M E S U R E 5 (2009)
ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 121 CAP ROYDS, ÎLE ROSS (ENSEMBLE UNE ANNEXE), PLAN DE GESTION RÉVISÉ
Les représentants,
Rappelant les articles 3, 5 et 6 de l'annexe annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique qui prévoient la désignation de zones spécialement protégées de l'Antarctique (" ZSPA ") et l'approbation de plans de gestion pour ces zones,
Rappelant :
― la recommandation VIII-4 (1975), qui désignait le cap Royds, île Ross comme site présentant un intérêt scientifique particulier (" SISP ") n° 1 et comprenait en annexe un plan de gestion pour ce site ;
― la recommandation X-6 (1979), qui prorogeait la date d'expiration du SIPS n° 1 du 30 juin 1981 au 30 juin 1985 ;
― la recommandation XII-5 (1983), qui prorogeait la date d'expiration du SISP n° 1 du 30 juin 1985 au 31 décembre 1985 ;
― la recommandation XIII-9 (1985), qui annexait un plan de gestion révisé pour le SISP n° 1 ;
― la résolution 7 (1995), qui prorogeait la date d'expiration du SISP n° 1 du 31 décembre 1995 au 31 décembre 2000 ;
― la mesure 2 (2000), qui prorogeait la date d'expiration du SIPS n° 1 du 31 décembre 2000 au 31 décembre 2005 ;
― la décision 1 (2002), qui rebaptisait et rénumérotait le SISP n° 1 comme zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 121 ;
― la mesure 1 (2002), qui adoptait un plan de gestion révisé pour la ZSPA n° 121,
Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a approuvé un plan de gestion révisé pour la ZSPA n° 121,
Désireux de remplacer le plan de gestion existant pour la ZSPA n° 121 par le plan de gestion révisé,
Recommandent pour approbation à leurs gouvernements la mesure ci-après conformément au paragraphe 1 de l'article 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, à savoir que :
1. Le plan de gestion révisé pour la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 121 (cap Royds, île Ross), qui figure en annexe à la présente mesure, soit approuvé ;
2. Tous les plans de gestion antérieurs pour ZSPA n° 121, à savoir ceux qui figurent en annexe à la recommandation XIII-9 (1985) et à la mesure 1 (2002), cessent d'être en vigueur ;
3. La mesure 2 (2000), qui n'est pas encore entrée en vigueur, soit retirée.
A N N E X E
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE
DE L'ANTARCTIQUE (ZSPA) N° 121
CAP ROYDS, ÎLE ROSS
Introduction
Le cap Royds se trouve à l'extrémité ouest de l'île Ross, McMurdo Sound, au 166° 09'56'' E, 77° 33'20'' S. Sa superficie est d'environ 0,62 km². Elle a été désignée au motif que la zone protège la colonie de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) la plus au sud que l'on connaît et qu'elle offre une série de données de longue durée relatives à la population et revêt une valeur scientifique unique en son genre et exceptionnelle. En outre, la zone a d'importantes valeurs écologiques terrestres et dulçaquicoles, notamment l'observation la plus au sud d'algues de neiges, l'emplacement type de descriptions originales d'un certain nombre d'espèces d'algues et la présence inhabituelle d'une forme de matière organique dissoute qui est d'origine dans sa quasi-totalité microbienne. Cette désignation a été proposée par les Etats-Unis d'Amérique, adoptée par la recommandation VIII-1 (1975, ZSP n° 17), puis rebaptisée et renumérotée par la décision 1 (2002). Le plan de gestion révisé a été adopté par la mesure 1 (2002).
1. Description des valeurs à protéger
Une zone d'environ 300 m² au cap Royds avait été à l'origine désignée dans la recommandation VIII-4 (1975, SIPSP n° 1) sur proposition des Etats-Unis d'Amérique qui estimaient en effet que cette zone alimente la colonie connue de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) la plus au sud. La population de manchots Adélie au cap Royds avait diminué à partir de 1956 du fait d'interférences humaines à une époque où une lourde couverture de glace de mer rendait cette colonie particulièrement vulnérable à un repeuplement réduit. En 1963, les autorités américaines et néo-zélandaises sont convenues d'y restreindre les activités et d'élaborer un plan de gestion pour la zone en vue de protéger les valeurs scientifiques liées aux recherches sur les manchots. Le site a été spécialement protégé pour permettre à la population de se rétablir et pour protéger les programmes scientifiques en cours. La population s'est rétablie et dépasse de nos jours ses niveaux d'avant 1956 ; depuis 1990, les chiffres ont fluctué entre 2 500 et 4 500 couples, principalement en raison des fluctuations naturelles de l'ampleur de la glace de mer locale. La série de longue durée des données relatives à la population de la colonie de manchots au cap Royds revêt une valeur scientifique unique en son genre et exceptionnelle car elle permet de faire des recherches sur les interactions biologiques à long terme avec les facteurs de forçage écologiques. La colonie conserve une grande valeur écologique et scientifique et, comme telle, mérite de faire l'objet d'une protection spéciale à long terme et continue, en particulier au vu des visites en cours au cap Royds de stations proches et de groupes de touristes.
