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Article AUTONOME (Décret n° 2011-1065 du 6 septembre 2011 portant publication de la Mesure 7 (2010) ― zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 139 (pointe Biscoe, île Anvers, archipel Palmer) (ensemble une annexe), adoptée à Punta del Este le 14 mai 2010 ― plan de gestion révisé (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2011-1065 du 6 septembre 2011 portant publication de la Mesure 7 (2010) ― zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 139 (pointe Biscoe, île Anvers, archipel Palmer) (ensemble une annexe), adoptée à Punta del Este le 14 mai 2010 ― plan de gestion révisé (1))

A N N E X E

PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE (ZSPA) N° 139 POINTE BISCOE, ÎLE ANVERS, ARCHIPEL PALMER (64° 48' S, 63° 47' O)

Introduction

La zone spécialement protégée de l'Antarctique qu'est la pointe Biscoe se trouve à proximité de la côte sud-ouest de l'île Anvers dans l'archipel Palmer, péninsule Antarctique, au 64° 48' 40 '' S, 63° 46 ' 27 '' O. Sa superficie est d'environ 0,63 km². Sa désignation est due principalement à ses vastes communautés de végétation, à ses sols et à son écologie terrestre. La zone renferme les peuplements les plus vastes de canche antarctique (Deschampsia antarctica) et de sagine antarctique (Colobanthus quitensis), que l'on trouve dans la région de l'île Anvers, ainsi que de nombreuses espèces de mousse et de lichens. Elle est également un site de reproduction pour plusieurs espèces d'oiseaux, y compris les manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) et papous (Pygoscelis papua), les labbes bruns (Catharacta loennbergi), antarctiques (C. maccormicki) et hybrides, qui ont été l'objet d'une surveillance de longue durée et de recherches écologiques. De surcroît, la longue histoire de protection de la zone en fait un site de référence utile pour des études comparatives et une surveillance de longue durée. La désignation de la zone a été proposée par les Etats-Unis d'Amérique et adoptée par la recommandation XIII-8 (1985, Site présentant un intérêt scientifique particulier [SISP] n° 20), sa date d'expiration a été prorogée par la résolution 3 (1996) et la mesure 2 (2000) et la zone a été rebaptisée et renumérotée par la décision 1 (2002). La ligne de démarcation de la zone a été révisée par la mesure 2 (2004) afin d'en enlever son élément marin et suite à l'effondrement de la rampe de glace qui unissait l'île à l'île Anvers. Elle n'a pas été modifiée dans le plan de gestion actuel.

1. Description des valeurs à protéger

La pointe Biscoe (latitude sud 64° 8 ' 47 '', longitude ouest 63° 47 ' 41 '', 0,63 km²), île Anvers, archipel Palmer, péninsule Antarctique, avait à l'origine été désignée en tant que site présentant un intérêt scientifique particulier (SISP n° 20, 1985) en vertu de la recommandation XIII-8 et ce sur proposition des Etats-Unis d'Amérique. Ce site avait bénéficié de sa désignation parce qu'il contient une concentration importante (environ 5 000 m²) mais discontinue de deux plantes vasculaires locales, à savoir la canche antarctique (Deschampsia antarctica) et, moins répandue, la sagine antarctique (Colobanthus quitensis). Un limon relativement bien développé se trouve sous un tapis végétal fermé et contient un riche biote, y compris le moucheron aptère Belgica antarctica. Les programmes de recherche à long terme pourraient être en danger en raison des interférences provenant de la station Palmer toute proche et des navires de tourisme .
Ce plan de gestion réaffirme les valeurs scientifiques et écologiques exceptionnelles liées à la faune d'invertébrés et à la flore très développée dans la zone. En outre, il est noté que la croissance de C. quitensis au sud du 60e parallèle sud a été observée pour la première fois à la pointe Biscoe par Jean-Baptiste Charcot de l'Expédition antarctique française (1903-1905). L'île abritant la pointe Biscoe renferme les plus grandes communautés de D. antarctica et C. quitensis dans le voisinage de l'île Anvers et celles-ci sont inhabituellement abondantes à cette latitude. En réalité, les quantités sont nettement supérieures à celles qui avaient été décrites précédemment puisque près de la moitié de l'île de la pointe Biscoe et la majeure partie de la zone libre de glace de la péninsule vers le nord abritent des concentrations de végétations très importantes. Les communautés s'étendent sur une grande partie de la terre ferme libre de glace disponible, la concentration de D. antarctica et de C. quitensis se présentant de manière discontinue, et les bryophytes ainsi que les lichens qui varient en densité, couvrant une superficie d'environ 250 000 m². Une concentration de mousse dans la grande vallée du côté septentrional de l'île principale s'étend presque de manière continue sur 150 m dans le lit de la vallée, couvrant une superficie d'environ 6 500 m². Des concentrations individuelles quasi continues de D. antarctica et de C. quitensis englobent une superficie similaire, sur l'île principale et, dans une moindre mesure, sur le promontoire en direction du nord.
Plusieurs études des populations végétales étaient en cours lorsque la zone a obtenu sa désignation en 1985. Bien que ces études aient été interrompues peu après la désignation, les recherches dans le domaine de la botanique se sont poursuivies sur le site. Par exemple, des graines de D. antarctica et de C. quitensis ont été recueillies à la pointe Biscoe pour l'étude de plantes, en l'occurrence l'examen de l'influence des changements climatiques et des rayonnements UV-B (Day, communication personnelle, 1999). La pointe Biscoe présentait une valeur incontestable pour ces études en raison de la quantité et de la qualité des graines disponibles dans la zone. Des carottes contenant du matériel végétal et de la terre ont été prélevées à l'intérieur de la zone pour étudier les flux de carbone et d'azote que contient l'écosystème ainsi que pour évaluer l'effet de l'augmentation de la température et des précipitations sur cet écosystème (Park et al., 2007, Day et al., 2009). Par ailleurs, la pointe Biscoe est l'un des rares sites de faible altitude où la végétation n'a pas encore été trop endommagée par les otaries à fourrure et, à ce titre, elle constitue un site de référence pour évaluer l'impact de ces otaries sur la végétation et les sols de la région.
La pointe Biscoe présente également un intérêt pour la recherche ornithologique. Des recherches consacrées à l'écologie des oiseaux de mer et des études de suivi de longue durée sont en cours sur des colonies de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) et papous (Pygoscelis papua) de même que sur des labbes bruns (Catharacta loennbergi) et hybrides (Patterson-Fraser, communication personnelle, 2010). L'existence de la colonie de manchots papous à la pointe Biscoe a été établie aux alentours de 1992 et, compte tenu de la date récente de sa fondation, elle présente un intérêt particulier dans le domaine de l'évaluation des changements écologiques à long terme par rapport à la dynamique et à la structure des populations aviaires locales (Fraser, communication personnelle, 1999). La colonie de manchots Adélie est elle intéressante à des fins de surveillance et de comparaison à d'autres colonies de port Arthur qui sont exposées à une influence humaine beaucoup plus importante. A cet égard, le fait que la zone ait été protégée de l'homme et que son utilisation ait été réglementée par un système de permis depuis si longtemps revêt une importance particulière. La colonie de manchots Adélie est une des plus anciennes de la région méridionale de l'île Anvers (plus de 700 ans) et, à ce titre, revêt un intérêt certain pour des études paléoécologiques. Le site est le seul de la région où les labbes bruns (Catharacta loennbergi), les labbes antarctiques (C. maccormicki) et des labbes hybrides sont observés chaque année.
Jusqu'à récemment, la pointe Biscoe était sur une péninsule reliée à l'île Anvers par une rampe en glace s'étendant du glacier adjacent. Cette rampe a disparu lorsque le glacier s'est retiré et un étroit canal sépare maintenant l'île Anvers de l'île sur laquelle se trouve la pointe Biscoe. Le périmètre initial de la zone était une forme géométrique qui s'étendait pour inclure un promontoire libre de glace séparé de 300 m vers le nord de l'île et incluait un environnement marin intermédiaire. La zone telle qu'elle est actuellement définie inclut toute la terre ferme située au-dessus du niveau de la mer à marée basse de l'île sur laquelle est située pointe Biscoe (0,53 km²), tous les îlots et rochers situés au large sur une distance de 100 m du littoral de l'île principale et la majeure partie du promontoire principalement libre de glace situé à 300 m vers le nord (0,1 km²). Le composant marin a maintenant été exclu de la zone en l'absence d'informations sur ses valeurs. La zone couvre une superficie totale approximative de 0,63 km².
En résumé, la zone de la pointe Biscoe se distingue pour les raisons suivantes :
― Exemples de communautés végétales, de sols et de l'écologie terrestre connexe ;
― Intérêt ornithologique, avec plusieurs espèces aviaires résidant sur le site ; particularités paléoécologiques connexes aux propriétés inhabituelles qui font l'objet d'études à long terme ;
― Site de référence pour la surveillance et les études comparatives.
Afin de protéger les valeurs de la zone, il est important que les visites restent très occasionnelles et soient gérées avec la plus grande attention.

