M E S U R E 5 (2008)
ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 118, SOMMET DU MONT MELBOURNE, TERRE VICTORIA (ENSEMBLE UNE ANNEXE)
Les représentants,
Rappelant les articles 3, 5 et 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement qui prévoient la désignation de zones spécialement protégées de l'Antarctique (« ZSPA ») et l'approbation de plans de gestion pour ces zones ;
Rappelant :
― la recommandation XIV-5 (1987), qui désignait le sommet du mont Melbourne, Terre North Victoria, comme un site présentant un intérêt scientifique particulier (« SISP ») n° 24 et à laquelle figurait en annexe un plan de gestion pour ce site ;
― la résolution 3 (1996), qui prorogeait la date d'expiration du SISP n° 24 du 31 décembre 1997 jusqu'au 31 décembre 2000 ;
― la mesure 2 (2000), qui prorogeait la date d'expiration du SISP n° 24 du 31 décembre 2000 jusqu'au 31 décembre 2005 ;
― la décision 1 (2002), qui rebaptisait et renumérotait le SISP n° 24 en tant que zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 118 ;
Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a approuvé un plan de gestion révisé pour la ZSPA n° 118 ;
Désireux de remplacer le plan de gestion existant pour le ZSPA n° 118 par le plan de gestion révisé ;
Recommandent pour approbation à leurs gouvernements la mesure ci-après conformément au paragraphe 1 de l'article 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, à savoir que :
1. Soit approuvé le plan de gestion pour la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 118, sommet du mont Melbourne, Terre Victoria, qui figure en annexe à la présente mesure ; et
2. Cesse d'avoir effet le plan de gestion pour la ZSPA n° 118 qui figure en annexe à la recommandation XIV-5 (1987).
1. Description des valeurs à protéger
Une zone de 6 km² au sommet du mont Melbourne avait à l'origine été désignée dans les recommandations XVI-5 (1987, SISP n° 24, sommet du mont Melbourne) et XVI-8 (1991, ZSP n° 22, crête Cryptogam, mont Melbourne) sur propositions de la Nouvelle-Zélande et de l'Italie qui estimaient en effet que ces aires contenaient des sols géothermiques qui alimentent une communauté biologique diverse et unique en son genre. Les aires de terrain les plus tièdes créées par les fumerolles alimentent des nappes de mousse, d'hépatiques et d'algues de même qu'une espèce de protozoaire invertébré. La ZSPA n° 118a (ZSP n° 22) avait été initialement incluse dans la ZSPA n° 118b (SISP n° 24) en vue d'établir des conditions d'accès plus rigoureuses à cette partie de l'aire au sommet du mont Melbourne. Les ZSPA n° 118a et 118b ont maintenant été fusionnées dans le plan de gestion actuel et des zones interdites et restreintes permettent d'appliquer des conditions d'accès plus rigoureuses à l'intérieur de l'ancienne ZSP. Les lignes de démarcation extérieures de la zone suivent la désignation initiale du SISP n° 24.
Les communautés biotiques de fumerolles documentées les plus proches, à 400 km au sud de la crête Ridge, du mont Erebus et du mont Rittman, dans la chaîne Mountaineer, à plus de 180 km au nord, sont considérées comme des communautés très différentes de celles du mont Melbourne. Le mont Melbourne abrite le seul exemple feuillu connu en Antarctique de la mousse Campylopus pyriformis (présente sur le mont Erebus, mais uniquement à l'état de protonème). Une nouvelle espèce de mousse, Pohlia nutans, génétiquement très similaire à une autre espèce trouvée sur le mont Rittman, a été découverte en 2002 dans de petites mousses que contiennent les fumeroles sur la pente nord-ouest du mont Melbourne. Les algues Stigonema ocellatum et Chlorella cf. reniformis sont les seules répertoriées en Antarctique. Plusieurs espèces d'algues n'ont pas été observées à d'autres endroits de l'Antarctique, sauf au mont Erebus. Une espèce entièrement nouvelle de bactéries thermophiliques, Bacillus thermoantarcticus, a elle aussi été découverte au sommet (Manca et al 1996 ; Lama et al 1996, 2001 ; Nicolaus et al 2000, 2001, 2002), tandis que quelques enzymes ont été isolés de ces microorganismes (Lama et al 2001, 2004, 2005 ; Nicolaus et al 2002, 2004). Des études biochimiques et microbiologiques ont par ailleurs été faites sur des substrats chauds dans la zone (Bargagli et al 2004 ; Pepi et al 2005).
