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Article AUTONOME (Décret n° 2009-1488 du 1er décembre 2009 portant publication de la Mesure 1 (2006) ― Zones spécialement protégées de l'Antarctique ― Désignations et plans de gestion (ensemble huit annexes), adoptée à Edimbourg le 23 juin 2006 (1))

Article AUTONOME (Décret n° 2009-1488 du 1er décembre 2009 portant publication de la Mesure 1 (2006) ― Zones spécialement protégées de l'Antarctique ― Désignations et plans de gestion (ensemble huit annexes), adoptée à Edimbourg le 23 juin 2006 (1))



La faune côtière est principalement constituée de pinnipèdes, les phoques de Weddell (Leptonychotes weddelli) étant l'espèce la plus abondante. D'autres espèces de phoques de l'Antarctique peuvent être observées de temps à autre, en très petits nombres. Des petits rorquals (Balaenoptera acutorostrata) et des épaulards (Orcinus orca) ont fréquemment été observés à proximité de Mirny.
A l'heure actuelle, des oiseaux de mer nichent sur six des 17 îles de l'archipel. Sept espèces se reproduisent directement sur les îles, et l'une d'elles, le manchot empereur (Aptenodytes forsteri), sur les glaces de formation rapide. Quelques espèces de passage ont également été observées dans la zone.


Le manchot empereur (Aptenodytes forsteri)


La colonie de manchots empereurs des îles Haswell occupe les glaces de formation rapide de la mer Davis, à 2 ou 3 km au nord-est de l'observatoire Mirny, et séjourne généralement à 1 km de l'île Haswell. La colonie a été découverte et décrite par les membres occidentaux de l'expédition antarctique australasienne, le 25 novembre 1912. Toutefois, ce n'est qu'après la création de l'observatoire Mirny qu'elle a fait l'objet d'études approfondies. Depuis sa création en 1956, l'observatoire a réalisé des travaux périodiques de suivi de la taille de la colonie en phase de reproduction. La première observation à l'année a été effectuée par E.S. Korotkevich en 1956 (Korotkevich, 1958), poursuivie jusqu'en 1962 (Makushok, 1959 ; Korotkevich, 1960 ; Prior, 1968), et reprise par V.M. Kamenev à la fin des années 60 et au début des années 70 (Kamenev, 1977). Après une longue interruption, les observations de la faune aviaire ont été reprises à l'observatoire entre 1999 et 2004.
Le Tableau 2 présente un calendrier des différents épisodes phénologiques survenus dans la colonie de manchots empereurs des îles Haswell.


Tableau 2. Dates des épisodes phénologiques survenus
dans la colonie de manchots empereurs, îles Haswell




Arrivée des manchots sur le site de la colonie

10 derniers jours de mars

Pic de la période d'accouplement

Fin avril ― 10 premiers jours de mai

Commencement de la ponte

Cinq premiers jours de mai

Début de l'éclosion

5 ― 15 juillet

Les oisillons commencent à quitter les poches à couvée

10 derniers jours d'août

Les oisillons se rassemblent en crèches

10 premiers jours de septembre

Les oisillons commencent à muer

Fin octobre ― début novembre

Les adultes commencent à muer

10 derniers jours de novembre ― cinq premiers jours de décembre

La colonie commence à se démanteler

10 derniers jours de novembre ― mi-décembre

Les oiseaux quittent le site de la colonie

Cinq derniers jours de décembre ― 10 premiers jours de janvier


Les données les plus récentes sur l'état de la colonie remontent à 2003-2004 lorsque la colonie comptait trois sous-colonies vivant à une distance de 500 à 1 700 mètres les unes des autres et séparées par des icebergs (Carte 3). Les adultes isolés et ceux qui ont des œufs et des oisillons migrent entre les différentes sous-colonies.
Durant la période de ponte de l'été 2003-2004, on a estimé la population locale à environ 9 000 oiseaux, soit le chiffre le plus élevé relevé lors des recensements de la décennie précédente (1994 ― 2001 : 5 700-7 000 spécimens adultes, rapports non publiés de la RAE). Selon les estimations et les données de recensement réalisés entre 1956 et 1966, la population totale variait entre 14 000 et 20 000 oiseaux (Korotkevich, 1958, Makushok, 1959, Prior, 1964, Kamenev, 1977).
Les données disponibles sur l'évolution de la taille de la population montrent que la colonie de l'île Haswell se caractérise par une tendance négative à long terme : la population a chuté d'environ 50 % entre 1950 et 2000 (de 14 000-20 000 oiseaux à 7 000-9 000 oiseaux). On estime que la tendance à court terme (dernière décennie) fluctue. Les études de suivi systématique doivent être poursuivies sur les îles Haswell afin de déterminer les causes de l'évolution de la population de manchots empereurs en phase de reproduction.


Tableau 3. Facteurs ayant une incidence sur la population de manchots empereurs
des îles Haswell et mesures d'atténuation requises




Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13



Les données sur l'évolution de la taille des autres populations ne sont pas aussi complètes (Tableau 4).Les modifications à long terme peuvent faire état d'une tendance négative mais il n'est pas possible de tirer des conclusions solides sur la base uniquement des deux dossiers disponibles à plusieurs décennies d'intervalle.


Tableau 4. Evolution à long terme de la taille des populations d'oiseaux des îles Haswell.
Tendance : 0 = incertaine. ―1 = négative. ? = supposée




Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13



Les données recueillies dans la zone de l'île Haswell font état de tendances négatives à long terme possibles dans différentes espèces d'oiseaux de mer, y compris les manchots et oiseaux. De surcroît, on possède des données similaires sur la diminution des populations de manchots empereurs durant la fin des années 70 dans la même vaste région marine de la zone de terre Adélie (Barbroud et Weimerskirch, 2001). Cela semble indiquer que des changements climatiques à grande échelle sont peut-être responsables de la dynamique de population dans la zone de l'île Haswell.
Il est nécessaire de se livrer à des travaux de recherche supplémentaires et d'assurer un suivi plus poussé afin d'établir les tendances de population des oiseaux de l'île Haswell et d'en comprendre les causes.


5 (iii) Définition des saisons zones réglementées
ou interdites dans la zone


Seules les personnes titulaires d'un permis délivré par une autorité nationale appropriée peuvent entrer dans la zone.
Toute activité menée dans la zone fera l'objet de restrictions spéciales durant la saison de reproduction des oiseaux :
― de la mi-avril à décembre, à proximité de la colonie de manchots empereurs ; et
― d'octobre à mars, à proximité des sites de nidification de l'île Haswell.
L'emplacement des colonies en phase de reproduction fait l'objet la Carte 4. Les manchots empereurs, qui sont particulièrement sensibles aux perturbations, sont également protégés à l'extérieur du site de reproduction désigné, étant donné que son emplacement peut varier.


5 (iv) Structures situées dans la zone


Un repère ― un poteau métallique dont la base est fixée par des pierres ― a été posé sur l'île Haswell. Il n'existe aucune autre structure sur l'île.
Il pourrait y avoir un local chauffé contenant des rations alimentaires d'urgence sur l'une des îles voisines (mais pas sur l'île Haswell).


6. Cartes


Carte 1 : Emplacement des îles Haswell, station Mirny, et sites d'activité logistique.
Carte 2 : Lignes de démarcation de la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 127, île Haswell.
Carte 3 : Emplacement des colonies d'oiseaux de mer en phase de reproduction.
Carte 4 : Carte topographique de l'île Haswell.


7. Critères de délivrance des permis
7 (i) Critères de délivrance des permis


L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par les autorités nationales compétentes. Les critères de délivrance des permis d'accès à la zone sont les suivants :
― les permis ne peuvent être délivrés que pour les motifs spécifiés au paragraphe 2 du plan de gestion ;
― tout permis sera délivré pour une durée donnée ;
― les actions autorisées ne viendront pas mettre en péril les écosystèmes de la zone ou perturber les recherches scientifiques en cours ;
― les visites effectuées dans la zone conformément à un permis sont autorisées pour des groupes organisés accompagnés par une personne autorisée. Les informations pertinentes seront enregistrées dans le journal de visite, en particulier la date, l'objet de la visite et le nombre de visiteurs ; le chef de la station Mirny tient le journal de visite à jour tandis que la personne autorisée est désignée en conformité avec la procédure nationale ; et,
― un rapport de visite devra être soumis à l'autorité nommée dans le permis chaque année ou lorsque la validité du permis arrive à expiration.
Les permis sont délivrés en vue de recherches scientifiques, d'études de suivi et d'inspections n'exigeant pas le prélèvement de matériel biologique ou d'échantillons de faune, ou limitant ces prélèvements à de petites quantités. Les permis délivrés en vue d'une visite ou d'un séjour dans la zone précisent la portée des tâches à réaliser, la période d'exécution et le nombre maximum de personnes autorisées à pénétrer dans la zone.


7 (ii) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de celle-ci


Les motoneiges sont les seuls véhicules autorisés dans la zone.
A l'abord de la zone ou durant les déplacements à l'intérieur de celle-ci, il convient de ne pas perturber les phoques et les oiseaux, notamment durant la saison de reproduction. Il est strictement interdit de détériorer les sites de nidification des oiseaux, les échoueries des phoques ou les voies qui y mènent.
Ile Haswell. Les voies d'accès les plus propices se trouvent sur les pentes situées à l'ouest et au sud-ouest (Carte 5). Les déplacements se feront uniquement à pied.
Zone de glaces de formation rapide. Lorsque les glaces rapides nécessaires à la sécurité des déplacements à pied et en motoneige sont présentes, l'accès à cette zone peut se faire à partir de tout endroit propice depuis l'observatoire Mirny. L'utilisation de tout véhicule est interdite dans la zone durant la période de couvaison des nids (mai-juillet). Les visiteurs qui utilisent des motoneiges ne peuvent approcher la colonie de manchots empereurs à moins de 500 mètres, quel que soit l'emplacement de la colonie.
Le survol de la zone est interdit pendant la période la plus sensible du cycle de reproduction des manchots empereurs, à savoir du 15 avril au 31 août.
Pendant le reste de l'année, les survols de la zone sont soumis aux restrictions ci-dessous (Tableau 5). Les survols directs des colonies de reproduction d'oiseaux de mer devraient être évités dans toute la mesure du possible.


Tableau 5. Altitudes minimales de survol dans la zone en fonction du type d'aéronef




TYPE D'AÉRONEF

NOMBRE DE MOTEURS

ALTITUDE MINIMALE PAR RAPPORT AU SOL

Pieds

Mètres

Hélicoptère

1

2 460

750

Hélicoptère

2

3 300

1 000

Voiture fixe

1 ou 2

2 460

750

Voiture fixe

4

3 300

1 000


7 (iii) Activités qui sont ou peuvent être menées
dans la zone, y compris les restrictions de temps et de lieu


― recherches sur la faune aviaire et autres études environnementales qui ne peuvent être réalisées ailleurs ;
― activités de gestion, y compris la surveillance ; et
― visites pédagogiques de la colonie de manchots empereurs sauf au début de la période de nidification (mai-juillet).


7 (iv) Installation, modification
ou démantèlement de structures


Des structures et équipements scientifiques ne peuvent être installés dans la zone qu'aux fins de la gestion ou de recherches scientifiques indispensables approuvées par les autorités compétentes conformément à la réglementation en vigueur.


7 (v) Emplacement des camps


Les camps ne sont autorisés que pour des raisons de sécurité, et toutes les précautions seront mises en œuvre pour éviter d'endommager l'écosystème local ou de perturber la faune locale.


7 (vi) Restrictions sur les matériaux
et organismes pouvant être introduits dans la zone


Aucun organisme vivant ou produit chimique autre que les produits chimiques nécessaires aux travaux scientifiques spécifiés dans le permis ne sera introduit dans la zone (les produits chimiques introduits à des fins scientifiques seront retirés de la zone avant la date d'expiration du permis).
Aucun combustible ne sera entreposé dans la zone sauf en cas d'absolue nécessité liée aux activités autorisées par le permis. Tous les matériaux seront introduits dans la zone pour une période déterminée, manipulés de manière à minimiser les risques pour l'écosystème et enlevés à l'issue de la période prévue. Aucune installation de stockage permanent n'est autorisée dans la zone.


7 (vii) Prélèvement de végétaux et d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore


Toute capture ou perturbation nuisible à la faune et la flore est interdite sauf dans les conditions autorisées par un permis. Si l'activité prévue a un impact moins que mineur ou transitoire, elle devra être conduite conformément aux dispositions du Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique qui devra être utilisé comme norme minimale.


7 (viii) Prélèvement ou enlèvement de toute chose n'ayant pas
été introduite dans la zone par le détenteur du permis


Le ramassage ou l'enlèvement de toute chose n'ayant pas été introduite dans la zone par le titulaire du permis n'est autorisé qu'à raison des objectifs de gestion ou de recherche scientifique spécifiés au permis. Toutefois, les déchets humains peuvent être enlevés, de même que les échantillons de faune et de flore morts ou malades peuvent être emportés en vue d'analyses biologiques.


7 (ix) Elimination des déchets


Tous les déchets doivent être enlevés de la zone.


7 (x) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints


Des permis d'accès à la zone peuvent être accordés en vue de la réalisation d'observations scientifiques, d'activités de suivi et d'inspection des sites pouvant comporter une collecte limitée d'échantillons de faune, d'oeufs et autres matériaux biologiques à des fins scientifiques. Pour favoriser la préservation des valeurs environnementales et scientifiques de la zone, les visiteurs doivent prendre toutes les précautions nécessaires contre l'introduction de matériaux et organismes exotiques.
Les sites faisant l'objet d'un suivi de longue durée seront clairement indiqués sur la carte et sur le terrain. Une carte montrant les lignes de démarcation de la ZSPA sera affichée à la station Mirny tout comme le sera une copie du plan de gestion à cette même station où il sera possible de s'en procurer une gratuitement.
Les visites dans la zone seront strictement limitées aux activités scientifiques et de gestion.


7 (xi) Rapports de visite


Les Parties doivent s'assurer que le principal titulaire de chaque permis délivré soumettra à l'autorité compétente un rapport des activités menées dans la zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire de rapport de visite suggéré par le SCAR. Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, dans l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par des personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public peut avoir accès en vue de préserver une archive d'usage utilisée dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'emploi scientifique de la zone.


8. Bibliographie


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Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13




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A N N E X E C


PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 131 GLACIER CANADA, LAC FRYXELL, VALLÉE TAYLOR, TERRE VICTORIA


1. Description des valeurs à protéger


Une zone de 1 km² sur le côté est du glacier Canada a été désignée « zone spécialement protégée » pour la première fois dans la recommandation XIII ― 8 (1985, SISP n° 12), et ce, à la suite d'une proposition de la Nouvelle-Zélande qui était motivée par plusieurs éléments : la zone contient une des végétations les plus riches (bryophytes et algues) des vallées sèches de la Terre Victoria du sud. Comme telle, elle représente une valeur écologique intrinsèque exceptionnelle ainsi qu'une valeur scientifique pour les botanistes, les zoologistes et les microbiologistes. La zone est désignée essentiellement pour protéger les valeurs écologiques du site. Elle est également précieuse en tant que site de référence pour tous les autres écosystèmes des vallées sèches.
Les limites de ce site ont été modifiées de telle sorte que la zone comprenne désormais des communautés biologiquement riches qui étaient auparavant exclues. La zone comprend un terrain libre de glace avec des étangs d'été et de petits ruisseaux d'eau de fonte s'écoulant du glacier Canada au lac Fryxell. La croissance végétale s'observe essentiellement dans une zone inondée abondante en eau à proximité du glacier dans la partie centrale de la zone. La composition et la distribution des communautés végétales de la zone sont en étroite corrélation avec le niveau des eaux. Par conséquent, les cours d'eau et la qualité de l'eau sont importants pour les valeurs du site. La zone est exceptionnelle dans la mesure où elle bénéficie d'apports d'eau plus constants que ceux enregistrés dans bien d'autres parties des vallées sèches de la Terre Victoria du sud et parce qu'elle est abritée des vents forts par la face du glacier d'une hauteur de 20 m située à proximité.
La zone a été très largement étudiée et documentée, ce qui accroît sa valeur scientifique. Cependant, les communautés végétales sont fragiles et vulnérables à toute perturbation et destruction par piétinement et échantillonnage. Les zones endommagées seront longues à recoloniser. Les sites endommagés à des dates connues dans le passé ont été identifiés et sont précieux dans la mesure où ils constituent l'une des rares zones des vallées sèches où il est possible de répertorier les conséquences à long terme des perturbations et de suivre le taux de reconstitution.
La zone requiert une protection spéciale de longue durée du fait de son importance écologique qui se caractérise par d'exceptionnelles communautés de mousses répertoriées dans les vallées sèches de la Terre Victoria du sud, et du fait également de ses valeurs scientifiques, de l'étendue géographique limitée de l'écosystème, de la vulnérabilité de la zone aux perturbations par piétinement, échantillonnage, pollution ou introductions d'objets étrangers, et de l'impact existant et croissant des activités touristiques, logistiques et scientifiques dans la région.


2. Buts et objectifs


La gestion du glacier Canada vise à :
― éviter la dégradation des valeurs de la zone et leur mise en péril en empêchant toute perturbation humaine inutile de la zone ;
― permettre les travaux de recherche scientifique sur l'écosystème et ses éléments et, en particulier, les communautés de mousses, tout en veillant autant que faire se peut à ce que le site soit à l'abri d'un échantillonnage abusif ;
― permettre d'effectuer des recherches scientifiques dans la zone à condition qu'il s'agisse de recherches primordiales ne pouvant pas être entreprises ailleurs ;
― minimiser les possibilités d'introduction de plantes, d'animaux et de microbes étrangers à la zone ;
― permettre qu'aient lieu des visites pour répondre aux objectifs du plan de gestion.


3. Activités de gestion


Les activités de gestion suivantes devront être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
Des panneaux indiquant l'emplacement et les limites naturelles de la zone tout en mentionnant clairement les restrictions d'accès devront être placés à des endroits appropriés sur les limites pour éviter toute entrée dans la zone par inadvertance.
Des panneaux indiquant l'emplacement de la zone (précisant les restrictions spéciales en vigueur) devront être placés en évidence et une copie du plan de gestion devra être disponible dans toutes les installations des cabanes de recherche situées dans la vallée Taylor dans un rayon de 20 km autour de la zone.
Des repères de couleurs vives, clairement visibles du ciel et ne présentant aucun danger pour l'environnement, devront être positionnés pour indiquer l'hélisurface d'atterrissage.
Des indicateurs de direction du vent devront être mis en place à proximité du site désigné pour l'atterrissage des hélicoptères selon que de besoin et retirés lorsque leur utilisation n'est plus justifiée.
Les repères, panneaux ou structures érigés à l'intérieur de la zone pour des raisons scientifiques ou des besoins de gestion devront être fixés solidement et maintenus en bon état.
Des visites devront être effectuées s'il y a lieu (une visite au moins tous les cinq ans) pour déterminer si la zone continue d'être utilisée par rapport aux besoins pour lesquels elle a été désignée et pour s'assurer que les mesures de maintenance et de gestion sont adéquates.
Les membres des programmes antarctiques nationaux dans la région devront se consulter en vue d'assurer le respect de ces mesures.
Des plans de gestion, cartes et autres informations à jour devront être disponibles sur les sites Web des programmes nationaux.


4. Durée de la désignation


La zone est désignée pour une durée indéterminée.


5. Cartes et photographies


Carte A : Glacier Canada, vallée Taylor, carte d'emplacement.
Spécifications de la carte :
Projection : conique conforme de Lambert ;
Parallèles de référence : 1er 79° 18 00'' S ; 2d 76° 42 00'' S
Méridien central : 162° 30 00'' E ; Latitude d'origine : 78° 01 16.2106'' S ;
Sphéroïde : WGS84.
Central Meridian : 162° 30 00'' E Latitude of Origin : 78° 01 16.2106'' S ;
Spheroid : WGS84.
Encadré : Vallées sèches de McMurdo et région de l'île Ross indiquant l'emplacement de la station McMurdo (US) et de la base Scott (NZ) ainsi que l'emplacement des autres zones sous protection spéciale dans les vallées sèches (la vallée Barwick, Terre Victoria, ZSPA n° 123 et la terrasse Linnaeus, Asgaard Range, Terre Victoria, ZSPA n° 138).
Carte B : Glacier Canada, carte topographique. Les spécifications de la carte sont identiques à celles de la carte A.
Les courbes de niveaux sont issues du modèle d'altitude numérique utilisé pour générer l'orthophotographie de la carte D. La zone exacte de sol humide associée à la zone inondée est soumise à des variations à la fois saisonnières et d'une année sur l'autre.
Carte C : Glacier Canada, carte topographique indiquant la carte de densité de végétation. Les spécifications sont identiques à celles de la carte B. Relevé cartographique de la densité de végétation et identification des phoques mommifiés.
Figure 1 : Vue en perspective de la zone protégée du glacier Canada, combinant orthophotographie et images Landsat La perspective est prise à une altitude de 485 m, 1,1 km en dehors de la zone à un relèvement de 95° sud-est.


6. Description de la zone
6 (i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Description générale


Le glacier Canada est situé dans la vallée Taylor, dans la partie sud des vallées sèches de Terre Victoria. La zone désignée comprend la majeure partie de la zone du front de taille du glacier sur le côté est de la partie inférieure du glacier Canada, sur la rive nord du lac Fryxell (77° 37'S, 163° 03'E : cartes A et B). Elle se compose d'une pente douce à modérée libre de glace à une élévation de 20 à 220 m avec des étangs d'été et de petits ruisseaux d'eau de fonte s'écoulant du glacier Canada au lac Fryxell.


Lignes de démarcation


La limite sud de la zone est définie par les rives du lac Fryxell, jusqu'au bord de l'eau, s'étendant du point de rencontre entre la pointe du glacier Canada et le lac Fryxell jusqu'à environ 1 km au nord-est (77° 36' 49.5'' S, 163° 04' 52,5'' E). L'angle sud-est est proche de l'isthme d'une petite péninsule s'étendant jusque dans le lac Fryxell. La péninsule, en dehors de la zone, est marquée par un gros rocher (crevassé) entouré par un cercle de roches qui constituait un point de repère pour l'étude du SISP d'origine effectuée par la Nouvelle-Zélande en 1985. Un poteau en bois indiquant le site 7 du projet de forage des vallées sèches (1973) se trouve à 10 m au nord-ouest de ce point. La crête de moraine qui s'étend sud-est vers le haut et en direction du nord représente la limite est de la zone. Un cairn a été placé sur une butte sur la crête à 450 m du point de la partie sud-est. La crête chute brusquement avant de rejoindre la pente sans caractéristiques particulières du principal mur de la vallée Taylor. La partie nord-est de la zone se situe dans cette inclinaison et sera repérée par un cairn.
Du cairn nord-est, les pentes de la limite nord remontent doucement en direction de l'ouest sur une distance de 1,7 km jusqu'au glacier Canada. A cet emplacement, un rocher important marque le point nord ouest de la zone (77° 36.434' S, 162 59.772' E). Ce rocher se situe au sommet de cette pente à une élévation de 220 m, à environ 300 m de l'endroit où le glacier émerge dans la vallée Taylor. La limite ouest suit l'extrémité du glacier sur environ 1 km, le long d'une pente de moraine latéral au ratio d'inclinaison relativement égal jusqu'au lac (77° 37' 12,2'' S, 163° 02' 98,4'' E).


