M E S U R E 6
A N N E X E
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE
SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 123
Vallées Barwick et Balham,
Terre Southern Victoria
1. Description des valeurs à protéger
Une zone de 325 km² dans la vallée Barwick, y compris une partie de la vallée Balham qui y est adjacente, avait à l'origine été désignée dans la recommandation VIII-4 (1975, SISP n° 3) sur proposition des Etats-Unis d'Amérique qui estimaient, en effet, que cette zone était « l'une des vallées sèches les moins perturbées et polluées de Terre Victoria Land » et qu'elle était importante comme zone de référence en fonction de laquelle on peut mesurer l'évolution d'écosystèmes comparables d'autres vallées sèches où des recherches scientifiques étaient régulièrement exécutées. Le site reste éloigné des stations et il n'a pas été l'objet de maintes visites et de nombreux travaux de recherche. La vallée Barwick a été visitée pour la première fois en 1958 et plusieurs expéditions y ont ensuite été effectuées dans le années 1960 jusqu'en 1975, après quoi les visites ont été rares du fait de sa désignation comme site présentant un intérêt scientifique particulier (SISP). Bien que quelques impacts humains de ces premières expéditions aient été visibles en 1993-1994 à l'intérieur de la région, on pense que les vallées Barwick et Balham demeurent une des zones les moins affectées de la région antarctique des vallées sèches de Terre Victoria.
Les lignes de démarcation de la zone originelle ont été élargies en 2002 (mesure 1) pour y inclure une partie additionnelle du bassin versant de la vallée Balham et rationalisées pour en exclure le bassin versant du glacier supérieur Victoria qui se trouvait auparavant à l'intérieur de la zone, ce qui donne au total une superficie de 480 km². Le plan de gestion actuel a été mis à jour pour y incorporer des dispositions additionnelles en vue de réduire le risque d'introduction de microbes et de végétation dans d'autres sites de l'Antarctique ou en provenance de régions extérieures à ce continent.
Les vallées sèches de Terre Victoria ont un écosystème désertique polaire unique en son genre et extrême. La zone renferme des exemples d'une grande variété des environnements trouvés dans cet écosystème, y compris des pavements de déflation, des dunes de sable, des sols bigarrés, des caractéristiques glaciaires et des moraines, des cours d'eau, des lacs d'eau douce et d'eau saline, des vallées et des terres libres de glace à haute altitude. Quelques-uns des meilleurs exemples de pavements éolisés et de dolérites d'altération se trouvent sur le sols de la vallée avec des exemples de lichens chasmolithiques, de communautés stratifiées de lichens endolithiques, de champignons, d'algues et de bactéries apparentées, sans oublier des populations de microflore pédologique et lacustre. La protection spéciale conférée à la zone donne l'occasion de conserver un exemple relativement vierge de cet écosystème qui servira de base de référence future. La protection sur la base d'un bassin versant sert à fournir une plus grande représentation des caractéristiques de l'écosystème et facilite par ailleurs la gestion de la zone en tant que système écologique intégré et géographiquement distinct. Les grandes valeurs écologiques ainsi que les valeurs scientifiques et esthétiques, et l'état sauvage de la nature, issus qu'ils sont de l'isolement et du niveau relativement bas de l'impact humain, sont d'importantes raisons pour accorder une protection spéciale aux vallées Barwick et Balham.
2. Buts et objectifs
Le plan de gestion des vallées Barwick et Balham a pour buts et objectifs les suivants :
II. ― MESURES
― Eviter la dégradation des valeurs de la zone et les risques substantiels qu'elles pourraient courir en empêchant les perturbations humaines inutiles dans la zone.
― Protéger l'écosystème naturel comme une zone de référence qui est demeurée en grande partie non perturbée par des activités humaines directes.
― Permettre des travaux de recherche scientifique sur l'écosystème naturel et l'environnement physique dans la zone sous réserve que ces travaux soient effectués pour répondre à des buts essentiels auxquels il n'est pas possible de répondre ailleurs.