La zone d'origine a été élargie en 1985 suite à une proposition de la Nouvelle-Zélande (Recommandation XIII-9) d'inclure une bande côtière large de 500 mètres pour protéger l'accès à la mer et les lieux d'alimentation près de la rive des manchots Adélie et de faire des recherches sur l'écosystème marin côtier du cap Royds. Cette zone côtière du cap a été un site d'études sur la structure et la dynamique des populations de Notothénioide. Plus récemment, des travaux de recherche sur les circuits d'alimentation des manchots Adélie du cap Royds, effectués depuis que cet élément marin a été adopté, ont révélé que l'aire marine telle qu'elle avait été désignée n'est pas importante comme aire d'alimentation des manchots et que les oiseaux s'alimentent à une échelle beaucoup plus grande qu'on ne le croyait précédemment. En outre, les recherches envisagées sur l'écosystème marin côtier au cap Royds n'ont pas eu lieu au niveau anticipé et, de nos jours, rares sont les études réalisées sur la population de Notothénioide au cap Royds. Compte tenu de ces facteurs et vu que les valeurs spécifiques associées au milieu marin adjacent au cap Royds n'ont toujours pas été décrites, la limite marine a été dans le présent plan de gestion redéfinie pour porter plus particulièrement sur la zone qui entoure directement la colonie de manchots Adélie. L'élément marin directement adjacent à la colonie de manchots du cap Royds a été conservé parce qu'il inclut la principale voie d'accès des manchots à la colonie, lesquels pourraient sinon être soumis à des perturbations inutiles de la part des visiteurs et des hélicoptères exploités dans les environs.
Il est également ressorti des travaux de recherche effectués ces dernières décennies que la zone a d'importantes valeurs liées à l'écologie dulçaquicole et terrestre. Le lac Pony est un endroit type pour les descriptions originales d'un certain nombre d'espèces d'algues prélevées durant l'expédition antarctique britannique de Shackleton (1907-1909). C'est dans la zone qu'ont été aperçues, le plus au sud, des algues des neiges, dominées qu'elles sont par les Chlamydomones. En outre, de récentes études ont montré que la matière organique dissoute (acide fulvique) présente dans le lac Pony est d'origine presque entièrement microbienne, ce qui est considéré comme inhabituel. Etant donné que ces substances sont mal comprises, il est nécessaire d'avoir à des fins de recherche des échantillons de référence isolés : un échantillon prélevé dans le lac Pony a fait une contribution très utile comme échantillon de référence pour l'Association internationale de substances humiques. Et finalement, on a constaté que la très faible diversité sur place des organismes pédologiques la rend utile pour les comparaisons avec d'autres habitats plus favorables.
La cabane de Shackleton (monument historique n° 15) dans la ZSPA n° 157 (baie Backdoor) se trouve à 170 mètres au nord-est de la colonie de manchots Adélie et, avec cette colonie, elles sont des pôles d'attraction d'une grande valeur esthétique et pédagogiques pour les visiteurs. Des visites à intervalles réguliers et fréquents au cap Royds signifient que la zone pourrait être facilement endommagée par des impacts humains si elle ne fait pas l'objet d'une protection adéquate. Les valeurs écologiques et scientifiques de la zone requièrent une protection à long terme des impacts négatifs possibles que pourraient avoir ces activités. Toutefois, compte tenu de la valeur de la colonie de manchots Adélie qui est, de toutes les espèces de manchots, la plus accessible au personnel de la station McMurdo (Etats-Unis d'Amérique) et de la base Scott (Nouvelle-Zélande), des dispositions ont été prises pour contrôler l'accès à deux aires d'observation près des lignes de démarcation mais à l'extérieur d'elles afin de donner aux visiteurs du cap Royds la possibilité d'observer la colonie sans pour autant avoir un impact significatif. [Ces visites sont soumises aux lignes directrices proposées dans la résolution XX (2009) ― les inclure si elles sont adoptées].
Des vestiges des voyages de Shackleton sont présents sur les lieux d'un petit dépôt dans une baie du côté ouest de l'aire de nidification des manchots (166° 09'35,2'' E, 77° 33'14,3'' S : carte 2). Le dépôt a une valeur historique et ne devrait pas être perturbé sauf avec un permis délivré à des fins de conservation ou de gestion.
Les lignes de démarcation englobent la colonie tout entière de manchots Adélie, la partie sud du lac Pony et le milieu marin jusqu'à 500 mètres de littoral qui entoure la pointe Flagstaff.
2. Buts et objectifs
Le plan de gestion au cap Royds a pour buts les suivants :
― éviter la dégradation des valeurs de la zone et les risques substantiels qu'elles pourraient courir en empêchant les perturbations humaines et les échantillonnages inutiles dans la zone ;
― permettre des travaux de recherche scientifiques sur l'écosystème de la zone, et en particulier sur l'avifaune et l'écologie terrestre et dulçaquicole, sous réserve qu'ils ne portent pas atteinte aux valeurs pour laquelle la zone est protégée ;
― minimiser la possibilité d'introduire des plantes, des animaux et des microbes non indigènes dans la zone ;
― prendre en compte les valeurs historiques et patrimoniales de tous les objets avant de les enlever et/ou de les détruire tout en permettant, le cas échéant, un nettoyage et une réparation appropriés ;
― permettre que soient effectuées des visites pour des raisons de gestion à l'appui des buts du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Des repères de couleur lumineuse, qui doivent être clairement visibles des airs et ne poser aucune menace significative pour l'environnement, doivent être placés pour indiquer l'hélisurface adjacente à la zone protégée (Cartes 1 et 2).
