A N N E X E
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 137
ÎLE NORTHWEST WHITE, McMURDO SOUND
1. Description des valeurs à protéger
Une zone de glace de banquise côtière d'une superficie de 150 km² du côté nord-ouest de l'île White avait été désignée à l'origine dans la recommandation XIII-8 (1985, SISP n° 18) sur proposition des Etats-Unis d'Amérique qui estimaient en effet que cet endroit renferme une population en reproduction inhabituelle de phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) qui est la population connue la plus au sud et qui a été physiquement isolée d'autres populations par la progression de la plate-forme de glace de McMurdo et de celle de Ross (carte 1). Les lignes de démarcation initiales ont été ajustées en 2002 (Mesure 1) et ce, à la lumière de nouvelles données enregistrant la répartition spatiale des phoques sur les plates-formes de glace. Dans le sud, la ligne de la zone a été déplacée vers le nord et vers l'est pour exclure la région au nord du détroit de White où aucun phoque n'a été signalé. Dans le nord, la zone a été élargie pour englober une partie additionnelle de la plate-forme de glace de Ross afin d'assurer l'inclusion d'une plus grande partie de la région dans laquelle les phoques peuvent être trouvés. En 2008, le plan de gestion a été actualisé pour y inclure de récentes données de recensement sur la colonie de phoques, ce qui a abouti à la révision de la ligne de démarcation afin d'inclure la partie de la plate-forme glaciaire de Ross où des phoques ont été observés. La zone a aujourd'hui une superficie d'environ 142 km². Des orientations additionnelles sur le survol et l'accès des aéronefs ont également été incorporées dans le plan de gestion.
La colonie de phoques de Weddell semble incapable de s'installer dans une autre zone en raison de la distance qui la sépare de l'océan à McMurdo Sound et, en tant que telle, elle est extrêmement vulnérable aux impacts humains qui pourraient survenir dans les environs. On ne croit pas qu'elle était présente au début des années 1900 car les naturalistes qui, maintes fois, ont visité l'île White durant les expéditions de Scott en 1902, 1903 et 1910 n'ont jamais fait mention de phoques. Un effondrement glaciaire a eu lieu dans la région entre 1947 et 1956, et les deux premiers phoques ont été observés en 1958 à proximité de l'extrémité nord-est de l'île (R. Garrott, communication personnelle 2007). Des études menées toute l'année durant n'ont détecté aucune preuve de l'immigration ou de l'émigration de phoques dont la population semble avoir augmenté pour passer de 11 dans les années 60 à environ 25 à 30. Les phoques n'ont pas la capacité de respiration nécessaire pour nager les 20 km les séparant de l'océan et il n'y a qu'une seule archive d'un phoque de la colonie qui a fait le voyage à la surface de la plate-forme de glace.
Les phoques ont accès à la mer en deçà de la plate-forme de glace à travers des crevasses de pression que forment les mouvements marémoteurs des plates-formes glaciaires de McMurdo et de Ross. Une seule crevasse demeure ouverte toute l'année durant. Les phoques de Weddell à l'île de White ont en général une taille moyenne plus grande et un poids moyen plus lourd que leurs homologues de McMurdo Sound et tout porte à croire qu'ils plongent à une profondeur plus basse. L'île Northwest White est un des rares sites où l'on sait que les phoques de Weddell s'alimentent en dessous de la glace de banquise. Leur population est considérée comme possédant une valeur scientifique exceptionnelle du fait de sa période d'isolement physique de toute interaction avec d'autres phoques, isolement qui pourrait atteindre une soixantaine d'années, et des études sont en cours de la mesure dans laquelle le groupe peut être considéré comme étant une population génétiquement distincte. Des techniques génétiques ont été utilisées pour établir un pédigré complet de la population de l'île Northwest White, ce qui vient corroborer la conclusion qu'il est fort probable que la colonie a vu le jour il y a une soixantaine d'années comme en attestent les observations historiques.
