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Article AUTONOME (Décret n° 2010-618 du 7 juin 2010 portant publication de la Mesure 4 (2008) ― Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 170 ― Marion Nunataks, île Charcot, péninsule antarctique (ensemble une annexe), adoptée à Kiev le 13 juin 2008 (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2010-618 du 7 juin 2010 portant publication de la Mesure 4 (2008) ― Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 170 ― Marion Nunataks, île Charcot, péninsule antarctique (ensemble une annexe), adoptée à Kiev le 13 juin 2008 (1))



M E S U R E 4 (2008)


ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 170 MARION NUNATAKS, ÎLE CHARCOT, PÉNINSULE ANTARCTIQUE (ENSEMBLE UNE ANNEXE)
Les représentants,
Rappelant les articles 4, 5 et 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement qui prévoient la désignation de zones gérées spéciales de l'Antarctique (ZGSA) et l'approbation de plans de gestion pour ces zones.
Notant que le Comité pour la protection de l'environnement a recommandé que les nunataks Marion, île Charcot, péninsule Antarctique soient désignés comme une zone spécialement protégée de l'Antarctique et qu'il a approuvé le plan de gestion pour cette zone qui figure en annexe à la présente mesure.
Conscients que cette zone protège des valeurs environnementales, scientifiques, historiques ou esthétiques exceptionnelles, ou l'état sauvage de la nature, ou toute recherche scientifique en cours ou programmée, et qu'elle bénéficierait d'une protection spéciale.
Désireux de désigner les nunataks Marion, île Charcot, péninsule Antarctique, comme une zone spécialement protégée de l'Antarctique et d'approuver le plan de gestion pour cette zone.
Recommandent pour approbation à leurs gouvernements la mesure ci-après conformément au paragraphe 1 de l'article 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, à savoir que :
1. Soient désignés les nunataks Marion, île Charcot, péninsule Antarctique comme zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 170 ; et
2. Soit approuvé le plan de gestion qui figure en annexe à la présente mesure.


A N N E X E A
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 170
NUNATAKS MARION, ÎLE CHARCOT
PÉNINSULE ANTARCTIQUE
Introduction


Les nunataks Marion (75°15' de longitude Ouest, 69°45' de latitude Sud) se trouvent sur la bordure nord de l'île Charcot, une île éloignée couverte de glace qui est située à l'ouest de l'île Alexander, péninsule Antarctique, dans la partie orientale de la mer de Bellingshausen. Ils forment une chaîne d'affleurements rocheux longue de 12 km sur la côte mi-nord de l'île et s'étendent du mont Monique à l'extrémité ouest du mont Martine à l'extrémité est. Sa superficie est de 176 km² (ses dimensions maximales sont de 9,2 km de nord en sud et de 19,2 km d'est en ouest) et couvre la totalité des terres connues libres de glace sur l'île Charcot.
Très peu nombreuses ont été dans le passé les visites de la zone, d'une durée ne dépassant rarement que quelques jours et centrée initialement sur la recherche géologique. Ceci étant, durant les visites qui ont eu lieu entre 1997 et 2000, des scientifiques du British Antarctic Survey y ont découvert un site biologique riche, situé qu'il est sur le nunatak au 69°44'55'' de latitude Sud, 75°15'00'' de longitude Ouest.
Le nunatak a plusieurs caractéristiques exceptionnelles dont deux espèces de lichen qui n'ont été répertoriées nulle part ailleurs dans l'Antarctique, des mousses que l'on trouve rarement à de telles latitudes sud et, ce qui est peut-être le plus important, une absence totale d'arthropodes prédateurs et de collemboles qui sont courants à tous les autres sites équivalents dans la zone biogéographique. Les nunataks sont extrêmement vulnérables à l'introduction d'espèces localement et mondialement non indigènes que des visiteurs pourraient introduire sans le vouloir dans le site.
La zone s'inscrit dans le contexte élargi du système des zones protégées de l'Antarctique en protégeant l'assemblage d'espèces unique en son genre trouvés sur les nunataks Marion et les premiers à protéger un superficie de sol représentative de la calotte permanente et des nunataks que l'on trouve couramment dans le sud de la péninsule Antarctique. La zone est par conséquent désignée comme zone spécialement protégées de l'Antarctique afin d'en protéger les valeurs environnementales exceptionnelles et de faciliter les travaux de recherche scientifique programmés et en cours.


1. Description des valeurs à protéger


Les valeurs environnementales exceptionnelles de la zone reposent sur les assemblages d'espèces uniques en leur genre que renferme l'environnement terrestre :
1. La faune terrestre est unique en son genre pour l'Antarctique maritime en ce sens qu'elle ne semble contenir ni arthropodes prédateurs ni collemboles qui sont normalement des membres omniprésents et importants de la faune terrestre de la zone. Comme tel, le site offre des possibilités exceptionnelles de faire l'étude scientifique de communautés biologiques terrestres de l'Antarctique maritime où sont absents des éléments écologiques clés.
2. La flore des nunataks Marion renferme également les seuls exemples antarctiques de deux espèces de lichens et une formation exceptionnelle de trois mousses que l'on ne trouve que rarement à des latitudes au sud du 65° de latitude Sud (Brachythecium austrosalebrosum, Dicranoweisia crispula et Polytrichium piliferum).
3. La zone comprend également deux espèces de lichens qui n'avaient jusqu'ici pas été recensés dans l'Antarctique (Psilolechia lucida et Umbilicaria aff. thamnodes) et elle représente la présence connue la plus au sud de plusieurs espèces de lichens (y compris Frutidella caesioatra, Massalongia spp., Ochrolechia frigida, Usnea aurantiaco-atra et Usnea trachycarpa).


