4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une durée indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte 1. Carte régionale et ligne de démarcation de la ZGSA.
Carte 2. Zones restreintes de l'île Southwest Anvers : îles Rosenthal, Joubin et Dream.
Carte 3. Accès à Port Arthur et à la station Palmer.
Carte 4. Zone des opérations de la station Palmer.
Carte 5. Zones de l'île Torgersen.
Carte 6. Zone restreinte de l'île Dream.
Carte 7. Ile Litchfield, ZSPA n° 113.
Carte 8. Pointe Biscoe, ZSPA n° 139.
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques,
bornages et caractéristiques du milieu naturel
Description générale
L'île Anvers est l'île la plus grande et la plus au sud de l'archipel Palmer. Située à quelque 25 km à l'ouest de la péninsule Antarctique, elle est bordée par le bras de mer Neumayer et le détroit de Gerlache au sud-est, et le détroit de Bismarck au sud (Carte 1). L'île Anvers est fortement englacée, sa moitié sud-ouest étant dominée par le piémont glaciaire Marr, une vaste étendue de glace pérenne se dressant doucement de la côte jusqu'à une altitude d'environ 1 000 mètres. Les littoraux sud et ouest de l'île Anvers à l'intérieur de la zone se composent pour l'essentiel de falaises de glace au bord du piémont glaciaire Marr, ponctuées de petits affleurements rocheux, de promontoires libres de glaces et de nombreux îlots proches des côtes. Parmi les autres caractéristiques géologiques de la zone figurent notamment le cap Monaco, libre de glaces, à l'extrémité sud-ouest de l'île Anvers et le cap Lancaster au sud-est. Ces zones libres de glaces constituent des sites importants pour les colonies animales et végétales.
La zone contient six principaux groupes d'îles : les îles Rosenthal au nord ( 22 km au nord-ouest de la station Palmer) ; le cordon insulaire du bassin Palmer est constitué des îles Joubin, du groupe d'îles de Port Arthur (emplacement de la station Palmer), les îles Wauwermans, les îles Dannebrog et les îles Vedel. Ces groupes d'îles présentent un relief modéré, d'une hauteur généralement inférieure à 100 m bien que la topographie locale puisse être rocheuse et accidentée avec de petites calottes de glace résiduelles.
La station Palmer (Etats-Unis d'Amérique) (64°46'27 de latitude Sud, 64°03'15 de longitude Ouest) se trouve sur la pointe Gamage à l'intérieur de Port Arthur, un promontoire libre de glaces sur la côte sud-ouest de l'île Anvers, à la limite du piémont glaciaire Marr (Cartes 3 et 4). Juste au sud de la station se trouve le passage Hero et la pointe Bonaparte. La pointe Norsel se trouve à 2,7 km de la station Palmer, à l'extrémité nord-ouest de la plus grande des îles de Port Arthur, qui, récemment encore, était reliée à l'île Anvers par un pont de glace. Au nombre des autres îles situées à quelques km à l'ouest de la station se trouvent les îles Torgersen (Carte 5), Humble, Breaker et Litchfield (Carte 7), cette dernière ayant reçu la désignation de ZSPA n°113. Du côté sud-est, les îles les plus proches sont notamment Shortcut, Christine, Hermit, Limitrophe, Laggard et Cormoran (Carte 3). Un peu plus loin, la pointe Biscoe (ZSPA n°136) se trouve sur une petite île à environ 14 km au sud-est, qui elle aussi était reliée jusqu'à il y a peu à l'île Anvers par un pont de glace (Carte 8). A l'ouest se trouvent les îles Fraser, Halfway (Carte 2) et Dream (Carte 6), à 5,9 km, 6,4 km et 9,4 km respectivement au nord-ouest de la station Palmer dans la baie Wylie.
La région du bassin Palmer a trois grandes caractéristiques marines :
1. Des plates-formes peu profondes qui s'étendent de l'île Anvers et des groupes d'îles adjacents à des profondeurs de 90 à 140 m.
2. Le détroit de Bismarck, au sud de la station Palmer et au nord des îles Wauwermans sur un axe est-ouest, à des profondeurs qui varient normalement entre 360 et 600 m, reliant les accès sud au détroit de Gerlache et le bras de mer Neumayer au bassin Palmer.
3. Le bassin Palmer : le seul bassin profond de la zone, situé à 22 km au sud-ouest de la station Palmer, avec une profondeur maximum d'environ 1 400 m. Il est bordé par les îles Joubin au nord, les îles Wauwermans à l'est et les groupes d'îles Dannebrog et Vedel au sud-est, entouré qu'il est de plateformes de moins de 165 m de profondeur. Un bras de mer de quelque 460 m de profondeur relie le bassin Palmer à l'extrémité de la plate-forme continentale à l'ouest de la zone.
Lignes de démarcation de la zone
La ZSGA de l'île Southwest Anvers et du bassin Palmer couvre une superficie de quelque 3 275 km², composée d'éléments terrestres et marins. Pour faciliter la navigation, les lignes de démarcation de la zone suivent dans la mesure du possible les caractéristiques géographiques et les lignes de latitude et longitude dans les zones de haute mer éloignées de caractéristiques prépondérantes. La limite nord-est de la zone est définie comme étant une ligne qui s'étend parallèlement au littoral de l'île Southwest Anvers et à 1 km environ à l'intérieur des terres. Cette limite terrestre s'étend d'un endroit nord à 64°33 de latitude Sud, 64°06'03 de longitude Ouest, à environ 3,1 km au nord de l'île Gerlache, à 64°51'21 de latitude Sud, 63°42'36 de longitude Ouest jusqu'au cap Lancaster au sud. Du cap Lancaster, la limite est définie comme la ligne de longitude 63°42'36'' O s'étendant à travers le détroit de Bismarck sur 7,9 km à 64°55'36 de latitude Sud sur l'île Wednesday, la plus orientale des îles Wauwermans. La limite suit ensuite une direction essentiellement sud-ouest à 65°08'33 de latitude Sud, 64°14'22 O de longitude Ouest à l'extrémité sud des îles Vedel, le long des littoraux orientaux des groupes d'îles Wauwermans, Dannebrog et Vedel. La limite sud de la zone est définie comme la ligne de latitude 65°08'33 qui s'étend vers l'ouest de 64°14'22'' O dans les îles Vedel jusqu'à 65°00 de longitude Ouest.
La limite nord est définie comme la ligne de latitude s'étendant de 64°33 de latitude Sud et de 64°06'03 de longitude Ouest jusqu'au littoral (à environ 3,1 km au nord de l'île Gerlache), partant ensuite vers l'ouest jusqu'à la ligne de longitude 65°00' O. La limite ouest de la zone est définie comme étant la ligne de longitude à 65°00' O, s'étendant entre 64°33 de latitude Sud dans le nord et 65°08'33 de latitude Sud dans le sud.
Les lignes de démarcation de la zone ont été conçues pour inclure des régions d'une grande valeur écologique tout en maintenant une configuration pratique, ce qui permet une utilisation et une navigation sans difficulté. La limite originale de la zone de planification à usages multiples a été prolongée vers le nord pour y inclure les îles Rosenthal, qui contiennent plusieurs grandes colonies de manchots à jugulaire et de manchots papous pouvant servir de populations sources d'autres colonies dans la région de l'île Southwest Anvers (W. Fraser, communication personnelle, 2006). Par ailleurs, la limite originale a été prolongée vers l'ouest comme vers le sud au sud pour inclure le bassin Palmer dans son intégralité, et ce en raison de son importance biologique, paléo-écologique et océanographique.
