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Article AUTONOME (Décret n° 2011-1289 du 12 octobre 2011 portant publication de la Mesure 13 (2010) ― zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 164 (Monolithes de Scullin et Murray, Terre Mac Robertson) (ensemble une annexe), adoptée à Punta del Este le 14 mai 2010 ― plan de gestion révisé (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2011-1289 du 12 octobre 2011 portant publication de la Mesure 13 (2010) ― zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 164 (Monolithes de Scullin et Murray, Terre Mac Robertson) (ensemble une annexe), adoptée à Punta del Este le 14 mai 2010 ― plan de gestion révisé (1))



M E S U R E 1 3 ( 2 0 1 0 )


ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 164 MONOLITHES DE SCULLIN ET MURRAY, TERRE MAC ROBERTSON (ENSEMBLE UNE ANNEXE), PLAN DE GESTION RÉVISÉ
Les représentants,
Rappelant les articles 3, 5 et 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement qui prévoient la désignation de zones spécialement protégées de l'Antarctique (ZSPA) et l'approbation de plans de gestion pour ces zones,
Rappelant la mesure 2 (2005) qui désignait les monolithes de Scullin et Murray, Terre Mac Robertson, Antarctique oriental comme ZSPA n° 164 à laquelle un plan de gestion était annexé,
Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a approuvé un plan de gestion révisé pour la ZSPA n° 164,
Désireux de remplacer le plan de gestion existant pour la ZSPA n° 164 par le plan de gestion révisé,
Recommandent pour approbation à leurs gouvernements la mesure ci-après conformément au paragraphe 1 de l'article 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, à savoir :
1. Que le plan de gestion révisé pour la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 164 (monolithes de Scullin et Murray, Terre Mac Robertson), qui figure en annexe à la présente mesure, soit approuvé ; et
2. Que le plan de gestion pour la ZSPA n° 164, qui figure en annexe à la mesure 2 (2005), cesse d'être en vigueur.


A N N E X E


PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 164 MONOLITHES DE SCULLIN ET MURRAY, TERRE MAC ROBERTSON


Introduction


Le monolithe de Scullin (67°47'S, 66°42'E) et celui de Murray (67°47'S, 66°53'E) (carte A) ont été, sur proposition de l'Australie et en vertu de la mesure 2 (2005), désignés comme zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) n°164. Cette zone a pour but de protéger la concentration la plus grande de colonies d'oiseaux de mer que l'on trouve dans l'Antarctique de l'Est. Sept espèces y occupent des territoires, à savoir cinq espèces de pétrels (pétrel antarctique ou Thalassoica antarctica, damier du Cap ou Daption capense, fulmar antarctique ou Fulmarus glacialoides, pétrel des neiges ou Pagodroma nivea, océanite de Wilson ou Oceanites oceanicus), un manchot (manchot Adélie ou Pygoscelis adeliae) et une mouette (labbe antarctique ou Catharacta maccormicki).
Par rapport à quelques autres sites de l'Antarctique de l'Est, les monolithes de Scullin et Murray n'ont été qu'assez peu visités et, à une exception connue près, toutes les visites ont été brèves (moins d'un jour). Les monolithes de Scullin et de Murray ont été visités pour la première fois le 13 février 1931 durant le deuxième voyage de l'expédition britannique, australienne et néo-zélandaise de recherche dans l'Antarctique (BANZARE) en 1930-1931. Sir Douglas Mawson a donné pendant cette visite un nom aux deux monolithes. Le monolithe de Murray a ainsi été appelé à la mémoire de Sir George Murray, président de la Cour suprême d'Australie du Sud, président de l'University of Adelaide et un des promoteurs bénévoles de l'expédition alors que celui de Scullin l'a été à la mémoire de James H. Scullin, premier ministre de l'Australie entre 1929 et 1931.
Un débarquement de courte durée a eu lieu le 26 février 1936 au monolithe de Scullin (RRS William Scoresby) pour y faire une ascension de plusieurs centaines de mètres. Le 30 janvier 1937, un Norvégien, Lars Christensen, a débarqué et visité le monolithe de Scullin. Du personnel du programme antarctique australien s'est rendu quelques fois dans la zone de la station Mawson, à environ 160 km à l'ouest. Le seul séjour consigné dans la zone a été une visite de six jours (1er-6 février 1987) lorsqu'y ont été effectuées des études ornithologiques détaillées. La première visite d'un navire de tourisme commercial dans la zone a eu lieu le 10 décembre 1992 et un petit nombre de visites de courte durée ont été effectuées les années suivantes.
Compte tenu du fait que, durant ces visites, très peu d'activités s'y sont déroulées, la zone et, en particulier, la faune avienne, possèdent une valeur spéciale en tant que zone relativement non perturbée aux fins de son utilisation dans l'avenir comme un site de référence pour d'autres zones qui connaissent un nombre plus élevé de visites humaines et un éventail plus large d'activités.


