A N N E X E
MESURE 2 (2003)
SYSTÈME DES ZONES PROTÉGÉES DE L'ANTARCTIQUE
DÉSIGNATIONS ET PLANS DE GESTION
Les représentants,
Rappelant la résolution 1 (1998) qui répartit entre les Parties consultatives la responsabilité de la révision des plans de gestion de zones protégées ;
Notant que les projets de plans de gestion qui figurent en annexe à la présente mesure ont été approuvés par le Comité pour la protection de l'environnement et le Comité scientifique pour la recherche en Antarctique ;
Reconnaissant que ces zones aident à préserver de remarquables caractéristiques du milieu naturel et des biotes revêtant un intérêt scientifique ;
Recommandent à leurs gouvernements qu'ils approuvent, conformément au paragraphe 1 de l'article 6 de l'annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement, les plans de gestion figurant en annexe à la présente mesure pour les sites suivants :
Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 105, île Beaufort, mer de Ross ;
Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 114, île Northern Coronation, îles Orcades du Sud ;
Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 118, crête Cryptogam, mont Melbourne, terre North Victoria et sommet du mont Melbourne, terre Victoria du Nord ;
Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 135, nord-est de la péninsule de Bailey, côte Budd, terre Wilkes ;
Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 143, plaine Marine, péninsule Mule, collines Vestfold, terre Princess Elizabeth ;
Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 152, détroit Western Bransfield ;
Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 153, baie Eastern Dallmann, péninsule antarctique ;
Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 154, baie Botany, cap Géologie, terre Victoria ;
Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 156, baie Lewis, mont Erebus, île de Ross, mer de Ross ;
Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 160, îles Frazier, terre Wilkes, Antarctique orientale ;
Zone spécialement protégée de l'Antarctique n° 161, baie Terra Nova, mer de Ross.
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE (ZSPA) N° 105 ÎLE BEAUFORT, DÉTROIT DE MURDO, MER DE ROSS
1. Description des valeurs à protéger
L'île Beaufort a été désignée pour la première fois Zone Spécialement Protégée (ZSP n° 5) en vertu de la Recommandation IV-5 (1966) proposée par la Nouvelle-Zélande qui considérait que l'île « contenait une avifaune riche et variée, qu'elle représentait l'un des lieux de reproduction les plus importants de la région et qu'elle devait être protégée pour préserver le système écologique naturel comme zone de référence ». La zone a été principalement réservée pour protéger les valeurs écologiques du site et les raisons justifiant à l'époque une protection spéciale à long terme sont toujours valables.
L'île comprend une variété de terrains et d'habitats : terrain libre de glace de faible inclinaison avec des lagunes en été et des petits cours d'eau de fonte s'écoulant vers le littoral, des champs de glace à pente modérée recouvrant la majorité de la partie ouest de l'île et des falaises abruptes et accidentées sur les versants est. De récentes recherches indiquent que l'avifaune n'est pas aussi diversifiée qu'on le pensait à priori, mais qu'il existe une importante colonie de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae), ainsi qu'une petite colonie de manchots empereurs (Aptenodytes forsteri) et plusieurs colonies de labbes antarctiques en phase de reproduction (Catharacta maccormicki). Les limites de la zone, qui excluaient auparavant la colonie de manchots empereurs, ont été étendues pour inclure la glace de formation rapide occupée par des oiseaux en phase de reproduction.
Les visites du site en janvier 1995 et 1997 ont permis de découvrir et de décrire une importante zone végétale jusque là non répertoriée sur un banc de moraine de glace d'une largeur de 50 m maximum et de 5 à 7 mètres au-dessus de la plage au nord de l'île. La végétation est exceptionnelle aussi bien en quantité qu'en qualité et représente la zone de mousse en continu la plus vaste répertoriée dans la région du détroit de Murdo. Bien que la zone soit vaste (environ 2,5 hectares), la communauté de mousse est dominée par une seule espèce, à savoir Bryum argenteum. Le caractère essentiellement monospécifique de ce site est également exceptionnel. En été, le site connaît des températures tièdes de par son orientation nord et sa position abritée des vents du sud grâce aux hautes falaises de glace. Le microclimat local, la stabilité du substrat, et l'eau provenant des falaises de glace et des congères toutes proches sont propices à la croissance de la végétation. Par conséquent, il y a également une communauté diversifiée d'algues et bien qu'aucune étude détaillée n'ait encore été conduite sur les algues, Prasiola crispa est particulièrement abondante sur l'ensemble du site, mélangée à un certain nombre de chlorophytes et xanthophytes unicellulaires (y compris Botrydiopsis et Pseudococcomyxa) et de cyanobactéries (notamment Scillatorian) mélangés à Prasiola. Des algues des neiges vertes, un mélange de Chloromonas et de Klebsormidium, sont présentes ainsi que des algues des neiges rouges, à savoir les espèces Chlamydomonas, Chloromonas et Chlamydomonas nivalis. Il s'agit de l'un des endroits les plus au sud où les algues des neiges rouges ont été répertoriées. Les communautés végétales exceptionnelles de ce site sont fragiles et vulnérables aux perturbations et aux destructions causées par le piétinement, l'échantillonnage et/ou les introductions d'éléments provenant d'ailleurs. La protection des valeurs scientifiques et écologiques de cette communauté représente un motif important justifiant la protection spéciale de l'île Beaufort.
En tant qu'île isolée d'accès difficile, le site est rarement visité. L'île Beaufort n'a pas encore été étudiée ni documentée de manière détaillée et n'a pratiquement pas été perturbée par une activité humaine directe. En particulier, l'île Beaufort a été moins exposée à des introductions directes d'éléments biologiques exotiques que beaucoup d'autres sites de la mer de Ross. Les valeurs esthétiques, scientifiques et écologiques dérivées de l'isolement et d'un niveau relativement faible d'impacts humains sont autant de raisons justifiant la protection spéciale de l'île Beaufort.