Le couvert végétal se trouvant à l'intérieur de la zone ne peut être évalué avec précision, du fait du manteau de neige en grande partie permanent, mais il est estimé à quelque 100 à 200 m². Malgré cette superficie relativement petite, le caractère exceptionnel et la fragilité des communautés biologiques ainsi que de leur environnement physique sont tels, que la zone possède sur le plan de la science et de la conservation une grande valeur tout en étant vulnérable aux perturbations causées par l'homme. Les dangers posés par l'introduction de nouveaux organismes et les perturbations dues au piétinement et à l'échantillonnage sont considérables et justifient la protection spéciale de longue durée accordée à ce site. De vastes zones géothermiques libres de glace à haute altitude, qui alimentent une communauté unique en son genre de flore et de microbiote ainsi que des accumulations de matière organique, confèrent à cette zone un intérêt scientifique exceptionnel.
2. Buts et objectifs
La gestion au mont Melbourne vise à :
― éviter la dégradation des valeurs de la zone ou les risques substantiels qu'elles pourraient courir en empêchant des perturbations humaines inutiles ;
― permettre des travaux de recherche scientifique sur l'écosystème dans la zone, en particulier sur les plantes, les hépatiques, les algues et les invertébrés tout en assurant une protection contre un échantillonnage excessif ;
― permettre d'autres travaux de recherche scientifique sous réserve que ces travaux soient effectués pour répondre à des buts scientifiques indispensables auxquels il n'est pas possible de répondre ailleurs ;
― minimiser la possibilité d'introduction de sols, de plantes, d'animaux et de microbes non indigènes dans la zone ;
― préserver une partie de l'écosystème naturel de la zone, qui est déclarée zone interdite, comme site de référence aux fins de futures études comparatives ;
― permettre des visites pour l'installation de matériel de communication de base qui ne porte pas atteinte aux valeurs de la zone ;
― permettre des visites à des fins de gestion et à l'appui des buts du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion suivantes doivent être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
― L'information indiquant l'emplacement de la zone (énonçant les restrictions particulières qui s'appliquent) sera affichée bien en vue et une copie de ce plan de gestion sera conservée dans toutes les installations de recherche situées dans un rayon de 25 km de la zone et dans la boîte du matériel de répétiteur radio au sommet du mont Melbourne.
― Les dispositifs de bornage, panneaux ou structures érigés à l'intérieur de la zone pour répondre à des buts scientifiques ou à des buts de gestion seront maintenus en bon état.
― Des visites seront faites selon que de besoin pour déterminer si la zone continue de répondre aux buts pour lesquels elle a été désignée et pour veiller à ce que les mesures de gestion et d'entretien soient adéquates.
― Les directeurs des programmes antarctiques nationaux en activité dans la région sont encouragés à se consulter afin de s'assurer que ces mesures sont mises en œuvre.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une période indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte A. ― Mont Melbourne, carte d'emplacement. Les spécifications de la carte sont les suivantes : Projection : conique conforme de Lambert ; parallèles d'échelle conservée : 1er 72° 40 0,000'' S ; 2d 75° 20 0,000'' S ; méridien central : 165° 0 0.000'' E ; latitude d'origine 74° 0 49,2'' S ; échelle approximative : 1/350 000 ; sphéroïde : WGS84.