1. Description des valeurs à protéger


La zone a été essentiellement désignée pour protéger les valeurs écologiques et scientifiques associées à l'assemblage important d'oiseaux de mer découverts aux monolithes de Scullin et de Murray.
Avec 160 000 couples au moins, la colonie de pétrels antarctiques située sur le monolithe de Scullin se classe en nombre d'exemplaires au deuxième rang juste après la colonie de Svarthameren dans la Mühlig Hofmannfjella (Terre de la Reine Maud). Par conséquent, un tiers environ de la population mondiale estimée de ces pétrels (environ 500 000 couples) se reproduit au monolithe de Scullin.
Des colonies de manchots Adélie occupent les pentes inférieures des deux monolithes, s'étendant quasiment vers l'estran. Quelque 50 000 couples nichent sur le monolithe de Scullin et 20 000 couples additionnels sur celui de Murray, ce qui représente grosso modo 10 % de la population de manchots Adélie en phase de reproduction pour l'Antarctique de l'Est et près de 3 % de la population mondiale.
Bon nombre des pentes des deux monolithes qui font face à l'océan sont occupées par les autres espèces de pétrels. On trouve de vastes colonies nicheuses sur un grand nombre des pentes plus abruptes et en altitude plus élevée de ces monolithes. Des labbes antarctiques nichent partout dans la zone, se servant de la forte densité d'oiseaux de mer nicheurs comme animaux de proie pendant leur saison de reproduction.
S'il est vrai qu'il existe ailleurs dans l'Antarctique de l'Est de plus grandes colonies d'oiseaux de mer (comme le groupe Rauer par exemple), ce sont la population nicheuse prudemment estimée à 230 000 couples et l'abondante diversité des espèces dans les petites aires libres de glace des monolithes de Scullin et de Murray (environ 1,9 et 0,9 km² respectivement) qui en font la plus grande des concentrations et l'un des endroits de reproduction d'oiseaux de mer les plus divers connus de l'Antarctique de l'Est (Appendice 1).
En dehors des valeurs écologiques et scientifiques exceptionnelles déjà identifiées, la zone possède des valeurs esthétiques exceptionnelles dans la géomorphologie des deux monolithes qui sont occupés par un grand nombre d'oiseaux nicheurs ainsi que dans la nature spectaculaire des glaciers descendant du plateau continental qui coulent autour des monolithes pour terminer en glaciers vêlés.
L'assemblage nicheur très vaste et divers d'oiseaux de mer dans un cadre de valeurs esthétiques et de nature à l'état sauvage exceptionnelles justifie le degré de protection le plus élevé.