― Minimiser les perturbations humaines dans la zone en y empêchant un échantillonnage inutile.
― Minimiser la possibilité d'introduire des plantes, des animaux et des microbes non indigènes dans la zone.
― Permettre que soient effectuées des visites pour des raisons de gestion à l'appui de la protection des valeurs et des caractéristiques de la zone.
3. Activités de gestion
― Des copies du présent plan de gestion, y compris des cartes, seront conservées dans les principales installations de recherche des cabanes à l'intérieur de la zone, de même qu'à la station McMurdo et à la base Scott.
― Des visites seront effectuées s'il y a lieu pour déterminer si la zone continue de répondre aux buts pour lesquels elle a été désignée et pour s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont adéquates.
― Les directeurs des programmes antarctiques nationaux en cours d'exécution dans la région se livreront entre eux à des consultations pour veiller à ce que les dispositions ci-dessus soient mises en œuvre.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une durée indéterminée.
5. Cartes
Carte 1 : ZSPA n° 123, vallées Barwick et Balham, topographie et ligne de démarcation.
Spécifications de la carte. Projection : conique conforme de Lambert ; parallèles types : 1er 77° 15 ' S ; 2° 77° 25 ' S ; méridien central : 161° 10 ' E ; latitude d'origine : 78° 00 ' S ; sphéroïde : WGS84 (approximation) ; datum : « Zone de campement » local.
Encart 1 : région de la mer de Ross, montrant l'emplacement des vallées sèches de McMurdo, et encart 2.
Encart 2 : vallées sèches de McMurdo et île de Ross, montrant l'emplacement de la station McMurdo (Etats-Unis d'Amérique) et base Scott (Nouvelle-Zélande), zone gérée spéciale de l'Antarctique, vallées sèches de McMurdo (ZGSA n° 2), et l'emplacement d'autres zones spécialement protégées de l'Antarctique dans les vallées sèches de McMurdo (ZSPA n° 131, glacier Canada, et ZSPA n° 138, Linnaeus Terrace).
6. Description de la zone
6 i) Coordonnées géographiques,
bornage et caractéristiques du milieu naturel
La vallée Barwick (161° E, 77° 20 ' S) est située à environ 65 km à l'intérieur des terres de la côte de Terre South Victoria dans la mer de Ross (carte 1 et encarts). La zone comprend les vallées Barwick et Balham ainsi que leurs bassins hydrographiques correspondants et elle est limitée au sud, à l'est et au nord par la vallée McKelvey, le Willet Range et la ligne de partage entre les vallées Victoria et Barwick respectivement.
La ligne de démarcation de la zone s'étend de son extrémité est dans la vallée inférieure de Barwick (autour de la confluence des vallées Barwick, Victoria et McKelvey) sur plusieurs kilomètres au sud vers la crête allant en sud-ouest jusqu'au sommet du mont Insel (1 345 m) d'où elle suit les points élevés de la crête d'Insel Range sur 5 km avant de descendre jusqu'à une dépression entre les vallées McKelvey et Balham à l'endroit où se trouve le lac Bullseye. La ligne de démarcation traverse le lac avant de grimper la crête jusqu'à un point plus élevé sur Insel Range (environ 1 250 m) pour ensuite continuer vers les cours supérieurs de la vallée Balham. Au fur et à mesure que le terrain devient plus doux dans la partie supérieure de la vallée Balham et à environ 7 km à l'est du sommet de la montagne Shapeless (2 736 m), la ligne de démarcation se propulse vers le nord à une altitude d'environ 1 800 m vers les pics Apocalyse. La ligne de démarcation s'étend en nord-ouest des pics Apocalypse sur environ 9 km vers une crête saillante qui mène au sommet du mont Bastion (2 477 m, 160° 29' E, 77° 19' S). Cette crête est suivie vers le nord jusqu'au pic Skew (2 535 m, 160° 41' E, 77° 13'30' S), situé à la tête de la vallée Barwick. La ligne descend ensuite le long de la crête est du pic Skew au-dessus du glacier Webb avant de suivre la limite du bassin versant plus au sud vers Parker Mesa. De Parker Mesa, la ligne de démarcation descend plus encore pour suivre la crête qui sépare les bassins versants du glacier supérieur Victoria et de la vallée Barwick. La ligne de démarcation s'étend vers l'est le long de cette crête sur 13 km jusqu'au pic Sponsors (1 454 m, 161° 24' E, 77° 18' S). Elle descend la crête sud-ouest du pic Sponsors et du pic Nickell (sur environ 1 400 m) jusqu'à la partie inférieure de la vallée Barwick pour atteindre l'extrémité est de la zone, laquelle se trouve à environ 4 km au nord-est du lac Vida, vallée Victoria.