Biologie


La partie de la zone centrale inondée (cartes C et D) qui contient les peuplements de végétation les plus riches est proche du bord du glacier, au nord et au sud d'un petit étang peu profond. La zone inondée est légèrement en pente et très humide avec de nombreux petits étangs et ruisseaux en été. Les pentes au-dessus de cette zone sont mieux drainées, mais la végétation colonise plusieurs petits canaux de ruisseaux s'étendant parallèlement au glacier depuis la limite supérieure de la zone en descendant jusqu'à la zone inondée. Des moraines onduleuses aident à l'accumulation des plaques de neige persistantes sur cette pente, d'où un apport d'humidité pour la croissance végétale. Les canaux des ruisseaux et la végétation associée deviennent moins visibles à mesure qu'on s'éloigne du glacier. Ces pentes et la zone centrale inondées sont drainées vers le sud-est par le ruisseau du Canada, un des trois ruisseaux qui dominent l'alimentation en eau du lac Fryxell. Du 31 décembre 2003 au 31 décembre 2004, le débit moyen du ruisseau du glacier Canada (F1) était de 11,5 l/s (débit minimum : 0,1 l/s et débit maximum : 130,231 l/s). Pendant la même période, la température moyenne de l'eau était de 1,02° C (minimum : 9,1° C et maximum : 11,65° C) (http://www.mcmlter.org/).
Trois espèces de mousse ont été répertoriées dans la zone inondée abondante en eau : Bryum subrotundifolium et Pottia heimii dominent, avec de rares apparitions de Bryum pseudotriquetrum. La croissance du lichen dans la zone passe inaperçue, mais deux lichens épilithiques, Carbonea capsulata et une espèce inconnue de Sarcogyne, ainsi que Lecanora expectans et Caloplaca citrina peuvent être observés dans une petite zone à proximité de l'écoulement de l'étang près du glacier Canada.
Les lichens chasmoendolithiques se développent dans de nombreux rochers. Plus de 37 espèces d'algues d'eau douce ont été répertoriées sur le site, essentiellement issues de la cyanophyte. La partie supérieure du ruisseau Canada semble superficiellement clairsemée en termes de croissance d'algues. Cependant, de nombreux épilithophytes de type incrustant se développent sur les surfaces inférieures des pierres et des rochers. Deux algues, Prasiola calophylla et Chamaesiphon subglobosus, ont été répertoriées uniquement dans cette partie supérieure du ruisseau. L'algue Prasiola calophylla, qui pousse sous forme de denses rubans verts sous les rochers du cours d'eau, n'est généralement visible que lorsque les rochers sont soulevés. Les tapis cyanobactériens sont vastes dans les parties inférieures et supérieures du ruisseau. Des colonies mucilagineuses de Nostoc commune dominent les parties plus humides de la zone centrale inondée tandis que des nappes oscillatoriacéennes recouvrent presque l'intégralité des fines de minerais. Les algues épiphytiques, dominées par Nostoc, sont communes sur la surface de Bryum argenteum et de Pottia heimii. La partie inférieure du ruisseau est similaire en termes de composition florale, bien que le ruisseau soit particulier du fait que l'algue Tribonema elegans est abondante à cet endroit alors qu'elle est totalement absente plus en amont. Il s'agit de la première observation de cette algue en Antarctique. Les espèces Phormidium et Gloeocapsa sont courantes tout le long du cours du ruisseau.
Des invertébrés de six souches ont été répertoriés dans cette zone. Les trois principaux groupes sont les rotifères, les nématodes et les tardigrades, sans oublier la présence de protozoaires, de platyhelminthes et d'arthropodes.


Activités humaines antérieures


Les traces d'activités humaines sont très communes à l'intérieur de la zone. Les principales formes de dommages visibles sur les sites de végétation sont les chemins, les empreintes de pied, les traces de prélèvement de carottes de mottes de mousse et de ramassage de plus gros morceaux de telles mottes. Un certain nombre d'anciens repères subsiste dans la zone inondée abondante.
Entre 1979 et 1983, une serre en plastique a été montée à l'intérieur de la zone près de la zone inondée pour procéder à des cultures expérimentales de légumes de jardin. Cette structure a été démontée à la fin de chaque saison, sauf en 1983, lorsqu'elle a été détruite par une tempête hivernale. Les vestiges de l'ancienne serre trouvés dans la zone ont été enlevés.
La première cabane néo-zélandaise située sur le glacier Canada a été installée sur un second site en 1989 avant d'être complètement retirée en 1995 ― 96. Le second site, indiqué sur les cartes B et C, est désormais désigné pour le campement indispensable associé aux recherches. Les chemins marqués par les lignes de roches, les zones dégagées à utiliser comme sites de campement, une ancienne hélisurface et plusieurs structures rocheuses basses associées au site de la première cabane ont désormais été remis en état. Une série d'au moins quatre trous peu profonds (1 m environ de profondeur) ont été creusés à proximité de l'ancien site de la cabane. Le second site de la cabane comprenait deux petits bâtiments, plusieurs nouvelles aires de campement et une nouvelle hélisurface, qui est toujours le site actuel d'atterrissage désigné. Le second site de la cabane est le site actuel de campement préféré.


6 (ii) Zones à accès réservé à l'intérieur de la zone


Aucune.


6 iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone


Des chemins existent entre le site de campement et la limite du glacier, à travers d'une zone humide de croissance végétale, et entre la rive du lac et le barrage sur le ruisseau du Canada. Une voie d'accès passant juste au dessus de la limite nord relie le lac Hoare et le lac Fryxell.
Un barrage de roches a été construit pendant la saison 1981-1982 dans la partie restreinte du ruisseau du glacier Canada, puis entièrement retiré à la fin de la saison. En 1990, un barrage plus important et des débitmètres Parshall de 22,86 cm ont été installés à proximité (cartes B et C). Le débitmètre est fabriqué à partir de fibres de verre noires. Le barrage se compose de sacs de sable en polyester remplis d'alluvions en provenance du canal du ruisseau à proximité. Les zones perturbées pendant la construction ont été remises en état et aucune trace ne subsistait la saison suivante. La partie en amont du barrage est recouverte de nylon enduit de vinyle. Une entaille a été construite dans le barrage pour réduire la pression en cas de débit important. Il s'est avéré nécessaire de dégager la neige saisonnière du canal pour empêcher l'accumulation d'eau au niveau du barrage. Les accumulateurs et les instruments de saisie de données sont stockés dans une caisse en contreplaqué située à proximité sur le côté nord du ruisseau. L'entretien de ce barrage est assuré par le projet de recherche écologique à long terme.
Des panneaux indicateurs et des cairns sont utilisés pour marquer les limites de la zone.
La cabane Fryxell américaine (20 m au-dessus du niveau de la mer) se situe à 1,5 km à l'est et la cabane Hoare (65 m au-dessus du niveau de la mer) à 3 km à l'ouest de la zone (carte A).


6 (iv) Emplacement des autres zones protégées
à proximité directe de ladite zone


Les zones protégées les plus proches du glacier Canada sont la terrasse Linnaeus (ZSPA n° 138) à 47 km à l'ouest dans la vallée Wright et la vallée Barwick, Terre Victoria (ZSPA n° 123) à 50 km au nord-ouest (carte A, carton intérieur).


7. Critères de délivrance d'un permis


L'entrée dans la zone est interdite sauf si un permis a été délivré par les autorités nationales compétentes. Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
― un permis est délivré uniquement pour la conduite de recherches scientifiques sur l'écosystème impossibles à entreprendre ailleurs ou pour des raisons de gestion essentielles en conformité avec les objectifs du plan telles que l'inspection ou les révisions ;
― les actions autorisées ne viendront pas mettre en péril les valeurs scientifiques ou écologiques de la zone ;
― l'accès à toute zone indiquée comme présentant une végétation de densité moyenne ou supérieure (carte C) doit être examinée avec la plus grande attention et faire l'objet de conditions spéciales indiquées dans le permis ;
― toutes les activités de gestion soutiennent les buts du plan de gestion ;
― les actions autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― la détention du permis ou d'une copie certifiée conforme est impérative dans la zone ;
― un rapport de visite devra être soumis à l'autorité nommée dans le permis ;
― tout permis sera délivré pour une durée donnée.


7 (i) Accès et déplacements à l'intérieur de la zone


Les véhicules sont interdits à l'intérieur de la zone et l'accès devra se faire à pied ou par hélicoptère. L'accès par hélicoptère se fera au sud de la ligne comme indiqué sur les cartes de sites jointes ; le survol au-dessus de la zone à une altitude inférieure à 100 m au-dessus du niveau du sol au nord de cette ligne est interdit.
Les hélicoptères devront atterrir uniquement sur le site désigné (163° 02' 53'' E, 77° 36' 58'' S : carte B) et le survol de la zone devra être évité d'une manière générale. Les exceptions à ces restrictions qui peuvent uniquement être accordées pour des raisons de gestion ou des raisons scientifiques exceptionnelles, doivent être spécifiquement autorisées par permis. Les grenades fumigènes pour hélicoptère sont interdites à l'intérieur de la zone sauf en cas d'absolue nécessité pour des raisons de sécurité et toutes les grenades devront être récupérées. Il est strictement interdit aux visiteurs, aux pilotes, à l'équipage des avions ou aux passagers en route pour une autre destination par hélicoptère, de se déplacer à pied au-delà des environs immédiats du site d'atterrissage et du site de campement désignés sauf autorisation spéciale accordée par permis.
Les piétons se déplaçant en aval ou en amont de la vallée ne devront pas entrer dans la zone sans permis. Il est demandé aux visiteurs avec autorisation qui entrent dans la zone de rester, dans la mesure du possible, sur les chemins existants. Les visiteurs devront éviter de marcher sur la végétation visible ou de traverser les lits des ruisseaux. Il est recommandé de marcher avec précaution dans les zones à sol humide, car le déplacement à pied peut facilement endommager les sols, les plantes et les communautés d'algues fragiles et dégrader la qualité de l'eau. Il est nécessaire de contourner ces zones en marchant sur les rochers ou la glace et en traversant les ruisseaux sur les gros rochers. Il est recommandé de faire attention à la végétation recouverte de sel dans les zones plus sèches, laquelle peut passer inaperçue. Le déplacement des piétons devra être limité au minimum conformément aux objectifs de toute activité autorisée et tout devra être mis en œuvre pour en minimiser les conséquences.


7 (ii) Activités menées ou pouvant être menées dans la zone,
y compris les restrictions relatives à la durée et à l'endroit


― recherches scientifiques ne mettant pas en péril l'écosystème de la zone ;
― activités de gestion essentielles, y compris le suivi.
Etant donné l'importance du régime hydrographique pour l'écosystème, les activités devront être menées de manière à minimiser la perturbation des cours d'eau et de la qualité de l'eau. Les activités menées en dehors de la zone (par exemple sur le glacier Canada) qui peuvent avoir des conséquences sur la qualité de l'eau devront être planifiées et conduites en tenant compte des conséquences possibles en aval. Les personnes réalisant ces activités à l'intérieur de la zone devront également garder à l'esprit les conséquences possibles en aval à l'intérieur de la zone et sur le lac Fryxell.


7 (iii) Installation, modification
ou enlèvement de structures


Toutes les structures érigées et tous les équipements scientifiques mis en place à l'intérieur de la zone doivent être spécifiés par permis. Tous les équipements scientifiques de la zone doivent clairement porter l'indication du pays, du nom du responsable des recherches et de l'année de leur installation. Tous les équipements devront être fabriqués à partir de matériaux présentant le minimum de risques de contamination pour la zone. L'enlèvement d'équipements spécifiques pour lesquels le permis est arrivé à expiration sera une des conditions à remplir pour obtenir un permis. Les installations permanentes sont interdites.


7 (iv) Emplacement des camps


Les camps permanents situés à proximité mais en dehors des limites de la zone devront être utilisés comme base de travail dans la zone. Le camping sur le site désigné (cartes B et C) peut être autorisé pour répondre aux besoins scientifiques et aux besoins de gestion considérés comme spécifiques et essentiels.


7 (v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone


Aucun animal vivant, aucune forme de végétation et aucun micro-organisme ne pourront être introduits délibérément dans la zone et des précautions devront être prises contre toutes introductions accidentelles. Aucun herbicide ou pesticide ne pourra être introduit dans la zone. Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, qui pourrait être introduit pour les raisons scientifiques ou de gestion spécifiées dans le permis, devra être retiré de la zone à la fin ou avant la fin de l'activité pour laquelle le permis a été délivré. Les combustibles ne devront pas être stockés dans la zone, sauf si cela s'avère nécessaire pour des raisons vitales associées à l'activité pour laquelle le permis a été délivré. Tous les matériaux introduits devront être introduits uniquement pour une durée limitée et ils devront être retirés à la fin ou avant la fin de la durée stipulée ; ils devront être stockés et manipulés de manière à ce que les risques liés à leur introduction soient réduits à leur minimum pour l'environnement.


7 (vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la flore et à la faune


La faune et la flore ne peuvent en aucun cas subir de prélèvement sauf exceptions prévues par le permis. Dans les cas où il y aurait prélèvement ou perturbation nuisible, il faut que l'opération se déroule au minimum conformément au code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux en Antarctique à des fins scientifiques.


7 (vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas été
apportée dans la zone par le détenteur du permis


Des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés de la zone uniquement en conformité avec un permis. Les opérations devront se limiter au minimum nécessaire pour satisfaire aux besoins de gestion ou besoins scientifiques. Tout matériau d'origine humaine susceptible de mettre en péril les valeurs de la zone et n'ayant pas été introduit dans la zone par le détenteur du permis ou avec une autorisation pourra être enlevé à moins que l'impact de l'enlèvement soit supérieur à l'impact qu'aurait le fait de laisser le matériau sur place. Dans ce dernier cas, l'autorité compétente devra être notifiée.


7 (viii) Elimination des déchets


Tous les déchets, y compris les déchets humains, devront être retirés de la zone.


7 (ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints


Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin de procéder à des activités de suivi biologique et d'inspection du site qui peuvent faire intervenir le ramassage de petits échantillons à des fins d'analyse ou de révision ou à titre de protection.
Tous les sites spécifiques devant faire l'objet d'un suivi de longue durée devront être correctement signalisés.
Les visiteurs devront prendre des précautions particulières contre l'introduction possible d'objets étrangers afin de préserver les valeurs scientifiques et écologiques des communautés végétales répertoriées dans la zone. L'introduction de plantes et de microbes issus des sols d'autres sites antarctiques, y compris les stations, ou issus d'autres régions extérieures à l'Antarctique pose notamment problèmes. Pour minimiser les risques, les visiteurs devront avant d'entrer dans la zone scrupuleusement nettoyer leurs chaussures ainsi que tout équipement à utiliser dans la zone, notamment les équipements de campement et d'échantillonnage et les repères.


7 (x) Rapports de visite


Les Parties doivent s'assurer que le détenteur principal de chaque permis délivré soumet aux autorités compétentes un rapport décrivant les activités entreprises. Ces rapports doivent inclure s'il y a lieu les informations identifiées dans le formulaire du rapport de visite suggéré par le SCAR. Les Parties doivent conserver une archive des activités en question et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités entreprises par les personnes relevant de leur juridiction, lesquelles doivent être suffisamment détaillées pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou des copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès en vue de préserver une archive d'usage qui sera utilisée et dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.


8. Bibliographie


Broady, P.A.1982b. Taxonomy and ecology of algae in a freshwater stream in Taylor Valley, Victoria Land, Antarctica. Archivs fur Hydrobiologia Supplement 63, 3, Algological Studies, 32, 331-349.
Conovitz, Peter A., Diane M. McKnight, Lee H. MacDonald, Andrew G. Fountain & Harold R. House. 1998. Hydrologic Processes Influencing Streamflow Variation in Fryxell Basin, Antarctica. Ecosystem Processes in a Polar Desert : The McMurdo Dry Valleys, Antarctica. Antarctic Research Series 72 : 93-108.
Lewis, K.J., Fountain, A.G. & Dana, G.L. 1999. How important is terminus cliff melt ? A study of the Canada Glacier terminus, Taylor Valley, Antarctica. Global and Planetary Change, 22(1-4), p. 105― 115. International Association of Meteorology and Atmospheric Sciences (IAMAS)/International Association of Physical Sciences of the Ocean (IAPSO) joint assembly, international symposium on Glaciers of the Southern Hemisphere, Melbourne, Victoria, Australia, July 7-9, 1997, edited by A.G. Fountain, A. Ruddell and G. Kaser. Publisher : Elsevier, Amsterdam, Netherlands.
Lewis, K.J., Fountain, A.G. & Dana, G.L. 1998. Surface Energy Balance and Meltwater Production for a Dry Valley Glacier, Taylor Valley, Antarctica. International Symposium on Antarctica and Global Change : Interactions and Impacts, Hobart, Tasmania, Australia, July 13-18, 1997. Papers. Edited by W.F. Budd, et al ; Annals of glaciology, Vol.27, p. 603-609. United Kingdom.
McKnight, D.M. & Tate, C.M. 1997. Canada Stream : A Glacial Meltwater Stream in Taylor Valley, South Victoria Land, Antarctica. Journal of the North American Benthological Society, 16(1), p. 14-17.
Seppelt, R.D., Green, T.G.A.1998. A Bryophyte Flora for Southern Victoria Land, Antarctica. New Zealand Journal of Botany. Vol 36, 617-635.
Sjoling, S. & Cowan, D.A.2000. Detecting Human Bacterial Contamination in Antarctic Soils. Polar Biology, 23(9), p. 644-650.
Skotnicki, M.L., Ninham, J.A. & Selkirk, P.M. 1999. Genetic Diversity and Dispersal of the Moss Sarconeurum glaciale on Ross Island, East Antarctica. Molecular Ecology. Vol 8, Issue 5, 753-762.
Vandal, G.M., R.P. Mason, D.M. McKnight & W. Fitzgerald. 1998. Mercury speciation and distribution in a polar desert lake (Lake Hoare, Antarctica) and two glacial meltwater streams. Science of the Total Environment, 213(1-3) : 229-237.



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13




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A N N E X E D


PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 134 POINTE CIERVA ET ILES AU LARGE DES COTES, COTE DANCO, PENINSULE ANTARCTIQUE


1. Description des valeurs à protéger


Cette zone avait à l'origine, sur proposition de l'Argentine et en vertu de la recommandation XIII-8 de la RCTA, été désignée comme site présentant un intérêt scientifique particulier n° 15, exemple important de la végétation antarctique marine bien développée et site de colonies de reproduction de cinq espèces d'oiseaux au moins.
A leur XXIe réunion (Christchurch, 1997), les Parties consultatives ont adopté le plan de gestion révisé de la zone et ce, en conformité avec le format arrêté dans l'annexe V du Protocole de Madrid et les dispositions de la mesure 3 (1997). A leur XXVe réunion (Varsovie, 2002) et une fois entrée en vigueur l'annexe V, elles ont décidé de rebaptiser au moyen de la décision 1 (2002) ce qui était alors le site présentant un intérêt scientifique particulier n° 15 et de le désigner comme zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 134.
Les arguments avancés initialement pour désigner cette zone demeurent valides. En effet, ladite zone possède une grande valeur scientifique de par sa diversité biologique inhabituelle qui englobe de nombreuses espèces d'oiseaux, de plantes et d'invertébrés. La topographie particulière de la zone conjuguée à l'abondance et à la diversité de la végétation offre des conditions on ne peut plus propice à la formation de nombreux micro-habitats, lesquels favorisent à leur tour le développement d'une très grande diversité biologique tout en conférant à la zone une valeur paysagiste exceptionnelle.
Les programmes de recherche à long terme pourraient subir l'impact d'une interférence humaine accidentelle, d'une destruction de la végétation et du sol ainsi que de la pollution des plans d'eau et de la perturbation des oiseaux, surtout aux époques qui coïncident avec les périodes de reproduction.


2. Buts et objectifs


La gestion de la ZSPA n° 134 vise à :
― protéger la diversité biologique de la zone, évitant des changements importants dans la structure et la composition des communautés de faune et de flore ;
― éviter toute perturbation humaine inutile ;
― permettre la réalisation de travaux de recherche scientifique qu'il n'est pas possible de faire ailleurs et assurer la poursuite des études biologiques à long terme en cours dans la région ainsi que la réalisation de tous autres travaux de recherche scientifique aussi longtemps qu'ils ne portent pas atteinte aux valeurs pour lesquelles la zone est protégée ;
― permettre l'exécution d'études et de tâches de suivi pour évaluer les effets directs et indirects que causent les activités de la base scientifique proche avoisinante (basePrimavera) 423.


3. Activités de gestion


Les activités de gestion ci-après seront réalisées pour protéger les valeurs de la zone :
― le personnel affecté à la base Primavera sera informé en particulier du contenu du plan de gestion.
― on ne pourra se déplacer que dans les aires dénuées de végétation en évitant de s'approcher de la faune sauf lorsque les projets de caractère scientifique l'exigent et si ont été délivrés les permis d'interférence nuisible appropriés.
― le prélèvement d'échantillons sera limité au minimum requis pour l'exécution des plans de recherche scientifique approuvés.
― seules seront autorisées les visites nécessaires pour s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont appropriées.
― tous les panneaux ainsi que d'autres structures érigées dans la zone à des fins scientifiques ou de gestion seront bien fixés et maintenus en bon état.
Pourront être balisés les sentiers de déplacement à pied qui mènent aux sites de recherche afin de limiter la circulation.


4. Durée de la désignation


La zone est désignée pour une durée indéterminée.


5. Cartes


La carte 1 montre l'emplacement général de la ZSPA n° 134. La carte 2 montre celui de la ZSPA par rapport à la côte Danco. En gris, l'ensemble des aires qu'englobe la ZSPA n° 134 (le milieu marin subtidal entre les différents secteurs continental et insulaires n'est pas inclus dans la ZSPA). La carte 3 montre en détail la zone dans les environs de la base Primavera, à l'exclusion de la ZSPA n° 134.


6. Description de la zone
6 (i) Cordonnées géographiques, bornes
et caractéristiques du milieu naturel


La pointe Cierva (64° 09' 23'' de latitude Sud et 60° 57' 17'' de longitude Ouest) se trouve sur la côte sud de l'anse Cierva, au nord de la baie Hughes, entre les côtes Danco et Palmer, dans le secteur nord-ouest de la péninsule Antarctique. Le site comprend la zone libre de glace entre la côte sud-ouest de l'anse Cierva et la côte nord-ouest de l'anse Santucci. Elle comprend également les îles Apéndice et José Hernandez et les îlots Musgo et Pingüino, qui eux se trouvent vers l'ouest/sud-ouest de pointe Cierva. Bien que la zone intertidale de chacun de ces sites se trouve dans la ZSPA, le milieu marin subtidal lui ne l'est pas.
La base Primavera (Argentine) et ses installations connexes ainsi que l'aire de plage utilisée pour y accéder sont exclues de la zone.
La zone possède une grande richesse d'espèces, aussi bien animales que végétales, et, dans certains cas, leur abondance est exceptionnelle.
Très étendue est la couverture de mousses, de lichens et de graminées. Les communautés végétales les plus évidentes sont les associations de lichens dominantes, le matelas de mousse dominé par Polytrichum-Chorisodontium et la sous-formation de Deschampsia-Colobanthus. Le matelas de mousse couvre des superficies de plus de cent mètres carrés sur une profondeur moyenne de quelque 80 cm. La flore présente comprend les deux espèces antarctiques de plantes à fleurs, quelque 18 espèces de mousses, 70 de lichens, deux hépatiques ainsi qu'une vingtaine d'espèces de champignons.
Les microalgues non marines, notamment sur les îlots Musgo et Pingüino, sont très abondantes et dotées de registres peu habituels. La faune d'arthropodes terrestres est également très nombreuse, parfois même associée aux puits de marée présents dans la zone littorale de la zone.
Nichent dans la zone 12 espèces d'oiseaux, à savoir le manchot antarctique (Pygoscelis antarctica), le manchot papou (Pygoscelis papua), le pétrel géant (Macronectes giganteus), le damier du Cap (Daption capense), l'océanite de Wilson (Oceanites oceanicus), le cormoran antarctique (Phalacrorocax. bransfieldensis), le chion (Chionis alba), le labbe (espèce prédominante Catharacta maccormickii), le goéland dominicain (Larus dominicanus) et le sterne (Sterna vittata).
Les colonies les plus nombreuses sont celles du manchot antarctique (Pygoscelis antarctica), du manchot papou (Pygoscelis papua), de l'océanite de Wilson (Oceanites oceanicus), du labbe antarctique (Catharacta maccormickii) et du goéland dominicain (Larus dominicanus).
On trouvera au tableau 1 un résumé du nombre estimé de couples nichant par espèce et par site de nidification.