Carte B. ― Mont Melbourne, carte d'emplacement. Les spécifications de la carte sont les suivantes : Projection : conique conforme de Lambert ; parallèles d'échelle conservée : 1er 72° 40 0.000'' S ; 2d 75° 20 0.000'' S ; méridien central : 165 0' 0,000'' E, latitude d'origine 74° 0 49,2'' S ; échelle approximative : 1/16 000 ; sphéroïde : WGS84 ; photographie : USGS/DoSLI (SN7851), 22 novembre 1993.
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Le mont Melbourne (2 733 m, latitude sud 74° 21' et longitude est 164° 42', 2 733 m) dans la partie septentrionale de Terre Victoria, est situé entre la baie Wood et la baie de Terra Nova, du côté occidental de la mer de Ross, et le glacier Campbell Glacier, à environ 10 km à l'ouest (carte A). La zone englobe la totalité du terrain au-dessus de la courbe de 2 200 m qui entoure le principal cratère du mont Melbourne. Des bornes n'ont pas été installées en des points sur la courbe de 2 200 m, l'accès ayant en effet essentiellement lieu par hélicoptère jusqu'au sommet de la montagne. Cela permet de faire de l'altitude une évaluation directe.
Le mont Melbourne fait partie du système volcanique McMurdo, qui consiste en une série de volcans dormants et éteints situés le long de la côte de terre Victoria. On pense que la zone du mont Melbourne remonte à la fin du quaternaire et l'éruption la plus récente aurait eu lieu il n'y a pas plus de 150 ans. Les roches volcaniques identifiées de la montagne appartiennent aux classes trachytes et trachyandésites et le pied du relief est basaltique.
Le mont Melbourne est un culot volcanique de faible angularité quasiment parfait avec de vastes superficies de terrain chaud, de fumerolles et de tours de glace bien en vue autour du cratère au sommet et sur certaines parties supérieures de la montagne. La caldera a un diamètre d'un kilomètre et forme le névé d'un glacier coulant vers l'ouest. Plusieurs petits culots et éboulis basaltiques se trouvent à proximité du pied et sur les flancs de la montagne. La cime est composée des plus grandes zones de terre tiède, clairsemées d'endroits surchauffés ou tièdes libres de glace, de fumerolles ainsi que de tours ou de pinacles de glace. Les sols de surface (0 à 2 cm) aux températures pouvant atteindre 42 oC, des zones plus froides où l'activité est intermittente, ainsi que des endroits d'activité géothermique sont caractérisés par des hummocks de neige et de glace pouvant atteindre 1 mètre de haut.
Trois zones principales sont caractérisées par une activité thermique (carte B) : deux sont situées sur les bords de la caldera et une troisième d'environ 250 m se trouve plus bas sur les pentes septentrionales. Toutefois, les zones marquées par une activité de surface s'étendent et descendent jusqu'à une altitude de 2 400 m sur le flanc nord-ouest de la montagne. Ces zones géothermiques abritent un microcosme biologique unique d'espèces que l'on retrouve seulement à faible altitude. Les espèces ne sont pas originaires de l'endroit et ont dû être dispersées sur de longues distances pour atteindre la zone. L'étendue totale du couvert végétal sur le site est réduite à quelque 100 à 200 m² et la végétation doit uniquement sa croissance à la présence de petites gouttes d'eau formées par la condensation de vapeur qui entretient l'humidité des sols. Les sites de végétation connus sont indiqués par les lettres A à E sur la carte B. Il a été établi que le site D a été perturbé et probablement pollué par les activités humaines.
