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Article AUTONOME (Décret n° 2012-61 du 18 janvier 2012 portant publication de la Mesure 4 (2011), zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 126 (Péninsule Byers, île Livingston, îles Shetland du Sud) (ensemble une annexe), adoptée à Buenos Aires le 1er juillet 2011 ― plan de gestion révisé (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2012-61 du 18 janvier 2012 portant publication de la Mesure 4 (2011), zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 126 (Péninsule Byers, île Livingston, îles Shetland du Sud) (ensemble une annexe), adoptée à Buenos Aires le 1er juillet 2011 ― plan de gestion révisé (1))



A N N E X E
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 126
PÉNINSULE BYERS
ÎLE LIVINGSTON, ÎLES SHETLAND DU SUD
Introduction


La principale raison pour laquelle la péninsule Byers (latitude sud 62° 34' 35'', longitude ouest 61° 13'07''), l'île Livingston et les îles Shetland du Sud ont été désignées en tant que Zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) est l'objectif de protection des habitats terrestres et lacustres dans la Zone.
A l'origine, la péninsule Byers avait été désignée en tant que Zone spécialement protégée (ZSP) n° 10 en vertu de la Recommandation IV-10 en 1966. Cette zone incluait le terrain libre de glace à l'ouest de la bordure occidentale de la calotte glaciaire permanente sur l'île Livingston, sous le dôme de Rotch, ainsi que l'île Window à environ 500 m au large de la côte nord-ouest et cinq petites zones libres de glace sur la côte sud, immédiatement à l'est de la péninsule Byers. Les valeurs protégées dans le cadre de la désignation initiale incluaient la diversité de la vie végétale et animale, beaucoup d'invertébrés, une population considérable d'éléphants de mer du sud (Mirounga leonina), de petites colonies d'otaries à fourrure de l'Antarctique (Arctocephalus gazella) et les valeurs scientifiques exceptionnelles associées à une si grande variété de plantes et d'animaux sur une zone relativement petite.
La désignation d'une ZSP a été arrêtée en vertu de la Recommandation VIII-2 et la nouvelle désignation en tant que Site d'intérêt scientifique particulier (SISP) a eu lieu en vertu de la Recommandation VIII-4 (1975, SSSI n° 6). La nouvelle désignation en tant que SISP visait plus précisément à protéger quatre sites libres de glace plus petits sur la péninsule de la strate jurassique et crétacée sédimentaire et fossilifère, considérés être d'une valeur scientifique exceptionnelle pour l'étude de l'ancienne relation entre l'Antarctique et d'autres continents du sud. Suite à une proposition du Chili et du Royaume-Uni, le SISP a ensuite été étendu en vertu de la Recommandation XVI-5 (1991) pour inclure des limites similaires à celles de la ZSP : c'est-à-dire l'ensemble du terrain libre de glace de la péninsule Byers à l'ouest de la bordure de la calotte glaciaire permanente de l'île Livingston, y compris la zone littorale, mais à l'exclusion de l'île Window et des cinq sites côtiers du sud initialement inclus, et excluant également tous les îlots et rochers au large. La Recommandation XVI-5 notait que, en plus de sa valeur géologique particulière, la Zone avait également une importance biologique et archéologique considérable.
Tandis que le statut particulier de la désignation et que les limites ont changé de temps en temps, la péninsule Byers a en réalité été sous une protection spéciale pour la plus grande partie de l'ère moderne d'activités scientifiques dans la région. Les récentes activités dans la Zone ont été presque exclusivement dédiées à des recherches scientifiques. La plupart des visites et des prélèvements d'échantillons dans la zone depuis la désignation initiale en 1996 ont été sous réserve de conditions d'autorisations et certaines zones (par ex. le promontoire Ray) ont été rarement visitées. Au cours de l'Année polaire internationale, la péninsule Byers a été établie en tant que « Site antarctique international de référence pour les écosystèmes terrestres, dulcicoles et côtiers » (Quesada et al. 2009). Pendant cette période, des données de base liées aux écosystèmes terrestres, limniques et côtiers ont été établies, y compris les caractéristiques du pergélisol, la géomorphologie, l'étendue de la végétation, la diversité et le fonctionnement limnique, la diversité des mammifères marins et des oiseaux, la microbiologie et la diversité des invertébrés marins côtiers. Les valeurs archéologiques de la péninsule Byers ont été décrites comme uniques du fait qu'elle possède la plus grande concentration de sites historiques de l'Antarctique, à savoir des vestiges de refuges ainsi que des artéfacts contemporains et des épaves de navires datant des expéditions de chasse aux phoques du début du XIXe siècle (consultez la Carte 2).
La péninsule Byers offre une contribution substantielle aux régions protégées de l'Antarctique, car elle (a) contient une diversité particulièrement étendue d'espèces, (b) se distingue des autres régions de par ses nombreux lacs et étangs et cours d'eau douce, (c) est d'une grande importance écologique et représente le site limnologique le plus significatif dans la région, (d) est vulnérable à l'interférence humaine, en particulier à cause de la nature oligotrophe des lacs qui sont extrêmement sensibles à la pollution et (e) représente un immense intérêt scientifique à travers un éventail de disciplines. Tandis que certains de ces critères de qualité sont représentés dans d'autres ZSPA de la région, la péninsule Byers est unique en ce qu'elle possède un grand nombre de critères différents au sein d'une seule zone. Tandis que la péninsule Byers est principalement protégée pour ses valeurs environnementales exceptionnelles (spécifiquement sa diversité biologique et les écosystèmes de ses terrains et lacs), la Zone présente une combinaison d'autres valeurs, notamment associées à la science (c'est-à-dire pour la biologie terrestre, la limnologie, l'ornithologie, la paléolimnologie, la géomorphologie et la géologie), l'histoire (artéfacts et restes de refuge des premiers chasseurs de phoques) et la nature sauvage (par ex. promontoire Ray) et des valeurs scientifiques en cours qui peuvent bénéficier de la protection de la Zone.
Le terrain libre de glace de la péninsule Byers est entouré sur trois côtés par l'océan et par le glacier du dôme de Rotch à l'est. La Zone a été désignée pour protéger des valeurs trouvées dans le terrain libre de glace sur la péninsule Byers. Pour atteindre cet objectif, une partie du dôme de Rotch a été incluse dans la ZSPA afin d'assurer que le terrain libre de glace nouvellement exposé (suite à un retrait du dôme de Rotch) restera dans les limites de la ZSPA. Par ailleurs, la partie nord-ouest du dôme de Rotch, notamment le terrain déglacé et le promontoire Ray, a été désignée comme une zone restreinte pour permettre des études en microbiologie qui nécessitaient des normes de quarantaine plus rigoureuses qu'il n'était considéré nécessaire dans le reste de la Zone. La Zone (84,7 km²) est considérée suffisamment vaste pour fournir une protection adéquate des valeurs décrites ci-dessous.


1. Description des valeurs à protéger


Le Plan de gestion joint à la Mesure 1 (2002) soulignait la justification d'une protection spéciale de la Zone par des valeurs considérées importantes. Les valeurs enregistrées dans les Plans de gestion initiaux sont réaffirmées. Ces valeurs sont exposées comme suit :
La flore et la faune terrestres décrites sont d'une diversité exceptionnelle, avec l'une des plus larges représentations d'espèces connues dans l'Antarctique maritime. Par exemple, la flore rare mais diversifiée de plantes calcicoles et calcifuges et les cyanobactéries sont associées respectivement aux laves et basaltes et plusieurs cryptogames rares et les deux plantes vasculaires natives (Deschampsia antarctica et Colobanthus quitensis) sont présents sur plusieurs sites.
Avec plus de 60 lacs, de nombreux bassins d'eau douce et une grande variété de cours d'eau souvent longs, il s'agit du site limnologique le plus important dans les îles Shetland du Sud ― et peut-être dans la région de la péninsule Antarctique ― et c'est également un site qui n'a pas été soumis à d'importants niveaux de perturbation humaine.
La répartition de Parochlus steinenii (le seul insecte alifère natif de l'Antarctique) est limitée dans les îles Shetland du Sud. La répartition du seul autre diptère natif, le chironomide sans ailes Belgica antarctica, est très restreinte sur la péninsule Antarctique. Les deux espèces abondent sur plusieurs des lacs et bassins de la péninsule Byers.
Les mattes de cyanobactéries exceptionnellement extensives dominées par des Phormidium sp. et d'autres espèces, particulièrement sur les niveaux supérieurs du plateau central de la péninsule Byers, sont les meilleurs exemples décrits jusqu'ici dans l'Antarctique maritime.
L'avifaune qui se reproduit dans la zone est diverse, y compris deux espèces de manchots [manchot à jugulaire (Pygoscelis antarctica) et manchot papou (P. papua)], la sterne couronnée (Sterna vittata), l'océanite de Wilson (Oceanites oceanicus), le damier du Cap (Daption capense), le goéland dominicain (Larus dominicanus), le pétrel géant (Macronectes giganteus), l'océanite à ventre noir (Fregetta tropica), le cormoran impérial (Phalacrocorax atriceps), le grand labbe (Catharacta loennbergi) et le bec-en-fourreau (Chionis alba).
Les lacs et leurs sédiments constituent l'une des archives les plus importantes pour étudier le paléoenvironnement holocène dans la région de la péninsule Antarctique et pour établir une tephrachronologie holocène régionale.
Des ossements de baleine subfossiles bien préservés sont présents sur des plages surélevées, qui sont importantes pour la datation au carbone 14 des dépôts de rivage.
Les sites libres de glace sur la péninsule avec une strate jurassique et crétacée sédimentaire et fossilifère exposée sont considérés d'une valeur scientifique exceptionnelle pour l'étude de l'ancienne relation entre l'Antarctique et d'autres continents du sud.