L'étendue de la composante terrestre a été révisée par rapport à la zone de planification originelle à usages multiples afin d'en exclure de vastes champs de glace sur le piémont glaciaire Marr, qui n'ont pas de valeurs correspondant aux principaux objectifs du plan de gestion. La ligne de démarcation englobe maintenant toutes les zones côtières libres de glace, le bassin Palmer qui joue un rôle de premier plan dans les processus écosystémiques régionaux, et les groupes d'îles voisins, lesquelles revêtent une importance biologique et sont l'objet de la plupart des activités humaines menées dans la région.
Climat
La péninsule Antarctique occidentale connaît le réchauffement le plus rapide de tous les écosystèmes marins de la planète (Ducklow et al., 2007). La température à la station Palmer entre 1974 et 1996 a été ― 2,29 °C en moyenne par an, la température minimum de l'air pendant cette période s'élevant à ― 7,76 °C en moyenne par mois en août et un à maximum de 2,51 °C en janvier (Baker 1996). Les données de la station Faraday/Vernadsky à 53 km au sud révèlent une tendance statistiquement significative d'augmentation annuelle des températures, de ― 4,4°en 1951 à ― 2,0 °C en 2001, soit 0,057 °C en moyenne par an (Smith et al., 2003). La température minimum enregistrée à la station Palmer à compter de 2006 est de ― 31 °C et la température maximum de 9 °C. Les tempêtes et les précipitations sont fréquentes, avec une pluviométrie annuelle d'environ 35 à 50 cm d'équivalent en eau reçue sous forme de neige et de pluie (Smith et al., 1996). Bien que persistants, les vents sont généralement de force légère à modérée, soufflant essentiellement du nord-est.
Glaciologie, géologie et géomorphologie
La principale caractéristique glaciaire de la zone est le piémont glaciaire Marr. On trouve de plus petits glaciers et calottes de glace sur nombre des îles et promontoires dont le plus grand est situé sur l'île Gerlache dans les îles Rosenthal (Carte 2). De récentes observations révèlent que les glaciers reculent au rythme d'environ 10 m par an, provoquant l'effondrement de nombreux ponts de glace entre le piémont glaciaire Marr et les îles au large.
L'île Anvers et les nombreux îlots et péninsules rocheuses le long de son littoral sud-ouest sont composés de roches granitiques et volcaniques de la fin du Crétacée au début du Tertiaire appartenant à la suite intrusive de la Cordillère des Andes. Ces formations rocheuses dominent la zone de l'île Anvers (Hooper 1962) et des formations similaires s'étendent dans les groupes d'îles situés plus au sud.
La principale caractéristique géomorphologique marine de la zone est le bassin Palmer, une plate-forme d'érosion interne située à la convergence d'anciens écoulements glaciaires qui se déversaient auparavant sur la plate-forme continentale en provenance de trois centres distincts d'accumulation de la péninsule Antarctique et de l'île Anvers (Domack et al. 2006). Le relief des fonds marins comprenait des terrasses résiduelles, des deltas de lacs sous-glaciaires, des bras de mer, des talus de débris et des rives morainiques. Ces éléments témoignent du développement d'un lac sous-glaciaire dans le bassin Palmer pendant ou avant le dernier pléniglaciaire, son écoulement et le recul du réseau de courants glaciaires du bassin Palmer (Domack et al. 2006).
Habitat dulcicole
S'il n'existe aucun lac ou cours d'eau majeur dans la zone, celle-ci présente néanmoins un nombre important de petits étangs et de cours d'eau temporaires créés par la fonte des glaces pendant l'été (Lewis Smith 1996). Ceux-ci sont présents pour l'essentiel sur la pointe Norsel et quelques-unes des îles au large de Port Arthur, notamment sur l'île Humble et les îles Breaker, Shortcut, Laggard, Litchfield et Hermit, ainsi qu'à la pointe Biscoe (W. Fraser, communication personnelle, 2006) bien que nombreux soient ceux qui sont fortement contaminés par la présence de colonies voisines de manchots et des groupes de labbes en période internuptiale. Les cours d'eau ne possèdent que de rares biotes à l'exception de mousses marginales (dont Brachythecium austrosalebrosum et Sanionia uncinata), un habitat de prédilection des larves du moucheron aptère de l'Antarctique, Belgica antarctica. Ceci étant, les étangs contiennent une flore microalgaire et cyanobactérienne très diverse (plus de 100 taxons y ont été répertoriés) mais les chiffres varient énormément d'un étang à l'autre (Parker 1972, Parker et Samsel 1972). Parmi les espèces de faune dulcicole figurent de nombreuses espèces de protozoaires, de tardigrades, de rotifères et de nématodes ainsi que quelques crustacés nageant librement dont les plus grands et les plus notables sont l'anostracée Branchinecta gaini (anostracée de l'Antarctique) et les copépodes Parabroteus sarsi et Pseudoboeckella poppii (Heywood 1984).
Flore
La zone à l'étude se trouve dans l'environnement antarctique maritime froid de la péninsule Antarctique occidentale, où les conditions de température et l'humidité disponible sont propices à une vaste diversité d'espèces végétales, dont deux angiospermes, la Deschampsia antarctique (Deschampsia antarctica) et l'oeillet antarctique (Colobanthus quitensis) (Longton 1967 ; Lewis Smith 1996, 2003). Dans l'Antarctique, ces angiospermes n'existent que dans la région de la péninsule occidentale, les îles Shetland du Sud et les Orcades du Sud, généralement sur des talus abrités exposés au nord, notamment dans des ravins et sur des corniches à proximité du niveau de la mer. En quelques endroits bien placés, les graminées se sont développées en peuplements denses (Lewis Smith 1996), en particulier à la pointe Biscoe (ZSPA n°139) où elles couvrent jusqu'à 6 500 m². Dans l'ensemble de la zone maritime de l'Antarctique, notamment dans la région de Port Arthur, la tendance au réchauffement observée depuis le début des années 80 ont provoqué une augmentation rapide des populations des deux espèces et l'établissement de nombreuses nouvelles colonies (Fowbert et Lewis Smith 1994 ; Day et al. 1999).