Un vaste névé au sud du pic Skew alimente le glacier Webb dans la partie supérieure de la vallée Barwick. Dans la réalité, très peu de glace du plateau polaire s'écoule au-dessus de l'escarpement dans la vallée Barwick, car des vecteurs d'écoulement et débris couvrent des motifs sur le glacier Webb en cet endroit, montrant que cette partie du glacier est quasiment stationnaire. Les vallées Barwick et Balham fusionnent dans la partie sud-est de la zone ; à 9 km de là, la vallée Barwick rejoint la vallée Victoria. Une série de lacs occupe la vallée Barwick, le plus grand étant le lac Webb (d'une hauteur d'environ 650 m) à la bosse du glacier Webb. Le lac Vashka (d'une hauteur d'environ 507 m), qui remplit en partie une dépression circulaire inhabituellement profonde, est le deuxième lac le plus grand et il est situé à 5,7 km en bas de vallée du lac Webb. Le lac Hourglass (d'une hauteur d'environ 625 m), le troisième lac le plus grand, se trouve à mi-chemin entre le lac Webb et le lac Vashka. Un cours d'eau intermittent reliant cette série de lacs prend fin au lac Vashka, qui a un niveau bien en-dessous de son seuil de débordement. Un premier examen des surfaces lisses des lacs Webb et Vashka semble indiquer que ce sont deux lacs de « blocs de glace » qui ne contiennent aucune eau liquide en quantité significative. Il n'empêche que l'on a observé en décembre 1993 de l'eau liquide sur plusieurs mètres de profondeur au périmètre du lac Vashka. Aucune étude des caractéristiques physiques d'un des lacs de la vallée Barwick n'a été faite récemment. Le lac Balham, un petit lac situé dans une dépression (hauteur ¸ 700 m) en dessous des pics Apocalypse, est le seul lac dans la vallée Balham (en général à une hauteur d'environ 800 m).
De multiples glaciations, principalement entre 13 Ma et 3,5 Ma d'années, ont créé dans le temps une épaisse moraine sur le sol des deux vallées. Ces dépôts sont mantelés par des plaques de solifluxion à, la tête de la vallée Balham. En outre, les vallées ont un petit nombre de lacs d'eau douce et d'eau saline sur les surfaces de dérive. Dans de nombreux cas, les lacs se sont évaporés pour donner le jour à de vastes gisements de sel. Les parois des vallées Barwick et Balham affichent des vestiges de bancs glaciaires à une altitude d'environ 800 m et de 1 200 à 1 500 m. Les sols proches du lac Vashka consistent en des débris de moraine issus en grande partie de dolérites et de grès, mais granites, gneiss et schiste représentent pas moins de 35 % des roches localement. L'altération est souvent indiquée par des colorations d'un rouge foncé attribuables à l'oxydation de composés de fer, normalement minés par du sable d'impulsion du côté exposé au vent des pierres. Le sol des vallées est amplement recouvert d'un terrain bigarré de polygones à fentes ensablées, typiques des zones de pergélisol dans les vallées sèches. La plupart sont vieux (centrés en hauteur), de jeunes polygones (centrés sur des cavités) ayant été découverts dans de récents canaux de cours d'eau et les uns comme les autres sont normalement larges de 20 m.
