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Article AUTONOME (Décret n° 2011-309 du 22 mars 2011 portant publication de la Mesure 5 (2010) ― zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 106 (cap Hallett, Terre Northern Victoria, mer de Ross) (ensemble une annexe), adoptée à Punta del Este le 14 mai 2010 ― plan de gestion révisé (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2011-309 du 22 mars 2011 portant publication de la Mesure 5 (2010) ― zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 106 (cap Hallett, Terre Northern Victoria, mer de Ross) (ensemble une annexe), adoptée à Punta del Este le 14 mai 2010 ― plan de gestion révisé (1))



M E S U R E 5 (2010)


ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 106 (CAP HALLETT, TERRE NORTHERN VICTORIA, MER DE ROSS) (ENSEMBLE UNE ANNEXE) ― PLAN DE GESTION RÉVISÉ
Les représentants,
Rappelant les articles 3, 5 et 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement qui prévoient la désignation de zones spécialement protégées de l'Antarctique (« ZSPA ») et l'approbation de plans de gestion pour ces zones,
Rappelant :
La recommandation IV-7 (1966), qui désignait le cap Hallett, Terre Victoria comme zone spécialement protégée (« ZSP ») n°7 ;
― la recommandation XIII-13 (1985), qui révisait la description et les limites de la ZSP n°7 ;
― la décision 1 (2002), qui rebaptisait et renumérotait la ZSP n° 7 comme ZSPA n°106 ;
― la mesure 1 (2002), qui adoptait un plan de gestion révisé pour la zone.
Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a approuvé un plan de gestion révisé pour la ZSPA n°106,
Désireux de remplacer le plan de gestion existant pour la ZSPA n°106 par le plan de gestion révisé,
Recommandent pour approbation à leurs gouvernements la mesure ci-après, conformément au paragraphe 1 de l'article 6 de l'annexe V du Protocole au traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, à savoir :
1. Que le plan de gestion révisé pour la zone spécialement protégée de l'Antarctique n°106 (cap Hallett, Terre Northern Victoria, mer de Ross), qui figure en annexe à la présente mesure, soit approuvé ; et
2. Que la recommandation IV-7 (1966), la recommandation XIII-13 (1985) et le plan de gestion pour la ZSPA n°106 annexé à la mesure 1 (2002) soient abrogés.


ANNEXE
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE (ZSPA) N°106
CAP HALLETT, TERRE NORTHERN VICTORIA,
MER DE ROSS (170° 14' E, 72° 19' S)
Introduction


La zone spécialement protégée de l'Antarctique qu'est le cap Hallett est située à l'extrémité nord de la péninsule Hallett, Terre Northern Victoria au 170° 13' 25'' E, 72° 19' 11'' S. Sa superficie est d'environ 0,53 km². Si elle a été ainsi désignée, c'est principalement parce que cette zone constitue un exemple exceptionnel de diversité biologique, en particulier un écosystème Terrestre riche et divers. Elle contient une petite aire de végétation particulièrement abondante qui représente une ressource scientifique très utile pour surveiller les changements dont fait l'objet de cette végétation dans l'Antarctique. La zone renferme la communauté d'arthropodes la plus diverse connue dans la région de la mer de Ross qui revêt un intérêt scientifique. En outre, on y trouve une grande colonie nicheuse de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) qui s'élève à près de 64 000 couples en 2009-2010, ce qui recolonise le site de l'ancienne station Hallett (Nouvelle-Zélande/Etats-Unis d'Amérique) et en fait par conséquent un site présentant un intérêt scientifique particulier. Le cap Hallett est la seule zone protégée dans la Terre Northern Victoria qui a été désignée pour son écosystème Terrestre et qui comprend une vaste colonie d'oiseaux, exemple important de l'écosystème dans cette région de l'Antarctique. La désignation a été proposée par les Etats-Unis d'Amérique et adoptée par la recommandation IV-7 (1966, zone spécialement protégée [ZSP] n° 7) ; les limites de la zone ont été élargies par la recommandation XIII-13 (1985) ; la zone a été rebaptisée et renumérotée par le décision 1 (2002) et les limites ont été à nouveau élargies par la mesure 1 (2002) pour y inclure la colonie de manchots Adélie, portant la superficie de la zone à 75 ha. Une nouvelle modification de ces limites a été effectuée dans le présent plan afin de supprimer la zone gérée et de la remplacer par deux autres sites à l'extérieur de la zone protégée qui seront gérés par les lignes directrices pour les visites de sites. Un des sites recensés pour l'accès des visiteurs se trouve sur la côte nord-nord-ouest de Seabee Hook et le second sur la côte sud-est. De surcroît, une révision a été apportée à la limite est pour ainsi suivre les particularités indiquées sur de récentes cartes. Les révisions des limites ont réduit la superficie de la zone qui est aujourd'hui de 53 ha.