L'île Northwest White est relativement facile d'accès sur la glace de banquise des stations de recherche américaine et néo-zélandaise à la pointe Hut, île de Ross. En outre, une route d'accès balisée entre ces stations et l'île Black passe dans un rayon d'environ 2 km de la zone (carte 1).
La zone doit faire l'objet d'une protection spéciale de longue durée en raison de l'importance exceptionnelle de la colonie de phoques de Weddell, de ses valeurs scientifiques remarquables et des possibilités de recherche qu'elle offre, sans oublier sa vulnérabilité aux perturbations que pourraient lui causer des activités scientifiques et logistiques menées dans la région.
2. Buts et objectifs
Le plan de gestion de l'île Northwest White a pour buts les suivants :
― éviter la dégradation des valeurs de la zone et les risques substantiels qu'elles pourraient courir en empêchant les perturbations nuisibles inutiles à la zone ;
― permettre des travaux de recherche scientifiques sur l'écosystème, en particulier sur les phoques de Weddell tout en veillant à ce qu'il soit protégé de perturbations excessives ou d'autres impacts scientifiques possibles ;
― permettre d'autres travaux de recherche scientifique à condition qu'ils ne portent pas atteinte aux valeurs de la zone ;
― minimiser la possibilité d'introduire des animaux et des microbes non indigènes dans la zone ;
― permettre que soient effectuées des visites pour des raisons de gestion à l'appui des buts du plan de gestion.
3. Activités de gestion
― Des panneaux montrant l'emplacement de la zone (énonçant les restrictions spéciales qui s'appliquent) seront affichés bien en vue et une copie de ce plan de gestion sera disponible en des endroits appropriés, en particulier à la station McMurdo, à la base Scott et dans les installations de l'île Black.
― Les bornes, panneaux et structures érigés à l'intérieur de la zone à des fins scientifiques ou à des fins de gestion seront solidement attachés, maintenus en bon état et enlevés lorsqu'ils ne sont plus nécessaires.
― Des visites seront effectuées selon que de besoin (une fois au moins tous les cinq ans) pour déterminer si la zone continue de répondre aux buts pour lesquels elle a été désignée et pour s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont adéquates.
― Les directeurs des programmes antarctiques nationaux en cours d'exécution dans la région se livreront entre eux à des consultations pour veiller à ce que les dispositions ci-dessus soient mises en œuvre.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une durée indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte 1 : île Northwest White, ZSPA n° 137, carte topographique. Spécifications de la carte : projection : conique conforme de Lambert ; parallèles types : 1er 78° 00' 00'' S ; 2e 78° 12' 00'' S ; méridien central : 167° 05' 00'' E ; latitude d'origine : 77° 30' 00'' S ; sphéroïde : WGS84.
Encart 1 : région de la mer de Ross.
Encart 2 : région de l'île de Ross, principales caractéristiques et stations avoisinantes.
Note : la carte 1 est dérivée de la base de données numérique antarctique (version 5.0, SCAR, 2007). Ce cadre a été identifié comme ayant une position inexacte dans la région de l'île de Ross/île White. Un contrôle au sol précis disponible pour la péninsule de la pointe Hut a été utilisé pour ajuster la position géographique du cadre d'environ + 240 m (direction x) et + 100 m (direction y). On estime que ce changement améliore l'exactitude de la carte 1 mais le résultat obtenu n'est qu'une approximation. Les observations de phoques faites par les systèmes de positionnement universel (GPS, dans WGS-84) indiquées sur la carte 1 sont considérées exactes à hauteur d'environ 200 m de leurs véritables positions.