Tableau 1. Nombre estimé de couples nichant par espèce et par site de nidification




ESPÈCE/SITE DE NIDIFICATION

POINTECIERVA

ÎLE
Apéndice

ÎLE
José Hernández

ÎLOTS
Pingüino

ÎLOTS
Musgo

Pygoscelis antarctica



550

1500


Pygoscelis papua

600

900




Macronectes giganteus

 

¸10



35

Daption capense

¸10

23


¸5

30

Pagodroma nivea

¸5





Oceanites oceanicus

1000

1000

100

100

100

Phalacrocorax bransfieldensis



21

¸10


Chionis alba

¸5

¸5

¸5

¸5

¸5

Catharacta sp.

450

¸5

¸5

¸5

10

Larus dominicanus

160

70

15

¸10

120

Sterna vittata

45

15

35


15


De même, la zone possède une grande valeur paysagiste. La variété des reliefs et des formes côtières, attribuable qu'elle est à la présence de différentes lithologies et à un système de fractures marqué et conjuguée à une couverture végétale étendue et variée, offre un panorama inhabituel dans le milieu antarctique.


6 (ii) Zones d'accès limité dans la ZSPA


Aucune.


6 (iii) Structures à l'intérieur de la zone


Il n'y a dans la zone aucune structure. Située au nord-ouest de la pointe Cierva et contigüe à la zone, la base Primavera (Argentine) n'est ouverte que pendant l'été. Elle se compose de huit bâtiments et d'une aire délimitée pour l'atterrissage des hélicoptères.


6 (iv) Emplacement d'autres zones
protégées à proximité de la zone


ZSPA n° 152, secteur occidental de Mar de la Flota, en face de l'île Low, îles Shetland du Sud, a quelque 90 km au nord-ouest de la ZSPA n° 134 ; et ZSPA n° 153, secteur oriental de la baie Dallmann, face à la côte occidentale de l'île Brabant, archipel Palmer, à quelque 90 km à l'ouest de la ZSPA n° 134.


7. Critères de délivrance des permis


L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par une autorité nationale compétente.
Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
― un permis est délivré uniquement à des fins scientifiques conformes au plan de gestion qu'il est impossible de réaliser ailleurs ;
― les actions autorisées ne doivent pas nuire au système écologique naturel de la zone ;
― toutes les activités de gestion (inspection, entretien ou révision) doivent contribuer aux buts et objectifs du présent plan de gestion ;
― les activités autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― le chercheur principal autorisé à entrer dans la zone doit se munir soit du permis soit d'une copie certifiée ;
― un rapport post-visite doit être soumis à l'autorité nationale compétente mentionnée dans le permis.


7 (i) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de celle-ci


L'accès à la zone ne sera autorisé qu'avec un permis délivré par une autorité compétente et ce, uniquement pour s'y livrer à des activités conformes au présent plan de gestion.
Il n'y a qu'un accès pour hélicoptères en dehors de la zone, à savoir dans l'aire adjacente à la base Primavera. Les hélicoptères ne peuvent atterrir que dans l'aire située à l'est-sud-est de la base. La route de vol à utiliser se limite à une approximation et part du nord. L'exploitation d'aéronefs audessus de la zone se fera au minimum en fonction des dispositions de la résolution 2 (2004), « Lignes directrices pour l'exploitation d'aéronefs à proximité de concentrations d'oiseaux ». En règle générale, aucun aéronef ne devra voler au-dessus de la ZSPA à moins de 610 m d'altitude sauf en cas d'urgence ou pour des raisons de sécurité aérienne.
L'accès par la mer est autorisé de quelque endroit que ce soit des îles que renferme la zone. Il est interdit de se servir d'un véhicule quel qu'il soit pour se déplacer.
Le tourisme et toute autre activité ludique ne seront pas autorisés. Les déplacements à l'intérieur de la zone se feront en évitant de perturber la faune et la flore, en particulier durant la saison de reproduction.


7 (ii) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la zone,
y compris les restrictions à la durée et à l'endroit


― travaux de recherche scientifique qui ne peuvent pas être réalisées ailleurs et qui ne mettent pas en péril l'écosystème de la zone ;
― activités de gestion essentielles, y compris la surveillance ;
― si, pour des raisons d'ordre scientifique ou de conservation, il est jugé nécessaire d'accéder à des sites donnés de nidification d'oiseaux et de colonies de mammifères, on pourrait imposer des restrictions plus sévères entre la fin du mois d'octobre et le début du mois de décembre. C'est une période considérée en effet comme particulièrement délicate car elle coïncide avec la phase maximale de ponte des œufs des oiseaux nichant dans la zone.


7 (iii) Installation, modification
ou enlèvement de structures


Aucune structure additionnelle ne peut être construite et aucun matériel installé dans la zone, sauf pour des activités scientifiques ou des activités de gestion essentielles et avec le permis approprié.
Tout le matériel scientifique installé dans la zone ainsi que tous les repères de recherche doivent être autorisés par un permis et clairement étiquetés en indiquant le nom du pays, le nom du chercheur principal et l'année d'installation. Tous les matériaux installés devront être de nature telle qu'ils font causent un minimum de contamination dans la zone, de dommages à la végétation ou de perturbation de la faune.
Les repères de recherche ne devront pas rester dans la zone une fois que le permis sera arrivé à expiration. Si un projet spécifique ne peut pas être achevé dans les délais autorisés, il faudra pour laisser sur place dans la zone un quelconque élément solliciter une prolongation.


7 (iv) Emplacement des camps


Les Parties qui utilisent la zone pourront normalement utiliser la base Primavera comme lieu d'hébergement. Seule sera autorisée l'installation de tentes pour y abriter des instruments ou du matériel scientifiques pour servir de base d'observation.


7 (v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone


L'introduction délibérée dans la zone d'animaux vivants et de matières végétales est interdite.
Il est également interdit d'y introduire des produits de la ferme qui n'ont pas été cuits.
Il est par ailleurs interdit d'introduire dans la zone des herbicides et des pesticides. Tout autre produit chimique, qui devra être introduit avec le permis correspondant, devra être retiré de la zone une fois qu'aura pris fin l'activité réalisée avec le permis adéquat. Il faudra documenter aussi bien que faire se peut l'utilisation et le type de produits chimiques et ce, à l'intention des autres chercheurs.
Ne devront être entreposés à l'intérieur de la zone aucun combustible, aucun aliment et aucun autre matériau à moins qu'ils ne soient indispensables pour mener à bien l'activité autorisée par le permis délivré.


7 (vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore


Toute capture ou perturbation nuisible à la faune et la flore est interdite sauf avec un permis. Dans le cas de prélèvements ou de perturbations nuisibles d'animaux, le Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique devra être utilisé comme norme minimale.
Les informations sur la capture ou la perturbation nuisible seront dûment échangées à travers le système d'informations du Traité sur l'Antarctique et elles devront être incorporées dans le Répertoire maître de l'Antarctique ou, en Argentine, dans le Centro de Datos Nacionales Antárticos. Les chercheurs qui prélèvent des échantillons devront prouver qu'ils sont familiers avec les prélèvements qui ont été effectués antérieurement afin de minimiser le risque d'une éventuelle duplication.


7 (vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas été
apportée dans la zone par le détenteur du permis


Le ramassage ou l'enlèvement de matériaux présents dans la zone ne peuvent se faire qu'en conformité avec un permis. Le prélèvement à des fins scientifiques de spécimens morts ne devra pas dépasser un niveau tel qu'il risque de mettre en péril la base nutritionnelle des charognards locaux.


7 (viii) Elimination des déchets


Tous les déchets non physiologiques devront être enlevés de la zone. Les eaux usées et les effluents domestiques liquides pourront être rejetés dans la mer comme le stipule l'article 5 de l'annexe III du Protocole de Madrid.
Les déchets qui résultent des travaux de recherche dans la zone peuvent être, en attendant leur évacuation, stockés temporairement à la base Primavera. Ce stockage devra se faire conformément aux dispositions de l'annexe III du Protocole de Madrid, étiqueté comme détritus et dûment scellé pour en éviter des pertes accidentelles.


7 (ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints


Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de suivi de l'évolution biologique et d'inspection du site pouvant impliquer le prélèvement d'échantillons de plantes ou d'animaux à des fins d'analyse ainsi que pour y ériger et entretenir des panneaux sans oublier toute autre mesure de gestion. Toutes les structures et toutes les bornes installées dans la zone à des fins scientifiques, y compris des signaux, devront être approuvées dans le permis et clairement identifiées par pays, avec le nom du principal chercheur et l'année d'installation. Les bornes de recherche et les structures devront être enlevées avant que ne vienne à expiration le permis ou lorsqu'il y arrive. Si un projet spécifique ne peut être achevé dans les délais impartis, il faudra pour laisser les éléments dans la zone solliciter une prolongation.


7 (x) Rapports de visite de la zone


Le principal détenteur de chaque permis délivré devra, une fois terminées les activités menées dans la zone, soumettre aux autorités compétentes un rapport décrivant les tâches réalisées dans la zone, utilisant pour ce faire le format qui lui a été remis au préalable avec le permis.
Les registres des permis et des rapports post-visites relatifs à la ZSPA seront échangés avec les autres Parties consultatives et ce, dans le cadre du système d'échange d'information comme le stipule le paragraphe 1 de l'article 10 de l'annexe V.
Les permis ou rapports devront été déposés dans une archive archivés pour que puissent y avoir librement accès toutes les Parties intéressées, le SCAR, la CCAMLR et le COMNAP de manière à fournir la documentation nécessaire sur les activités humaines menées dans la zone et d'en assurer une gestion adéquate.


Figure 1. ― Emplacement général de la zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 134,
pointe Cierva et îles au large des côtes Danco, péninsule Antarctique



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13



Figure 2. ― Zone antarctique spécialement protégée n° 134, pointe Cierva et îles au large des côtes, côte Danco, péninsule Antarctique. En gris, l'ensemble des aires que contient la ZSPA n° 134 (le milieu marin subtidal entre les différents secteurs continental et insulaires n'est pas inclus dans la ZSPA)



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13



Figure 3. ― Secteur de pointe Cierva qui comprend la base Primavera (la ligne grise de points
sur la courbe de niveau de 40 mètres indique laisse de haute-mer, exclue de la ZSPA n° 134)



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13



A N N E X E E


PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 136 PÉNINSULE CLARK, CÔTE BUDD, TERRE WILKES


Introduction


La péninsule Clark a été à l'origine désignée comme un site présentant un intérêt scientifique particulier n° 17 en vertu de la recommandation XIII-8 (1985) et un plan de gestion révisé a été adopté en vertu de la mesure 1 (2000). La zone a une superficie d'environ 9,75 km² et elle est adjacente aux îles Windmill sur la côte Budd, terre Wilkes, Antarctique oriental (Carte A). Les travaux de recherche scientifique effectués à l'intérieur du site ont porté sur les communautés végétales mais ont également inclus des études consacrées aux colonies de manchots. La protection de cette flore et de cette faune à l'intérieur de la zone permet de faire une comparaison utile avec des communautés végétales similaires et des colonies de manchots plus proches de la station Casey (elle est située à environ 5 km au sud-ouest) qui sont soumises à des niveaux de perturbation humaine plus élevés.


1. Description des valeurs à protéger


A l'exception de la péninsule Antarctique, l'écosystème terrestre en grande partie vierge de la péninsule Clark favorise une des communautés végétales les plus vastes et les mieux développées de la partie continentale de l'Antarctique. La zone a de riches associations de macrolichens et de bryophytes qui occupent des créneaux écologiques très spécifiques. C'est ainsi que, dans les communautés végétales relativement complexes, on a découvert 33 espèces de bryophytes et de macrolichens et identifié 11 associations aéthéogames. Cette végétation forme un continuum de variations écologiques le long de gradients environnementaux que sont l'humidité du sol, la chimie du sol et le microclimat. Le site proprement dit revêt une valeur écologique et une importance scientifique intrinsèques, en particulier pour les botanistes, les microbiologistes, les spécialistes du sol et les géomorphologistes des formations glaciaires.
A l'intérieur du site, des communautés de mousse et de lichen servent à contrôler des parcelles propres à la surveillance des impacts sur l'environnement de la station Casey avoisinante. La zone fournit des données de base grâce auxquelles il est possible de comparer les changements qui surviennent dans des communautés végétales similaires situées dans les environs immédiats de ladite station. Les communautés aéthéogames sont également surveillées au regard des fluctuations microclimatiques de courte durée et des changements climatiques de longue durée que connaît la région depuis la période de déglaciation 8000 ― 5000 BP.
Des populations reproductrices importantes et relativement non perturbées de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) et de labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) sont présentes dans la zone aux pointes Whitney et Blakeney. En outre, des océanites de Wilson (Oceanites oceanicus) et des pétrels des neiges (Pagodroma nivea) en phase de reproduction sont implantées dans la plupart des aires libres de glace. Le suivi des populations de manchots Adélie en phase de reproduction à la pointe Whitney depuis 1959 fournissent des données comparatives utiles permettant d'évaluer et de mesurer les impacts qu'ont les perturbations humaines sur les colonies de manchots installées sur l'île avoisinante de Shirley à proximité de la station Casey. Ces données démographiques à long terme sur le nombre de manchots Adélie sont parmi les données les plus anciennes dans l'Antarctique.
Le site favorise un couvert végétal exceptionnel pour des localités libres de glace de la partie continentale de l'Antarctique, un couvert qui se compose d'une vaste gamme de communautés végétales. Le site doit être protégé en raison de son importance écologique, de sa grande valeur scientifique et de l'étendue géographique limitée de l'écosystème. Le site est vulnérable aux perturbations que peuvent causer les piétinements, les prélèvements d'échantillon, la pollution et l'introduction d'organismes étrangers tout en étant suffisamment éloigné de la station Casey pour éviter les impacts et perturbations immédiats des activités qui y sont menées. C'est en raison des valeurs écologiques et scientifiques mais aussi des valeurs qu'offre le site pour une surveillance continue qu'il faut continuer de le protéger.


Principale raison de la désignation


La péninsule Clark offre une séquence temporelle visible et unique en son genre de l'émergence de la mer depuis la déglaciation et l'évolution holocène de la zone des îles Windmill. Avant l'émergence des pointes Whitney et Blakeney, la crête centrale située entre les deux consistait en des îlots qu'occupaient des manchots Adélie. Peu après l'émergence des deux pointes, les manchots ont commencé à les occuper. On croit savoir que cette présence historique de manchots a abouti à l'abondance comme à la densité actuelle des communautés végétales dans la zone dont la nature n'est observée nulle part ailleurs dans l'Antarctique. L'interaction manifeste de ces deux phénomènes constitue une plate-forme de recherche exceptionnelle.


2. Buts et objectifs


Le but de ce plan de gestion est d'assurer le maintien de la protection des caractéristiques et valeurs de la péninsule Clark. Ses objectifs sont les suivants :
― éviter la dégradation des valeurs du site en prévenant les perturbations excessives que pourraient leur causer les êtres humains ou les risques substantiels qu'ils pourraient leur faire courir ;
― conserver une partie de l'écosystème naturel en tant que zone de référence à des fins d'études comparatives et faire une évaluation des effets directs et indirects de la station Casey ;
― permettre des travaux de recherche scientifique sur l'écosystème et les éléments de l'écosystème, aussi bien géologique que biologique, tout en assurant une protection contre le prélèvement excessif d'échantillons et les perturbations ;
― empêcher ou réduire au minimum la possibilité d'introduire dans la zone des espèces non indigènes ; et
― permettre des visites pour des raisons de gestion à l'appui des buts du plan de gestion.


3. Activités de gestion


Les activités de gestion suivantes seront entreprises pour protéger les valeurs du site :
― des panneaux illustrant l'emplacement et les limites de démarcation, les restrictions d'accès devant être clairement indiquées, seront placés en des endroits appropriés aux limites de démarcation du site pour aider à éviter un accès par inadvertance ;
― des renseignements sur la zone, y compris un énoncé des restrictions spéciales qui s'appliquent et une copie de ce plan de gestion seront, affichés en évidence à la station abandonnée adjacente de Wilkes, au refuge « Wilkes Hilton » (nom officieux) à pointe Stonehocker, au refuge « Jack's Donga » (nom officieux) et à la station Casey. Des copies de ce plan de gestion seront également fournies à tous les navires de passage ;
― des bornes, panneaux ou structures érigés à l'intérieur du site pour des raisons scientifiques ou à des fins de gestion seront assujettis et maintenus en bon état puis enlevés lorsqu'ils ne sont plus nécessaires ;
― des visites seront effectuées selon que de besoin à des fins de gestion ; et
― le plan de gestion sera revu une fois tous les cinq ans au moins et mis à jour selon que de besoin.


4. Durée de la désignation


Le site est désigné pour une durée indéterminée.


5. Cartes


Carte A. Zones spécialement protégés de l'Antarctique, îles Windmill, Antarctique oriental.
Carte B. Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 136, péninsule Clark, îles Windmill, Antarctique oriental. Topographie et distribution des oiseaux.
Carte C. Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 136, péninsule Clark, îles Windmill, Antarctique oriental. Distribution des principaux types de végétation.
Carte D. Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 136, péninsule Clark, îles Windmill, Antarctique oriental. Géologie.
Spécifications pour toutes les cartes :
Donnée horizontale : WGS84 Projection : transversale universelle zone 49.


6. Description de la zone
6 (i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel


Zone d'affleurements rocheux mais aussi de champs de glace et de neige permanents, la péninsule Clark se trouve du côté nord de la baie Newcomb à l'extrémité est de la baie Vincennes en face de la région des îles Windmill sur la côte Budd, terre Wilkes. Elle a une superficie d'environ 9,75 km² et est située au 66°15' de latitude Sud et 110°36' de longitude Est).
Le site comprend toutes les terres de la péninsule Clark limitées au sud par une ligne allant du côté est de l'anse Powell depuis un point d'origine situé à 66° 15' 16'' de latitude Sud et à 110° 32' de longitude Est, jusqu'au poste trigonométrique G7, à 66° 15' 29'' de latitude Sud et 110° 33' 24'' de longitude Est et, de là, jusqu'à un point situé dans l'axe est sud-est des moraines Løken. À l'est, la limite du site est constituée par la limite ouest extrême des moraines Løken, allant vers le nord jusqu'à un point situé dans le plein est de la pointe Blakeney, et de là jusqu'à la côte, puis revenant le long de la côte jusqu'au point d'origine. Les limites de démarcation du site seront indiquées par des bornes bien en vue (Cartes A, B, C et D).
Topographiquement, la péninsule Clark comprend des affleurements rocheux bas libres de glace (l'altitude maximale y est d'environ 40 mètres au-dessus du niveau de la mer). Les vallées intermédiaires sont remplies de neige ou de glace permanente ou encore de moraine glaciaire et de débris exfoliés, et elles contiennent des aires de bassin versant. La péninsule s'élève à l'est jusqu'aux moraines Løken (l'altitude y est d'environ 130 mètres au-dessus du niveau de la mer).
Les îles Windmill au large de la zone représentent un des affleurements les plus à l'est d'un terrain mésoprotérozoïque à granulite de faible pression qui s'étend à l'ouest vers les collines Bunger, plus loin vers les complexes archéens de terre Princess Elizabeth et, enfin vers de petites expositions à l'est dans la zone de Dumont d'Urville et dans la baie du Commonwealth.
Les roches de la zone des îles Windmill comprennent une série de métapelites et métasammites migmatiques interstratifiées de séquences maphiques à ultramaphiques et felsiques de silicates calciques rares, de charnockite, de gabbro, de pegmatite, d'aplites et de filons dolérites (supacrustaux des îles Windmill). La péninsule Clark marque la transition nord d'une transition métamorphique qui sépare le partie nord de la zone des îles Windmill de la partie sud.
Sur la péninsule Clark, ce sont les affleurements de roche métapélitique et de gneiss de granite leucocratique qui prédominent. La roche métapélitique est en général foliée, migmatisée et à grains de taille fine à moyenne. La minéralogie de la roche métapélitique comprend de la biotite-sillimanite et de la biotite-sillimanite+cordiérite. La sillimanite est à forte structure linéaire dans la foliation et la cordiérite est en général pinnitisée. Le gneiss de granite est blanc, à grains de taille moyenne et feuilleté ; il se compose de deux intrusions felsiques à intermédiaire qui datent d'avant la déformation des îles Windmill et/ou sont synchrones avec elle. L'intrusion la plus grande, qui occupe la majeure partie du centre de la péninsule Clark est un gneiss œillé de quartz, de K-feldspar, de biotite, de mica blanc et de granite opaque. On observe de petits affleurements de maphique et de métapsammite. Les lits de roche s'orientent de sud-ouest en nord-est. La carte D donne la géologie de surface de la péninsule Clark.
Les graviers et les sols semblent être issus de sédiments marins qui se sont déposés durant le Pléistocène avec une fine couche de roche altérée. On peut apercevoir des colonies de manchots subfossiles le long de la digue centrale qui s'étend de sud-ouest en nord-est sur la péninsule ainsi qu'aux pointes Whitney et Blakeney. A proximité des colonies de manchots abandonnées, les sols sont caillouteux et riches en matière organique dérivée du guan° de manchots avec de l'argile. La distribution des lacs de la péninsule Clark est indiquée sur la carte B.
Par rapport à de nombreuses autres zones antarctiques continentales, les conditions climatiques qui règnent sur la péninsule sont suffisamment favorables que pour avoir donné le jour à une végétation plus ou moins stable, complexe, bien développée et riche en espèces. Les roches libres de glace favorisent une vaste couverture de lichens alors que, dans les zones plus basses, ce sont les mousses qui dominent. Les principaux facteurs responsables de la distribution de la végétation sur la péninsule Clark sont l'exposition au vent, la disponibilité d'eau et la présence de colonies de manchots abandonnées.
Au nord-ouest de la péninsule, des communautés bien développées d'Umbilicaria decussata, de Pseudephebe minuscula et d'Usnea sphacelata dominent. A une plus grande distance de la côte, c'est U.sphacelata qui domine et forme de vastes tapis au-dessus des roches métamorphiques et des lits de gravier en association avec P. minuscula et U.decussata de même qu'en association avec des bryophytes éparses. Les bryophytes comprennent Bryum pseudotriquetrum, Grimmia antarctici et Ceratodon purpureus. A l'intérieur de ces communautés, des parcelles de bryophyte bien développées dominent dans des sites abrités humides et forment localement des peuplements fermés comprenant un gazon de mousse pouvant atteindre jusqu'à 30 cm de profondeur.
Dans les zones côtières du nord-ouest et de l'ouest où l'on trouve des colonies de manchots, les espèces Xanthoria mawsonii, Candelariella flava et Buellia frigida sont plus courantes. Dans les colonies de manchots abandonnées que l'on trouve à l'intérieur des zones côtières méridionales, ce type de communauté contient une proportion plus élevée d'U.decussata et d'U.sphacelata.
Au centre de la péninsule Clark, la végétation est dominée par U. decussata, P. minuscula, B. soredian et B. frigida avec une présence éparse de Pleopsidium chlorophanum. La carte C donne la carte de végétation de la péninsule Clark. La microflore comprend des algues, Botrydiopsis constricta et Chlorella conglomerata étant les deux espèces les plus nombreuses, avec des bactéries, des levures et des champignons filamenteux.
On trouve à l'intérieur du site des colonies de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae), aux pointes Whitney et Blakeney. En 2004-2005, on a recensé quelque 9 000 couples reproducteurs à pointe Whitney et, en 1991, quelque 4 600 à pointe Blakeney. Les populations en phase de reproduction de manchots Adélie aux deux pointes n'ont cessé d'augmenter depuis que les études ont commencé en 1959-1960. En revanche, la population de manchots d'Adélie à l'île de Shirley (à 3 km au sud-ouest et proche de la station Casey) est pour sa part demeurée stable depuis 1968. Les océanites de Wilson (Oceanites oceanicus), les labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) et les pétrels des neiges (Pagodroma nivea) se reproduisent à l'intérieur du site (carte B).
La microfaune invertébrée terrestre comprend des protozoaires, des nématodes, des acariens, des rotifères et des tardigrades. Les invertébrés restent essentiellement dans les lits de mousse, les peuplements de lichen et les sols humides.
Le climat de la zone où se trouvent les îles Windmill est frigido-antarctique. Les données météorologiques de la station Casey sur la péninsule proche de Bailey font état de températures moyennes pour les mois les plus chauds comme les plus froids de 0,3° et ―14,9° C respectivement, les températures extrêmes variant entre 9,2° et ―41° C. Le climat y est sec avec des chutes de neige de 195 mm en moyenne par an-1 (précipitations équivalent). Chaque année, il y a en moyenne des bourrasques pendant près de 96 jours, au large de la calotte polaire. Les chutes de neige sont courantes durant l'hiver mais les vents extrêmement forts balayent les parties exposées de la péninsule de neige. Sur la crête de la plupart des collines de la péninsule Clark, la neige s'accumule dans le creux des affleurements rocheux ainsi que dans les dépressions du substrat. Plus bas le long des pentes, la neige forme des bancs plus profonds.