1. Description des valeurs à protéger


Une zone d'une superficie d'environ 12 ha au cap Hallett avait été initialement désignée dans la recommandation IV-7 (1966) ZSP n° 7 et ce, sur proposition des Etats-Unis d'Amérique qui estimaient en effet que cette zone constituait un exemple notable de la diversité biologique contenant « une petite parcelle de végétation particulièrement riche et diverse qui alimente une variété d'animaux Terrestres ». Cette proposition faisait mention en particulier de la riche avifaune existant dans la zone, avifaune considérée comme présentant un « intérêt scientifique extraordinaire ». Les limites de la zone ont été élargies dans la recommandation XIII-13 (1985) pour y inclure de vastes peuplements de végétation au sud comme au nord de la zone, ce qui a porté celle-ci à quelque 32 ha. Ces limites ont été élargies plus encore dans la mesure 1 (2002) pour y inclure les valeurs scientifiques associées à la colonie de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) sur Seabee Hook, portant la superficie de la zone à 75 ha. Les révisions des limites et les modifications du zonage dans le présent plan, en particulier dans la partie est, ont ramené la superficie de la zone à 53 ha.
La partie est de la zone renferme une grande variété d'habitats avec des communautés de plantes qui sont considérées comme importantes car elles sont les exemples les plus représentatifs et les plus intéressants connus près de l'extrémité nord de la déclivité latitudinale de Terre Victoria et de la mer de Ross. Des études de la végétation ont fait état de cinq espèces de mousse dans la zone que domine Bryum subrotundifolium, et de 18 espèces de lichen. Bien qu'un petit nombre seulement d'espèces d'algues ait été recensé, on pense que sont présentes dans la zone de nombreuses autres espèces. Les habitats Terrestres ont été étudiés en détail, le plus récemment dans le cadre du projet de gradient latitudinal (LGP) (Italie, Nouvelle-Zélande et Etats-Unis d'Amérique). Une parcelle de végétation dans la partie est de la zone revêt une utilité particulière en tant que ressource scientifique pour la surveillance des changements de la végétation dans l'Antarctique, partie désignée aire d'accès restreint. Ce site a été pour la première fois étudié en détail en 1961-1962 et il fournit une assise précieuse en fonction de laquelle de tels changements peuvent être mesurés à une échelle fine.
On dispose sur la distribution et l'abondance des espèces arthropodes dans la zone des informations détaillées qui représentent également une ressource scientifique précieuse. S'agissant de la richesse des espèces, le cap Hallett représente la communauté arthropode la plus diverse connue dans la région de la mer de Ross, avec huit espèces d'acariens (Acari) et trois de collemboles (Collembola) répertoriées à l'intérieur de la zone dont deux (Coccorhagidia gressitti et Eupodes wisei) ont leurs localités types au cap Hallett.
Un grand nombre de bornes ont été placées pendant des études scientifiques menées dans le passé à l'intérieur de la zone pour baliser les sites d'études de plantes et d'oiseaux. Bon nombre de ces bornes demeurent in situ et représentent aujourd'hui une ressource très utile pour des études scientifiques dont les auteurs souhaiteront peut-être procéder à des mesures à répétition.
Installée en 1956 par la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis d'Amérique sur Seabee Hook dans le cadre de l'Année géophysique internationale (AGI), la station Hallett a été exploitée jusqu'à sa fermeture en 1973. Bien que toutes les structures aient été enlevées, le site continue de posséder des valeurs historiques et patrimoniales liées à son utilisation humaine dans le passé. Compte tenu de ces valeurs, nombre des structures et des objets de l'ancienne station se trouvent aujourd'hui au musée de Canterbury à Christchurch. En 2010, le seul objet restant connu qui pourrait avoir une valeur historique et/ou scientifique est le corps bien préservé d'un husky mort en 1964, placé dans une boîte en bois dans une partie est de la zone.
Les manchots Adélie ont commencé à recoloniser le site où la station se trouvait auparavant. L'histoire de l'impact humain sur la colonie de manchots Adélie et la fermeture plus tard de la station ainsi que la disponibilité de données historiques fiables et répétitives sur les variations de la population de manchots Adélie rendent ce site unique en son genre et ils en font un site idéal pour une étude scientifique des impacts sur la colonie après une forte perturbation de l'écosystème comme de la récupération de ladite colonie. En tant que tel, le site a une grande valeur scientifique et, pour préserver cette valeur, il est souhaitable que toute autre présence humaine soit soigneusement contrôlée et surveillée.
Outre les valeurs écologiques et scientifiques décrites ci-dessus, la zone a des valeurs esthétiques remarquables, avec son mélange de ressources biologiques prolifiques et le superbe panorama avoisinant du bras Edisto et du mont Herschel (3 335 mètres). Seabee Hook est un des rares sites qui sont plus ou moins faciles d'accès dans le nord de la mer de Ross. Le site a également une grande valeur pédagogique puisqu'il est un exemple d'une station qui a été démantelée et enlevée, site qui offre aujourd'hui des preuves de sa restauration.


2. Buts et objectifs


Le plan de gestion au cap Hallett a pour buts les suivants :
Eviter la dégradation des valeurs de la zone et les risques substantiels qu'elles pourraient courir en empêchant les perturbations humaines inutiles dans la zone ;
Permettre les travaux de recherche scientifique, en particulier sur l'écologie des Terres et des oiseaux de mer ainsi que sur la récupération de l'environnement tout en empêchant les échantillonnages inutiles et les perturbations humaines dans la zone ;
Permettre d'autres travaux de recherche scientifique sous réserve qu'ils ne portent pas atteinte aux valeurs de la zone ;
Empêcher l'enlèvement ou la perturbation des bornes utilisées dans le cadre de travaux de recherche scientifique qui pourraient servir à de futures études comparatives ;
Mettre les activités de nettoyage et de remise en état de l'environnement qui sont liées au démantèlement et à l'enlèvement de l'ancienne station Hallett, comme requis et selon que de besoin, sous réserve que les impacts de ces activités ne soient pas plus grands que celui de la décision de laisser les matériaux sur place ;
Prendre en compte les valeurs historiques et patrimoniales des objets avant leur enlèvement et/ou leur élimination tout en permettant un nettoyage et une remise en état appropriés ;
Réduire au minimum la possibilité d'introduire des plantes, des animaux et des microbes non indigènes dans la zone ; et
Permettre que soient effectuées des visites pour des raisons de gestion à l'appui des buts du plan de gestion.


3. Activités de gestion


Des bornes devront être installées pour identifier les aires devant faire l'objet d'activités de gestion spécifiques comme les sites de surveillance scientifique.
Les bornes, panneaux et structures érigés à l'intérieur de la zone à des fins scientifiques ou à des fins de gestion seront maintenus en bon état et enlevés lorsqu'ils ne sont plus nécessaires.
Les programmes antarctiques nationaux au travail dans la zone devront tenir à jour un registre de tous les nouveaux panneaux, bornes et structures érigés à l'intérieur de la zone.
Il sera procédé dans la mesure du possible à l'enlèvement de tous les petits débris encore présents à l'intérieur de la zone après l'enlèvement de la station Hallett Station mais cette opération sera effectuée en consultation avec une autorité appropriée pour s'assurer que ne se perdent pas les valeurs historiques ou patrimoniales potentiellement importantes des objets.
Des visites seront effectuées selon que de besoin (de préférence une fois au moins tous les cinq ans) pour déterminer si la zone continue de répondre aux buts pour lesquels elle a été désignée et pour s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont adéquates.
Les directeurs des programmes antarctiques nationaux en cours d'exécution dans la région se livreront entre eux à des consultations pour veiller à ce que les dispositions ci-dessus soient mises en œuvre.


4. Durée de la désignation


La zone est désignée pour une durée indéterminée.