6. Description de la zone
6 i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
L'île White, partie du complexe volcanique McMurdo, se trouve à environ 20 km au sud-est du bord du plateau de glace McMurdo et à 25 km au sud-est de la pointe Hut, emplacement de la station McMurdo (Etats-Unis d'Amérique) et de la base Scott (Nouvelle-Zélande) sur l'île de Ross (encart 2, carte 1). De forme plus ou moins triangulaire, l'île est grosso modo longue de 30 km et large de 15 km à son maximum ; elle atteint en plusieurs endroits une hauteur maximale de 762 m (carte 1). Les rives nord et ouest de l'île descendent de manière abrupte, l'eau atteignant des profondeurs de 600 m dans un rayon de 5 km de l'île. Celle-ci est principalement couverte de neige, la plupart des affleurements rocheux se trouvant dans le nord, et elle est complètement entourée par de la glace permanente (d'une épaisseur allant de 10 m à 100 m) des plateaux glaciaires de McMurdo et de Ross.
L'île Black se trouve à 2,5 km à l'ouest de l'île White, séparée qu'elle en est par la glace de banquise du détroit de White. Les points d'entrée et de sortie GPS pour la route d'accès de McMurdo à l'île sont 78° 12' 00'' de latitude sud, 166° 50' 00'' de longitude est et 78° 14' 17'' de latitude sud et 166° 45' 30'' de longitude est respectivement.
Le déplacement vers l'ouest de la plate-forme de glace McMurdo est le plus prononcé à l'extrémité nord de l'île White et le déplacement de glace qui s'éloigne de la côte nord-ouest garantit la présence toute l'année durant d'eau dans les crevasses que contient la plate-forme en cet endroit. La population des phoques de Weddell utilise ces crevasses pour accéder à l'eau de mer et aux aires d'alimentation sous la glace de banquise et elle habite et se reproduit dans la région à environ 5 km de ses positions. Les crevasses se produisent parallèlement à la côte de l'île White et dans un rayon de quelques centaines de mètres de cette côte, s'étendant de manière intermittente le long de la côte pour aller de l'extrémité nord de l'île jusqu'à 15 km vers le sud.
La zone comprend 142 km² de glace de banquise et des crevasses d'eau libre aussi bien dans la plate-forme de Ross que dans celle de McMurdo jusqu'à 5 km au large au nord-est, nord et ouest de la côte de l'île White. La ligne de démarcation nord-est s'étend de la côte nord-est du cap Spencer-Smith (167° 32' 42'' E, 78° 00' 43'' S) à 5 km vers l'est jusqu'au 167° 46' 37'' E, 78° 00' 43'' S. Elle s'étend ensuite vers le nord-ouest et suit une ligne parallèle jusqu'à la côte et sur 5 km de celle-ci, autour du cap Spencer Smith pour ensuite se diriger en sud-ouest vers 167° 00' 00'' de longitude est et 78° 05' 00'' de latitude sud, après quoi elle continue vers le sud sur 7,8 km jusqu'à 167° 00' 00'' E, 78° 09' 12'' S, puis sur 1,5 km est vers l'affleurement rocheux le plus significatif sur la côte ouest de l'île White (167° 05' 00'' E, 78° 09' 12'' S). La ligne de démarcation s'étend ensuite vers le nord, suivant le littoral autour du cap Spencer Smith jusqu'à la limite nord-est de la zone. La côte de l'île White se caractérise par un changement de la pente de surface où survient la transition entre la plate-forme de glace flottante et la terre ; la transition est en certains endroits progressive et imprécise, la position exacte de la côte n'étant en effet pas connue avec précision. C'est pour cette raison que la ligne de démarcation côtière (en général est) est censée suivre le littoral comme en atteste une augmentation de la hauteur de surface vers la terre de deux mètres au-dessus de la hauteur moyenne de la plate-forme de glace adjacente de McMurdo.
