M E S U R E 1 ( 2 0 1 0 )
ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N. 101 (TAYLOR ROOKERY, TERRE MAC.ROBERTSON) (ENSEMBLE UNE ANNEXE) PLAN DE GESTION RÉVISÉ
Les représentants,
Rappelant les articles 3, 5 et 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement qui prévoient la désignation de zones spécialement protégées de l'Antarctique (« ZSPA ») et l'approbation de plans de gestion pour ces zones ;
Rappelant :
― la recommandation IV-1 (1966), qui désignait Taylor Rookery, Terre Mac.Robertson comme la zone spécialement protégée (« ZSP ») n° 1 ;
― la recommandation XVII-2 (1992), qui adoptait un plan de gestion révisé pour la zone ;
― la décision 1 (2002), qui rebaptisait et renumérotait la ZSP n° 1 comme ZSPA n° 101 ;
― la mesure 2 (2005), qui adoptait un plan de gestion révisé pour la ZSPA n° 101 ;
Rappelant que la recommandation XVII-2 (1992) n'a pas encore pris effet, que le plan de gestion pour la ZSPA n° 101 qui y est annexé a été retiré par la mesure 2 (2005) et que les autres plans de gestion figurant en annexe (pour ce qui est des ZSPA n°s 102, 103 et 116) ont eux aussi déjà été retirés [par la mesure 2 (2005) et la mesure 1 (2006)] ;
Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a approuvé un plan de gestion révisé pour la ZSPA n° 101 ;
Désireux de remplacer le plan de gestion existant pour la ZSPA n° 101 par le plan de gestion révisé,
Recommandent pour approbation à leurs gouvernements la mesure ci-après conformément au paragraphe 1 de l'article 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, à savoir :
1. Que le plan de gestion révisé pour la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 101 (Taylor Rookery, Terre Mac.Robertson), qui figure en annexe à la présente mesure, soit approuvé ;
2. Que le plan de gestion pour la ZSPA n° 101, qui figure en annexe à la mesure 2 (2005), cesse d'être en vigueur ; et
3. Que la recommandation XV11-2 (1992), qui n'a pas encore pris effet, soit retirée.
A N N E X E
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 101
TAYLOR ROOKERY, TERRE MAC.ROBERTSON
Introduction
Taylor Rookery est une colonie de manchots empereurs (Aptenodytes forsteri) située du côté est du glacier Taylor, Terre Mac.Robertson (67° 27'S ; 60° 53' E, carte A). Le site a été à l'origine désigné, sur proposition de l'Australie, zone spécialement protégée n° 1, par la recommandation IV-I (1966). Conformément à la résolution XX-5 (1996), il a été rebaptisé et renuméroté zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) n° 101. Un plan de gestion pour la zone a été adopté en vertu de la recommandation XVII-2 (1992) et révisé en vertu de la mesure 2 (2005). Taylor Rookery a été désigné comme une ZSPA pour protéger la colonie la plus grande que l'on connaisse de manchots empereurs se trouvant entièrement à terre.
1. Description des valeurs à protéger
Des quelque 40 et plus colonies de manchots empereurs qui se trouvent dans l'Antarctique, trois seulement sont terrestres alors que les autres sont installées sur la banquise. Pendant maintes années, les seules colonies terrestres connues se trouvaient sur l'île Empereur, îles Dion, péninsule Antarctique (67° 52' S ; 68° 42' O) et sur le glacier Taylor. Du fait de caractéristique inhabituelle, les deux colonies ont été désignées en 1966 zones spécialement protégées. Une troisième colonie terrestre a été découverte en 1999 dans la baie Amundsen, Antarctique de l'Est.