2. Buts et objectifs

La gestion de la pointe Biscoe a pour buts les suivants :
― éviter toute détérioration ou tout risque de détérioration des valeurs de la zone en empêchant toute perturbation humaine et tout échantillonnage inutiles de ladite zone ;
― permettre des recherches scientifiques sur l'écosystème et l'environnement physique associés aux valeurs justifiant la désignation de la zone, tout en protégeant la zone d'échantillonnages excessifs ;
― permettre d'autres recherches scientifiques qui soient nécessaires, ne puissent être menées ailleurs et ne portent aucun préjudice aux valeurs justifiant la désignation de la zone ;
― minimiser les risques d'introduction de plantes, d'animaux ou de microbes exotiques dans la zone ;
― permettre des visites à des fins de gestion conformément aux objectifs du plan de gestion.

3. Activités de gestion

Les activités de gestion ci-après seront réalisées pour protéger les valeurs de la zone :
Des panneaux indiquant l'emplacement de la zone (donnant les restrictions spéciales qui s'appliquent) seront affichés de manière on ne peut plus visible. Des copies de ce plan de gestion, y compris des cartes de la zone, devront être mises à la disposition de la station Palmer (Etats-Unis d'Amérique) sur l'île Anvers et à la station Yelcho (Chili) sur l'île Doumer.
Les dispositifs de bornage, les panneaux et autres structures mis en place dans la zone à des fins scientifiques ou de gestion devront être solidement fixés et soigneusement entretenus puis enlevés lorsqu'ils ne s'avèrent plus nécessaires.
Des visites seront organisées en fonction des besoins (au moins une fois tous les 5 ans) afin de déterminer si la zone répond toujours aux objectifs pour lesquels elle a été désignée et de s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont adéquates.

4. Durée de la désignation

La zone est désignée pour une période indéterminée.

5. Cartes et photographies

Carte 1. ― ZSPA n° 139, pointe Biscoe dans le contexte de la ZGSA n° 7 et du bassin Palmer, montrant l'emplacement des stations environnantes (station Palmer [Etats-Unis d'Amérique], Yelcho [Chili] et Port Lockroy [Royaume-Uni]) ainsi que l'emplacement de zones protégées avoisinantes. Projection conique conforme de Lambert ; parallèles standard : 1er 64° 45 ' S ; 2nd 65° 00 ' S ; méridien central : 64 06 ' O ; latitude d'origine : 63° 45 ' S, sphéroïde WGS84, source de données : SCAR Antarctic Digital Database V4.1. Encart : emplacement de l'île Anvers et de l'archipel Palmer par rapport à la péninsule Antarctique.
Carte 2. ― ZSPA n° 139, pointe Biscoe. Caractéristiques physiques, limites et lignes directrices pour y accéder.
Projection : conique conforme de Lambert ; parallèles standard : 1er 64° 48 ' S ; 2nd 64° 50 ' S ; méridien central : 63° 46 ' O ; latitude d'origine : 63° 48 ' S ; sphéroïde : WGS84 ; datum vertical : niveau moyen de la mer ; datum horizontal : USGS BIS1 (1999) ; équidistance des courbes de niveau : 5 m. Le littoral de l'île où est située la pointe Biscoe a été obtenu par orthophotographie numérique USGS avec une précision horizontale et verticale de 2 m (Sanchez et Fraser, 2001). La péninsule au nord de la pointe Biscoe, plusieurs îles du large et l'île Anvers se trouvent en dehors des limites de cette orthophotographie. Ces particularités sont numérisées à partir d'une orthographie qui couvre la zone dans son ensemble et leur précision est estimée à 1 m.
Carte 3. ― Pointe Biscoe (ZSPA n° 139) : colonies de manchots, étendue approximative de la végétation et sites pollués connus. Les spécifications de la carte sont les mêmes que celles de la carte 2.