D'après les estimations, la population des phoques de Weddell en 1991 tournait autour de 25 à 30 animaux. Une étude faite en 1981 a estimé qu'il y en avait une « trentaine » tandis que des études faites en 1991 ont elles estimé que 26 phoques avaient plus d'un an. Depuis 1991, 17 femelles différentes ont mis à bas des bébés phoques sur l'île White. Entre 2003 et 2007, onze femelles ont été aperçues dans l'île dont six seulement ont eu une progéniture. Entre deux et quatre nouveau-nés vivants ont été enregistrés entre 1963 et 1968, en 1981 et en 1991. Les recensements annuels effectués depuis 1991 ont permis de répertorier entre quatre et dix nouveau-nés de 1991 à 2 000 mais entre deux et quatre chaque année de 2000 à 2007. Le taux de mortalité des nouveau-nés est élevé à cause sans doute du croisement tandis que le taux de natalité est faible par rapport à celui de la population dans la baie d'Erebus.
Les phoques sont physiquement isolés par la barrière de glace de banquise et ils sont dans l'incapacité de nager sous la glace les 20 km qui les séparent des eaux libres de McMurdo Sound. On a estimé que les phoques de Weddell sont capables de nager sur une distance d'environ 4,6 km (2,5 milles marins) en respirant une seule fois. L'isolement manifeste de la colonie est confirmé par les données d'examen des marques figurant sur les phoques de Weddell à McMurdo Sound où, sur plus de 100 000 observations en l'espace de 20 ans, aucun phoque marqué de l'île White n'a été observé à McMurdo Sound.
Ces données semblent indiquer que les phoques à l'île White ne parcourent en général pas la distance de 20 km qui les sépare de l'océan sur la surface de glace de banquise. Toutefois, il y a au moins une archive d'un jeune phoque de la colonie de l'île White qui a fait le voyage jusqu'à l'aérodrome Williams proche de la station McMurdo station (G. Kooyman, communication personnelle, 2007).
Les femelles adultes commencent à faire leur apparition sur la glace de banquise au début du mois de novembre, soit un mois plus tard que dans les autres aires de reproduction de la partie australe de la mer de Ross. Elles donnent le jour à l'extrémité nord-ouest de l'île, période durant laquelle on peut trouver des sous-adultes et des adultes qui ne se reproduisent pas à quelque 15 km au sud-ouest de l'île près de crevasses ouvertes du côté occidental de l'île. Il n'y a pas à cette époque-là de mâles adultes sur la glace de mer car ils restent dans l'eau pour y établir leurs territoires et les défendre. Les femelles demeurent sur la glace jusqu'au sevrage des nouveau-nés vers l'âge de 6 à 8 semaines. Après le mois de décembre, adultes et sous-adultes se mélangent dans l'aire de reproduction et le long des crevasses qui se sont formées dans le coin nord-ouest de l'île.
On pense que si, durant les mois d'hiver, les phoques restent dans l'eau, c'est en raison de l'état dur de la surface. Les températures à la surface peuvent en effet tomber à pas moins de 60 °C et les spécialistes sont d'avis que les phoques passent une grande partie de leur temps à maintenir ouvert un trou d'air dans les fissures. Cela est considéré comme l'un des principaux facteurs qui limitent la taille de la population, les nouveaux-nés et les sous-adultes étant probablement exclus de l'utilisation des trous limités de respiration par les adultes qui les dominent et qui sont plus agressifs. Certains nouveaux-nés peuvent être dans l'impossibilité de conserver leurs propres trous de respiration et risquent d'être bloqués à la surface de la glace si les phoques dominants ne leur permettent pas d'entrer dans l'eau.
Des études ont laissé entrevoir que les phoques de Weddell ont à l'île White un régime alimentaire similaire à celui de leurs homologues à McMurdo Sound. Des études d'otolithes de poisson prélevés sur des échantillons de matières fécales de phoques de Weddell ont révélé un régime alimentaire composé essentiellement de bocasses Pleuragramma antarcticum mais également de poissons issus du genre Trematomus. On pense que le reste du régime alimentaire des phoques de Weddell se compose d'invertébrés ainsi que d'un céphalode appartenant à la famille des mastogoteuthidées. On a constaté que la consommation de ces derniers était beaucoup plus élevée chez les phoques à l'île White que chez ceux vivant à McMurdo Sound.