2. Buts et objectifs
La gestion de l'île Beaufort vise à :
― éviter toute détérioration ou tout risque de détérioration des valeurs de la zone en empêchant toute perturbation humaine inutile de ladite zone ;
― préserver l'écosystème naturel comme zone de référence peu perturbée par des activités humaines directes ;
― permettre d'effectuer des recherches scientifiques sur les écosystèmes naturels, les communautés végétales, l'avifaune et les sols dans la zone, pour autant que ces recherches soient indispensables et ne puissent être menées ailleurs ;
― minimiser les perturbations humaines des communautés végétales en évitant de prélever inutilement des échantillons ;
― minimiser les risques d'introduction de plantes, d'animaux et de microbes ;
― permettre des visites à des fins de gestion conformément aux objectifs du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion suivantes devront être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
― une carte indiquant l'emplacement de la zone (et mentionnant toutes les restrictions spéciales de rigueur) sera affichée à un endroit visible et des copies du plan de gestion seront disponibles à la base Scott (Nouvelle-Zélande) ;
― les dispositifs de bornage, les panneaux et autres structures mis en place dans la zone à des fins scientifiques ou de gestion devront être solidement fixés, soigneusement entretenus et retirés lorsqu'ils ne seront plus nécessaires ;
― des visites seront organisées en fonction des besoins afin de déterminer si la zone répond toujours aux objectifs pour lesquels elle a été désignée et de s'assurer que les mesures de gestion et de maintenance sont adéquates ;
― les programmes antarctiques nationaux présents dans la région devront se consulter en vue d'assurer le respect de ces mesures.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une période indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte A. ― Carte topographique régionale de l'île Beaufort. La carte est obtenue sur la base de l'orthophotographie de la carte B, en utilisant les spécifications de cette dernière. Encart : détroit de Murdo, île Ross et station McMurdo (Etats-Unis d'Amérique) et base Scott (Nouvelle-Zélande).
Carte B. ― Orthophotographie régionale de l'île Beaufort.
Spécifications :
Projection : conique conforme de Lambert ;
Parallèles d'échelle conservée : 1er 76° 40 00'' S, 2e 79° 20 00'' S ;
Méridien central : 167° 00 00'' E ;
Latitude origine : 78° 01 16.211'' S ;
Sphéroïde : WGS84 ;
L'orthophotographie originale a été élaborée selon une échelle de 1 5000 avec une précision horizontale et verticale de ± 2,5 m et une résolution de 1 m au sol par pixel ;
Photographie : USGS/DoSLI (SN7850) 22 novembre 1993.
Carte C. ― Orthophotographie du site au nord de l'île Beaufort. Les spécifications sont identiques à celles de la carte B. Le site de végétation dense est indiqué par les hachures. La zone exacte des glaces de formation rapide occupée par les manchots empereurs en phase de reproduction connaît des variations à la fois saisonnières et d'une année à l'autre.
Carte D. ― Orthophotographie du site au sud de l'île Beaufort. Les spécifications sont identiques à celles de la carte B.
Figure 1. ― Vue en perspective de l'île Beaufort à une altitude de 225 m, à une distance de 900 m de l'hélisurface préférée et un azimut de 300° ouest.
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques,
bornage et caractéristiques du milieu naturel
La zone désignée comprend l'île Beaufort dans son intégralité (cf. carte A, latitude sud 76° 58, longitude est 167° 00) au-dessus de la laisse moyenne de haute mer et comprend la glace de formation rapide adjacente occupée par les manchots empereurs en phase de reproduction. L'île, de 7 km sur 3,2, s'élève à 771 m au pic Paton. Le côté ouest de l'île est principalement un champ de glace avec des falaises de glace d'environ 20 m sur la côte, tandis que les côtés sud et est de l'île sont essentiellement libres de glace, avec des falaises abruptes et inaccessibles émergeant directement de la mer. Etant donné l'isolement de l'île Beaufort et le niveau actuellement faible de la navigation dans la région, aucune borne ni panneau n'ont été installés pour délimiter la zone et le besoin de délimitation devra être réévalué à chaque révision du plan de gestion.
L'île Beaufort fait partie d'une série d'évents volcaniques de la fin du Tertiaire qui se sont développés le long d'une ligne de fragilité dans les fonds de la mer de Ross. La géologie est typique d'un complexe basaltique érodé d'origine sous-aérienne, avec la présence de coulées de lave, de brèches d'explosion ainsi que de tufs volcaniques. De nombreuses roches volcaniques ont été circonscrites par une série de filons basaltiques tardifs et il y a des traces de tufs issus de pluies de cendres en couches et de coulées de projections agglomérées en provenance de cônelets de lave et de scorie secondaires au niveau local. La plage Cadwalader comprend une pointe rocheuse et une flèche cuspidée et, à l'arrière, des falaises basaltiques abruptes et plusieurs cônes d'éboulis. Une série de crêtes de plage, généralement occupées par les manchots en phase de reproduction, ont retenu des eaux de fonte formant des lagunes et marquent au fil du temps la croissance de l'estran entre le rivage et les falaises. Une série de rivages surélevés est présente à l'extrémité nord-est de l'île, avec à certains endroits des traces (pennes et guano) d'anciennes et apparemment importantes colonies de manchots. Des plates-formes (abrasion) infratidales et d'énormes rochers ont été localisés sous les falaises du sud et de l'est fortement érodées.