Des panneaux illustrant l'emplacement et les lignes de démarcation accompagnés d'exposés clairs sur les restrictions imposées à l'entrée dans la zone seront placés en des endroits appropriés aux lignes de démarcation de la zone pour aider à éviter un accès par inadvertance. De plus, des drapeaux doivent être placés chaque saison sur la glace de mer dans la baie Backdoor le long de la ligne de démarcation sud-est de la zone marine (au large de pointe Derrick) lors de la première visite pour indiquer la zone à accès restreint de telle sorte que ceux et celles qui se rendent au cap Royds sur de la glace de mer soient conscients de la ligne de démarcation marine de la zone. Les drapeaux seront enlevés immédiatement avant la clôture chaque saison des voyages sur la glace de mer.
Des panneaux montrant l'emplacement de la zone (et indiquant clairement les restrictions particulières qui s'appliquent) seront installés bien en vue et une copie du présent plan de gestion sera disponible dans toutes les cabanes de recherche situées au cap Royds.
Les bornes, panneaux et structures érigés à l'intérieur de la zone à des fins scientifiques ou à des fins de gestion seront bien attachés maintenus en bon état puis enlevés lorsqu'ils ne sont plus nécessaires.
Des visites seront effectuées selon que de besoin (une fois au moins tous les cinq ans) pour déterminer si la zone continue de répondre aux buts pour lesquels elle a été désignée et pour s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont adéquates.
Les directeurs des programmes antarctiques nationaux en cours d'exécution dans la région se livreront entre eux à des consultations pour veiller à ce que les dispositions ci-dessus soient mises en œuvre.
4. Période de désignation
La zone est désignée pour une durée indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte 1 ― ZSPA n° 121, limites du cap Royds et carte topographique :
La carte est issue de contours numérisés du NZ Lands and Survey Plan 37/108 (1982), combinée qu'elle est avec une orthophotographie qui utilise les spécifications suivantes :
Projection : conique conforme de Lambert ;
Parallèles types : 1er 77° 33'14'' S ; 2d 77° 33'26'' S ;
Méridien central : 166° 10'02'' E ;
Latitude d'origine : 75° 00'00'' S ;
Sphéroïde : WGS84. L'exactitude de la position de l'orthophotographie initiale à une échelle de 1/10 000 est de 5 m (horizontale) et 5 m (verticale) ;
Encart 1 : Emplacement de l'île Ross dans la mer de Ross ;
Encart 2 : île Ross, montrant l'emplacement de la station McMurdo (Etats-Unis d'Amérique) et de la base Scott (Nouvelle-Zélande) ainsi que l'emplacement d'autres zones protégées proches sur l'île Ross.
Carte 2 ― Carte topographique de la zone terrestre du cap Royds. Les spécifications sont les suivantes :
Projection : conique conforme de Lambert ;
Parallèles types : 1er 77° 33'09'' S ; 2d 77° 33'16'' S ;
Méridien central : 166° 10'02'' E ;
Latitude d'origine : 75° 00'00'' S ;
Sphéroïde : WGS84.
Les contours sont issus du modèle d'élévation numérique utilisé pour engendrer l'orthophotographie.
6. Description de la zone
DESCRIPTION GÉNÉRALE
i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Le cap Royds (166° 09' 56'' E, 77° 33'20'' S) est situé à l'extrémité ouest de l'île Ross, McMurdo Sound, sur une bande côtière de terre libre de glace d'une largeur d'environ 8 km, sur les pentes ouest inférieures du mont Erebus (Carte 1, encarts). La zone comprend un élément terrestre et un élément marin. L'élément terrestre de la zone consiste en terres libres de glace dans un rayon d'environ 350 mètres de la pointe Flagstaff (166° 09'55'' E, 77° 33'21'' S) qui sont occupées en saison par une colonie de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) qui y nichent. La ligne de démarcation inclut la totalité de la zone occupée par des manchots nicheurs que la principale voie sud empruntée par les manchots pour accéder à la mer. La ligne de démarcation nord de la partie terrestre de la zone s'étend d'une petite échancrure au coin nord-ouest de la zone sur 45 mètres en une ligne droite nord-est jusqu'à un repère d'étude identifié sur des cartes antérieures de la Nouvelle-Zélande comme IT2 (166° 09'33,3'' E, 77° 33'11,1'' S), à savoir un tube de fer incrusté dans le sol. La ligne de démarcation s'étend sur 10 mètres en est à partir du repère IT2 jusqu'à un poteau indicateur (166° 09'34,8'' E, 77° 33'11,1'' S), puis sur un autre 80 mètres en est jusqu'à un poteau indicateur (166° 09'46,1'' E, 77° 33'11,0'' S) situé au sud d'un petit étang qui se trouve lui au nord du lac Pony. A partir de ce poteau indicateur, la ligne de démarcation s'étend en sud-est sur 114 mètres au nord du lac jusqu'à la rive est de ce lac (166° 10' 01,3'' E, 77° 33'12,6'' S). La ligne de démarcation nord-est s'étend sur 86 mètres en sud-sud-est jusqu'à un troisième poteau indicateur (166° 10'05'' E, 77° 33'15,2'' S) et, de là, jusqu'à la côte à la baie Arrival (166° 10' 06,0'' E, 77° 33'15,9'' S). La ligne de démarcation nord-est s'étend le long du littoral de la baie Arrival jusqu'à la pointe Derrick. Celle qui va du lac Pony jusqu'à la pointe Derrick coïncide avec la ligne de démarcation sud de la ZSPA n° 157, baie Backdoor, qui a été désignée pour protéger la cabane historique de Shackleton et les objets qui y sont associés (site et monument historiques n° 15).