2. Buts et objectifs


La gestion des monolithes de Scullin et de Murray a pour buts les suivants :
― éviter la dégradation des valeurs de la zone ainsi que les dangers substantiels qui les menacent en empêchant des perturbations humaines inutiles de cette zone ;
― préserver la nature vierge de la zone afin qu'elle puisse être utilisée dans l'avenir comme un site de référence ;
― permettre des travaux de recherche scientifique sur l'écosystème et les valeurs de la zone, à condition qu'ils soient effectués pour des raisons impérieuses qui ne peuvent pas être satisfaites ailleurs et qu'ils ne portent pas atteinte aux valeurs de la zone, en particulier les valeurs ornithologiques ;
― accorder une priorité élevée à la collecte de données de recensement sur les oiseaux de mer dans des aires d'échantillonnage représentatives, des colonies de reproduction de référence ou des populations tout entières en phase de reproduction. Ces données de recensement constitueront un facteur primordial des futures révisions de la stratégie de gestion pour la zone et elles y contribueront ;
― accorder une priorité élevée à la collecte d'autres données d'études biologiques, en particulier d'études sur la flore et les invertébrés. Ces données seront incorporées dans de futures révisions de la stratégie de gestion de la zone ;
― permettre à des fins de gestion des visites à l'appui des buts et objectifs du plan de gestion ; et
― réduire au minimum les risques d'introduction de plantes, d'animaux et de micro-organismes non indigènes, en particulier les agents pathogènes aviens.


3. Activités de gestion


Les activités de gestion ci-après seront entreprises pour protéger les valeurs de la ZSPA :
― dans la mesure du possible, la zone sera visitée selon que de besoin et, de préférence, une fois au moins tous les cinq ans, pour y effectuer des recensements des populations d'oiseaux de mer en phase de reproduction, y compris la cartographie des colonies et des sites de nidification ;
― des informations sur la ZSPA qui couvre les monolithes de Scullin et de Murray, y compris des copies du plan de gestion seront mises à disposition aux stations Davis et Mawson et à celle de tous les visiteurs ;
― les programmes antarctiques nationaux qui travaillent dans les environs ou qui ont l'intention de visiter la zone consulteront d'autres programmes nationaux afin de s'assurer que leurs projets de recherche ne font pas double emploi ou ne sont pas contradictoires ; et
― dans la mesure du possible, des visites de gestion seront effectuées pour enlever les matériaux inutiles qui se trouvent actuellement à l'intérieur de la zone.


4. Durée de la désignation


La zone sera désignée pour une durée indéterminée.


5. Cartes et photographies


Carte A. ― Zone spécialement protégée de l'Antarctique n°164, monolithes de Scullin et de Murray. Terre Mac Robertson, Antarctique de l'Est. L'encart indique l'emplacement par rapport au continent antarctique.
Carte B. ― Zone spécialement protégée de l'Antarctique n°164, monolithe de Scullin. Topographie et distribution des oiseaux.
Carte C. ― Zone spécialement protégée de l'Antarctique n°164, monolithe de Murray. Topographie.
Carte D. ― Zone spécialement protégée de l'Antarctique n°164, monolithe de Scullin. Approche par hélicoptère et sites d'atterrissage.
Spécifications pour toutes les cartes : Datum (horizontal) : WGS84 ; Datum (vertical) : niveau moyen de la mer.


6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques,
bornage et caractéristiques du milieu naturel