5. Cartes


Carte 1. ― Cap Hallett, zone spécialement protégée de l'Antarctique n°106. Carte régionale.
Spécifications de la carte ― Projection : conique conforme de Lambert ; parallèles standard 1er 72° 20' S ; 2d 72° 30' S ; méridien central : 170° 00' E ; latitude d'origine : 72° 00' S ; sphéroïde et datum horizontal : WGS84 ; équidistance entre les courbes de niveau : 200 m.
Carte 2. ― Cap Hallett, zone spécialement protégée de l'Antarctique n°106. Orientations sur l'accès par aéronef.
Spécifications de la carte ― Projection : conique conforme de Lambert ; parallèles standard 1er 72° 19' S ; 2d 72° 19' 30'' S ; méridien central : 170° 13' ''00 E ; latitude d'origine : 72° 00' S ; sphéroïde : WGS84 ; datum : USGS station géodésique FISHER 1989-1990 : ITRF93. Coordonnées 170° 12' 39,916'' E, 72° 19' 06,7521'' S ;
Carte 3. ― Cap Hallett, zone spécialement protégée de l'Antarctique n°106. Carte topographique.
Les spécifications pour la carte 3 sont les mêmes que pour la carte 2. Equidistance entre les courbes de niveau : 5 m. Courbes de niveau dérivées d'un modèle d'élévation numérique utilisé pour générer une orthophotographie à 1/2 500 avec une précision planimétrique de 1 m (horizontal) et 2 m (vertical) et une résolution pixel au sol de 0,25 m.
Carte 4. ― Cap Hallett, zone spécialement protégée de l'Antarctique n°106. Ancien site de la station Hallett.
Les spécifications pour la carte 4 sont les mêmes que pour la carte 2.


6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et particularités du milieu naturel
Limites et coordonnées


Le cap Hallett est situé à l'extrémité sud de la baie Moubray, Terre Southern Victoria, dans la partie occidentale de la mer de Ross (Carte 1). La zone protégée occupe la majeure partie du terrain libre de glace d'une flèche cuspidée de basse élévation appelée Seabee Hook et comprend les pentes ouest adjacentes de l'extrémité nord de la péninsule Hallett, allant de l'est de l'anse Willett jusqu'au bord des glaciers permanents (Cartes 1 à 3).
La limite nord de la zone s'étend le long de la côte nord de Seabee Hook du 170° 14' 25,5'' E, 72° 19' 05,0'' S jusqu'à la limite est de la colonie de manchots Adélie au 170° 14' 19,3'' E, 72° 19' 04,9'' S (Carte 3). Elle suit ensuite le bord de l'aire de nidification de cette colonie (comme défini en 2009), restant à une distance d'au moins 5 m de la colonie, s'étendant jusqu'à la coordonnée 170° 12' 25,3'' E, 72° 19' 07,9'' S (Carte 4).
Du 170° 12' 25,3'' E, 72° 19' 07,9'' S, la limite s'étend sur 33 m vers l'ouest jusqu'à la côte au 170° 12' 21,8'' E, 72° 19' 07,9'' S (Carte 4). De cette position côtière, la limite de la zone continue vers le sud pour suivre le littoral ouest et sud de Seabee Hook jusqu'au 170° 12' 54,3'' E, 72° 19' 19,1'' S, qui se trouve près de l'extrémité sud-est de la flèche (Carte 3). De cet endroit, elle s'étend vers le nord, suivant le bord de la zone de nidification, à une distance d'au moins 5 m de la colonie, dans la partie sud-est de Seabee Hook jusqu'au 170° 12' 58,7'' E, 72° 19' 15,3'' S (Carte 3). De cette position côtière, la limite de la zone continue vers le nord pour suivre le littoral de basse mer le long de la côte est de Seabee Hook puis le littoral de basse mer autour de l'anse Willett jusqu'à la limite sud au 170° 13' 24,9'' E, 72° 19' 28,0'' S (Carte 3).
Du 170° 13' 24,9'' E, 72° 19' 28,0'' S, la limite s'étend vers l'est jusqu'au glacier Bornmann suivant un cours d'eau saisonnier qui descend du glacier. La limite est de la zone suit ensuite le glacier et la bordure de glace permanente vers le nord, à des altitudes d'environ 120 à 150 m, traversant les pentes occidentales abruptes de la péninsule Hallett et suivant les affleurements supérieurs d'une série de crêtes rocheuses qui dissèquent la pente. La limite descend ensuite pour s'unir au littoral nord de Seabee Hook au pied d'un contrefort rocheux au 170° 14' 25,5'' E, 72° 19' 05,0'' S (Carte 3).


Climat


Seabee Hook est entouré de glace de mer pendant quelque huit mois par an. Cette glace se rompt normalement tous les ans, de la fin décembre au début janvier, pour se reconstituer au début mars. Les températures estivales varient entre 4 °C et ― 8 °C, la température annuelle moyenne atteignant ― 15,3 °C, les vents soufflant surtout du sud. Des précipitations sous la forme de neige sont fréquentes en été, atteignant près de 18,3 cm par an d'équivalent en eau.


Géologie, géomorphologie et sols


La topographie de la zone comprend la vaste aire plate de la flèche et les talus d'éboulis abrupts qui font partie des pentes occidentales du nord de la péninsule Hallett. Seabee Hook se compose de matières volcaniques grossières déposées dans une série de levées, avec une superficie qui ondule faiblement de monticules et de dépressions ainsi qu'un certain nombre de Terre-pleins contigus. Bon nombre des dépressions contiennent de l'eau de fonte en été et elles sont colonisées par de denses tapis d'algues. Dans la partie nord-est de la zone, une petite rivière d'eau de fonte s'écoule des pentes occidentales de la péninsule Hallett jusqu'à l'anse Willett. Par rapport aux sites de Terre Southern Victoria, les sols sont plus humides au cap Hallett. Les sous-sols sont normalement saturés après les chutes de neige, la nappe souterraine se trouvant à entre 8 cm et 80 cm en deça de la surface du sol pendant l'été.