La colonie de manchots empereurs au glacier Taylor a été découverte en octobre 1954. C'est la colonie terrestre la plus grande que l'on connaisse (Carte B) et, comme telle, elle revêt une importance scientifique exceptionnelle. Le programme antarctique australien assure depuis 1957 le suivi de la population de cette colonie, se livrant notamment depuis 1988 à des recensements photographiques qui ont abouti à des décomptes très précis. Le nombre des adultes a oscillé entre 2 462 en 1989 et 3 307 en 1990 pour s'inscrire en moyenne à quelque 3 000 sur 15 ans entre 1988 et 2002. Des données de long terme similaires ne sont disponibles que pour un seul autre site, la colonie proche de Dumont d'Urville (archipel de Pointe-Géologie, ZSPA n° 120, 66° 40'S ; 140° 01' E) et un certain nombre de colonies dans la région de la mer de Ross. Dans ce dernier cas cependant, les données ne sont pas continues. Un nombre limité de visites seulement sont effectuées chaque année au glacier Taylor et la colonie est idéale pour le travail de recensement, entourée qu'elle est de petites collines rocheuses qui permettent d'observer les manchots sans devoir entrer dans l'aire de reproduction. C'est la raison pour laquelle les perturbations de la colonie, en particulier depuis 1988, ont été très faibles et que l'on peut exclure l'interférence humaine directe comme un facteur potentiel d'impact sur la santé de cette population.
2. Buts et objectifs
Le plan de gestion de Taylor Rookery vise à :
― éviter la dégradation des valeurs de la zone ou les risques substantiels que celles-ci pourraient courir, en empêchant toute perturbation humaine inutile ;
― permettre de mener des recherches sur l'écosystème et l'environnement physique de la zone, notamment l'avifaune, pour autant que ces recherches soient indispensables et ne puissent être menées ailleurs ;
― minimiser les risques d'introduction d'agents pathogènes susceptibles de provoquer des maladies parmi les populations aviaires dans la zone ;
― minimiser les risques d'introduction de plantes, d'animaux ou de microbes dans la zone ;
― permettre la collecte à intervalles réguliers et d'une manière durable des données sur l'évolution démographique de la colonie de manchots empereurs ; et
― permettre des visites à des fins de gestion conformément aux objectifs du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion suivantes seront réalisées pour protéger les valeurs de la zone :
― des visites seront organisées selon que de besoin (de préférence au moins une fois tous les cinq ans) afin de déterminer si la zone répond toujours aux objectifs pour lesquels elle a été désignée et de s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont adéquates ;
― le plan de gestion sera réexaminé au moins tous les cinq ans et mis à jour en conséquence.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une période indéterminée.
5. Cartes
Carte A ― Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 101 : Taylor Rookery, côte Mawson, Terre Mac.Robertson, Antarctique de l'Est. L'encart indique l'emplacement par rapport au continent Antarctique.
Carte B ― Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 101 : Taylor Rookery. Topographie et colonie de manchots empereurs.
Carte C ― Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 101 : Taylor Rookery. Approche des véhicules et des hélicoptères et site d'atterrissage.
Toutes les spécifications : datum horizontal : WGS84 ; datum vertical : niveau moyen de la mer.
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et particularités du milieu naturel
Taylor Rookery englobe la totalité de l'exposition rocheuse la plus septentrionale sur le versant oriental du glacier Taylor, terre Mac.Robertson (67° 27'S ; 60° 53' E). Aucune borne ne délimite la zone. La colonie est située sur un affleurement rocheux de faible altitude dans le coin sud-ouest d'une baie formée par le glacier Taylor à l'ouest, la calotte glaciaire au sud et les îles de l'archipel Colbeck à l'est. La zone est entourée de glace de mer au nord et à l'est. Elle se trouve à quelque 90 km ouest de la station Mawson.
Il y a un terrain libre de glace à côté du glacier sur la limite occidentale et, au sud, la roche s'élève de manière abrupte pour rejoindre la glace du plateau. La roche elle-même forme un fer à cheval autour de la zone plane située au centre qui abrite des moraines et des roches exposées. Cette zone est couverte de neige en hiver et occupée par des manchots empereurs. Deux petits lacs d'eau de fonte se forment à la fin du printemps tandis qu'un petit cours d'eau s'écoule vers le nord-est. Les côtés du fer à cheval sont constitués de côtes rocheuses arrondies, dénudées et adoucies par les glaces. Ailleurs, le terrain est accidenté et criblé de craquelures et de fissures. La hauteur moyenne des crêtes est d'environ 30 m.