2. Buts et objectifs


La gestion dans la péninsule Byers vise à :
― prévenir la dégradation des valeurs de la Zone ou les risques substantiels qui la menacent en empêchant une perturbation humaine inutile ;
― permettre des recherches scientifiques sur les écosystèmes terrestres et lacustres, les mammifères marins, l'avifaune, les écosystèmes côtiers et la géologie ;
― permettre d'autres recherches scientifiques dans la Zone, à condition qu'elles soient justifiées par des raisons impérieuses qui ne peuvent pas être servies ailleurs ;
― permettre des recherches archéologiques et adopter des mesures pour la protection des artéfacts, tout en préservant les artéfacts historiques présents dans la Zone contre une destruction, une perturbation ou un retrait inutile ;
― empêcher ou minimiser l'introduction de plantes, d'animaux et de microbes étrangers dans la Zone ;
― minimiser les risques d'introduction de pathogènes susceptibles d'entraîner des maladies pour la faune dans la Zone et
― permettre des visites pour des besoins de gestion en soutien aux objectifs du Plan de gestion.


3. Activités de gestion


Les activités de gestion qui suivent devront être entreprises pour protéger les valeurs de la Zone :
Une carte indiquant l'emplacement de la Zone et les restrictions spéciales qui s'appliquent devra être affichée bien en vue à la Base Juan Carlos I (Espagne) et à la Station St. Kliment Ochridski (Bulgarie) sur la péninsule Hurd, où des exemplaires de ce Plan de gestion devront être mis à disposition.
Les balises, panneaux, clôtures ou autres structures érigés dans la Zone pour des besoins de recherche scientifique ou de gestion devront être solidement fixés et maintenus en bon état.
Des visites seront effectuées selon les besoins pour évaluer si oui ou non la Zone continue de servir les besoins pour lesquels elle a été désignée et pour assurer l'adéquation des mesures de gestion et d'entretien.
La péninsule Byers a été décrite comme extrêmement sensible à l'impact humain (Tejedo et al. 2009). La Zone a été désignée en tant que ZSPA pour protéger une grande variété de valeurs qui y sont présentes. En conséquence, elle attire les scientifiques (qui représentent un vaste éventail de disciplines) et les archéologues provenant d'un certain nombre de nations membres du Traité. Le grand nombre de personnes présentes dans la Zone aux périodes les plus affluentes (milieu de l'été) signifie que les valeurs de la Zone peuvent être potentiellement négativement affectées par les activités humaines, par exemple par l'augmentation potentielle (i) de la taille et du nombre de campements, (ii) des dommages à la végétation causés par le piétinement, (iii) des perturbations des animaux sauvages natifs, (iv) de la génération de déchets et (v) du besoin de stockage en combustible. En conséquence, lors de l'élaboration de plans pour le travail de terrain dans la Zone, les parties sont fortement encouragées à assurer la liaison avec les autres nations susceptibles d'opérer dans la Zone qui apprêtent et coordonnent les activités pour maintenir les impacts environnementaux, y compris les impacts cumulatifs, à un minimum absolu (par ex. moins d'une douzaine de personnes à la fois dans le Campement international).
Toutes les parties sont fortement encouragées à utiliser le campement international établi (situé sur les plages du sud, 62° 39' 49,7'' S, 61° 05'59,8'' O), afin de réduire la création de nouveaux sites de campement qui augmenteraient les niveaux des impacts humains dans la Zone. Deux abris aux formes arrondies se trouvent dans le campement (l'un installé pour les recherches scientifiques, l'autre, pour les activités domestiques ; tous deux sont administrés par l'Espagne). Ces abris sont à la disposition de toutes les parties au Traité si elles souhaitent les utiliser. Les parties doivent assurer une liaison avec l'Espagne pour coordonner l'accès aux abris.


4. Durée de désignation


La Zone est désignée pour une période indéterminée.


5. Cartes et photographies


Carte I : ZSPA n° 126 de la péninsule Byers relativement aux îles Shetland du Sud, indiquant l'emplacement de la Base Juan Carlos I (Espagne) et de la Station St. Kliment Ochridski (Bulgarie), ainsi que l'emplacement des zones protégées dans un rayon de 75 km autour de la Zone. Encart : emplacement de l'île Livingston le long de la péninsule Antarctique.
Carte 2 : carte topographique de la ZSPA n° 126 de la péninsule Byers. Spécifications de la carte : projection UTM fuseau 20 ; sphéroïde : WGS 1984 ; plan de niveau : niveau moyen de la mer. Précision horizontale de contrôle : 0,05 m. Intervalle de contour vertical : 50 m.


6. Description de la zone
6 (i) Coordonnées géographiques, balises de délimitation
et éléments naturels
Lignes de démarcation


La Zone englobe :
― la péninsule Byers et tout le terrain libre de glace et la calotte glaciaire à l'ouest de la longitude 60° 53' 45'' O, y compris Clark Nunatak et le Point de Rowe ;
― le milieu marin littoral qui s'étend à 10 m au large depuis la ligne de basse mer et
― l'île du Démon et l'île Sprite, adjacentes au littoral sud de la Pointe du Diable, mais excluant tous les autres îlots au large, notamment l'île Rugged et les rochers (Carte 2).
La ligne de démarcation linéaire à l'est suit la longitude 60° 53'45'' O pour assurer que le terrain libre de glace nouvellement exposé suite à un retrait du dôme de Rotch, qui peut contenir des opportunités utiles au niveau scientifique et de nouveaux habitats pour des études sur la colonisation, restera dans les limites de la ZSPA.
Aucune balise de délimitation n'est en place.


Description générale


La péninsule Byers (entre les latitudes sud 62° 34' 35'' et 62° 40' 35'' et les longitudes ouest 60° 53' 45'' et 61° 13' 07'', 84,7 km²) se situe à l'extrémité ouest de l'île Livingston, la deuxième plus grande île des îles Shetland du Sud (Carte 1). La zone libre de glace sur la péninsule compte une extension centrale ouest-est d'environ 9 km et une extension NO-SE de 18,2 km et il s'agit de la plus vaste zone libre de glace dans les îles Shetland du Sud. La péninsule présente généralement un relief bas et ondulant, bien qu'il y ait un certain nombre de collines proéminentes dont l'altitude varie de 80 à 265 m (Carte 2). L'intérieur est dominé par une série de longues plates-formes à des altitudes atteignant 105 m, interrompues par des culots volcaniques isolés comme le Chester Cone (188 m) et le Negro Hill (143 m) (Thomson et López-Martínez, 1996). Les modelés arrondis et plats abondent suite à des processus d'érosion marins, glaciaires et périglaciaires. Le terrain le plus accidenté se trouve sur le promontoire Ray, une crête formant l'axe d'orientation nord-ouest de la péninsule plus ou moins en forme de `Y'. Des falaises abruptes entourent le littoral à l'extrémité nord du promontoire Ray avec la colline Start (265 m) à l'extrémité NO étant le point le plus élevé de la péninsule.
La côte de la péninsule Byers s'étend sur un total de 71 km (Carte 2). Malgré un relief généralement bas, la côte est irrégulière et souvent abrupte, avec bon nombre de promontoires, falaises, îlots au large, rochers et hauts-fonds. La péninsule Byers est également réputée pour ses plages vastes, ses éléments proéminents sur les trois côtes (plages de Robbery au nord, plages President à l'ouest et les plages du sud). Les plages du sud sont les plus vastes, s'étendant sur 12 km le long de la côte et d'une largeur atteignant près de 0,9 km. Ce sont les plus grandes des îles Shetland du Sud (Thomson et López-Martínez, 1996). Pour une description détaillée de la géologie et de la biologie de la Zone, consultez l'Annexe 1.
La Résolution 3 (2008) recommandait que l'« Analyse environnementale des domaines pour le continent Antarctique » serve de modèle dynamique pour l'identification des zones spécialement protégées de l'Antarctique dans le cadre de travail systématique environnemental et géographique visé à l'Article 3 (2) de l'Annexe V du Protocole. A l'aide de ce modèle, la péninsule Byers est principalement le domaine environnemental G (géologique des îles au large de la péninsule Antarctique), qui est décrit comme « un environnement terrestre très petit concentré autour de la péninsule Antarctique et associé aux îles au large, comme l'île de la Déception. Avec une surface de 966 km², il s'agit de loin de l'environnement le plus restreint dans la classification. L'environnement se compose exclusivement de terrain libre de glace et contient une combinaison de trois unités géologiques ― sédimentaire (2 %), intrusive (24 %) et volcanique (28 %). Au niveau climatique, l'environnement est le plus chaud dans la classification, avec une température ambiante moyenne de seulement ― 3,29 °C. Il connaît la plus petite plage saisonnière à ― 8,82 °C et il reçoit le plus haut niveau de rayonnement solaire à 10,64 MJ/m²/jour. La vitesse moyenne du vent dans l'environnement est modérée, à 13,86 m/s. L'environnement est peu incliné, avec une pente moyenne de 13,41° . Les emplacements bien connus que l'environnement couvre incluent des parties de zones libres de glace sur les îles Shetland du Sud, comme la péninsule de Fildes sur l'île du Roi-George et de petits points sur la péninsule Antarctique le long de la côte Davis ». La rareté de l'environnement G par rapport aux autres zones de domaine environnemental signifie que des efforts substantiels ont été faits pour conserver les valeurs trouvées dans ce type d'environnement ailleurs : d'autres zones protégées contenant le domaine G incluent les ZSPA 109, 111, 112, 114, 125, 128, 140, 145, 149, 150 et 152 et les ZSGA 1 et 4.
La glace pérenne du dôme de Rotch appartient au domaine environnemental E, qui est décrit comme « un environnement de calotte glaciaire de taille modérée concentré autour de la péninsule Antarctique jusqu'au point sud de latitude sud 73°. La taille de l'environnement (173 130 km²) est modérée par rapport à d'autres environnements. L'environnement se compose exclusivement d'une calotte glaciaire et ne contient aucune géologie cartographique. Au niveau climatique, l'environnement est chaud par rapport au reste du continent et il est le plus chaud des environnements contenant uniquement une calotte glaciaire. L'environnement E occupe la neuvième position en matière de température ambiante moyenne la plus chaude (― 14,06 °C), la quatrième position pour la plage saisonnière la plus faible (― 15,04 °C) et la septième pour la quantité de rayonnement solaire (9,85 MJ/m²/jour). La vitesse moyenne du vent dans l'environnement occupe une position faible, 17e sur 21 environnements (10,28 m/s). L'inclinaison de l'environnement est modérée avec une pente moyenne de 15,01° ». Les emplacements bien connus que l'environnement couvre incluent des parties englacées des îles Orcades du Sud, Shetland du Sud (y compris Déception), Snow Hill, Brabant, Anvers, Adélaïde et Alexander, ainsi que la péninsule Antarctique au nord de la latitude sud 73°. D'autres zones protégées comprenant le domaine E incluent les ZSPA 113, 114, 117, 126, 128, 129, 133, 134, 139, 147, 149 et 152 et les ZSGA 1 et 4.