6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques,
bornage et caractéristiques du milieu naturel
Description générale

La pointe Biscoe (latitude sud 64° 48 ' 47 '', longitude ouest 63° 47 ' 41 '' ) se trouve à l'extrémité ouest d'une petite île (0,53 km²) située à proximité de la côte méridionale de l'île Anvers (2 700 km²) à environ 6 km au sud du mont William (1 515 m), dans la région située à l'ouest de la péninsule Antarctique connue sous le nom d'archipel Palmer (Carte 1). Jusqu'à il y a peu, cette île était reliée à l'île Anvers par une rampe de glace s'étendant d'un glacier adjacent coulant vers l'ouest, et de nombreuses cartes (désormais incorrectes) situent la pointe Biscoe sur une péninsule. Un canal marin étroit et permanent d'environ 50 m de large sépare maintenant l'île sur laquelle repose la pointe Biscoe de l'île Anvers. Une étendue de terre plus petite, principalement libre de glace, mesurant 300 m et orientée vers le nord, reste unie à l'île Anvers par une rampe de glace telle une péninsule.
L'île sur laquelle se trouve la pointe Biscoe a une longueur approximative de 1,8 km dans sa direction est-ouest et jusqu'à 450 m de large (Carte 2). Sa topographie est composée d'une série de collines de faible altitude, la principale crête à orientation est-ouest s'élevant à une altitude maximum d'environ 24 m. Une calotte polaire de petite taille (0,03 km²) qui jadis s'élevait jusqu'à 12 m n'existe plus et elle s'est transformée en une série de petites parcelles de neige. Le littoral est irrégulier et en général rocheux, clairsemé d'îlots et de rochers en mer, et découpé par de petites criques. Certaines des criques les plus protégées abritent des plages de galets à la fois accessibles et peu accidentées. Le promontoire anonyme situé au nord a une longueur approximative de 750 m (est-ouest) et une largeur de 150 m. Il possède les mêmes caractéristiques à l'exception de l'altitude qui est plus faible.
La station Palmer (Etats-Unis d'Amérique) est située à 13,8 km au nord-ouest de la zone à port Arthur, la station Yelcho (Chili) se trouve à environ 12 km au sud-est sur l'île Doumer, tandis que la base A (Royaume-Uni, site historique n° 61) est située à port Lockroy, île Goudier (au large de l'île Wiencke) à environ 13 km à l'est (Carte 1).

Limites

Le périmètre initial de la zone était une forme géométrique qui incluait la terre associée à la pointe Biscoe, le promontoire libre de glace séparé de 300 m vers le nord ainsi que les îles adjacentes et l'environnement marin. Une étude détaillée récente a fourni peu d'informations pour étayer la présence de valeurs spécifiques à l'environnement marin local. La zone marine ne fait pas actuellement l'objet d'études scientifiques et aucun projet n'existe à ce stade. En outre, elle ne subit aucune pression spécifique ni aucune menace exigeant des décisions particulières dans le domaine de la gestion. Pour ces raisons, les limites de la zone ont été revues afin d'exclure l'environnement marin. La zone telle qu'elle est actuellement définie inclut toute la terre ferme située au-dessus du niveau de la mer à marée basse, l'île sur laquelle est située la pointe Biscoe (0,53 km²), tous les îlots et rochers situés au large sur une distance de 100 m du littoral de l'île principale et la majeure partie du promontoire principalement libre de glace situé à 300 m vers le nord (0,1 km²) (Carte 2). La limite côté terre (orientale) sur le promontoire septentrional recoupe la péninsule à l'endroit où elle émerge en saillie de l'île Anvers, caractérisée par une petite baie coupant le glacier au sud et une autre côte similaire, mais moins prononcée au nord. La totalité de la zone incluant l'île principale et le promontoire septentrional est de 0,63 km².

Climat

Aucune donnée météorologique n'est disponible pour la pointe Biscoe mais ces données existent pour la station Palmer (Etats-Unis d'Amérique) où les conditions sont censées être assez semblables. Les moyennes de températures mensuelles de l'air enregistrées à la station Palmer sur une période de 22 ans vont de ― 7,8 C en août (le mois le plus froid) à 2,5 ° C en janvier (le mois le plus chaud) (Baker, 1996). La température minimale enregistrée a été de ― 31 ° C, la température maximale de 9 ° C et la température moyenne annuelle de ― 2,3 ° C. Durant la même période, les précipitations ont été de 75 cm en moyenne par an et les chutes de neige de 387 cm en moyenne. Les orages et les précipitations sont fréquents à la station Palmer et les vents, bien que persistants, sont en général faibles à modérés, de secteur nord-est. La couverture nuageuse est souvent dense, son plafond étant fréquemment inférieur à 300 m. Bien que ces tendances générales s'appliquent selon toute vraisemblance à la pointe Biscoe, la zone est plus exposée aux éléments, particulièrement ceux provenant de l'ouest et du sud, ce qui peut entraîner certaines différences climatiques mineures.

Géologie et sols

Aucune description spécifique n'est disponible sur la géologie de l'île abritant la pointe Biscoe, pas plus que de la péninsule au nord. Toutefois, la roche mère semble principalement composée de gabbros et d'adamellites du Crétacé supérieur/Tertiaire inférieur appartenant à l'Andean Intrusive Suite qui domine la composition de la partie sud-est de l'île Anvers (Hooper, 1958). Le gabbro est foncé, une roche plutonique à gros grain qui est, d'un point de vue minéralogique, semblable au basalte et est principalement composée de pyroxène et de feldspath plagioclasique riche en calcium. L'adamellite est une roche granitique composée de 10 à 50 % de quartz et contenant du feldspath plagioclasique. Un sol composé de fins minéraux caractérise les terrains peu accidentés mais aucune analyse précise des sols n'a été réalisée à ce jour. Une terre glaiseuse relativement bien développée est associée au tapis végétal fermé de Deschampsia. Des carottes extraites dans le sud de l'île, à proximité de la colonie de manchots Adélie, étaient composées d'un horizon organique recouvrant une moraine de fond sablo-limoneuse ou une assise rocheuse (Day et al. 2009).