La zone abrite également une plage surélevée semblable à plusieurs autres jalonnant la côte de la terre Mac.Robertson. La plage est constituée de pierres, de cailloux et de galets charriés localement dont la taille varie de 1 cm à 1 m. Elle suit ensuite une inclinaison ascendante à partir du littoral et rejoint une plate-forme clairement marquée, de plusieurs mètres de large, et située à une altitude de 3 à 6 m par rapport au niveau de la mer. La zone se définit facilement par ses particularités naturelles.
Climat
Il existe peu de données météorologiques concernant la zone. Les conditions sont probablement semblables à celles qui règnent à la station Mawson, à environ 90 km à l'est, où les températures mensuelles moyennes oscillent entre + 0,1 °C en janvier et ― 18,8 °C en août, avec des températures extrêmes allant de + 10,6 °C à ― 36,0 °C. La vitesse moyenne des vents, sur l'année, est de 10,9 m/s avec de fréquentes périodes prolongées de vents catabatiques de secteur sud-est en provenance de la calotte glaciaire dont la vitesse moyenne est supérieure à 25 m/s avec des rafales pouvant dépasser 50 m/s. Les sections locales de la côte sont exposées de manière variable aux vents violents et il est possible que la vitesse moyenne des vents puisse être légèrement inférieure à Taylor Rookery. Parmi les autres caractéristiques du climat, citons la forte nébulosité sur l'ensemble de l'année, une humidité très faible à l'instar des précipitations et de fréquentes périodes de vents violents, de chasse-neige et de faible visibilité liée au passage de systèmes de basse pression.
Analyse des domaines environnementaux
D'après l'analyse des domaines environnementaux de l'Antarctique [Résolution 3 (2008)], Taylor Rookery est située dans le domaine de l'environnement D Géologie côtière de l'Antarctique.
Géologie et sols
Les rochers à Taylor Rookery sont de type métamorphique et probablement issus d'anciennes roches sédimentaires métamorphiques. Ils sont répertoriés sous la catégorie grenat-biotite-quartz-feldspath, gneiss, granite et migmatite. Les rochers métamorphiques sont pénétrés par de la charnockite qui a permis une datation isotopique de 100 millions d'années, soit l'âge minimum des roches métamorphiques. De nombreuses zones de cisaillement recoupent la roche métamorphique striée et il existe des traces évidentes d'une ancienne surface d'érosion à environ 60 m d'altitude.
Végétation
La flore de Taylor Rookery se compose d'au moins dix espèces de lichens (tableau 1) et d'un nombre indéterminé d'algues terrestres et dulçaquicoles. Aucune mousse n'a été observée dans la zone. Il y a dans la région 26 espèces de lichens et 3 espèces de mousses dont 20 se trouvent sur la crête Chapman toute proche et 16 à cap Bruce sur le flanc occidental du glacier Taylor. Les types de roches ne sont pas propices à la colonisation par les lichens. La plupart des lichens observés à Taylor Rookery poussent sur les effleurements situés à plus haute altitude, à l'extrémité méridionale, où l'action du climat est moindre.
LICHENS
Pseudephebe minuscula Lecidea phillipsiana
Buellia frigida Physcia caesia
Caloplaca citrina Xanthoria elegans
Candelariella flava Xanthoria mawsonii
Rhizoplaca melanophthalma Lecanora expectans
Tableau 1. Plantes répertoriées à la Taylor Rookery
Oiseaux
Manchots empereurs
Le site de reproduction des manchots empereurs est constitué d'un amphithéâtre formé par la langue du glacier Taylor à l'ouest et des collines rocheuses à l'est. Les manchots se reproduisent principalement dans une dépression de roches et de galets en forme de soucoupe au sud du promontoire et, dans une moindre mesure, à la surface d'un lac d'eau de fonte gelé situé du côté nord. La surface aux deux endroits est plane et, la majeure partie de la saison, couverte de neige.