La végétation de la zone demeure cependant pour l'essentiel entièrement æthéogame (Lewis Smith 1979), les bryophytes dominant les habitats humides et les lichens ainsi que quelques tourbes mousseuses sur les sols plus secs, les graviers et les surfaces rocheuses (Komárková et al. 1985). Des communautés denses de mousses et de lichens sont observées en plusieurs endroits aux alentours de Port Arthur, y compris à la pointe Norsel, à la pointe Bonaparte et sur l'île Litchfield, ainsi que sur certaines îles côtières et au cap Monaco. Les pentes abritées exposées au nord contiennent des communautés importantes de sous-formations de plaques de mousse allant jusqu'à 30 cm de profondeur, avec des colonies où prédominent les combinaisons de Polytrichum strictum et Chorisodontium aciphyllum (Lewis Smith 1982). A Port Arthur, on peut trouver de vastes tapis de ces mousses au-dessus d'une accumulation de tourbe dépassant un mètre de profondeur et dont la datation au carbone 14 a révélé qu'elles avaient près de 1 000 ans d'âge. On trouve tout particulièrement de tels tapis sur l'île Litchfield (ZSPA n°113), qui est protégée essentiellement pour ses valeurs végétales exceptionnelles. Des exemples moins abondants se retrouvent sur l'île Laggard, l'île Hermit et la pointe Norsel, avec de petits tapis le long des îles et des promontoires côtiers de l'ensemble de la zone. La plus grande des îles Joubin dispose d'un tapis de tourbe composé exclusivement de Chorisodontium (Fenton et Lewis Smith 1982). Depuis la fin des années 70, des parcelles résiduelles de tourbe vieille de plusieurs siècles formées par ces mousses ont été exposées par le recul des falaises de glace du piémont glaciaire Marr, en particulier à la pointe Bonaparte (Lewis Smith 1982). Les aires humides et les talus d'écoulement abritent normalement des communautés de tapis de mousse et des sous-formations dominées en général par les espèces Sanionia uncinata, Brachythecium austrosalebrosum et Warnstorfia. Un peuplement exceptionnellement vaste sur l'île Litchfield a été détruit par l'afflux estival croissant d'otaries à fourrure pendant les années 80.
Les communautés dominées par les lichens (p. ex. : les espèces Usnea, Pseudephebe et Umbilicaria ainsi que de nombreuses formes de lichen crustose) de la sous-catégorie des lichens folioses (appelée souvent lichens d'altitude) se retrouvent fréquemment sur les sols stables et pierreux secs ainsi que sur les affleurements de rochers, en compagnie de mousses de la famille des lycopodes glauques (p. ex. : les espèces Andreaea, Hymenoloma, Orthogrimmia et Schistidium) (Lewis Smith et Corner 1973). Les rochers et les blocs de pierre proches de la rive, en particulier lorsqu'ils sont influencés par l'apport de nutriments (azote) de colonies avoisinantes de manchots et de pétrels, abritent d'ordinaire diverses communautés des sous-formations de lichens crustoses et folioses. Bon nombre de ces espèces (comme par exemple Acarospora, Amandinea, Buellia, Caloplaca, Haematomma, Lecanora, Lecidea et Xanthoria) arborent des couleurs vives (orange, jaune, gris-vert, brun, blanc).
L'algue géante verte Prasiola crispa occupe une aire bien en vue sur le sol et le gravier à forte teneur en nutriments situés autour de colonies de manchots. A la fin de l'été, les champs de glace qui fondent et les flaques de neige éternelles présentent une teinte rougeâtre due à l'agglomération de colonies importantes d'algues des neiges unicellulaires dans les névés en fonte. Ailleurs, ce sont les algues vertes des neiges qui donnent une teinte distinctive à la surface.
Une liste de vérification de la flore observée dans la zone figure à l'appendice C.
Invertébrés
Les communautés végétales à l'intérieur de la zone offrent un habitat important aux invertébrés. Comme cela est fréquemment le cas ailleurs dans la péninsule Antarctique, les collemboles et les acariens sont très nombreux. Des colonies d'Alaskozetes antarcticus, un acarien, sont souvent présentes sur les côtés des roches sèches tandis que d'autres espèces sont associées à des mousses, des lichens fruticoses et à des angiospermes. L'espèce de collembole la plus commune, Cryptopygus antarcticus, se développe dans les lits de mousse et sous les rochers. Les collemboles et les acariens se trouvent en outre dans d'autres habitats, notamment les nids d'oiseaux et les colonies de patelles (Lewis Smith 1966).
Les îles voisines de la station Palmer sont connues pour leurs abondantes populations de moucherons aptères de la famille Belgica antarctica, que l'on ne retrouve qu'à un moindre degré à proximité des autres stations de recherche de la péninsule Antarctique. Cette espèce endémique est particulièrement importante car il s'agit de l'espèce d'insecte libre vivant le plus au sud. On la trouve dans toute une série d'habitats dont la mousse, l'algue terrestre Prasiola crispa et les micro-habitats riches en substances nutritives adjacents aux souilles des éléphants de mer et des colonies de manchots. Les larves présentent une tolérance exceptionnelle au gel, à l'anoxie, aux chocs osmotiques et au dessèchement.
On trouve fréquemment des colonies de tiques d'oiseaux de mer Ixodes uriae en dessous de rochers bien drainés adjacents à des nids d'oiseaux de mer et, surtout, de colonies de manchots Adélie. Cette tique, présente de manière circumpolaire dans les deux hémisphères, présente le degré le plus élevé de tolérance thermique (― 30 à 40 °C) de tous les arthropodes terrestres de l'Antarctique. L'abondance des populations de cette tique est en baisse depuis une trentaine d'années, parallèlement à la réduction observée des colonies de manchots Adélie (R. Lee, communication personnelle, 2007).
Oiseaux
Trois espèces de manchots, les manchots Adélie (Pygoscelis adeliae), les manchots à jugulaire (P. antarctica) et les manchots papous (P. papua), se reproduisent dans la zone de l'île Southwest Anvers (Parmelee et Parmelee 1987, Poncet et Poncet 1987, Woehler 1993). L'espèce la plus abondante est le manchot Adélie, qui se reproduit à la pointe Biscoe et sur les îles Christine, Cormoran, Dream, Humble, Litchfield et Torgersen ainsi que sur les îles Joubin et Rosenthal (Cartes 2 à 8). Le nombre des manchots Adélie a enregistré un déclin marqué au cours des 30 dernières années, probablement en raison de l'effet des changements climatiques sur les conditions de la glace des mers, de l'accumulation des neiges et de la disponibilité des proies (Fraser et Trivelpiece 1996, Fraser et Hofmann 2003, Fraser et Patterson 1997, Trivelpiece et Fraser 1996). Le nombre des manchots Adélie qui se reproduisent sur l'île Litchfield est tombé de 884 couples à 143 entre 1974-1975 et 2002-2003, aucun couple ne s'étant reproduit en 2006-2007 (W. Fraser communication personnelle, 2007). Des manchots à jugulaire sont présents sur l'île Dream, sur de petites îles situées à proximité de l'île Gerlache et sur les îles Joubin. Les îles Rosenthal contiennent des populations sources de manchots à jugulaire et de manchots papous qui sont probablement étroitement liées à d'autres colonies de la région de l'île Southwest. Les manchots papous seraient en augmentation dans la région en réponse au réchauffement régional et pourraient coloniser de nouveaux sites sur des aires récemment libérées de glaces ou sur des sites délaissés par les manchots Adélie. Le recul de petits glaciers des les îles Wauwermans, en particulier, pourrait offrir un habitat important à de nouvelles colonies de manchots papous (W. Fraser, communication personnelle, 2006).
Les pétrels géants de l'Antarctique (Macronectes giganteus) se reproduisent à plusieurs endroits de la zone. Les cormorans impériaux (Phalacrocorax [atriceps] bransfieldensis) le font sur l'île Cormoran, Elephant Rocks et les îles Joubin. Parmi les autres espèces d'oiseaux reproducteurs présents dans cette zone figurent les goélands dominicains (Larus dominicanus), les océanites de Wilson (Oceanites oceanicus), les chions (Chionis alba), les labbes de l'Antarctique (Catharacta maccormicki), les labbes bruns (C. loennbergi) et les sternes couronnées (Sterna vittata). Au nombre des visiteurs communs non reproducteurs figurent les fulmars argentés (Fulmarus glacialoides), les pétrels antarctiques (Thalassoica antarctica), les damiers du Cap (Daption capense) et les pétrels des neiges (Pagadroma nivea). On trouvera à l'appendice C une liste complète des visiteurs fréquents et moins courants ou de passage répertoriés dans la zone.