Végétation


Dans les parties plus humides de la zone, l'élément algaire se compose principalement d'algues vertes en forme de plaques Prasiola crispa et Protococcus sp., avec des formes filamenteuses et bleu verdâtres (Ulothrix sp.) et des cyanobactéries apparentées (par exemple Nostoc). Il est prévu qu'un certain nombre d'autres espèces d'algues est peut-être présent mais rares sont celles qui ont été répertoriées.
La végétation à l'intérieur de la zone, à l'exception d'algues telles que Prasiola, est en grande partie confinée au sol libre de glace que n'occupent pas des manchots Adélie se reproduisant, c'est-à-dire à l'est de l'anse Willett et au sud du 72° 19' 10 de latitude sud. Cette aire comprend une bande de 100 à 200 m de sol horizontal adjacent à l'anse Willett et des pentes plus abruptes jusqu'au sommet de la crête de la péninsule Hallett. La bande de terrain plat comprend un certain nombre de monticules de gravier arides pouvant atteindre une hauteur de 1,5 mètre, un grand nombre étant occupé par des labbes nicheurs tandis que, dans la partie nord, de vieux dépôts de guano font état de l'occupation dans le passé par des manchots Adélie. On peut trouver de petites nappes de mousse et d'algues au pied de ces monticules mais les parties supérieures sont dénuées de végétation. De vastes lits de mousse colonisent des platiers graveleux stables dans la partie nord du terrain plat où l'on trouve une nappe phréatique élevée cependant que des tapis épars de mousse, d'algues et de lichens apparaissent dans le sud sur des rochers à gros grains, plus angulaires et meubles. La mousse devient plus éparse au fur et à mesure que le terrain monte, à l'exception notable d'une parcelle particulièrement dense et vaste qui couvre quelque 3 900 m² avec une couverture quasiment complète du substrat occupant une vallée peu profonde sur un talus d'éboulis dans le sud de la zone (Carte 3). Seuls les sites les plus prolifiques apparaissent sur la carte 3.
Bryum subrotundifolium est l'espèce de mousse que l'on trouve le plus à l'intérieur de la zone. Sa présence dans une zone enrichie d'oiseaux fait de cette zone un excellent exemple d'un site de végétation affecté par des oiseaux. Qui plus est, la présence de peuplements quasiment monospécifiques de Bryum pseudotriquetrum sur le site est inhabituelle pour la région.
Le talus d'éboulis abrupt adjacent à la superficie en grande partie plate est disséqué par des ravins peu profonds et de petites crêtes, accompagné d'un certain nombre d'affleurements rocheux bien en vue. Ces affleurements, en particulier dans le nord de la zone, soutiennent de grands peuplements de lichens et de mousse dispersée, la couverture atteignant de 70 à 100 % en de nombreux endroits. Le tableau 1 donne la liste des espèces de mousse et de lichen répertoriées à l'intérieur de la zone.
Tableau 1 ― Espèces de mousse, de lichen et d'invertébrés répertoriées à l'intérieur de la ZSPA n°106, cap Hallett

Moussesa

Lichensa

Invertébrésb

Bryum subrotundifolium (anciennement Bryum argenteum)
Bryum pseudotriquetrum
Grimmia sp Sarconeurum glaciale
Ceratodon purpureus

Acarospora gwynnii
Amandinea petermannii
Buellia frigida
Caloplaca athallina
Caloplaca citrina
Candelaria murrayi
Candelariella flava
Lecanora chrysoleuca
Lecanora expectans
Lecidea cancriformis
Physcia caesia
Pleopsidium chlorophanum
Rhizocarpon geographicum
Rhizoplaca chrysoleuca
Rhizoplaca melanophthalma

Acariens
Coccorhagidia gressitti
Eupodes wisei
Maudheimia petronia
Nanorchestes sp.,
Stereotydeus belli
S. puncatus
Tydeus setsukoae
T. wadei
Collemboles
Crytopygus cisantarctcus
Friesea grisea
Desoria klovstadi (anciennement Isotoma klovstadi)


Sources : a) T.G.A. Green, University of Waikato, Nouvelle-Zélande et R. Seppelt, Australian Antarctic Division, 2002 ;
b) Sinclair et al. (2006).
Huit espèces d'acariens et trois de collemboles ont été répertoriées dans la zone (Tableau I) (Sinclair et al. 2006). F. grisea se trouve principalement sur les talus d'éboulis et les Terre-pleins adjacents, C. cisantarcticus serait associé à de la mousse, présent en abondance sur le sol horizontal, cependant que D. klovstadi se trouvait en abondance sous des roches sur les pentes.
Seabee Hook est le site de l'une des colonies les plus grandes de manchots dans la région de la mer de Ross, le nombre des couples en reproduction s'élevant à quelque 64 041 en 2009-2010. Seabee Hook est également le site de l'ancienne station Hallett, une station conjointe Etats-Unis d'Amérique et Nouvelle-Zélande qui a été ouverte de 1956 à 1973. Durant ses années d'activité, la station et l'infrastructure connexe ont occupé une superficie de 4,6 ha sur un terrain qui avait été occupé auparavant par des manchots Adélie en reproduction. La création de la station Hallett en 1956 a exigé l'éviction de 7 580 manchots, y compris 3 318 oisillons, afin de débroussailler la superficie de 0,83 ha nécessaire pour bulldozer le terrain et ériger les bâtiments. La colonie a été l'objet durant la construction et le fonctionnement de la station d'impacts considérables, la population de manchots tombant de 62 900 couples en 1959 à 37 000 en 1968 pour remonter cependant de nouveau à 50 156 en 1972. Ces fluctuations peuvent avoir été exacerbées par des changements dans la couverture de glace de mer qui ont été documentés pour la région tout entière. En 1987, après la clôture de la station en 1973, la population de la colonie était revenue à un niveau proche de celui de 1959 ; toutefois, rares étaient les aires modifiées par des êtres humains qui avaient été à cette époque recolonisées. La zone occupée dans le passé par la station a maintenant été en partie recolonisée bien que, selon les estimations, la population était de 39 014 couples nicheurs en 1998-1999 et que, selon un recensement aérien effectué en 2006-2007 (dans le cadre d'un programme de longue durée), seules 19 744 couples nicheurs ont été répertoriés (Lyver et Barton 2008, données non publiées). A l'aide de décomptes au sol et de données photographiques aériennes et Terrestres rassemblées du 26 novembre au 3 décembre 2009, on a constaté que la colonie de manchots Adélie avait récupéré pour s'élever à quelque 64 041 couples nicheurs, chiffre proche de ceux qui avaient été répertoriés sur Seabee Hook à l'époque où la station Hallett Station a été construite.
Les labbes de l'Antarctique (Catharacta maccormicki) se reproduisent à l'intérieur de la zone. Leur population est tombée de 181 couples nicheurs en 1960-1961 à 98 en 1968-1969 et 1971-1972. En janvier 1983, il y avait une population de 247 oiseaux (84 couples en phase de reproduction et 79 qui ne l'étaient pas). Une étude effectuée entre le 27 novembre et le 2 décembre 2009 a répertorié 14 couples nicheurs et 66 oiseaux sur Seabee Hook. En outre, 23 couples nicheurs et 92 oiseaux ont été répertoriés dans la zone à l'est de l'anse Willett pour un total de 37 couples nicheurs et 158 oiseaux et un total global de 232 oiseaux en 2009-2010. Près de 250 nids de labbes sont marqués et numérotés dans la zone ; les bornes ne devraient être ni perturbées ni enlevées.
Des manchots empereurs (Aptenodytes forsteri) ont été répertoriés fin décembre dans les environs de la zone et des manchots à jugulaire solitaires (Pygoscelis antarctica) l'ont été fin janvier et en février. Des océanites de Wilson (Oceanites oceanicus) et des pétrels des neiges (Pagodroma nivea) se reproduisent près du cap Hallett de l'autre côté de l'anse Edisto ; de nombreux pétrels des neiges ont été aperçus en décembre 2009 autour des falaises du cap Hallett, donnant à penser qu'ils peuvent de reproduire dans cette zone. Des pétrels géants (Macronectes giganteus) ont été fréquemment aperçus dans le voisinage de la zone bien que leur nombre ait ces dernières années diminué, en raison sans doute de la baisse des populations plus au nord. Des phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) sont aperçus couramment et ils se reproduisent dans l'anse Edisto ; ils ont également été aperçus à Terre sur Seabee Hook. Au nombre des autres mammifères fréquemment aperçus au large des côtes figurent des léopards de mer (Leptonyx hydrurga) et des petits rorquals (Balaenoptera acutorostrata).