Les premières éclosions ont été observées à la mi-juillet, ce qui signifie que la ponte débute à la mi-mai. Les juvénaux quittent l'endroit entre la mi-décembre et la mi-janvier, choisissant en général leur départ le jour où le climat est le plus clément et où les vents catabatiques ont cessé de souffler. Les adultes et leurs progénitures prennent la direction nord nord-est pour gagner un polynia à quelque 62 km de la colonie. Le bord de glace se réduit à approximativement 25 km à la mi-janvier. Le polynia semble être un élément permanent de la côte Mawson.
La population adulte semble être restée relativement stable au cours de la période de recensement. Le nombre d'oiseaux adultes répertoriés allait de 2 462 en 1989 à 3 307 en 1990, représentant une moyenne de 3 019, soit une augmentation de 267 sur une période de 15 ans entre 1988 et 2002 avec une très légère tendance à la baisse. En 2001 et 2002, le nombre d'oiseaux en phase d'incubation semble s'être stabilisé (figure 1).
La population adulte semble être restée relativement stable au cours de la période de recensement. Le nombre d'oiseaux adultes répertoriés allait de 2 462 en 1989 à 3 307 en 1990, représentant une moyenne de 3 019, soit une augmentation de 267 sur une période de 15 ans entre 1988 et 2002. Les données obtenues de recensements plus récents seront analysées et publiées durant la période que couvre ce plan de gestion
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 71 du 25/03/2011 texte numéro 8
Labbes
On aperçoit souvent des labbes à proximité de la colonie de manchots. On ne sait pas si ces oiseaux se reproduisent en cet endroit.
ii) Accès à la zone
L'accès à la zone est couvert par la section 7 ii) du présent plan de gestion.
iii) Emplacement des structures
à l'intérieur de la zone ou adjacentes à elle
Il n'y a pas de structures à l'intérieur de la zone. Un abri à quatre couchettes est situé dans l'archipel Colbeck, à environ cinq kilomètres au nord-est de la zone (Carte B). La station Mawson (67° 36' S ; 62° 53' E) se trouve à environ 90 km à l'est.
iv) Emplacement d'autres zones protégées
dans le voisinage
La ZSPA n° 102, îles Rookery, Terre Mac.Robertson (67° 36' 36,7'' S et 62° 32' 06,7'' E), est située à environ 80 km à l'est de Taylor Rookery.
v) Aires spéciales à l'intérieur de la zone
Il n'y a pas d'aires spéciales à l'intérieur de la zone.
7. Critères de délivrance des permis
i) Critères généraux
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par une autorité nationale compétente. Les conditions qui régissent la délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivantes :
― un permis sera délivré uniquement pour des raisons scientifiques indispensables qu'il n'est pas possible de justifier ailleurs, notamment pour l'étude scientifique de l'avifaune et de l'écosystème de la zone, ou à des fins de gestion essentielles conformes aux objectifs du plan comme l'inspection, la gestion ou l'examen ;
― les actions autorisées ne mettront pas en péril les valeurs de la zone ;
― les actions autorisées seront conformes au plan de gestion ;
― le permis ou une copie certifiée conforme sera emmenée dans la zone ;
― un rapport de visite sera remis à l'autorité nommée dans le permis ;
― tout permis sera délivré pour une durée donnée ;
― l'autorité nationale compétente sera notifiée de toutes les activités et mesures entreprises, qui ne sont pas incluses dans le permis délivré.
ii) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de la zone
L'accès à la zone peut se faire par véhicule sur la glace de mer, ce qui n'est en général possible que durant la période allant du 1er mai au 25 décembre, ou par aéronef.