Le monolithe de Scullin (67°47' de latitude Sud, 66°42' de longitude Est) et le monolithe de Murray (67°47' de latitude sud, 66°53' de longitude Est) sont situés sur Terre Mac Robertson, à environ 160 km à l'est de la station Mawson (carte A). Les monolithes se trouvent à environ 7 km l'un de l'autre et rejoignent la mer à l'extrémité de la calotte glaciaire continentale. Le bord de côte glacé à l'ouest et à l'est, ainsi qu'entre les monolithes, est constitué de falaises de glace de 30 à 40 m de haut. Le plateau antarctique s'élance en pente raide à partir de là vers le sud. Le monolithe de Scullin est un massif en forme de croissant dont le point culminant est situé à 433 m d'altitude au-dessus du niveau de la mer. Il renferme une grande anse orientée vers le nord dont l'entrée fait environ 2 km de large. Toutes les pentes supérieures du monolithe sont très raides, mais sur les 100 derniers mètres au niveau inférieur, la pente s'atténue à de nombreux endroits et ses zones sont parsemées de moraines et de gros rochers. Ailleurs, dans les parties inférieures, la face du rocher tombe directement à la mer ; des pentes d'éboulis font également partie de ce paysage.
Les parois du monolithe de Murray s'élancent de la mer et se caractérisent, au sommet situé à 243 m au-dessus du niveau de la mer, par une forme de dôme. Sur le flanc occidental de ce monolithe, les pentes inférieures rejoignent une plate-forme côtière. La zone s'étend sur l'ensemble des zones libres de glace associées aux deux monolithes et comprend une partie de la glace continentale adjacente. Aucune borne ne délimite le site.
La ZSPA qui couvre les monolithes de Scullin et de Murray comprend deux secteurs (voir les cartes A et B) :
Monolithe de Scullin. ― La ligne de démarcation commence à une coordonnée sur le littoral au 67°47'01'' de latitude Sud, 66°40'3l'' de longitude Est, pour ensuite se déplacer vers le Sud jusqu'à une coordonnée au 67°48'03'' de latitude Sud, 66°40'26'' de longitude Est, vers l'est à une coordonnée au 67°48'06'' de latitude Sud, 66°44'33'' de longitude Est, puis vers le nord à une coordonnée sur la côte au 67°46'41'' de latitude Sud, 66°44'37'' de longitude Est, puis vers l'ouest suivant la ligne du littoral à marée basse jusqu'à la coordonnée 67°48'03'' de latitude Sud, 66°40'26'' de longitude Est.
Monolithe de Murray. ― La ligne de démarcation commence sur le littoral au 67°46'29'' de latitude Sud, 66°51'01'' de longitude Est, continue vers le sud jusqu'à une coordonnée au 67°48'03'' de latitude Sud, 66°50'55'' de longitude Est, vers l'est jusqu'à une coordonnée au 67°48'05'' de latitude Sud, 66°53'51'' de longitude Est puis vers le nord jusqu'à une coordonnée sur la côte au 67°46'42'' de latitude Sud, 66°53'59'' de longitude Est et, finalement, vers l'ouest le long la ligne du littoral à marée basse jusqu'à la coordonnée 67°46'29'' de latitude Sud et 66°51'01'' de longitude Est.


Oiseaux


Sept espèces occupent des territoires dans la zone, à savoir cinq espèces de pétrels (pétrels antarctiques ou Thalassoica antarctica, damiers du Cap ou Daption capense, fulmars antarctiques ou Fulmarus glacialoides, pétrel des neiges ou Pagodroma nivea, océanite de Wilson ou Oceanites oceanicus), un manchot (manchot Adélie ou Pygoscelis adeliae) et une mouette (labbe antarctique ou Catharacta maccormicki). Le monolithe de Scullin héberge la deuxième colonie la plus grande de pétrels antarctiques avec une population d'au moins 160 000 couples et d'importantes colonies de manchots Adélie d'environ 50 000 couples. On en sait moins de la diversité des espèces au monolithe de Murray ; on y a cependant répertorié quelque 20 000 manchots Adélie (Appendice 1).
On ne dispose pas de données sur les tendances de la population tandis que les données des recensements et des études collectées en 1986-1987 servent de données de base à tous les futurs travaux ornithologiques qui seront effectués dans la zone. Quelques données de recensement limitées ont été tirées des groupes de référence de reproduction établis au milieu des années 80 pour suivre l'évolution de la population des pétrels antarctiques mais aucune étude de ces groupes n'a eu lieu depuis plus d'une décennie. De nombreuses populations de manchots Adélie en phase de reproduction ont augmenté ces quelque vont dernières années environ partout en Antarctique de l'est ; il est possible que celle des manchots Adélie aux monolithes de Scullin et de Murray dépasse la barre des 70 000 couples déclarés en 1986-1987. En outre, il est probable que, comme il été effectué tard pendant la saison de reproduction, le recensement de 1986-1987 ait sous-estimé la population en phase de reproduction des pétrels antarctiques.