6 (ii) Accès à la zone


L'accès se fera par hélicoptère ou petit bateau.
Il n'y a aucune restriction particulière sur les débarquements de bateaux depuis la mer ou qui s'appliquent aux routes maritimes empruntées pour accéder à la Zone et en repartir. En raison de l'étendue considérable de plages accessibles autour de la Zone, de nombreux lieux sont possibles pour un débarquement. Dans la mesure du possible, le débarquement de cargaisons et d'équipements scientifiques doit néanmoins être proche du campement international situé sur les plages du sud [62° 39' 49,7'' S, 61° 05' 59,8'' O ; consultez la section 6 (iii) pour plus de détails].
Une aire d'atterrissage pour les hélicoptères a été désignée au 62° 39' 36,4'' S, 6l° 05' 48,5'' O, à l'est du campement international.
Dans des circonstances exceptionnelles nécessaires pour les besoins correspondant aux objectifs du Plan de gestion, les hélicoptères peuvent atterrir ailleurs dans la Zone, bien que les atterrissages se fassent sur la crête et les crêtes de plages surélevées, dans la mesure du possible.
Aucun hélicoptère ne devra atterrir dans les zones restreintes [consultez la section 6 (v)].
Les hélicoptères doivent éviter les sites où les oiseaux se concentrent (par ex. Pointe du Diable, Pointe de Lair et plages de Robbery) ou les sites où la végétation abonde (par ex. de grands peuplements de mousses près des plages President et des plages du sud).
Pour minimiser la perturbation de la faune sauvage, les aéronefs doivent éviter d'atterrir sur une zone de restriction des survols s'étendant à 1/4 mille nautique (environ 460 m) à l'intérieur des terres depuis la côte au cours de la période entre le 1er octobre et le 30 avril inclus (consultez la Carte 2). L'unique exception à cette règle est le site d'atterrissage désigné pour les hélicoptères à la latitude sud 62° 39' 36,4'', longitude ouest 61° 05' 48,5''.
Dans la zone de restrictions des survols, l'exploitation des aéronefs doit être au moins effectuée conformément aux « Lignes directrices pour l'exploitation des aéronefs à proximité de concentrations d'oiseaux » prévues dans la Résolution 2 (2004). En particulier, les aéronefs doivent maintenir une hauteur verticale de 2 000 pi. ( 610 m) au-dessus du sol et traverser la ligne de côte à des angles droits lorsque c'est possible. Lorsque les conditions requièrent que les aéronefs volent à des altitudes inférieures à celles qui sont recommandées dans les lignes directrices, les aéronefs doivent maintenir l'élévation maximale possible et minimiser le temps nécessaire pour traverser la zone côtière.
L'utilisation de grenades fumigènes par les hélicoptères est interdite dans la Zone, sauf en cas de nécessité absolue pour des raisons de sécurité. Si elles sont utilisées, toutes les grenades fumigènes doivent être récupérées.


6 (iii) Emplacement des structures à l'intérieur
et à proximité du site


Un campement international se trouve sur les plages du sud à la latitude sud 62° 39' 49,7'', longitude ouest 61° 05' 59,8''. Il comprend deux abris aux formes arrondies en fibre de verre. Il est entretenu par le programme polaire espagnol, qui le met à la disposition de toutes les parties. Les emplacements des vestiges des chasseurs de phoques du xixe siècle, y compris les refuges et grottes utilisés, sont indiqués dans Smith et Simpson (1987) (consultez la Carte 2). Plusieurs signaux en pierre marquant les sites utilisés pour des études topographiques sont également présents dans la zone, principalement sur les points élevés.
Les stations de recherche scientifique les plus proches sont à 30 km à l'est de la péninsule Hurd, de l'île Livingston [Base Juan Carlos I (Espagne) et de St. Kliment Ochridski (Bulgarie)].


6 (iv) Emplacement des autres zones protégées
à proximité de la zone


Les zones protégées les plus proches de la péninsule Byers sont les suivantes : Cap Shirreff (ZSPA n° 149), à environ 20 km au nord-est, île de la Déception (ZSGA n° 4), Port Foster et d'autres parties de l'île de la Déception (ZSPA n°s 140, 145), approximativement à 40 km au SSE et la « baie du Chili » (baie Discovery) (ZSPA n° 144), à environ 70 km à l'est de l'île de Greenwich (Carte 1).


6 (v) Zones restreintes et administrées dans la zone


Il est probable que certaines zones sur la péninsule Byers n'aient été visitées que très rarement, voire jamais. De nouvelles techniques métagénomiques sont prévues pour permettre une identification future de la biodiversité microbienne (bactéries, champignons et virus) à un niveau inégalé, permettant de répondre à beaucoup de questions fondamentales sur la dispersion et la répartition microbiennes. Des zones restreintes ont été désignées qui revêtent une importance scientifique à la microbiologie de l'Antarctique et une restriction plus importante est placée sur l'accès dans le but d'empêcher une contamination microbienne ou autre par l'activité humaine :
Afin de maintenir cet objectif, des survêtements de protection stériles devront être portés dans les zones restreintes. Les vêtements de protection devront être revêtus immédiatement avant de pénétrer dans les zones restreintes. Les bottes de rechange, préalablement nettoyées à l'aide d'un biocide puis scellées dans des sacs en plastique, devront être déballées et chaussées juste avant de pénétrer dans les zones restreintes. Si l'accès aux zones restreintes se fait par bateau, les vêtements de protection devront être endossés immédiatement avant le débarquement.
Dans la mesure du possible, tous les équipements de prélèvement d'échantillons, les appareils scientifiques et les balises apportés dans les zones restreintes devront être stérilisés et maintenus dans des conditions stériles avant leur utilisation dans la Zone. La stérilisation doit être effectuée par une méthode acceptée, notamment par rayonnement UV ou par stérilisation en autoclave ou superficielle à l'aide d'éthanol à 70 % ou d'un biocide en vente dans le commerce (par ex. Virkon ).
Les équipements généraux incluent des harnais, crampons, équipements d'escalade, piolets, cannes de marche, équipement de ski, balises temporaires, traîneaux, luges, équipement d'appareils photo et caméras, sacs à dos, boîtes à patins et tout autre équipement personnel. Dans la mesure du possible, tous les équipements utilisés ou apportés dans les zones restreintes devront être soigneusement nettoyés et stérilisés à la station Antarctique ou sur le bateau d'origine. Les équipements devront avoir été maintenus dans cette condition avant de pénétrer dans les zones restreintes, de préférence par scellement dans des sacs en plastique stériles ou autres conteneurs propres.
Les scientifiques aux disciplines autres que la microbiologie sont autorisés à pénétrer dans les zones restreintes, mais ils devront adhérer aux mesures de quarantaine détaillées ci-dessus.
Il est interdit de camper dans les zones restreintes.
Il est interdit aux hélicoptères d'atterrir dans les zones restreintes.
Si un accès aux zones restreintes est nécessaire pour des besoins de recherche ou d'urgence, un enregistrement détaillé sur l'emplacement où la visite a eu lieu (de préférence à l'aide d'une technologie GPS) et sur les activités spécifiques devra être soumis à l'autorité nationale compétente et inclus dans le rapport annuel sur l'échange d'informations, de préférence à travers le système électronique d'échange d'informations (SEEI).
Les zones restreintes sont les suivantes :
1. Nord-ouest du Dôme de Rotch et à côté du terrain déglacé. La zone restreinte inclut tout le terrain et la calotte glaciaire sur une zone limitée à l'est par la longitude ouest 60° 53' 45'', à l'ouest par la longitude ouest 60° 58' 48'', au sud par la latitude sud 62° 38' 30'', et la limite nord longe la ligne de côte (consultez la Carte 2).
2. Le Promontoire Ray. La zone restreinte inclut tout le terrain et la glace pérenne au nord-ouest d'une ligne droite traversant le Promontoire entre la latitude sud 62° 37', la longitude ouest 6l° 08' (marqué par un petit lac côtier) et la latitude sud 62° 36', la longitude ouest 6l° 06'. Dans la zone restreinte du Promontoire Ray, l'accès à des vestiges archéologiques situés sur la côte est autorisé sans nécessité de précautions de quarantaine requises ailleurs dans la zone restreinte. L'accès aux zones à l'intérieur des terres au-delà des restes archéologiques côtiers n'est pas autorisé sans les mesures de quarantaine en place, détaillées dans la présente section. De préférence, l'accès aux vestiges archéologiques devra se faire depuis la mer à l'aide de petits bateaux. L'accès à pied aux vestiges archéologiques est également autorisé sans nécessité de mesures de quarantaine supplémentaires, en suivant la ligne de côte depuis la zone non restreinte de la ZSPA de la péninsule Byers jusqu'au sud-est. L'accès aux vestiges archéologiques devra se faire uniquement pour des études archéologiques, autorisées par l'autorité nationale compétente.