6 ii) Zones spéciales à l'intérieur du site


Il n'y a pas de zone spéciale à l'intérieur du site. Pour permettre l'accès du plateau à la mer à des fins de gestion ou de recherche scientifique, l'accès au moyen de véhicules sur neige est autorisé à l'intérieur de l'aire de transit au nord-est d'une ligne qui part de la ligne de démarcation de la ZSPA aux moraines Løken à 110° 38 34'' de latitude Est et 66° 14 47'' de longitude Sud et va de nord en ouest pour rencontrer le littoral à 110° 36 54'' de latitude Est et 66° 14 31'' de longitude Sud. Les véhicules doivent se déplacer uniquement sur du sol couvert de glace ou de neige afin d'éviter toute perturbation de la végétation et des vieilles colonies de manchots. L'utilisation de cette aire de transit peut être sujette à des conditions spécifiques de délivrance des permis.


6 iii) Emplacement de structures à l'intérieur du site
et adjacentes à elle


Les seules structures connues dans le site sont d'une part un abri en bois et en toile dont l'état est très mauvais et qui est connu sous le nom de « Wannigan » ; il est situé sur la « Lower Snow Slope » (nom officieux) dans la partie orientale de pointe Whitney. Cet abri a été construit en 1959 pour que R.L. Penney puisse y faire des études sur le comportement des manchots. Il y a une certain nombre de bornes le long de la limite de démarcation sud du site et des bornes d'étude à l'intérieur de celui-ci.
Le refuge « Wilkes Hilton » est situé à 200 m environ au sud de la limite de démarcation sud. A un kilomètre environ au sud-ouest on trouve la station abandonnée de Wilkes sur la pointe Stonehocker. Un autre refuge, « Jack's Donga » se trouve à 1,5 km approximativement au nord de la limite nord du site.


6 iv) Emplacement d'autres zones protégées
à proximité du site


Autres zones protégées dans un rayon de 50 km (Carte A) :
― zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 135, péninsule Northeast Bailey (66° 17' de latitude Sud, 110o33« de longitude Est) : 2,5 km au sud-ouest de la péninsule Clark, de l'autre côté de la baie Newcomb adjacente) la station Casey ;
― zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 103, île Ardery (66° 22' de latitude Sud, 110° 27' de longitude Est), et île Odbert (66° 22' de latitude Sud, 110° 33' de longitude Est, ) côte Budd située dans la baie Vincennes, à 13 km au sud de l'ancienne station Wilkes ; et
― Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 160, îles Frazier (66° 13' de latitude Sud, 110° 11' de longitude Est), à environ 16 km au nord-ouest de la baie Vincennes.


7. Critères de délivrance des permis


L'accès au site est interdit sauf si un permis a été délivré par l'autorité nationale appropriée.
Un permis pour accéder au site ne peut être délivré que si son objet est d'y faire des travaux de recherche scientifique ou de s'y livrer à des activités de gestion essentielles qui sont conformes aux objectifs et dispositions du plan de gestion.
Les permis seront délivrés pour une période de temps donnée et ceux qui en détiennent un doivent s'en munir ou se munir d'une copie certifiée à l'intérieur de la zone. L'autorité qui délivre le permis peut, si elle le souhaite, inclure des conditions additionnelles conformes aux objectifs et dispositions du plan de gestion.


7 i) Accès au site et déplacements
à l'intérieur de celui-ci


L'accès au site doit se faire du refuge « Wilkes Hilton » dans le sud-ouest, du refuge « Jack's Donga » dans le nord-est ou encore de la route de neige située entre la station Casey et « Jack's Donga » en descendant la pente occidentale des moraines Løken dans les alentours à l'est de l'anse Stevenson.
L'accès de Casey à la station abandonnée de Wilkes se fait par une piste de jonc bien signalisée à l'extérieur de la limite de démarcation sud du site. Etant donné que la piste Casey-Wilkes est très proche de la limite, les piétons et les véhicules doivent veiller à ne pas s'en écarter vers le nord.
L'accès à la mer de glace au moyen de véhicules sur neige à des fins scientifiques ou pour des activités de gestion est autorisé à l'intérieur de l'aire de transit qui se trouve au nord-est d'une ligne partant de la ligne de démarcation de la ZSPA aux moraines Løken 110° 38 34'' de latitude Est et 66° 14 47'' de longitude Sud et allant de nord en ouest pour rencontrer le littoral à 110° 36 54'' de latitude Est et 66° 14 31'' de longitude Sud. Tous les véhicules doivent se déplacer uniquement sur un sol couvert de neige ou de glace pour éviter de perturber la végétation et les anciennes colonies de manchots. Les véhicules ne sont pas autorisés dans le reste de la zone (sauf en cas d'urgence) où l'accès doit se faire en tout temps à pied.
Les hélicoptères ne sont pas autorisés à atterrir dans la zone sauf en cas d'urgence ou pour des activités de gestion essentielles.
La circulation à pied à l'intérieur du site doit être limitée au minimum nécessaire compatible avec les objectifs des activités autorisées. Les visiteurs doivent dans toute la mesure du possible éviter de marcher sur la végétation visible et dans les aires où le sol est humide car les chaussures peuvent facilement endommager les sols, les plantes ou les algues tout en dégradant la qualité de l'eau.


7 ii) Activités pouvant être menées à l'intérieur du site,
y compris les restrictions relatives à la durée et à l'endroit


Les activités ci-après peuvent être conduites dans la zone :
― programmes de recherche scientifique conformes au plan de gestion du site, qui ne mettront pas en danger les valeurs pour lesquelles la zone a été désignée ;
― activités de gestion essentielles, y compris une surveillance continue ; et
― prélèvement d'échantillons, lequel devra être aussi limité que faire se peut pour l'exécution des programmes de recherche approuvés.


7 iii) Installation, modification
ou enlèvement de structures


Aucune structure ne sera érigée et aucun matériel scientifique ne sera installé à l'intérieur du site sauf à des fins scientifiques ou à des fins de gestion essentielles telles que les autorise le permis. Tout le matériel scientifique installé dans la zone doit être clairement identifié par pays, nom du principal chercheur, année d'installation et date prévue d'achèvement de l'étude. Les détails doivent être inclus dans le rapport de visite. Les différents éléments dont se compose le matériel doivent être faits de matériaux qui posent un risque minimum de contamination du site et ils doivent être enlevés une fois l'étude achevée.


7 iv) Emplacement des camps


Il est interdit de camper à l'intérieur du site. Les équipes de travail doivent camper soit au refuge « Wilkes Hilton » soit au refuge « Jack's Donga ».


7 v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone


Aucun animal vivant, aucune forme de végétation et aucun micro-organisme ne seront introduits délibérément dans le site et toutes les mesures de précaution seront prises contre des introductions accidentelles.
Aucun matériel et produit avicole, aucun herbicide ou pesticide ne seront introduits dans le site. Tous les produits chimiques, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, seront enlevés du site à ou avant la fin de l'activité pour laquelle le permis a été délivré.
Les combustibles ne doivent pas être stockés à l'intérieur du site à moins qu'ils ne soient absolument nécessaires pour l'activité pour laquelle le permis a été accordé. Ils doivent être placés dans des récipients de 20 litres ou moins. Les dépôts permanents ne sont pas autorisés.
Tous les matériaux introduits dans le site ne le seront que pour une période donnée, ils seront enlevés à ou avant la fin de ladite période et ils seront stockés et gérés de telle sorte que les risques posés par leur introduction pour l'environnement soient réduits au minimum.


7 vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore


Le prélèvement de végétaux, la capture d'animaux ou les perturbations nuisibles à la faune et la flore sont interdits sauf si le permis l'autorise. Lorsqu'elle est autorisée, l'activité devra au minimum se conformer aux dispositions de l'article 3 de l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement (1991).


7 vii) Ramassage de toute chose qui n'a pas été apportée
dans le site par le détenteur du permis


Des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés du site uniquement si un permis l'autorise. Ils doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre aux besoins scientifiques ou aux besoins de gestion.
Les matériaux d'origine humaine risquant de porter atteinte aux valeurs du site, qui n'ont pas été introduits dans le site par le détenteur du permis ou qui n'ont pas été autorisés, peuvent être enlevés à moins que l'impact de l'enlèvement ne soit probablement plus grand que si ces matériaux étaient laissés sur place. Si les matériaux doivent être enlevés, il faut le notifier à l'autorité appropriée et en obtenir l'autorisation nécessaire.


7 viii) Elimination des déchets


Tous les déchets engendrés par les visiteurs, y compris les matières fécales et l'urine, doivent être enlevés du site.


7 ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints


Les mesures ci-après peuvent s'avérer nécessaires pour faire en sorte que les objectifs du plan de gestion soient atteints :
Des permis peuvent être accordés pour accéder au site afin d'y mener des activités de surveillance biologique et d'inspection du site qui peuvent consister à prélever de petits échantillons pour analyse ou examen, à ériger ou entretenir du matériel et des structures scientifiques ainsi que des panneaux ou à prendre d'autres mesures de protection.
Tous les sites spécifiques qui feront l'objet d'une surveillance de longue durée doivent être marqués de façon appropriée et leurs coordonnées, obtenues au moyen du système de positionnement global (système GPS), déposées par le truchement de l'autorité nationale appropriée auprès du Système des répertoires de données antarctiques. Toutes les données GPS doivent être consignées dans les rapports de visite et déposées dans les trois mois qui suivent la fin des activités de terrain pour lesquelles ces données ont été collectées.
Pour contribuer à la préservation des valeurs écologiques et scientifiques des communautés végétales trouvées dans le site, les visiteurs prendront des mesures de précaution rigoureuses contre l'introduction de plantes. Suscite une préoccupation particulière l'introduction de microbes ou de végétation en provenance de sols d'autres sites antarctiques, y compris des stations, ou de régions extérieures à l'Antarctique. Pour minimiser les risques, les visiteurs devront avant d'accéder au site nettoyer à fond leurs chaussures et tout autre matériel, en particulier le matériel de prélèvement d'échantillons et les bornes à utiliser dans le site.


7 x) Mesures d'atténuation


Il n'est pas acceptable que soit abandonné un site sans auparavant lui redonner son état original. Les fossés pédologiques doivent être remplis pour préserver l'intégrité de la zone. De même, toutes les bornes devront être enlevées une fois terminée l'activité pour laquelle elles ont été installées.


7 xi) Rapports de visite


Le principal détenteur de chacun des permis délivrés devra soumettre à l'autorité nationale appropriée un rapport décrivant les activités menées dans le site. Les rapports devront inclure selon que de besoin les informations identifiées dans le formulaire de rapport de visite suggéré par le SCAR. Les Parties devront conserver une archive de ces activités et, dans l'échange d'information annuel, fournir des descriptions sommaires des activités conduites par les personnes relevant de leur juridiction, descriptions suffisamment détaillées pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion.
Les Parties devront dans toute la mesure du possible déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laq uelle le public aura accès afin de conserver un dossier d'usage à prendre en considération dans un quelconque examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'emploi de la zone. Une copie du rapport devra être transmise à la partie nationale chargée de l'élaboration du plan de gestion (Australie) pour faciliter la gestion de la zone et assurer le suivi des populations d'oiseaux. De plus, les rapports de visite devront fournir des informations détaillées sur les données de recensement, l'emplacement des éventuels colonies ou nids nouveaux qui n'ont pas été répertoriés auparavant, un bref résumé des résultats des travaux de recherche et des copies des photographies prises de la zone.


8. Documentation


Quelques-unes des données qui ont été utilisées dans la rédaction du présent document et l'établissement des cartes ont été obtenues de l'Australian Antarctic Data Centre (IDN Node AMD/ AU), lequel fait partie de l'Australian Antarctic Division (Commonwealth of Australia). Les données relatives aux distributions d'oiseaux de mer en phase de reproduction viennent du projet scientifique du programme antarctique australien n° 1219, intitulé `Monitoring for long-term or cumulative impacts in Southern Ocean seabirds, for the period 1999-2005'.
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Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13






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A N N E X E F
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE
SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 165
POINTE EDMONSON, BAIE WOOD, MER DE ROSS
1. Description des valeurs à protéger


Si l'Italie a proposé que pointe Edmonson (74° 20' S, 165° 08' E, 5,49 km²), baie Wood, Terre Victoria, mer de Ross, soit désignée en tant que zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA), c'est parce que cette zone possède des valeurs écologiques et scientifiques exceptionnelles qui doivent être protégées d'une interférence que pourrait causer l'accès non réglementé dont elle fait actuellement l'objet. La zone consiste en un sol libre de glace et une petite aire marine adjacente au pied des pentes est du mont Melbourne (2 732 m), dont l'étendue est limitée et soumise à des travaux de recherche scientifique en cours et de longue durée.
L'écosystème terrestre et d'eau douce à pointe Edmonson est l'un des systèmes les plus remarquables qui existent dans la partie septentrionale de Terre Victoria du nord. On y trouve une diversité exceptionnelle d'habitats d'eau douce, avec de nombreux cours d'eau, lacs, étangs et aires de filtration, révélant des conditions de nutriments allant de l'eutrophique à l'oligotrophique. Un tel éventail d'habitats d'eau douce est rare à Terre Victoria. Par conséquent, ils entretiennent une grande diversité d'espèces d'algues et de cyanobactéries, plus de 120 espèces ayant déjà été répertoriées à ce jour tandis que le réseau de cours d'eau est le plus vaste et le plus important de la partie septentrionale de Terre Victoria. La lithologie volcanique et les substrats enrichis localement par des nutriments d'oiseaux, conjugués à une abondance d'eau localisée, fournissent un habitat pour le développement relativement étendu de bryophytes. Les communautés végétales sont très sensibles aux variations du régime hydrologique et les gradients environnementaux produisent des lignes de démarcation communautaires très bien définies. En conséquence, variée est la gamme des plantes qui comprend des communautés de lichens épilithiques, dont quelques-uns dépendent de l'apport en azote élevé des oiseaux, des communautés associées aux bancs de neige persistants, et des communautés dominées par la mousse qui favorisent de manière continue des habitants humides. Le site est l'un des exemples les plus caractéristiques de ce dernier type de communauté à Terre Victoria. On y trouve des invertébrés en abondance inhabituelle et répartis sur de vastes étendue pour cette partie de l'Antarctique.
La nature et la diversité des habitats terrestres et d'eau douce offrent des possibilités scientifiques exceptionnelles, en particulier pour l'étude des variations et processus biologiques le long de gradients d'humidité et de nutriment. Le site est considéré comme l'un de ceux qui se prêtent le mieux dans l'Antarctique aux études de l'écologie des algues. Ces caractéristiques ont été au nombre de celles qui ont abouti à la sélection de pointe Edmonson comme l'un des sites clés du programme des études biologiques des systèmes antarctiques terrestres (BIOTAS) du Comité scientifique pour la recherche en Antarctique 1995-96. Un programme multinational coordonné de recherches connu sous le nom de BIOTEX-1 a établi des sites d'étude et procédé à de vastes prélèvements de sol, de roche, d'eau, de neige, de guano, de bactéries, de végétation (tapis de cyanobactéries, champignons, algues, lichens, bryophytes) et d'invertébrés terrestres.
La valeur scientifique de pointe Edmonson est également considérée comme exceptionnelle pour les études consacrées à l'impact des changements climatiques sur les écosystèmes terrestres. Son emplacement à mi-chemin environ d'un gradient de latitude nord-sud qui s'étend le long de Terre Victoria vient compléter d'autres sites qui sont protégés pour leurs valeurs écologiques terrestres importantes comme cap Hallett (ZSPA no 106) et baie Botany, cap Géologie (ZSPA no 154), qui sont situés à grosso modo 300 km au nord et au sud respectivement. Cet emplacement géographique est considéré comme important dans un réseau continental de recherche écologique (par exemple, le programme « RiSCC » du Comité scientifique pour la recherche en Antarctique). En outre, les lacs sont au nombre de ceux qui se prêtent le mieux, dans la partie septentrionale de Terre Victoria, à des études de processus biogéochimiques avec des variations de courte et longue durée. Combinées aux propriétés uniques en leur genre de la couche active de pergélisol, dont l'épaisseur est inhabituelle en cet endroit, ces caractéristiques sont considérées comme particulièrement utiles en tant qu'indicateurs sensibles d'un changement écologique provoqué par les niveaux de rayonnements UV et de changements climatiques.
Une colonie de quelque 2 000 couples de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) a fait l'objet de recherches depuis 1994-95, de même qu'une colonie d'environ 120 couples de labbes de l'Antarctique (Catharacta maccormicki). La colonie de manchots Adélie de pointe Edmonson fait partie du réseau de surveillance des écosystèmes de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCMLR). Le site est considéré comme un bon exemple de cet assemblage d'espèces qui est représentatif de ceux que l'on trouve ailleurs. Il est cependant inhabituel de par l'éventail très divers des habitats en territoire de reproduction dont disposent les labbes bruns mais aussi parce que le nombre de labbes par rapport à celui des manchots est extrêmement élevé (1/20). L'emplacement géographique, la taille des colonies, les caractéristiques de terrain et d'habitat du site ainsi que sa proximité avec la station Mario Zucchelli à la baie de Terra Nova (qui protègent la colonie contre les perturbations causées par la station de recherche mais permettent l'apport du soutien logistique nécessaire) font de la pointe Edmonson un endroit qui se prête particulièrement bien aux travaux de recherche sur ces oiseaux. Ces travaux ont contribué au programme de contrôle de l'écosystème de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR), axés qu'ils sont sur le contrôle de la population, le succès en matière de reproduction, les stratégies d'alimentation, les mouvements migratoires et le comportement. Ils sont importants pour des études plus vastes sur la manière dont les variations naturelles et humaines de l'écosystème antarctique peuvent influer sur le succès en matière de reproduction des manchots Adélie de même que pour la compréhension de l'impact potentiel de la capture de krill de l'Antarctique (Euphausia superba).
Le milieu marin proche du littoral est un bon exemple représentatif de l'habitat de glace de mer qu'utilisent les phoques de Weddell en phase de reproduction pour mettre au monde et sevrer leur progéniture au début de la saison d'été. Une seule autre ZSPA dans la région de la mer de Ross a été désignée pour protéger les phoques de Weddell (ZSPA no 137, nord-ouest de l'île Blanche, détroit de McMurdo) mais si ce site a été désigné, c'est parce que le petit groupe de phoques en phase de reproduction dans cette localité est totalement inhabituel ; par contre, son inclusion ici l'est à titre d'exemple représentatif similaire aux sites de reproduction d'un bout à l'autre de la région.
En dehors des valeurs biologiques exceptionnelles du site, on y trouve également diverses caractéristiques géomorphiques, y compris une série de moraines de tourbe qui renferment des dépôts marins, des plages surélevées, un sol bigarré, une saillie cuspidée et des colonies de manchots fossilisés. La saillie cuspidée dans le nord est une caractéristique rare à Terre Victoria et l'un des meilleurs exemples en son genre. Elle est rare en ce sens que ne l'occupe pas une colonie de manchots reproducteurs comme c'est le cas au cap Hallett et au cap Adare. Les moraines de glace qui renferment des dépôts marins, y compris des os de phoque et des coquillages des bivalves Laternula elliptica et Adamussium colbecki, sont très utiles pour la datation des fluctuations régionales des glaciers. Les séquences sédimentaires dans le nord-ouest de pointe Edmonson contiennent des fossiles d'anciennes colonies de manchots. Elles sont utiles pour faire la datation de la persistance de reproduction d'oiseaux sur le site, ce qui contribue à la reconstruction des phases glaciaires et du paléoclimat de l'ère Holocène.
La large représentation et la qualité des phénomènes à pointe Edmonson ont suscité l'intérêt de diverses disciplines et des travaux de recherche ont été effectués au site pendant plus de 20 ans.
Durant cette période, des bases de données scientifiques considérables ont été établies, renforçant la valeur qu'a pointe Edmonson pour les travaux de recherche actuels, en cours et futurs. Il est important que les pressions exercées par les activités humaines dans la zone soient gérées de telle sorte que rien ne vienne par inadvertance mettre en péril les investissements effectués dans ces séries de données à long terme. Ces facteurs font également de ce site un site d'une valeur scientifique exceptionnelle pour les études pluridisciplinaires.
Compte tenu de la durée et de l'éventail des activités qui y ont été menées dans le passé, pointe Edmonson ne peut pas être considérée comme une zone vierge. On y a constaté quelques impacts sur l'environnement tels que des dommages occasionnels causés aux sols et aux communautés de mousse par piétinement, la dispersion de matériaux issus de matériels scientifiques par le vent et l'altération de l'habitat par la construction d'installations. En revanche, la zone libre de glace de la colline Ippolito qui s'étend sur une superficie de 1,67 km², à quelque 1,5 km au nord-ouest, n'a guère été visitée et les perturbations humaines en cet endroit sont jugées minimes. En tant que telle, la colline Ippolito est considérée comme revêtant une importance toute particulière comme aire de référence possible pour des études comparatives jusqu'à la pointe et il est primordial que cette valeur scientifique potentielle soit préservée. Si les effets précis de la recherche scientifique et de la présence humaine sur les deux sites sont incertains car des études détaillées sur l'impact humain n'ont pas encore été entreprises, les polluants dans l'écosystème marin local demeurent d'un niveau très bas et les impacts humains sur l'écosystème dans son ensemble, en particulier dans la zone de la colline Ippolito, sont en général considérés comme mineurs.
Les valeurs biologiques et scientifiques à pointe Edmonson sont vulnérables aux perturbations humaines. La végétation, les sols regorgés d'eau et les habitats d'eau douce sont vulnérables aux dommages par piétinement, à l'échantillonnage et à la pollution. Les études scientifiques pourraient être mises en péril par des perturbations dues à des phénomènes ou au matériel installé. Il est important que les activités humaines soient gérées de telle sorte les risques d'impact sur les valeurs exceptionnelles de la zone soient réduits au maximum.
La superficie totale de 5,49 km² comprend l'aire libre de glace de pointe Edmonson (1,79 km²), l'aire plus petite mais libre de glace similaire de la colline Ippolito (1,12 km²) à environ 1,5 km au nord qui est désignée en tant que zone à accès limité et le milieu marin adjacent (2,58 km²) s'étendant sur 200 m au large des côtes à partir de pointe Edmonson et de la colline Ippolito comprenant baia Siena (la baie de Sienne) (carte 1).


2. Buts et objectifs


La gestion à pointe Edmonson vise à :
― éviter toute détérioration ou tout risque de détérioration des valeurs de la zone en empêchant toute perturbation inutile de ladite zone ;
― permettre des recherches scientifiques tout en assurant la protection des valeurs de la zone, de tout interférence et/ou échantillonnage excessif mutuel ;
― permettre des recherches scientifiques, pour autant que ces recherches soient indispensables et ne puissent être menées ailleurs ;
― protéger les sites d'études scientifiques de longue durée d'éventuelles perturbations ;
― préserver une partie de l'écosystème naturel en tant que zone de référence potentielle aux fins de futures études comparatives ;
― minimiser les risques d'introduction de plantes, d'animaux ou de microbes endogènes dans la zone ; et
― permettre à l'appui des buts et objectifs du plan de gestion des visites à des fins de gestion.