Géologie


La géologie des deux monolithes est mal comprise car ils n'ont ni l'un ni l'autre été l'objet d'une étude spécialisée ou de l'établissement de cartes géologiques particulières. Elle semble en terme général similaire à celle de région autour de la station Mawson. Les roches se composent essentiellement de gneiss d'origine métasédimentaire en faciès granulite à teneur élevée, y compris de roches renfermant de la saphirine. Ce métamorphisme est intervenu dans des conditions anhydreuses il y a probablement 1 000 millions d'années. Un âge s'incrivant dans une fourchette allant de 1 254 millions d'années au maximum et 625 millions d'années au minimum a été documenté pour les gneiss du monolithe de Scullin. Le métamorphisme a impliqué des roches sédimentaires initialement du Protérozoïque. Ces socles rocheux métamorphiques ont été pénétrés il y a environ 925 à 985 millions d'années par de la charnockite Mawson, une forme de granite caractérisé par la présence d'orthopyroxène et répandu dans cette région. Celui-ci constitue les flancs des monolithes. La datation s'inscrit entre 433 et 450 millions d'années qui peut refléter une influence ultérieure de l'« événement panafricain » (500 millions d'années) a été observé très largement sur l'ensemble du Gondwana. Les marges des monolithes contiennent des sédiments amenés par la calotte glaciaire et déposés par la glace fondante. La source ne peut être spécifiée mais elle peut contenir de la matière recyclée provenant d'endroits plus éloignés à l'intérieur des terres et pourrait peut-être corroborer certains des aspects de la géologie sous la glace.


Analyse des domaines environnementaux


Si l'on se fonde sur l'analyse des domaines environnementaux pour l'Antarctique (Résolution 3 [2008]), les monolithes de Scullin et de Murray se trouvent respectivement dans les environnements D Géologique côtier de l'Antarctique de l'Est et L Plate-forme de glace de la zone côtière continentale.


Végétation


On trouvera à l'appendice 3 les plantes qui ont été répertoriées au monolithe de Scullin sur la base de visites effectuées en 1972 et 1987. Toutes les espèces de lichen et de mousse découvertes sur le monolithe de Scullin l'ont également été ailleurs sur la terre Mac Robertson (Appendice 2). La végétation sur le monolithe de Scullin se limite principalement au plateau occidental et nunataks qui y sont associés. Les pentes côtières sont en général dénuées de végétation à cause des grandes quantités de guano que l'on y trouve. La distribution de la végétation sur le plateau occidental est influencée par une microtopographie qui contrôle l'ampleur de l'exposition et la disponibilité d'humidité. Bien qu'elle ne soit pas répertoriée, il est probable que la végétation au monolithe de Murray est similaire à celle trouvée au monolithe de Scullin.


Autres biotes


Il n'y a pas eu d'études approfondies des invertébrés aux monolithes de Scullin et de Murray. Un léopard de mer (Hydrurga leptonyx) a été aperçu durant une visite en 1936 et plusieurs phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) l'ont été durant des visites en 1997 et 1998 ; aucun autre biote ne l'aurait été.


ii) Accès à la zone


L'accès à la zone est traité à l'alinéa ii) de la section 7 du plan de gestion.


iii) Structures dans la zone et à proximité



A l'époque où le présent document a été rédigé (mars 2010), il y avait un abri « Apple » en fibres de verre qui est situé sur la crête sud-ouest du sommet du monolithe de Scullin (environ 67°47,2' S, 66°41,5' E) (cartes B et D). Il y a quatre fûts de 200 litres chacun de carburant pour hélicoptère et un fût vide de 200 litres ainsi que les restes (notifiés) d'une réserve de vivres (1985-1986). Il est prévu de faire enlever à la première occasion de la zone tous ces matériaux. On ne sait pas si cet abri offre encore les conditions nécessaires à son utilisation.