Mammifères marins
Rares sont les données disponibles sur les mammifères marins à l'intérieur de la zone. Les traversées du détroit de Gerlache ont permis d'observer la présence de rorquals communs (Balaenoptera physalus), de rorquals à bosse (Megaptera novaeangliae) et d'hyperoodons boréals (Hyperoodon planifrons) (Thiele 2004). Des observations isolées par le personnel de la station Palmer et des visiteurs à l'intérieur de la zone ont fait mention de la présence de rorquals communs, de rorquals à bosse, de baleines de Bryde (Balaenoptera borealis), de baleines noires du Sud (Eubalaena australis), de rorquals rostrés (Balaenoptera bonaerensis) et d'orques (Orcinus orca), ainsi que de dauphins sabliers (Lagenorhynchus cruciger) (W. Fraser pers. comm. 2007). Des phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) et des éléphants de mer (Mirounga leonina) non reproducteurs se vautrent sur des plages accessibles tandis que phoques crabiers (Lobodon carcinophagus) et des léopards de mer (Leptonyx hydrurga) sont eux aussi fréquemment observés en mer ou sur des banquises à l'intérieur de la zone. Le nombre des otaries à fourrure (Arctocephalus gazella) qui ne sont pas en phase de reproduction, essentiellement des jeunes mâles, a augmenté ces dernières années et, selon la saison de l'année, on peut voir des centaines ou des milliers de spécimens sur les plages locales de la zone. Leur nombre de plus en plus élevé endommage la végétation à des altitudes plus basses (Lewis Smith 1996, Harris 2001). En dépit du manque de données publiées sur les mammifères marins à l'intérieur de la zone, leur présence est sans doute liée à la quête de krill antarctique, qui est un élément majeur de leur alimentation (Ducklow et al. 2007). On trouvera à l'appendice C une liste des mammifères marins observés dans la zone.
Océanographie
La péninsule Antarctique occidentale est la seule région où le courant circumpolaire antarctique (Antarctic Circumpolar Current ― ACC) est adjacent à la plate-forme continentale. L'ACC s'éloigne de la plate-forme continentale en direction nord-est, avec un certain courant vers le sud sur la partie intérieure du plateau (Smith et al. 1995). Les eaux circumpolaires profondes (Circumpolar Deep Water ― CDW) acheminent les macronutriments et une eau plus chaude et plus salée jusqu'à la plate-forme, ce qui a des incidences considérables pour le bilan de chaleur et de salinité de la région de l'île Southwest Anvers et du bassin Palmer. Les schémas de circulation et la présence de la masse aquatique des CDW sont eux aussi susceptibles d'influencer le rythme et le volume de la glace de mer (Smith et al. 1995). L'étendue de la glace de mer et le moment de l'apparition de la zone de glace marginale (Marginal Ice Zone ― MIZ) par rapport à des emplacements géographiques donnés fluctuent considérablement d'une année sur l'autre (Smith et al. 1995) encore que Smith et Stammerjohn (2001) aient mesuré une réduction statistiquement significative de l'étendue de glace de mer dans la péninsule Antarctique occidentale sur la période écoulée depuis l'avènement des observations satellitaires. Le bord de glace et la zone de la marge glaciaire (MIZ) constituent des limites écologiques majeures et présentent un intérêt particulier dans la région en raison de leur interaction avec plusieurs dimensions de l'écosystème marin, notamment les proliférations de phytoplanctons et les habitats des oiseaux de mer. Le bassin Palmer est un point de concentration pour les activités biologiques et biogéochimiques à l'intérieur de la zone ainsi qu'un site important de remontée des eaux.
Ecologie marine
L'écosystème marin à l'ouest de la péninsule Antarctique est extrêmement productif, avec des dynamiques étroitement associées aux variations saisonnières et annuelles de la glace de mer. Les changements climatiques très rapides qui se produisent à l'intérieur de la péninsule Antarctique occidentale, accompagnés qu'ils sont de changements de la glace de mer, ont un impact sur tous les niveaux du réseau trophique (Ducklow et al. 2007). La flore et la faune marines de la zone sont fortement influencées par des facteurs tels que les basses températures, la brièveté de la saison de croissance, les vents forts qui affectent la profondeur de la couche de mélange, la proximité du littoral avec l'apport potentiel de micronutriments, et les variations de la couverture de la glace des mers. Il s'agit d'un environnement à forte teneur en nutriment et à faible biomasse.
Des niveaux élevés de production primaire sont observés dans la région, grâce aux remontées d'eau froide provoquées par la topographie et à la stratification causée par l'apport d'eau douce en provenance de glaciers (Prézelin et al. 2000, 2004 ; Dierssen et al. 2002). En termes de biomasse, les communautés de phytoplancton sont dominées par les diatomées et les cryptomonades (Moline et Prézelin 1996). La répartition des espèces et leur composition variant selon les masses d'eau, les fronts et les fluctuations de la position de la lisière des glaces.
Les salpes et le krill antarctique (Euphausia sp.) sont fréquemment les espèces dominantes de la biomasse totale des zooplanctons (Moline et Prézelin 1996). Les organismes dominants de la province néritique du plateau au sud-ouest de l'île Anvers sont E. superba, E. crystallorophias et les larves de poisson (Ross et al. 1996). La répartition et l'abondance des zooplanctons varient au fil du temps, et Spiridonov (1995) a découvert que le krill de l'archipel de Palmer présentait un cycle biologique extrêmement variable par rapport à d'autres zones de la péninsule Antarctique occidentale.
Il y a un degré considérable d'endémisme parmi les espèces de poissons échantillonné sur la plate-forme continentale de l'Antarctique par rapport à d'autres communautés marines isolées, de nouvelles espèces y étant découvertes à intervalles réguliers (Eastman 2005). Parmi les poissons prélevés à l'intérieur de la zone figurent six espèces de Nototheniidées (Notothenia coriiceps neglecta, N. gibberifrons, N. nudifrons, Trematomus bernachii, T. hansoni et T. newnesi), une de Bathydraconidée (Parachaenichthys charcoti) et une de Channichthydée (Chaenocephalus aceratus) (De Witt et Hureau 1979, Detrich 1987, McDonald et al. 1992).
La communauté macrobenthique sur fond meuble de Port Arthur se caractérise par sa grande diversité et abondance d'espèces, qui sont dominées par des plychètes, des crustacés péracarides et des mollusques (Lowry 1975, Richardson et Hedgpeth 1977, Hyland et al. 1994). Une étude de l'effet des rayons ultraviolets sur les organismes marins réalisée à proximité de la station Palmer pendant le printemps austral (Karentz et al. 1991) a permis la collecte d'échantillons de 57 espèces (une de poisson, 48 d'invertébrés et huit d'algues). Ces échantillons ont été prélevés dans diverses aires intercotidales rocheuses (72 % des organismes) et des habitats planctoniques et recouverts à marée haute. Le plus grand nombre d'invertébrés a été prélevé dans le phylum arthropode (12 espèces). La patelle antarctique (Nacella concinna) est commune dans Port Arthur (Kennicutt et al. 1992 b).