Aucun invertébré n'a été trouvé dans les sols arides de la vallée Barwick où il n'y a guère de végétation visible. Croûtes et tapis algaires bordent les lacs et les cours d'eau, mais la flore déclarée est essentiellement de nature microbienne. Des lichens chasmolithiques sont présents dans des éboulis irréguliers de Apocalypse Range et on trouve de temps à autre dans le grès de Beacon des communautés stratifiées denses de lichens endolithiques, de champignons, d'algues et de bactéries apparentées. On signale une croissance marquée de lichens noirs dans des aires de grès sur le sol de la vallée Balham. Des populations bactériennes hétérophiques considérables ont été signalées dans des échantillons de sable de la vallée Barwick. La population contenait des fermenteurs du lactose, des réducteurs des nitrates, des agents de fixation de l'azote, des levures et des algues, mais aucun champignon ou protozoaire filamenteux détectable. Les vallées Barwick et Balham sont certes l'une des zones les plus éloignées des vallées sèches mais on sait que des labbes de l'Antarctique (Catharacta maccormicki) la visitent, quelque 40 carcasses ayant été trouvées au lac Vashka en 1959-1960. On a également découvert les carcasses momifiées de deux phoques à proximité de la bosse du glacier Webb et sept autres, essentiellement de phoques crabiers (Lobodon carcinophagus), l'ont été près de l'intersection des vallées Balhamet et Barwick. L'inspection de ces deux vallées en décembre 1993 du lac Bullseye au lac Vashka a révélé des traces d'activité humaine dans le passé, en particulier autour du lac Vashka où des camps ont été utilisés dans les années 1960 à des fins de recherche scientifique. Des impacts ont été observés dans les environs du lac Vashka, y compris des cercles de pierre pour l'implantation de tentes à de vieux sites de campement, des fosses d'observation et une tranchée, les vestiges d'une caisse enbois, une boîte en bois contenant des roches et une affiche en papier ainsi qu'une cache brisée d'aliments en partie submergée dans le lac. Des poteaux de bambou se trouvent à proximité de la bosse du glacier Webb et à Vashka Crag. Des charges de dynamite ont été utilisées dans les environs du lac Vashka et en un endroit inconnu au moins de la vallée Barwick. La remise en état du site a été faite en 1995-1996 par une équipe néo-zélandaise. De récentes visites n'ont découvert aucune preuve d'activités ou de perturbations humaines.
6 ii) Zones restreintes
et gérées à l'intérieur de la zone
Aucune.
6 iii) Structures à l'intérieur
et à proximité de la zone
Aucune.
6 iv) Emplacement d'autres zones protégées
à proximité directe de la zone
Les vallées Barwick et Balham se trouvent dans la zone gérée spéciale de l'Antarctique (ZGSA) n° 2, vallées sèches de McMurdo. A l'intérieur de cette ZGSA, les caractéristiques particulières les plus proches comprennent la dune de sable dans la vallée inférieure Victoria, Argo Gully, Boulder Pavement et Prospect Mesa dans la vallée Wright et l'étang Don Juan dans la vallée supérieure Wright. Les zones protégées les plus proches des vallées Barwick et Balham sont Linnaeus Terrace (ZSPA n° 138) à 35 km au sud dans la vallée Wright et le glacier Canada (ZSPA n° 131) à 50 km au sud-est dans la vallée Taylor (encart 2, carte 1).
7. Critères de délivrance d'un permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis est délivré par une autorité nationale compétente. Les conditions de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivantes :
― un permis est délivré pour répondre à des buts scientifiques essentiels auxquels il n'est pas possible de répondre ailleurs ou pour des buts de gestion essentiels qui sont conformes aux objectifs du plan comme une inspection ou une révision ;
― les actions autorisées ne porteront pas atteinte aux valeurs physiques, écologiques, scientifiques ou esthétiques, et à l'état naturel de la zone ni à la valeur vierge de la zone et de son potentiel comme site de référence en grande partie non perturbé ;
― toutes les activités de gestion sont menées à l'appui du plan de gestion ;
― les actions autorisées le sont conformément au plan de gestion ;
― le permis ou une copie sera emporté à l'intérieur de la zone ;
― un rapport ou des rapports seront remis à l'autorité ou aux autorités désignées dans le permis ;
― les permis doivent être valables pour une durée donnée.
