sur place, le camp serait d'origine russe et daterait des années 1940-1950, encore qu'il faille en déterminer les dates exactes. Au nombre des articles découverts figurent des parties d'une antenne, des fils électriques, des outils, des bottes, des clous, des piles, des aliments en conserve et une boîte en bois couverte d'une pyramide de pierres. Plusieurs notes en russe, qui datent de visites ultérieures, ont été découvertes dans cette boîte.
En janvier 1985, on a découvert à la plage Yamana (Torres 1992) un crâne qui serait celui d'une jeune femme (Constantinescu et Torres 1995). En janvier 1987, on a découvert à la surface du sol tout près de cet endroit, à l'intérieur de terres, un fragment de fémur. Après un examen minutieux des lieux, aucun autre reste n'a été découvert à l'époque. En janvier 1991 cependant, une autre partie de fémur a été découverte à proximité du site de la découverte antérieure (1987). En janvier 1993, une étude archéologique a été réalisée dans la zone mais aucun reste humain additionnel n'a été découvert. Les premiers échantillons remonteraient selon les analyses de datation à quelque 175 ans, et on a supposé qu'ils appartenaient à un seul et même individu (Torres 1999).
Activités et impacts humains
L'époque moderne des activités humaines au cap Shirreff s'est dans une large mesure limitée à la science. Durant ces trente dernières années, la population d'otaries à fourrure de l'Antarctique dans les Shetland du Sud est passée à un niveau tel que les travaux de marquage et autres travaux de recherche ont pu être effectués sans mettre en péril l'existence et la croissance de la population locale. Les études chiliennes sur le cap Shirreff ont commencé en 1965 (Aguayo et Torres 1966, 1967), un programme plus intensif ayant été entrepris en 1982 par des scientifiques chiliens, y compris un programme en cours de marquage des otaries à fourrure de l'Antarctique (Cattan et al. 1982 ; Torres, 1984 ; Oliva et al. 1987). Des chercheurs américains se livrent depuis 1986-1987 à des études sur les pinnipèdes et les oiseaux au cap Shirreff et à l'île San Telmo (Bengtson et al. 1990).
Les études du programme de contrôle de l'écosystème au cap Shirreff ont commencé au milieu des années 80, lancées qu'elles ont été par des scientifiques chiliens et américains. Le cap Shirreff a été désigné en 1994 comme un site de ce programme afin de le protéger des dommages ou des perturbations qui risqueraient d'avoir des effets négatifs à long terme sur le suivi dudit programme. Dans le cadre du programme de contrôle de l'écosystème de la CCAMLR, des études de long terme ont pour but d'évaluer et de surveiller l'écologie d'alimentation, la croissance et l'état, le succès en matière de reproduction, le comportement, les taux démographiques et l'abondance des pinnipèdes et des oiseaux de mer qui se reproduisent dans la zone. Les résultats de ces études seront évalués en fonction des données environnementales, des données d'échantillonnage offshore et des données statistiques sur la pêche en vue d'identifier la possible relation de cause à effet entre les pêcheries de krill et les populations de pinnipèdes et d'oiseaux de mer.
Des anticorps de Brucella et d'herpès virus ont été détectés dans des spécimens de tissu prélevés durant les saisons estivales 1998-2001 au cap Shirreff sur des otaries à fourrure de l'Antarctique et des anticorps de Brucella ont également été détectés dans des tissus de phoques de Weddell (Blank et al. 1999 ; Blank et al. 2001a et b). Des études sur la mortalité de bébés d'otaries à fourrure imputable à des maladies ont commencé durant la campagne Antarctique 2003-2004 (Torres et Valdenegro, 2004). La bactérie entéropathogène Escherichia coli (EPEC) a été identifiée dans des frottis prélevés sur des otaries à fourrure du cap Shirreff, et deux des 33 bébés échantillonnés ont testé positif pour ce pathogène. Ces résultats représentent les premiers cas d'EPEC relevés dans la faune Antarctique et chez les pinnipèdes, et l'on ignore encore les effets que pourrait avoir ce pathogène sur la faune de l'Antarctique (Hernandez et al. 2007).