Activités humaines et impact
La Base N (Royaume-Uni), construite en 1955 à la pointe Norsel (Carte 3), a été exploitée sans discontinuer jusqu'en 1958. Les Etats-Unis d'Amérique ont établi en 1965 la station Old Palmer à proximité sur la pointe Norsel, mais ils en ont transféré les opérations principales à l'actuelle station Palmer à la pointe Gamage en 1968. La Base N a été utilisée comme laboratoire biologique par des scientifiques américains entre 1965 et 1971, année au cours de laquelle la station a été totalement détruite par un incendie. La station Old Palmer a été démantelée par les Etats-Unis d'Amérique en 1991 et il ne reste plus de cette station et de la Base N que les fondations d'origine en béton.
Le 28 janvier 1989, le navire argentin Bahia Paraiso s'est échoué à 750 m au sud de l'île Litchfield, déversant plus de 600 000 litres (150 000 gallons) d'hydrocarbures dans l'environnement adjacent (Kennicutt 1990, Penhale et al. 1997). Cette pollution s'est révélée mortelle pour certaines des biotes locaux, notamment le krill, les invertébrés des aires intercotidales et les oiseaux de mer, en particulier les manchots Adélie et les cormorans impériaux (Hyland et al. 1994, Kennicutt et al. 1992 a et b, Kennicutt et Sweet 1992). On trouvera dans Penhale et al. (1997) un résumé du déversement, des travaux de recherche effectués sur l'impact environnemental et des activités de nettoyage par l'Argentine et les Pays-Bas en 1992-1993.
Toutes les captures de poisson à la palangre sont actuellement interdites dans la zone de la péninsule Antarctique occidentale (CCAMLR, sous-secteur statistique 48.1) conformément aux dispositions de la mesure de conservation 32-02 de la CCAMLR (1998) (CCAMLR [2006/a]). Les captures de krill ont lieu dans la zone extracôtière située au nord-ouest de l'archipel de Palmer ; elles sont actuellement concentrées pour l'essentiel autour des îles Shetland du Sud, plus au nord. Le total des captures de krill pour le sous-secteur 48.1 a été déclaré à 7 095 tonnes pour la campagne 2004-2005 (CCAMLR [2006 b]) et il y a eu volume limité d'activités historiques de la ZGSA. Cependant, les données à échelle fine ne révèlent des captures de krill dans la région de l'île Southwest Anvers que pendant une seule période de trois mois entre 2000 et 2005 pour un volume total de moins de 4 tonnes (T2, 2002-2003) (CCAMLR [2006 b] : 187). Des activités dans le cadre de la CCAMLR sont donc menées à l'intérieur de la zone ou à proximité mais elles demeurent pour le moment minimes.
Les activités humaines en cours dans la zone sont principalement des activités scientifiques et logistiques connexes, et de tourisme. La station Palmer (Etats-Unis d'Amérique) est utilisée comme base pour les recherches scientifiques et les opérations logistiques connexes menées dans la péninsule Antarctique occidentale et l'archipel Palmer par le programme antarctique des Etats-Unis dans l'Antarctique et des collaborateurs de plusieurs autres Parties au Traité sur l'Antarctique. Un soutien scientifique et logistique est fourni par des navires exploités ou affrétés par l'USAP, qui visitent la station une quinzaine de fois par an. Il n'y a pas de vols réguliers depuis la station Palmer mais il arrive que, de temps à autre, des hélicoptères s'y rendent pendant l'été. Le transport et le soutien scientifiques au niveau local sont assurés par de petites embarcations pneumatiques qui parcourent « l'aire de navigation sans danger » dans un rayon de 5 km pendant la campagne estivale (Carte 3). Fréquentes sont les visites effectuées dans les îles situées à l'intérieur de l'aire de navigation sans danger à des fins de recherche scientifique mais aussi d'activités ludiques par le personnel de la base.
Les informations publiées sur les impacts de la science (notamment l'échantillonnage, les perturbations ou les installations) à l'intérieur de la zone sont limitées. Cependant, un grand nombre de baguettes de soudage insérées dans le sol pour identifier les sites d'études de la végétation (Komárková 1983) ont été abandonnées dans l'aire de la pointe Biscoe (ZSPA n°139) et de l'île Litchfield (ZSPA n°113) en 1982. Aussi longtemps que ces baguettes sont restées sur place, la végétation adjacente a été détruite à cause manifestement de la contamination extrêmement localisée causée par leurs substances chimiques (Harris, 2001).
Entre 1984-1985 et 1990-1991, le nombre de navires de tourisme qui ont visité la station Palmer chaque saison est passé de 4 (340 visiteurs) à 12 (1 300 visiteurs). Depuis 1991, le nombre de navires de tourisme visitant la station Palmer s'est maintenu à une douzaine de navires par an dont les visites ont été organisées avant le début de la saison. En règle générale, les touristes débarquent à la station elle-même pour une visite des installations, puis ils visitent l'aire réservée aux visiteurs sur l'île Torgersen (Carte 5) et effectuent une croisière rapide autour des îles côtières voisines dans des canots pneumatiques. Les voiliers de plaisance visitent également la station Palmer et ses alentours, quelques 17 l'ayant fait durant la saison 2007-2008. Des études de la variation des populations de manchots sur l'île Torgersen et les îles adjacentes semblent indiquer que l'impact des visites touristiques, du personnel de la base et des scientifiques sur le succès reproducteur a été mineur par rapport aux facteurs de forçage à long terme d'origine climatique (Fraser et Patterson 1997, Emslie et al. 1998, Patterson 2001).
ii) Emplacement des structures à l'intérieur de la zone
La station moderne de Palmer (Carte 4) se compose de deux bâtiments principaux, d'un laboratoire et de plusieurs bâtiments auxiliaires dont un aquarium, un petit hangar à bateaux, des ateliers, et des installations de stockage et de communications. L'alimentation de la station est assurée par un générateur d'électricité à diesel, dont le carburant est stocké dans des citernes à double paroi. Une jetée a été construite à proximité de la station à l'entrée du passage Hero, qui peut accueillir des navires scientifiques et de soutien logistique de taille moyenne. La station, qui est exploitée toute l'année durant, a une capacité d'accueil d'environ 44 personnes, avec un taux d'occupation d'au moins 40 en été et un effectif d'une dizaine de personnes en hiver.
iii) Zones restreintes et gérées à l'intérieur de la zone
Trois catégories d'aires de gestion (zone restreinte, aire réservée aux visiteurs et aire des opérations) sont désignées dans la zone. Deux ZSPA se trouvent également à l'intérieur de la zone.
a) Zones restreintes
Seize sites présentant une valeur écologique et scientifique particulière sont désignés comme zones restreintes (Cartes 2-6). Ces sites, énumérés ci-dessous, sont extrêmement vulnérables aux perturbations pendant les mois d'été :
Tableau 1. ― Zones restreintes à l'intérieur de la ZGSA
de l'île Southwest Anvers et du bassin Palmer
Pointe Bonaparte (y compris l'île Diana et l'anse Kristie) |
Ile Laggard |
Ile Christine |
Ile Limitrophe |
Ile Cormoran |
Pointe Norsel |
Ile Dream |
Iles Rosenthal |
Elephant Rocks |
Ile Shortcut |
Iles Hermit |
Pointe Shortcut |
Ile Humble |
Stepping Stones |
Iles Joubin |
Ile Torgersen (moitié SO de l'île) |
b) Aire réservée aux visiteurs
La moitié nord-est de l'île Torgersen est désignée comme aire réservée aux visiteurs (Carte 5). A l'heure actuelle, les visiteurs sont dirigés vers cette partie de l'île tandis que l'accès à la zone restreinte située dans la partie sud-ouest de l'île, considérée comme une aire de référence scientifique, est limité aux personnes y menant des travaux de recherche scientifique essentiels, de surveillance ou de maintenance. Des lignes directrices spécifiques pour les activités dans l'aire réservée aux visiteurs sont incorporées dans les lignes directrices pour les visites de sites des ZGSA (Appendice B).