II. ― MESURES
2. Buts et objectifs


Les buts et objectifs de ce plan de gestion sont les suivants :
― Permettre uniquement des travaux de recherche d'une nature scientifique essentielle qu'il n'est pas possible d'exécuter ailleurs, en particulier pour ce qui est des écosystèmes simples et des communautés terrestres isolées de l'Antarctique maritime.
― Minimiser le risque d'introduction dans la zone de terre, de plantes, d'animaux et de microorganismes non indigènes et éviter que ne soient apportés des changements à la structure et à la composition du biote terrestre.
― Eviter la détérioration des valeurs de la zone en empêchant que ne s'y produisent des perturbations et des activités d'échantillonnage inutiles.


3. Activités de gestion


Les activités de gestion qui font intervenir des visites dans la zone et l'érection de structures permanentes peuvent accroître considérablement les risques d'un impact humain irréversible en facilitant l'introduction d'espèces locales non indigènes. La gestion du site devrait avoir pour priorité d'éviter : 1) les visites inutiles dans la zone ; et 2) l'érection de structures permanentes telles que des panneaux d'information sur le site et des panneaux de signalisation. Les activités de gestion ci-après doivent être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
― En raison de la nature vulnérable de la zone et de la gravité des conséquences que pourrait avoir l'introduction d'espèces non indigènes, le nombre des visites de gestion doit ne pas dépasser un minimum absolu.
― Les équipes de terrain doivent être informées par l'autorité nationale des valeurs qu'il faut protéger tandis que les mesures de précaution et d'atténuation à prendre doivent être exposées en détail dans le présent plan de gestion.
― Les programmes antarctiques nationaux qui opèrent dans la région sont encouragés à se consulter afin de réduire au minimum les impacts humains.


4. Durée de la désignation


La zone est désignée pour une durée indéterminée.


5. Cartes


Carte 1. Île Charcot par rapport à l'île Alexander et à la péninsule Antarctique. Spécifications de la carte ― Projection : WGS84 stéréographique polaire antarctique. Parallèle type : 71°S. Méridien central 55°O.
Carte 2. Île Charcot, y compris la ligne de démarcation de la zone spécialement protégée de l'Antarctique que sont les Nunataks Marion. Spécifications de la carte ― Projection : Zone UTM 18 S universelle transverse de Mercator. Méridien central 75°O. La carte a été produite à partir d'une image Landsat (numéro de référence : 223109_26012002) du 26 janvier 2002.
Carte 3. Nunataks Marion avec la ligne de démarcation de la zone spécialement protégée de l'Antarctique. La zone comprend l'inlandsis, les nunataks, les rochers, la glace de mer et les îles situées dans le rectangle. Elle n'inclut pas le milieu marin en-dessous de la laisse de mer basse. Le cercle montre l'emplacement du site biologique connu. Le symbole du manchot montre l'emplacement approximatif de la colonie de manchots Adélie.
Spécifications de la carte. Projection : Zone UTM 18 S universelle transverse de Mercator. Méridien central 75°O. La carte a été produite à partir d'une image Landsat (numéro de référence : 223109_26012002) du 26 janvier 2002.
Carte 4. Environmental domains analysis for Charcot Island (Morgan et al., 2005 ; Landcare Research NZ) [see section 6(i) Biogeography and environmental domains analysis].
Spécifications de la carte. Projection : Zone UTM 18 S universelle transverse de Mercator. Méridien central 75°O.


6. Description de la zone


i) Coordonnées géographiques, bornage et caractéristiques du milieu naturel :
L'île Charcot est de forme approximativement circulaire, située à environ 50 km de l'île Alexander dont elle est séparée dans sa partie nord-ouest (à quelque 100 km de là) par Wilkins Sound et la calotte glaciaire de Wilkins (Cartes 1 et 2). L'île Charcot est couverte de glace à l'exception des nunataks Marion (69°45' de latitude Sud, 75°15' de longitude Ouest) qui forment une chaîne de 12 km d'affleurements rocheux surplombant la côte mi-nord de l'île et comportent essentiellement des falaises abruptes tournées vers le nord (Carte 3). Le mont Monique se trouve vers l'extrémité ouest de la chaîne des nunataks Marion et le mont Martine vers son extrémité est. Les sommets des deux pics varient entre 750 et 1 000 mètres au-dessus du niveau de la mer.
La zone comprend la calotte de glace, les nunataks, les rochers, la glace de mer et les îles [y compris l'île Cheeseman (69°43'24'' de latitude Sud, 75°11'00'' de longitude Ouest)] qui gît dans un rectangle entouré des coordonnées suivantes (Carte 3) :


LATITUDE

LONGITUDE

1

69°43'00''

75°30'00''

2

69°43'00''

75°00'00''

3

69°48'00''

75°30'00''

4

69°48'00''

75°00'00''


Aucune borne ne délimite la zone dont les dimensions maximales sont de 9,2 km de nord en sud et de 19,2 km d'est en ouest. La zone n'inclut pas le milieu marin en-deça de la laisse de basse mer. La superficie de terre protégée est de 176 km² et comprend la totalité des terres libres de glace sur l'île Charcot (connues depuis 2008). La zone comprend également une calotte de glace qui s'étend sur au moins 4 km vers le sud et l'est des nunataks et est censée servir d'aire tampon pour empêcher l'introduction accidentelle d'espèces non indigènes (voir la carte 3).
Tout porte à croire qu'il n'y a jamais eu de débarquement par la mer à l'île Charcot. Les falaises de glace abruptes sur la côte nord de l'île rendent l'accès de la mer difficile.