iv) Emplacement d'autres zones protégées
dans la zone et à proximité directe


Il y a deux ZSPA situées à l'ouest des monolithes de Scullin et de Murray. La zone spécialement protégée de l'Antarctique n°102, îles Rookery, se trouve à quelque 180 km à l'ouest (à grosso modo 20 km à l'ouest de Mawson) tandis que la zone spécialement protégée de l'Antarctique n°101, Taylor Rookery, se trouve elle à 75 km plus à l'ouest de la première.


v) Aires spéciales à l'intérieur de la zone


Il n'y a pas d'aires spéciales à l'intérieur de la zone.


7. Critères de délivrance des permis
i) Critères généraux


L'entrée dans la zone est interdite sauf avec un permis délivré par une autorité nationale compétente. Les critères généraux qui régissent la délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
― un permis n'est délivré qu'à des fins scientifiques ou pour des raisons de gestion essentielles, en particulier pour l'étude scientifique de l'avifaune et de l'écosystème de la zone, conformes aux objectifs du plan comme des activités d'inspection, d'entretien ou de révision qu'il n'est pas possible de satisfaire ailleurs ;
― les activités autorisées sont conformes à ce plan de gestion et elles ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone ;
― le permis est délivré pour une durée donnée ;
― le permis autorisera l'entrée dans la zone d'un maximum de 10 personnes à la fois durant la saison de reproduction des oiseaux de mer et de 15 personnes à la fois pendant le reste de l'année ;
― le détenteur du permis doit l'avoir sur lui ou en avoir une copie conforme lorsqu'il se trouve dans la zone ;
― un rapport de visite sera remis à l'autorité nationale compétente à l'issue de l'activité autorisée ; et
― l'autorité nationale compétente sera notifiée de toutes les activités et mesures qui ne figuraient pas dans le permis autorisé.


ii) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur et au-dessus d'elle


Il est possible d'accéder à la zone à l'aide de petites embarcations, de véhicules sur neige ou sur glace ou d'aéronefs.
Tous ceux et celles qui se déplacent à l'intérieur et autour de la zone doivent respecter les distances d'approche minimales indiquées de la faune sauvage (Appendice 3) ; le permis peut autoriser les personnes à s'en approcher de plus près.
Les visiteurs ne peuvent se déplacer qu'à pied à l'intérieur de la zone.
La vitesse des petites embarcations utilisées pour s'approcher de la zone ne doit pas dépasser cinq nœuds dans un rayon de 500 m de la rive.
Il est recommandé que les visiteurs qui ne sont pas autorisés à entrer dans la zone ne s'approchent pas de la rive dans un rayon de 50 m.
Pour réduire les perturbations de la faune et de la flore, les niveaux sonores, y compris des conversations, doivent être réduits à leur plus simple expression. L'utilisation d'outils à moteur ainsi que toute autre activité susceptible de générer une pollution par le bruit et, par conséquent, de perturber les oiseaux en phase de nidation, sont interdites dans la zone pendant la saison estivale de reproduction des oiseaux de mer (1er octobre-31 mars).
Un aéronef peut être utilisé pour entrer dans la zone sous réserve des conditions suivantes :
― la perturbation des colonies par un aéronef doit être évitée en tout temps ;
― les survols de la zone en deçà de 1 500 m pour les hélicoptères bimoteurs et de 930 m pour les hélicoptères monomoteurs et les aéronefs à voilure fixe sont interdits durant la saison de reproduction (1er octobre-31 mars) ;
― les atterrissages à l'intérieur de la zone peuvent uniquement avoir lieu au site désigné au monolithe de Scullin (carte D) et seuls les hélicoptères monomoteurs sont autorisés à atterrir ;
― les hélicoptères gagneront le site d'atterrissage par le flanc sud-ouest (comme indiqué par le couloir de vol approuvé sur la carte D) ;
― durant la saison de reproduction, les hélicoptères bimoteurs n'atterriront pas, ne décolleront pas ou ne voleront pas dans un rayon de 1 500 m de la zone ;
― durant la saison de reproduction, il est interdit aux aéronefs à voilure fixe d'atterrir ou de décoller dans un rayon de 930 m de la zone et d'y voler dans un rayon de 750 m ;
― en aucun cas, les aéronefs ne peuvent voler dans l'amphithéâtre du monolithe de Scullin durant la saison de reproduction ;
― les hélicoptères bimoteurs peuvent atterrir au site désigné en dehors de la saison de reproduction (1er octobre-31 mars) ; et