Activités humaines et impact


La station Hallett a été construite en décembre 1956 sur Seabee Hook par la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis d'Amérique dans le cadre de l'AGI. Elle a été exploitée sans discontinuer jusqu'à sa fermeture en février 1973 et elle a appuyé un vaste éventail d'activités, y compris l'expédition 1967-1968 au mont Herschel dirigée par Sir Edmund Hilary. La construction de la station a eu des impacts significatifs sur l'environnement, près de 8 000 manchots Adélie étant retirés du site. A compter du début de 1984, la station a été progressivement nettoyée et un plan pluriannuel conjoint Nouvelle-Zélande/Etats-Unis d'Amérique de remise en état de la station et de la zone environnante a été formulé en 2001. La remise en état s'est poursuivie en 2003-2004 et 2004-2005 lorsque la plupart des structures restantes ont été démolies et enlevées, les derniers articles importants étant quant à eux enlevés à la fin de janvier 2010. Bon nombre des bâtiments et objets de l'ancienne station Hallett Station se trouvent maintenant au musée Canterbury à Christchurch.
Du matériel associé à l'ancienne station demeure dispersé partout dans la zone, y compris de petits morceaux de bois et de métal, des fils et des fûts métalliques dont une grande partie est encastrée dans le sol. En outre, le corps bien préservé d'un husky mort en 1964 reste à l'intérieur d'une boîte en bois fermée recouverte de rochers dans l'est de la zone (Carte 3).
Dans le cadre de l'opération de nettoyage, des monticules ont été construits dans l'empreinte de l'ancienne station pour encourager la recolonisation des manchots qui occupent aujourd'hui de grandes parties de ces aires (Carte 4). L'histoire de l'impact humain sur la colonie de manchots Adélie et de sa récupération par la suite donne au site une très grande valeur scientifique pour les recherches consacrées aux impacts sur la colonie et sa récupération après les fortes perturbations écosystémiques.


ii) Accès à la zone


L'accès à la zone peut se faire par aéronef, de la mer ou à pied sur la glace de mer, laquelle commence normalement à se rompre au cap Hallett entre la fin décembre et le début janvier pour ensuite se reformer au début mars. Les aires de glace de mer potentiellement plus stables et se prêtant mieux à l'atterrissage des aéronefs se trouvent à des sites au sud-ouest de Seabee Hook dans l'enclave de l'anse Edisto. Toutefois, la glace de mer dans l'anse Edisto peut se rompre rapidement, même en début de saison, de telle sorte qu'il convient de faire attention.
La saison de reproduction pour les manchots Adélie et les labbes dans la zone va du mois d'octobre au mois de mars. Durant cette période et lorsque l'état de la glace de mer est approprié, les aéronefs à voilure fixe peuvent atterrir sur n'importe quel site qui ne se trouve pas dans un rayon de 930 m (Section 7 i) et carte 2). Lorsque les atterrissages dans un rayon supérieur ne sont pas jugés sûrs ou pratiques, ils peuvent se faire en n'importe quel site se trouvant à plus de 460 m de la colonie de manchots Adélie sur Seabee Hook. L'accès à la zone à partir de sites d'atterrissages d'aéronefs à voilure fixe peut se faire par hélicoptère ou à pied sur la glace de mer.
Les hélicoptères peuvent atterrir sur n'importe quel site au-delà de la distance de 930 m recommandée, sauf lorsque ces atterrissages ne sont pas jugés sûrs ou pratiques, cas dans lequel le site désigné d'atterrissage à l'intérieur de la zone dans l'anse Willett Cove au 170° 13,579' E, 72° 19,228' S peut être utilisé. L'accès par hélicoptère au site d'atterrissage désigné devra se faire du sud et suivre le littoral est de l'anse Willett (Carte 2). Il arrive que le site désigné d'atterrissage des hélicoptères à l'anse Willett puisse être vulnérable aux inondations à marée haute.
Lorsque l'accès à la zone se fait de la mer, les petites embarcations peuvent jeter l'ancre n'importe où à l'intérieur de la zone bien que les débarquements à des fins de campement doivent avoir lieu à l'anse Willett. Des courants et remous violents ont été constatés sur les bords côté mer de Seabee Hook, ce qui peut rendre difficiles les débarquements à partir des petites embarcations. La mer est en général plus calme dans l'anse Willett et dans le côté sous le vent de Seabee Hook.
L'accès à pied à la zone peut se faire sur la glace de mer.