L'accès à la zone par véhicule se fera, dans la mesure du possible, à partir de la glace de mer vers l'est de l'archipel Colbeck afin de ne pas traverser les voies qu'empruntent les manchots pour passer de la colonie à la mer (carte B).
L'accès à la zone en véhicule est interdit. Les véhicules utilisés pour les opérations de transport à la zone doivent être laissés à l'extérieur de la zone, à l'est, et l'accès à la zone doit se faire à pied. La voie d'approche réservée aux véhicules est indiquée sur la carte C.
Les conditions suivantes s'appliquent à l'utilisation des aéronefs :
― il faut en tout temps éviter que les aéronefs perturbent la colonie ;
― les survols de la colonie sent interdits sauf lorsqu'ils sont indispensables pour des raisons scientifiques ou de gestion. Ces survols doivent avoir lieu à une altitude de 930 m au moins pour les hélicoptères monomoteurs et les aéronefs à voilure fixe et de 1 500 m pour les hélicoptères bimoteurs ;
― les aéronefs à voilure fixe ne sont pas autorisés à atterrir à l'intérieur de la zone ;
― les aéronefs à voilure fixe utilisés pour s'approcher de la zone ne peuvent pas atterrir ou décoller dans un rayon de 930 m de la colonie ou voler dans un rayon de 750 m de celle-ci ;
― les hélicoptères approcheront de la zone de l'est au-dessus de la glace de mer et, de préférence, lorsque l'état de la glace de mer le permet, atterriront en dehors de la zone, l'accès à la zone s'effectuant à pied (carte C) ;
― lorsqu'ils atterriront en dehors de la zone, les hélicoptères monomoteurs ne devront pas atterrir ou décoller dans un rayon de 930 m ni voler dans un rayon de 750 m de la colonie tandis que les hélicoptères bimoteurs ne devront pas atterrir, décoller ni voler dans un rayon de 1 500 m de la colonie ;
― si l'atterrissage à l'intérieur de la zone est indispensable à cause de l'état inadéquat de la glace de mer, seuls les hélicoptères monomoteurs peuvent atterrir dans le nord-est de la zone au point marqué « H » sur la carte C, où un promontoire au sud masque la vue et amoindrit le bruit de la colonie ;
― les hélicoptères monomoteurs qui se préparent à atterrir dans la zone devront voler le plus bas possible sans danger au-dessus de la glace de mer pour ne pas perturber la colonie ; et
― le ravitaillement des aéronefs n'est pas autorisé à l'intérieur de la zone.
Il n'existe aucun tracé pour piétons dans la zone. A moins que le permis ne l'autorise, les piétons doivent rester à bonne distance de l'aire de la colonie et céder le passage aux manchots qui partent et arrivent. Les piétons qui se déplacent dans la zone et autour d'elle devront éviter dans la mesure du possible de traverser les voies d'accès des oiseaux ou traverser rapidement sans entraver la circulation des manchots.
iii) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la zone,
y compris les restrictions à la durée et à l'endroit
Les manchots sont particulièrement sensibles aux perturbations pendant les périodes suivantes :
― de la mi-mai à la mi-juillet, lorsqu'ils couvent leurs œufs ; et
― de la mi-juillet à la mi-septembre, lorsque les adultes couvent leur progéniture.
Etant donné que des manchots peuvent se trouver dans la zone la plupart des mois de l'année, les restrictions s'appliquent toute l'année durant.
Il est possible d'accéder à la zone pour y effectuer des recensements de la colonie de manchots empereurs. Cette colonie est idéale pour le travail de recensement qui peut en effet avoir lieu sans perturber les oiseaux. Le meilleur endroit pour observer et photographier les manchots en hiver est un promontoire rocheux situé juste à côté du glacier Taylor, du côté ouest de la colonie. Le créneau idéal pour recenser les adultes va du 22 juin au 5 juillet car c'est pendant cette période que la plupart des oiseaux présents couvent des mâles, chacun représentant un couple en phase de reproduction.