L'élément marin de la zone englobe la zone qui se trouve dans un rayon de 500 mètres du littoral de la pleine mer moyenne de la pointe Flagstaff, la ligne de démarcation s'étendant sur 500 mètres au sud-est de la pointe Derrick (166° 10' 22'' "E, 77° 33'14,1'' S) jusqu'à l'extrémité sud-est de la zone au 166° 11'08'' E, 77° 33'27'' S, et de là vers l'ouest en restant à une distance de 500 m de la rive jusqu'au 166° 08'10'' E, 77° 33'11,8'' S, puis de 500 m plein est vers la côte à l'extrémité nord-ouest de la zone (166° 9' 25'' E, 77° 33' 11,8'' S).
GÉOLOGIE ET SOLS
L'élément terrestre de la zone comprend un terrain rocheux de coulées de lave irrégulières, de graviers volcaniques et de scories d'un rouge foncé, délimité qu'il est du côté de la mer par une falaise basse d'une hauteur d'environ 10 à 20 m. On y trouve des sols minéraux et du sable ainsi que des sels incrustés et des sols ornithogéniques associés à la colonie de manchots Adélie (Cowan et Casanueva, 2007).
OISEAUX NICHEURS
La zone contient la colonie de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) la plus au sud de la planète, avec une population annuelle qui varie actuellement entre 2 500 et 4 000 couples reproducteurs durant leur occupation de la mi-octobre à la mi-février (Figure 1). En 1959, la population était censée être l'équivalent de celle de 1909, rien de prouvant qu'elle avait été plus grande dans le passé (Ainley 2002) mais elle a ensuite diminué pour s'inscrire à moins de 1 000 couples reproducteurs en 1963, et ce en raison de l'état rigoureux de la glace qui a rendu la colonie plus vulnérable aux perturbations causées par les visites et les mouvements d'hélicoptères (Thompson 1977). Après l'imposition de restrictions aux visiteurs et après la réinstallation de l'hélisurface à l'écart de la colonie, la population de manchots Adélie s'est progressivement redressée durant les années 70, augmentant à un rythme moyen de 15 % par an entre 1983 et 1987 et quadruplant (Ainley et al., 2005 ; Taylor et Wilson, 1990). Après avoir atteint un sommet en 1987, le nombre de manchots Adélie au cap Royds a fortement diminué en 1988 et 1989, avant de se redresser une fois encore pour atteindre une population comparable aux niveaux enregistrés à la fin des années 80. En 1998, la population de manchots Adélie au cap Royds atteignait 4 000 couples reproducteurs pour ensuite tomber progressivement à 2 400 en 2000 (Ainley et al., 2004).
Les fluctuations des populations de manchots Adélie au cap Royds ont été liées aux changements dont a fait l'objet une sérié de variables climatiques et écologiques. Wilson et al. (2001) ont constaté qu'il y avait une corrélation inverse significative entre le nombre de manchots Adélie et l'étendue de la glace de mer en hiver, la couverture de glace de mer plus vaste (c'est-à-dire plus au nord) réduisant les taux de survie des sous-adultes en limitant leur accès à des aires d'alimentation productives. Par conséquent, le total des manchots Adélie au cap Royds a révélé une réaction tardive de cinq ans aux varions de la concentration de glace de mer. L'influence de la couverture de glace de mer sur le nombre des manchots Adélie dans la zone a plus encore mis en évidence l'échouage d'un grand iceberg (désigné B15A, 175 × 54 km de superficie) sur la rive de l'île Ross avant la saison de nidification en 2000 (Arrigo et al., 2002 ; Ainley et al., 2003). L'obstruction causée par l'iceberg B-15 a eu pour résultat une couverture inhabituellement vaste de glace de mer en 2000, ce qui, à son tour, a provoqué une réduction de 40 % de la productivité primaire. Toutefois, bien que les études faites en 2000 au cap Royds sur les manchots Adélie aient révélé un changement marqué dans le régime alimentaire des manchots, l'impact de la plus grande couverture de glace de mer sur la production de poussins a été minimal (Ainley et al., 2003).
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 40 du 17/02/2011 texte numéro 10
Figure 1. Nombre de couples nicheurs de manchots Adélie au cap Royds (1958-1959 à 2002-2003).
Outre les impacts spécifiques de l'étendue de la glace de mer, l'augmentation du nombre de manchots Adélie au cap Royds a été attribuée aux effets plus généraux du réchauffement climatique dans la région de McMurdo Sound (Ainley et al., 2005 ; Blackburn et al., 1991), qui a commencé au milieu des années 60 et est dévenu particulièrement prononcé dans les années 80 (Taylor et Wilson, 1990). On pense que l'amélioration du climat a eu un effet positif sur les populations de manchots Adélie en réduisant l'étendue de la glace de mer et en élargissant le polynia de la mer de Ross, en accroissant la productivité marine et la disponibilité d'aliments, en abaissant le taux de mortalité hivernale et en améliorant le succès reproducteur des manchots (Taylor et Wilson, 1990 ; Blackburn et al., 1991 ; Ainley et al., 2005). Une autre explication de l'expansion rapide dans les années 80 de la colonie au cap Royds peut résider dans une diminution marquée dans l'Antarctique du nombre de petits rorquals Balaenoptera bonaerensis, enlevés de la mer de Ross durant cette décennie (Ainley et al., 2007). L'habitat et les proies de ces animaux chevauchent ceux du manchot Adélie, ce qui semble indiquer que l'absence de rivalité peut avoir causé l'essor de population observé au cap Royds et ailleurs sur l'île Ross.