iii) Activités menées ou pouvant être menées dans la zone,
y compris les restrictions à la durée et à l'endroit


Les activités suivantes peuvent être menées dans la zone avec l'autorisation donnée dans le permis :
― des travaux de recherche indispensables qui ne peuvent pas être effectués ailleurs, y compris le démarrage ou la poursuite de programmes de surveillance en cours ; et
― d'autres travaux de recherche scientifique ;
― des activités de gestion essentielles conformes au plan de gestion qui ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone ou de l'intégrité de son écosystème.


iv) Installation, modification ou enlèvement de structures


Il est interdit d'ériger à l'intérieur de la zone des structures permanentes ou semi-permanentes (en place après la fin de la saison de reproduction des oiseaux de mer).
Pour préserver les valeurs esthétiques et la nature vierge de la zone, il est interdit d'y placer des bornes, des panneaux et d'autres indicateurs.


v) Emplacement des camps


Des camps temporaires peuvent être installés dans la zone pour les groupes de chercheurs mais ils doivent l'être aussi loin que faire se peut des colonies d'oiseaux de mer et de leurs sites de nidification la sécurité des visiteurs. Ils seront installés pendant le minimum de temps nécessaire pour faire les travaux de recherche approuvés et ils ne pourront pas rester sur place d'une saison de reproduction à l'autre.


vi) Restrictions sur les matériaux et les organismes
pouvant être introduits dans la zone


Une petite quantité de carburant peut être introduite dans la zone pour que les équipes de chercheurs puissent y cuisiner. Il est sinon interdit de stocker des combustibles à l'intérieur de la zone.
Aucun produit de la volaille, y compris des aliments séchés contenant des œufs en poudre, ne peut être introduit dans la zone.
Aucun herbicide ou pesticide ne peut être introduit dans la zone.
Tous les produits chimiques nécessaires pour mener à bien des travaux de recherche doivent être approuvés par le permis et ils seront enlevés au plus tard à la fin de ces travaux. Il est interdit d'importer ou d'utiliser des radionucléides ou des isotopes stables à l'intérieur de la zone.
Les mesures de précaution les plus strictes seront prises pour empêcher l'introduction de micro-organismes, y compris des agents pathogènes, dans la zone. Aucun organisme vivant ne sera délibérément introduit dans la zone. Les vêtements (et, en particulier, toutes les chaussures) ainsi que les appareils et le matériel seront nettoyés avant d'entrer dans la zone et d'en sortir. Le matériel de recherche sera désinfecté afin d'empêcher d'éventuelles introductions dans la zone ou sa contamination.


vii) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore


Il est interdit, sauf avec un permis, de capturer des animaux ou de causer des perturbations nuisibles à la faune et la flore. En cas de capture d'animaux ou de perturbations nuisibles, il faut qu'elles aient lieu au minimum en conformité avec le Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique. La perturbation de la nature à l'état sauvage doit être évitée en tous temps.


viii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a
pas été apportée dans la zone par le détenteur du permis