Conditions climatiques


On ne dispose d'aucune donnée sur le climat mais l'île Charcot se trouve dans la série de dépressions qui abordent la péninsule Antarctique de l'ouest. Les images prises par satellite montrent que l'île est souvent couverte de nuages et qu'il faut attendre au mieux la fin de l'été pour qu'elle soit libre de glaces hivernales dérivantes.


Analyse biogéographique des domaines environnementaux


Les recherches faites par Smith (1984) et Peat et al. (2007) décrivent les régions biogéographiques reconnues qui sont présentes dans la péninsule Antarctique. L'Antarctique peut être divisée en trois grandes provinces biologiques : maritime nord, maritime sud et continentale. L'île Charcot se trouve à l'intérieur de la province maritime sud (Smith, 1984), à environ 600 km au nord de la principale discontinuité biogéographique qui sépare la péninsule Antarctique et l'Antarctique continentale connue à la ligne Gressitt (Chown et Convey, 2007).
D'après Morgan et al. (2005), la quasi-totalité de l'île Charcot s'inscrit dans le domaine environnemental C de l'analyse des domaines environnementaux pour le continent antarctique. C'est au pied de la péninsule Antarctique que l'on trouve en général le domaine C qui comprend aussi la majeure partie de l'île Alexander et des zones côtières, des îles et des zones basses adjacentes qui sont reliées au principal continent par l'inlandsis. La haute latitude se solde par des rayons solaires plus limités et par une période plus courte de schémas diurnes normaux que dans les environnements situés plus au nord. Les variations saisonnières de la température sont également plus prononcées.
Il existe aux nunataks Marion une petite zone du domaine environnemental B. Si sa classification est différente, c'est en raison de la pente moyenne accrue aux nunataks lorsqu'on la compare à l'inlandsis environnant.
La seule autre zone protégée dans le domaine C est la ZSPA no 147, vallée Ablation, hauteurs Ganymede, qui est située sur la côte est de l'île Alexander. La ZSPA n° 147 est atypique du domaine C car elle englobe une vaste zone biologiquement riche de terres libres de glace. Les nunataks Marion sont davantage représentatifs du domaine C, une grande partie de la zone consistant en une calotte de glace permanente.


Géologie


Les roches des nunataks Marion sont des roches de grès et d'argile turbiditiques qui ressemblent à celles que l'on trouve à proximité de l'île Alexander. Toutefois, la géochronologie et les analyses isotopiques de minéraux détritiques (grains qui survivent à l'érosion, au transport et au dépôt et, ce faisant, préservent l'information sur la roche) semblent indiquer que les roches de l'île Charcot sont différentes de celles que l'on trouve sur l'île Alexander et, peut-être aussi, sur l'ensemble de la péninsule Antarctique (Michael Flowerdew, communication personnelle).
On croit que les roches de l'île Alexander se sont formées à partir de sédiments érodés de roches de la péninsule Antarctique. Toutefois, les sédiments de l'île Charcot ont été à l'origine déposés à l'intérieur d'une profonde tranchée marine qui s'est formée en raison de la destruction de la plaque pacifique située en deçà du bord de l'ancien continent Gondwana. Les roches sédimentaires ont été grattées de la plaque pacifique durant sa destruction pour s'accréter au continent Gondwana, provoquant leur métamorphose sous haute pression. Les roches sédimentaires de l'île Charcot seraient originaires du Crétacé (déposées qu'elles auraient été il y a 120 millions d'années environ) et elles pourraient avoir été transportées sur de longues distances en assez peu de temps avant de se juxtaposer à l'île Alexander il y a quelque 107 millions d'années.
Tous les échantillons géologiques prélevés sur l'île Charcot l'ont été à l'intérieur de la zone.