Le mont Melbourne se caractérise par une biodiversité importante par rapport aux autres sites géothermiques de l'Antarctique, à la fois les sites maritimes et ceux situés en altitude. Le biote inclut des couches, parfois dures, d'algues (11 espèces) qui tapissent de petites pierres, le gravier ainsi que des substratums, des bryophytes (une espèce de mousse et une d'hépatique), un protozoaire et une variété de microflore. Une association de lichens a été observée dans la composition de croûtes noires sur des zones réduites de sols tièdes. Les zones les plus tièdes abritent des nappes vert jaunâtre de mousse Campylopus pyriformis, avec l'hépatique Cephaloziella exiliflora et des croûtes brunâtres d'algues. La présence inhabituelle de tourbe superficielle met en évidence la croissance de bryophytes au cours des dernières décennies. Le protozoaire migrateur Corythion dubium a été uniquement observé dans des coquilles vides, à la fois dans les substratums minéraux et parmi les bryophytes. Les espèces ne sont pas répandues en Antarctique continentale puisqu'elles ont été observées sur un seul autre site de la terre Victoria.
ii) Zones gérées, interdites ou restreintes dans la zone
Zone interdite ou restreinte : crête Cryptogam
Une zone située à la limite méridionale du principal cratère montagneux (connu sous le nom de crête Cryptogam) a été désignée zone interdite et zone restreinte (carte B) en vue de protéger la concentration la plus importante de végétation et de préserver une partie de la zone en tant que site de référence pour des études comparatives ultérieures. Le reste de la zone, dont la biologie, les particularités et le caractère sont semblables, est disponible pour mener des programmes de recherche et prélever des échantillons conformément aux permis.
Les zones se composent de différentes sections de terre froide couverte de neige, de terre tiède libre de neige et d'hummocks de glace couvrant les émissions de vapeur, et s'étendent sur 40 km dans toutes les directions à partir de la ligne de crête. La majeure partie de la crête Cryptogam fait partie de la zone restreinte qui peut être visitée moyennant l'obtention d'un permis pour effectuer des recherches scientifiques essentielles qui ne peuvent être menées ailleurs dans la zone. Les 100 m situés à l'extrême ouest de la crête sont une zone interdite à laquelle l'accès n'est en aucun cas autorisé avant la révision du plan de gestion qui permettra de déterminer si la zone peut être à nouveau visitée.
Zones gérées
Deux zones gérées (Carte B) ont été créées à l'intérieur de la zone où il faut accéder à intervalles réguliers à des repères utilisés dans les études de déformation et où un répéteur radioélectrique est installé et entretenu chaque saison. Les zones s'étendent sur 15 m autour des repères et elles sont situées comme suit :
Sommet du mont Melbourne, contenant le repère n° 600 et le site du répéteur radioélectrique ; et
Sud-est de crête Cryptogam, contenant le repère n° 601.
iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone
Au total, six repères revêtant la forme d'un tube en métal fixé dans une base de béton, sont situés autour du sommet (Carte B) et ils sont utilisés dans le cadre d'un programme scientifique italien en cours qui fait une étude de déformation sur la montagne. Un répéteur radioélectrique, qui a pour objet de faciliter les communications du programme antarctique italien et qui consiste en une caisse de matériel et une antenne, est également installé tous les ans sur un terrain libre de glace à proximité du sommet.
iv) Emplacement d'autres zones protégées
à proximité directe de la zone
Les zones protégées les plus proches sont les suivantes : pointe Edmonson, ZSPA no 165, à environ 13km à l'est du mont Melbourne ; cap Hallett, Terre Victoria, ZSPA n° 106 (ZPA n° 7), à environ 300 km au nord, et baie Botany, cap Géologie, Terre Victoria ZSPA n° 164 (SISP n° 37) à environ 300 km au sud.
7. Conditions régissant la délivrance des permis
L'accès à la zone est interdit sauf en conformité avec un permis délivré par les autorités nationales compétentes. Les permis peuvent être délivrés pour répondre aux buts suivants :
Pour les activités à mener à l'extérieur des zones restreintes et gérées, des permis peuvent être délivrés mais uniquement pour faire une étude scientifique de l'écosystème, pour répondre à des buts scientifiques ou des buts de gestion essentiels auxquels il n'est pas possible de répondre ailleurs, et pour répondre à des buts de gestion essentiels conformes aux objectifs du plan tels que l'inspection, la surveillance ou la révision.