D'autres aspects de la physiologie et du comportement des phoques à l'île White semblent être différents de ceux des populations avoisinantes à McMurdo Sound et à la baie de Terra Nova. Les phoques à l'île White semblent en effet être beaucoup plus gras, leur poids enregistré pouvant atteindre 686 kg contre pas plus de 500 kg à McMurdo Sound ou dans la baie de Terra Nova. Une étude faite en 1991 a révélé que les femelles adultes y avaient en moyenne une taille considérablement plus longue qu'à McMurdo Sound et que les jeunes phoques à l'île White ont d'après les observations des taux de croissance plus rapides que leurs homologues à McMurdo. Les profondeurs d'immersion à l'île White sont en moyenne moins grandes qu'à McMurdo Sound.
6 ii) Zones restreintes et gérées à l'intérieur de la zone
Aucune. 6 iii) Structures à l'intérieur et près de la zone
Il n'y a aucune structure à l'intérieur ou près de la zone.
6 iv) Emplacement d'autres zones protégées
à proximité directe de la zone
Les zones protégées les plus proches de l'île Northwest White se trouvent sur l'île de Ross. Les hauteurs Arrival (ZSPA n° 122) adjacentes à la station McMurdo et à la cabane Discovery (ZSPA n° 158) sur la péninsule de la pointe Hut en sont les plus proches à 20 km au nord, le cap Evans (ZSPA n° 155) et le cap Royds (ZSPA n° 121) se trouvent à 47 et 55 km au nord respectivement, et Tramway Ridge (ZSPA n° 130) près du sommet du mont Erebus se trouve pour sa part à 60 km au nord.
7. Critères de délivrance d'un permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis est délivré par les autorités nationales compétentes. Les conditions de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivantes :
― un permis est délivré pour faire l'étude scientifique de l'écosystème des phoques de Weddell ou pour répondre à des buts scientifiques ou des buts de gestion conformes aux objectifs du plan tels qu'une inspection ou une révision ;
― les actions autorisées ne porteront pas atteinte aux valeurs écologiques ou scientifiques de la zone ;
― les activités de gestion sont exécutées à l'appui des objectifs du plan de gestion ;
― les actions autorisées le sont en conformité avec le plan de gestion ;
― le permis, ou une copie, sera emporté à l'intérieur de la zone ;
― un rapport de visite sera remis à l'autorité désignée dans le permis ;
― les permis doivent être délivrés pour une durée donnée.
7 i) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de celle-ci
― L'accès à la zone peut se faire à pied, en véhicule ou en aéronef.
― L'atterrissage des aéronefs et les survols à moins de 750 m à l'intérieur de la zone sont normalement interdits sans un permis. Lors de leur approche et à leur départ, les aéronefs doivent éviter de survoler le littoral de l'île White et les crevasses de marée dans la zone où l'on trouve le plus couramment les phoques. Les aéronefs ne doivent pas atterrir à moins de 300 m des phoques lorsque ceux-ci peuvent être vus de l'air et ils atterriront à 300 m au moins du littoral de l'île et des crevasses de marée lorsque les phoques ne sont pas visibles.
― L'utilisation de grenades fumigènes pour hélicoptères est interdite à moins que cela ne soit absolument nécessaire pour des raisons de sécurité et toutes les grenades doivent être récupérées.
― Il est vivement découragé aux conducteurs de véhicules de s'approcher à moins de 50 m des phoques et les approches à une distance plus proche de ces animaux doivent se faire à pied. La circulation des véhicules et des piétons doit être maintenue au minimum nécessaire compatible avec les objectifs des activités autorisées.