Habitat dulçaquicole

L'île sur laquelle est située la pointe Biscoe abrite un certain nombre de petits cours d'eau et lagunes saisonniers qui n'ont pas encore fait l'objet d'une description scientifique. Une petite lagune (peut-être la plus grande, d'environ 30 m × 8 m) et un petit cours d'eau se trouvent dans une vallée sur le flanc méridional de la crête principale de l'île, à 50 m au nord-est d'un petit site de débarquement par mer (Carte 2). La présence d'un long tuyau en caoutchouc indique qu'à un moment donné des visiteurs ont prélevé de l'eau douce de ce site. Le tuyau a été enlevé en 2009-2010 et détruit à la station Palmer. Une autre lagune d'eau douce de dimension similaire (environ 25 m × 6 m) se trouve dans la vallée orientée est-ouest de la partie septentrionale de l'île. Un petit cours d'eau draine cette lagune vers l'ouest. L'environnement dulçaquicole a jusqu'à présent échappé à des perturbations majeures des phoques. Aucune information n'est disponible sur l'hydrologie du promontoire séparé situé au nord.

Végétation

L'aspect le plus significatif de la végétation de la pointe Biscoe est l'abondance et la reproduction de deux plantes locales : la canche antarctique (Deschampsia antarctica) et la sagine antarctique (Colobanthus quitensis). Les communautés de D. antarctica et C. quitensis de la pointe Biscoe sont les plus importantes dans les environs immédiats de l'île Anvers et elles sont considérées comme particulièrement abondantes à une latitude aussi méridionale (Greene et Holtom 1971, Komárková 1983, 1984, Komárková, Poncet et Poncet, 1985). La croissance de C. quitensis au sud du 60e parallèle sud a été observée pour la première fois (comme C. crassifolius) à proximité de la pointe Biscoe par le biologiste Turquet participant à l'Expédition antarctique française (1903-1905) de Jean-Baptiste Charcot. Plus récemment, des graines de ces plantes ont été prélevées dans la zone afin d'étudier, à la station Palmer, les effets des changements climatiques et de l'exposition aux rayonnements UV-B sur ces espèces (Day, communication personnelle, 1999 ; Xiong, 2000). En janvier 2004, des carottes de matériel végétal et de sols ont été prélevées de la pointe Biscoe et utilisées à des fins d'essais pluriannuels dans l'écosystème de la toundra. Elles ont été utilisées en combinaison avec des échantillons d'eau de pluie et de colature pour mesurer les réservoirs et les flux de carbone et d'azote dans l'écosystème de la pointe Biscoe de même que pour évaluer le rôle joué par les apports d'azote de la colonie de manchots avoisinante (Park et al., 2007). Des carottes ont également été utilisées dans les expériences de manipulation climatique à la station Palmer, qui avaient pour objet de déterminer l'effet de l'augmentation de la température et des précipitations sur le rendement des plantes et l'abondance du collembole Cryptopygus (Day et al., 2009).
L'abondance de D. antarctica et de C. quitensis est beaucoup plus importante que les scientifiques ne l'avaient décrite auparavant. En effet, près de la moitié de l'île sur laquelle se trouve pointe Biscoe et la majeure partie de la zone libre de glace de la péninsule nord abritent de fortes concentrations de ces espèces ainsi qu'une grande variété de bryophytes et de lichens. La répartition approximative des concentrations les plus importantes de végétation sur l'île principale a été évaluée à partir de photographies terrestres et aériennes (Carte 3). La répartition illustrée sur la carte 3 a pour but de donner une idée générale du couvert végétal et non pas une description précise ; elle n'est basée sur aucun recensement précis effectué au sol. Toutefois, elle permet d'indiquer l'importance des communautés végétales qui forment un couvert discontinu de composition et de densité variées réparti sur une zone d'environ 250 000 m². Komárková (1983) a constaté la présence d'une concentration discontinue de D. antarctica et de C. quitensis atteignant environ 5 000 m² sur l'île principale. Une concentration particulièrement importante de mousses située dans la vallée du côté septentrional de l'île principale s'étend de manière quasi continue sur 240 m dans le lit de la vallée, couvrant une surface d'environ 8 000 m² (Harris, 2001). Des concentrations moins importantes sont présentes ailleurs sur l'île ainsi que sur le promontoire séparé à 300 m au nord. Une colonisation a été observée sur des éléments ayant fait l'objet d'une déglaciation récente.
Des mousses prédominent dans le lit des vallées, à proximité des cours d'eau et des lagunes, et dans les dépressions humides. Au nombre des mousses spécifiquement répertoriées à la pointe Biscoe figurent Bryum pseudotriquetrum et Sanionia uncinata (Park et al., 2007). Sur les flancs des vallées, des communautés mixtes de mousses et de C. quitensis sont fréquentes sur les versants nord à faible altitude, la présence de D. antarctica étant plus notoire en altitude. Les communautés de D antarctica et de C. quitensis sont particulièrement prolifiques sur les versants nord entre 10 et 20 m tandis que D. antarctica se rencontre plus fréquemment sur les sites exposés aux éléments à une altitude supérieure à 20 m.
Les mousses et les lichens sont souvent des taxons co-dominants ou subordonnés. Dans certains habitats, C. quitensis est parfois observé en petites nappes éparses. On trouve fréquemment des communautés de plantes sur des bancs libres de neige en deçà des lignes de crête sur lesquelles nichent des manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) et papous (Pygoscelis papua) (Park et ay, 2007). Des nappes de plantes vasculaires mortes, mesurant jusqu'à 20 m², ont été observées dans la zone et sont sans doute le résultat d'une acidification, d'inondations et de gel pendant certains étés (Komárková, Poncet et Poncet, 1985).
Contrairement à d'autres sites côtiers de faible altitude dans la région, la végétation de la pointe Biscoe ne semble pas avoir été affectée par l'augmentation importante, intervenue récemment, du nombre d'otaries à fourrure (Arctocephalus gazella). En tant que telle, la zone a été choisie comme site d'évaluation potentielle de l'impact des otaries à fourrure sur la végétation et le sol (Day, communication personnelle 1999).