3. Activités de gestion


Les activités suivantes devront être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
Des copies de ce plan de gestion, y compris des cartes de la zone, seront disponibles à la station Mario Zucchelli dans la baie de Terra Nova (Italie), à la station Gondwana (Allemagne) et à toute autre station permanente qui se trouve dans un rayon de 100 km de la zone.
Les structures, bornes, panneaux, clôtures ou tout autre matériel mis en place dans la zone à des fins de gestion ou à des fins scientifiques devront être solidement fixés et soigneusement entretenus puis enlevés lorsqu'ils ne sont plus nécessaires.
Des indicateurs durables de direction du vent devront être érigés à proximité des sites désignés d'atterrissage pour hélicoptères chaque fois qu'il est prévu qu'auront lieu plusieurs atterrissages pendant une saison donnée.
Des balises, qui devront être clairement visibles de l'air et ne poser aucun risque majeur pour l'environnement, devront être placées pour indiquer les sites réservés à l'atterrissage des hélicoptères.
Des bornes, comme une série de piquets définitifs, devront être placés pour indiquer les chemins recommandés que doivent emprunter à pied les visiteurs entre la colonie de manchots Adélie et les sites réservés à l'atterrissage des hélicoptères.
Des visites seront organisées en fonction des besoins (une fois tous les cinq ans au moins) afin de déterminer si la zone répond toujours aux buts et objectifs pour lesquels elle a été désignée et de s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont adéquates.
Les programmes antarctiques nationaux qui opèrent dans la région se consulteront en vue de veiller à ce que ces mesures soient mises en œuvre.


4. Durée de la désignation


La zone est désignée pour une période indéterminée.


5. Cartes et photographies


Carte 1. ZSPA no 165, pointe Edmonson, baie Wood, Terre Victoria, mer de Ross. Spécifications de la carte : projection : UTM Zone 58S ; sphéroïde : WGS84 ; zones libres de glace et littoral dérivés d'un mappage par satellite Quickbird rectifié avec une résolution au sol de 70 pixels/cm, acquisition par le Programma Nazionale di Ricerche in Antartide (PNRA) (Italie). Précision horizontale : approx. ± 10 m ; données d'élévation non disponibles. Encart 1 : emplacement de la baie Wood dans l'Antarctique. Encart 2 : emplacement de la carte 1 par rapport à la baie de Terra Nova. L'emplacement de la station Mario Zucchelli (Italie), de la station Gondwana (Allemagne) et des zones protégées les plus proches est indiqué.
Carte 2. Pointe Edmonson, ZSPA no 165, topographie, accès et caractéristiques importantes. Carte établie par orthophotographie numérique avec une résolution au sol de 25 pixels/cm, à partir de sondages GPS au sol, d'observations et d'une image satellite Quickbird (04/01/04).
Spécifications de la carte : Projection : conique conforme de Lambert ; parallèles d'échelle conservée : 1er 72° 40 00'' de latitude sud ; 2e 75° 20 00'' de latitude sud ; méridien central : 165° 07 00'' de longitude est ; latitude origine : 74° 20 00'' S ; sphéroïde : WGS84 ; datum vertical : niveau moyen de la mer. Equidistance des courbes de niveau : 10 m. Précision horizontale : ± 1 m ; précision verticale censée être meilleure que ± 1 m.
Carte 3. ZSPA no 165 zone à accès limité de la colline Ippolito, pointe Edmonson. Carte établie à partir d'une image satellite Quickbird (04/01/04). Même spécifications que la carte 2, à l'exception de la précision horizontale qui est d'environ ± 10 m ; pas d'information d'élévation. Niveau de la mer déterminé approximativement à partir du littoral visible sur l'image du satellite.
Carte 4. Pointe Edmonson ZSPA no 165, topographie, faune sauvage et végétation. Les spécifications de cette carte sont les mêmes que celles de la carte 2 à l'exception de l'équidistance des courbes de niveau qui est de 2 m.
Données cartographiques et préparation des cartes : PNRA, Dipartamento di Scienze Ambientali (Universtà di Siena), Environmental Research & Assessment (Cambridge), Gateway Antarctica (Christchurch).


6. Description de la zone
6 i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Description générale


Pointe Edmonson (74° 20' de latitude sud, 165° 08' de longitude est) est une zone côtière libre de glace d'une superficie de 1,79 km² située à la baie Wood, à 50 km au nord de la baie de Terra Nova, et à 13 km à l'est du sommet et au pied du mont Melbourne (2 732 m), Terre Victoria. La zone s'étend au total sur 5,49 km², y compris le sol entièrement libre de glace de pointe Edmonson (1,79 km²), la zone séparée libre de glace de colline Ippolito (1,12 km²) à environ 1,5 km au nordouest de pointe Edmonson, ainsi que le milieu marin proche du littoral et la mer de Baia Siena (la baie de Sienne) située entre ces zones libres de glace (2,58 km²), qui se trouvent à l'est et au pied de la plate-forme de glace permanente s'étendant à partir du mont Melbourne (carte 1). Une partie du glacier du mont Melbourne sépare les deux zones libres de glace sur terre. Une grande plage de cailloux couvre la longueur du littoral de pointe Edmonson, au-dessus duquel s'élèvent des falaises qui peuvent atteindre 128 m vers le sud de la zone. La topographie de la zone est accidentée, avec plusieurs collines d'origine volcanique d'une hauteur maximale de 134 m et des pentes libres de glace s'élevant jusqu'à environ 300 m adjacentes à la plate-forme de glace, bien que l'on ne dispose pas à l'heure actuelle d'informations précises quant à l'élévation de ces secteurs. Des moraines de glace ondulantes, des champs de galets et des affleurements rocheux sont séparés par des petites plaines de cendre et des vallées peu profondes. La zone est découpée par de nombreuses vallées et des cours d'eau de fonte, avec de nombreux petits lacs ainsi que des zones de filtration qui représentent des particularités que l'on retrouve dans toute la zone. Dans la région centre de la zone se trouvent plusieurs bassins de faible profondeur, à environ 25 m d'altitude, qui sont couverts de fines scories et de sable épais, en conjonction avec de vastes couches de végétation et de zones striées. La côte septentrionale de pointe Edmonson forme une saillie cuspidée abritant plusieurs plages surélevées. La nature environnementale de la colline Ippolito est similaire à celle de pointe Edmonson. Cette zone renferme une étroite plage de galets soutenue par une crête qui longe la côte. De petites rivières d'eau de fonte traversent des ravines peu profondes et des plans avant de déboucher dans deux lacs situés derrière la crête côtière dans le nord. Les crêtes et les cônelets s'élèvent à environ 200 m avant de fusionner avec des champs de neige et des glaciers du mont Melbourne dans le sud.


Lignes de démarcation


Le bord de la plate-forme de glace permanente qui s'étend du mont Melbourne est défini comme étant la ligne de démarcation à l'ouest, au nord et au sud de la zone (cartes 1 à 3). La ligne de démarcation est marine, qui, dans la moitié sud de la zone, suit le littoral sur 200 m au large des côtes à partir des extrémités de sud en nord des zones libres de glace de pointe Edmonson. Partant de l'extrémité nord de pointe Edmonson, la ligne de démarcation est s'étend vers le nord-ouest à travers la baie de Sienne sur une distance de 2 km jusqu'à un endroit situé à 200 m plein est à partir de la côte de la colline Ippolito. La baie de Sienne qui se trouve entre les deux zones libres de glace est donc confinée l'intérieur de la zone. Des bornes n'y ont pas été installées car le bord de la plateforme de glace et la côte sont des repères de démarcation évidents.


Climat


On ne dispose pas pour pointe Edmonson de fichiers météorologiques sur le long terme mais les données annuelles pour la station McMurdo, la base Scott et le cap Hallett semblent indiquer que la température moyenne dans les environs de pointe Edmonson tournerait autour de ―16 ° C et que l'accumulation annuelle moyenne de neige atteint entre 20 et 50 cm, soit l'équivalent de 10 à 20 cm d'eau (Bargagli et al., 1997). Des données de court terme sont disponibles pour la période qui va de décembre 1995 janvier 1996, rassemblées qu'elles ont été durant l'expédition BIOTEX 1. Pendant cette période, les températures ont varié entre ―7 ° C et 10 ° C, dépassant le seuil de 0 ° C tous les jours. L'humidité relative était basse (15 à 40 % le jour, 50 à 80 % la nuit), les précipitations occasionnelles avec de légères chutes de neige et des vents ne soufflant la plupart du temps que légèrement. A partir de la fin janvier, les conditions atmosphériques se sont détériorées, la température tombant fréquemment à moins de zéro durant la journée, le tout accompagné de chutes de neige et de vents violents. Les données disponibles pour les campagnes d'été en 1998-99 et 1999-00, recueillies qu'elles ont été auprès d'une station météorologique installée à proximité de la colonie de manchots semblent indiquer que les vents d'été à pointe Edmonson soufflent de l'est, du sud-est et du sud. Les vents atteignent en moyenne une vitesse quotidienne qui fluctue entre 3 et 6 noeuds, avec des maximums de 6 à 10 nœuds chaque jour, pour atteindre de temps à autre pas moins de 25 à 35 noeuds. Les températures moyennes quotidiennes de l'air étaient d'environ ―15 ° C en octobre, -6 ° C en novembre, -2,5 ° C en décembre et ―1 ° C en janvier pour ensuite tomber à ―3,5 ° C de nouveau en février (Olmastroni, communication personnelle, 2000). La température quotidienne la plus élevée durant les deux périodes estivales a été de 2,6 ° C le 25 décembre 1998. La température moyenne de l'air enregistrée au cours des deux étés a été d'environ ―4 ° C, alors que la vitesse moyenne du vent était elle de 4,5 noeuds. Enfin, le taux quotidien d'humidité relative moyenne variait entre 40 et 60 %.


Géologie des sols


La géologie de pointe Edmonson est issue de l'activité volcanique cénozoïque du mont Melbourne (province volcanique de Melbourne), qui fait partie du groupe volcanique de McMurdo (Kyle, 1990), et associée aux dépôts glaciaires de la calotte de glace marine qui couvrait la plus grande partie du littoral de Terre Victoria au cours de la dernière période glaciaire la plus intense (7500 à 25 000 ans avant le Paléocène) (Baroni et Orombelli, 1994). Le complexe volcanique à pointe Edmonson est constitué d'un grand anneau de tourbe phréatique, de cônelets de scories, de coulées de lave et de séquences de laves subaquatiques (mégapillow) (Wörner et Viereck). La composition de la roche est principalement basaltique et/ou trachytique, et inclut plusieurs produits volcaniques supplémentaires tels que les accumulations de tourbe, les ponces et les dépôts de débris (Simeoni et al., 1989 ; Bargagli et al., 1997). La surface du sol est principalement composée de matières volcaniques sèches à texture grossière avec une faible proportion de boue et d'argile (Bargagli et al., 1997). Ces surfaces exposées, ainsi que les faces non exposées de pierres et de galets, sont souvent recouvertes d'incrustations blanches ou d'efflorescences de sels solubles. La majeure partie du sol est de couleur foncée avec des nappes brunâtres et jaunâtres de scories et de tuffite. Des éboulis instables se rencontrent fréquemment sur les versants des collines qui sont secs et souvent dépourvus de végétation. Les lits des vallées et bassins sont recouverts de fines scories et de sable grossier de la roche est principalement basaltique et/ou trachytique, et inclut plusieurs produits volcaniques supplémentaires tels que les accumulations de tourbe, les ponces et les dépôts de débris (Simeoni etal., 1989 ; Bargagli et al., 1997). La surface du sol est principalement composée de matières volcaniques sèches à texture grossière avec une faible proportion de boue et d'argile (Bargagli et al., 1997). Ces surfaces exposées, ainsi que les faces non exposées de pierres et de galets, sont souvent recouvertes d'incrustations blanches ou d'efflorescences de sels solubles. La majeure partie du sol est de couleur foncée avec des nappes brunâtres et jaunâtres de scories et de tuffite. Des éboulis instables se rencontrent fréquemment sur les versants des collines qui sont secs et souvent dépourvus de végétation. Les lits des vallées et bassins sont recouverts de fines scories et de sable grossier.


Géomorphologie


On peut voir une série de dépôts marins sur la saillie cuspidée à l'extrémité nord de la pointe Edmonson. Les plages surélevées de la saillie qui s'inclinent doucement se composent de différentes proportions de sable, de cailloux et de roches distribués au-dessus des coulées de lave (Simeoni et al., 1989). On peut observer juste au-dessus de la ligne de niveau à marée haute en cet endroit de nombreux petits puits en forme de cratère dont un grand nombre contient de l'eau ou de la glace fondue encore qu'ils auraient été constitués par des marées extrêmes et la fonte d'accumulations de galce côtières. Au sud de la saillie cuspidée, on peut fréquemment apercevoir une roche mère volcanique sur la majeure partie du sol sur pas moins de 800 m à l'intérieur des terres, le plus en évidence dans les collines prééminentes d'environ 120 m de hauteur dans la partie centre-nord de la zone. Une série de moraines de la fin du Pléistocène et de tills connexes est située du côté ouest de ces affleurements, avec des bandes de moraine de galce du Holocène, des talus et pentes de débris adjacentes à la glace du glacier qui s'étend du mont Melbourne (Baroni et Orombelli, 1994).


Cours d'eau et lacs


Il y a à la pointe Edmonson six lacs dont la longueur peut atteindre pas moins de 350 m dont la superficie s'étend de grosso modo 1 500 m² (carte 2). Deux autres lacs sont situés derrière la crête côtière à la colline Ippolito, dont le plus grand est de l'ordre de 12 500 m² (carte 3). En outre, il y a à pointe Edmonson près de 22 étangs plus petits dont le diamètre est inférieur à 30 m (Broady, 1987). Les étangs plus grands sont toujours couverts de glace, des douves périphériques se formant durant l'été. On trouvera dans Guilizzoni et al. (1991) le détail des caractéristiques physico-chimiques et la limmologie des lacs de pointe Edmonson. Il y a d'un bout à l'autre de la zone de nonbreux cours d'eau dont certains sont alimentés en eau de fonte qui tire sa source de la plate-forme de glace adjacente tandis que d'autres sont alimentés par des lacs et de la neige/glace fondue. Plusieurs lits de cours d'eau ont des plaines d'inondation de sol fin que recouvrent des cailloux de type ponce d'un diamètre de 5 à 10 mm. Bon nombre des cours d'eau et des mares sont temporaires, se séchant peu après que les dernières concentrations de neige dans leurs bassins versants disparaissent.


Biologie végétale


Si on la compare à plusieurs autres sites du centre de Terre Victoria, pointe Edmonson ne possède pas une flore particulièrement variée puisqu'il n'y existe que quelques grandes concentrations fermées de végétation. Six espèces de mousse, un hépatique et au moins 30 espèces de lichen ont été répertoriés dans la zone. (Broady, 1987 ; Lewis Smith, 1996 ; Lewis Smith commentaire personnel, 2004, Castello, 2004). Cavacini (commentaire personnel, 2003) a constaté que de récentes analyses avaient permis d'identifier au moins 120 espèces d'algues et de cyanobactéries à pointe Edmonson. Ces espèces sont présentes sous diverses formes comme par exemple des concentrations d'algues au sol et des concentrations épiphyte sur les mousses ainsi que dans de nombreux habitats tels que des lacs, des cours d'eau et le manteau neigeux, sans oublier l'humidité ornithogénique et les sols minéraux bruts. Au début de l'été, la fonte des neiges laisse apparaître de petites concentrations d'algues et de mousses dans les lits des vallées, même si la plupart sont enterrées sous une couche pouvant aller jusqu'à 5 cm de fines particules minérales balayées par les vents et nettoyées par les eaux de fonte. Cette communauté est capable d'afficher une croissance rapide au mois de décembre lorsque l'humidité est présente et que les températures au sol sont relativement élevées, ce qui entraîne des pointes jusqu'à un centimètre au-dessus de la surface alors que l'accumulation de sable en surface est nettoyée ou soufflée par les vents. Un débit plus élevé de l'eau ou des vents plus forts peuvent facilement enterrer ces concentrations sans toutefois empêcher la lumière de pénétrer de 1 à 2 cm sous la surface afin de permettre la croissance (Bargagli et al., 1999). Les principales communautés de mousse se rencontrent sur des substrats plus stables qui ne risquent pas d'être enterrés par le sable, par exemple, dans des dépressions situées à l'abri ou le long des berges de lagunes et de cours d'eau de fonte, ainsi que dans les zones de filtration situées sous le manteau neigeux tardif où l'humidité perdure pendant plusieurs semaines. Certaines de ces concentrations comptent parmi les plus importantes de l'Antarctique continental puisqu'elles couvrent une superficie de 3 000 m². Il s'agit notamment de concentrations de Bryum subrotundifolium (= B. argenteum) à plusieurs centaines de mètres à l'ouest de la principale colonie de manchots Adélie (carte 4). D'autres concentrations, moins importantes, se rencontrent près du lac situé à proximité de la colonie de manchots Adélie (carte 4) ainsi que de plus petites concentrations plus localisées de Ceratodon purpureus (avec des couches relativement épaisses de matières organiques mortes) dans une vallée au nord de pointe Edmonson et dans la partie supérieure du principal cours d'eau dans la zone septentrionale libre de glace. Greenfield et. al. (1985) a indiqué que, à l'exception du cap Hallett, aucune région de la mer de Ross n'abrite une telle abondance de plantes même si en 1996 une zone de même dimension, presque exclusivement colonisée par Bryum subrotundifolium (= B. argenteum) a été découverte sur l'île Beaufort (ASPA n° 105), à environ 280 km au sud de pointe Edmonson.
Les communautés dominées par les mousses comprennent jusqu'à sept espèces de bryophytes, plusieurs algues et cyanobactéries et, à l'extrémité la plus sèche du gradient humidité, plusieurs lichens logés dans la mousse moribonde (Lewis Smith, 1999 ; Bargagli et al., 1999). Il existe des communautés ou zones de Bryum subrotundifolium (= B. argenteum), B. pseudotriquetrum et Ceratodon purpureus. Dans certains sites plus humides, l'hépatique Cephaloziella varians se retrouve parmi C. purpureus. Les communautés de mousse sèches et très ouvertes, souvent incrustées de lichens, contiennent en général Hennediella heimii, et se rencontrent souvent dans des cavités contenant de petites nappes de neige tardive. Sarconeurum glaciale a été observé sur un éboulis stable au-dessus du grand lac situé au sud de la zone (Lewis Smith, 1996). Les portions les plus élevées des colonies de mousses sont souvent recouvertes d'incrustations blanches de sels solubles (Bargagli et al., 1999).
Les communautés de lichens sont relativement variées, puisque 24 espèces ont été identifiées et au moins six espèces crustacées restent à identifier, même si elles sont peu abondantes (Castello, 2004 ; Lewis Smith, commentaire personnel 2004). Les lichens épilithiques sont généralement rares et peu répandus ; il s'agit principalement d'espèces crustacées et microfeuillues qui se retrouvent uniquement sur les rochers utilisés par les labbes et, occasionnellement, sur les affleurements stables des éboulis, les ravines humides et les zones de filtration temporaire. Les macrolichens sont rares, Umbilicaria aprina et Usnea sphacelata se retrouvant à de très rares endroits. La première de ces deux espèces est plus abondante dans les dépôts d'épandage des canaux légèrement inclinés et inondés par intermittence de la colline Ippolito, en association avec Physcia spp. et des petites touffes de Bryum subrotundifolium (= B. argenteum) (Given, 1985, 1989), B. pseudotriquetrum et Ceratodon purpureus (Lewis Smith, commentaire personnel, 2004). Buellia frigida est le lichen crustacé le plus répandu sur les laves durcies mais une communauté d'espèces nitrophiles se rencontre sur les rochers utilisés comme perchoir par les labbes (Caloplaca, Candelariella, Rhizoplaca, Xanthoria). Dans les dépressions pierreuses, sous les manteaux neigeux tardifs, les tourbes de mousses sont souventcolonisées par des cyanobactéries croûteuses et des lichens ornithocoprophages (Candelaria, Candelariella, Lecanora, Xanthoria) et, lorsqu'il n'existe aucune influence aviaire, par Leproloma cacuminum blanc (Lewis Smith, 1996).
Les premiers travaux consacrés à la flore algale de pointe Edmonson ont permis de dénombrer 17 cyanophyta, 10 chrysophyta et 15 chlorophyta (Broady, 1987). Des analyses plus récentes (Cavacini, commentaire personnel, 2003) ont permis d'identifier 120 espèces d'algues et de cyanobactéries, un nombre nettement plus important que les cyanophyta (28), chlorophyta (27), bacillariophyta (25) et xanthophyta (5) répertoriées précédemment (Cavacini, 1997, 2001 ; Fumanti et al., 1993, 1994a, 1994b ; Alfinito et al., 1998). Broady (1987) a observé peu d'endroits abritant de la végétation algale au niveau de sol ; la plus importante sont les couches oscillatoriales dans les dépressions humides dans les zones de sable de plage qui ont peut-être été des lagunes d'eau de fonte temporaire avant que l'étude ne soit réalisée. Des couches similaires ont été observées à proximité d'une zone de mousse dont Gloeocapsa sp. représentait un associé abondant. Prasiococcus calcarius a été observé dans les environs de la colonie de manchots Adélie, sous forme de petites zones de riches croûtes vertes au sol et de touffes de mousses moribondes. D'autres algues épiphytiques incluent l'oscillatoriale Nostoc sp., les chlorophytes unicellulaires y compris Pseudococcomyxa simplex, et le desmide Actinotaenium cucurbita. Une quantité importante d'algues d'eau douce a été observée, avec des couches oscillatoriales sur les lits des cours d'eau, des trames de filaments verts attachées à la surface de pierre (principalement Binuclearia tectorum et Prasiola spp.), des petits rubans de Prasiola calophylla sur la face inférieure des pierres et des croûtes épilithiques brunes foncé (dominées par Chamaesiphon subglobosus et Nostoc sp.) recouvrant les moraines. Les lagunes présentes dans le sable de plage contenaient Chlamydomonas sp. et cf. Ulothrix sp. tandis que les lagunes fertilisées par le guano de manchots et de labbes contenaient Chlamydomonas sp. et des couches oscillatoriales benthiques noires. D'autres lagunes abritaient également de riches communautés benthiques oscillatoriales fréquemment associées à Nostoc sphaericum. Parmi les autres algues en abondance, citons Aphanothece castagnei, Binuclearia tectorum, Chamaesiphon subglobosus, Chroococcus minutus, C. turgidusLuticola muticopsis, Pinnularia cymatopleura, Prasiola crispa (notamment en association avec les colonies de manchots et autres habitats enrichis par l'azote), Stauroneis anceps, plusieurs chlorophytes unicellulaires et ― dans la lagune à conductivité élevée ― cf. Ulothrix sp.
On trouve en abondance des algues et des cyanobactéries dans les sols humides tandis qu'ont été recensés des filaments et des tapis feuillu de Phormidium spp. (surtout sur des parcelles de sol humide et au fond des lacs de faible profondeur), des agrégats de Nostoc commune et une population de diatomées (Wynn-Williams, 1996 ; Lewis Smith, communication personnelle, 2004). L'espèce fongique Arthrobotrys ferox a été isolée sur les espèces de mousse Bryum pseudotriquetrum (= B. algens) et Ceratodon purpureus. A. ferox produit une sécrétion adhésive qui, comme on a pu l'observer, capture des collemboles de l'espèce Gressittacantha terranova (1,2 mm de longueur environ) (Onofri et Tosi, 1992).


Invertébrés


Par rapport à d'autres zones décrites de Terre Victoria, on trouve une vaste gamme de nématodes dans les sols humides à pointe Edmonson. Les nématodes découverts à pointe Edmonson comprennent Eudorylaimus antarcticus, Monhysteridae sp., Panagrolaimus sp., Plectus antarcticus, P. frigophilus et Scottnema lyndsayea (Frati, 1997 ; Wall, communication personnelle, 2000). Connue jadis pour exister uniquement dans les McMurdo Dry Valleys, cette espèce a été découverte à pointe Edmonson en 1995-96 (Frati, 1997). En quantités moins abondantes sont les collemboles, le plus souvent de l'espèce Gressittacantha terranova, qui ont été trouvés en dessous de roches et sur le sol et les mousses dans un certain nombre de micro-habitats humides (Frati, 1997). On trouve couramment des acariens rouges (vraisemblablement Stereotydeus sp. ou Nanorchestes, bien que les espèces n'aient pas été identifiées) dans des agrégations en dessous de pierres dans les habitats humides mais on a également trouvé des collemboles, des rotifères, des tardigrades et une variété de protozoaires (Frati et al., 1996 ; Lewis Smith, 1996 ; Wall, communication personnelle, 2000 ; Convey, communication personnelle, 2003).