Les matériaux d'origine humaine qui risquent de porter atteinte aux valeurs de la zone et qui n'ont pas été apportés dans la zone par le détenteur du permis peuvent être enlevés à moins que l'impact ne soit plus grand que celui de les laisser sur place. Si de tels matériaux sont trouvés, le groupe de chercheurs devra en informer l'autorité qui délivre les permis alors qu'il est encore présent dans la zone.
Les spécimens de matériaux naturels ne peuvent être ramassés ou enlevés de la zone qu'avec un permis l'autorisant mais leur nombre de doit pas dépasser le minimum requis pour répondre à des besoins scientifiques ou des besoins de gestion.


ix) Elimination des déchets


Tous les déchets, y compris les déchets humains, doivent être enlevés de la zone. Les déchets des groupes de chercheurs seront stockés de telle sorte que les charognards (labbes par exemple) ne puissent pas s'en nourrir en attendant leur évacuation ou leur enlèvement. Les déchets doivent être enlevés au plus tard à la date à laquelle le groupe quitte la zone. Les déchets humains et les eaux usées peuvent être évacués dans la mer en dehors de la zone.


x) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints


Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de surveillance biologique et d'inspection, qui peuvent faire intervenir le prélèvement d'échantillons pour analyse ou examen.
Les études ornithologiques, y compris les photographies aériennes pour faciliter les recensements des populations, seront considérées comme prioritaires.
Toutes les données GPS et toutes les données de recensement/dénombrement collectées par les groupes de chercheurs qui visitent la zone seront mises à la disposition de l'autorité qui délivre le permis et de la Partie chargée d'élaborer le plan de gestion (si ce n'est pas la même).
Ces données seront consignées dans le répertoire maître des données antarctiques.


xi) Rapports de visite


Le principal détenteur du permis pour chaque visite dans la zone soumet dès que possible et, au plus tard, six mois après que la visite a été effectuée, un rapport à l'autorité nationale compétente.
Ces rapports de visite devront inclure s'il y a lieu les informations identifiées dans le formulaire recommandé qui figure à l'appendice 4 du Guide d'élaboration des plans de gestion pour les zones spécialement protégées de l'Antarctique (voir à l'annexe de la résolution 2 [1998]).
L'autorité nationale doit également transmettre une copie du rapport de visite à la Partie qui a proposé le plan de gestion et ce, afin d'aider à gérer la zone et à revoir le plan de gestion.
Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès et ce, afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée, dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.
Tous les rapports de visite doivent fournir des informations détaillées sur la totalité des données de recensement, les endroits où se trouvent de nouvelles colonies ou de nouveaux nids qui n'avaient pas été répertoriés au préalable, sous la forme de textes et de cartes. Un bref résumé des résultats auxquels ont abouti les travaux de recherche et des copies de toutes les photographies prises de la zone doivent y être incorporés.


xii) Disposition en cas d'urgence


Les exceptions aux restrictions décrites dans le plan de gestion sont celles qui concernent les cas d'urgence dont mention et faite à l'article 11 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement (le Protocole de Madrid).


8. Bibliographie


Alonso J.C., Johnstone G.W., Hindell M., Osborne P. & Guard R. (1987). Las aves del Monolito Scullin, Antártida oriental (67°47' S, 66°42' E). In : Castellvi J (ed) Actas del Segundo symposium Español de estudios antarcticos, pp. 375-386, Madrid.
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Appendice 1. Populations (couples) d'oiseaux de mer en phase de reproduction aux monolithes de Scullin et de Murray

ESPÈCES

MONOLITHE
DE SCULLIN

MONOLITHE
DE MURRAY

Manchot Adélie Pygoscelis adeliae

49 500

20 000

Fulmar antarctique Fulmarus glacialoides

1 350

150

Pétrel antarctique Thalassoica antarctica

157 000

3 500

Damier du cap Daption capense

14

ND

Pétrel des neiges Pagodroma nivea

1 200

ND

Océanite de Wilson Oceanites oceanicus

ND

ND

Labbe antarctique Catharacta maccormicki

30

ND

Note : ND indique qu'il n'y a aucune donnée de recensement disponible.