Biologie


Le site biologique terrestre connu (situé sur le nunatak à 69°44'55'', 75°15'00''O) s'étend sur approximativement 200 m d'est en ouest, d'un maximum de 50 m de nord en sud, et il abrite un vaste biote (Convey et al., 2000). Ce bluff de végétation se compose de roches qui descendent lentement vers le nord-ouest pour ensuite glisser brusquement vers des falaises brisées qui tombent dans la mer. On a constaté qu'il y avait durant toutes les visites d'été entre le mois de décembre 1997 et le mois de janvier 2000 beaucoup d'eau disponible dans le site.
Les biotes dans le site biologique terrestre connu sont les suivants :
― Bryophytes. Seize mousses (y compris Andreaea spp., Bartramia patens, Bryum pseudotriquetrum, Brachythecium austrosalebrosum, Ceratodon purpureus, Dicranoweisia crispula, Grimmia reflexidens, Hennediella heimii, Hypnum revolutum, Pohlia spp., Polytrichum piliferum, Schistidium antarctici, Syntrichia princeps) et une hépatique (Cephaloziella varians). Les espèces dominantes sont Andreaea spp., Dicranoweisia crispula et Polytrichum piliferum, qui ne sont d'ordinaire courantes que dans la région subantarctique. L'abondance of B. austrosalebrosum est d'autant plus remarquable qu'il s'agit d'une espèce hydrique qui a constamment besoin d'eau. Les mousses se trouvent en général sur des dalles de roche humides irriguées par de l'eau fondue qui tombe goutte à goutte de couches de neige tardive ayant permis la formation de coussins de 15 cm de profondeur. (Smith, 1998 ; Convey et al., 2000).
― Algue verte géante : Prasiola crispa (Smith, 1998 ; Convey et al., 2000).
― Lichens. 34 espèces plus deux qui ont été identifiées au niveau du genre. Les principales espèces de lichen sont Pseudophebe minuscule, Umbilicaria decussata, Usnea sphacelata et divers taxons crustose (Smith, 1998 ; Convey et al., 2000). Des communautés de lichen occupent la plupart des sols et crêtes rocheux secs balayés par le vent. Des canaux d'eau de fonte sur des dalles rocheuses en pente sont bordés de grands thalles (pouvant atteindre près de 15 cm d'un bout à l'autre) de Umbilicaria antarctica. La zone renferme deux espèces de lichen qui, jusque là, n'avaient pas été recensées en Antarctique (Psilolechia lucida et Umbilicaria aff. thamnodes) et elle représente le site connu le plus au sud pour plusieurs espèces de lichen (y compris Frutidella caesioatra, Massalongia spp., Ochrolechia frigida, Usnea aurantiaco-atra et Usnea trachycarpa). Chose inhabituelle, l'espèce très répandue Usnea antarctica n'a pas été recensée sur place.
― Invertébrés. Sept espèces d'acariens, sept nématodes et quatre tardigrades étaient présents dans des prélèvements effectués aux nunataks Marion. Chose surprenante, ni acariens prédateurs ni collemboles n'ont été recensés (Convey, 1999 ; Convey et al., 2000).
― Vertébrés. Une petite colonie de soixante manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) contenant de nombreux poussins a été aperçue sur les petites îles qui se trouvent juste au nord-ouest du mont Monique (Henderson, 1976 ; Croxall et Kirkwood, 1979). Si elle y est toujours, c'est la colonie la plus au sud de manchots Adélie sur la péninsule Antarctique. En dehors de cette colonie de manchots, il n'y a guère d'invertébrés dans la zone. Des labbes de l'Antarctique (Catharacta maccormicki) ont été repérés dans la zone et un seul nid a été découvert sur un tapis de mousse. Au nombre des autres oiseaux qui ont été aperçus et considérés comme susceptibles de se reproduire dans la zone figuraient en petits nombres des sternes antarctiques (Sterna vittata), des pétrels des neiges (Pagodroma nivea), des pétrels de l'Antarctique (Thalassoica antarctica) et des océanites (Oceanites oceanicus Kühl) (Henderson, 1976 ; Smith, 1998 ; Convey et al., 2000).
Bien que tous les éléments du biote recensés soient typiques de la zone biogéographique de l'Antarctique maritime (Smith, 1984), la composition de leur biome varie considérablement dans ses détails de celle d'autres communautés trouvées en d'autres sites. L'absence manifeste de collemboles, une espèce recensée dans tous les autres sites connus de l'Antarctique maritime, est en contraste direct avec leur importance ailleurs. Plusieurs autres espèces d'animaux aperçus dans les nunataks Marion donnent à penser que leurs densités de population sont comparables à celles trouvées dans de nombreux autres sites côtiers de l'Antarctique maritime et qu'elles ont un ordre de grandeur au moins supérieur à ceux d'ordinaire trouvés dans les sites de l'Antarctique continentale ou encore sur la partie sud-est de l'île Alexander à la limite sud de l'Antarctique maritime. La contribution numérique faite par les collemboles aux faunes ailleurs dans l'Antarctique maritime semble être remplacée sur l'île Charcot par plusieurs plus petits acariens prostigmatides (Nanorchestes nivalis et Eupodes minutes) . L'absence de taxons prédateurs est lui aussi un élément exceptionnel de la communauté des arthropodes de l'île Charcot, compte tenu en particulier des densités de leurs populations.
Les communautés biologiques terrestres sur l'île Charcot sont extrêmement vulnérables à une introduction humaine accidentelle de biotes aussi bien indigènes de l'Antarctique qu'exotiques. D'écrire Convey et al. (2000) :
Etant donné que ceux qui viennent visiter cette île arriveront inévitablement d'autres endroits de la zone maritime [Antarctique], grandes sont les possibilités d'une transmission accidentelle de terre ou de plantes qui collent aux vêtements, aux chaussures ou aux vêtements, aux sacs à dos, etc. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire d'éviter la transmission d'espèces indigènes entre les populations isolées dans l'Antarctique, mettant en relief la nécessité urgente d'appliquer des mesures de contrôle rigoureuses à tous les visiteurs du site et d'autres comme lui afin d'en assurer la conservation pour l'avenir.