7. Conditions pour obtenir un permis d'accès


L'entrée dans la zone est interdite, sauf conformément à un permis délivré par une autorité nationale compétente.


7 (i) Conditions générales pour l'obtention d'un permis


Les conditions de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivantes :
― il est délivré uniquement pour des études scientifiques de l'écosystème, de la géologie, de la paléontologie ou de l'archéologie de la zone ou pour des raisons scientifiques impérieuses qui ne peuvent pas être servies ailleurs, ou
― il est délivré pour des besoins de gestion essentiels correspondant aux objectifs du Plan de gestion, comme l'inspection, l'entretien ou le contrôle ;
― les actions autorisées ne compromettront pas les valeurs écologiques, géologiques, historiques ou scientifiques de la Zone ;
― les échantillonnages proposés n'impliqueront pas le ramassage, le prélèvement ou des dommages à des quantités de sol, de roche ou de flore ou de faune indigènes telles que leur répartition ou leur abondance sur la péninsule Byers s'en trouverait considérablement affectée ;
― toutes les activités de gestion soutiennent les objectifs du Plan de gestion ;
― les actions autorisées sont conformes au Plan de gestion ;
― le permis, ou une copie agréée, devra être porté dans la Zone ;
― un rapport sur la visite devra être fourni à l'autorité mentionnée dans le permis ;
― les permis devront être délivrés pour une période donnée, et
― l'autorité compétente doit être informée des activités/mesures entreprises qui n'ont pas été incluses dans le permis agréé.


7 (ii) Accès à la zone et mouvements à l'intérieur
ou au-dessus de la zone


Les véhicules terrestres sont interdits dans la Zone.
Les mouvements dans la Zone devront se faire à pied, sauf circonstances exceptionnelles lorsqu'un hélicoptère peut être utilisé.
Tous les mouvements devront être entrepris avec prudence de façon à minimiser les perturbations des vestiges archéologiques, des animaux, des sols, des éléments géomorphologiques et des surfaces végétales, en marchant sur les terrains rocailleux ou les crêtes si cela est possible pour éviter d'endommager les plantes sensibles, les terrains réticulés et les terres ennoyées.
Le trafic pédestre doit être maintenu à un minimum correspondant aux objectifs des activités autorisées et tous les efforts raisonnables seront faits pour minimiser les effets de piétinement. Lorsque c'est possible, les pistes existantes doivent être empruntées pour traverser la Zone (Carte 2). En l'absence de pistes, il faut s'assurer d'éviter de créer de nouvelles pistes. Les recherches ont démontré que la végétation sur la péninsule Byers peut se rétablir si moins de 200 traversées ont lieu lors d'une saison (Tejedo et al. 2009). Les routes pédestres couvrant des terrains végétalisés doivent donc être choisies en fonction du nombre prévu de traversées (c'est-à-dire le nombre de personnes × traversées par jour × nombre de jours). Lorsque le nombre de traversées sur une même piste est prévu être inférieur à 200 lors d'une saison, la piste doit être clairement identifiée et les traversées doivent toujours suivre la piste. Lorsque le nombre est prévu dépasser 200 lors d'une saison, alors l'itinéraire ne doit pas être défini le long d'une seule piste, mais les traversées doivent se faire à travers une ceinture étendue (c'est-à-dire plusieurs pistes, chacune avec moins de 200 traversées), afin de mitiger l'impact et de permettre un rétablissement plus rapide de la végétation piétinée.
Les conditions pour l'utilisation d'hélicoptères dans la Zone sont décrites dans la section 6 (ii).
Les pilotes et les équipages des aéronefs et des embarcations ou les autres personnes à bord n'ont pas le droit de se déplacer à pied au-delà du voisinage immédiat de leur site d'atterrissage ou de débarquement, sauf autorisation spécifique dans le permis.
Les restrictions sur l'accès et les mouvements dans les zones restreintes sont décrites dans la section 6 (v).


7 (iii) Activités pouvant être menées dans la zone


Les recherches scientifiques impérieuses qui ne peuvent pas être entreprises ailleurs et qui ne compromettront pas l'écosystème ou les valeurs de la zone et ne perturberont pas les études scientifiques existantes.
Les recherches archéologiques.
Les activités de gestion essentielles, notamment la surveillance.


7 (iv) Installation, modification ou retrait des structures


Aucune structure nouvelle ne doit être érigée dans la Zone et aucun équipement ne doit y être installé, sauf pour des raisons scientifiques ou de gestion impérieuses et pour une période pré-établie, selon les spécifications contenues dans un permis. L'installation (y compris la sélection du site), l'entretien, la modification ou le retrait de structures et d'équipements devront être entrepris de sorte à minimiser la perturbation des valeurs de la Zone. Toutes les structures ou les équipements scientifiques installés dans la Zone devront clairement identifier le pays, le nom du responsable de l'équipe de recherche et l'année d'installation. Tous ces éléments doivent être exempts d'organismes, de ramets (par ex. graines, œufs) et de sol non stérile et doivent être en matériaux capables de supporter les conditions environnementales et poser un risque de contamination minimal à la Zone. Le retrait de structures ou d'équipements spécifiques pour lesquels le permis a expiré devra être une condition du permis. Les structures ou installations permanentes sont interdites.


7 (v) Emplacement des camps


Afin de minimiser la zone de terrain dans la ZSPA affectée par les activités de campement, les camps doivent se trouver dans le voisinage immédiat du campement international (latitude sud 62° 39' 49,7'', longitude ouest 6l° 05' 59,8''). Lorsque les objectifs spécifiés dans le permis le requièrent, un campement temporaire au-delà du campement international est autorisé dans la Zone. Les camps doivent se trouver sur des sites non végétalisés, comme sur des portions plus arides des plages surélevées, ou, dans la mesure du possible, sur un terrain recouvert d'une couche de neige supérieure à 0,5 m et doivent éviter des concentrations d'oiseaux ou de mammifères en phase de reproduction. Il est interdit de camper à moins de 50 m d'un refuge ou d'un abri de chasseurs de phoques. Les campements précédemment utilisés doivent être réutilisés dans la mesure du possible, sauf si les directives ci-dessus suggèrent qu'ils n'étaient pas positionnés de manière appropriée. Il est interdit de camper dans les zones restreintes.


7 (vi) Restrictions sur les matériaux et organismes
qu'il est possible d'introduire dans la zone


Il est formellement interdit d'introduire délibérément des animaux, des plantes, des micro-organismes et des sols non stériles dans la Zone. Les précautions devront être prises pour empêcher l'introduction accidentelle d'animaux, de plantes, de micro-organismes et de sols non stériles issus de régions biologiquement distinctes (dans la zone du Traité sur l'Antarctique ou au-delà). Compte tenu de la présence de colonies d'oiseaux en phase de reproduction sur la péninsule Byers, aucun produit avicole, y compris des déchets provenant de tels produits et des produits contenant des œufs crus en poudre, ne devra être introduit dans la Zone ou dans la mer adjacente.
Aucun herbicide ou pesticide ne devra être introduit dans la Zone. Tout autre produit chimique, y compris des radionucléides ou des isotopes stables, susceptible d'être introduit pour des besoins scientifiques ou de gestion spécifiés dans le permis devra être retiré de la Zone au plus tard à la fin de l'activité pour laquelle le permis a été accordé. Il faut éviter d'introduire des radionucléides ou des isotopes stables directement dans l'environnement d'une façon qui les rend irrécupérables. Les combustibles ou autres substances chimiques ne devront pas être entreposés dans la Zone, sauf autorisation spécifique dans les conditions du permis. Ils devront être entreposés et manipulés de façon à minimiser les risques d'introduction accidentelle dans l'environnement. L'introduction de matériaux dans la Zone devra être pour une période spécifique uniquement et ces matériaux devront être retirés à la fin de cette période spécifique. En cas d'introduction susceptible de compromettre les valeurs de la Zone, le retrait est conseillé uniquement si son impact n'est pas susceptible d'être plus important que si le matériau était laissé sur place. L'autorité compétente doit être informée de tout ce qui est introduit et non retiré et qui ne figurait pas dans le permis agréé.