iii) Aires restreintes et gérées à l'intérieur de la zone
Aire restreinte


Une petite aire située directement en dessous des pentes à éboulis dans le nord-est de la zone est désignée une aire restreinte afin de préserver une partie comme site de référence pour de futures études comparatives de la végétation. Le reste de l'aire est en général disponible pour des programmes de recherche et le prélèvement d'échantillons.
Une parcelle d'étude de la végétation d'environ 28 mètres sur 120 mètres a été cartographiée en détail par Rudolph (1963), qui a été réaménagée et recartographiée par Brabyn et al. (2006) pour fournir une quantification de l'évolution de la végétation au site sur une période de 42 ans. Etabli par Rudolph, ce site représente une ressource extrêmement utile pour la surveillance de l'évolution de la végétation. Les bornes utilisées dans le cadre des deux études demeurent in situ et définissent l'étendue de la parcelle de surveillance de la végétation. L'extrémité nord-est de la parcelle de surveillance est indiquée par un grand galet avec un cairn érigé au-dessus, situé au 170° 14' 2,55'' E 72° 19''11,37'' S. Des descriptions détaillées de la parcelle sont données dans Rudolph (1963) et Brabyn et al. (2006). Rudolph a également photographié des pierres colonisées par des lichens, que Brabyn et al. (2006) ont rephotographié pour mesurer les taux de croissance des lichens. Un de ces sites (montré sur la carte 3) se trouve à l'intérieur de l'aire restreinte et ne devrait pas être perturbé.
L'aire restreinte fournit un butoir autour de la parcelle de surveillance de 20 mètres du côté nord-ouest et de 10 mètres des trois autres côtés, ce qui en fait un rectangle de 58 mètres de large et de 140 mètres de long. Les coordonnées des extrémités de l'aire restreinte sont données dans le tableau 2. Une série de cairns a été installée (dans la mesure du possible sur des rochers existants) pour indiquer l'étendue de l'aire (Carte 3).


Tableau 2. Coordonnées des extrémités de l'aire restreinte



Extrémité

Latitude (S)

Longitude (E)

Nord-est

72° 19' 11,219''

170° 14' 4,012''

Nord-ouest

72° 19' 10,43''

170° 13' 58,341''

Sud-ouest

72° 19' l4,479''

170° 13' 51,901''

Sud-est

72° 19' 15,299''

170° 13' 57,338''


L'accès à l'aire restreinte n'est autorisé que pour des raisons impérieuses qu'il n'est pas possible de satisfaire ailleurs.


iv) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone


La station Hallett a été installée en décembre 1956 sur Seabee Hook et fermée en février 1973. En 1960, les bâtiments de la station occupaient 1,8 ha et les routes, dépotoirs, caches de combustible et d'antennes radio, une superficie additionnelle de 2,8 ha. La station a été occupée d'un bout à l'autre de l'année jusqu'en 1964, année à partir de laquelle seules les activités d'été ont continué jusqu'à sa fermeture. La station a été progressivement démantelée après 1984 et, en 1996, six structures seulement, y compris un grand réservoir de carburant de 378 500 litres, restaient. Le combustible liquide qui reste dans ce réservoir a été retiré en février 1996. Des travaux de nettoyage additionnels ont été effectués en 2003-2004 et 2004-2005 pour enlever les dernières structures dont le réservoir et pour enlever le sol contaminé. Tous les objets importants qui restaient sur place ont été enlevés les 30 et 31 janvier 2010.
Deux stations météorologiques automatiques (SMA) exploitées par les Etats-Unis d'Amérique (Recherches écologiques à long terme dans les vallées sèches McMurdo) et la Nouvelle-Zélande (National Institute of Water and Atmospheric Research) sont situées à 10 mètres l'une de l'autre à environ 50 mètres au nord du terrain de camping désigné (Carte 3). La Nouvelle-Zélande a une cache de combustible entourée d'un mur de protection qui consiste en plusieurs fûts à 50 mètres environ au sud du terrain de camping désigné. Une boîte fermée contenant les restes d'un husky mort en 1964 a été placée près d'un grand rocher dans la partie est de la zone, recouverte qu'elle est de roches en vrac (Carte 3).
La station géodésique "FISHER” de l'USGS (Cartes 3 et 4) se compose d'une tablette antarctique en bronze type USGS marquée « FISHER. 1989-90 » et elle est placée au sommet d'un grand bloc de béton (2×1×1 mètres) à une hauteur de 2,15 mètres. Le repère se trouve à environ 80 mètres au sud de la cache d'urgence et à 140 mètres à l'intérieur des Terres à partir de la côte nord-ouest de Seabee Hook. Suite à la recolonisation du site de la vieille station, le repère se trouve maintenant dans une petite sous-colonie de manchots Adélie et il est par conséquent probable qu'il sera entouré pendant l'été d'oiseaux nicheurs. Une cache d'urgence, qui consiste en une grande boîte (1,5 mètre sur 1 mètre) rouge vif au-dessus d'une plus petite boîte à ses côtés, se trouve sur le site de l'ancienne station (Carte 4).
Des bornes de plusieurs études scientifiques sont présentes à l'intérieur de la zone, y compris celles qui délimitent la parcelle de surveillance de la végétation dans l'aire restreinte. Il sied de noter que les bornes historiques n'ont pas toutes été documentées.


v) Emplacement d'autres zones protégées
à proximité directe de la zone


Les zones protégées les plus proches du cap Hallett sont le cap Adare (ZSPA n°159) à 115 km au nord ainsi que le mont Melbourne (ZSPA n°118) et la pointe Edmonson (ASPA n°165), les deux à environ 240 km au sud.


7. Critères de délivrance d'un permis


L'accès à la zone est interdit sauf si un permis est délivré par une autorité nationale appropriée. Les conditions de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivantes :
― un permis est délivré uniquement à des fins scientifiques, ou pour des raisons pédagogiques qu'il n'est pas possible de satisfaire ailleurs ou à des fins de gestion essentielles conformes aux objectifs du plan comme une évaluation des impacts, l'adoption de mesures pour y remédier, une inspection, un entretien ou une révision ;
― les actions autorisées ne porteront pas atteinte aux valeurs pédagogiques, historiques ou esthétiques de la zone ;
― l'accès à la zone restreinte n'est autorisé que pour des raisons impérieuses qui ne peuvent pas être satisfaites ailleurs dans la zone ;
― les activités de gestion sont réalisées à l'appui des objectifs du plan de gestion ;
― les actions autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― le permis ou une copie sera emporté à l'intérieur de la zone ;
― un rapport de visite sera remis à l'autorité désignée dans le permis ;
― les permis seront délivrés pour une durée donnée.


i) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de celle-ci


L'accès à la zone se fera au moyen d'une petite embarcation, d'un hélicoptère ou à pied.
Les véhicules sont interdits dans la zone.
Les restrictions aux opérations aériennes s'appliquent pendant la période qui va du 1er octobre au 31 mars lorsque les aéronefs doivent atterrir dans la zone en remplissant strictement les conditions suivantes :
― les survols de la zone en dessous de 610 mètres sont interdits sauf si le permis l'autorise à des fins permises par le plan de gestion ;
― les survols et les atterrissages dans un rayon de 930 mètres de la colonie de manchots Adélie sur Seabee Hook pour des raisons touristiques sont vivement découragés ;
― les atterrissages dans un rayon de 930 mètres de la colonie de manchots Adélie sur Seabee Hook devront être évités autant que faire se peut ;
― les atterrissages dans un rayon de 930 mètres de la colonie de manchots Adélie peuvent avoir lieu en des sites qui seront choisis en fonction des besoins des visites et des conditions locales ;
― le site d'atterrissage primaire (170° 11,460' E, 72° 19,686' S) indiqué sur la carte 2 représente l'endroit où l'accès au terrain de camping désigné est le plus court en traversant sur la glace de mer. Les atterrissages sur ce site peuvent avoir lieu lorsque les conditions locales le permettent ; et
― lorsque les atterrissages au-delà de 930 mètres de la colonie de manchots Adélie sont jugés sans danger et pratiques (par exemple parce que la glace de mer est absente ou de mauvaise qualité, parce que les conditions météorologiques sont défavorables ou parce qu'il y a un important besoin logistique tel que le transport de matériel lourd), les conditions suivantes s'appliquent :


Aéronefs à voilure fixe


― Les aéronefs à voilure fixe peuvent atterrir au delà de 460 mètres de la colonie de manchots Adélie ;
― Les aéronefs à voilure fixe ne devront pas atterrir dans l'anse Willett Cove.


Hélicoptères


― Les hélicoptères doivent atterrir au site désigné à l'anse Willett (170° 13,579' E, 72° 19,228' S) (Carte 2), soit à Terre soit sur la glace de mer adjacente au campement ;
― Il arrive que, à marée haute, le site d'atterrissage soit vulnérable à des inondations. Dans ce cas-là, les atterrissages peuvent se faire sur un terrain sec proche, évitant les sites riches en végétation, restant de préférence sur la plage à graviers au sud du site d'atterrissage désigné et demeurant aussi près de la rive que possible. Les atterrissages à plus grande proximité de la colonie de manchots Adélie doivent être évités ;
― Les hélicoptères devront dans toute la mesure du possible suivre l'itinéraire d'accès désigné du sud. L'itinéraire d'accès préféré des hélicoptères est du sud et va du site d'atterrissage primaire jusqu'au site d'atterrissage désignée le long du littoral sud et est de l'anse Willett (Carte 2).
Il n'y a aucune restriction particulière en vigueur lorsqu'il est possible d'accéder à la zone au moyen de petites embarcations dont les débarquements à des fins de campement devront avoir lieu à l'anse Cove afin d'éviter la nécessité de transporter le matériel à travers la colonie de manchots Adélie.
Il est important que tous les visiteurs s'efforcent de limiter leurs mouvements autour du camp, demeurant dans la zone longeant le littoral pour ne pas piétiner les aires intérieures qui sont en saison humides et richement colonisées par une variété de plantes et d'invertébrés, qui font l'objet de travaux de recherche en cours.
A l'intérieur de la colonie de manchots Adélie, les visiteurs ne devront pas entrer dans des sous-groupes de manchots nicheurs sauf à des fins de recherche ou de gestion. Les visiteurs devront dans la mesure du possible marcher autour de la bande côtière de Seabee Hook et/ou autour de ces sous-groupes ou entre eux. Des traces de l'ancienne route de la station vont de l'extrémité nord-ouest de l'anse Willett jusqu'à l'ancien site de la station et elles demeurent un corridor relativement large où les piétons peuvent rester à une distance raisonnable des oiseaux nicheurs.
Les visiteurs devront éviter de marcher sur les pentes d'éboulis dans la partie est de la zone à moins que cela ne s'avère nécessaire pour des raisons scientifiques ou de gestion ; les éboulis sont un habitat sensible et facilement endommagé pour une communauté très diverse de plantes et d'animaux.
La circulation piétonnière doit être maintenue au minimum nécessaire conforme aux objectifs des activités autorisées et aucun effort ne doit être épargné pour en minimiser les effets. Les visiteurs doivent éviter de marcher sur la végétation visible. Grand soin doit être pris lorsqu'on marche dans des aires au sol humide et sur les éboulis où la circulation piétonnière peut facilement endommager les sols et les communautés végétales délicats.


ii) Activités pouvant être menées dans la zone


Travaux de recherche scientifiques qui ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone.
Activités de gestion essentielles, y compris une évaluation des impacts ou l'adoption de mesures pour y remédier, et la surveillance.
Activités de caractère pédagogique (telles que les rapports documentaires, photographiques, audio ou écrits), production de ressources ou services pédagogiques, ou programme d'éducation du personnel aux méthodes de nettoyage qu'il n'est pas possible de satisfaire ailleurs. Les buts pédagogiques ne comprennent pas le tourisme.
Activités dont le but est de préserver ou de protéger les ressources historiques à l'intérieur de la zone.


iii) Installation, modification ou enlèvement de structures


Aucune structure ne doit être érigée dans la zone sauf si un permis le spécifie.
Toutes les structures et tous les matériels scientifiques installés dans la zone doivent être autorisés par un permis et clairement identifiés par pays, nom du principal chercheur et année d'installation. Tous ces articles doivent être faits de matériaux qui posent un risque minimal de contamination de la zone.
L'installation (y compris le choix des sites), l'entretien, la modification ou l'enlèvement de structures auront lieu d'une manière qui réduit au minimum la perturbation de la flore et de la faune.
Il est essentiel de respecter la cache d'urgence et de l'utiliser uniquement en cas d'une véritable situation d'urgence, son utilisation devant être notifiée à une autorité appropriée de telle sorte que ladite cache puisse être restockée.
C'est à l'autorité qui a délivré le permis original qu'il appartiendra d'enlever certains matériels pour lesquels le permis a expiré, ce qui sera un des critères de la délivrance de ce permis.


iv) Emplacement des camps


L'établissement de camps permanents est interdit à l'intérieur de la zone. Lorsque les conditions le permettent, les camps temporaires devront de préférence être établis sur la glace de mer dans l'anse Willett qui se trouve à l'extérieur de la zone. Lorsque cela ne s'avère pas possible, les camps temporaires peuvent être installés en un site désigné sur la rive est et 100 mètres au sud de la tête de l'anse Willett (72° 19' 13'' de latitude sud, 170° 13' 34'' de longitude est). Ce site, qui comprend des cailloutis de plage non consolidés, non colonisés par des oiseaux ou par d'importantes communautés végétales (bien qu'il y en ait à proximité), se trouve sur le site d'une ancienne route de station (Carte 3). Des piquets ont été enfoncés dans le sol pierreux dur au camp pour les haubans de tentes ; ils devront être utilisés autant que faire se peut.
Le camp est situé immédiatement à côté de zones riches en faune et flore Terrestres et les visiteurs devront restreindre leurs mouvements autour du camp à la zone longeant le littoral sauf à des fins de recherche. Il arrive que le site soit vulnérable à des inondations en marée haute. Dans ce cas-là, le camp peut être déplacé et installé sur un sol sec, évitant dans toute la mesure du possible les sites revêtus de végétation et restant de préférence sur des cailloutis de plage au sud du camp désigné, aussi près que possible de la rive.