c) Aire des opérations
Les installations de la station Palmer sont en grande partie concentrées dans une petite zone de la pointe Gamage. L'aire des opérations désignée comprend la pointe Gamage, avec les bâtiments de la station, les mâts et les antennes adjacents, les installations de stockage du carburant et d'autres structures, jusqu'au bord de glaces pérennes du piémont glaciaire Marr (Carte 4).
d) Zones spécialement protégées
de l'Antarctique (ZSPA)
La ZGSA comprend deux zones spécialement protégées de l'Antarctique, la ZSPA n°113 (île Litchfield) et la ZSPA n°139 (pointe Biscoe) (Cartes 7 et 8). Des plans de gestion révisés ont été adoptés en 2004 pour ces deux sites par les Parties au Traité de l'Antarctique. Tout accès y est interdit sauf avec un permis émis à cette fin par une autorité nationale appropriée.
iv) Emplacement des autres zones protégées
à proximité directe de la zone
En dehors de la ZSPA n°113 et de la ZSPA n°139 situées à l'intérieur de la zone, la seule autre zone protégée à proximité directe est la ZSPA n°146, baie South, île Doumer, à 25 km au sud-est de la station Palmer (Carte 1). Aucun site ou monument historique ne figure à l'intérieur de la zone, le plus proche étant le SMH n°61, Base A à Port Lockroy, île Goudier, à 30 km à l'est de la station Palmer (Carte I).
7. Code général de conduite
Le Code de conduite figurant dans la présente section constitue le principal instrument de gestion des activités dans la zone. Il décrit les principes généraux opérationnels et de gestion applicables à la zone. Des lignes directrices plus spécifiques applicables à l'environnement, aux scientifiques et aux visiteurs figurent dans les appendices.
i) Accès et déplacement à l'intérieur de la zone
L'accès à la zone se fait généralement par bateau (Carte 4) mais peut se faire de temps à autre par hélicoptère. Il n'y a pas de restrictions spéciales au transit des navires par la zone, à l'exception de zones tampons saisonnières qui s'étendent à 50 m de la rive à un petit nombre d'îles désignées comme zones restreintes (voir à la section 6 iii) a)). Avant de visiter la station Palmer, il faudrait toujours entrer en contact par radio afin d'obtenir des directives sur les activités locales menées dans la région (Carte 3).
Les navires de tourisme, les voiliers de plaisance et les navires des programmes nationaux sont autorisés à jeter l'ancre au large et leurs passagers peuvent accéder à la station Palmer, à la côte environnante et aux îles voisines au moyen d'une petite embarcation, compte tenu des restrictions d'accès qui s'appliquent à l'intérieur des zones désignées. La région des opérations sans danger des petites embarcations et les sites de débarquement préférés par petites embarcations dans la zone adjacente à la station Palmer sont indiqués sur la carte 3 (voir également l'appendice A).
L'accès aux zones restreintes entre le 1er octobre et le 15 avril compris est limité aux personnes se livrant à des travaux essentiels de recherche scientifique, de surveillance ou de maintenance, y compris à l'intérieur de la zone marine proche du littoral dans un rayon de 50 m de la côte de ces zones (voir les détails à la section 6 iii, a). L'accès aux ZSPA est interdit, sauf avec un permis délivré par une autorité nationale appropriée.
Les aéronefs exploités à l'intérieur de la zone doivent suivre les « Lignes directrices pour l'exploitation des aéronefs à proximité des concentrations d'oiseaux dans l'Antarctique » (Résolution 4, XXVIIe RCTA). Le principal site d'atterrissage des hélicoptères à la station Palmer est une aire plate et rocheuse située à environ 400 m à l'est de la station Palmer. L'approche par hélicoptère doit se faire très au-dessus de la péninsule à l'est de la station ou au bout du bras de mer en sud-est (voir la page consacrée à la station Palmer dans la section sur l'île Anvers du Wildlife Awareness Manual [Harris 2006]). Le survol des colonies de faune sauvage doit être évité d'un bout à l'autre de la zone et des restrictions spécifiques s'appliquent à l'île Litchfield (ZSPA n°113) et à la pointe Biscoe (ZSPA n°139) (Cartes 7 et 8 et dispositions spécifiques dans les plans de gestion des ZSPA).
Les déplacements à l'intérieur de la zone se font généralement à pied bien que des véhicules soient utilisés dans l'aire des opérations. Une route menant de la station Palmer au piémont glaciaire Marr est balisée par des drapeaux pour les zones de crevasses. La route précise varie en fonction de son état et les visiteurs doivent solliciter les informations les plus récentes sur la route qui part de la station Palmer. En hiver, des motoneiges sont parfois utilisés sur cette route. Tous les déplacements devront se faire avec le grand soin afin de minimiser les perturbations dont pourraient souffrir les animaux, les sols et les zones végétales.
ii) Activités menées ou pouvant être menées
à l'intérieur de la zone
Les activités suivantes peuvent être menées à l'intérieur de la zone :
― Travaux de recherche scientifique ou soutien logistique aux activités de recherche scientifique qui ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone ;
― Activités de gestion, y compris la maintenance ou l'enlèvement des installations, le nettoyage des sites de travail abandonnés et la surveillance de la mise en application du présent plan de gestion ; et
― Visites touristiques ou expéditions privées conformément aux dispositions du présent plan de gestion et des Lignes directrices pour les visites de sites (Appendice B) ;
― Programmes médiatiques, artistiques, éducatifs ou autres visiteurs officiels de programmes nationaux.
― Capture de ressources marines vivantes, qui devra avoir lieu conformément aux dispositions du présent plan de gestion et compte dûment tenu des importantes valeurs environnementales et scientifiques de la zone. Toutes ces activités devront être menées en coordination avec les travaux de recherche et autres activités en cours, et elles pourraient inclure l'élaboration d'un plan et de lignes directrices qui veilleraient à ce que les activités de capture ne posent pas un risque majeur pour les autres valeurs importantes de la zone.
Toutes les activités dans la zone devront être menées de manière à réduire au minimum tout impact sur l'environnement. Les lignes directrices spécifiques pour la conduite d'activités à l'intérieur de la zone, y compris dans certaines aires spécifiques, figurent dans les appendices.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
La sélection des sites, leur modification ou l'enlèvement d'abris temporaires et de tentes devront être effectués de manière à ne pas nuire aux valeurs de la zone. Les sites d'installation devront être réutilisés dans toute la mesure du possible et leur emplacement devra être enregistré. L'empreinte des installations devra être limitée au minimum possible.