7 ii) Activités menées ou pouvant être menées dans la zone,
y compris les restrictions relatives à la durée et à l'endroit
Les activités qui peuvent être menées à l'intérieur de la zone comprennent les suivantes :
― travaux de recherche scientifiques qui ne porteront pas atteinte à l'écosystème de la zone ;
― activités de gestion essentielles, y compris la surveillance.
7 iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
― Aucune structure ne doit être érigée dans la zone sauf si un permis l'autorise.
― Tous les matériels scientifiques installés dans la zone doivent être autorisés par un permis et clairement identifiés par pays, nom du principal chercheur et année d'installation. Tous ces articles doivent être faits de matériaux qui posent un risque minimal de contamination de la zone.
― L'enlèvement de matériel spécifique pour lequel le permis a expiré sera de la responsabilité de l'autorité qui a délivré le permis original et il sera l'un des critères de délivrance du permis.
7 iv) Emplacement des camps
Les camps permanents sont interdits à l'intérieur de la zone. Les camps temporaires y sont en revanche autorisés. Il n'y a pas de restrictions particulières à l'installation en un endroit précis d'un camp temporaire à l'intérieur de la zone encore que les sites retenus doivent se trouver à plus de 200 m des crevasses de la plate-forme glaciaire qu'occupent les phoques sauf si un permis délivré à cette fin l'autorise lorsque cela est jugé nécessaire pour répondre à des buts de recherche spécifiques.
7 v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone
― Aucun animal vivant, aucune matière végétale et aucun micro-organisme ne seront introduits délibérément dans la zone et des mesures de précaution seront prises pour la protéger d'une introduction accidentelle. Constituent une préoccupation particulière les introductions de microbes et de virus en provenance d'autres populations de phoques. Pour minimiser le risque de telles introductions, les visiteurs veilleront à ce que les dispositifs de mesure, le matériel d'échantillonnage ou les balises à utiliser dans la zone sont propres avant d'entrer dans la zone.
― Aucun herbicide ou pesticide ne sera introduit dans la zone.
― Tous autres produits chimiques, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, qui peuvent être introduits pour des raisons scientifiques ou raisons de gestion visées dans le permis, seront enlevés de la zone à ou avant la conclusion de l'activité pour laquelle le permis a été délivré.
― Du combustible ne doit pas être entreposé dans la zone sauf s'il est nécessaire à des fins essentielles liées à l'activité pour laquelle le permis a été délivré.
― Tous les matériaux introduits dans la zone le seront pour une période donnée uniquement, ils seront enlevés à ou avant la conclusion de ladite période, et ils seront stockés et gérés de telle sorte que le risque de leur introduction dans l'environnement soit minimisé.
7 vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et la flore sont interdits, sauf avec un permis distinct délivré conformément à l'article 3 de l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement par l'autorité nationale compétente uniquement à cette fin.
7 vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas été apportée dans la zone par le détenteur du permis
Des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés de la zone uniquement avec un permis et ils doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou des besoins de gestion. Les matériaux d'origine humaine qui risquent de porter atteinte aux valeurs de la zone et qui n'ont pas été apportés dans la zone par le détenteur d'un permis ou pour lesquels une autorisation n'a pas été donnée, peuvent être enlevés à moins que l'impact de leur enlèvement ne soit vraisemblablement plus grand que celui de la décision de laisser les matériaux sur place. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit en être notifiée.
7 viii) Elimination des déchets
Tous les déchets seront enlevés de la zone.
7 ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
― Tous les sites spécifiques qui doivent faire l'objet d'une surveillance de longue durée doivent être bien balisés.
― L'utilisation d'explosifs est interdite à l'intérieur de la zone.
7 x) Rapports de visites
Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet à l'autorité compétente un rapport décrivant les activités menées dans cette zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite suggéré par le Comité scientifique pour la recherche en Antarctique.
Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès afin de maintenir ainsi une archive d'usage. Cette archive sera utilisée et pour réexaminer le plan de gestion et pour organiser l'utilisation scientifique du site.
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 133 du 11/06/2010 texte numéro 18