Une colonie de manchots Adélie occupe la zone plane de la plage Cadwalader (cf. carte D). Le nombre de manchots Adélie en phase de reproduction sur l'île Beaufort a culminé à 53 733 couples en 1986. Depuis lors, la population est passée de 45 768 couples en 1987 à 23 512 en 1998. Au-dessus des falaises abruptes s'élevant derrière la colonie, une population de labbes (nombre inconnu) fait ses nids sur des pentes libres de glace de faible inclinaison situées au bord du champ de glace permanent sur le flanc ouest de l'île.
Ce champ de glace est ponctué à mi-chemin par une ligne de 2 km d'affleurements rocheux à une altitude d'environ 200 m. Au nord, le champ de glace s'élargit en une vaste zone plate d'une altitude inférieure à 50 m, au nord-est de laquelle s'étend une plage libre de glace d'environ 1 000 m de long et 50 m de large (cf. carte C). En janvier 1995, une colonie de manchots Adélie, nouvellement établie et sans doute de passage (comprenant 2 couples avec 3 petits et environ 10 à 15 non-reproducteurs), occupait l'extrémité ouest de cette plage. Au-dessus de la plage, une terrasse de moraine de glace surélevée (5 à 20 m d'altitude, d'une largeur allant de 2 à 3 mètres sur la majorité de la longueur mais s'élargissant sur une distance de 20 à 50 mètres à l'extrémité est) s'étend sur 550 m avant de suivre une inclinaison plus raide vers les falaises basaltiques instables subsistant autour de toute la partie est de l'île. Au moins trois dépôts subfossiles de colonies de manchots ont été identifiés dans la terrasse de moraine, chaque couche séparée verticalement par environ 50 à 100 cm de gravillons et de sable, indiquant que cette partie de l'île a été occupée par une importante colonie de manchots en phase de reproduction dans un passé récent. Les dépôts pourraient être utilisés pour déterminer l'âge des précédentes colonies de manchots de la région.
Une population d'environ 100 labbes (recensement de 1995) se reproduit sur la terrasse et sur les pentes libres de glace menant aux falaises. La proportion des reproducteurs par rapport aux non-reproducteurs au sein de cette population est inconnue, mais environ 25 et 50 petits ont été dénombrés respectivement en janvier 1995 et janvier 1997.
Une petite colonie de manchots empereurs en phase de reproduction (1 787 couples dénombrés lors du recensement de 1976, 179 couples en 1983 et 1 355 adultes en octobre 1994) est présente chaque année, entre les mois d'avril et de janvier approximativement, sur la glace de formation rapide adjacente à la partie côtière nord. L'importance de la colonie est limitée par les conditions et l'étendue de la glace de formation rapide, affectant ainsi la disponibilité des sites de reproduction dans les recoins des pentes septentrionales de l'île Beaufort. L'emplacement exact de la colonie varie d'une année à l'autre et la colonie se déplace pendant la saison de reproduction (cf. carte C).
La terrasse de moraine libre de glace à l'extrémité nord de l'île (cf. carte C) connaît également la croissance de végétation la plus importante répertoriée sur l'île Beaufort. Cette végétation est exceptionnelle aussi bien en quantité qu'en qualité et représente la zone de mousse ininterrompue la plus vaste jamais observée dans la région du détroit de Murdo. Le site connaît des températures tièdes en été (une température de l'air de 13 °C a été consignée le 18 janvier 1997) de par son orientation nord et sa position abritée des vents du sud grâce à une falaise de glace semi-circulaire d'une hauteur de 20 m. Le microclimat local, la stabilité de la surface du sol et l'eau provenant des falaises de glace et des congères toutes proches sont propices à la croissance de la végétation. Au départ, l'eau coule de manière diffuse et est progressivement canalisée dans des ruisseaux ayant érodé d'étroites vallées au bord de la terrasse. La communauté de mousses est vaste (environ 2,5 hectares), couvre 100 % du sol sur la majorité du site, et est dominée par une seule espèce, à savoir Bryum argenteum. Un spécimen d'une autre espèce, Pottia heimii, a été découvert après des recherches approfondies. Le caractère essentiellement monospécifique du site est également exceptionnel. Bryum pousse par nappes éparses au niveau du bord supérieur (sud) du banc, à côté des congères se formant annuellement au pied de la falaise de glace et des tapis plus homogènes (hummocks) ont été localisés au milieu du banc et dans des zones bénéficiant d'un écoulement accru de l'eau, particulièrement à l'extrémité est. Dans la partie supérieure (sud) de la zone, Bryum se mêle aux colonies de Nostoc (cyanobactérie). Sur les sites inférieurs et plus au nord dans des zones à écoulements d'eau importants, la mousse peut être envahie par une communauté de cyanobactéries diverses de couleur marron, particulièrement dans des zones sujettes aux inondations, aux perturbations cryoturbiques et, peut-être, aux activités des labbes. Bryum argenteum produit des pousses déhiscentes qui dispersent les plantes en aval. Des traces de cette dispersion ont été généralement observées avec Bryum argenteum et sont souvent apparues sous forme de petites communautés, probablement éphémères, retrouvées sur la plage en dessous de la terrasse. La communauté de mousse est connue pour abriter d'importantes populations d'acariens mais aucune étude détaillée sur les invertébrés de l'île Beaufort n'a encore été entreprise.