Activités humaines écoulées


La zone est extrêmement isolée et il est très difficile d'y accéder si ce n'est par aéronef, ce pour quoi un petit nombre seulement de personnes l'ont visitée et leurs visites ont en général été brèves. L'île Charcot a été découverte le 11 janvier 1910 par Jean Baptiste Charcot de l'expédition antarctique française. Le premier débarquement sur l'île a eu lieu le 21 novembre 1947 par l'expédition de recherche antarctique Ronne (RARE), à l'occasion duquel des parties de l'île ont été photographiées des airs (Searle, 1963).
En novembre 1982, l'expédition antarctique chilienne et les Forces aériennes chiliennes (FACH) y ont construit une cabane temporaire (30 m²) et une piste d'atterrissage. Le camp a été installé sur de la glace à quelques kilomètres à l'est du mont Martine (69°43'S 75°00'0), sur ce qui est de nos jours la limite est de la zone. La cabane a été ensevelie sous la neige durant l'hiver de 1983 et il ne reste à la surface aucune preuve que la station ait jamais existé (Comité Nacional de Investigaciones Antarcticas, 1983 ; Veronica Valejos, communication personnelle).
Les géologues et cartographes des Services antarctiques britanniques ont fait de brèves visites des nunataks Marion en janvier 1975, du 9 au 13 février 1976 et le 17 janvier 1995. Des biologistes de ces Services ont visité les nunataks au 69°44'55''S, 75°1 5'0'' O le 22 décembre 1997, les 20 et 21 janvier 1999, le 5 février 1999 et le 16 janvier 2000. Les rapports donnent à penser que, depuis leur première visite en 1975, il y a eu moins de dix visites par des équipes de terrain aux nunataks Marion. Ces visites n'ont en général pas duré plus de quelques jours ou quelques heures. Il sied ici de noter qu'aucune autre visite n'a eu lieu dans la zone des nunataks Marion depuis la découverte de ses écosystèmes uniques en leur genre (Convey et al., 2000). Par conséquent, il est probable que l'écosystème conserve son état vierge original et qu'aucune introduction de macrobiote n'a eu lieu.
ii) Zones à accès limité dans la zone
Aucune.
iii) Emplacement des structures à l'intérieur de la zone.
Pour autant qu'on le sache, il n'y a aucune installation ou cache dans la zone. Un cairn a été construit au sommet (126 m au-dessus du niveau de la mer) du petit nunatak à 69°44'55''S, 75°15'00''O durant le programme de satellite Doppler des Services géologiques américains et Services antarctiques britanniques 1975-76 (Schoonmaker et Gatson, 1976). Ce cairn de 60 cm de haut indique le site de la station Jon et contient une tablette antarctique type en bronze des USGS tamponnée `Jon 1975-1976' qui a été assez mal fixée dans de la roche faillée. Un pieu en métal (2.4 m) a été érigé dans le cairn ; toutefois, il n'en est pas fait mention dans les rapports de visite depuis 1995 (Anonyme, 1977 ; Morgan, 1995).
iv) Emplacement d'autres zones protégées à proximité de la zone :
Il n'y a pas d'autres zones gérées ou protégées à proximité, la plus proche étant la ZSPA n° 147, vallée Ablation ― hauteurs Ganymede, qui est située à 270 km sur la côte est de l'île Alexander.