Les causes sous-jacentes de l'effondrement de la population de manchots Adélie au cap Royds en 1988 et 1989 n'ont pas encore été élucidées encore qu'un lien ait été établi avec les variations de l'Oscillation antarctique (AAO) et leurs impacts sur les conditions météorologiques et l'état de la glace de mer, qui, à leur tour, peuvent avoir provoqué une augmentation du taux de mortalité des manchots Adélie (Ainley et al., 2005). Après 1989, le nombre de ces oiseaux a rapidement augmenté, et ce contrairement à ce qui s'est passé au cap Crozier ; cela donne à penser que les modes d'émigration peuvent en avoir été responsables (Ainley, Ballard et al., données non publiées). De surcroît, le réchauffement continu des océans dans la région a vraisemblablement eu un impact significatif sur la persistance de glace de mer (Ainley et al., 2005) et il peut avoir contribué à l'expansion de la colonie.
La zone fait depuis 1957 l'objet d'une surveillance à intervalles réguliers et elle a été photographiée tous les ans depuis 1981 par aéronef durant la phase d'incubation de la reproduction. L'évaluation annuelle entre 1959 et 1997 de la taille de la population de manchots Adélie sur l'île Ross, mer de Ross, est l'une des plus longue séries chronologiques dans l'Antarctique (Taylor et Wilson, 1990 ; Taylor et al., 1990 ; Wilson et al., 2001). La longue histoire des observations scientifiques au cap Royds offre de rares possibilités d'évaluer les tendances démographiques sur de longues périodes de temps, permettant d'évaluer les effets du changement des régimes de glace en fonction de la dynamique de population de ces colonies d'oiseaux dans l'écosystème relativement vierge de la partie sud de la mer de Ross (Ballard, communication personnelle, 2008).
Les études des modes d'alimentation des manchots Adélie durant les étés australs 1997-1998 à 2000-2001 ont révélé que la distance moyenne d'alimentation par rapport au cap Royds variait entre 9,70 km et 12,09 km (Ainley et al., 2004) et les observations donnent à penser que rares sont les activités d'alimentation dans un rayon de 200 m de la côte (Ainley, communication personnelle, 2008). L'aire d'alimentation des manchots qui appartiennent à la colonie du cap Royds chevauche considérablement (30 à 75 %) les aires des oiseaux venant du cap Bird comme de l'île Beaufort (Ainley et al., 2004). Des manchots bagués du cap Royds, du cap Bird et de l'île Beaufort sont souvent vus à l'intérieur des autres colonies (Ainley, données non publiées dont la référence est mentionnée dans Ainley et al., 2003) et il a été suggéré que l'immigration au cap Royds de ces endroits a été l'une des principales causes de l'accroissement de la population à partir des années 80 (Ainley et al., 2004 ; Ainley, communication personnelle, 2008).
En dehors de la colonie de manchots Adélie au cap Royds, on trouve un grand nombre de labbes de l'Antarctique (Catharacta maccormicki) à proximité des limites de la ZSPA, qui totalisaient 76 couples nicheurs en 1981 (Ainley et al., 1986). On a aperçu des labbes venir se nicher et chercher de la nourriture à l'intérieur des colonies de manchots au cap Royds (Young 1962a). On a cependant constaté que les labbes ne prenaient guère de jeunes manchots comme proie et qu'une partie seulement des labbes nichant au cap Royds venait s'alimenter à l'intérieur de la colonie de manchots Adélie (Young 1962b). Les populations de labbes ont fortement diminué une fois que s'est arrêtée l'évacuation des déchets humains à la station McMurdo Station mais on ne pense pas qu'elles soient actuellement menacées (Ainley, communication personnelle, 2008).
CLIMAT
Le vent au cap Royds souffle principalement de sud-est et dépose des embruns partout dans la zone (Broady, 1988). Les données de la station McMurdo, qui est située à quelque 35 km au sud-est du cap Royds, ont montré que, pendant la période 1973-2004, la vitesse moyenne du vent était d'environ 10 nœuds et la vitesse maximale de 112,3 nœuds (Antarctic Meteorological Research Centre, 2009). Les données sur la température de l'air collectées à proximité de la base Scott (Nouvelle-Zélande) durant la période 1957― 1997 révèlent que le mois de janvier est le mois le plus chaud avec une température moyenne de ― 4,7 °C et que le mois d'août est le mois le plus froid avec une température moyenne de ― 30,2 °C (données du National Institute of Water and Atmospheric Research, Nouvelle-Zélande, http://www.niwa.cri.nz, 17 février 2009). La température minimum de l'air enregistrée durant la période allant de 1957 à 1997 a été de ― 41,5 °C (août 1978) tandis que la température maximum atteignait ― 1,6 °C en janvier 1971.
Les données climatiques à long terme montrent que, durant les années 60, les températures de l'air et les vitesses du vent enregistrées à la base Scott ont été relativement basses et qu'elles ont été suivie d'une période de réchauffement au début des années 70 (Ainley et al., 2005). Depuis le début des années 80, une tendance marquée au réchauffement a été observée d'un bout à l'autre de la région de McMurdo Sound (Blackburn et al., 1991) et les archives de cette station semblent indiquer que les températures de l'air ont plafonné à la fin des années 80 avant de refroidir à nouveau au début des années 90 (Wilson et al., 2001).