7 (vii) Collecte ou perturbation néfaste de la flore
ou de la faune indigène


La collecte ou la perturbation néfaste de la flore ou de la faune indigène est interdite, sauf dans le cadre d'un permis délivré conformément à l'Annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement. En cas de collecte ou de perturbation néfaste des animaux, le SCAR Code of Conduct for the Use of Animals for Scientific Purposes in Antarctica (Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique) doit être utilisé à titre de norme minimale.


7 (viii) Collecte ou retrait de matériaux
non introduits dans la zone par le titulaire du permis


La collecte ou le retrait de tout ce qui n'a pas été introduit dans la Zone par le titulaire du permis devra uniquement être conforme à un permis et doit se limiter au minimum requis pour satisfaire des besoins scientifiques, archéologiques ou de gestion.
Sauf autorisation spécifique d'un permis, les visiteurs dans la Zone n'ont pas le droit de perturber ou de manipuler, collecter ou endommager des matériaux anthropogéniques historiques correspondant aux critères visés dans la Résolution 5 (2001). De même, la relocalisation ou le retrait d'artéfacts pour les besoins de conservation ou de protection ou pour réétablir une exactitude historique n'est autorisé que dans le cadre d'un permis. L'autorité nationale compétente devra être informée de l'emplacement et de la nature de tout matériau anthropogénique nouvellement identifié.
Les autres matériaux d'origine humaine susceptibles de compromettre les valeurs de la Zone et qui n'ont pas été introduits dans la Zone par le titulaire d'un permis ou autrement autorisés peuvent être retirés de la Zone, à moins que l'impact environnemental du retrait soit susceptible d'être plus important que de laisser le matériau sur place ; si tel est le cas, l'autorité compétente doit en être informée et une approbation doit être obtenue.


7 (ix) Elimination des déchets


A titre de norme minimale, tous les déchets devront être éliminés conformément à l'Annexe III du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection environnementale. Par ailleurs, tous les déchets, y compris tous les déchets humains solides, devront être éliminés de la Zone. Les déchets humains liquides peuvent être évacués dans la mer. Comme les récifs côtiers en empêcheraient la dispersion, les déchets humains solides ne doivent pas être éliminés dans la mer, mais ils devront être retirés de la Zone. Aucun déchet humain ne devra être éliminé à l'intérieur des terres, car même une petite quantité de déchets humains, y compris l'urine, pourrait compromettre les caractéristiques oligotrophes des lacs et autres plans d'eau sur le plateau.


7 (x) Mesures nécessaires pour assurer l'atteinte des buts
et objectifs du plan de gestion


Des permis d'accès à la Zone peuvent être accordés pour :
― effectuer des activités de surveillance et d'inspection de sites, ce qui peut impliquer la collecte de données et/ou d'un petit nombre d'échantillons pour analyse ou contrôle ;
― ériger ou entretenir des poteaux indicateurs, structures ou équipements scientifiques ; ou
― prendre des mesures de protection.
Tout site spécifique de surveillance à long terme devra être balisé de façon appropriée sur le site et sur les cartes de la Zone. Une position GPS doit être obtenue pour un dépôt auprès du Système de répertoire sur l'Antarctique à travers l'autorité nationale compétente.
Pour permettre de maintenir les valeurs écologiques et scientifiques de la Zone, les visiteurs devront prendre des précautions particulières contre des introductions. L'introduction d'espèces microbiennes, animales ou végétales provenant de sols issus d'autres sites de l'Antarctique, notamment des stations ou régions en dehors de l'Antarctique, est tout particulièrement inquiétante. Dans la mesure du possible, les visiteurs devront veiller à soigneusement nettoyer les souliers, vêtements et équipements ― en particulier les équipements de camping et d'échantillonnage ― avant de pénétrer dans la Zone. Les produits avicoles et autres produits aviaires introduits, qui peuvent être un vecteur de maladies aviaires, ne devront pas être laissés dans la Zone.


7 (xi) Conditions relatives aux rapports


Pour chaque visite dans la Zone, le titulaire principal d'un permis devra soumettre un rapport à l'autorité nationale compétente dès que possible et au plus tard six mois après la fin de la visite. Ces rapports doivent, le cas échéant, inclure les informations identifiées dans le Guide pour l'élaboration des plans de gestion des zones spécialement protégées de l'Antarctique. Le cas échéant, l'autorité nationale doit également transmettre une copie du rapport de visite à la partie qui a proposé le Plan de gestion, afin d'assister dans la gestion de la Zone et le contrôle du Plan de gestion. Dans la mesure du possible, les parties doivent déposer des originaux ou des copies des rapports de visite originaux dans une archive accessible au public pour maintenir un enregistrement de l'utilisation, pour les besoins d'un contrôle du Plan de gestion et d'organisation de l'utilisation scientifique de la Zone.


8. Support documentaire


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A N N E X E 1
Faits à l'appui
CLIMAT


Aucune donnée d'archive détaillée sur la météorologie antérieure à 2001 n'est disponible pour la péninsule Byers, mais le climat est considéré semblable à celui de la Base Juan Carlos I dans la péninsule Hurd (enregistré depuis 1988). Les conditions de la péninsule indiquent une température moyenne annuelle inférieure à 0 °C, avec des températures de moins de 0 °C pendant au moins plusieurs mois chaque été et un taux de précipitation relativement élevé à environ 800 mm par an, dont la plus grande partie intervient sous forme de pluie en été (Ellis-Evans 1996). La péninsule est enneigée pour la plus grande partie de l'année, mais la neige a généralement fondu à la fin de l'été. La péninsule est exposée aux intempéries du passage de Drake dans le nord et le nord-ouest, les directions depuis lesquelles le vent prédomine, et du détroit de Bransfield au sud. Le climat est polaire maritime, avec une humidité relative constamment élevée (environ 90 %), des cieux couverts pour la plupart du temps, des brumes fréquentes et des précipitations régulières. La température moyenne en été est de 1,l °C, mais elle dépasse occasionnellement 5 °C. Il est arrivé exceptionnellement que la température estivale atteigne 9 °C. La température minimale moyenne est proche de 0 °C. En hiver, les températures peuvent descendre à moins de ― 26 °C, bien que la valeur moyenne soit de ― 6 °C et que les températures maximales en hiver puissent s'approcher de 0 °C. Le rayonnement moyen en été est de 14 000 kJ/m, et atteint 30 000 kJ/m les jours ensoleillés proches du solstice. Les vents sont élevés et la vitesse moyenne est de 24 km/h, avec des tempêtes fréquentes et des vents de plus de 140 km/h. Les vents prédominants sont ceux du SO et du NE.


GÉOLOGIE


Le lit rocheux de la péninsule Byers se compose de roches sédimentaires marines, volcaniques et volcaniclastiques datées entre le Jurassique supérieur et le Crétacé inférieur, pénétrées par des corps ignés (consultez Smellie et al. 1980 ; Crame et al. 1993, Hathway et Lomas 1998). Les roches représentent une partie d'un complexe d'arc magmatique Mésozoïque-Cénozoïque qui est exposé à travers l'ensemble de la région de la péninsule Antarctique, bien qu'il le soit plus principalement sur la péninsule Byers (Hathway et Lomas 1998). La région intérieure surélevée de la moitié est de la péninsule ― entourée au nord et au sud de dépôts de rivage de l'Holocène ― est dominée par des tufs terrestres datant du Crétacé inférieur, des brèches volcaniques, des conglomérats, du grès et des schistes boueux, avec des intrusions dans plusieurs lieux par des culots et des seuils volcaniques. La moitié ouest de la péninsule et s'étendant au NO à mi-chemin le long du promontoire Ray compte principalement des mudstones marins datant du Jurassique supérieur-Crétacé inférieur, avec du grès et des conglomérats et de fréquentes intrusions de seuils volcaniques et autres corps ignés. La moitié NO du promontoire Ray inclut principalement des brèches volcaniques du même âge. Les schistes boueux, grès, conglomérats et roches pyroclastiques sont les lithologies les plus répandues dans la péninsule. Des étendues de graviers de plage et d'alluvions de l'Holocène se trouvent dans les zones côtières, particulièrement sur les plages du sud et dans la moitié est des plages de Robbery, avec des dépôts moins importants sur les plages President.
La zone représente une valeur géologique importante, car « les roches sédimentaires et ignées exposées dans la péninsule Byers constituent le témoignage le plus complet de la période entre le Jurassique et le début du Crétacé dans la portion nord du flanc pacifique du complexe d'arc magmatique et elles se sont avérées être une succession capitale pour l'étude des faunes malacologiques marines (par ex. Crame 1984, 1995, Crame et Kelly 1995) et les flores terrestres (par ex. Hernandez et Azcárte 1971, Philippe et al. 1995) » (Hathway et Lomas 1998).