Des permis pour accéder à la zone restreinte ne peuvent être délivrés que pour répondre à des buts scientifiques ou à des buts de gestion essentiels auxquels il n'est pas possible de répondre ailleurs dans la zone.
Les conditions qui régissent la délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivantes :
Les actions autorisées ne porteront vraisemblablement pas atteinte au système écologique naturel ou aux valeurs scientifiques de la zone.
Les activités de gestion sont menées à l'appui des objectifs du plan de gestion.
Les actions autorisées sont conformes à toutes les obligations du plan de gestion.
Un permis ou une copie du permis sera emmené à l'intérieur de la zone, y compris une copie de toutes les cartes pertinentes du plan de gestion.
Un rapport de visite sera remis à l'autorité dont le nom apparaît sur le permis.
Tous les permis seront délivrés pour une période donnée.
i) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de la zone
Les restrictions suivantes s'appliquent à l'intérieur de la zone :
Les véhicules terrestres sont interdits à l'intérieur de la zone ;
Les hélicoptères ne doivent atterrir que sur les aires balisées à l'intérieur des deux zones gérées (Carte B) ;
L'utilisation de grenades fumigènes pour hélicoptère à l'intérieur de la zone est interdite ;
Les survols de la zone interdite ou restreinte doivent se faire à plus de 50 m au-dessus du niveau du sol ; et
Les survols à point fixe d'une partie quelle qu'elle soit de la zone n'est pas autorisé à moins de 50 m et les aires libres de glace doivent être évitées à moins que cela ne soit absolument nécessaire pour accéder à la zone.
Les visiteurs doivent éviter de marcher sur des aires de végétation visible ou sur du sol humide, y compris les deux aires de terres libres de glace et parmi les hummocks de glace, et ils ne doivent manipuler aucune structure de glace sauf si le permis les y autorise. Tout déplacement à pied doit être maintenu au niveau minimum nécessaire compatible avec les objectifs des activités autorisées et tout doit être mis en œuvre pour en minimiser les effets. II. Mesures
ii) Activités menées ou pouvant être menées dans la zone,
y compris les restrictions relatives à la durée et à l'endroit
Comme indiqué ci-dessus, les activités autorisées à l'intérieur de la zone peuvent inclure les suivantes :
Travaux de recherche scientifiques qui ne porteront pas atteinte à l'écosystème de la zone et qui ne peuvent pas être menées ailleurs.
Activités de gestion essentielles, y compris la surveillance et l'inspection.
Activités opérationnelles indispensables telles que l'accès à des repères d'étude et à des sites de répéteurs radioélectriques.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne doit être érigée dans la zone sauf si un permis le spécifie. Tous les matériels scientifiques installés dans la zone doivent être autorisés par un permis et clairement identifiés par pays, nom du principal chercheur et année d'installation. Tous ces articles doivent être faits de matériaux qui posent un risque minimal de contamination de la zone. L'enlèvement de matériel spécifique pour lequel le permis a expiré sera un des critères régissant la délivrance du permis.
iv) Emplacement des camps
L'établissement de camps est autorisé au sommet recouvert de glace de la caldera ou à l'extérieur de la zone (c'est-à-dire en dessous de la courbe de 2 200 m).
v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone
Pour éviter de porter atteinte aux valeurs de l'écosystème pour lequel la zone est protégée, les restrictions ci-après s'appliquent à toutes les activités de la zone :
Aucun animal vivant, aucune forme végétale et aucun micro-organisme ne seront introduits délibérément dans la zone et des mesures de précaution seront prises pour la protéger d'une introduction accidentelle.
Les produits chimiques, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, qui peuvent être introduits pour des raisons scientifiques ou raisons de gestion visées dans le permis, seront enlevés de la zone au plus tard à la fin de l'activité pour laquelle le permis a été délivré.
Le combustible ne doit pas être entreposé dans la zone à moins qu'il ne s'avère indispensable pour l'activité pour laquelle le permis a été délivré et il ne sera pas entreposé sur des aires libres de glace.