La végétation de l'île Beaufort est comparable à celle présente dans les parties supérieures plus humides de la zone inondée du glacier Canada (ZSPA n° 131), dans la vallée Taylor, terre Victoria. La zone inondée du glacier Canada présente une deuxième espèce commune, Pottia heimii, qui pousse dans des zones plus sèches mais celle-ci était presque totalement absente sur l'île Beaufort. La raison de cette absence est inconnue mais pourrait résulter des différences de substrat, de la présence de nombreux labbes occupant les zones plus sèches de l'île Beaufort, des niveaux nutritifs élevés présents dans l'eau de fonte de l'île Beaufort ou des possibilités limitées de colonisation et de dispersion. Dans la baie Botany (ZSPA n° 154), port Granite, terre Victoria ― un site plus chaud que le glacier Canada mais de latitude similaire à l'île Beaufort ― les zones plus humides sont occupées par la mousse Ceratodon purpureus ou Bryum argenteum, d'où la possibilité d'une succession de mousses, allant d'humides à sèches, c'est-à-dire de C. purpureus, B. argenteum et P. heimii. Si l'absence de C. purpureus est incompréhensible sur l'île Beaufort, il est probable que les possibilités limitées de colonisation et de dispersion ainsi que le niveau nutritif de l'eau jouent un rôle important.
Il y a également une communauté variée d'algues, et bien qu'aucune étude détaillée n'ait encore été entreprise, Prasiola crispa est particulièrement abondante sur l'ensemble du site, reflétant le niveau nutritif élevé et l'abondance de l'eau de fonte. Un certain nombre de chlorophytes et xanthophytes unicellulaires (y compris Botrydiopsis et Pseudococcomyxa) et de cyanobactéries (notamment Scillatorian) ont été observés en combinaison avec Prasiola. L'algue des neiges verte, reconnaissable à sa bande de couleur aux niveaux inférieurs des congères sur la plage et sous les falaises de glace, est composée d'un mélange de Chloromonas et de Klebsormidium. Les falaises de glace et de neige formant le bord supérieur de la plage présentent également un dépôt marron-rosé, composé essentiellement de fines boues ainsi d'algues des neiges rouges, notamment des espèces Chlamydomonas, Chloromonas et Chlamydomonas nivalis. Cela représente l'un des endroits les plus au sud où l'algue des neiges rouge a été répertoriée.
Pendant la visite des programmes antarctiques américain et néo-zélandais de janvier 1995, des équipements laissés à l'abandon parmi les manchots Adélie présents sur la plage Cadwalader ont été évacués. Aucun impact humain n'a été constaté lors de cette visite.
ii) Zones à accès réservé à l'intérieur de la zone
Aucune.
iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone
La seule structure dont la présence est répertoriée sur l'île est un panneau indicateur situé sur un rocher bien visible dans la colonie de manchots Adélie installée sur la plage Cadwalader (cf. carte D). Le panneau, mis en place en 1959-1960, indique les noms et villes natales des matelots et du capitaine du HMNZS Endeavour. Le panneau est fixé dans du ciment et était en bon état en janvier 1995. Il présente une valeur historique potentielle et doit rester in situ à moins que son retrait ne repose sur des motifs indiscutables qui devront être soumis à examen.
Une station de recherches astronomiques est répertoriée sur une carte de l'île élaborée en 1960 mais on ignore s'il existe des dispositifs de bornage permanents associés à cette structure. La station se trouve, selon le relevé, à l'extrémité méridionale de la principale ligne de crête de l'île à une altitude de 549 m (cf. carte A).
iv) Emplacement des autres Zones Protégées
à proximité directe de la zone
Les Zones Protégées les plus proches de l'île Beaufort sont la vallée New College (ZSPA n° 20), située à 35 km au sud du cap Bird, île Ross. Les ZSPA n°s 121 et 157 du cap Royds se trouvent 35 km plus loin vers le sud (cf. encart de la carte A).
7. Critères de délivrance d'un permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par les autorités nationales compétentes. Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
― un permis est délivré uniquement pour la conduite de recherches scientifiques indispensables qu'il est impossible d'entreprendre ailleurs ;
― les actions autorisées ne viendront pas mettre en péril les valeurs scientifiques ou écologiques de la zone ;
― toutes les activités de gestion visent la réalisation des buts du plan de gestion ;
― les actions autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― la détention du permis ou d'une copie certifiée conforme est impérative dans la zone ;
― un rapport de visite devra être soumis à l'autorité nommée dans le permis.
― Tout permis sera délivré pour une durée donnée.
i) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de la zone
L'utilisation de véhicules est interdite dans la zone et l'accès se fera en embarcation ou aéronef. Les aéronefs devront atterrir uniquement sur l'île, sur le site désigné [latitude est 166° 52 31'' et longitude sud 76° 55 49'' (cf. cartes A, B, C et figure 1)], sur le vaste front de glace plat à l'extrémité nord de l'île. Si au moment de la visite, des conditions neigeuses sur le site d'atterrissage désigné devaient empêcher un atterrissage en toute sécurité de l'avion, un autre site d'atterrissage adéquat, du milieu à la fin de la saison, peut être utilisé au site de campement nord désigné, à l'extrémité ouest de la plage septentrionale de l'île Beaufort. Il est préférable que les aéronefs en provenance et à destination du site d'atterrissage/de décollage désigné passent par le sud ou l'ouest (cf. carte A, figure 1). Lorsqu'il sera nécessaire d'utiliser le site alternatif, au campement de la plage du nord, des considérations pratiques pourront dicter une approche par le nord. Dans ce cas, l'avion devra éviter de survoler la zone à l'est du site indiqué sur les cartes A, B, C et sur la figure 1. L'utilisation de grenades fumigènes est interdite dans la zone à l'atterrissage, sauf en cas d'absolue nécessité pour des raisons de sécurité, et toutes les grenades devront être récupérées. Il n'y a pas de restrictions spéciales concernant l'accès à l'île en petite embarcation. Il est strictement interdit aux pilotes, à l'équipage des embarcations et des aéronefs ou à toute autre personne à bord, de se déplacer à pied au-delà des alentours immédiats du site de débarquement sauf avis contraire stipulé dans le permis.