Invertébrés, bactéries et champignons

Le moucheron aptère Belgica Antarctica a été observé en rapport avec la présence d'un limon et d'un tapis végétal fermé très développés. Les carottes prélevées à la pointe Biscoe contenaient plusieurs espèces de microarthropode, y compris plusieurs espèces ou genres d'acarien, une espèce de diptère et trois espèces de collembole. Le collembole Cryptopygus antarcticus a été le microarthropode le plus abondant (Day et al., 2009). Aucune information supplémentaire n'est disponible sur les assemblages d'invertébrés dans la zone mais, compte tenu du degré de développement des communautés de plantes, il est probable qu'il existe une riche faune d'invertébrés. Aucune information n'est non plus disponible sur les communautés fongiques et bactériennes locales.

Oiseaux en phase de reproduction et mammifères

Au moins six espèces d'oiseaux se reproduisent sur l'île sur laquelle se trouve pointe Biscoe. La colonie la plus importante est celle des manchots Adélie (Pygoscelis adeliae), située sur la crête d'un promontoire sur le côté sud de l'île, au-dessus d'une étroite crique sur la côte méridionale (Carte 3). Une colonie de manchots papous (Pygoscelis papua) a été découverte en 1992-1993 sur les versants de la face septentrionale de cette crique, sur la face sud de la crête de l'île principale (Fraser, communication personnelle, 1999) (Carte 3) tandis que le nombre de manchots papous a considérablement augmenté ces dernières années pour atteindre 2 401 couples nicheurs pendant la saison 2009-2010 (Patterson-Fraser, communication personnelle, 2010). Le tableau 1 ci-après contient des données sur le nombre de couples en phase de reproduction.

Tableau I. ― Nombre de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae)
et papous (Pygoscelis papua) sur l'île abritant pointe Biscoe (1971-2002)



PYGOSCELIS ADELIAE
PYGOSCELIS PAPUA
Année
Couples
en phase de reproduction
Décompte¹
Source
Couples
en phase de reproduction
Décompte¹
Source
1971-1972
3 020
N3
2
0
N3
2
1983-1984
3 440
C3
3
0
C3
3
1984-1985
2 754
N1
3
0
N1
3
1986-1987
3 000
N4
4










1994-1995



14
N1
5
1995-1996



33
N1
5
1996-1997
1 801
N1
5
45
N1
5
1997-1998



56
N1
5
1998-1999



26
N1
5
1999-2000
1 665
N1
5
149
N1
5
2000-2001
1 335
N1
5
296
N1
5
2001-2002
692
N1
5
288
N1
5
2002-2003
1 025
N1
5
639
N1
5
2009-2010
594
N1
6
2401
N1
6
1. N = Nid, C = Bébé manchot, A = Adulte ; 1 = < 5 % ; 2 = 5-10 % ; 3 = 10-15 % ; 4 = 25-50 % (classification de Woehler, 1993).
2. Müller-Schwarze et Müller-Schwarze, 1975.
3. Parmelee et Parmelee, 1987.
4. Poncet et Poncet 1987 (Remarque : le nombre de 3 500 fourni par Woehler [1993] semble être une erreur).
5. Données de Fraser fournies en février 2003 et basées sur plusieurs sources publiées et non publiées.
6. Données de Patterson-Fraser fournies en mars 2010 sur la base du recensement à l'époque où le nombre des œufs était à son maximum.

Les colonies de manchots Adélie comptent parmi les plus anciennes de la région (plus de 700 ans) et ont fait l'objet d'études paléoécologiques (Emslie, 2001) tandis que la colonie de manchots papous est considérée comme particulièrement intéressante car elle est très récente (Fraser, communication personnelle, 1999). Des études à long terme sont menées sur la structure et la dynamique des populations de colonies de manchots dans la zone. Des comparaisons utiles peuvent donc être établies avec d'autres colonies de port Arthur qui subissent des influences importantes de l'homme (Fraser, communication personnelle, 1999). Le nombre de couples nicheurs de manchots Adélie est tombé d'un maximum d'environ 3 000 à 3 500 dans les années 80 à moins de 600 selon le décompte le plus récent effectué en 2009-2010 (Patterson-Fraser, communication personnelle. 2010).
Les labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) et les labbes bruns (C. loennbergi) se reproduisent chaque année dans la zone et l'on retrouve également des labbes hybrides. Sur l'île abritant pointe Biscoe, 132 couples de labbes antarctiques et 1 couple de labbes bruns ont été dénombrés les 26 et 27 février 2001 (Harris, 2001). A la même époque, 15 couples de labbes antarctiques, en général avec un ou deux petits, ont été observés sur le promontoire 300 m au nord. Les goélands dominicains (Larus dominicanus) et les sternes antarctiques (Sterna vittata) se reproduisent dans la zone (Fraser, communication personnelle, 2000), mais aucune donnée quant à leur nombre n'est disponible. Des informations sur les autres espèces aviaires se reproduisant dans la zone ou la visitant occasionnellement ne sont pas non plus disponibles.
Un petit nombre d'otaries à fourrure (Arctocephalus gazella) qui ne se reproduisent pas dans la zone ont été dénombrés sur l'île à la fin du mois de février 2001 (Harris, 2001) et des phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) ainsi que des éléphants de mer (Mirounga leonina) ont été observés sur les plages en été. Malgré la présence de plages et de terre pouvant servir de point de chute aux phoques, ces derniers ne sont généralement pas observés en grand nombre dans la zone. Ce phénomène est peut-être dû à la persistance fréquente de glaces denses et cassantes provenant du vêlage des glaciers de l'île Anvers toute proche (Fraser, communication personnelle, 1999). Aucune information complémentaire n'est disponible sur le nombre et les phases de reproduction ainsi que sur les autres espèces de phoques, pas plus que sur l'environnement marin local.