Oiseaux en phase de reproduction


Les manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) se reproduisent en deux groupes près de la côte dans la partie la plus centrale et orientale de pointe Edmonson, occupant un territoire global de quelque 9000 m² (carte 4). On trouvera au tableau 1 un état récapitulatif du nombre des couples en phase de reproduction qui y ont été enregistrés entre 1981 et 1995, la moyenne durant cette période s'inscrivant à 1 808. En 1994-95, la plupart des oiseaux sont, d'après le recensement effectué, arrivés aux environs du 30-31 octobre tandis que la plupart des jeunes avaient pris leur envol dès le 12 février, cette période se terminant le 21 février (Franchi et al., 1997). Un site de nidification abandonné (il avait été occupé il y a quelque 2 600 à 3 000 ans) se trouve à environ 1 km au nord-ouest de la colonie actuelle, sur une roche de fond adjacente à la saillie cuspidée (Baroni et Orombelli, 1994).
Tableau 1. Manchots Adélie (couples en phase de reproduction) à pointe Edmonson, 1981-2005 (Données de Woehler, 1993 ; Olmastroni, communication personnelle, 2005)

ANNÉE

N° DE COUPLES
en phase de reproduction

1984

1 802

1987

2 491

1989

1 792

1991

1 316

1994

1 960

1995

1 935

1996

1 824

1997

1 961

1999

2 005

2001

1 988

2003

2 588

2005

2 091


Une colonie de labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) en phase de reproduction dans la zone est l'une des plus nombreuses de Terre Victoria Land, avec plus de 120 couples, dont 36 occupent la colline Ippolito (CCAMLR, 1999 ; Pezzo et al., 2001 ; Volpi communication personnelle 2005). Qui plus est, la zone comprend deux sites de rassemblement, à proximité de vastes étangs d'eau douce, qui sont utilisés pendant toutes la saison de la reproduction par des groupes hors âge de 50 à 70 individus (Pezzo 2001 ; Volpi 2005, communication personnelle). Des troupes de pétrels des neiges (Pagodroma nivea) ont été observés survolant la zone, et des océanites de Wilson (Oceanites oceanicus) sont fréquemment visibles. Pour autant qu'on le sache, aucune de ces deux espèces ne se reproduit à l'intérieur de la zone.


Mammifères en phase de reproduction


A pointe Edmonson, des phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) (¹50) se reproduisent régulièrement dans le milieu marin proche de la côte (sur la banquise côtière) à l'intérieur de la zone. Les femelles viennent y mettre bas et élèvent leurs petits sur la banquise côtière. Plus tard en été, ces phoques viennent souvent s'établir sur des plages dans la zone.


Recherches scientifiques
Etudes du programme de contrôle
de l'écosystème de la CCAMLR


1. La présence à pointe Edmonson de colonies de manchots en phase de reproduction est l'absence de pêcheries de krill dans leur zone d'alimentation renforcent l'importance de ce site pour les études comparatives et son inclusion parmi les autres sites CEMP du réseau de surveillance des écosystèmes mis sur pied pour atteindre les objectifs de la CCAMLR. La désignation de « zone protégée » a pour objet de permettre la poursuite des activités de recherche et de surveillance planifiées tout en évitant ou en éliminant dans toute la mesure du possible les activités susceptibles de perturber ou d'affecter les résultats des programmes de recherche et de surveillance, ou de modifier les caractéristiques naturelles du site.
2. Le manchot Adélie est une espèce qui revêt un intérêt particulier pour les activités de surveillance de routine et de recherche dirigée du CEMP sur ce site. C'est la raison pour laquelle le programme de surveillance des manchots Adélie (APMP), un projet de recherche que mènent conjointement des biologistes italiens et australiens, est en cours d'exécution à pointe Edmonson depuis 1994-95. Outre un système automatisé de surveillance des manchots (APMS), des clôtures ont été installées pour diriger les manchots vers un pont qui enregistre leur poids, leur identité et le sens de leurs déplacements alors qu'ils vont et viennent entre la mer et leur colonie de reproduction. Ce système, de concert avec les observations sur place des chercheurs, constitue la base d'une étude de 500 à 600 nids dans le secteur nord de la colonie qui fait partie du programme de contrôle de l'écosystème de la CCAMLR (CCAMLR, 1999 ; Olmastroni et al., 2000).
3. Parmi les paramètres observés sur une base régulière figurent les tendances d'évolution démographique (A3), la démographie (A4), la durée de l'alimentation (A5), le succès de la reproduction (A6), le poids des poussins à l'envol (A7), l'alimentation des poussins (A8) et la chronologie de la reproduction (A9).
4. Les études des manchots Adélie font également intervenir le contrôle de la population, des expériences avec des émetteurs satellitaires et des enregistreurs de température/profondeur installés sur des manchots pour en étudier l'emplacement et la durée de leur alimentation. Conjugué au lavage de l'estomac pour enregistrer le régime alimentaire des manchots soumis à un contrôle, ce programme permet de se faire une très bonne idée de l'écologie d'alimentation des manchots Adélie (Olmastroni, (2002)). Les données alimentaires (Olmastroni et al., 2004) ont confirmé les résultats de la répartition du krill en mer de Ross (Azzali et Kalinowski, 2000 ; Azzali et al., 2000) et indiquent que cette colonie se trouve à un point de transition de la disponibilité de E. superba entre des colonies au nord et d'autres plus au sud où cette espèce ne figure que rarement dans le régime alimentaire des manchots (Emison, 1968 ; Ainley, 2002). Par ailleurs, ces études ont mis en exergue l'importance du poisson dans l'alimentation du manchot Adélie qui, certaines années, a représenté jusqu'à 50 % du contenu de l'estomac.
Les données météorologiques et glaciaires locales permettent également de mieux comprendre les facteurs susceptibles d'affecter la biologie de la reproduction de l'espèce (Olmastroni et al., 2004). Qui plus est, les études de comportement font également partie des activités de recherche (Pilastro et al., 2001).
Les travaux de recherche consacrés à la colonie adjacente de labbes antarctiques portent sur la biologie de reproduction (Pezzo et al., 2001), la dynamique de population, et les schémas de migration. Depuis 1998-1999, plus de 300 labbes antarctiques ont été bagués avec des bagues de métal de couleur pour faciliter les activités de recherche sur le terrain qui exigent le repérage d'oiseaux particuliers et permettront l'identification des oiseaux en migration de la zone.


Autres activités scientifiques


Les premières études de l'écologie terrestre à pointe Edmonson Point ont commencé dans les années 80 encore que des scientifiques italiens en particulier se soient livrés de façon plus intensive à ce type de recherche et d'autres formes d'activité scientifique dans les années 90. C'est à pointe Edmonson qu'en décembre 1995 et janvier 1996 s'est installé BIOTEX 1, la première expédition de recherche du SCAR sur les études biologiques et les écosystèmes terrestres antarctiques (BIOTAS). C'est ainsi que dix chercheurs de trois pays ont participé à plusieurs projets scientifiques qui comprenaient des études écologiques, physiologiques et biogéographiques taxonomiques sur les cyanobactéries, les algues, les bryophytes, les lichens (y compris les communautés chasmolithiques et endolithiques), les nématodes, les collemboles et les acariens, des études de la biogéochimie des sols et de l'eau douce, des études sur l'activité métabolique microbienne et la colonisation ainsi que des études sur les réactions photosynthétiques aux conditions ambiantes et contrôlées des mousses, des lichens et des pigments végétaux qui peuvent agir comme agent photoprotecteur (Bargagli, 1999). Le programme BIOTAS a pris officiellement fin mais on s'attend à ce que d'autres études de ce genre se poursuivent à pointe Edmonson.


Activités et impacts humains


C'est vraisemblablement le 6 février 1990 que pointe Edmonson a reçu sa première visite lorsque Carsten Borchgrevink a débarqué juste au nord du mont Melbourne sur « un promontoire quasiment libre de neige.... d'une superficie d'environ 100 acres » et gravi les pentes sur environ 200 m (Borchgrevink, 1901 : 261). La région de la baie Wood a rarement été mentionnée durant les 70 années suivantes et elle n'a sans doute été visitée qu'à des intervalles peu fréquents. Les activités dans la zone ont augmenté dans les années 80, tout d'abord avec les premières visites des expéditions GANOVEX (Allemagne). Des travaux de recherche botanique y ont été entrepris en décembre 1984 (Given, 1985 ; Greenfield et. al., 1985 ; Broady, 1987) ainsi qu'en janvier 1989, époque à laquelle les premières propositions portant protection spéciale du site ont été faites (Given, communication personnelle 2003). Avec l'installation en 1986-87 par l'Italie d'une station à proximité de la baie de Terra Nova, l'intérêt pour la recherche dans le site s'est intensifié.
L'ère moderne des activités humaines à pointe Edmonson s'est en grande partie limitée à la science. Leurs impacts n'ont pas été décrits mais ils sont considérés comme mineurs et limités à des questions telles que les campements, les traces de pas, les repères de diverses sortes, les déchets humains, l'échantillonnage scientifique, la gestion de nombres restreints d'oiseaux (par exemple, l'installation de dispositifs permettant de suivre les oiseaux, le lavage d'estomac et les mesures biométriques), et quelques impacts associés à l'accès par hélicoptère ainsi qu'à l'installation et au bon fonctionnement des installations de campement et de recherche à la colonie de manchots comme sur la saillie cuspidée nord. Un déversement au moins d'hydrocarbures d'environ 500 ml, et deux autres déversements de quantités moins élevées ont été déclarés en 1996 qui avaient été causés par des opérations de ravitaillement au générateur et d'entreposage du carburant à proximité des colonies de manchots (voir les sites perturbés qui sont indiqués sur la carte 4). En outre, des déchets marins viennent de temps à autre s'échouer sur des plages à l'intérieur de la zone. La zone à accès limité de la colline Ippolito a fait l'objet de moins d'activités humaines qu'à pointe Edmonson et les impacts dans cette zone sont censés être négligeables.


6 ii) Zones à accès limité et zones gérées
à l'intérieur de la zone
Zone à accès limité


La zone libre de glace de la colline Ippolito (1,12 km²) à environ 1,5 km au nord-ouest de pointe Edmonson est désignée en tant que zone à accès limité afin de préserver une partie de cette zone comme site de référence pour de futures études comparatives alors que le reste de la zone terrestre (qui a une biologie, des caractéristiques et un caractère similaires) est en règle plus générale disponible pour des programmes de recherche et le prélèvement d'échantillons. Les lignes de démarcation nord, ouest et sud de la zone à accès limité sont définies comme étant les marges de la glace permanente qui s'étendent du mont Melbourne et coïncident avec la ligne de démarcation de la zone (cartes 1 et 3). La ligne est de la zone à accès limité est l'étale de basse mer moyen le long du littoral de cette zone libre de glace.
L'accès à la zone à accès limité est autorisé uniquement pour des raisons scientifiques essentielles ou à des fins de gestion (comme une inspection ou un examen) auxquelles il n'est pas possible de satisfaire ailleurs dans la zone.


6 iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone


Site du CEMP : Une cabane en fibre de verre destinées à l'observation sur le terrain, équipée d'un appareillage scientifique et d'un panneau APMS, et deux cabanes du type Nunsen (capacité d'accueil : quatre personnes) ont été mises en place par le PNRA en 1994-1995 à l'appui des travaux de recherche du CEMP. Ces structures sont installées sur une colline rocheuse à une hauteur de 16 m, à 80 m de la côte et à 40 m au sud de la sous-colonie nord de manchots (cartes 2 et 4). Au début de chaque saison de travail sur le terrain, un générateur et un certain nombre de fûts de carburant sont entreposés temporairement à environ 20 m du camp, puis enlevés à la fin de la saison. Adjacente à la souscolonie nord de manchots, des clôtures en mailles métalliques (30 à 50 cm) ont été installées pour diriger les manchots vers le pont bascule APMS.
Autres activités : En 1995-1996, quelque 50 cloches de plastique ont été installées en 10 endroits partout dans la zone au titre du programme BIOTEX-1 (cartes 2 et 4). Plusieurs cloches additionnelles avaient été installées l'année précédente en quatre endroits (Wynn-Williams, 1996). On ne sait pas exactement quel est le nombre de ces cloches qui se trouvent encore à l'intérieur de la zone. Des campements temporaires ont été installés pour la durée du programme BIOTEX-1 à l'endroit du site de campement désigné ; elles ont maintenant été enlevées.
Les stations permanentes les plus proches sont la station Mario Zucchelli à la baie de Terra Nova (Italie) et la station Gondwana (Allemagne), qui se trouvent à environ 50 km et 45 km au sud respectivement.


6 iv) Emplacement des autres zones protégées
à proximité directe de la zone


Les zones protégées les plus proches de pointe Edmonson sont les suivantes : mont Melbourne (ZSPA n° 118) située à 13 km à l'ouest ; et une zone marine à la baie de Terra Nova (ZSPA n° 161) située à environ 52 km au sud (carte 1, encart 2).


7. Critères de délivrance des permis


L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par les autorités nationales compétentes. Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
Un permis est délivré uniquement pour faire des travaux de recherche indispensables scientifiques dans la zone, ou pour des raisons scientifiques qui ne peuvent pas être appliquées ailleurs ; ou
Un permis est délivré pour des raisons de gestion essentielles qui sont conformes aux objectifs du plan telles que des activités d'inspection, d'entretien ou de révision.
L'accès à la zone d'accès limité est autorisé uniquement pour des raisons scientifiques ou de gestion impératives (inspection ou évaluation) qui ne peuvent être effectuées ailleurs à l'intérieur de la zone.
Les actions autorisées ne viendront pas mettre en péril les valeurs écologiques ou scientifiques de la zone.
Toutes les activités de gestion visent la réalisation des buts du plan de gestion.
Les actions autorisées sont conformes au plan de gestion.
La détention du permis ou d'une copie certifiée conforme est impérative dans la zone.
Un rapport de visite devra être soumis à l'autorité nommée dans le permis.
Tout permis sera délivré pour une durée donnée.
L'autorité compétente devra être notifiée de toutes les activités et/ou mesures qui n'ont pas été inclues dans le permis autorisé.


7 i) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de la zone


L'accès à la zone sera autorisé en petite embarcation, à pied ou en hélicoptère. Les déplacements terrestres dans la zone se feront à pied ou en hélicoptère. L'accès à la zone en véhicule est limité aux conditions qui sont décrites ci-dessous.


Embarcations


L'accès à la partie de la zone où se trouve la pointe Edmonson est interdit partout où se trouve des colonies de pinnipèdes ou d'oiseaux de mer ou sur la plage. Tout accès pour des raisons autres que les activités de recherche au titre du CEMP doit être effectué de manière à ne pas perturber les pinnipèdes et les oiseaux de mer (cartes 1 et 2). Aucune restriction ne s'applique aux débarquements à partir de la mer mais, lorsqu'ils pénètrent dans la principale zone libre de glace de pointe Edmonson, les visiteurs devront de préférence débarquer à la saillie cuspidée septentrionale et éviter de le faire à proximité de colonies d'oiseaux reproducteurs (carte 2).


Accès limité des véhicules


L'utilisation de véhicules à l'intérieur de la zone est interdite sauf à la limite sud de la zone où ils peuvent être utilisés sur la glace de mer pour accéder à la côte d'où les visiteurs devront poursuivre leur chemin à pied. Par conséquent, elle doit éviter toute interférence avec les sentiers d'alimentation des animaux et la colonie de manchots Adélie. Dans l'utilisation de véhicules sur la glace de mer, il faut prendre soin d'éviter les phoques de Weddell en phase de reproduction qui pourraient s'y trouver ; les véhicules doivent rouler à basse vitesse et ne pas s'approcher à moins de 50 m. L'accès terrestre au site est autorisé jusqu'à la ligne de démarcation de la zone. La circulation devra être maintenue au minimum nécessaire pour la conduite des activités autorisées.


Accès en aéronef et survol


Toutes les restrictions imposées à l'accès en aéronef et au survol décrites dans ce plan devront être appliquées durant la période qui va du 15 octobre au 20 février compris. Le mouvement et l'atterrissage d'aéronefs dans la zone sont autorisés sous réserve que les conditions suivantes soient strictement réunies :
i) Tous les survols de la zone à des fins autres que l'accès à la zone seront réalisés en tenant compte des restrictions figurant dans le tableau ci-dessous en matière d'altitude ;


Altitudes minimales de survol dans la zone en fonction du type d'aéronef



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13



6ii) L'atterrissage d'hélicoptères est autorisé en trois endroits spécifiques uniquement (cartes 1 à 4). Les sites d'atterrissage répondent aux coordonnées suivantes :
(A) Ils seront utilisés pour la plupart des buts recherchés, situés sur la saillie cuspidée septentrionale de pointe Edmonson (carte 2) (74° 19 24''de latitude sud, 165° 07 12''de longitude est).
(B) L'atterrissage est autorisé à l'appui du programme de surveillance des manchots lorsque l'hélicoptère est nécessaire pour le transport de matériel lourd et de fournitures (carte 2) (74° 19 43''de latitude sud, 165° 07 57''de longitude est) ; et (C) L'atterrissage est autorisé pour accéder à la zone à accès limité qui est située dans l'aire nord libre de glace (colline Ippolito, carte 3) (74° 18 50''de latitude sud, 165° 04 29''de longitude est).
iii) Dans des circonstances exceptionnelles, l'accès par hélicoptère peut être spécifiquement autorisé ailleurs à l'intérieur de la zone pour appuyer des activités scientifiques ou des activités de gestion et ce, en fonction des conditions imposées par le permis aux sites et à la programmation d'accès. L'atterrissage des hélicoptères en des sites où la végétation est considérable devrait être interdit en tous temps (cartes 2 à 4).
iv) L'itinéraire d'accès désigné des aéronefs suit une direction ouest et nord-ouest de la zone, à partir des pentes de glace est inférieures du mont Melbourne (cartes 1 à 3). Les aéronefs devront aborder le principal site d'atterrissage désigné (A) sur la saillie cuspidée en provenance du nordouest au-dessus et à proximité de la baie de Sienne. Le cas échéant, l'accès au site d'atterrissage (B) devrait suivre le même itinéraire et parcourir une distance additionnelle de 700 m vers le sud-est. L'itinéraire de départ est identique mais à l'envers.
v) S'il y a lieu, l'accès au site d'atterrissage (C) devra se faire à partir des pentes de glace est inférieures du mont Melbourne et les hélicoptères devront se diriger directement vers le site d'atterrissage depuis le sud en survolant la terre ou, lorsque cela est impossible, en survolant la baie de Sienne en évitant les sites de nidification des labbes qui se trouvent au nord du site d'atterrissage.
vi) L'utilisation de grenades fumigènes pour déterminer la direction des vents est interdite dans la zone sauf pour des raisons de sécurité impérieuses. Ces grenades doivent être récupérées.


Accès à pied et déplacements dans la zone


Tout déplacement sur la terre ferme dans la zone ne peut être effectué qu'à pied. Les visiteurs doivent prendre toutes les précautions d'usage pour minimiser les perturbations des oiseaux en phase de reproduction, les sols, les caractéristiques géomorphologiques et les surfaces de végétation et ils doivent, dans la mesure du possible, éviter d'endommager les plantes délicates et les sols souvent gorgés d'eau. Les déplacements à pied doivent être réduits au minimum en fonction des objectifs de toute activité autorisée et il convient à tout moment de veiller à minimiser tout effet nuisible du piétinement. Les piétons qui ne se livrent pas à des travaux de recherche ou à des activités de gestion portant sur les manchots n'entreront pas dans les colonies et devront rester en tout temps à une distance d'au moins 15 m des oiseaux en phase de reproduction. Il faudra veiller à ce que les dispositifs de surveillance, les clôtures et autres installations scientifiques ne soient pas perturbés.
Les piétons qui se déplacent entre les sites d'atterrissage (A) et (B) des hélicoptères jusqu'à la colonie de manchots Adélie devront suivre les itinéraires de marche privilégiés qui sont indiqués sur les cartes 2 et 4 ou suivre un itinéraire le long de la plage.


7 ii) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la zone,
y compris les restrictions à la durée et à l'endroit


Le programme de recherche associé au CEMP de la CCAMLR.
Des études scientifiques qui ne portent pas atteinte aux valeurs scientifiques et à l'écosystème de la région.
Des activités de gestion essentielles, y compris la surveillance.


7 iii) Installation, modification
ou enlèvement de structures


Aucune structure ne peut être installée dans la zone sauf autorisation stipulée dans le permis. Tout le matériel scientifique installé dans la zone doit être autorisé par un permis et identifier clairement le pays, le nom du principal chercheur et l'année de l'installation. Tous les articles doivent être fabriqués avec des matériaux qui posent un risque minimum de pollution de la zone. L'enlèvement de matériel spécifique pour lequel le permis est arrivé à expiration sera une des conditions de la délivrance de ce permis. Les structures permanentes sont interdites.


7 iv) Emplacement des camps


Des campements semi-permanents et temporaires sont autorisés dans la zone à l'endroit primaire désigné qui est situé sur la saillie cuspidée de pointe Edmonson (carte 2). Les campements au camp de recherche du CEMP (cartes 2 et 4) sont réservés exclusivement aux activités relevant du programme de surveillance des manchots Adélie. Selon les besoins, à l'intérieur de la zone à accès limité et à des fins décrites avec précision dans le permis, des campements temporaires sont autorisés sur le site désigné (C) (74° 18 51'' de latitude sud, 165° 04 16'' longitude est) à une centaine de mètres à l'ouest du site d'atterrissage des hélicoptères.


7 v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone


L'introduction délibérée d'animaux, de végétaux ou de micro-organismes est interdite et les précautions visées au point 7 ix) seront prises en cas d'introductions accidentelles. Compte tenu de la présence de colonies d'oiseaux reproducteurs à pointe Edmonson, aucun produit de la volaille, y compris les produits contenant des œufs en poudre ainsi que les déchets de tels produits, ne sera introduit dans la zone. Aucun herbicide ni pesticide ne doit être introduit dans la zone. Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou isotopes stables, susceptibles d'être introduits à des fins scientifiques ou de gestion en vertu du permis, seront retirés de la zone au plus tard dès que prendront fin les activités prévues par le permis. Aucun combustible ne sera entreposé dans la zone sauf autorisation prévue par le permis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion. Des dispositifs de nettoyage des déversements d'hydrocarbures devront être placés en des endroits où du combustible est régulièrement utilisé. Tous les matériaux introduits dans la zone pour une période déterminée uniquement en seront enlevés au plus tard à la fin de ladite période, et ils seront entreposés et manipulés de manière à minimiser les risques pour l'environnement. En cas de déversement susceptible de porter préjudice aux valeurs de la zone, ils en seront retirés dans la mesure où ce retrait n'a pas des conséquences plus graves que de les laisser in situ. L'autorité compétente devra être notifiée de tout déversement ou non enlèvement qui n'a pas été inclus dans le permis autorisé.


7 vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore


Toute capture ou perturbation nuisible à la faune et la flore est interdite sauf avec un permis délivré conformément à l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement. Dans le cas de prélèvements ou de perturbations nuisibles d'animaux, le SCAR Code of Conduct for Use of Animals for Scientific Purposes in Antarctica (Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique) devra être utilisé comme norme minimale.


7 vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas été
apportée dans la zone par le détenteur du permis


Le ramassage ou l'enlèvement de toute chose qui n'a pas été apporté dans la zone par le détenteur du permis ne peut se faire qu'en conformité avec le permis, mais il doit se limiter au minimum requis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion. Un permis ne sera pas délivré si l'on craint à juste titre que l'échantillonnage proposé prélèverait, enlèverait ou endommagerait de telles quantités de roche, de sol, de flore ou de faune sauvages que leur distribution ou abondance sur pointe Edmonson serait sérieusement affectée. Tout matériau d'origine humaine susceptible de nuire aux valeurs de la zone, qui n'a pas été introduit par le titulaire du permis ou toute autre personne autorisée, doit être enlevé dans la mesure où cet enlèvement n'entraînera pas de conséquences plus graves que de le laisser in situ. Dans ce cas, les autorités compétentes devront en être informées.