GÉOMORPHOLOGIE ET SOLS


Une grande partie du terrain se compose de lithosols, par essence une couche de roche broyée, avec du pergélisol généralisé en dessous d'une couche active de 30 à 70 cm de profondeur (Thom 1978, Ellis-Evans 1996, Serrano et al. 1996). Des champs de pierres (composés de fines boueuses avec des blocs rocheux et fragments surfaciaux dispersés), des poches issues de la gélifluxion, un terrain polygonal (à la fois dans des zones inondées et sèches), des bandes et cercles de pierres et autres formes de terrain périglaciaires dominent la morphologie en surface des plates-formes supérieures où le gratton est absent (Serrano et al. 1996). Des débris et coulées boueuses sont observés dans plusieurs localités. En dessous de certaines des populations de mousses et d'herbes se trouve une couche de matière organique de 10 à 20 cm de profondeur, bien qu'il n'y ait pas d'accumulations profondes de tourbe puisque la végétation est clairsemée sur la plus grande partie de la péninsule Byers (Bonner et Smith 1985). Les sols ornithogéniques sont particulièrement présents dans le voisinage de la pointe du Diable et sur un certain nombre de pinacles le long des plages President (Ellis-Evans 1996).
Des parties de l'intérieur de la péninsule ont été façonnées par les processus côtiers avec une série de plages surélevées de 3 à 54 m d'altitude, dont certaines font plus d'un kilomètre de large. Une datation au carbone 14 pour les dépôts de rivage les plus élevés suggère que la péninsule Byers était largement exempte de glace pérenne vers 9 700 ans B.P., tandis que les dépôts de rivage les plus bas sont datés à 300 ans B.P (John et Sugden 1971, Sugden et John, 1973). Toutefois, les analyses des sédiments lacustres suggèrent une déglaciation générale plus récente de la région centrale de la péninsule Byers d'environ 4 000 à 5 000 ans B.P. et les datations au carbone 14 à cet endroit doivent être interprétées avec prudence (Björck et al. 1991 a, b). Dans plusieurs endroits, des ossements de baleine subfossiles sont incorporés dans les plages surélevées, occasionnellement sous forme de squelettes entiers. Les datations au carbone 14 des éléments de squelettes à partir d'environ 10 m au-dessus du niveau de la mer sur les plages du sud suggèrent un âge entre 2 000 et 2 400 ans B.P. (Hansom, 1979). Les surfaces antérieures à l'Holocène dans la péninsule Byers montrent clairement la présence d'un paysage glaciaire, malgré les formes de terrain peu accidentées. Aujourd'hui, seuls trois petits glaciers résiduels (de moins de 0,5 km²) subsistent sur le promontoire Ray. Les formes de terrain pré-existantes modifiées par les glaciers ont été par la suite marquées par des processus fluviaux et périglaciaires et les moraines et autres dépôts glaciaires sont rares (Martinez de Pison et al., 1996).


COURS D'EAU ET LACS


La péninsule Byers est sans doute le site limnologique le plus important dans la région des îles Shetland du Sud et de la péninsule Antarctique, avec plus de 60 lacs, de nombreux bassins d'eau douce (qui, contrairement aux lacs, gèlent sur toute leur profondeur en hiver) et un réseau hydrographique dense et varié. Le terrain peu accidenté favorise la rétention d'eau et les terres ennoyées sont courantes en été. La capacité en eau des sols minces est toutefois limitée et beaucoup parmi les chenaux sont fréquemment secs, avec un écoulement souvent intermittent, sauf pendant les périodes de fonte de neige substantielle ou lorsqu'ils canalisent l'eau des glaciers (López-Martínez et al., 1996). La plupart des cours d'eau canalisent l'eau des champs de neige saisonniers et ne font souvent pas plus de 5 à 10 cm de profondeur (Ellis-Evans, 1996), bien que l'accumulation de neige dans certaines gorges étroites puisse atteindre plus de 2 m de hauteur et générer des barrières de glace qui bloquent l'effluent des lacs. Les cours d'eau plus importants font jusqu'à 4,5 km de longueur, 20 m de largeur et 30 à 50 cm de profondeur dans les tronçons inférieurs au cours des périodes d'écoulement. Les cours d'eau qui canalisent les eaux vers l'ouest comptent souvent des gorges assez importantes (López-Martínez et al., 1996) et des ravines atteignant 30 m de profondeur ont été découpées dans les plates-formes marines surélevées les plus hautes et les plus larges (Ellis-Evans, 1996). Au-dessus des plages surélevées datant de l'Holocène, les vallées sont peu accidentées, avec des largeurs atteignant plusieurs centaines de mètres.
Les lacs sont particulièrement abondants sur les plates-formes supérieures (c'est-à-dire au niveau des têtes des bassins) et sur les plages surélevées datant de l'Holocène près de la côte. Le lac Midge est le plus vaste, avec une superficie de 587 × 112 m, et le plus profond, avec une profondeur maximale de 9,0 m. Les plans d'eau intérieurs sont tous pauvres en nutriments et très transparents, avec beaucoup de sédiments dans les eaux plus profondes recouverts d'un tapis dense de mousse aquatique [Drepanocladus longifolius (= D. aduncus)]. Dans certains lacs, comme le lac Chester Cone, environ 500 m au sud du lac Midge ou du lac Limnopolar, se trouvent des peuplements de mousse aquatique qui poussent à un à plusieurs mètres de profondeur et qui recouvrent le fond du lac, ce qui constitue l'habitat des larves Parochlus (Bonner et Smith 1985). De grandes masses de cette mousse sont parfois emportées par la mer le long du littoral. Les lacs sont généralement gelés jusqu'à 1,0 à 1,5 m de profondeur pendant 9 à 11 mois de l'année et recouverts de neige, bien que les surfaces de certains des lacs les plus élevés restent gelées tout au long de l'année (Ellis-Evans, 1996, López-Martínez et al., 1996). Sur les hauteurs du plateau central, beaucoup de petits cours d'eau peu profonds coulent lentement entre les lacs et se déversent sur de vastes zones planes de sol squelettique saturé recouvert de tapis épais de cyanobactéries de Phormidium sp. Ces tapis sont les plus étalés parmi tous les autres sites maritimes de l'Antarctique décrits à ce jour et ils reflètent la géomorphologie unique et les précipitations annuelles relativement importantes de la zone. Avec la fonte des glaces au printemps, il se produit beaucoup de déversements dans la plupart des lacs, mais les écoulements depuis de nombreux lacs peuvent cesser vers la fin de la saison tandis que la fonte saisonnière des glaces décroît. La plupart des lacs contiennent des crustacés, comme les copépodes Boeckella poppei et le chirocéphale Branchinecta gainii. Certains des cours d'eau contiennent également d'importantes colonies d'algues vertes filamenteuses de cyanobactéries, ainsi que des diatomées et des copépodes. Un certain nombre de lacs relativement salins d'origine lagunaire sont situés près de la côte, particulièrement sur les plages President. Les lacs très riches en matières organiques servent de mottureaux aux éléphants de mer du sud (Mirounga leonina). Ces lacs et bassins côtiers peu profonds situés derrière la première plage surélevée comptent souvent des tapis d'algues et des crustacés, y compris les copépodes B. poppei et Parabroteas sorsi, et occasionnellement le chirocéphale Br. gainii. Certains de ces plans d'eau ont une diversité biologique élevée, avec des espèces de diatomées (van der Vijver, 2010), d'oligochètes (Rodriguez et Rico., 2009) et de protozoaires ciliés (Petz et al., 2008) nouvellement décrites.