Des déchets en plastique ont été pour la première fois signalés au cap Shirreff par Torres et Gajardo (1985) tandis que des études de surveillance des débris marins ont été faites à intervalles réguliers depuis 1992 (Torres et Jorquera 1995). Le problème des débris persiste sur ce site, et les chercheurs chiliens ont jusqu'à maintenant évacué plus de 1,5 tonne de matériel ramassé dans la zone (D. Torres, A. Aguayo et J. Acevedo, communication personnelle 2010). De récentes études ont fait état de la présence dans la zone d'un grand nombre d'articles, la plupart en plastique, mais aussi de déchets végétaux provenant de navires, de tambours à huile en métal, de cartouches de fusil et d'une antenne trouvés sur la plage. C'est ainsi par exemple qu'ont été ramassés pendant la campagne 2000-2001 quelque 1 774 articles pour un poids total de 124,5 kg dont près de 98 % étaient des articles en matière plastique et le reste des articles en verre, en métal et en papier. Ces quantités sont comparables à celles de la campagne 1996-1997 (Torres et al. 1997). Il est intéressant de noter que 34 % des objets en matière plastique trouvés en 2000-2001 étaient des sangles d'emballage pour un total d'environ 589 dont 40 n'avaient pas été coupées et 48 avaient été nouées sous la forme d'une boucle en violation de la mesure de conservation 63/XV de la CCAMLR et de l'annexe IV du Protocole de Madrid. Plusieurs des articles trouvés étaient huilés et quelques articles en matière plastique étaient partiellement brûlés. L'enchevêtrement d'otaries à fourrure dans des débris marins a fréquemment été signalé au cap Shirreff (Torres 1990 ; Hucke-Gaete et al. 1997c ; Goebel et al. 2008, 2009), principalement dans du matériel de pêche tel que des cordes en nylon, des fragments de filet de pêche et des sangles d'emballage. Entre 1987 et 1997, un total de 20 otaries à fourrure de l'Antarctique portant des colliers de débris ont été recensées. On a également trouvé des fibres en matière plastique dans des nids de goélands dominicains et de manchots à jugulaire (Torres et Jorquera 1992) ainsi que dans ceux de chionis (Torres et Jorquera 1994).
Les eaux baignant le cap Shirreff représentent une zone importante pour la pêche commerciale du krill. Il n'existe pas encore de données disponibles sur l'effort de pêche spécifique au cap Shirreff, mais il existe des statistiques de pêche publiées pour la sous-zone statistique 48.1 de la CCAMLR, dont fait partie la zone. En 2008-2009, 33 970 tonnes de krill Antarctique (Euphausia superba) ont été pêchées dans la sous-zone 48.1, comparé à une moyenne annuelle de 32 993 tonnes durant la période allant de 1999-2000 à 2008-2009 (CCAMLR 2010). Le 10 octobre 2010, la pêcherie de krill de la sous-zone 48.1 fut fermée pour le reste de la saison de pêche 2009-2010 (1er décembre 2009 - 30 novembre 2010), parce que le niveau des captures avait atteint 99,9 % de la limite annuelle établie pour la sous-zone (155 000 tonnes). Les nations pêcheuses de krill récemment enregistrées dans la sous-zone comprennent le Japon, la Corée, la Norvège, la Pologne, l'Ukraine, l'Uruguay, les Etats-Unis d'Amérique et le Vanuatu. La pêche du krill a généralement lieu de décembre à août, les niveaux de captures les plus élevés étant normalement entre mars et mai. Le niveau de capture des autres espèces a été bien plus faible, notamment pour Champsocephalus gunnari, Nototheniops nybelini, Notothenia coriiceps, Notolepis spp, Notothenia gibberifrons, Notothenia neglecta, Notothenia rossii, Pseudochaenichthys georgianus et Chaenocephalus aceratus (CCAMLR 2010).