7 viii) Elimination des déchets


Tous les déchets, à l'exception des déchets humains, seront retirés de la zone. Les déchets humains seront soit enlevés de la zone soit incinérés en recourant à des technologies conçues à cette fin comme une toilette au propane ou, dans le cas des déchets humains liquides, ils pourront être évacués en mer.


7 ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints


1. Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de surveillance et d'inspection du site qui peuvent impliquer le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse, de révision ou de protection.
2. Tous les sites spécifiques dont le suivi sera de longue durée seront correctement balisés.
3. Les visiteurs devront prendre des précautions spéciales contre toute introduction afin de préserver les valeurs scientifiques et écologiques de pointe Edmonson. Il conviendra de ne pas introduire de plantes, de microbes et d'invertébrés issus d'autres sites antarctiques, y compris de stations, ou provenant d'autres régions hors de l'Antarctique. Les visiteurs devront veiller à ce que tout le matériel d'échantillonnage et de balisage introduit dans la zone soit propre. Les chaussures et autres équipements à utiliser dans la zone (sacs à dos, tentes, etc.) devront aussi, dans la mesure du possible, être soigneusement nettoyés avant de pénétrer dans la zone.


7 x) Rapports de visite


Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet aux autorités compétentes un rapport décrivant les activités menées dans la zone. Ces rapports doivent inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite suggéré par le SCAR. Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès, et ce, afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée et dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.


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A N N E X E F
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE
DE L'ANTARCTIQUE N° 166
PORT-MARTIN, TERRE ADÉLIE
1. Description des valeurs à protéger


A l'origine le site historique de Port-Martin a été désigné comme site historique n° 46 dans la Recommandation XIII-16 proposée par la France (Bruxelles, 1985).


Bref rappel historique


La construction d'une base en Terre-Adélie avait été programmée comme tâche majeure de l'expédition TA2. Celle-ci, partie de Brest (France) en novembre 1948, atteignit la banquise le 11 février 1949. Elle ne put débarquer en raison des conditions de glace défavorables.
Une nouvelle expédition, TA3, y parvint le 18 janvier 1950 et, le 20 janvier, un emplacement définitif fut choisi pour la construction de la nouvelle base. Le site prit le nom de Port-Martin en hommage à J. ―A. Martin, membre de l'expédition décédé à bord du navire. Une équipe de 11 hommes sous la direction d'André-Franck Liotard leva le bâtiment principal ― une ossature bois, pré-taillée, à poteaux de décharge ― et construisit diverses annexes. Celles-ci concernaient principalement les activités scientifiques (magnétisme, géodésie, sondage ionosphérique, optique atmosphérique, biologie, etc.) ainsi que la météorologie. Des antennes de transmission radio et des pylônes d'éoliennes furent édifiées dans les écarts ainsi qu'un abri refuge qui pourrait servir en cas de nécessité.
Le 6 janvier 1951, les 17 membres de l'équipe de relève TA4 commandée par Michel Barré débarquèrent à leur tour. Ils agrandirent le bâtiment principal tout en poursuivant et développant les activités scientifiques.
Sous la direction de René Garcia, l'équipe TA5 prévue pour la relève arriva à Port-Martin le 14 janvier 1952, tandis qu'une équipe réduite, sous la direction de Mario Marret (4 hommes au total), construisait une base secondaireà l'île des Pétrels (archipel de Pointe Géologie).
Dans la nuit du 23 au 24 janvier 1952, un incendie ravagea le bâtiment principal de la base de Port― Martin. Le bateau ravitailleur qui se trouvait encore dans les environs, put évacuer les hommes dont trois s'ajoutant aux 4 initialement prévus furent déposés à Pointe Géologie. Ils y rejoignirent l'équipe de Mario Marret. Au cours de cet hivernage les 7 hommes de cette équipe reconstituée effectuèrent un raid à P-M pour récupérer divers matériels ― dont les 2 weasels ― qui y étaient restés.
Depuis lors, seules de rares visites de quelques heures au plus ont été faites aux vestiges de cette base présumée laissée en l'état.


L'ensemble des constructions


Aujourd'hui il subsiste à Port-Martin l'ensemble des constructions annexes dont l'abri refuge, l'abri météo, les dépôts de vivres et de charbon. La neige ayant recouvert à l'année les restes de la station principale, il est difficile de dire avec précision ce qu'il en reste après l'incendie. Une mission archéologique devra y être menée pour inventorier les vestiges, tant en ce qui concerne certaines parties des bâtiments, que des pièces mobilières qu'ils contenaient. Mais à elles seules, les constructions annexes, témoins de l'organisation spatiale d'une base antarctique du début des années 1950, justifient notre demande.
En effet, Port-Martin illustre parfaitement l'organisation d'une base antarctique de l'immédiat après guerre et sa réalisation correspond au projet d'une Année Géophysique Internationale. Pourtant, de l'Ere héroïque elle conserve encore le moyen de transport des chiens, à l'Ere de la mécanisation elle emprunte les tracteurs à chenilles (« Weasels »). Mais ses buts appartiennent définitivement à l'Ere scientifique puisque, malgré la brièveté de son fonctionnement effectif, quelques-unes des avancées dans l'étude des sciences de la terre, de la météorologie et de l'ionosphère y sont associées. En tant que tel, le site revêt une importance historique et culturelle.
Et, précisément, la brièveté de son fonctionnement l'a laissé comme un « instantané » de cette histoire. Aucune modification ― hormis quelques pillages en surface ― n'est venue altérer ses implantations d'origine.
En outre, le site revêt pour l'archéologie à venir un champ particulièrement approprié à la mise au point exemplaire de méthodes et de techniques adaptées aux conditions extrêmes d'investigations archéologiques. Le site est partiellement recouvert de neige qui doit être conceptuellement considéré comme un sédiment de type particulier. A partir du gisement de Port-Martin, les archéologues devraient être capables de promouvoir de nouveaux concepts et une méthodologie adaptée. Ceux-ci pourraient être mis à profit pour l'archéologie à venir d'autres sites en zone antarctique.
Port-Martin doit donc être considéré non seulement comme un site historique charnière, mais encore comme un gisement archéologique original dont l'exploitation et la valorisation demanderont la mise au point de techniques spécifiques et exemplaires, champ nouveau et privilégié d'une coopération internationale correspondant bien à l'esprit du Traité.


2. Buts et objectifs


Le but de ce plan de gestion est d'assurer la protection de la zone et de ses caractéristiques de manière à en préserver les valeurs avérées comme ses valeurs potentielles. Ses objectifs principaux s'énoncent ainsi :
― éviter la dégradation des valeurs de la zone ainsi que les dangers substantiels que celles-ci courent, en :
― conservant l'intégrité du site, notamment en en réglementant sévèrement l'accès jusqu'à ce que les spécialistes aient proposé des méthodes d'investigations appropriées pour sa mise en valeur et son ouverture au plus grand nombre ;
― établissant un plan de conservation a minima des artefacts de surface (pylônes d'antennes et d'éoliennes, abri-refuge, abri et tour météorologique, etc.).


3. Activités de gestion


― un programme de conservation et d'entretien in situ des superstructures et notamment de l'abri-refuge ;
― un programme d'étude caractérisé par la surveillance continue de l'état dans lequel se trouvent les objets et les structures ainsi que des facteurs qui les affectent ;
― par l'étude des données météorologiques enregistrées pendant des décennies par une station américaine automatique in situ ;
― par la pose de capteurs à transmission automatique des données pertinentes à différents niveaux de la stratigraphie nivale ;
― un programme de conservation des objets sur place et hors site incluant un inventaire des objets de surface par :
― la cartographie et l'enregistrement de la disposition des objets historiques dans les environs de la cabane ;
― l'enregistrement d'autres données historiques pertinentes ;
― la réalisation d'un SIG.
Les directeurs des programmes antarctiques nationaux opérant dans la région ou ceux qui portent un intérêt à cette zone se livreront à des consultations mutuelles pour veiller à ce que les dispositions susmentionnées soient appliquées.


4. Durée de la désignation


La zone demeurera une aire spécialement protégée de l'Antarctique pour une durée indéterminée (ASPA).


5. Document, cartes et photographies de référence


Annexe A : Port-Martin ― Plan des environs de la base (originellement) au 1/300 par Paul Perroud, in Vallette Y. et J. Dubois, Terre-Adélie 1950-1952, Expéditions Polaires Françaises, Résultats techniques N° G.III, 53, Paris 1955.
Annexe B : Carte Expéditions Polaires Françaises ― Expéditions antarctiques 1948 ― 1953 : « Terre― Adélie ― Port-Martin », 1/20 000.
Annexe C : Plan levé de 1950 à 1952 par les Expéditions antarctiques françaises ― 1/5000.


6. Définition de la zone


La zone est centre sur le point dont les coordonnées géographiques sont les suivantes : 66° 49' S / 141° 23' E. Ce point designe le »pilier Astrolabe« localise dans la partie gauche de l'« abri refuge« (Carte en annexe A). Les points geographiques exacts delimitant le polygone tels que decrits cidessous et representes sur la carte en annexe A pourront etre ajoutes a la description de la zone des qu'ils auront pu etre releves par une expedition ad hoc.


6 i) Les limites de la zone proposée


Elles sont définies par le polygone tracé sur le plan (annexe A au 1/300). De nouveaux travaux cartographiques devront être prioritairement entrepris de façon à référencer au GPS différentiel les sommets de ce polygone.
Pour définir l'aire proposée au classement, les sommets du polygone s'appuient sur les emprises extérieures des vestiges en les débordant d'environ 6 mètres. Ces vestiges d'appuis sont :
― au Nord : le mât de l'antenne Trombone du sondeur ionosphérique, l'angle NNW du pylône d'éolienne, l'angle NNW de l'atelier, l'angle ESE de l'atelier ;
― à l'Ouest : l'angle WSW de l'atelier, angle W du dépôt de vivre, angle sud du pylône d'éolienne ;
― au Sud : l'angle sud du pylône d'éolienne, l'angle SSW de la Tour météo, l'emplacement du pluviomètre (cote 20,60) ;
― à l'Est : le pluviomètre (cote 20,60), l'angle E du refuge météo, le mât de l'antenne Trombonne du sondeur ionosphérique.
En outre, la zone comprend une bande de 200 mètres parallèle au tracé de la côte tel que représenté sur la carte IGN au 1/20 000 (Annexe B) et courant du Mont du Sphinx au Mont Chauve (AnnexeC) de la carte au 1/5000 (Levé des Expéditions Polaires Françaises en 1950/1952). Présence littorale de plusieurs points de débarquement et, sous-marine, d'une épave connue.


6 ii) Zone à accès réservé
à l'intérieur de la zone


La zone comprise dans les limites ci-dessus définies et incluant la bande marine sera déclarée zone à accès réservé. Toutes les structures et tous les artefacts mobiliers à l'intérieur de la zone sont présumés d'origine historique. La durée de la réserve est limitée à la fin des travaux d'inventaire et d'expertises des valeurs immobilières et mobilières du site et du gisement archéologique.


6 iii) Structures à l'intérieur de la zone


Toutes les structures à l'intérieur de la zone sont réputées d'origine historique.


6 iv) Emplacement d'autres zones protégées
à proximité directe de la zone désignée


Pas de zone protégée à proximité directe de la zone proposée au classement.


7. Critères de délivrance d'un permis


L'accès à la zone réservée est interdit sans un permis délivré par une autorité nationale compétente.
Les permis peuvent être assortis de conditions générales et spécifiques.
Les conditions générales qui régissent la délivrance d'un permis incluent par priorité :
― les activités relatives aux tâches des experts (topographes et archéologues et spécialistes des sciences connexes) spécialement missionnés pour des relevés et des études nécessaires à une meilleure connaissance du site et à l'affinement d'un plan de gestion du site historique ;
― aux opérations de préservation, de consolidation, de conservation et d'entretien des structures de surface ;
― à l'installation et à la maintenance et aux éventuelles réparations des stations automatiques qui pourraient y être installées ;
― enfin, à toutes les activités de gestion à l'appui des objectifs de ce plan.
Les activités relatives au tourisme ainsi que les activités éducatives ou ludiques sont dans un premier temps réservées jusqu'à l'achèvement des phases de reconnaissance archéologique et à l'accomplissement des éventuelles opérations de consolidation des structures hautes (mesures de sécurité et préservation des monuments historiques). La durée de cette réserve est laissée à la discrétion de l'autorité nationale compétente.
Le permis accordé sera valable pour une durée donnée n'excédant pas le temps de la réalisation des tâches pour lequel il a été délivré.


7 i) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de celle-ci


Pour les personnes munies de permis, les points ou aires d'accès se feront par le ou les points d'atterrage qui seront définis en prévoyant plusieurs cas de figure (par exemple débarquements de personnel et/ou débarquements de matériels, conditions météorologiques les plus fréquentes dans la zone, etc.). Les limites de ces zones d'atterrage seront établies sur les avis les meilleurs que fournissent les marins, les pilotes et les organismes consultatifs de conservation (archéologues, et spécialistes de la protection du patrimoine).
Elles reposent également sur la présomption que, tant que les travaux archéologiques n'auront pas été menés, une augmentation substantielle du nombre de visiteurs serait délétère pour les valeurs à protéger.
Les atterrissages d'aéronefs devront se faire à l'extérieur de la zone en des points qui, s'ils devaient en être très proches, seraient choisis par consultation des pilotes et des spécialistes de la conservation du patrimoine. Les avis de ceux-ci se fonderont, en particulier, sur la prise en compte que des atterrissages trop proches des structures du site :
― pourraient être dangereux pour les machines et les équipages (envol d'artefacts de surface) ;
― perturberaient la répartition spatiale des artefacts de surface ;
― risqueraient d'endommager les structures en place par le bombardement d'objets de surface et de particules de glace.
Les atterrissages et atterrages devront donc s'effectuer sur des sites d'atterrissage et d'atterrage désignés en concertation entre les pilotes et les agents du patrimoine. Il fait partie du plan de gestion du site patrimonial que de les définir lors d'une reconnaissance de terrain.
La pénétration de véhicules terrestres est interdite à l'intérieur de la zone à l'exception des véhicules légers qui pourraient être nécessaires aux travaux scientifiques et/ou de conservation des biens archéologiques. Dans ce cas, le P.T.C. de ces véhicules ne devra pas excéder 1,2 t et ils devront être équipés de pneus basse pression, de préférence adaptés à la neige et au névé, ou à chenilles en caoutchouc ou en matières souples similaires.


7 ii) Activités pouvant être menées dans la zone


Au nombre des activités qui peuvent être menées à l'intérieur de la zone figurent les visites à des fins de reconnaissance patrimoniale et archéologique, de restauration, de préservation et/ou de protection, incluant l'installation, l'entretien et la maintenance des appareils de relevés automatisés et/ou de télétransmission.
Les visiteurs, titulaires d'un permis, s'assurent que leur visite ne peut induire aucune perturbation quant aux programmes en cours.


7 iii) Installation, modification
ou enlèvement de structures


Tout vestige anthropique de surface et a fortiori tout objet sous-jacent est présumé ressortissant au patrimoine historique.
Aucun vestige et aucun objet appartenant à des structures historiques ne doivent être prélevés de la zone, sauf à des fins de restauration et/ou de préservation et même dans ces cas particuliers après délivrance d'un permis explicite par l'autorité compétente.
Aucune structure ni équipement scientifique ne peuvent être mis en place dans la zone sauf pour des motifs scientifiques essentiels ou pour des activités de gestion autorisées par l'autorité compétente.


7 iv) Emplacement des camps


Les visiteurs autorisés définiront une zone de campement en fonction des conditions locales et des impératifs de leurs travaux. Les emprises au sol des différents modules de leur campement devront être reportées lors de chaque campagne sur une carte à petite échelle (1/2000 par exemple). Ces cartes seront remises après chaque campagne à l'autorité compétente qui aura délivré le permis.


7 v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone


Conformément aux dispositions de l'annexe II du Protocole de Madrid, les introductions d'animaux vivants ou de végétaux, les produits issus de la volaille et ses dérivés, y compris la poudre d'oeuf, ne peuvent être importés dans la zone.
Les produits chimiques sont interdits dans la zone à l'exception de ceux qui sont introduits pour les activités scientifiques autorisées dans les conditions indiquées dans un permis. Tout produit chimique doit être rapporté de la zone à la fin ou avant la fin des activités pour lesquelles des permis sont délivrés.
Le dépôt de carburants, de produits alimentaires ou de tout autre matériel est interdit sauf impératif lié à des activités pour lesquelles des permis sont délivrés. Tous ces matériels introduits sont retirés dès qu'ils ne sont plus utiles. Les stockages permanents sont interdits.
7 vi) Collecte ou enlèvement à l'intérieur de la zone d'objets ou de matériel qui n'ont pas été apportés par le titulaire d'un permis
La collecte ou l'enlèvement d'objets matériels qui n'ont pas été apportés dans la zone par le titulaire d'un permis sont interdits.
Toutefois, des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés de la zone uniquement à des fins de restauration, de préservation ou de protection patrimoniales, ou encore pour des raisons scientifiques conformes aux objectifs du plan de gestion et uniquement avec un permis séparé qui aura été délivré spécifiquement à ces fins par l'autorité compétente.


7 vii) Elimination des déchets


Tous les déchets produits par les parties au travail ou par les visiteurs devront être évacués de la zone.


7 viii) Mesures nécessaires pour répondre aux buts
et objectifs du plan de gestion


Les visites de la zone sont strictement limitées aux activités scientifiques et de gestion.


7 ix) Rapports de visite


Les Parties doivent s'assurer que le principal titulaire de chaque permis délivré soumette, à l'autorité compétente, un rapport des activités menées dans la zone. Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, dans l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par des personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans des archives auxquelles le public peut avoir accès en vue de préserver une archive d'usage utilisée dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'emploi scientifique de la zone. On pourra envisager leur mise en ligne sur un site web dédié.



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A N N E X E H
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE
SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 167
ILE HAWKER, COLLINES VESTFOLD, COTE INGRID CHRISTENSEN,
TERRE PRINCESSE ELIZABETH, ANTARCTIQUE ORIENTALE
1. Description des valeurs à protéger


Située à quelque 300 m des côtes du continent Antarctique, l'île Hawker se trouve à 7 km au sudouest de la station australienne Davis dans les collines Vestfold sur la côte Ingrid Christensen de la Terre Princesse Elizabeth, Antarctique oriental (latitude 68° 35' S, longitude 77° 50'E (carte A). L'île est le site d'une colonie de nidification de pétrels géants (Macronectes giganteus), celle située le plus au sud du continent Antarctique. L'île est également le site d'une colonie de manchots Adélie et d'un petit nombre d'oiseaux.
La colonie de pétrels géants a été découverte en décembre 1963 ; à l'époque, elle comptait entre 40 et 50 nids, dont « quelques-uns contenant des œufs ». Dix-sept recensements de population ont été effectués entre 1963 et 1999 (figure 1). Un maximum de 90 nids contenant des œufs a été répertorié en 1970-71. Le nombre de nids contenant des œufs était passé à 10 en 1983, mais les deux recensements les plus récents (1987 et 1999) ont fait état de 21 et 25 nids respectivement.



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Figure 1 : Populations de pétrels géants (couples reproducteurs)
recensés à l'île Hawker


L'île Hawker est l'un des quatre sites de nidification connus pour les pétrels géants sur la côte du continent Antarctique. Tous les autres sites ont été désignés zones spécialement protégées de l'Antarctique (ZSPA) : la ZSPA no 102, îles Rookery, baie Holme, Terre Mac Robertson (latitude 67° 36' S, longitude 62° 53' E) ― près de la station Mawson ; la ZSPA no 160, îles Frazier, Terre Wilkes (latitude 66° 13' S, longitude 110° 11' E) ― près de la station Casey ; et la ZSPA no 120, Pointe Géologie, Terre Adélie (latitude 66° 40' S, longitude 140° 01' E) ― près de Dumont d'Urville. Les pétrels géants du continent Antarctique représentent moins de 1 % du total de la population d'oiseaux nicheurs. La population actuelle totale pour l'Antarctique est estimée à environ 290 couples, dont 25 sur l'île Hawker, 3 sur l'île Giganteus (qui fait partie du groupe des îles Rookery), 248 dans les îles Frazier et 16 à Pointe-Géologie.
Les pétrels géants se reproduisent également sur des îles dans la partie sud des océans Indien et Atlantique ainsi qu'à proximité de la péninsule Antarctique.
Comme précisé ci-dessus, la population de pétrels géants nichant sur l'île Hawker a diminué depuis sa découverte au début des années 60 par une équipe de la station Davis avoisinante. Aux perturbations causées par l'être humain est imputable la diminution ainsi observée sur les quatre sites de reproduction des pétrels géants sur le continent Antarctique. Les perturbations enregistrées dans les colonies à proximité des stations australiennes étaient au début attribuables pour l'essentiel aux premiers efforts (années 1950-1970) de baguage des adultes et des poussins dans les nids. La réduction de la population à pointe Géologie a pour sa part été attribuée aux travaux de construction à la station Dumont d'Urville.
Les pétrels géants nichant dans l'Antarctique oriental sont particulièrement sensibles aux perturbations à proximité de leurs nids. Des restrictions aux activités autorisées sur les sites de reproduction ont été mises en place vers le milieu des années 1980, avec notamment une interdiction du baguage. S'il est vrai que la population de l'île Hawker n'a pas récupéré autant que celle des îles Frazier, elle n'en donne pas moins des signes d'une reprise sur le long terme.
La diminution des populations de pétrels géants nichant à d'autres emplacements de l'Antarctique et des îles subantarctiques a été attribuée à diverses activités associées aux stations de recherche. Les prises accessoires de pétrels géants par les chalutiers de pêche à la palangre opérant dans l'océan Austral sont sans doute en partie responsables de la réduction de population observée. Une diminution des populations reproductrices de pétrels géants a également été notée sur des sites où les perturbations attribuées aux êtres humains ont été minimes, notamment l'île Heard.
La population mondiale de pétrels géants nicheurs est estimée à environ 31 300 couples, avec un taux de déclin inféré de 20 à 50 % au cours des trois dernières générations. Un total de 30 populations comprend au maximum 500 couples nicheurs et, sur 15 de ces sites, on trouve moins de 50 couples. Selon les spécialistes, le déclin mondial de la population est avant tout le résultat de rencontres tragiques de la pêche) la palangre, mais cette espèce est aussi particulièrement sensible aux autres formes de perturbations dues à l'être humain, notamment la recherche scientifique et les visiteurs, les déplacements de navires et les survols d'aéronefs. Cette espèce est inscrite sur la liste des animaux vulnérables (critères de l'UICN) et a statut de conservation au titre de plusieurs accords internationaux (tableau 1).


Tableau 1 : Etat de conservation du pétrel géant
selon diverses autorités appliquant les critères de l'UICN



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La diminution généralisée de la population de pétrels géants à l'île Hawker depuis sa découverte suit les tendances mondiales qui suggèrent qu'une protection officielle permanente de cette colonie est justifiée. La protection et le suivi à long terme de la colonie de l'île Hawker contribueront à la formulation de stratégies appropriées de conservation régionales et mondiales de l'espèce tout en fournissant des informations qui permettront de faire une comparaison avec d'autres populations.
La désignation de l'île Hawker comme zone spécialement protégée de l'Antarctique vient compléter une série de zones protégées qui préservent tous les sites connus de reproduction des pétrels géants dans l'Antarctique oriental.


2. Buts et objectifs


Les buts et objectifs du plan de gestion de l'île Hawker sont les suivants :
― réduire au minimum les perturbations humaines pour promouvoir la stabilisation et le rétablissement de la colonie de pétrels géants nicheurs ;
― protéger la valeur de l'île Hawker comme zone de référence pour la réalisation d'études comparatives ultérieures avec d'autres populations de pétrels géants nicheurs ; et
― réduire les risques d'introduction de plantes, d'animaux ou de microbes exotiques sur l'île Hawker.