Le survol des zones de reproduction des oiseaux à une altitude inférieure à 750 m est normalement interdit. Les zones visées par ces restrictions sont indiquées sur les cartes A, B, C, D et la figure 1. Lorsque cela est requis pour des motifs de gestion ou des impératifs à caractère scientifique majeurs, le survol occasionnel à une altitude minimum de 300 m pourra être envisagé au-dessus de ces zones pour autant qu'il soit spécifiquement autorisé par le permis.
Les visiteurs devront éviter de perturber inutilement les oiseaux et de piétiner la végétation visible. Les déplacements à pied devront être limités au minimum en conformité avec les objectifs de toute activité autorisée et toute mesure raisonnable devra être prise pour en minimiser les conséquences.
ii) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la zone,
y compris les restrictions à la durée et à l'endroit
Etudes scientifiques qui ne peuvent être menées ailleurs et ne portent pas atteinte à l'écosystème de la zone.
Activités de gestion essentielles, y compris la surveillance.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucun matériel scientifique et aucune structure ne pourront être installés dans la zone sauf autorisation stipulée dans le permis. Tous les dispositifs de bornage, les structures et les équipements scientifiques installés dans la zone devront être autorisés par un permis et identifier clairement le pays, le nom du responsable de l'équipe de recherche et l'année de l'installation. Tout l'équipement doit être fabriqué avec des matériaux qui posent un risque minimum de pollution de la zone. L'enlèvement d'un équipement spécifique pour lequel le permis est arrivé à expiration sera une des conditions de la délivrance de ce permis.
iv) Emplacement des camps
Un campement peut être uniquement établi sur deux sites désignés (cf. cartes A, B, C, et D). Le site de campement au nord se situe sur une zone plane au nord du site d'atterrissage désigné, sur un emplacement plus abrité à l'extrémité nord-ouest de la plage, à 200 m de l'endroit où plusieurs couples de manchots Adélie et de labbes font leurs nids (si présents). Le deuxième site de campement se situe sur la neige à 100 m de la lisière nord de l'importante colonie de manchots Adélie installée sur la plage Cadwalader.
v) Restrictions sur les matériaux
et organismes pouvant être introduits dans la zone
L'introduction délibérée d'animaux, de végétaux ou de micro-organismes est interdite et les précautions visées au point 7 ix) seront prises en cas d'introduction accidentelle. Aucun herbicide ni pesticide ne doivent être introduits dans la zone. Tout autre produit chimique y compris les radionucléides ou isotopes stables, susceptibles d'être introduits à des fins scientifiques ou de gestion en vertu du permis, seront retirés de la zone au plus tard dès que prendront fin les activités prévues par le permis. Aucun combustible ne sera entreposé dans la zone sauf autorisation prévue par le permis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion conformément aux dispositions du permis. Tous les matériaux seront introduits dans la zone pour une période déterminée. Ils seront retirés de ladite zone au plus tard à la fin de cette période, puis ils seront manipulés et entreposés de manière à minimiser les risques pour l'environnement.
vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Toute capture ou perturbation nuisible à la faune et la flore est interdite sauf avec un permis délivré par les autorités compétentes conformément à l'article 3 de l'annexe II du Protocole relatif à la Protection de l'Environnement. Dans le cas de prélèvement ou de perturbation nuisible, le SCAR Code of Conduct for the Use of Animals for Scientific Purposes in Artarctica (Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique) devra être utilisé comme norme minimale.
vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas
été introduite dans la zone par le détenteur du permis
Le ramassage ou l'enlèvement de tout élément présent dans la zone peuvent être autorisés par le permis, mais doivent se limiter au minimum requis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion. Tout matériau d'origine humaine qui est susceptible d'avoir un impact sur les valeurs de la zone et n'a pas été introduit par le titulaire du permis ou toute autre personne autorisée, peut être enlevé dans la mesure ou cet enlèvement n'entraîne pas de conséquences plus graves que de le laisser in situ. Dans ce cas, les autorités compétentes devront en être informées.
viii) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, seront retirés de la zone.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
1. Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin de mener des activités de suivi biologique et d'inspection du site pouvant impliquer le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse, de révision ou de protection ;
2. Tous les sites spécifiques dont le suivi sera de longue durée seront correctement balisés ;
3. Les visiteurs devront prendre des précautions spéciales contre toute introduction afin de préserver les valeurs scientifiques et écologiques représentées par l'isolement de l'île Beaufort et le niveau historiquement faible de la présence humaine sur l'île. Il conviendra de ne pas introduire de plantes et de microbes issus des sols d'autres sites antarctiques, y compris de stations, ou provenant d'autres régions hors de l'Antarctique. Les visiteurs devront prendre les mesures suivantes pour minimiser les risques d'introduction :
a) Tout le matériel d'échantillonnage et toutes les bornes introduits dans la zone seront stérilisés et, autant que faire se peut, maintenus dans un état stérile avant d'être utilisés à l'intérieur de la zone. Les chaussures et autres équipements à utiliser ou à introduire dans la zone (sacs à dos ou autres) devront aussi, dans la mesure du possible, être parfaitement nettoyés ou stérilisés, et maintenus dans cet état, avant d'être introduits dans la zone ;
b) La stérilisation doit se faire au moyen d'une méthode acceptable, comme les rayons ultraviolets, l'autoclavage ou le nettoyage des surfaces dans une solution aqueuse contenant 70 % d'éthanol.
x) Rapports de visite
Les Parties doivent s'assurer que le détenteur principal de chaque permis délivré soumet aux autorités compétentes un rapport décrivant les activités menées dans la zone.