Activités humaines et impact

L'activité humaine dans la zone semble avoir été très limitée mais il n'existe guère d'informations à ce sujet. La première activité de l'homme documentée dans la région de la pointe Biscoe date d'il y a 150 ans lorsque John Biscoe (Royal Navy) est entré dans la baie qui porte aujourd'hui son nom, le 21 février 1832. Biscoe a consigné son débarquement sur l'île Anvers, probablement près de la pointe Biscoe, pour prendre possession, au nom du Royaume-Uni, de ce qu'il croyait être une partie du continent antarctique (Hattersley-Smith, 1991). La visite suivante documentée de la pointe Biscoe remonte à 1903-1905 lorsque Turquet a observé C. quitensis sur le site de la première expédition antarctique française dirigée par Charcot.
Plus récemment (1982), des parcelles ont été officiellement établies pour l'étude des plantes sur l'île située près de la pointe Biscoe (Komárková, 1983), même si des recherches à long terme initialement prévues ont pris fin peu après. Komárková a utilisé des baguettes de soudage insérées dans le sol pour le bornage des sites réservés aux études. Un relevé partiel a permis de définir avec précision les positions ( 2 m) de 44 baguettes de soudage trouvées dans le sol et la végétation lors d'une recherche systématique effectuée sur le côté nord-est de l'île en février 2001 (Carte 3) (Harris, 2001). Les baguettes étaient situées à un endroit où la végétation de l'île est particulièrement abondante et réparties sur une surface d'au moins 8 000 m². En général, elles avaient été placées dans le sol ou la végétation, dans un sens bien défini, à savoir l'extrémité traitée chimiquement orientée vers le bas. Par conséquent, les agents polluants des baguettes semblaient avoir détruit toute la végétation dans un diamètre de 20 cm autour de la baguette. De nombreuses baguettes ― probablement des centaines ― avaient été découvertes lors de saisons précédentes (Fraser, Patterson, Day T. : communication personnelle dans un courriel à C. Harris, 1999-2002). Toutes les baguettes additionnelles ont été découvertes sur la plage ou à proximité d'elle pendant la saison 2009-2010 puis rassemblées et détruites à la station Palmer (Patterson-Fraser, communication personnelle, 2010). La zone n'est pas considérée comme un site de référence idéal pour mesurer la pollution chimique car l'incertitude règne toujours quant à la présence de certaines concentrations et de certains types de polluants, les sites affectés, et l'ampleur de la pénétration des polluants dans les sols, l'eau et les systèmes biologiques.
Fraser (communication personnelle, 2001) a consigné la présence de bornes de plomb dans la colonie de manchots papous. En outre, des déchets provenant du milieu marin (principalement du bois) ont été découverts sur des plages tout comme un tuyau en caoutchouc (15 m de long et 15 cm de diamètre) dans une petite vallée à proximité d'un petit site de débarquement par mer situé au sud, tuyau qui aurait pu être utilisé à une époque pour l'alimentation en eau.
Des études scientifiques récentes dans la zone ont porté sur la surveillance des labbes et des manchots en phase de reproduction. La zone pointe Biscoe a également été utilisée pour le prélèvement de graines de Deschampsia et de Colobanthus ainsi que de carottes de matériel végétal et pédologique à des fins de recherches écologiques dans la région de la station Palmer. Des permis sont exigés pour visiter la zone depuis qu'elle est spécialement protégée, c'est-à-dire depuis 1985.

ii) Accès à la zone

L'accès à la zone peut se faire au moyen d'une petite embarcation, d'un aéronef, d'un véhicule sur la glace de mer ou à pied. Le cycle saisonnier de formation de glace de mer dans la zone de Palmer varie beaucoup, cette formation commençant entre les mois de mars et de mai. Pour la période 1979-2004, la durée saisonnière de glace de mer dans cette zone a fluctué entre 5 et 12 mois (Stammerjohn et al., 2008).
Les restrictions à l'accès des aéronefs s'appliquent du 1er octobre au 15 avril inclus. Pendant cette période, les hélicoptères peuvent atterrir à l'un des deux sites désignés (Carte 2). Le site (A) se trouve sur la côte nord de l'île principale où est située la pointe Biscoe (64° 48 ' 35 '' S, 63° 46 ' 49 '' O). Le site B se trouve sur le promontoire à 300 m au nord de l'île principale et sur la pente de glace permanente à environ 50-100 m à l'est du sol libre de glace (64° 48 ' 22 '' S, 63° 46 ' 24 '' O. L'accès par hélicoptère à la zone devrait avoir lieu à l'intérieur de l'aire désignée. La zone permet aux hélicoptères d'y accéder de deux grandes directions : du nord et de l'ouest, de la région de la baie Biscoe vers le site d'atterrissage (A), et du nord et de l'est, en traversant le littoral de l'île Anvers vers le site d'atterrissage (B).
Lorsque l'accès à la zone se fait par la mer, deux sites d'atterrissage sont recommandés encore que les petites embarcations puissent arriver partout dans la zone. Le premier site de débarquement recommandé est situé sur la côte sud de l'île, plus précisément sur la plage de la rive nord de l'anse allongée (Carte 2) et c'est le site qui sera probablement libre de glace de mer. Le second site de débarquement recommandé se trouve sur la plage dans la petite anse à mi-chemin le long de la côte nord de l'île ; il est adjacent aux sites désignés de campement et d'atterrissage des hélicoptères. On trouve fréquemment de denses sarrasins dans les environs de l'île qui proviennent de glaciers vêlants sur l'île Anvers.
Lorsque l'état de la glace de mer le permet, il est possible d'accéder à la zone sur la glace de mer à pied ou avec un véhicule. Toutefois, les déplacements à l'intérieur de la zone doivent se faire à pied uniquement et il est interdit d'utiliser des véhicules à terre dans la zone. Les personnes qui entrent dans la zone ne peuvent pas aller au-delà du voisinage immédiat de leur site d'atterrissage à moins que le permis ne les autorise à le faire.

iii) Aires restreintes et gérées à l'intérieur de la zone

Une aire d'accès à la zone par hélicoptère (Cartes 2 et 3) a été retenue dans le plan de gestion pour la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 7, qui s'applique aux aéronefs accédant aux sites d'atterrissage désignés à l'intérieur de la zone. Cette aire d'accès s'étend vers le nord-ouest et le nord-est des sites d'atterrissage désignés jusqu'à une distance de (610 m) à partir des bords des emplacements connus de reproduction des colonies d'oiseaux dans la zone.