7. Critères de délivrance des permis


Il est interdit d'entrer dans la zone sauf avec un permis délivré par l'autorité nationale compétente en vertu de l'article 3 du paragraphe 4 et de l'article 7 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement.
Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
― il est uniquement délivré pour une raison scientifique impérieuse à laquelle il n'est pas possible de se conformer ailleurs.
― les activités autorisées ne mettront pas en péril le système écologique naturel dans la zone.
― toutes les activités de gestion sont entreprises à l'appui des objectifs du plan de gestion.
― le détenteur du permis ou d'une copie conforme doit s'en munir dans la zone spécialement protégée de l'Antarctique.
― un rapport est remis à l'autorité ou aux autorités nommées dans le permis, qui comprendra une section sur l'état de l'environnement de la zone.
― un permis sera délivré pour une période donnée.
i) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur :
Il n'y a aucun point d'accès donné mais il est en général préférable d'effectuer les débarquements par aéronef car l'accès de la mer est rendu difficile en raison des falaises de glace abruptes qui se trouvent autour de la majeure partie du littoral.
Il est vivement recommandé de se limiter dans toute la mesure du possible à des visites d'une journée de la zone et ce, afin de réduire les besoins en matériel de campement et les risques connexes d'introduction d'espèces localement non indigènes. S'il n'est pas possible de répondre aux besoins scientifiques ou aux besoins de gestion dans le cadre de la visite d'une seule journée, les visites d'une durée plus longue qui exigent de camper à l'intérieur de la zone sont autorisées mais uniquement après que toutes les autres options ont été étudiées en détail et rejetées.
L'accès du personnel ou du matériel qui arrive directement d'autres sites de recherche biologique dans la zone est interdit. Pour entrer dans la zone, il faut que tous les visiteurs et tout le matériel voyagent via une station antarctique ou un navire qui ont été soumis à un nettoyage en profondeur des vêtements et du matériel comme le décrit en détail le présent plan de gestion [section 7 ix)].
Pour protéger les valeurs de la zone et minimiser le risque d'introduction d'espèces localement non indigènes, les restrictions ci-après s'appliquent à l'intérieur de la zone :
a) Aéronefs :
Les aéronefs ne sont autorisés à atterrir dans la zone que s'ils ont pris les mesures décrites en détail dans le présent plan de gestion [section 7 ix)]. S'ils ne les ont pas prises, ils doivent atterrir en dehors de la zone. Il est interdit aux aéronefs à voilure fixe et à hélices d'atterrir dans un rayon de 100 m des affleurements rocheux ainsi que de la flore et de la faune associées qui se trouve dans la zone.
Les aéronefs qui volent près de la colonie de manchots Adélie sur les petites îles situées juste au nord-ouest du mont Monique (69°45'30'' de latitude Sud, 75°25'00'' de longitude Ouest) doivent se conformer aux lignes directrices décrites en détail dans les `Lignes directrices pour l'exploitation d'aéronefs à proximité des concentrations d'oiseaux dans l'Antarctique' (Réunion consultative du Traité sur l'Antarctique, 2004).
b) Véhicules terrestres et traîneaux :
Aucun véhicule terrestre ne sera introduit dans la zone sauf pour des raisons scientifiques, des raisons de gestion ou des raisons de sécurité.
Les véhicules terrestres et les traîneaux ne sont autorisés dans la zone que s'ils se conforment aux mesures décrites en détail dans le présent plan de gestion [section 7 ix)].
Une fois à l'intérieur de la zone, la présence de scooters des neiges, de traîneaux et d'autres véhicules terrestres est interdite dans un rayon de 100 m des affleurements rocheux et de la faune et la flore qui y sont associées. Les derniers 100 m qui les séparent de ces affleurements doivent être parcourus à pied.
c) Déplacements :
Le trafic piétonnier sera maintenu au niveau minimum nécessaire pour être conforme aux objectifs des activités autorisées.
Aucune voie piétonnière n'a été désignée comme telle mais les personnes qui se déplacent à pied devront en tout temps éviter de perturber ou d'endommager la végétation et les caractéristiques périglaciaires.
Les visiteurs doivent éviter de marcher sur des aires où la végétation est visible ou le sol humide.
Des mesures de quarantaine personnelle rigoureuses seront prises à titre de précaution telles qu'elles sont décrites à la section 7 ix) du présent plan de gestion.
ii) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la zone, y compris des restrictions de durée et de lieu :
Des travaux de recherche scientifique indispensables qui ne peuvent pas être entrepris ailleurs et qui ne mettront pas en péril l'écosystème de la zone.
Des activités de gestion essentielles, y compris des activités de surveillance
iii) Installation, modification ou démantèlement de structures :
Aucune structure ne peut être érigée dans la zone et aucun équipement ne peut y être installé sauf pour les activités scientifiques ou les activités de gestion que mentionne spécifiquement le permis. Si un équipement y est installé, aucun effort ne doit être ménagé pour s'assurer que cet équipement est stérile et libre de semences, de spores, de propagules, de sol, de microorganismes et d'invertébrés [voir à la section 7 ix)]. Les structures en place ne doivent pas être enlevées.
iv) Emplacement des camps :
Camper à l'intérieur de la zone n'est une activité autorisée que s'il n'est pas possible de réaliser en l'espace d'une journée dans la zone les objectifs scientifiques ou objectifs de gestion. Il peut également arriver que cette activité soit nécessaire dans la zone durant une situation d'urgence.
A moins que cela ne s'avère inévitable pour des raisons de sécurité, les tentes devront être installées sur la neige ou la glace, à 500 m au moins des affleurements rocheux les plus proches.
L'équipement des camps de terrain doit être nettoyé et transporté comme le décrit la section 7 ix) du présent plan de gestion.
v) Restrictions sur les matériaux et organismes pouvant être introduits dans la zone :
Il est essentiel que les activités réalisées par les scientifiques ou gestionnaires n'introduisent aucune nouvelle espèce dans la zone. Aucun animal vivant, aucune matière végétale et aucun microorganisme ne seront introduits délibérément dans la zone. Toutes les mesures de précaution nécessaires doivent être prises pour empêcher des introductions accidentelles. Tout le matériel d'échantillonnage apporté dans la zone doit avoir été nettoyé à fond [voir à la section 7 ix)].
Aucun produit de la volaille, y compris les produits alimentaires contenant des œufs en poudre non cuits, ne sera introduit dans la zone.
Aucun herbicide ou pesticide ne sera introduit dans la zone. Tous les autres produits chimiques, qui peuvent être introduits pour une raison scientifique impérieuse précisée dans le permis, seront enlevés de la zone au plus tard avant la fin de l'activité pour laquelle le permis a été délivré.
Aucun combustible, aucun aliment et aucun autre matériau ne seront entreposés dans la zone sauf en cas de nécessité absolue liée aux activités pour lesquelles le permis a été délivré. Tous les matériaux introduits seront enlevés lorsqu'ils ne sont plus nécessaires. Le combustible, les aliments et autres matériaux doivent être uniquement déposés sur de la neige ou de la glace qui se trouve à 500 m au moins de l'affleurement rocheux le plus proche. Aucun dépôt permanent n'est autorisé.
vi) Prélèvement de végétaux et captures d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore indigènes :
Les prélèvements ou les perturbations de sol, de plantes ou d'invertébrés sont interdits sauf si l'autorise le permis délivré en vertu de l'article 3 de l'annexe II du Protocole relatif à la protection de l'environnement par l'autorité nationale compétente. Les activités d'échantillonnage doivent être limitées au minimum absolu requis à des fins scientifiques ou à des fins de gestion et exécutées avec des techniques qui minimisent les perturbations susceptibles d'être causées au sol, aux structures de glace et au biote. Tous les échantillonnages de sites expérimentaux devront être photographiés et leur emplacement recensé en détail et communiqué à l'autorité qui délivre les permis. Lorsque la capture ou l'interférence nuisible d'animaux est en jeu, il faut qu'elle ait lieu, au minimum, conformément au Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique'.
vii) Prélèvement et enlèvement de toute chose n'ayant pas été introduite dans la zone par le détenteur du permis :