Ces rapports doivent inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite suggéré par le SCAR. Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion.
Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès et ce afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée, dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.
Bibliographie
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PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 114 ÎLE NORTHERN CORONATION, ORCADES DU SUD
1. Description des valeurs à protéger
L'île North Coronation (60° 33 de latitude sud, 45° 35 de longitude ouest, 88,5 km²), Orcades du Sud, avait été, à l'origine et sur proposition du Royaume-Uni, désignée comme une Zone Spécialement Protégée dans la Recommandation XIII-10 (1985, ZSP n° 18). Elle l'avait été pour les motifs suivants : « La zone englobe des zones de terres côtières libres de glace (pointes Conception, Prong et Foul) où l'on trouve de vastes colonies d'oiseaux de mer et des falaises dominées par les lichens ainsi qu'une glace permanente qui monte jusqu'au plateau des hauteurs de Brisbane, excellente zone représentative d'un environnement de glace vierge proche de la limite nord de la zone antarctique maritime et de la Zone du Traité sur l'Antarctique. Ses éléments terrestres, de glace permanente et marins connexes constituent un exemple intégré des écosystèmes côtiers, de la glace permanente et des sous-littoraux de l'environnement antarctique maritime ».
La zone est difficile d'accès, peu de visites de site y ont été faites et il n'y a guère d'informations de base ou actualisées disponibles sur les écosystèmes qu'elle renferme. En règle générale, il n'est pas possible de réaffirmer les valeurs initiales citées pour la zone car il n'existe pas d'informations suffisantes pour corroborer ces valeurs. Tandis que des colonies d'oiseaux ont été observées à l'intérieur de cette zone dans les années 90, en particulier sur du sol libre de glace le long de la côte nord, on ne dispose encore que de rares détails sur les espèces représentées et sur leurs nombres. On ignore en grande partie l'ampleur et les types de falaises dominées par des lichens dont il a été fait mention dans le plan initial. On ignore également la mesure dans laquelle l'environnement de glace et les écosystèmes à l'intérieur de la zone sont représentatifs.
Malgré de nombreuses tentatives, il ne s'est pas révélé possible de faire récemment une inspection de la zone.
Il n'empêche que les quelques rares dossiers de visites de la zone semblent indiquer que celle-ci a été soumise à des perturbations humaines directes d'un niveau minimum et que, comme telle, elle est probablement plus ou moins vierge. Du fait de cet état supposé vierge, la valeur primaire potentielle de la zone est celle d'un site de référence à utiliser dans les études comparatives avec des sites plus fortement affectés. Avant que cette valeur ne puisse être réalisée, des études de base doivent être faites sur la nature de l'environnement et des écosystèmes qui y sont présents. Pour que le site demeure de par sa valeur potentielle une zone de référence, toutes les visites dans la zone seront interdites sauf pour des raisons scientifiques indispensables, y compris la collecte de données de base, pour exploiter la valeur du site comme zone de référence ou pour y inspecter des sites.
Les lignes de démarcation de la zone ont été modifiées par rapport à celles qui ont été désignées à l'origine pour inclure la totalité du bassin versant de l'île North Coronation qui s'écoule vers le nord dans la mer entre pointe Conception et pointe Foul (superficie totale de 92 km²).
2. Buts et objectifs
Les buts et objectifs du plan de gestion de l'île North Coronation sont les suivants :
― préserver l'écosystème de la zone qui est dans un état en grande partie non perturbé pour en faire éventuellement une zone de référence ;
― éviter la dégradation de la valeur potentielle de la zone comme site de référence ou tous les dangers qui pèseraient sur elle en interdisant toutes les visites, sauf à des fins de travaux de recherche scientifiques dans la zone pour des raisons indispensables qui ne peuvent pas être appliquées ailleurs, pour acquérir des données de base, pour surveiller l'état de l'environnement, ou pour y faire des inspections ;
― s'assurer que le but, la nature, les méthodes et les conditions d'observation et/ou d'échantillonnage sont clairement définis avant que l'accès à la zone pour des travaux de recherche scientifiques ait été autorisé ;
― s'assurer que les visites effectuées à des fins de gestion le sont à l'appui des buts du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion ci-après seront réalisées pour protéger les valeurs de la zone :
― des copies de ce plan de gestion, y compris des cartes de la zone, seront rendues disponibles aux stations de recherche Signy (Royaume-Uni) et Orcadas (Argentine) ;
― des visites seront effectuées selon que de besoin pour déterminer si la zone continue de répondre aux fins pour lesquelles elle a été désignée.
4. Durée de la désignation
Elle est désignée pour une durée de cinq ans en vue de donner l'occasion d'y faire des visites du site. Si l'accès au site demeure impossible à réaliser durant cette période, il faudrait envisager d'abolir son statut de site comme Zone Spécialement Protégée de l'Antarctique.
5. Cartes et photographies
Carte 1 : Ile North Coronation, Zone Spécialement Protégée de l'Antarctique n° 114 : Limites de démarcation et caractéristiques physiques. L'emplacement de la station de recherche Signy (Royaume-Uni) et d'autres Zones Protégées avoisinantes y apparaissent.
Spécifications de la carte : Projection, zone UTM 23S ; sphéroïde, WGS84. Intervalle des contours 250 m.
Source des données : SCAR Antarctic Digital Database Version 4.0, 2002, "Echelle 0”.
Mise en garde : les caractéristiques et distances sont approximatives et horizontales et on ignore l'exactitude verticale.
Encart : Emplacement des Orcades du Sud par rapport à la péninsule antarctique nord et aux Shetland du Sud.