6 (ii) Accès à la zone
L'accès à la zone peut se faire au moyen d'une petite embarcation, d'un aéronef, d'un véhicule sur la glace de mer ou à pied. Historiquement, le cycle saisonnier de formation de glace de mer dans la zone des îles Shetland-Sud commence au début du mois d'avril, et la glace de mer persiste jusqu'au début du mois de décembre, quoique plus récemment les îles Shetland du Sud restent parfois libres de glace toute l'année en raison du réchauffement régional.
Des restrictions à l'accès des aéronefs s'appliquent du 1er novembre au 31 mars inclus. Pendant cette période, les hélicoptères peuvent atterrir à l'un des deux sites désignés (carte 2), mais l'aire A est le site de débarquement préféré pour la plupart des activités. L'aire d'atterrissage A se situe à environ 150 m au nord-ouest du sommet de la colline Condor sur la façade est de la péninsule (62 46' 27'' de latitude sud, 60 28' 17'' de longitude ouest). L'aire d'atterrissage B se situe dans une vaste aire plate du col Ancho, à environ 300 m à l'est de la colline Selknam (62 46' 48'' de latitude sud, 60 28' 16'' de longitude ouest). Dans la mesure du possible, l'accès à la zone doit se faire par l'aire d'accès, et la trajectoire d'approche se fait du sud au-dessus de la calotte de glace de l'île Livingston. L'accès par aéronef est interdit à la zone à accès limité, à moins qu'un permis ne l'autorise. La zone à accès limité se situe au nord du 62 28' de latitude sud (carte 2) ou au nord du 62'' 29' de latitude sud et à l'ouest du 60'' 48' de longitude ouest et doit sa désignation à ce qu'on y trouve la concentration de faune et de flore sauvages la plus importante de la zone. En raison de la présence de la faune, il est vivement recommandé aux aéronefs de se maintenir à une distance horizontale aussi bien que verticale de 2 000 pieds ( 610 m) de la limite de démarcation de la zone protégée, à moins qu'ils n'accèdent aux aires d'atterrissage désignées ou qu'un permis l'autorise.
Lorsque l'accès à la zone se fait par la mer, les petites embarcations doivent mouiller à l'un des endroits suivants : la côte orientale de la péninsule sur la plage El Módulo, où un profond canal rend l'accès plus ou moins facile ; l'extrémité nord de Half Moon Beach ; l'extrémité nord de la plage Yamana, sur la côte occidentale (à marée haute uniquement) ; ou à l'extrémité sud de la plage nord sur l'île San Telmo. L'accès en petite embarcation à d'autres endroits sur la côte est autorisé sous réserve qu'il soit conforme aux objectifs pour lesquels un permis a été délivré, et les visiteurs doivent, dans la mesure du possible, éviter de débarquer là où se trouvent des colonies. Deux postes de mouillage ont été identifiés à proximité de la zone, le premier à 1 600 m au nord-est des principales installations de campement et le second à environ 800 m au nord de l'île San Telmo. L'état de la mer est généralement entre 1 et 4 m, diminuant en direction de la côte et sous le vent du cap Shirreff (Warren et al. 2006, 2007).
Dans la mesure où les conditions de la glace de mer le permettent, l'accès à la zone doit se faire à pied ou au moyen d'un véhicule. Les véhicules peuvent être utilisés à terre uniquement dans la zone côtière entre la plage El Módulo et les installations de campement américaines et chiliennes. Les personnes pénétrant dans la zone ne doivent pas quitter la zone immédiate de leur aire d'atterrissage, à moins qu'un permis ne les y autorise.
6 (iii) Aires à accès limité
et aires gérées à l'intérieur de la zone
Une zone dans le nord et l'ouest de la zone protégée a été désignée comme aire à accès limité, en raison de la grande concentration de faune et de flore sauvages qu'on y trouve. Les restrictions d'accès s'appliquent uniquement à l'accès par aéronef et interdisent les survols à moins de 2 000 pieds ( 610 m), à moins qu'un permis ne l'autorise spécifiquement. L'aire à accès limité est définie comme la zone au nord du 62 28'' de latitude sud (carte 2), au nord du 62 29'' de latitude sud et à l'ouest de 60 48'' de latitude ouest.