v) Restrictions sur les matériaux
et organismes pouvant être introduits dans la zone


Aucun animal vivant, aucune forme végétale, aucun micro-organisme et aucun type de sol ne seront introduits délibérément dans la zone et les mesures de précaution décrites ci-dessous seront prises pour la protéger d'une introduction accidentelle.
Pour aider à préserver les valeurs écologiques et scientifiques de la zone, les visiteurs prendront des précautions spéciales contre les introductions d'espèces non indigènes. Sont un motif de préoccupation les introductions de microbes, d'invertébrés et de plantes en provenance d'autres sols à d'autres sites antarctiques, y compris les stations, ou de régions extérieures à l'Antarctique. Les visiteurs veilleront à ce que le matériel d'échantillonnage et les bornes introduits dans la zone soient propres. Les chaussures et autres articles utilisés ou introduits dans la zone (y compris les sacs à dos, les mallettes et les tentes) seront dans toute la mesure du possible nettoyés à fond avant d'entrer dans la zone.
Compte tenu de la présence d'oiseaux nicheurs au cap Hallett, aucun produit de la volaille, notamment les produits contenant des œufs en poudre non cuits et les déchets de ces produits, ne sera introduit dans la zone.
Aucun herbicide ou pesticide ne sera introduit dans la zone.
Tous autres produits chimiques, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, qui peuvent être introduits pour des raisons scientifiques ou raisons de gestion visées dans le permis, seront enlevés de la zone à ou avant la conclusion de l'activité pour laquelle le permis a été délivré.
Combustible, aliments et autres matériaux ne doivent pas être stockés dans la zone à moins qu'ils ne s'avèrent indispensables pour les activités pour lesquelles le permis a été délivré ou qu'ils ne soient contenus dans une cache d'urgence autorisée par une autorité appropriée.
Tout objet introduit dans la zone pour une période donnée uniquement sera dans toute la mesure du possible enlevé à ou avant la conclusion de ladite période et il sera stocké et géré de telle sorte que le risque de son introduction dans l'environnement soit réduit au minimum.
Si un objet est introduit qui risque de porter atteinte aux valeurs de la zone, il est recommandé de l'enlever mais uniquement si l'impact de l'enlèvement n'est pas plus marqué que s'il était décidé de le laisser in situ.


vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore


Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et la flore sont interdits, sauf avec un permis distinct délivré conformément à l'article 3 de l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement par l'autorité nationale compétente uniquement à cette fin.


vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose
qui n'a pas été apportée dans la zone par un visiteur


Des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés de la zone uniquement avec un permis et ils doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou des besoins de gestion.
A moins que le permis ne l'autorise spécifiquement, il est interdit d'enlever les bornes laissées pour des travaux scientifiques effectués dans le passé à l'intérieur de la zone ou d'y toucher.
Les matériaux d'origine humaine qui risquent de porter atteinte aux valeurs de la zone et qui n'ont pas été apportés dans la zone par le détenteur d'un permis ou pour lesquels une autorisation n'a pas été donnée peuvent être enlevés de n'importe quelle partie de la zone à moins que l'impact de leur enlèvement soit vraisemblablement plus grand que celui de la décision de laisser les matériaux sur place. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit en être notifiée.
Les objets trouvés qui auront vraisemblablement des valeurs historiques ou patrimoniales importantes ne devront pas être touchés, endommagés, enlevés ou détruits. Ils devront tous être enregistrés et notifiés à l'autorité appropriée, qui sera chargée de décider de leur conservation ou de leur enlèvement. La réinstallation ou l'enlèvement à des fins de préservation ou de protection ou pour rétablir l'exactitude historique est autorisé sous réserve de la délivrance d'un permis.
Le corps bien préservé d'un husky se trouve dans une boîte en bois qui a été placée dans la partie est de la zone et qui ne doit pas être touchée tandis que demeurent à l'étude les possibilités de sa future gestion.
L'autorité nationale appropriée devra être notifiée de tous les objets enlevés de la zone que le détenteur du permis n'a pas introduits.


viii) Elimination des déchets


Tous les déchets, y compris les déchets humains, doivent être enlevés de la zone.


ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints


Tous les sites spécifiques qui doivent faire l'objet d'une surveillance de longue durée doivent être bien indiqués balisés.


x) Rapports de visites


Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet à l'autorité compétente un rapport décrivant les activités menées dans cette zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite que contient l'appendice 4 de la résolution 2 (1998) (CPE I).
Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès afin de maintenir ainsi une archive d'usage. Cette archive sera utilisée et pour réexaminer le plan de gestion et pour organiser l'utilisation scientifique du site.
L'autorité appropriée devra être notifiée de toutes les activités réalisées ou mesures prises ainsi que de tous les matériaux qui n'ont pas été enlevés et dont ne faisait pas mention le permis délivré.


Support documentaire


Brabyn, L., C. Beard, R.D. Seppelt, E.D. Rudolph, R. Türk et T.G.A. Green (2006). Quantified vegetation change over 42 years at Cape Hallett, East Antarctica. Antarctic Science 18(4) : 561-72.
Brabyn, L., T.G.A. Green, C. Beard et R.D. Seppelt. (2005). GIS goes nano : Vegetation studies in Victoria Land, Antarctica. New Zealand Geographer 61 : 139-147.
Rudolph, E.D. (1963). Vegetation of Hallett Station area, Victoria Land, Antarctica. Ecology 44 : 585-86.
Sinclair, B.J., M.B. Scott, C.J. Klok, J.S. Terblanche, D.J. Marshall, B. Reyers et S.L. Chown. (2006). Determinants of Terrestrial arthropod community composition at Cape Hallett, Antarctica. Antarctic Science 18(3) : 303-12.
(Une vaste bibliographie est disponible par le biais du projet de gradient latitudinal à l'adresse suivante : www.lgp.aq.)



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 70 du 24/03/2011 texte numéro 4





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