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Description générale et bornage
L'île Coronation (60° 33 de latitude sud, 45° 35 de longitude ouest, 478 km²) est la plus grande des îles Orcades du Sud, s'étendant sur quelque 48 km dans le sens ouest-nord-ouest en est-sud-est (Carte 1). Elle est en grande partie couverte de glace et, à l'image de la plus grande partie de l'île, son littoral nord est échancré et, en général, accidenté, avec des crêtes rocheuses tranchantes qui forment de puissants promontoires entre les falaises de glace. Des plages de pierre exposées sont présentes au pied de bon nombre des falaises de glace et de rocher. L'intérieur de l'île Coronation est montagneux et accidenté, montant jusqu'à sa hauteur maximale de 1 266 m au mont Nivea (Carte 1). La zone comprend deux bassins versants glaciaires qui s'écoulent vers le nord du mont Nivea et des hauteurs Brisbane jusqu'à la côte de l'île Coronation. Avec l'élément marin de la baie d'Ommanney et une baie de taille similaire de son côté ouest, la zone a une superficie d'environ 92 km² et une baie sans nom de taille similaire à l'ouest. La majeure partie des terres se trouvant à l'intérieur de la zone est dominée par une glace glaciaire permanente, avec des affleurements rocheux et des falaises abruptes exposées en quelques endroits. La face est de pointe Conception est une falaise spectaculaire qui atteint une hauteur de quelque 700 m. De petites zones de terrain libre de glace sont présentes sur la côte, les plus grandes aux pointes Conception, Foul et Prong. On trouve des plages de pierre exposées en dessous de quelques-unes des fréquentes falaises de glace côtières ainsi qu'un certain nombre de petites îles rocheuses libres de glace à proximité du littoral.
La zone comprend la région de l'île Northern Coronation située entre pointe Conception à l'ouest et pointe Foul à l'est (Carte 1). La limite de démarcation orientale suit une crête qui va de la pointe Foul 6 km vers le sud jusqu'au sommet du mont Nivea (1 266 m), et de là en ouest-sud-ouest sur une distance de 1 500 m en descendant la crête jusqu'au col à High Stile. De High Stile, la ligne de démarcation continue en ouest-sud-ouest sur quelque 6 km et suit la crête du vaste plateau des hauteurs de Brisbane jusqu'au sommet du Wave Peak (960 m). Du Wave Peak, la ligne de démarcation s'étend vers le nord-ouest sur 1 000 m, puis vers l'ouest et dans une direction nord-ouest sur environ 6 km le long de la large crête des hauteurs de Brisbane. La ligne de démarcation s'étend ensuite vers le nord sur environ 6 km, suivant la crête jusqu'à pointe Conception. Les bassins versants glaciaires s'écoulant vers le littoral nord de l'île Coronation à l'intérieur de cette ligne se trouvent dans la zone. Les sommets du mont Nivea et du Wave Peak ainsi que le col connu sous le nom de High Stile se trouvent en dehors de la zone. La limite de démarcation nord est définie comme étant une ligne droite qui s'étend sur 11 km à travers la mer de la pointe Conception jusqu'à la pointe Foul, y compris la baie d'Ommanney et la baie vers l'ouest comme à l'intérieur de la zone.
Climat
On ne dispose d'aucune donnée climatique pour l'île North Coronation mais les conditions qui y règnent devraient être grosso modo similaires à celles qui règnent sur l'île Signy, laquelle est située à 7 km au sud. Les températures moyennes de l'air (novembre - mars) à la station de recherche Signy varient entre ― 2 °C et + 3 °C, avec une température maximale extrême de + 19,8 °C. En hiver, les températures mensuelles moyennes varient entre ― 2 °C et ― 17 °C, avec un minimum extrême de ― 39,3 °C (Shears et Downie 1998). Toutefois, lorsqu'on la compare à la station de recherche Signy, on constate que l'île North Coronation est l'objet d'une couverture nuageuse plus persistante qui, souvent, forme des bancs de brouillard lorsque les vents chargés d'humidité qui soufflent du nord vers l'ouest montent au-dessus des pics couverts de glace de l'île. Les différences d'élévation semblent par ailleurs indiquer que les températures à l'intérieur de la zone seront beaucoup plus froides que celles enregistrées à la station de recherche Signy.
Géologie et sols
L'île North Coronation se compose essentiellement de roches régionalement métamorphosées qui appartiennent au complexe métamorphique Scotian (Tanner et al. 1982). Les roches ont été déformées et métamorphosées en un modelé de faciès albiteépidote-amphibolite durant ou avant la fin de la période triasique mais on ne sait pas avec certitude quel est l'âge véritable des séquences sédimentaires originelles. Le principal type de roche à l'intérieur de la zone est un schiste micacé de couleur grise (riche en quartz quartz-mica-schiste avec albite, biotite et muscovite) (Dalziel et al. 1977). Les lits sont plats et incontournés (Matthews 1956). On pense que les schistes de l'île représentent une séquence métamorphosée de grès-schiste où il y avait des tufs interstratifiés et des laves basiques et/ou de petites intrusions basiques (Thomson 1974).
Cours d'eau et lacs
On ne dispose pas d'informations sur des cours d'eau ou des lacs.