Une aire d'accès à la zone par hélicoptère a été retenue qui s'applique aux aéronefs accédant aux sites d'atterrissage désignés à l'intérieur de la zone. Cette aire d'accès s'étend vers le nord de la calotte glaciaire de l'île Livingston suivant la principale ligne de crête de la péninsule sur 1 200 m vers la colline SeIknam. L'aire d'accès à la zone par hélicoptère s'étend ensuite à l'est sur 300 m ( 0,15 NM) jusqu'à l'aire d'atterrissage B au col d'Ancho et se prolonge encore sur 400 m ( 0,23 NM) à l'est jusqu'au sommet de la colline Condor, à proximité de l'aire d'atterrissage. La limite sud de l'aire d'accès à la zone par hélicoptère coïncide avec la ligne de démarcation sud de la zone.
6 (iv) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone
Un camp de recherche semi-permanent mais ouvert l'été seulement a été installé sur la côte est de la péninsule du cap Shirreff ; il se trouve au pied de la colline Condor (62 28' 12'' de latitude sud, 60 46' 17'' de longitude ouest) (carte 3). Les bâtiments du camp demeurent sur place toute l'année. En 2010, le camp appelé « Cape Shirreff Field Station » (Etats-Unis d'Amérique) se composait de quatre petites constructions et de latrines. Le camp « Dr Guillermo Mann-Fischer » (Chili) est situé à environ 50 m de la station américaine et comprend une cabine principale, un laboratoire, une construction pour le stockage, un igloo en fibre de verre, des latrines et une génératrice éolienne (Goebel, communication personnelle 2010, D. Torres, A. Aguayo et J. Acevedo, communication personnelle 2010). L'igloo en fibre de verre chilien a été installé à l'origine en 1990-1991 tandis que le camp américain l'a été en 1996-1997. On y trouve également des aires de stockage. De plus, des tentes sont, selon que de besoin, érigées chaque saison à proximité. Durant la saison 2009-2010, un hangar pour les véhicules tout-terrain (VTT) a été construit dans le camp américain, servant de conteneur d'appoint pendant l'été et d'entreposage d'hiver pour les VTT. Le site a été choisi de sorte qu'il soit contenu dans le tracé actuel de la station, évitant ainsi la perturbation des mouvements de phoques. Une structure de toile « Weatherport » est entreposée au cap Shirreff, pouvant servir d'hébergement aux chercheurs visitant la zone ; elle est dressée selon que de besoin à moins de 10 m au sud de la station américaine.
Deux postes d'observation météorologique automatiques sont installés à l'extérieur des bâtiments du cap Shirreff. Une station de réception pour le suivi télémétrique des phoques se trouve dans une boîte (90 × 60 × 100 cm) située sur une petite crête au sud-est de la baie Mansa.
Une borne de marquage est située sur la plage El Módulo, près des stations chilienne et américaine. La borne indique que la zone est protégée et qu'elle est interdite d'accès. Durant la saison 2009-2010, la borne était dégradée par les intempéries mais lisible (Goebel, communication personnelle 2010). Les lignes de démarcation de la zone ne sont pas marquées par ailleurs.
Les vestiges d'un camp, vraisemblablement d'origine russe, sont présents près des camps chilien et américain. On peut trouver dans d'autres parties de la péninsule quelques traces des camps qu'avaient installés au xixe siècle des chasseurs de phoque (Smith et Simpson 1987 ; Torres 1993 ; Stehberg et Lucero 1996). Un cairn (monument historique n° 59) a été érigé au sommet de la colline Gaviota sur la côte nord-ouest afin de commémorer la perte en 1819 des passagers du San Telmo (carte 3). En 1998 un point d'observation ornithologique/refuge d'urgence de 5 × 7 m (62 27' 41'' de latitude sud, 60 47' 28'' de longitude ouest) a été installé par des scientifiques américains sur les pentes nord de la colline Enrique au-dessus de la plage Bahamonde, à proximité des colonies de manchots (carte 3).