D'autres activités peuvent être menées dans la zone :
― recherches scientifiques indispensables qui ne peuvent pas être effectuées ailleurs et qui ne porteront pas atteinte à l'avifaune ou à l'écosystème de la zone ;
― activités de gestion essentielles, y compris la surveillance ; et
― échantillonnage, qui devra être le minimum requis pour exécuter les programmes de recherche autorisés.
iv) Installation, modification
ou enlèvement de structures
Aucune structure ne peut être construite ou installée dans la zone sauf autorisation stipulée dans le permis. Tous les dispositifs de bornage ainsi que le matériel scientifique installés dans la zone devront être fixés et soigneusement entretenus, et identifier clairement le pays, le nom du responsable de l'équipe de recherche et l'année de l'installation. Tout équipement doit être fabriqué avec des matériaux qui posent un risque minimum, non seulement de perturbation de la faune et de la flore, mais aussi de pollution de la zone.
Le permis sera notamment octroyé si le matériel utilisé pour mener l'activité autorisée est retiré de la zone, au plus tard lorsque ladite activité sera terminée. Des informations détaillées sur les bornes et le matériel laissé temporairement sur place (emplacements de GPS, description, identification, etc. ainsi que l'« utilisation par date » escomptée) doivent être transmises à l'autorité ayant délivré le permis.
Tout abri temporaire, pour autant qu'il soit autorisé, doit être installé à bonne distance de la colonie de manchots au point où, au nord-est de la zone, un promontoire orienté sud masque la colonie (Carte C).
Toute cabane abri temporaire, pour autant qu'il soit autorisé, doit être installé à bonne distance de la colonie de manchots au point où, au nord-est de la zone, un promotoire orienté sud masque la colonie (carte C). Tout abri temporaire, pour autant qu'il soit autorisé, doit être installé à bonne distance de la colonie de manchots au point où, au nord-est de la zone, un promotoire orienté sud masque la colonie.
v) Emplacements des camps
Un refuge à quatre couchettes est situé dans l'archipel Colbeck, à environ 5 km au nord-est de la zone.
Un campement peut être installé dans la zone mais il doit l'être très à l'écart de la colonie de manchots au point où, au nord-est de la zone, un promontoire orienté sud masque la colonie.
vi) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone
Aucune volaille, ni aliment séché contenant des œufs en poudre, ne seront introduits dans la zone.
Aucune réserve de nourriture ou autres fournitures ne seront laissées dans la zone au-delà de la saison pour laquelle elles sont destinées.
L'introduction délibérée d'animaux, de végétaux ou de micro-organismes est interdite et les précautions d'usage seront prises en cas d'introduction accidentelle.
Aucun herbicide ni pesticide ne doit être introduit dans la zone. Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou isotopes stables, susceptible d'être introduit à des fins scientifiques ou de gestion en vertu du permis, sera retiré de la zone au plus tard à la fin des activités prévues par le permis.
Aucun combustible ne sera entreposé dans la zone sauf pour répondre aux objectifs essentiels de l'activité pour laquelle le permis a été délivré. Tout combustible sera retiré de la zone à l'issue de l'activité autorisée par le permis. Tout stockage permanent est interdit.
Tous les matériaux seront introduits dans la zone pour une période déterminée, Ils seront retirés de ladite zone au plus tard à la fin de cette période, puis ils seront manipulés et entreposés de manière à minimiser les risques pour l'environnement.
vii) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Toute capture ou perturbation nuisible à la faune et la flore est interdite sauf avec un permis. Dans le cas de prélèvements ou de perturbations nuisibles d'animaux, le SCAR Code of Conduct for the Use of Animals for Scientific Purposes in Antarctica (Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique) devra être utilisé comme norme minimale.
Les travaux de recherche ornithologique se limiteront à des activités non invasives et non perturbatrices des oiseaux de mer en phase de reproduction qui sont présents dans la zone. Les recensements, y compris des photographies aériennes pour faciliter le dénombrement des populations, auront la priorité.