iv) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone

Pour autant qu'on le sache, il n'y a ni structure ni instrument dans la zone. Une balise permanente, utilisée pour les recensements et constituée d'une tige filetée de 5/8 po en acier inoxydable, a été installée sur l'île sur laquelle se trouve pointe Biscoe par l'USGS le 31 janvier 1999. Elle est située à une latitude sud de 64° 48 ' 40,12 '', une longitude ouest de 63° 46 ' 26,42 '' et une altitude de 23 m (Cartes 2 et 3). Elle se trouve approximativement à mi-chemin le long de la crête principale de l'île, à environ 100 m au nord du petit site de débarquement par mer situé au sud. Elle est fixée au sol et dotée d'un identificateur en plastique rouge.

v) Emplacement des autres zones protégées
à l'intérieur et à proximité de la zone

Les zones protégées les plus proches de la pointe Biscoe sont les suivantes : l'île Litchfield (ZSPA n° 113) qui est située à 16 km à l'ouest de la zone à port Arthur, la baie du Sud (ZSPA n° 146), qui est à environ 12 km au sud-est sur l'île Doumer et la baie Eastern Dallmann (ZSPA n° 153) qui est à environ 85 km au nord-est à côté de l'île Brabant (Carte 1).

7. Critères de délivrance des permis

L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par les autorités nationales compétentes. Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
― un permis est délivré uniquement à des fins scientifiques ou pédagogiques qu'il n'est pas possible de justifier ailleurs ou pour des raisons de gestion essentielles qui sont conformes aux objectifs du plan telles que des activités d'inspection, d'entretien ou de révision ;
― les actions autorisées ne viendront pas mettre en péril les valeurs écologiques, scientifiques ou pédagogiques de la zone ;
― toutes les activités de gestion visent la réalisation des buts du plan de gestion ;
― les actions autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― le permis ou une copie doit être emmené dans la zone ;
― un rapport de visite devra être soumis à l'autorité nommée dans le permis ;
― tout permis sera délivré pour une durée donnée.

i) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de la zone

L'accès à la zone sera autorisé en petite embarcation, en aéronef ou par la glace marine en véhicule ou à pied.

Accès par bateau

Les sites de débarquement recommandés pour les petites embarcations sont situés à un des endroits suivants (Cartes 2 et 3) :
1. Sur le bord septentrional de la crique ouverte de la côte méridionale de l'île qui, selon toute vraisemblance, sera libre de glace ;
2. Sur la plage de la petite crique située à mi-chemin le long de la côte septentrionale de l'île à côté de l'endroit réservé aux campements et à l'atterrissage d'hélicoptères.
L'accès en petite embarcation à d'autres endroits sur la côte est autorisé pourvu qu'il soit conforme aux objectifs ayant justifié la délivrance du permis.

Accès en aéronef et survols

Les restrictions aux opérations aériennes sont valables du 1er octobre au 15 avril inclus, période pendant laquelle les aéronefs sont exploités et atterrissent à l'intérieur de la zone sous réserve qu'ils se conforment strictement aux conditions suivantes :
1. Les survols de la zone en dessous de 610 m sont interdits à l'extérieur de l'aire d'accès des hélicoptères (Carte 2), sauf lorsqu'ils sont spécifiquement autorisés à des fins qu'autorise le plan de gestion. Il est recommandé que les aéronefs restent à une distance horizontale de 610 m des bords des colonies d'oiseaux se reproduisant dans la zone comme indiqué sur la carte à moins qu'ils accèdent aux sites d'atterrissage désignés en traversant l'aire d'accès des hélicoptères ;
2. L'atterrissage d'hélicoptères est autorisé en deux endroits spécifiques (Carte 2) : le premier (A) sur l'île principale où se trouve la pointe Biscoe et le second (B) sur le promontoire séparé à 300 m plus au nord. Les sites d'atterrissage répondent aux coordonnées suivantes :
A. - Sur les galets de plage, quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, 35 m à l'est de la plage sur le bord oriental d'une petite crique de la côte méridionale de l'île (latitude sud 64° 48 ' 35 '' et longitude ouest 63° 46 ' 49''). Un petit bassin de marée d'environ 25 m de diamètre est situé 30 m à l'est du site d'atterrissage ; et
B. - Sur les pentes (occidentales) inférieures d'une rampe de neige/glace permanente qui s'étend de l'île Anvers vers le promontoire nord en un site se trouvant à environ 50 à 100 mètres à l'est du sol libre de glace (64° 48 ' 22 '' S et 63° 46 ' 24 '' O). La prudence est de rigueur sur cette pente de neige qui sera vraisemblablement crevassée plus avant vers la pente est montante sur l'île Anvers.
3. Les aéronefs qui atterrissent à l'intérieur de la zone devront le faire en s'approchant dans toute la mesure du possible par l'aire d'accès des hélicoptères. Cette aire permet l'accès du nord-ouest, de la région de la baie de Biscoe jusqu'au site d'atterrissage A et du nord-est jusqu'au site d'atterrissage B (Carte 2). L'aire d'accès par hélicoptère s'étend au-dessus de la haute mer entre les sites d'atterrissage A et B.
4. L'utilisation de grenades fumigènes pour déterminer la direction des vents est interdite dans la zone sauf pour des raisons impérieuses de sécurité. Ces grenades doivent être récupérées.

Accès en véhicule et utilisation

Lorsque l'accès est possible par la glace marine, aucune restriction n'est imposée quant à l'endroit par lequel il convient d'accéder au site. Toutefois, les véhicules ne doivent pas être introduits sur la terre ferme dans la zone.