6 (v) Emplacement d'autres zones protégées
à proximité directe de la zone
Les zones protégées les plus proches du cap Shirreff sont la péninsule Byers (ZSPA126), qui se trouve à environ 20 km au sud-ouest, port Foster (ZSPA n° 145, île Déception) et d'autres parties de l'île Déception (ZSPA n° 140), qui sont situées à quelque 30 km au sud, et la baie du Chili (baie Discovery) (ZSPA n° 144), qui elle se trouve à environ 30 km à l'est à l'île Greenwich (carte 1).
7. Critères de délivrance des permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par une autorité nationale compétente. Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
― un permis est délivré uniquement pour une étude scientifique associée au Programme de contrôle de l'écosystème ou pour des raisons scientifiques, éducatives, archéologiques ou historiques impérieuses qu'il n'est pas possible de satisfaire ailleurs, ou
― un permis est délivré pour des buts de gestion essentiels qui sont conformes aux objectifs du plan telles que des activités d'inspection, d'entretien ou de révision ;
― les actions autorisées ne porteront pas atteinte aux valeurs écologiques, scientifiques, éducatives, archéologiques ou historiques de la zone ;
― toutes les activités de gestion visent la réalisation des buts et objectifs du plan de gestion. Les actions autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― la détention du permis ou d'une copie certifiée conforme est impérative dans la zone ;
― un rapport de visite devra être soumis à l'autorité nommée dans le permis ;
― tout permis sera délivré pour une durée donnée sur la plage El Módulo.
7 (i) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de la zone
L'accès à la zone sera autorisé au moyen d'une petite embarcation, par hélicoptère, à pied ou avec un véhicule.
Accès par embarcation
L'accès à la zone au moyen d'une petite embarcation doit se faire à l'un des endroits suivants (carte 2) :
1. La côte orientale de la péninsule sur la plage El Módulo, à 300 m au nord des installations du camp où un profond canal rend l'accès plus ou moins facile ;
2. L'extrémité nord de Half Moon Beach, sur la côte orientale de la péninsule ;
3. L'extrémité nord de la plage Yamana, sur la côte occidentale (à marée haute uniquement) ; et
4. L'extrémité sud de la plage nord sur l'île San Telmo.
L'accès en petite embarcation à d'autres endroits de la côte est autorisé sous réserve qu'il soit conforme aux objectifs pour lesquels un permis a été délivré. Deux postes de mouillage ont été identifiés à proximité de la zone, le premier à 1 600 m au nord-est des principales installations de campement et le second à environ 800 m au nord de l'île San Telmo. Les visiteurs doivent, dans la mesure du possible, éviter de débarquer là où se trouvent sur la côte ou à proximité d'elle des colonies de pinnipèdes ou d'oiseaux de mer.
Accès en aéronef et survol
En raison de la présence de toutes parts pendant la saison de reproduction (1er novembre-31 mars) de pinnipèdes et d'oiseaux de mer dans la péninsule du cap Shirreff, il est vivement déconseillé d'accéder à la zone en aéronef. Dans la mesure du possible et de préférence, l'accès doit se faire au moyen d'une petite embarcation. Toutes les restrictions imposées à l'accès en aéronef et au survol de la zone que renferme ce plan s'appliqueront durant la période qui va du 1er novembre au 31 mars inclus, lorsque le mouvement et l'atterrissage d'aéronefs dans la zone sont autorisés sous réserve que les conditions suivantes soient strictement réunies :
1. Il est recommandé que les aéronefs se maintiennent à une distance horizontale aussi bien que verticale de 2 000 pieds ( 610 m) de la limite de démarcation de la zone protégée (carte 2), à moins qu'ils n'accèdent aux aires d'atterrissage désignées ou autorisées par un permis.
2. Tous les survols de la zone à accès limité sont interdits à moins de 2 000 pieds, à moins qu'un permis ne les autorise. La zone à accès limité est définie comme étant la zone située au nord du 62° 28' de latitude sud (carte 2) ou au nord du 62 29' de latitude sud et à l'ouest de 60 48' de longitude ouest (carte 2), et comprend les aires où l'on trouve les plus grandes concentrations de faune et de flore sauvages.