Les recherches ornithologiques effectuées sur les oiseaux nicheurs présents dans la zone se limiteront à des activités qui sont non invasives et non perturbatrices. Si elle est nécessaire, la capture d'oiseaux devra se faire dans toute la mesure du possible à l'extérieur de la zone afin de réduire la perturbation de la colonie.
viii) Ramassage de toute chose qui n'a pas été
apportée dans la zone par un visiteur
Le ramassage ou l'élimination de tout élément présent dans la zone peuvent être autorisés par le permis, mais doivent se limiter au minimum requis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion.
Tout matériau d'origine humaine qui est susceptible d'avoir un impact sur les valeurs de la zone et n'a pas été introduit par le titulaire du permis ou toute autre personne autorisée peut être enlevé dans la mesure où cet enlèvement n'entraîne pas de conséquences plus graves que de le laisser in situ. Dans ce cas, les autorités compétentes devront en être informées.
ix) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, seront enlevés de la zone.
x) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone en vue d'y réaliser des activités de suivi biologique et d'inspection du site qui peuvent impliquer le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse ou de révision, d'y installer et y entretenir les structures et le matériel scientifique ainsi que les panneaux, ou d'y prendre d'autres mesures de protection.
Tous les sites spécifiques qui doivent faire l'objet d'une surveillance de longue durée doivent être bien balisés et les positions GPS seront obtenues pour le Système de répertoire de données de l'Antarctique par le biais de l'autorité nationale compétente.
Les visiteurs devront prendre des précautions spéciales contre toute introduction d'espèces exotiques dans la zone. Il conviendra notamment de ne pas introduire de plantes, de microbes et d'agents pathogènes issus des sols ou de la faune et de la flore d'autres sites antarctiques, y compris de stations, ou provenant d'autres régions hors de l'Antarctique. Les visiteurs devront veiller à ce que leurs chaussures et tout autre équipement utilisé dans la zone ― y compris les balises et les dispositifs d'échantillonnage ― soient parfaitement nettoyés avant d'entrer dans la zone.
xi) Rapports de visite
Tous les rapports de visite doivent fournir des informations détaillées sur la totalité des données de recensement, les endroits où se trouvent de nouvelles colonies ou de nouveaux nids qui n'avaient pas été répertoriés précédemment, sous la forme de textes et de cartes, un bref résumé des résultats auxquels ont abouti les travaux de recherche, des copies de toutes les photographies pertinentes prises de la zone ainsi que des commentaires indiquant les mesures adoptées pour assurer le respect des critères de délivrance des permis.
Le rapport peut faire des recommandations en rapport avec la gestion de la zone, en particulier sur la question de savoir si les valeurs pour lesquelles la zone a été désignée sont convenablement protégées et si les mesures de gestion sont efficaces.
Le rapport sera soumis aussitôt que faire se peut après que la visite de la ZSPA est terminée mais au plus tard six mois après la visite elle-même. Une copie du rapport sera remise à l'autorité qui délivre le permis et à la Partie chargée d'élaborer le plan de gestion (si elle n'est pas la même) afin de réviser le plan de gestion en conformité avec les dispositions du système du Traité sur l'Antarctique. Ce rapport devra inclure s'il y a lieu les informations identifiées dans le formulaire de rapport de visite que renferme l'appendice 4 du Guide d'élaboration des plans de gestion pour les zones spécialement protégées de l'Antarctique annexé à la résolution 2 (1998). Les Parties devront tenir à jour une archive de ces activités et, dans l'échange annuel d'informations, fournir une description sommaire des activités réalisées par des personnes subordonnées à leur juridiction, description qui devra donner suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion.
xii) Disposition relative aux cas d'urgence
Les exceptions aux restrictions incluses dans le plan de gestion concernent les cas d'urgence tels qu'ils sont stipulés à l'article 11 de l'annexe V du Protocole relatif à la protection de l'environnement (Protocole de Madrid).
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Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 71 du 25/03/2011 texte numéro 8
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