3. Activités de gestion


Les activités de gestion suivantes seront entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
― organisation d'une visite de recherche pour assurer le recensement quinquennal de la population de pétrels géants et des autres populations d'oiseaux de mer afin de permettre la surveillance des populations d'oiseaux nicheurs. Le groupe chargé de la visite sera limité au nombre minimum requis pour l'exécution de l'activité en toute sécurité et il devra inclure un ornithologue associé à un programme national approuvé ou disposant d'une expérience préalable de terrain avec les pétrels géants ;
― obtention d'informations sur l'emplacement de la ZSPA, île Hawker (précisant les restrictions applicables) et signalisation bien en vue à la station Davis. Des exemplaires du plan de gestion seront disponibles à la station. Des documents d'information et le plan de gestion seront distribués aux navires de passage à proximité ;
― nettoyage approprié de tous les vêtements (notamment les chaussures) et de tout l'équipement de terrain avant de pénétrer à l'intérieur de la zone ; et
― réévaluation du plan de gestion au moins une fois tous les cinq ans et modification et/ou remise à jour le cas échéant.


4. Durée de la désignation


La désignation est faite pour une période indéterminée.


5. Cartes


Carte A : collines Vestfold, précisant l'emplacement de l'île Hawker et des zones protégées au sein de la région. Spécifications de la carte : Projection : UTM Zone 49 Datum horizontal : WGS84.
Carte B : île Hawker, zone spécialement protégée de l'Antarctique indiquant la répartition des sites de nidification des oiseaux de mer. Spécifications de la carte : Projection : UTM Zone 49 Datum horizontal : WGS84


6. Description de la zone
6 i) Coordonnées géographiques, bornages
et caractéristiques du milieu naturel


L'île Hawker (latitude 68° 35' S, longitude 77° 50' E) est située à environ 300 m des côtes des collines Vestfold. Ces dernières représentent une zone quasi-triangulaire libre de glace de quelque 512 km², composée de fonds rocheux, de débris glaciaires, de lacs et d'anses. Les collines Vestfold sont délimitées à l'est par le plateau glaciaire, au sud par le glacier Sørsdal et à l'ouest par la baie Prydz. Les collines Vestfold sont composées de collines de basse altitude (alt. maximum à la colline Boulder : 158 m) et de vallées, avec une pénétration profonde de fjords et de lacs. De nombreuses îles bordent la côte des collines Vestfold, et l'île Hawker se trouve au sud-ouest, entre l'île Mule et la péninsule Mule.
L'île Hawker est une île de forme irrégulière à faible élévation (élévation maximum : près de 40 m), comprenant deux chaînes parallèles de collines sur un axe nord-sud se terminant par deux petites péninsules australes. Une troisième péninsule se trouve directement à l'ouest et s'achève par une colline de 40 m composée de falaises abruptes sur la mer sur ses faces occidentale et septentrionale. Il existe plusieurs petits lacs d'eau douce entre les chaînes des falaises du côté nord de l'île, et divers petits lacs sur la partie plane du terrain dans la partie est de l'île. A ses points les plus distants, l'île fait 2 km du nord au sud et 1,7 km d'est en ouest.
La ZSPA de l'île Hawker est composée de l'intégralité de la masse terrestre de l'île Hawker, sa ligne de démarcation maritime se trouvant à la laisse de basse mer (carte B). La superficie totale de la ZSPA de l'île Hawker est d'environ 1,9 km². Il n'existe aucune marque de bornage.


Historique des contacts humains


La première notation enregistrée de la découverte des collines Vestfold est attribuée à Douglas Mawson lors de l'expédition BANZARE à bord du Discovery le 9 février 1931. Quatre ans plus tard, le 20 février 1935, le capitaine Klarius Mikkelsen du pétrolier Thorshavn de la compagnie Lars Christensen a aperçu et assuré l'atterrage de la zone ; il en a baptisé plusieurs caractéristiques géographiques et a donné à la zone le nom de collines Vestfold en hommage à sa province natale en Norvège. Les collines Vestfold ont de nouveau été visitées par Mikkelsen au début de 1937, à l'occasion d'un relevé aérien du littoral.
Les visiteurs suivants furent, en janvier 1939, l'explorateur américain Lincoln Ellsworth et son conseiller australien, Sir Hubert Wilkins, à bord du navire à moteur Wyatt Earp ; Ellsworth a survolé quelque 400 km vers l'intérieur des terres. Au début de 1947, le navire USS Currituck a visité la côte Ingrid Christensen dans le cadre de l'Opération Highjump. Des vols ont été effectués pour assurer un relevé photographique aérien du littoral.
La première expédition australienne de l'ANARE (Australian National Antarctic Research Expeditions) dans la zone, sous le commandement de Phillip Law à bord du Kista Dan a atteint les collines Vestfold le 1er mars 1954. En janvier 1956, des membres de l'Expédition antarctique soviétique ont débarqué sur la côte Ingrid Christensen, en prévision de l'Année géophysique internationale, pour établir la station Mirny à 595 km à l'est. La station Davis, sous supervision australienne, a été installée dans les collines Vestfold en 1957. L'île Hawker a été nommée en hommage à A.C. Hawker, superviseur radio de la station Davis en 1957.


Climat


Les données météorologiques disponibles pour la zone proviennent quasi exclusivement d'observations effectuées à la station Davis, à 7 km au nord-ouest de l'île Hawker. La région des collines Vestfold a un climat maritime polaire qui est sec, froid et venteux. Les journées d'été sont généralement ensoleillées, avec des températures moyennes à la mi-journée allant de ―1° C à +2,9° C et des maxima estivaux de +5° C, mais les températures demeurent en dessous de 0° C pour l'essentiel de l'année, et peuvent chuter jusqu'à ―40,7° C en hiver. La température maximale enregistrée à la station Davis entre 1957 et 2001 était de +13° C. De longues périodes de conditions plaisantes et relativement calmes se produisent pendant l'année. Les vents sont généralement légers. La moyenne annuelle tourne autour de 20 km/h. Les vents violents et les blizzards peuvent se lever pratiquement sans préavis et des bourrasques de plus de 200 km/h ont été enregistrées. Les chutes de neige représentent en moyenne 78 mm/an, avec des accumulations annuelles supérieures attribuables au vent. Mises à part plusieurs zones de glace permanentes, les collines Vestfold sont pratiquement sans neige en été et légèrement couvertes en hiver. Les archives révèlent un climat saisonnier correspondant à celui des latitudes élevées, mais les températures à la station Davis sont en moyenne supérieures à celles des autres stations de l'Antarctique situées à des latitudes similaires. Ce phénomène est attribué à l'oasis rocheux résultant de l'albédo inférieur des surfaces rocheuses par rapport à la glace, qui permet l'absorption de davantage d'énergie solaire et sa réémission.


Géologie


Les collines Vestfold se composent de gneiss archéen dont les dépressions sont souvent occupées par de fines couches de sédiments fossilifères du Pliocène et du Quaternaire. Les strates cénozoïques les plus anciennes des collines Vestfold se trouvent dans la formation de Sørsdal du milieu du Pliocène, qui renferme une flore et une faune marines fossiles très diversifiées. D'autres strates cénozoïques plus jeunes témoignent des glaciations répétées, et de plusieurs transgressions et régressions marines. Les trois principales lithologies formant les collines Vestfold sont (en ordre chronologique) le paragneiss de Chelnock, le gneiss de Mossel et le gneiss du lac Crooked. Cette composition se répète par unités est-nord-est à ouest-sud-ouest interrompues par des groupes de fissures mafiques suivant une orientation approximative nord-sud. Les fissures sont une caractéristique importante des collines Vestfold. L'île Hawker comprend une extension du gneiss du lac Crooked dans la partie nord de la péninsule Mule au dessus du passage Laternula. Le gneiss du lac Crooked, tout comme les gneiss archéens des collines Vestfold, est interrompu par nombre de fissures de dolérite très caractéristiques du début au milieu du Protérozoïque.


Pétrels géants


La colonie de pétrels géants de l'île Hawker est située sur terrain plat à environ 20 m au-dessus du niveau de la mer. Des blocs de glace et des rochers brisent la monotonie du relief mais ils ne fournissent guère de protection. La même zone sert d'aire de nidification depuis les premiers relevés, en 1963-64. La partie est de la zone de nidification forme une légère crête en à-pic au-dessus du sol, ce qui constitue une excellente zone d'envol dans les vents nord-est prédominants. Les nids sont construits à l'aide de galets et sont relativement éloignés les uns des autres, à des intervalles d'environ 5 à 10 m. Les relevés du nombre de nids contenant des œufs sont indiqués à la figure 1.
La saison de la reproduction des pétrels géants sur l'île Hawker commence par la ponte pendant la deuxième moitié du mois d'octobre. Après une période d'incubation d'environ 60 jours, l'éclosion commence au cours de la deuxième moitié du mois de décembre et se poursuit pendant trois à quatre semaines jusqu'à la mi-janvier et un premier envol à l'âge de trois mois et demi ou quatre mois. Les jeunes oiseaux quittent la colonie entre la fin mars et le début mai.
Dix-sept recensements, soit en moyenne une visite tous les deux ans, ont eu lieu entre 1956 et 1999 (figure 1). Vers le milieu des années 1980, une stratégie de gestion a été mise en application pour les trois sites de nidification des pétrels géants à proximité des stations australiennes, afin de réduire autant que possible les perturbations causées par les êtres humains. Cette stratégie faisait intervenir l'Australian Antarctic Division pour restreindre le nombre de visites de recensement à une tous les trois à cinq ans et imposer des contrôles administratifs stricts sur toutes les autres visites. Cet intervalle de trois à cinq ans est considéré comme un moyen terme acceptable entre les risques de perturber les oiseaux pour leur recensement et le besoin de se procurer des données démographiques significatives. Selon les évaluations, cette stratégie a contribué à la stabilisation et au rétablissement observés au sein de l'une des trois populations de la partie est de l'Antarctique à compter de la fin des années 1980.


Oiseaux divers


Les manchots Adélie se reproduisent le long de la côte des collines Vestfold et sur au moins 17 îles au large, y compris l'île Hawker. Le nombre total de manchots Adélie des collines Vestfold est estimé à 130 000 couples. La colonie de l'île Hawker se trouve à proximité d'une petite colline à mi-chemin du côté ouest de l'île et comporteraient entre 2 500 et 7 500 couples. Tout porte à croire que la colonie ou certains de ses groupes nicheurs se déplacent régulièrement. Les zones abandonnées comportent des dépôts importants de guano, d'oeufs gelés et de carcasses desséchées de poussins. Les premiers manchots Adélie apparaissent généralement dans la région vers le milieu du mois d'octobre, et la ponte commence environ quatre semaines plus tard. L'intervalle entre la ponte du premier et du deuxième œuf est de deux jours et demi à quatre jours et demi, et la période d'incubation varie entre 32 et 35 jours. Après la mue, les derniers adultes quittent l'île Hawker d'ici la fin du mois de mars.
La présence d'une colonie peu nombreuse de damiers du Cap a été enregistrée sur l'île Hawker, à la pointe sud de la péninsule sud-ouest. Les damiers du Cap ne sont pas présents dans la région en hiver. Ils regagnent les sites de nidification au cours du mois d'octobre, la ponte se produisant entre la fin novembre et le début décembre et le départ du nid fin février-début mars.
Les pétrels des neiges (Pagodroma nivea) nichent sur la plupart des îles et plusieurs des sites du continent dans les collines Vestfold, mais rien n'indique qu'ils nichent sur l'île Hawker. Le fulmar argenté (Fulmarus glacialoides), le pétrel antarctique (Thalassoica antarctique) et le manchot empereur (Aptenodytes forsteri) sont de rares visiteurs des collines Vestfold pendant les mois d'été.
Le labbe antarctique (Catharacta maccormicki) niche à proximité, dans la plaine Marine et, de temps à autre, au bord de l'eau.


Phoques


Le phoque de Weddell (Leptonychotes weddellii) a choisi comme zone de reproduction les collines Vestfold et la partie sud-est de l'île Hawker. Les phoques font leur apparition sur les côtes vers la fin septembre et le début octobre, et les bébés phoques naissent entre la mi-octobre et la fin novembre. Pendant tout l'été, les phoques en mue continuent leur fréquentation de la glace marine et se hissent sur la côte. L'essentiel de la population locale demeure dans les collines Vestfold pendant tout l'été. Les groupes hors âge reproducteur d'éléphants de mer du sud (Mirounga leonina) vont à terre pendant les mois d'été à proximité de la péninsule sud-ouest de l'île Hawker. Le phoque crabier (Lobodon carcinophagus) et le léopard de mer (Hydrurga leptonyx) font de temps à autre leur apparition dans les collines Vestfold sur la glace marine et la grève.


Végétation


La flore des collines Vestfold comprend au moins 82 espèces d'algues terrestres, six espèces de mousse et au moins 23 espèces de lichens. Les lichens et les mousses se répartissent pour l'essentiel dans le secteur oriental ou à l'intérieur des terres, et leur schéma de répartition reflète la disponibilité de neige soufflée, le temps écoulé depuis la dernière exposition du substrat du plateau glaciaire, la durée écoulée depuis la dernière glaciation, l'élévation et la proximité de l'eau de mer. Dans de rares cas, la présence de lichens ou de mousses a été relevée à proximité des côtes halomorphes, notamment sur l'île Hawker où le terrain de faible élévation est recouvert de dépôts importants de sable et de moraine de forte densité.
Les algues terrestres, qui sont extrêmement répandues, sont le principal producteur primaire des collines Vestfold. La présence d'algues infralithiques (ou hypolithiques) a été enregistrée sur l'île Hawker, notamment sur la face cachée des blocs de quartz translucide qui sont partiellement enterrés. L'algue dominante, la cyanobactérie ou algue bleu-vert, notamment ses variétés oscillatoriacées, Chroococidiopsis sp., et Aphanothece sp. sont celles les plus fréquemment rencontrées de concert avec les espèces de la famille des chlorophytae, Desmococcus sp.A et Prasiococcus calcarius. L'algue édaphique Prasiola crispa se présente comme une série de mèches vertes fripées dans les zones de fonte de glace, souvent en compagnie de la diatomée Navicula muticopsis et d'algues oscillatoriacées. La présence du lichen ornithocophile Candelariella flava a également été enregistrée sur l'île Hawker, à proximité des sites de nidification.


Invertébrés


Une étude approfondie entreprise dans les collines Vestfold en 1981 a permis de recouvrer quatre genres et quatre espèces de tardigrades terrestres. Bien qu'aucun tardigrade n'ait été recouvré sur le site de prélèvement d'échantillon de l'île Hawker, il a été suggéré que, dans la mesure où deux espèces (Hypsibius allisonii et Macrobiotus fuciger ?), ont été recueillies à Walkabout Rocks, il serait possible de les retrouver dans d'autres zones côtières à l'écologie similaire en compagnie de la Prasiola crispa. L'acarien Tydeus erebus se retrouve souvent sur les sites de nidification des manchots Adélie de l'île.


6 ii) Zones spéciales à l'intérieur de la zone


Il n'y a pas de zones spéciales à l'intérieur de la zone.


6 iii) Emplacements des structures
à l'intérieur de la zone


Il n'y a aucune structure à l'intérieur ou à proximité de la zone et aucune construction n'y est autorisée.


6 iv) Emplacement d'autres zones protégées
à proximité directe de la zone


Les zones protégées suivantes se trouvent à proximité de l'île Hawker :
Plaine Marine, zone spécialement protégée de l'Antarctique no 143 (latitude 68° 36' S, longitude 78° 07' E).


7. Critères de délivrance des permis


L'accès à la ZSPA de l'île Hawker est interdit sauf si un permis a été délivré par une autorité nationale compétente. Les programmes antarctiques nationaux opérant dans la région se consulteront pour s'assurer que la fréquence des visites ne dépasse pas ce qui est autorisé dans le plan de gestion. Des permis d'accès à la zone ne peuvent être délivrés qu'en dehors de la période de nidification des pétrels géants, à savoir entre le 1er mai et le 30 septembre, pour la conduite de recherches scientifiques indispensables qu'il est impossible d'entreprendre ailleurs, ou pour des raisons de gestion essentielles qui sont conformes aux objectifs et aux disposition du plan de gestion. Les permis sont délivrés exclusivement pour les activités de recherche scientifique qui ne sont pas susceptibles de mettre en péril les valeurs écologiques ou scientifiques de la zone, ou de perturber des études scientifiques en cours.
Un seul permis sera émis pour effectuer le recensement des oiseaux de mer pendant chaque période de cinq ans. Pour toute délivrance d'un permis, l'autorité nationale compétente se référera aux dispositions de la section 3 du plan de gestion. Les recensements seront effectués, dans toute la mesure du possible, à l'extérieur des limites des colonies de pétrels géants. Dans la plupart des cas, il existe des emplacements à partir desquels il est possible de compter les oiseaux nicheurs. La durée maximum des visites sur l'île Hawker est limitée à 12 heures au total mais le recensement peut exiger plusieurs visites des îles. Seules les personnes dont les noms figurent sur le permis seront autorisées à pénétrer à l'intérieur de la zone à quelque moment que ce soit. Les autres personnes, notamment les pilotes des bateaux, resteront sur les sites d'atterrage désignés.
Les permis incluront une condition précisant que le permis ou une photocopie doit être en la possession du détenteur à tout moment pendant sa présence à l'intérieur de la zone. D'autres conditions conformes aux objectifs et aux dispositions du plan de gestion peuvent être ajoutées par l'autorité responsable. Le principal détenteur de chaque permis ainsi délivré doit soumettre à l'autorité responsable un rapport sur sa visite expliquant de manière détaillée toutes les activités réalisées à l'intérieur de la zone et incluant toutes les données de recensement ainsi recueillies.


7 i) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de celle-ci


L'utilisation des véhicules est interdite à l'intérieur de la zone.
L'accès à l'île Hawker peut être effectué par bateau ou par véhicule, selon les conditions saisonnières. L'amarrage des bateaux ou le parking des véhicules doit être effectué dans l'une des deux petites anses qui se trouvent à l'extrémité sud de l'île. Les bateaux employés pour visiter les îles doivent être laissés le long de la côte. Les déplacements à l'intérieur de la zone se font exclusivement à pied. Seuls les membres du personnel chargés de réaliser des activités scientifiques ou de gestion à l'intérieur de la zone sont autorisés à quitter le site de débarquement ou de parking.
Les distances minimum d'approche (la proximité maximum) indiquées au tableau 2 doivent être respectées pour s'approcher de tout animal de la faune sauvage sur l'île Hawker ou à proximité, sauf si une distance plus proche est spécifiquement autorisée par le permis. Ces distances constituent une recommandation et, dans l'hypothèse où une activité perturbe la faune, il convient de respecter des distances plus marquées.
Les personnes autorisées à s'approcher des pétrels géants pour l'obtention de données de recensement ou de valeurs biologiques doivent maintenir la plus grande distance de séparation pratique et ne doivent en aucun cas s'approcher à plus de 20 m. Pour réduire les perturbations imposes à la faune, le bruit, y compris les communications verbales, doivent être maintenus à un niveau minimum. L'utilisation d'outils à moteur et toute autre activité susceptible de produire du bruit et donc de gêner les oiseaux nicheurs est interdite à l'intérieur de la zone pendant la période de reproduction des pétrels géants (du 1er octobre au 30 avril).
L'atterrissage d'aéronefs à l'intérieur de la zone est strictement interdit.


Tableau 2 : Distances minimum à maintenir en cas de contact avec la faune sauvage de l'île Hawker



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13




7 ii) Activités menées ou pouvant être menées dans la zone, y compris les restrictions relatives à la durée et à l'endroit
Les activités suivantes peuvent être exécutées à l'intérieur de la zone entre le 1er mai et le 30 septembre à condition de disposer d'un permis correspondant :
― travaux de recherche scientifique conformes au présent plan de gestion qui ne porteront pas préjudice aux valeurs pour la protection desquelles le site a été choisi ou aux écosystèmes voisins ;
― activités de gestion essentielles, y compris la surveillance des sites ; et
― prélèvement d'échantillons dans la plus petite quantité possible pour la réalisation des programmes de recherché approuvés.


7 iii) Installation, modification
ou enlèvementde structures


Aucune structure permanente ne doit être érigée à l'intérieur de la zone.


7 iv) Emplacement des camps


Il est interdit de camper à l'intérieur de la zone sauf en cas d'urgence.


7 v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone


Aucun carburant ou combustible ne sera stocké à l'intérieur de la zone. Le ravitaillement en carburant des embarcations peut être effectué en divers endroits le long de la côte. Une petite quantité de combustible peut être introduite à l'intérieur de la zone pour alimenter un poêle de secours.
Aucun produit à base de volaille, y compris les aliments déshydratés contenant de la poudre d'oeuf, ne sera introduit à l'intérieur de la zone.
Aucun herbicide ou pesticide ne sera introduit à l'intérieur de la zone.
Aucune substance chimique introduite éventuellement pour des raisons scientifiques essentielles et précisées sur un permis ne sera retirée de la zone à la conclusion de l'activité pour laquelle un permis a été délivré ou avant. L'utilisation de radionucléides ou d'isotopes stables est interdite.
Aucun animal, aucune matière végétale et aucun microorganisme ne seront introduits délibérément à l'intérieur de la zone et des mesures de précaution doivent être prises contre toute introduction accidentelle ; tous les équipements et vêtements seront soigneusement nettoyés avant d'accéder à l'intérieur de la zone.


7 vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et à la flore


Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou les perturbations nuisibles à la flore ou à la faune sont interdits, sauf avec un permis délivré conformément aux dispositions de l'article 3 de l'annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement. La perturbation des pétrels géants doit être systématiquement évitée.


7 vii) Prélèvement ou enlèvement de tout ce qui n'a pas été
introduit par le détenteur du permis dans la zone


Des organismes peuvent être prélevés ou enlevés de la zone uniquement en conformité avec un permis et ils doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou des besoins de gestion.
Les organismes d'origine humaine susceptibles de porter atteinte aux valeurs de la zone, organismes qui n'ont pas été apportés dans la zone par le détenteur du permis ou dont l'introduction n'a pas été autorisée, peuvent être enlevés à moins que l'impact de leur retrait ne soit plus grand que celui qu'aurait la décision de les laisser in situ. Si tel est le cas, l'Autorité nationale compétente doit être notifiée.


7 viii) Elimination des déchets


Aucun déchet, quelle qu'en soit l'origine, ne doit être déposé ou laissé à l'intérieur de la zone.


7 ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints


Il convient de réaliser un recensement des pétrels géants tous les 5 ans. Les recensements d'autres espèces peuvent être effectués pendant la même visite à condition que les pétrels géants ne subissent aucune autre perturbation.
La durée de toute visite sur l'île Hawker aux fins de recensement doit être réduite au minimum. Le relevé doit pouvoir être effectué en moins de 12 heures. Il convient de se procurer les données GPS pour les sites spécifiques faisant l'objet d'un suivi de long terme pour l'enregistrement sur le Registre maître Antarctique par l'entremise de l'Autorité nationale pertinente.


7 x) Rapports de visite


Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet aux autorités nationales compétentes un rapport décrivant les activités menées. Ces rapports doivent, le cas échéant, inclure les informations indiquées dans le formulaire de rapport de visite qui figure à l'appendice 4 de la Résolution 2 (1998) (CEP I).
Les Parties doivent tenir un registre desdites activités et, dans le cadre de l'Echange annuel d'information, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès afin de maintenir ainsi une archive d'usage qui pourra être utilisée tant pour l'évaluation du plan de gestion que pour l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.
Une copie de ce rapport doit être envoyée à la Partie nationale responsable de l'élaboration du plan de gestion pour contribuer à la gestion de la zone et au suivi des populations d'oiseaux. Qui plus est, les rapports de visite doivent fournir des informations détaillées sur les données de recensement, l'emplacement éventuel de nouvelles colonies ou de nids non recensés au préalable, un bref résumé des conclusions des travaux de recherche et des exemplaires des photographies prises à l'intérieur de la zone.


8. Bibliographie


Some or all of the data used within this paper was obtained from the Australian Antarctic Data Centre (IDN Node AMD/AU), a part of the Australian Antarctic Division (Commonwealth of Australia).
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http://aadc―maps.aad.gov.au/aadc/metadata/metadata_redirect.cfm ?md=AMD/AU/ SOE_seabird_candidate_sp_SGP).



Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13




Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 281 du 04/12/2009 texte numéro 13