BIOLOGIE MARINE ET OCÉANOGRAPHIE
L'élément marin de la zone n'a ni été étudié en détail ni été décrit dans son intégralité. Cette région n'a pas été soumise à un niveau d'échantillonnage similaire à celui qui a eu lieu à proximité de la pointe Hut plus au sud sur l'île de Ross. A 500 m à l'ouest de la rive, le fond de mer s'incline en général abruptement pour atteindre plusieurs centaines de mètres avec quelques falaises sous-marines. Des échantillons de fonds marins prélevés à plusieurs kilomètres au nord du cap Royds et à environ 100 m au large se composaient de graviers volcaniques grossiers et de roches de différentes tailles, avec quelques falaises sous-marines dans l'aire située à environ 100 m au large. Les recherches effectuées entre 1978 et 1981 sur la population et la structure de l'espèce de poisson Notothénioide dans cette région ont semblé indiquer que cette espèce y était en abondance, l'espèce la plus courante à cette époque étant Trematomus bernacchii. Elles ont également signalé la présence de Trematomus hansoni, T. centronotus, T. nicolai et Gymnodraco acuticeps. Enfin, elles ont identifié la présence d'invertébrés tels que des échinoïdes, astéroïdes (p.ex. Odontaster validus), ophiuroïdes, pycnogonidés (e.g. Pentanymphon antarcticum, Colossendeis robusta), ptéropodes, copépodes, amphipodes, isopodes, hirudinées, bryozoa, polychéates, cténophores, mollusques et méduses. On ne dispose pas de données plus récentes qui décrivent le milieu marin proche du cap Royds.
Les courants océaniques locaux ont pour origine le plateau continental de la partie est de la mer de Ross ; ils s'écoulent vers l'ouest le long de la banquise de Ross après le cap Crozier pour ensuite tourner vers le nord le long de la côte de Terre Victoria. Ils se divisent à l'île Beaufort où un petit bras se dirige vers le sud en franchissant les caps Bird et Royds (Jacobs et al., 1970 ; Barry, 1988).
ÉCOLOGIE TERRESTRE ET DULÇAQUICOLE
Les étangs à l'intérieur de la zone, y compris le lac Pony, sont riches en nutriments et contiennent une communauté abondante et variée d'algues adaptée à une haute teneur en nutriments et forte salinité que dominent les phytoplanctons, les diatomées et les feutres benthiques oscillatoires (Broady, 1987). Quelques espèces d'algues ont d'abord été formellement décrites en provenance du lac Pony (West et West, 1911), ce qui fait de ce site une " localité type ". Il y a des algues des neiges présentes sur de petites parcelles de neige à la lisière des glaces côtières adjacente à la colonie de manchots, dominées qu'elles sont par les Chlamydomones, signe le plus au sud de l'existence de ces algues (Broady, 1988).
Le lac Pony a été identifié comme une source importante de matière organique dissoute d'origine microbienne (DOM) (Brown et al., 2004). Une de ces matières, l'acide fulvique, vient de la matière végétale en putréfaction et de l'activité microbienne. L'acide fulvique présent dans le lac Pony a été identifié comme un important noyau car il est presque entièrement d'origine microbienne. Les acides fulviques ont un effet sur la chimie, le cyclage et la biodisponibilité des éléments chimiques qui se trouvent dans les milieux aquatiques et terrestres. Etant donné que ces substances sont mal comprises, il est nécessaire de pouvoir, à des fins de recherche, compter sur des échantillons de référence isolés. Un échantillon de référence de l'acide fulvique du lac Pony a été prélevé et rendu disponible afin de servir de noyau microbien pour distribution par le truchement de l'Association internationale des substances humiques. L'abondance de matières organiques dissoutes dans le lac et l'emplacement commode de la station McMurdo en font un endroit idéal pour faire des travaux de terrain.
Des études des populations d'invertébrés terrestres (nématodes) issues des sols ornithogéniques au cap sont effectuées depuis 1990. Contrairement à la plus grande diversité d'invertébrés que l'on trouve dans les vallées sèches, une seule espèce de nématode a été observée au cap Royds (Panagrolaimus davidi) (Porazinska et al., 2002). Les sols très riches en nutriments au cap Royds conduisent à une faible diversité biologique des organismes pédologiques, ce qui rend la zone vulnérable aux perturbations humaines locales et mondiales. En outre, le cap Royds sert d'élément de comparaison pour les habitats en cours d'étude dans les vallées sèches de McMurdo.
Rares sont les lichens qui poussent à l'intérieur de la zone bien que l'on trouve différentes formes de croissance de lichens (crustose, foliose et fruticose) dans d'autres parties du cap Royds, distribuées qu'elles sont en trois zones distinctes qui seraient le résultat de l'aérosol marin et de l'accumulation de neige (Broady 1988, 1989).
ACTIVITÉS HUMAINES ET IMPACT
Les variations du nombre des manchots Adélie au cap Royds attribuées en partie du moins aux visites humaines et aux déplacements d'hélicoptères sont débattues dans la section ci-dessus sur les oiseaux nicheurs.
Le cap Royds est une destination populaire pour les visites ludiques à partir de la station McMurdo (Etats-Unis d'Amérique) et de la base Scott (Nouvelle-Zélande), en particulier au début de la saison lorsqu'il est possible de se rendre en véhicule au site sur la glace de mer. Ces visites sont contrôlées avec soin par les autorités nationales et l'accès aux zones protégées n'est autorisé qu'avec un permis. Le cap Royds est un des sites touristiques les plus populaires de la mer de Ross, 501 passagers y ayant débarqué en 2004-2005, 390 en 2005-2006 et 377 en 2006-2007 (données de l'IAATO). La plupart des membres du personnel des stations et des touristes qui se rendent au cap Royds visitent la cabane de Shackleton (site et monument historiques n° 15 et ZSPA n° 157), laquelle est située à 170 m au nord-est de la colonie, ainsi que les aires d'observation des manchots directement au nord et à l'est de la ligne de démarcation existante, à proximité du lac Pony. Les visites sont supervisées de près et les visiteurs sont bien informés tandis que les limites de la zone sont en général respectées.