7 i) Accès à la zone
et déplacements à l'intérieur de celle-ci
― l'accès à la zone et les déplacements à l'intérieur de celle-ci se feront à pied. Les véhicules y sont interdits ;
― l'atterrissage d'aéronefs et les survols en dessous de 750 m sont interdits à l'intérieur de la zone sauf pour répondre à des buts scientifiques ou à des buts de gestion qui ont été spécifiquement autorisés par un permis ;
― l'utilisation de grenades fumigènes est interdite à l'intérieur de la zone et elle est découragée dans un rayon de 1 km autour de celle-ci ;
― aucune restriction particulière ne s'applique aux routes aériennes ou terrestres utilisées pour entrer dans la zone et pour s'en retirer. Les scientifiques sont encouragés à entrer dans la zone en un point pratique le plus proche de leur site d'étude afin de minimiser la superficie de la zone traversée ;
― les routes pour piétons doivent éviter les lacs, les étangs, les lits de cours d'eau, les surfaces de sol humide et les aires de sédiments doux et de dunes ;
― la circulation piétonnière doit être maintenue au minimum nécessaire compatible avec les objectifs des activités autorisées et tout doit être mis en œuvre pour en minimiser les effets.
7 ii) Activités pouvant être menées dans la zone
Les activités qui peuvent être menées dans la zone sont les suivantes :
― travaux de recherche scientifique qui ne porteront pas atteinte aux valeurs scientifiques ou écosystémiques de la zone ou à sa valeur comme zone vierge et site potentiel de référence et qui ne peuvent pas être effectués ailleurs ;
― activités de gestion essentielles, y compris celles de surveillance.
7 iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
― aucune structure ne doit être érigée dans la zone sauf si un permis l'autorise ;
― les structures permanentes sont interdites ;
― tous les matériels scientifiques installés dans la zone doivent être autorisés par un permis et clairement identifiés par pays, nom du principal chercheur et année d'installation. Tous ces articles doivent être faits de matériaux qui posent un risque minimal de contamination de la zone ;
― l'enlèvement du matériel spécifique pour lequel le permis a expiré relèvera de l'autorité qui a délivré le permis originel et il sera l'un des critères de délivrance de ce permis.
7 iv) Emplacement des camps
Il faut en général éviter de camper à l'intérieur de la zone. Deux sites se trouvant à l'extérieur mais proches des lignes de démarcation est et sud ont été identifiés pour entrer dans la zone. Le premier est situé au confluent des vallées inférieures Barwick et Victoria (161° 41 15'' E, 77° 21 45'' S) tandis que le second est proche du lac Bullseye dans la vallée McKelvey (161° 13 08'' E, 77° 25 40'' S) (carte 1). S'il est jugé indispensable, le campement dans la zone doit se faire en des sites qui ont été antérieurement affectés, de préférence sur de la terre couverte de neige ou de glace s'il y en a. Les chercheurs doivent consulter l'autorité nationale compétente pour obtenir des informations à jour sur tous les sites où il serait préférable d'installer un camp.
