AUTORITÉS |
CATÉGORIE SELON les critères de l'UICN |
Liste rouge de l'UICN (2000). |
Vulnérable (A1a, b, d, e & A2b, d, e). |
Garnett, S.T. et Crowley, G.M. (2000) The Action Plan for Australian Birds 2000. |
Vulnérable (population mondiale) ; Menacé d'extinction (population australienne uniquement). |
Après sa découverte en 1955, la population de pétrels géants en phase de reproduction sur les îles Frazier a diminué jusqu'au début des années 80 (cf. annexe 1). Cette population était estimée, à cet endroit, à 250 couples au milieu des années 50 (cf. annexe 1). La population a diminué d'environ 80 % et a fait l'objet de six visites, à raison d'une tous les 4 à 5 ans, entre l'année de la découverte de leur existence et la consignation d'une population minimum de 57 couples en 1982. La population a augmenté depuis 1982, plus de 200 nids ayant été répertoriés en 1998-1999 et près de 248 en 2001-2002. La plupart des autres populations en phase de reproduction sont en diminution (10).
Les populations de pétrels géants en phase de reproduction sont très sensibles aux perturbations humaines. Il a été établi que les visites des colonies visant à baguer les adultes et leurs petits contribuaient à la diminution observée (11). La réduction des populations de pétrels géants en phase de reproduction à d'autres endroits du continent antarctique et sous-antarctique a été attribuée aux activités liées aux stations (12). La capture accidentelle de pétrels géants lors des activités de pêche à la palangre dans l'océan Austral a aussi probablement contribué à ce phénomène (13). Ces diminutions de population ont également été constatées dans des sites où les perturbations humaines sont minimes comme c'est le cas de l'île Heard (14).
Hormis les visites organisées pour le recensement des oiseaux marins, les îles Frazier ont été visitées assez peu souvent. Vingt-trois visites, c'est-à-dire en moyenne une visite tous les deux ans, ont été effectuées depuis 1956 (cf. annexe 1). Au milieu des années 80, une stratégie de gestion a été mise en place pour les trois zones de reproduction situées aux alentours des stations australiennes afin de minimiser les impacts des activités humaines sur les colonies de pétrels géants en phase de reproduction. Dans le cadre de cette stratégie, l'Australian Antarctic Division a limité les visites de recensement à une tous les trois à cinq ans et a imposé des contrôles administratifs stricts sur toutes les visites. Cet intervalle a été considéré comme un compromis raisonnable entre le risque de perturbation des pétrels dû aux activités de recensement et la nécessité de recueillir des données représentatives de la population. Cette stratégie a, semble-t-il, contribué à une stabilisation, et même à une inversion de la tendance, au sein de deux ou trois populations de l'Antarctique orientale, et ce depuis la fin des années 80.
Bien qu'elle aille à l'encontre des tendances observées à l'échelon mondial, l'augmentation récente de la population de pétrels géants sur les îles Frazier, due notamment aux effets positifs apparents de la stratégie de gestion mise en œuvre, indique qu'une protection soutenue et officielle des colonies de pétrels géants peut être garantie. La surveillance et la protection à long terme des pétrels géants sur les îles Frazier contribueront à la mise en place de stratégies de protection à l'échelon régional et mondial pour l'espèce et fourniront des informations permettant d'établir des comparaisons avec d'autres populations.