ii) Zones restreintes et gérées à l'intérieur de la zone
Aucune.
iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone
La cabane de Shackleton (ZSPA n° 157 et site et monument historiques n° 15) (166° 10' 06,4'E, 77° 33'10,7'' S) est située à quelque 70 m du panneau de démarcation de la partie terrestre de la zone, 100 m au nord-est duquel se trouve un petit abri de recherche (Nouvelle-Zélande) (166° 10' 10,6'E, 77° 33' 07,5'S) (Carte 2). Deux repères d'étude sont présents à l'intérieur de la zone ― le repère IT2 qui se trouve sur la limite nord de la partie terrestre de la zone et qui est décrit ci-dessus tandis que le repère IT3 (166° 09' 52,7' E, 77° 33'19,7'S) (lui aussi un tube en fer incrusté dans le sol) se trouve à 45 m au sud-ouest de la pointe Flagstaff. Des reliques sur le site d'un petit dépôt, qui remontent à l'époque des voyages de Shackleton, sont présents dans une petite échancrure du côté ouest de l'aire de nidification des manchots (166° 09' 35,2'E, 77° 33' 14,3'S : carte 2). Le dépôt ne doit pas être perturbé sauf si un permis l'autorise à des fins de conservation ou de gestion.
iv) Emplacement d'autres zones protégées
à proximité directe de la zone
Les zones protégées les plus proches du cap Royds sont le cap Royds (ZSPA n° 157), qui est adjacent à la zone et qui en partage la limite nord, le cap Evans (ZSPA n° 155) à 10 km au sud, Tramway Ridge (ZSPA n° 130) proche du sommet du mont Erebus situé 20 km à l'est, la vallée New College (ZSPA n° 116) à 35 km au nord du cap des Oiseaux ainsi que les hauteurs Arrival (ZSPA n° 122) qui sont adjacentes à la station McMurdo à 35 km au sud. Le cap Crozier (ZSPA n° 124) se trouve à 75 km à l'est sur l'île de Ross. La zone gérée spéciale de l'Antarctique n° 2, vallées sèches de McMurdo, est située à environ 70 km à l'ouest du cap Royds.
7. Critères de délivrance d'un permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis est délivré par une autorité nationale compétente. Les conditions de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivantes :
― un permis est délivré pour un objectif scientifique ou des buts pédagogiques qui ne peuvent être servis ailleurs ou pour des buts de gestion essentiels qui sont conformes aux objectifs du plan comme une inspection, un entretien ou une révision ;
― les actions autorisées ne porteront pas atteinte aux valeurs écologiques, scientifiques, éducatives ou historiques de la zone ;
― le permis ou une copie sera emporté à l'intérieur de la zone ;
― un rapport de visite sera remis à l'autorité désignée dans le permis ;
― et les permis doivent être délivrés pour une durée donnée.
i) Accès à la zone
et déplacements à l'intérieur de celle-ci
A l'intérieur de la partie terrestre de la zone, l'accès se fera à pied et les véhicules y sont interdits. A l'intérieur de la partie marine de la zone, l'accès doit se faire à pied ou au moyen d'un véhicule lorsqu'il y a de la glace de mer, ou par bateau ou petite embarcation durant les périodes d'eau abritées. L'accès à la zone doit se faire de la direction des aires d'atterrissage des hélicoptères et, si l'on arrive à pied sur la glace de mer ou en bateau, il doit alors se faire à partir d'une échancrure située dessous et à l'est des aires d'atterrissage des hélicoptères sur la rive nord-ouest de la baie Backdoor (Cartes 1 et 2).
Il est interdit d'atterrir en aéronef à l'intérieur de la zone. Les survols en dessous de 610 mètres au dessus du niveau du sol sont interdits sauf lorsqu'ils s'avèrent nécessaires pour des raisons scientifiques. Les hélicoptères doivent atterrir d'un bout à l'autre de l'année au principal site d'atterrissage (166° 10' 22,9' E, 77° 33' 03,5' S), situé à 250 m au nord-est du périmètre nord du lac Pony (Carte 2).
La circulation à pied à l'intérieur de la zone doit être maintenue au minimum nécessaire compatible avec les objectifs de toutes les activités autorisées. Les visiteurs autorisés à entrer dans la zone doivent se limiter à emprunter les voies d'accès naturelles des manchots qui traversent la colonie et ne pas s'approcher des nids occupés sauf pour répondre à des buts scientifiques ou à des buts de gestion. L'accès à l'élément marin de la zone doit en général éviter les principales voies d'accès vers la mer qu'utilisent les manchots.
ii) Activités qui peuvent être menées dans la zone,
y compris les restrictions relatives à la durée et à l'endroit
Travaux de recherche scientifiques qui ne mettront, en péril l'écosystème ou les valeurs scientifiques de la zone.
Activités ayant des buts éducatifs qui ne peuvent pas être servis ailleurs.
Activités dont le but est de préserver ou de protéger les ressources historiques à l'intérieur de la zone.
Activités de gestion essentielles, y compris celles de surveillance et d'inspection.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne doit être érigée dans la zone sauf si un permis l'autorise et, à l'exception de repères et de panneaux permanents, les structures ou installations permanentes sont interdites.
Toutes les structures, tous les matériels scientifiques ou tous les repères installés dans la zone doivent être autorisés par un permis et clairement identifiés par pays, nom du principal chercheur et année d'installation. Tous ces articles doivent être faits de matériaux qui posent un risque minimal de contamination de la zone.