VÉGÉTATION


Bien qu'une grande partie de la péninsule Byers manque de végétation abondante, particulièrement à l'intérieur des terres (consultez Lindsay, 1971), les quelques peuplements contiennent une flore diverse, avec au moins 56 espèces de lichens, 29 de mousses, 5 d'hépatiques et 2 de phanérogames identifiées à ce jour dans la Zone. De nombreux lichens et mousses non identifiés ont également été collectés. Cela suggère que la Zone contient l'une des représentations de flore terrestre les plus diverses connues dans l'Antarctique maritime. Un certain nombre d'espèces sont rares dans cette partie de l'Antarctique maritime. C'est par exemple le cas des bryophytes suivantes : Anthelia juratzkana, Brachythecium austroglareosum, Chorisodontium aciphyllum, Ditrichum hyalinum, Herzogobryum teres, Hypnum revolutum, Notoligotrichum trichodon, Pachyglossa dissitifolia, Platydictya jungermannioides, Sanionia cf. plicata, Schistidium occultum, Syntrichia filaris et Syntrichia saxicola. La concentration la plus au sud de A. juratzkana, D. hyalinum, N. trichodon et S. plicata se trouve dans la péninsule Byers. Parmi la flore de lichens, Himantormia lugubris, Ochrolechia parella, Peltigera didactyla et Pleopsidium chlorophanum sont considérés comme rares.
Le développement de la végétation est bien plus important sur la côte sud que sur la côte nord. Communément présent sur les plages surélevées plus hautes et plus sèches dans le sud se trouve un peuplement ouvert dominé par le Polytrichastrum alpinum (= Polytrichum alpinum), Polytrichum piliferum (= Polytrichum antarcticum), P. juniperinum, Ceratodon purpureus, la mousse Pohlia nutans en abondance et plusieurs lichens crustacés sont fréquents. De grands peuplements de mousses sont présents à proximité des plages President et du sud, où des congères s'accumulent fréquemment à la base des pentes qui s'élèvent derrière les plages surélevées, fournissant une importante source d'eau de fonte de glaces en été. Les peuplements de mousses sont principalement dominés par Sanionia uncinata (= Drepanocladus uncinatus), qui forme localement des tapis continus de plusieurs hectares. La composition de la végétation est plus diverse que sur les zones plus élevées et plus sèches. A l'intérieur des terres, les lits humides des vallées abritent des peuplements de Brachythecium austro-salebrosum, Campylium polygamum, Sanionia uncinata, Warnstorfia laculosa (= Calliergidium austro-stramineum) et W. sarmentosa (= Calliergon sarmentosum). A l'inverse, les tapis de mousses sont quasi inexistants sur une distance de 250 m à partir de la côte nord, remplacés par des colonies de Sanionia de faible dimension dans les creux entre les plages surélevées jusqu'à 12 m d'altitude. Des lichens, principalement du type Acarospora, Buellia, Caloplaca, Verrucaria et Xanthoria, sont présents sur les crêtes inférieures des plages surélevées (2 à 5 m), avec Sphaerophorus, Stereocaulon et Usnea devenant les lichens les plus dominants à mesure que l'altitude croît (Lindsay, 1971).
Sur des pentes de cendre où l'eau est mieux évacuée, Bryum spp., Dicranoweisia spp., Ditrichum spp., Pohlia spp., Schistidium spp. et Tortula spp. sont courants sous forme de coussins et tourbes isolés avec divers hépatites, lichens (notamment le Placopsis contortuplicata rose et le Leptogium puberulum foliacé noir) et la cyanobactérie Nostoc commune. P. contortuplicata est présente à l'intérieur des terres et dans les habitats des hauteurs où l'azote est rare et elle est typique du substrat avec un certain degré de perturbation comme la solifluxion ; elle est souvent la seule plante à coloniser les petits fragments rocheux de bandes de pierres et les polygones gonflés par le gel (Lindsay, 1971). On la trouve généralement isolée et très occasionnellement avec des espèces d'Andreaea et d'Usnea. N. commune, elle, couvre de vastes zones saturées planes ou légèrement inclinées de blocs d'argile graveleuse depuis des altitudes entre 60 à 150 m, formant des rosettes discrètes d'environ 5 cm de diamètre espacées de 10 à 20 cm (Lindsay, 1971). Des coussins épars quasi sphériques d'Andreaea. Dicranoweisia et Ditrichum se trouvent sur les sols les plus secs. Dans les zones humides influencées par les oiseaux et les phoques, l'algue verte foliacée Prasiola crispa est parfois abondante.
Les surfaces rocheuses sur la péninsule Byers sont principalement friables, mais localement colonisées par des lichens, particulièrement près de la côte. Les culots volcaniques se composent de roche plus dure et plus stable et sont couverts de lichens denses et de mousses occasionnelles. Le culot d'usnée est remarquable par sa croissance luxuriante de Himantormia lugubris et d'Usnea aurantiaco-atra (= U. fasciata). De manière plus générale, le H. lugubris et l'U. aurantiaco-atra sont les espèces dominantes de lichens sur le relief exposé de l'intérieur des terres, poussant avec la mousse Andreaea gainii par-dessus la plus grande partie de la roche exposée, couvrant jusqu'à 80 % du substratum (Lindsay, 1971). Dans les poches non exposées qui abritent de petites accumulations de sol minéral, les hépatites Barbilophozia hatcheri et Cephaloziella varians (= C. exiliflora) sont fréquentes, mais plus souvent mêlées à des coussins de Bryum, de Ceratodon, de Dicranoweisia, de Pohlia, de Sanionia, de Schistidium et de Tortula. La Sanionia et la Warnstorfia forment de petits peuplements, éventuellement liés à l'absence de vastes étendues de neige et associés aux écoulements de la fonte des glaces. Le Polytrichastrum alpinum forme de petits coussins discrets dans des creux, mais, dans des conditions favorables, il peut fusionner avec les coussins d'Andreaea gainii (Lindsay, 1971).
Les lichens crustacés sont principalement représentés par les espèces de Buellia, Lecanora, Lecedella, Lecidea, Placopsis et Rhizocarpon qui poussent sur la roche, avec les espèces de Cladonia et de Stereocaulon poussant sur les mousses, particulièrement l'Andreaea (Lindsay, 1971). Sur la côte sud, les tapis de mousse sont communément colonisés par des lichens épiphytes, comme le Leptogium puberulum, le Peltigera rufescens, le Psoroma spp. ainsi que le Coclocaulon aculeata et le C. epiphorella. Sur les falaises maritimes, le Caloplaca et le Verrucaria spp. dominent sur les surfaces inférieures exposées à l'embrun salé jusqu'à environ 5 m, avec des espèces nitrophiles, comme le Caloplaca regalis. l'Haematomma erythromma et le Xanthoria elegans, souvent dominantes à des altitudes supérieures où les oiseaux de mer établissent fréquemment leurs nids. Ailleurs, sur les surfaces de falaises sèches, un peuplement de lichens crustacés Ramalina terebrata est courant. Une variété de lichens ornithocoprophiles, comme le Catillaria corymbosa, le Lecania brialmontii et les espèces de Buellia, de Haematomma, de Lecanora et de Physcia, est présente sur les roches à proximité de concentrations d'oiseaux en phase de reproduction, ainsi que les lichens foliacés Mastodia tessellata, Xanthoria elegans et X. candelaria qui sont généralement dominants sur les blocs rocheux secs.
L'agrostis scabre de l'Antarctique (Deschampsia antarctica) est commune à plusieurs endroits, principalement sur la côte sud, et forme occasionnellement des peuplements de graminées fermés (par ex. sur la colline de Sealer) ; la sagine antarctique (Colobanthus quitensis) est parfois associée. Les deux plantes sont relativement abondantes dans les ravines du sud avec une pente raide exposée au nord, formant de vastes peuplements occasionnellement purs d'épais tapis de Brachythecium et de Sanionia, bien qu'on les trouve rarement au-dessus de 50 m d'altitude (Lindsay, 1971). Un peuplement ouvert se composant principalement de Deschampsia et de Polytrichum piliferum s'étend sur plusieurs kilomètres sur les plages surélevées sablonneuses sèches et plates du sud. Une herbe dont la croissance est unique, formant des buttes isolées de 25 cm de haut et jusqu'à 2 m d'envergure, est présente sur la plage près de la colline Sealer. Le Deschampsia a été trouvé uniquement à un endroit de la côte nord (Pointe Lair), où il forme de petites mèches rabougries (Lindsay, 1971).


INVERTÉBRÉS


La faune micro-invertébrée sur la péninsule Byers qui a été décrite à ce jour comprend 25 taxons (Usher et Edwards 1986, Richard et al., 1994, Block et Stary, 1996, Convey et al., 1996, Rodriguez et Rico, 2008) : six collemboles (Cryptopygus antarcticus, Cryptopygus badasa, Friesea grisea, Friesea woyciechowskii, Isotoma (Folsomotoma) octooculata (= Parisotoma octooculata) et Tullbergia mixta ; un mesostigmata (Gamasellus racovitzai), cinq cryptostigmata (Alaskozetes antarcticus, Edwardzetes dentifer, Globoppia loxolineata (= Oppia loxolineata), Halozetes belgicae et Magellozetes antarcticus) ; neuf prostigmata (Bakerdania antarcticus, Ereynetes macquariensis, Eupodes minutus, Eupodes parvus grahamensis, Nanorchestes berryi, Nanorchestes nivalis, Pretriophtydeus tilbrooki, Rhagidia gerlachei, Rhagidia leechi et Stereotydeus villosus) ; deux diptères (Belgica antarctica et Parochlus steinenii) et deux oligochètes (Lumbricillus healyae et Lumbricillus sp.).
Des larves de chironomide sans ailes Belgica antarctica sont présentes en nombre limité dans la mousse humide, particulièrement sur les tapis de Sanionia, bien que leur répartition soit très restreinte sur la péninsule Byers (elles se trouvent surtout près de Cerro Negro) et peut-être proche de sa limite nord géographique. Le chironomide ailé Parochlus steinenii et ses larves résident sur les bords des lacs et bassins à l'intérieur, notamment le lac Midge, et un autre près du culot d'usnée, et se trouvent également parmi les pierres de nombreux lits de cours d'eau (Bonner et Smith, 1985, Richard et al., 1994, Ellis-Evans, commentaire personnel, 1999). Par temps calme et chaud, il est possible de voir des essaims d'adultes au-dessus des bords de lacs.
La diversité du peuplement d'arthropodes décrite dans la péninsule Byers est plus importante que dans tout autre site antarctique documenté (Convey et al., 1996). Diverses études (Usher et Edwards, 1986, Richard et al., 1994, Convey et al, 1996) ont démontré que la composition de la population d'arthropodes sur la péninsule Byers varie considérablement avec l'habitat sur une petite zone. Le Tullbergia mixta a été observé en nombre relativement important ; sa répartition dans l'Antarctique semble limitée aux îles Shetland du Sud (Usher et Edwards, 1986). Localement, la plus grande diversité est sans doute observée dans les communautés dominées par des coussins de mousses comme l'Andreaea spp. (Usher et Edwards, 1986). D'autres prélèvements sont nécessaires pour établir les populations et les diversités avec une plus grande fiabilité. Tandis que de nouveaux prélèvements sur d'autres sites peuvent encore révéler que les communautés décrites sur la péninsule Byers sont propres à des habitats similaires dans la région, les données disponibles sur la microfaune confirment l'importance biologique de la Zone.