3. L'atterrissage d'hélicoptères est autorisé à deux endroits spécifiques (carte 2). Les aires d'atterrissage et leurs coordonnées sont décrites ci-dessous :
(A) sur une petite aire plate, à environ 150 m au nord-ouest du sommet de la colline Condor (50 m, ou 150 pieds) (62 46' 27'' de latitude sud, 60 28' 17'' de longitude ouest), qui est le site de débarquement préféré pour la plupart des activités ;
(B) sur la vaste aire plate du col Ancho (25 m), située entre la colline Condor et la colline Selknam Hill (62 46' 48'' de latitude sud, 60 28' 16'' de longitude ouest).
4. Les aéronefs accédant à la zone le feront par l'aire d'accès à la zone par hélicoptère dans toute la mesure du possible. L'aire d'accès permet d'approcher du sud au-dessus de la calotte de glace permanente de l'île Livingston, et s'étend le long de la principale ligne de crête de la péninsule sur 1 200 m ( 0,65 NM) vers la colline Selknam (altitude = 50 m ou 150 pieds). L'aire d'accès par hélicoptère continue ensuite à l'est sur 300 m ( 0,15 NM) au col d'Ancho, où se situe l'aire d'atterrissage B, et sur 400 m ( 0,23 NM) de plus à l'est jusqu'au sommet de la colline Condor (altitude = 50 m ou 150 pieds), près de l'aire d'atterrissage A. Les aéronefs doivent éviter de survoler les aires où se trouvent la cabane et la plage du côté est de la colline Condor.
5. Les approches à l'aire d'accès privilégiées sont celles du sud au-dessus de la calotte de glace permanente de l'île Livingston. du sud-ouest en venant de la baie Barclay et du sud-est en venant de la baie Hero (cartes 1 et 2).
6. Il arrive fréquemment que le temps soit nuageux avec un plafond bas au cap Shirreff, en particulier dans les environs de la calotte de glace permanente, qui peut rendre difficile l'évaluation des conditions de neige/glace à terre depuis l'aéronef. Le personnel sur le terrain qui est chargé s'il y a lieu d'informer les pilotes des conditions météorologiques locales avant l'approche ne doit jamais oublier que la base de nuage minimale de 150 m au-dessus du niveau moyen de la mer dans la zone d'approche de l'île Livingston est nécessaire pour que les lignes directrices régissant l'accès puissent être suivies ; et
7. L'utilisation de grenades fumigènes pour déterminer la direction des vents est interdite dans la zone sauf pour des raisons impérieuses de sécurité, et toutes les grenades utilisées doivent être récupérées.
Accès en véhicule et utilisation de véhicules dans la zone
L'accès en véhicule à terre est autorisé jusqu'aux lignes de démarcation de la zone. L'accès en véhicule sur la glace de mer est autorisé jusqu'au littoral à l'intérieur de la zone. Les véhicules peuvent être utilisés à terre uniquement dans la zone côtière entre la plage El Modulo et les installations de campement américaines et chiliennes (carte 3). I1 est interdit d'utiliser des véhicules ailleurs dans la zone.
Accès à pied et déplacements dans la zone
A l'exception de l'utilisation limitée de véhicules décrite ci-dessus, les déplacements à terre dans la zone se feront à pied. Il est interdit aux pilotes, aux membres d'équipage des aéronefs, des embarcations ou des véhicules ainsi qu'à quiconque se trouve dans ces aéronefs, embarcations et véhicules de se déplacer à pied en dehors des environs immédiats de leurs sites de débarquement ou des cabanes, sauf autorisation contraire prévue par le permis. Les visiteurs doivent se déplacer avec le plus grand soin afin de minimiser les perturbations de la flore, de la faune et des sols. Ils doivent, dans la mesure du possible, rester sur les sections enneigées ou rocheuses tout en veillant à ne pas endommager les lichens. Les déplacements à pied doivent être réduits au maximum en fonction des objectifs de toute activité autorisée et tout doit être mis en œuvre pour en minimiser les effets.
7 (ii) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la zone,
y compris les restrictions à la durée et à l'endroit
Travaux de recherche scientifique qui ne portent pas atteinte aux valeurs scientifiques, en particulier à celles qui sont associées au programme de contrôle de l'écosystème de la CCAMLR.