Le matériel scientifique installé dans la zone devra préciser clairement le nom du pays, le nom du chercheur principal, les informations de contact et la date d'installation. Tous les articles devront être fabriqués en matériaux qui ne posent qu'un risque minimum de contamination pour la zone. Par ailleurs, tous les équipements et matériels connexes devront être retirés une fois qu'ils auront cessé d'être utilisés.
iv) Emplacement des camps éloignés
Le cas échéant, des camps temporaires peuvent être installés aux fins de recherche conformément aux dispositions applicables à la zone restreinte et à la ZSPA. Ces camps devront être placés sur des aires hors végétation ou sur des plaques de neige ou de glace épaisse si possible, et éviter toute concentration de mammifères ou d'oiseaux nicheurs. L'emplacement des camps sur le terrain devra être enregistré et les sites de camps précédents devront être réutilisés autant que faire se peut. L'empreinte des camps devra être limitée au strict minimum.
Pour des raisons de sécurité, il existe des caches d'urgence sur plusieurs îles de la zone ; ces caches sont indiquées sur la carte 3. Prière de respecter ces caches et ne les utiliser qu'en cas de véritable situation d'urgence puis en déclarer l'utilisation à la station Palmer qui veillera à les réapprovisionner.
v) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore
Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou les perturbations nuisibles à la flore ou à la faune sont interdits, sauf avec un permis délivré conformément aux dispositions de l'annexe II du Protocole au Traité de l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement (1991).
vi) Prélèvement ou enlèvement
de tout ce qui n'a pas été introduit dans la zone
Les éléments qui ne sont pas couverts dans la section 7 v) ci-dessus ne peuvent être enlevés de la zone que pour répondre à des objectifs scientifiques ou pédagogiques connexes ou pour des raisons essentielles de conservation ou de gestion, et ils devront être limités au minimum nécessaire. Les matériaux d'origine humaine susceptibles de porter atteinte aux valeurs de la zone peuvent être enlevés à moins que l'impact de leur enlèvement ne soit plus grand que celui qu'aurait la décision de les laisser in situ. Si tel est le cas, l'autorité nationale compétente devra être notifiée. Ne pas perturber les sites expérimentaux ou le matériel scientifique.
vii) Restrictions sur les matériels et les organismes
pouvant être introduits à l'intérieur de la zone
Les visiteurs devront dans toute la mesure du possible réduire au minimum le risque d'introduction d'espèces non indigènes.
viii) Elimination et gestion des déchets
Tous les déchets, à l'exception des déchets d'origine humaine et des déchets domestiques liquides, doivent être retirés de la zone. Les déchets humains et les déchets domestiques liquides provenant des stations ou des camps éloignés peuvent être rejetés en dessous de la laisse de haute mer. Conformément aux dispositions de l'article 4 de l'annexe III du Protocole relatif à la protection de l'environnement, il est interdit de rejeter les déchets dans des lacs ou cours d'eau douce, dans les zones libres de glace ou dans des aires de neige ou de glace donnant sur de telles zones ou présentant une haute ablation.
ix) Rapports de visites
Dans toute la mesure du possible, le groupe de gestion devra tenir à jour les rapports sur les activités dans la zone et à les mettre à la disposition de toutes les Parties. Conformément aux dispositions de l'article 10 de l'annexe V du Protocole relatif à la protection de l'environnement, des dispositions devront être prises pour obtenir et échanger des rapports d'inspection et tout dommage ou changement important survenu à l'intérieur de la zone.
Les organisateurs de voyage devront tenir un registre de leurs visites dans la zone, en précisant notamment le nombre de visiteurs, les dates et tout incident éventuel survenu à l'intérieur de la zone.
8. Echange d'informations
Outre l'échange normal traditionnel d'informations réalisé au moyen des rapports nationaux annuels aux Parties au Traité de l'Antarctique, au SCAR et au COMNAP, les Parties opérant dans la zone devront procéder à un échange d'informations par l'intermédiaire du groupe de gestion. Tous les programmes nationaux dans l'Antarctique prévoyant d'exécuter des activités scientifiques à l'intérieur de la zone devront, dans toute la mesure du possible, notifier à l'avance le Groupe de gestion de l'emplacement de ces activités, leur durée prévue et tous les facteurs particuliers liés au déploiement d'équipes de terrain ou d'instruments scientifiques à l'intérieur de la zone.
Dans toute la mesure du possible, les navires et les voiliers devront soumettre à l'avance au groupe de gestion un calendrier détaillé des visites programmées.
Tous ceux qui ont l'intention de se livrer à des activités de capture marines à l'intérieur de la zone devront, dans la mesure du possible notifier à l'avance le groupe de gestion de leur nature, de leur emplacement et de leur durée prévue ainsi que de tous les facteurs particuliers en rapport avec la manière dont ces activités pourraient nuire aux études scientifiques menées à l'intérieur de la zone.
Les informations relatives à l'emplacement des activités scientifiques dans la zone devront, dans la mesure du possible, être diffusées.
9. Documents justificatifs
Le présent plan de gestion inclut les documents justificatifs suivants sous la forme d'appendices :
― Appendice A : Lignes directrices scientifiques et environnementales (y compris les lignes directrices pour les zones restreintes) ;
― Appendice B : Lignes directrices pour les visites de sites (y compris les lignes directrices pour l'aire réservée aux visiteurs) ;
― Appendice C : Les espèces de plantes, d'oiseaux et de mammifères répertoriées dans la ZGSA de l'île Southwest Anvers et du bassin Palmer ;
― appendice D : Bibliographie.
APPENDICES
Appendice A. ― Lignes directrices et données d'appui
Lignes directrices scientifiques et environnementales
(y compris les lignes directrices pour les zones restreintes)
Le milieu côtier marin de la péninsule Antarctique occidentale est devenu un site important pour la recherche scientifique avec des études qui remontent à une cinquantaine d'années. Le présent code suggère comment il est possible de contribuer à la protection des valeurs de la zone au bénéfice des générations à venir et veiller à limiter au minimum l'impact de votre présence dans la région.
Enlever tout le matériel introduit sur le terrain. Ne pas jeter de matériel superflu à terre ou dans l'eau.
Ne pas prélever de spécimens ou matériaux naturels de quelque nature que ce soit, y compris des fossiles, sauf pour des raisons scientifiques et pédagogiques autorisées.
Les personnes basées à la station Palmer doivent respecter les limites de navigation de sécurité, à savoir environ 5 km de la station et 300 m minimum du front du glacier le long du littoral de l'île Anvers (Carte 3).
Ne visiter que les îles approuvées aux périodes approuvées. Ne pas harceler les animaux. Ne pas déranger les phoques ou les manchots mommifiés.
Si vous vous déplacez à pied, respectez autant que faire se peut les sentiers établis. Ne pas marcher sur la végétation ou sur les formations rocheuses. Quelques-unes des communautés biologiques qu'elles contiennent ont en effet mis plusieurs milliers d'années à se développer.
Veiller à ce que le matériel et les vivres soient bien arrimées à tout moment afin d'éviter leur dispersion lorsque souffle le vent. Des vents violents peuvent se lever rapidement et sans guère de préavis.
Eviter toutes les activités qui auraient pour résultat la dispersion de substances étrangères (aliments, carburant, agents réactifs ou déchets par exemple). Ne pas laisser de matériel de voyage derrière vous.
Carburants et substances chimiques
Prendre les mesures nécessaires pour éviter toute libération accidentelle de substances chimiques telles que des produits réactifs de laboratoire et des isotopes (stables ou radioactifs). Lorsque l'usage de radio-isotopes est autorisé, observer scrupuleusement toutes les instructions fournies.