Du matériel peut être prélevé ou enlevé de la zone mais uniquement en conformité avec un permis délivré en vertu de l'article 3 de l'annexe II par l'autorité nationale compétente. Les débris d'origine humaine pouvant porter atteinte aux valeurs de la zone, qui n'ont pas été introduits dans la zone par le détenteur de ce permis ou qui n'ont pas été autorisés, peuvent être enlevés de n'importe quelle partie de la zone à moins que l'impact de l'enlèvement ne soit probablement plus grand que celui de laisser le matériel in situ. Si tel est le cas, l'autorité compétente devra être notifiée.
viii) Elimination des déchets :
Tous les déchets seront enlevés de la zone, y compris les déchets humains.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints :
Pour aider à protéger les valeurs écologiques et scientifiques découlant de l'isolement et du faible niveau de l'impact humain dans la zone, les visiteurs prendront des mesures de précaution spéciales contre l'introduction d'espèces non autochtones. Sont motifs d'une préoccupation particulière les introductions animales ou végétales qui ont pour origine :
― les sols en provenance d'autres sites de l'Antarctique, y compris ceux qui sont proches des stations ;
― les sols en provenance de régions extérieures à l'Antarctique.
Pour entrer dans la zone, il faut que les visiteurs réduisent au minimum les risques d'introduction et ce, conformément aux mesures suivantes :
a) Aéronefs :
L'intérieur comme l'extérieur de l'aéronef seront soigneusement inspectés et nettoyés aussi près que possible de la date de son départ de la station antarctique ou du navire d'où il prend son envol. Il est recommandé que cela consiste à balayer et aspirer à fond l'intérieur de l'aéronef et à nettoyer à la vapeur ou à brosser l'extérieur.
Tous les aéronefs qui ont atterri sur d'autres pistes rocheuses ou à proximité de sites biologiquement riches après avoir été nettoyés à la station ou sur le navire sont interdits d'accès à la zone.
Les aéronefs à voilure fixe qui ont décollé d'une piste en gravier doivent avoir atterri ou posé leurs skis sur de la neige propre en dehors de la zone afin d'en déloger toute la terre qui aurait pu s'y être collée avant d'atterrir à l'intérieur de la zone.
b) Véhicules terrestres et traîneaux :
Avant qu'ils n'entrent dans la zone, toute la boue, toute la terre, toute la végétation, toute la saleté excessive et toute la graisse doivent avoir été enlevées des véhicules terrestres et des traîneaux. L'idéal serait que cette opération ait été faite à la station ou sur le navire d'où ils arrivent avant qu'ils ne débarquent sur le terrain.
Il est interdit aux véhicules terrestres d'entrer dans la zone si, après avoir été nettoyés, ils ont été conduits sur des aires de roche ou de terre à l'extérieur de la zone.
c) Matériel de campement :
Tout le matériel de campement, y compris le matériel d'urgence, sera nettoyé à fond (c'est-à-dire libre de terre et de propagules et, dans la mesure du possible, placé dans les sacs ou des draps en plastique) avant d'être introduit dans la zone. Cela comprend le matériel de campement d'urgence transporté à bord d'un aéronef qui débarque dans la zone.
d) Matériel d'échantillonnage, appareils scientifiques et repères du terrain :
Tout le matériel d'échantillonnage, tous les appareils scientifiques et tous les repères introduits dans la zone doivent avoir été stérilisés et maintenus à l'état stérile avant d'être utilisés à l'intérieur de la zone. La stérilisation doit se faire au moyen d'une méthode convenue, y compris les rayons UV, l'autoclavage ou la stérilisation de surface utilisant 70 % d'éthanol ou un biocide disponible dans le commerce (du Virkon par exemple).
e) Matériel de terrain général :
Le matériel général comprend les harnais, les crampons, le matériel d'escalade, les piolets de glace, les bâtons de ski, le matériel de ski, les repères temporaires, les petits traîneaux (pulk), les traîneaux, les appareils photographiques et vidéo, les sacs à dos, les boîtes de traîneaux et tous les autres engins personnels.
Tout le matériel utilisé à l'intérieur de la zone devrait être libre de propagules biologiques comme les semences, les œufs, les insectes, les fragments de végétation et la terre. Tout le matériel utilisé ou introduit dans la zone doit, dans toute la mesure du possible, avoir été nettoyé à fond et stérilisé à la station antarctique ou sur le navire d'origine. Le matériel doit avoir été maintenu dans cet état avant d'entrer dans la zone, de préférence en le scellant dans des sacs en plastique ou autres conteneurs propres.
f) Vêtements d'extérieur :
Les vêtements d'extérieur comprennent les chapeaux, les gants, les chandails ou les pull-over, les vestes, les pantalons en toile ou en laine, les pantalons imperméables ou les salopettes, les chaussettes, les chaussures et tout autre vêtement susceptible d'être porté comme une couche de surface. Les vêtements d'extérieur portés à l'intérieur de la zone devront être libres de propagules biologiques comme les semences, les œufs, les insectes, les fragments de végétation et la terre. Les chaussures et les vêtements d'extérieur utilisés ou introduits dans la zone doivent dans toute la mesure du possible avoir être lavés et nettoyés depuis qu'ils ont été utilisés la dernière fois. Une attention particulière devra être accordée à l'enlèvement des semences et propagules qui se trouvent sur les bandes Velcro. Les nouveaux vêtements qui ont été directement sortis de l'emballage du fabricant juste avant d'entrer dans la zone ne doivent pas être nettoyés.
Les procédures additionnelles à suivre pour s'assurer que des espèces non indigènes ne sont pas introduites dans la zone sur des chaussures et des vêtements dépendent de la question de savoir si la visite a lieu : i) en débarquant directement d'un aéronef dans la zone ; ou ii) en se déplaçant à terre dans la zone en provenance de l'extérieur de ses limites.
i) Débarquement direct en aéronef dans la zone :
Un survêtement de protection stérile sera porté. Ce survêtement sera enfilé immédiatement avant de quitter l'aéronef. Les chaussures de rechange, qui auront été nettoyées auparavant à l'aide d'un biocide puis scellées dans des sacs en plastique, devront être déballées et mises juste avant d'entrer dans la zone.
ii) Déplacement à terre dans la zone en provenance de l'extérieur de ses limites :
Il n'est pas recommandé de porter un survêtement de protection stérile car, une fois à l'intérieur de la zone, il se peut que des déplacements considérables sur un sol crevassé soient nécessaires et l'utilisation d'un tel survêtement risque d'entraver l'emploi de matériel de sécurité comme des cordes et des harnais.
Pour les déplacements à terre dans la zone, il faut appliquer d'autres mesures. Chaque visiteur est tenu d'apporter deux jeux au moins de vêtements d'extérieur. Le premier jeu devra être porté pour le voyage jusqu'à la ligne de démarcation de la zone. Le second, qui a déjà été nettoyé auparavant et scellé dans du plastique, ne devra être porté qu'à l'intérieur de la zone. Immédiatement avant d'entrer dans la zone, les visiteurs devront changer de vêtements et porter leur jeu propre de vêtements d'extérieur. Les chaussures de rechange, nettoyées qu'elles auront été au préalable au moyen d'un biocide puis scellées dans des sacs en plastique, devront être déballées et mises juste avant d'entrer dans la zone. Les vêtements d'extérieur sales qui ont été enlevés devront être entreposés dans des sacs en plastique étiquetés et scellés, de préférence en dehors de la zone.
Lorsque les visiteurs quittent la zone en se déplaçant à terre, les vêtements portés dans la zone doivent être : 1) enlevés et entreposés dans un sac en plastique propre et étiqueté jusqu'au jour où ils seront nécessaires pour d'autres visites de la zone ; ou 2) retournés pour nettoyage à la station antarctique ou au navire d'origine.
x) Rapports de visite :
Les Parties exigent du principal détenteur de chaque permis qu'elles ont délivré de soumettre à l'autorité compétente un rapport décrivant les activités effectuées dans les six mois qui suivent la visite. Ces rapports devront inclure s'il y a lieu les informations identifiées dans le formulaire de rapport de visite suggéré par le SCAR. Au titre du point 10 de ce formulaire (mode de transport à destination et en provenance de la zone), il conviendra de prendre note en particulier des endroits où les aéronefs ont décollé et atterri. Les Parties devront tenir à jour un dossier de ces activités et, dans l'Echange annuel d'informations, fournir une description sommaire des activités menées par les personnes qui relèvent de leur juridiction, en détail suffisant que pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties devraient, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces originaux dans une archive accessible au public de manière à en recenser l'usage, qui sera utilisée aussi bien dans un réexamen du plan de gestion que dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.