Activités de gestion essentielles, y compris la surveillance.
Activités ayant des buts éducatifs (telles que le reportage documentaire [photographique, audio ou écrit] ou la production de matériel ou de services éducatifs) auxquels il n'est pas possible de répondre ailleurs.
Activités ayant pour but la préservation ou la protection des ressources historiques existant dans la zone.
Recherches archéologiques qui ne menacent pas les valeurs de la zone.
7 (iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne peut être installée dans la zone, sauf autorisation stipulée dans le permis.
Les principales installations de campement sont limitées à l'aire qui se trouve dans un rayon de 200 m des camps chilien et américain existants (carte 3). De petits abris ou postes d'observation temporaires peuvent être construits en vue de faciliter l'étude scientifique de la faune.
Toutes les structures ainsi que tout le matériel scientifique et les balises installés dans la zone devront être autorisés par un permis et identifier clairement le pays, le nom du chercheur responsable de l'équipe de recherche et l'année de l'installation. Tout l'équipement doit être fabriqué avec des matériaux qui posent un risque minimum de perturbation de la faune et de pollution de la zone.
Toute activité liée à l'installation (y compris le choix du site), à l'entretien, à la modification ou à l'enlèvement de structures sera menée à bien de manière à minimiser les perturbations de la faune et de la flore ; à cet égard, il est recommandé d'éviter autant que faire se peut la principale saison de reproduction (1er novembre-31 mars).
L'enlèvement de structures, de matériels, de postes d'observation ou de balises pour lesquels le permis est arrivé à expiration sera de la responsabilité de l'autorité ayant délivré le permis originel et sera l'une des conditions de la délivrance de ce permis.
7 (iv) Emplacement des camps
Les campements sont autorisés dans un rayon de 200 m des installations des camps chilien et américain, sur la côte nord de la péninsule du cap Shirreff (carte 3). Les campements temporaires sont permis à l'extrémité nord de la plage Yamana pour pourvoir aux besoins des travaux sur le terrain sur les îles San Telmo (carte 3). La cabane américaine d'observation des oiseaux sur les pentes nord de la colline Enrique (62 27' 41'' de latitude sud, 60 47' 28'' de longitude ouest) peut être utilisée comme abri de nuit temporaire à des fins de recherche mais elle ne doit pas être utilisée comme un camp semi-permanent. Les campements sont autorisés sur l'île San Telmo lorsque cela s'avère nécessaire pour répondre aux buts et objectifs du plan. L'endroit à privilégier pour installer un camp se trouve à l'extrémité sud de la plage nord de l'île. Les campements sont interdits ailleurs dans la zone.
7 (v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone
L'introduction délibérée d'animaux, de végétaux, de micro-organismes ou de sols est interdite et les précautions visées ci-dessous seront prises en cas d'introductions accidentelles.
Les visiteurs devront prendre des précautions spéciales contre toute introduction afin de préserver les valeurs écologiques et scientifiques du cap Shirreff et de l'île San Telmo. Les introductions particulièrement préoccupantes sont celles concernant les agents pathogènes, les microbes, les invertébrés ou les plantes issus d'autres sites antarctiques, y compris de stations, ou provenant d'autres régions hors de l'Antarctique. Les visiteurs devront veiller à ce que tout le matériel d'échantillonnage et de balisage introduit dans la zone soit propre. Les chaussures et autres équipements à utiliser dans la zone (sacs à dos, sacs à provision et tentes) devront aussi, dans toute la mesure du possible, être soigneusement nettoyés avant de pénétrer dans la zone.
La volaille préparée doit être libre de maladies ou d'infections avant d'être expédiée dans la zone et, si elle y est introduite à des fins alimentaires, toutes ses parties et tous ses déchets seront enlevés dans leur intégralité et incinérés ou bouillis suffisamment longtemps pour éliminer toutes les bactéries ou tous les virus potentiellement infectieux.
Aucun herbicide ni pesticide ne doit être introduit dans la zone.
Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou isotopes stables, susceptible d'être introduit à des fins scientifiques ou de gestion en vertu du permis sera retiré de la zone au plus tard dès que prendront fin les activités prévues par le permis.
Aucun combustible, produit alimentaire ou autre matériel ne sera entreposé dans la zone à moins d'être essentiel aux activités prévues par le permis. Tous les matériaux seront introduits dans la zone pour une période déterminée. Ils seront retirés de ladite zone au plus tard à la fin de cette période, puis ils seront gérés et entreposés de manière à minimiser les risques pour l'environnement.
En cas de déversement susceptible de porter préjudice aux valeurs de la zone, les matériaux seront retirés dans la mesure où ce retrait n'entraînera pas de conséquences plus graves que de les laisser in situ.
7 (vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Toute capture ou perturbation nuisible à la faune et la flore est interdite, sauf avec un permis distinct délivré conformément à l'article 3 de l'annexe II du Protocole par l'autorité nationale compétente à cette fin spécifiquement... Les programmes de recherche du Programme de contrôle de l'écosystème en cours dans la zone doivent être consultés avant que d'autres permis pour la capture ou la perturbation nuisible d'animaux ne soient délivrés.
7 (vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas
été apportée dans la zone par le détenteur du permis
La collecte ou l'enlèvement d'objets et de matériels de la zone par le détenteur du permis ne peut se faire qu'en conformité avec le permis, mais doit se limiter au minimum requis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion.
Tout matériau d'origine humaine susceptible d'avoir un impact sur les valeurs de la zone et qui n'a pas été introduit par le titulaire du permis ou toute autre personne autorisée, qui n'a pas de valeur historique, doit être enlevé dans la mesure où cet enlèvement n'entraînera pas de conséquences plus graves que de le laisser in situ. Dans ce cas, les autorités compétentes devront en être informées.
Tout matériau susceptible d'avoir des valeurs archéologiques, historiques ou d'héritage importantes ne devra pas être perturbé, endommagé, enlevé ou détruit. Ces objets devront être catalogués et soumis à une décision de l'autorité compétente quant à leur conservation ou leur transfert. La relocation ou le transfert d'objets afin qu'ils soient préservés, protégés ou pour faire des vérifications historiques sont des activités qui doivent être autorisées par un permis.
L'autorité nationale compétente devra être informée de l'enlèvement de toute chose qui n'a pas été apportée dans la zone par le détenteur du permis.
7 (viii) Elimination des déchets
Tous les déchets seront retirés de la zone, à l'exception des déchets humains et des effluents domestiques liquides qui peuvent être enlevés de la zone ou déversés dans la mer.
7 (ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
1. Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de suivi de l'évolution biologique et d'inspection du site pouvant impliquer le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse, de révision ou de protection.
2. Tous les sites spécifiques dont la surveillance sera de longue durée seront correctement balisés.
3. Pour éviter toute interférence avec les travaux de recherche et de surveillance ou tout double emploi éventuel, les personnes qui ont l'intention d'entreprendre de nouveaux projets dans la zone doivent, avant d'entamer les travaux, consulter les responsables de programmes en cours d'exécution au cap Shirreff comme ceux du Chili et des Etats-Unis d'Amérique.
4. Etant donné que l'échantillonnage géologique a un impact à la fois permanent et cumulatif, les visiteurs qui enlèvent des échantillons géologiques de la zone doivent remplir un formulaire décrivant le type géologique, la quantité et l'emplacement des échantillons pris, qui devra au minimum être déposé auprès de leur Centre national de données Antarctiques ou du Répertoire maître de l'Antarctique.
7 (x) Rapports de visite
Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet aux autorités compétentes un rapport décrivant les activités menées dans la zone. Ces rapports doivent, le cas échéant, inclure les informations identifiées dans le Guide pour l'élaboration des plans de gestion des zones spécialement protégées de l'Antarctique.
Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès, ce afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée et dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.
L'autorité compétente doit être informée de toutes les activités ou mesures entreprises et/ou des matériaux rejetés et non-enlevés, qui n'avaient pas été prévus par le permis.
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