7 v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone
― aucun animal vivant, aucune matière végétale et aucun micro-organisme ne seront introduits délibérément dans la zone et les précautions énumérées ci-dessous doivent être prises contre les introductions accidentelles ;
― pour aider à préserver les valeurs écologiques et scientifiques de l'isolement et du niveau relativement bas de l'impact humain dans la zone, les visiteurs prendront des précautions particulières contre les introductions d'animaux, de matériel végétal et de micro-organismes. Constituent un motif spécial de préoccupation les introductions de microbes et de végétation de sols en d'autres sites antarctiques, y compris les stations, ou de régions extérieures au continent antarctique. Pour en minimiser le risque, les visiteurs nettoieront à fond leurs chaussures et tous les matériels qui seront utilisés dans la zone ― en particulier le matériel d'échantillonnage et les repères ― avant d'y accéder ;
― pour réduire le risque de contamination par des microbes, les surfaces exposées des chaussures, du matériel d'échantillonnage et des repères devront être, dans toute la mesure du possible, stérilisées avant d'être utilisées à l'intérieur de la zone. La stérilisation devrait se faire au moyen d'une méthode acceptable qui consiste, par exemple, à les nettoyer avec une solution d'éthanol à 70 % dans de l'eau ou avec une solution disponible dans le commerce comme le « Virkon » ;
― aucun herbicide ou pesticide ne sera introduit dans la zone ;
― tous autres produits chimiques, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, qui peuvent être introduits pour des raisons scientifiques ou des raisons de gestion visées dans le permis seront enlevés de la zone à ou avant la fin de l'activité pour laquelle le permis a été délivré ;
― du combustible ne doit pas être introduit dans la zone à moins qu'une autorisation spécifique pour le faire ait été donnée au moyen d'un permis à des fins scientifiques particulières ou à des fins de gestion ;
― tous les matériaux introduits dans la zone le seront pour une période donnée uniquement, ils seront enlevés à ou avant la conclusion de ladite période, et ils seront stockés et gérés de telle sorte que le risque de leur introduction dans l'environnement soit minimisé ;
― si un rejet a lieu qui risque de porter atteinte aux valeurs de la zone, il est conseillé de l'enlever mais uniquement là où l'impact de son enlèvement ne sera pas plus grand que celui de la décision de le laisser in situ.
7 vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et la flore sont interdits, sauf avec un permis distinct délivré conformément à l'article 3 de l'annexe II du protocole au traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement par l'autorité nationale compétente uniquement à cette fin.
7 vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose
qui n'a pas été apportée dans la zone par un visiteur
― des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés de la zone uniquement avec un permis et ils doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou des besoins de gestion. Des permis ne seront pas délivrés si l'on craint à juste titre que l'échantillonnage proposé ne prélève, enlève ou endommage de telles quantités de sol, de flore ou de faune indigènes que leur distribution ou abondance à l'intérieur de la zone ne soit considérablement affectée ;
― les matériaux d'origine humaine qui risquent de porter atteinte aux valeurs de la zone et qui n'ont pas été apportés dans la zone par le détenteur d'un permis ou pour lesquels une autorisation n'a pas été donnée peuvent être enlevés à moins que l'impact de leur enlèvement ne soit vraisemblablement plus grand que celui de la décision de laisser les matériaux sur place. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit en être notifiée.
7 viii) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les eaux utilisées à des fins humaines et tous les déchets humains, seront enlevés de la zone. Les personnes ou les groupes se muniront de récipients appropriés pour y déposer les déchets humains et les eaux insalubres de telle sorte qu'ils puissent être transportés et enlevés sans danger de la zone.
7 ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
― les visiteurs consulteront et appliqueront selon qu'il conviendra le code de conduite global et les lignes directrices pour la conduite des travaux de recherche scientifique élaborés aux fins de leur utilisation à l'intérieur des vallées sèches de McMurdo (ZGSA n° 2) ;
― tous les sites spécifiques qui doivent faire l'objet d'une surveillance de longue durée doivent être bien balisés.
7 x) Rapports de visites
― les parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet à l'autorité compétente un rapport décrivant les activités menées dans cette zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite que renferme l'appendice 4 de la résolution 2 (1998) (CPE I) ;
― les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès afin de maintenir ainsi une archive d'usage. Cette archive sera utilisée et pour réexaminer le plan de gestion et pour organiser l'utilisation scientifique du site ;
― l'autorité appropriée devra être notifiée des activités entreprises ou des mesures prises ainsi que des matériaux rejetés et non enlevés qui ne figuraient pas dans le permis autorisé.
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 133 du 11/06/2010 texte numéro 17