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Carte 1. Île Charcot par rapport à l'île Alexander et à la péninsule Antarctique. Spécifications de la carte. Projection : WGS84 stéréographique polaire antarctique. Parallèle type : 71°S. Méridien central 55°O.



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 131 du 09/06/2010 texte numéro 19





Carte 2. Île Charcot comprenant la ligne de démarcation des Nunataks Marion, zone spécialement protégée de l'Antarctique. Spécifications de la carte. Projection : Zone UTM 18 S universelle transverse de Mercator. Méridien central 75°O. La carte a été produite à partir d'une image Landsat (numéro de référence : 223109_26012002) du 26 janvier 2002.



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 131 du 09/06/2010 texte numéro 19





Carte 3. Nunataks Marion avec la ligne de démarcation de la zone spécialement protégée de l'Antarctique. La zone comprend la banquise, les nunataks, les rochers, la glace de mer et les îles situées à l'intérieur du rectangle. Elle ne comprend pas le milieu marin en-dessous de la laisse de mer basse.
Le cercle montre l'emplacement du site biologique connu. Le symbole du manchot montre l'emplacement approximatif de la colonie de manchots Adélie.
Spécifications de la carte. Projection : Zone UTM 18 S Mercator transverse universelle. Méridien central 75°O. La carte a été produite à partir d'une image Landsat (numéro de référence : 223109_26012002) du 26 janvier 2002.



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 131 du 09/06/2010 texte numéro 19





Carte 4. Analyse des domaines environnementaux pour l'île Charcot (Morgan et al., 2005 ; Landcare Research NZ) [voir la section 6(i) Biogeography and environmental domains analysis]. Spécifications de la carte. Projection : Zone UTM 18 S universelle transverse de Mercator. Méridien central 75°O.



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 131 du 09/06/2010 texte numéro 19