MICRO-ORGANISMES


Une analyse d'échantillons de sol recueillis depuis la péninsule Byers a révélé la présence de plusieurs champignons nématophages : dans le sol colonisé par le Deschampsia, l'Acrostalagmus goniodes, l'A. obovatus, le Cephalosporium balanoides et le Dactylaria gracilis ont été trouvés, tandis que des Cephalosporium balanoides et du Dactylella gephyropaga ont été trouvés dans le sol dominé par le Colobanthus (Gray et Smith, 1984). Le basidiomycète Omphalina antarctica est souvent abondant sur les peuplements humides de la mousse Sanionia uncinata (Bonner et Smith, 1985).
Certains des plans d'eau ont une biodiversité microbienne qui inclut la plus grande diversité génétique virale trouvée dans les lacs antarctiques (López-Bueno et al., 2009).


OISEAUX EN PHASE DE REPRODUCTION


L'avifaune de la péninsule Byers est diverse, bien que les colonies en phase de reproduction ne soient généralement pas importantes. Deux espèces de manchots, le manchot à jugulaire (Pygoscelis antarctica) et le manchot papou (P. papua) se reproduisent dans la Zone.
La reproduction des manchots d'Adélie (P. adeliae) n'a pas été observée sur la péninsule Byers ou sur ses îlots au large. Dans les îles Shetland du Sud, les manchots d'Adélie ne se reproduisent que sur l'île du Roi-George, où les populations sont en déclin (Carlini et al., 2009).
La principale colonie de manchots à jugulaire se trouve à la Pointe du Diable, où elle a été estimée à environ 3 000 couples en 1987 ; un décompte plus exact a été effectué en 1965, indiquant environ 5 300 couples répartis en quatre colonies discrètes, dont presque 95 % établissaient leurs nids sur l'île Demon, à 100 m au sud de la Pointe du Diable (Croxall et Kirkwood, 1979 ; Woehler, 1993). Deux colonies d'environ 25 couples de manchots à jugulaire entourées par une colonie de manchots papous se trouvent sur les plages President à proximité de la Pointe du Diable. De petites colonies de manchots à jugulaire ont été observées sur la côte nord, par ex. sur les plages Robbery (50 couples en 1958 ; Woehler, 1993), mais aucun couple en phase de reproduction n'a été signalé lors d'une étude datant de 1987. Dans d'autres emplacements, la Pointe Lair contenait 156 couples en 1966, déclinant à 25 couples en 1987 (Woehler, 1993). Lors d'une récente visite dans la région (janvier 2009), 20 couples ont été comptés (Barbosa, commentaire personnel).
Les manchots papous se reproduisent sur plusieurs colonies sur la Pointe du Diable, avec approximativement 750 couples enregistrés en 1965 (Croxall et Kirkwood, 1979, Woehler, 1993). Actuellement, trois colonies d'un total d'environ 3 000 couples s'y trouvent (Barbosa, commentaire personnel). Sur la côte nord, une roquerie de trois colonies avec un total de 900 couples se trouve sur les plages Robbery (Woehler, 1993). Lors d'une visite sur la pointe Lair en janvier 2009, environ 1 200 couples ont été recensés. Woehler (1993) ne donne aucune donnée sur les manchots papous à cet endroit.
Des estimations récentes de la taille de la population pour certaines espèces d'oiseaux volants ont été obtenues suite à une étude menée en décembre 2008 et en janvier 2009 (Gil-Delgado et al., 2010). La population de sternes couronnées (Sterna vittata) a été estimée à 1 873 couples en phase de reproduction. Deux cent trente-huit couples de pétrels géants (Macronectes giganticus) et 15 couples de grands labbes (Catharacta lonnbergi) établissent leurs nids localement. Une étude détaillée d'autres oiseaux en phase de reproduction a été menée en 1965 (White, 1965). L'espèce en phase de reproduction la plus présente qui a été enregistrée à l'époque, avec environ 1 760 couples, était la sterne couronnée (Sterna vittata), suivie de 1 315 couples d'océanites de Wilson (Oceanites oceanicus), approximativement 570 couples de damiers du Cap (Daption capense), 449 couples de goélands dominicains (Larus dominicanus), 216 couples de pétrels géants, 95 couples d'océanites à ventre noir (Fregetta tropica), 47 couples de cormorans impériaux (Phalacrocorax atriceps) (y compris sur les îlots côtiers), 39 couples de grands labbes et 3 couples de becs-en-fourreaux (Chionis alba). Par ailleurs, des petits prions (Pachytilla sp.) et des pétrels des neiges (Pagodroma nivea) ont été aperçus sur la péninsule, mais leur reproduction n'y a pas été confirmée. Le recensement d'oiseaux fouisseurs et d'oiseaux qui établissent leurs nids dans les pierriers est considéré sous-estimé (White, commentaire personnel, 1999). La majorité des oiseaux établissent leurs nids à proximité de la côte, principalement à l'ouest et au sud.
Récemment, des échassiers errants, probablement des bécasseaux à croupion blanc (Calidris fuscicollis) ont été fréquemment aperçus paissant dans certains cours d'eau des plages du sud (Quesada, commentaire personnel, 2009).


MAMMIFÈRES EN PHASE DE REPRODUCTION


De grands groupes d'éléphants de mer du sud (Mirounga leonina) se reproduisent sur la côte de la péninsule Byers, avec un total de plus de 2 500 individus observés sur les plages du sud (Torres et al., 1981), ce qui en fait l'une des plus grandes populations de cette espèce enregistrées dans les îles Shetland du Sud. Une estimation effectuée en 2008-2009 a indiqué une population entre 4 700 et 6 300 individus (Gil-Delgado et al., 2010). De grands nombres se réunissent dans les mottureaux et le long des plages en été. Des phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii), des phoques crabiers (Lobodon carcinophagous) et des léopards de mer (Hydrurga leptonyx) sont parfois observés aux alentours du littoral. Autrefois, les otaries à fourrure de l'Antarctique (Arctocephalus gazella) étaient très représentées sur la péninsule Byers (voir ci-dessous), mais elles n'ont pas considérablement recolonisé la Zone en grand nombre malgré la récente expansion rapide de la population dans d'autres parties de l'Antarctique maritime.


PARTICULARITÉS HISTORIQUES


Suite à la découverte des îles Shetland du Sud en 1819, une campagne intensive de chasse aux phoques dans la péninsule Byers entre 1820 et 1824 a exterminé presque toutes les otaries à fourrure de l'Antarctique locales et les éléphants de mer du sud (Smith et Simpson, 1987). Au cours de cette période, la population en été atteignait jusqu'à 200 chasseurs de phoques américains et britanniques qui vivaient sur la côte dans des refuges et grottes en pierre sèche autour de la péninsule Byers (Smith et Simpson, 1987). Des témoignages de leur occupation subsistent dans leurs nombreux refuges, dont certains contiennent encore des artéfacts (vêtements, outils, matériaux structurels, etc.). Plusieurs navires phoquiers se sont échoués près de la péninsule Byers et on retrouve les bois de ces navires le long des rives. La péninsule Byers rassemble la plus grande concentration de refuges de chasseurs de phoques du début du xixe siècle et de reliques associés dans l'Antarctique et ces éléments sont vulnérables aux perturbations et/ou au retrait.
Le nombre d'éléphants de mer et, dans une certaine mesure, le nombre d'otaries à fourrure ont connu une nouvelle croissance après 1860, mais ces animaux ont encore été décimés par une deuxième campagne de chasse qui s'est prolongée jusque vers 1910.


IMPACTS DES ACTIVITÉS HUMAINES


L'ère moderne des activités humaines dans la péninsule Byers a été largement limitée à la science. Les impacts de ces activités n'ont pas été décrits, mais ils sont relativement mineurs et limités aux éléments comme les campements, traces de pas, balises de types divers, déchets provenant des bateaux rejetés sur les plages (par ex. des bateaux de pêche) et déchets humains et prélèvements scientifiques. Plusieurs piquets de balisage en bois et un flotteur de pêche en plastique ont été trouvés au sud-ouest de la Zone lors d'une courte visite en février 2001 (Harris, 2001). Pendant l'été 2009-2010, une étude des déchets sur les plages a été entreprise (Rodriguez-Pertierra, commentaire personnel). La proportion de déchets la plus élevée sur les plages (proportion moyenne sur la longueur de plage) a été trouvée sur la plage Robbery (64 %), suivie de la plage President (28 %) et des plages au sud-ouest de la Zone (8 %). Il est probable que ce soit lié à leur exposition au passage Drake (Torres et Jorquera, 1994). La majorité des déchets trouvés sur les trois plages étaient en bois (78 % par nombre d'éléments) et en plastique (l9 %), tandis que les déchets en métal, en verre et en tissus étaient plus rares (moins de 1 %). Plusieurs morceaux de bois ont été trouvés, dont certains étaient relativement grands (plusieurs mètres de long). Les éléments en plastique étaient très divers, comptant des bouteilles, des cordages et des bandes parmi les plus nombreux. Des flotteurs et bouteilles en verre ont également été trouvés sur les plages.



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 18 du 21/01/2012 texte numéro 3



Carte 1. Byers Peninsula, ASPA n° 126, Livingston Island, South Shetland Island, location map. Inset location of Byers Peninsula on the Antartic Peninsula.



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 18 du 21/01/2012 texte numéro 3



Carte 2 : ZSPA 126 : carte topographique de la péninsule Byers.