Accès à pied et déplacements dans la zone

Tout déplacement sur la terre ferme dans la zone ne peut être effectué qu'à pied. Quiconque accède à la zone en aéronef, en embarcation ou en véhicule ne devra pas, une fois à pied, s'éloigner des environs immédiats du site de débarquement sauf autorisation contraire prévue par le permis. Les visiteurs doivent prendre toutes les précautions d'usage lors de leurs déplacements pour minimiser les perturbations de la flore, la faune et les sols. Ils doivent, dans la mesure du possible, rester sur les sections enneigées ou rocheuses en veillant à ne pas endommager les lichens. Les piétons doivent marcher autour des colonies de manchots et ne pas entrer dans des sous-groupes de manchots nicheurs sauf à des fins de recherche ou de gestion. Les déplacements à pied doivent être réduits au minimum en fonction des objectifs de toute activité autorisée et il convient à tout moment de veiller à minimiser tout effet nuisible du piétinement.

ii) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la zone,
y compris les restrictions à la durée et à l'endroit

Recherches scientifiques qui ne portent pas atteinte aux valeurs et à l'écosystème de la région.
Activités de gestion essentielles, y compris la surveillance.
Activités de caractère pédagogique (telles que les rapports documentaires, photographiques, audio ou écrits) ou production de ressources ou services pédagogiques qu'il n'est pas possible de satisfaire ailleurs.
Les autorités compétentes doivent être informées de toute activité ou mesure qui ne serait pas autorisée par le permis.

iii) Installation, modification ou enlèvement de structures

Aucune structure ne doit être installée dans la zone sauf autorisation stipulée dans le permis et, à l'exception des bornes et des panneaux, les structures ou installations permanentes sont interdites.
Toutes les structures ainsi que tout le matériel scientifique et les bornes installés dans la zone doivent être autorisés par un permis et identifier clairement le pays, le nom du principal chercheur et l'année de l'installation. Tous ces objets doivent être fabriqués avec des matériaux qui posent un risque minimum de pollution de la zone.
Toute activité liée à l'installation (y compris le choix du site), à la modification, à l'entretien ou à l'enlèvement de structures sera menée à bien de manière à minimiser les perturbations de la faune et de la flore.
C'est à l'autorité qui a délivré le permis original qu'il appartient d'enlever le matériel spécifique pour lequel le permis est arrivé à expiration et l'enlèvement de ce matériel sera l'un des critères de délivrance du permis.

iv) Emplacement des camps

Le campement temporaire est autorisé dans la zone à l'endroit désigné qui est situé à environ 50 m au nord-est du site d'atterrissage des hélicoptères (A) sur la côte septentrionale de l'île principale sur laquelle se trouve pointe Biscoe. Le site réservé à cet effet est situé sur un sol rocheux et des galets de plage, à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, directement au nord d'un bassin de marée temporaire, et est séparé de la mer plus au nord par une crête rocheuse assez basse d'environ 8 m.
Lorsque les objectifs spécifiés dans le permis l'exigent, un campement temporaire peut être établi sur la péninsule séparée à 300 m au nord, mais aucun site spécifique n'y a été défini. Tout campement ne peut être établi sur un couvert végétal particulièrement abondant.

v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone

L'introduction délibérée d'animaux, de végétaux, de micro-organismes ou de sols est interdite et les précautions mentionnées ci-dessous seront prises en cas d'introductions accidentelles.
Pour aider à préserver les valeurs écologiques et scientifiques à la pointe Biscoe, les visiteurs prendront des précautions spéciales contre les introductions. Sont un motif de préoccupation les introductions d'agents pathogènes, de microbes, d'invertébrés ou de plantes en provenance d'autres sites antarctiques, y compris les stations, ou de régions extérieures à l'Antarctique. Les visiteurs veilleront à ce que le matériel d'échantillonnage et les bornes introduits dans la zone soient propres. Les chaussures et autres articles utilisés ou introduits dans la zone (y compris les sacs à dos, les mallettes et les tentes) seront nettoyés à fond avant d'être introduits dans la zone.
Compte tenu de la présence d'oiseaux nicheurs à la pointe Biscoe, aucun produit de la volaille, notamment les produits contenant des œufs en poudre non cuits, y compris des déchets de ces produits, ne sera introduit dans la zone.
Aucun herbicide ni pesticide ne doit être introduit dans la zone.
Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou isotopes stables, susceptibles d'être introduits à des fins scientifiques ou de gestion en vertu du permis, seront retirés de la zone au plus tard dès que prendront fin les activités prévues par le permis.
Aucun combustible, aucun aliment et aucun autre matériau ne sera entreposé dans la zone sauf à des fins essentielles liées à l'activité pour laquelle le permis a été délivré.
Tous les matériaux seront introduits dans la zone pour une période déterminée. Ils seront retirés de ladite zone au plus tard à la fin de cette période, puis ils seront manipulés et entreposés de manière à minimiser les risques pour l'environnement.
En cas d'introduction susceptible de porter préjudice aux valeurs de la zone, les matériaux seront retirés dans la mesure où ce retrait n'entraînera pas de conséquences plus graves que de les laisser in situ.

vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore

Toute capture d'animaux ou toute perturbation nuisible à la faune et la flore indigène est interdite sauf avec un permis distinct délivré spécifiquement à cette fin en vertu de l'article 3 de l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement par l'autorité nationale compétente.

vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas été
apportée dans la zone par le détenteur du permis

Les matériaux ne peuvent être ramassés ou enlevés de la zone qu'en conformité avec un permis, mais ils doivent être limités au minimum requis pour répondre aux besoins scientifiques ou de gestion.
Tout matériau d'origine humaine, qui est susceptible d'avoir un impact sur les valeurs de la zone et n'a pas été introduit par le titulaire du permis ou toute autre personne autorisée, peut être enlevé de n'importe quelle partie de la zone dans la mesure où cet enlèvement n'entraînera pas de conséquences plus graves que de le laisser in situ. Dans ce cas, l'autorité appropriée devra en être informée.
L'autorité nationale compétente devra être notifiée de tous les objets enlevés de la zone qui n'ont pas été introduits par le détenteur du permis.

viii) Elimination des déchets

Tous les déchets, y compris les déchets humains, seront retirés de la zone.

ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints

1. Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de suivi de l'évolution biologique et d'inspection du site pouvant impliquer le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse, de révision ou de protection.
2. Tous les sites spécifiques dont le suivi sera de longue durée seront correctement balisés.

x) Rapports de visite

Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet à l'autorité compétente un rapport décrivant les activités menées dans la zone. Ces rapports doivent inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite qui figure à l'appendice 4 de la résolution 2 (1998) (CPE 1).
Les parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès, et ce, afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée et dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.
L'autorité compétente devra être notifiée de toutes les activités entreprises et de toutes les mesures prises ainsi que de tous les matériaux introduits et non enlevés, qui ne figuraient pas dans le permis autorisé.

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Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 209 du 09/09/2011 texte numéro 2

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