Veiller à disposer d'équipements de lutte contre les déversements correspondant au volume de carburant ou de produits chimiques utilisés, et à en connaître le mode d'utilisation.
Prélèvement d'échantillons et sites expérimentaux
Tout le matériel d'échantillonnage devra être nettoyé d'être introduit sur le terrain.
Après avoir foré un trou d'échantillonnage dans la glace de mer ou creusé une fosse d'observation, s'assurer qu'ils demeurent propres et que tous les dispositifs d'échantillonnage sont correctement amarrés.
Eviter de laisser des repères (par exemple des drapeaux) et tout autre matériel en place pendant plus d'une campagne sans y apposer une étiquette indiquant clairement le numéro de votre activité et la durée de votre projet.
Glaciers
Réduire au minimum l'utilisation d'eau liquide (par exemple les perforatrices à injection d'eau chaude) qui pourrait contaminer les relevés isotopiques et chimiques dans la glace du glacier.
Eviter l'emploi de fluides d'origine chimique sur la glace.
Si des piquets ou d'autres repères sont placés sur un glacier, utiliser le nombre minimum de piquets requis par la recherche ; dans toute la mesure du possible, leur apposer une étiquette précisant le numéro de l'activité la durée du projet.
Zones restreintes
Les recherches à l'intérieur des zones restreintes devront être effectuées avec le plus grand soin pour éviter autant que faire se peut de piétiner la végétation et de déranger les animaux.
Réduire au minimum toute perturbation des oiseaux nicheurs (1er octobre-15 avril) sauf pour des raisons scientifiques essentielles ;
Toutes les visites et les activités à l'intérieur des zones restreintes devront être enregistrées, les registres devant en particulier le type d'échantillons prélevés et leur quantité.
Appendice B. ― Lignes directrices pour les visiteurs (y compris
les lignes directrices pour l'aire réservée aux visiteurs)
Les lignes directrices ci-après s'appliquent aux organisateurs de voyages commerciaux et aux expéditions privées ainsi qu'au personnel des programmes nationaux dans l'Antarctique qui se livre à ces activités ludiques à l'intérieur de la zone.
Les activités des visiteurs devront être effectuées de manière à réduire au minimum les impacts nuisibles sur l'écosystème de l'île Southwest Anvers et du bassin Palmer et/ou sur les activités scientifiques à l'intérieur de la zone.
Les organisateurs de voyage devront fournir, à l'avance, un calendrier des visites programmées aux programmes nationaux opérant à l'intérieur de la zone ; ce calendrier devra être transmis au groupe de gestion dès qu'ils sont disponibles.
En outre, les navires de tourisme et les voiliers de plaisance qui ont l'intention de visiter la station Palmer devront entrer en contact avec celle-ci au moins 24 heures avant leur arrivée pour confirmer les détails de leur visite.
A la station Palmer, le nombre de passagers à terre ne devra jamais dépasser plus de quarante.
Les petites embarcations devront éviter de perturber les oiseaux et les phoques et respecter la limite opérationnelle de 50 m autour des zones restreintes.
Les visiteurs devront rester à une distance de 5 mètres des oiseaux ou des phoques pour éviter de les perturber. Chaque fois que possible, ils devront rester à une distance minimum de 15 mètres des otaries à fourrure.
Les visiteurs devront éviter de marcher sur la végétation y compris les mousses et les lichens.
Les visiteurs devront s'abstenir de toucher ou de déranger le matériel scientifique, les aires de recherche et toutes autres installations ou matériels.
Les visiteurs devront s'abstenir de prélever des échantillons biologiques, géologiques ou autres souvenirs, et ne laisser derrière eux aucun déchet.
A l'intérieur du groupe d'îles à Port Arthur, le débarquement de touristes devra être limité à l'aire réservée aux visiteurs.
Aire réservée aux visiteurs (île Torgersen)
Les visites à l'île Torgersen devront être effectuées dans le respect des lignes directrices générales applicables aux visiteurs décrites ci-dessus. Les lignes directrices additionnelles spécifiques au site sont les suivantes :
Les débarquements sur l'île Torgersen devront être effectués au petit débarcadère désigné (64°46'17.8 de latitude Sud, 64°04'31 de longitude Ouest) sur la côte nord de l'île.
Le nombre de passagers débarqués ne devra jamais dépasser 40 à tout moment.
Les visiteurs devront limiter leur visite à l'aire de l'île réservée aux visiteurs, dans la mesure où la zone restreinte est un site témoin pour la recherche scientifique (Carte 5).
Appendice C. ― Espèces de plantes, d'oiseaux et de mammifères répertoriées dans la ZGSA de l'île Southwest Anvers et du bassin Palmer Basin
Tableau C.1. Espèces végétales répertoriées à l'intérieur de la zone (tirées de la base de données
sur les plantes des Services britanniques dans l'Antarctique (British Antarctic Survey [2007])
Angiospermes |
|
Colobanthus quitensis |
|
Deschampsia Antarctica |
|
Bryopsidées |
|
Barbilophozia hatcheri |
|
Cephaloziella varians |
|
Lophozia excise |
|
Mousses |
|
Andreaea depressinervis, A. gainii var. gainii, A. regularis M |
|
Bartramia patens |
|
Brachythecium austrosalebrosum |
|
Bryum archangelicum, B. argenteum, B. boreale, B. pseudotriquetrum |
|
Ceratodon purpureus |
|
Chorisodontium aciphyllum |
|
Dicranoweisia crispula, D. dryptodontoides |
|
Grimmia reflexidens |
|
Hymenoloma grimmiaceum |
|
Kiaeria pumila |
|
Platydictya jungermannioides |
|
Pohlia cruda, P. nutans |
|
Polytrichastrum alpinum |
|
Polytrichum juniperinum, P. piliferum, P. strictum |
|
Sanionia uncinata |
|
Sarconeurum glaciale |
|
Schistidium antarctici, S. urnulaceum |
|
Syntrichia magellanica |
|
Syntrichia princeps, S. sarconeurum |
|
Warnstorfia laculosa |
|
Lichens |
|
Acarospora macrocyclos |
|
Amandinea petermannii |
|
Buellia anisomera, B. melanostola, B., perlata, B. russa |
|
Catillaria corymbosa |
|
Cetraria aculeata |
|
Cladonia carneola, C. deformis, C. fimbriata, C. galindezii, C. merochlorophaea var. novochloro, C. pleurota, C. pocillum, C. sarmentosa, C. squamosa |
|
Coelopogon epiphorellus |
|
Haematomma erythromma |
|
Himantormia lugubris |
|
Lecania brialmontii |
|
Lecanora polytropa, L, skottsbergii |
|
Leptogium puberulum |
|
Massalongia carnosa |
|
Mastodia tessellata |
|
Melanelia ushuaiensis |
|
Ochrolechia frigida |
|
Parmelia cunninghamii, P. saxatilis |
|
Physcia caesia, P. dubia |
|
Physconia muscigena |
|
Pseudephebe minuscula, P. pubescens |
|
Psoroma cinnamomeum, P. hypnorum |
|
Rhizoplaca aspidophora |
|
Rinodina turfacea |
|
Sphaerophorus globosus |
|
Stereocaulon alpinum |
|
Umbilicaria antarctica, U. decussata |
|
Usnea antarctica, U. aurantiaco-atra |
|
Xanthoria candelaria |
|
Xanthoria elegans |
|