L'installation (y compris le choix du site), l'entretien, la modification ou l'enlèvement de structures doivent se faire d'une manière qui réduit au minimum les perturbations causées à la flore et à la faune.
L'enlèvement de matériel spécifique pour lequel le permis a expiré sera de la compétence de l'autorité qui a délivré le permis original et l'un des critères régissant la délivrance du permis.
iv) Emplacement de camps de base
Il est interdit de camper à l'intérieur de la partie terrestre de la zone. Il existe un campement à 175 m au nord-est de la zone adjacente à l'abri néo-zélandais (Carte 2). Camper à l'intérieur de la partie marine de la zone lorsqu'il y a de la glace de mer est autorisé sous réserve de la délivrance d'un permis à cette fin. Une telle activité doit éviter les voies d'approche des manchots dans un rayon de 200 m de la colonie de reproduction mais elle n'est pas autrement limitée à un endroit en particulier.
v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone
Aucun animal vivant, aucune matière végétale et aucun micro-organisme ne seront introduits délibérément dans la zone et les mesures de précaution énumérées ci-dessous seront prises pour la protéger d'une introduction accidentelle.
Pour aider à protéger les valeurs écologiques et scientifiques au cap Royds, les visiteurs prendront des mesures de précaution particulières contre les introductions. Sont un motif de préoccupation les introductions d'agents pathogènes, les microbes, les invertébrés et les plantes en provenance d'autres sites antarctiques, notamment les stations, ou de régions extérieures à l'Antarctique. Les visiteurs veilleront à ce que le matériel ou repères d'échantillonnage introduits dans la région soient propres. Dans toute la mesure du possible, les chaussures et autres matériels utilisés ou introduits dans la zone (y compris les sacs à dos, les housses et les tentes) seront nettoyés à fond avant d'entrer dans la zone.
Compte tenu de la présence d'oiseaux nicheurs au cap Royds, aucun produit de la volaille, y compris les produits qui contiennent des œufs en poudre non cuits, ne sera libéré dans la zone.
Aucun herbicide ou pesticide ne sera introduit dans la zone.
Tous autres produits chimiques, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, qui peuvent être introduits pour des raisons scientifiques ou raisons de gestion visées dans le permis seront enlevés de la zone à, ou avant, la conclusion de l'activité pour laquelle le permis a été délivré.
Il est interdit d'entreposer dans la zone des combustibles, produits alimentaires et autres matériaux à moins qu'ils ne soient nécessaires à des fins essentielles liées aux activités pour lesquelles le permis a été délivré.
Tous les matériaux introduits dans la zone pour une période donnée uniquement seront dans toute la mesure du possible enlevés à, ou avant, la conclusion de ladite période et ils seront stockés et gérés de telle sorte que le risque de leur introduction dans l'environnement soit minimisé.
Si sont introduits des matériaux qui risquent de mettre en péril les valeurs de la zone, il sied de les enlever mais uniquement lorsque l'impact de leur enlèvement ne sera vraisemblablement pas supérieur à l'impact qu'auraient ces matériaux s'ils étaient laissés sur place.
vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore
Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore sont interdits, sauf avec un permis distinct délivré conformément à l'article 3 de l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement par l'autorité nationale compétente uniquement à cette fin.
vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas
été apportée dans la zone par le détenteur d'un permis
Des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés de la zone uniquement avec un permis et ils doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou à des besoins de gestion.
Les matériaux d'origine humaine, qui risquent de porter atteinte aux valeurs de la zone et qui n'ont pas été apportés dans la zone par le détenteur d'un permis ou pour lesquels une autorisation n'a pas été donnée, peuvent être enlevés de n'importe quelle partie de la zone à moins que l'impact de leur enlèvement ne soit vraisemblablement plus grand que celui de la décision de laisser les matériaux sur place. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit en être notifiée.
A moins que le permis ne l'autorise en termes spécifiques, il est interdit aux visiteurs de toucher aux objets historiques qui se trouvent à l'intérieur de la zone ou de les manipuler, de les prendre et de les endommager. Il sied de notifier à l'autorité nationale compétente tout nouvel objet qui aurait été observé. La réinstallation ou l'enlèvement d'objets à des fins de préservation, de protection ou de rétablissement de l'exactitude historique sont autorisés sous réserve de la délivrance d'un permis pour ce faire.
viii) Elimination des déchets
Tous les déchets seront enlevés de la zone.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
1. Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de surveillance biologique et d'inspection de sites qui peuvent faire intervenir le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse, d'examen ou de mesures de protection.
2. Tous les sites spécifiques qui doivent faire l'objet d'une surveillance de longue durée doivent être bien balisés.
x) Rapports de visites
Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet à l'autorité compétente un rapport décrivant les activités menées dans cette zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite que renferme l'appendice 4 de la résolution 2 (1998) (CPE I).
Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès afin de maintenir ainsi une archive d'usage. Cette archive sera utilisée pour réexaminer le plan de gestion et pour organiser l'utilisation scientifique du site.
L'autorité appropriée devra être notifiée de toutes les activités entreprises et de toutes les mesures prises ainsi que de tous les matériaux utilisés et non enlevés qui n'étaient pas inclus dans le permis autorisé.
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Carte 1 ZSPA n° 121
Cap Royds, île Ross
Délimitation et topographie
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 40 du 17/02/2011 texte numéro 10
Carte 2 ZSPA n° 121
Cap Royds, île Ross
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 40 du 17/02/2011 texte numéro 10