Tous les matériaux introduits dans la zone le seront pour une période donnée uniquement, seront enlevés au plus tard à la fin de l'activité de ladite période et seront stockés et gérés de manière à minimiser le risque de leur introduction dans l'environnement.
vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et la flore sont interdits, sauf avec un permis. Tout échantillonnage doit être maintenu au minimum absolu nécessaire pour répondre à des buts scientifiques ou à des buts de gestion et il se fera au moyen de techniques qui minimisent les perturbations dont peuvent souffrir le sol, les structures de glace et le biote. Tous les échantillonnages ou sites d'expérimentation doivent être photographiés ; leur emplacement doit être consigné en détail et signalé à l'autorité qui délivre le permis.
vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas été apportée dans la zone par le détenteur du permis
Des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés de la zone uniquement avec un permis et ils doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou des besoins de gestion. Les matériaux d'origine humaine qui risquent de porter atteinte aux valeurs de la zone et qui n'ont pas été introduits dans la zone par le détenteur d'un permis ou pour lesquels une autorisation n'a pas été donnée, peuvent être enlevés de n'importe quelle partie de la zone, y compris la zone restreinte, dans la mesure où ce retrait n'entraîne pas de conséquences plus graves que de les laisser in situ. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit en être notifiée.
viii) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, doivent être enlevés de la zone.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
1. Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de surveillance biologique et d'inspection de sites, qui peuvent impliquer le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse, d'y prendre des mesures de protection et de mener d'autres activités de gestion essentielles.
2. Tous les sites spécifiques qui doivent faire l'objet d'une surveillance de longue durée doivent être bien balisés [voir à l'alinéa iii) ci-dessus].
3. Pour aider à préserver les valeurs écologiques et scientifiques de la zone découlant de l'isolement et du niveau relativement bas d'impact humain, les visiteurs prendront des précautions particulières contre les introductions, en particulier lorsqu'ils visitent plusieurs régions thermales. Constituent un motif spécial de préoccupation les introductions de microbes et de végétation ayant pour origine :
― des zones thermales, aussi bien antarctiques que non antarctiques ;
― des sols de tous autres sites antarctiques, y compris à proximité des stations ;
― des sols de régions extérieures à l'Antarctique.
A cette fin, les visiteurs prendront les mesures ci-après pour minimiser les risques d'introduction :
a) Tout le matériel d'échantillonnage et tous les repères introduits dans la zone seront stérilisés et maintenus dans un état stérile avant d'être utilisé à l'intérieur de la zone. Les chaussures et autres équipements à utiliser dans la zone (sacs à dos, tentes, etc.) devront aussi, dans la mesure du possible, être nettoyés ou stérilisés et maintenus dans cet état avant de pénétrer dans la zone.
b) La stérilisation doit se faire au moyen d'une méthode acceptable comme les rayons ultraviolets, l'autoclave ou le nettoyage des surfaces dans une solution aqueuse contenant 70 % d'éthanol.
c) Le port d'un survêtement de protection stérile est obligatoire. Ce survêtement doit permettre de travailler à des températures de ― 20° C et couvrir au minimum les bras, les jambes et le corps. Il devra inclure des gants, également stériles, qu'il conviendra de porter par-dessus les gants classiques contre les intempéries. Les protecteurs stériles jetables pour chaussures ne conviennent pas pour les déplacements sur les scories. Toutes les chaussures doivent être brossées à fond pour en éliminer les particules de sol et essuyées à l'aide d'une solution aqueuse contenant 70 % d'éthanol.
x) Rapports de visites
Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet à l'autorité compétente un rapport décrivant les activités menées dans cette zone. Ces rapports doivent inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite suggéré par le Comité scientifique pour la recherche en Antarctique. Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès afin de maintenir ainsi une archive d'usage. Cette archive sera utilisée et pour réexaminer le plan de gestion et pour organiser l'utilisation scientifique du site.
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Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 174 du 30/07/2010 texte numéro 11
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 174 du 30/07/2010 texte numéro 11