Communautés biologiques
Il n'y a guère de renseignements disponibles sur les communautés biologiques dans la zone. Les manchots à jugulaire qui s'y reproduisent (Pygoscelis antarctica) occupent les quelques parties plates et en pente douce de la zone à pointe Conception, leurs nombres ayant été grosso modo estimés à quelque 5 000 en 1997 (Convey 1997). Les flancs de montagne escarpés sont occupés par des damiers du cap qui y font leurs nids (Daption capense) et des pétrels des neiges (Pagodroma nivea). Des labbes (Catharacta sp.) et des chionis (Chionis alba) ont été observés à pointe Conception tandis que des pétrels géants (Macronectes giganteus), des pétrels gris (Fulmarus glacialoides), des prions (Pachyptila sp.) ainsi que des pétrels de Wilson et des océanites à ventre noir (Oceanites oceanicus, Fregetta tropica) ont été observés à proximité de la côte (Convey 1997). Une photographie aérienne (RN/9/92) prise en janvier 1992 par la marine royale britannique révèle la présence d'un sol taché de guano et de ce qui semble être des oiseaux sur des terres libres de glace aux pointes Conception et Prong ainsi d'ailleurs que sur d'autres petits promontoires et îlots le long de la côte. Cela semble indiquer qu'un certain nombre de colonies de reproduction d'oiseaux occupent ces zones même s'il n'a pas été possible d'en déterminer les espèces et le nombre. Il semblait y avoir une végétation présente à pointe Prong, un certain nombre de bancs de mousse en évidence également sur un promontoire situé à 1 000 m à l'ouest bien qu'une identification positive ait été entravée par la résolution de photographies panchromatique. Pointe Foul était à l'extérieur de la région couverte par la photographie.
Des phoques n'ont pas été observés à l'intérieur de la zone et les plages à pierre rugueuses situées au pied de la glace et des falaises de rocher ne se prêtent en général pas à la reproduction d'otaries à fourrure ou d'éléphants de mer (Arctocephalus gazella, Mirounga leonina).
Des lichens blancs, jaunes et oranges sont présents, souvent sur les falaises libres de glace le long de la côte, tout comme le sont des nappes de l'algue commune Prasiola crispa.
On ne dispose d'aucune information sur le milieu marin à l'intérieur de la zone.
Activités et impacts humains
Il n'y a guère eu de visites déclarées de l'île North Coronation et, inconnus qu'ils sont, les impacts humains sont considérés comme minimes.
ii) Zones à accès limité et zones gérées
à l'intérieur de la zone
Aucune.
iii) Structures à l'intérieur de la zone
Il n'y a aucune structure connue à l'intérieur de la zone. La station scientifique la plus proche est la station de recherche Signy (Royaume-Uni) (60° 43 de latitude sud, 45° 36 de longitude ouest), à 12 km au sud de la zone sur l'île Signy.
iv) Emplacement d'autres Zones Protégées
à proximité directe de la zone
Les Zones Protégées les plus proches de l'île North Coronation sont l'île Lynch (ZSPA n° 110) qui se trouve à environ 5 km au sud de Wave Peak et l'île Moe (ZSPA n° 109) qui se trouve à 15 km au sud sud-ouest (Carte 1).
7. Critères de délivrance d'un permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis est délivré par une autorité nationale compétente. Les conditions qui régissent la délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivantes :
― il est délivré uniquement pour faire des travaux de recherche indispensables dans la zone et ce, pour des raisons qui ne peuvent pas être appliquées ailleurs, pour acquérir des données de base, pour surveiller l'état de l'environnement ou pour y inspecter les sites ;
― le but, la nature, les méthodes et les conditions d'observation et/ou d'échantillonnage sont clairement définis avant que l'accès à la zone pour y faire des travaux de recherche scientifiques ne soit autorisé ;
― les actions autorisées ne mettront pas en péril les valeurs de la zone ;
― les activités proposées le sont à l'appui des objectifs du plan de gestion ;
― le permis ou une copie autorisée sera emporté dans la zone ;
― un rapport de visite est remis à l'autorité désignée dans le permis ;
― le permis sera valable pour une durée donnée.
i) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de celle-ci
TYPE d'aéronef |
NOMBRE de moteurs |
DISTANCE D'APPROCHE minimale (m) |
Verticale (au-dessus du sol) |
Pieds |
Mètres |
---|---|---|---|
Hélicoptère |
1 |
2 460 |
750 |
Hélicoptère |
2 |
3 300 |
1 000 |
Voilure fixe |
1 ou 2 |
1 480 |
450 |
Voilure fixe |
4 |
3 300 |
1 000 |
ii) Activités menées ou pouvant être menées dans la zone,
y compris les restrictions relatives à la durée et à l'endroit
― travaux de recherche scientifiques pour des raisons indispensables qui ne peuvent pas être appliquées ailleurs ;
― collecte de données de base sur la zone, qui ne portera pas atteinte à la valeur potentielle du site comme zone de référence ;
― activités de gestion essentielles, y compris l'inspection ou la surveillance des sites.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne doit être érigée dans la zone.
iv) Emplacement des camps
Les camps sont autorisés dans la zone à des fins qui sont compatibles avec les objectifs de ce plan de gestion. Aucune information n'est disponible sur les sites qui se prêtent à des camps encore qu'ils semblent peu nombreux et difficiles d'accès. C'est pour cette raison qu'il n'est actuellement pas possible de désigner des sites de campement spécifiques.
v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone
Aucun animal vivant, aucune matière végétale et aucun microorganisme ne seront introduits délibérément dans la zone et les mesures de précaution énumérées à l'alinéa ix) ci-dessous seront prises contre des introductions accidentelles. Compte tenu de la présence de colonies de nidification d'oiseaux, aucun produit de la volaille, y compris les produits contenant des œufs en poudre non cuits et les déchets de tels produits, ne sera introduit dans la zone. Aucun herbicide ou pesticide et aucun autre produit chimique, y compris des radionucléides ou des isotopes stables, ne seront introduits dans la zone. Du combustible peut être utilisé pour les activités de transport essentielles à l'intérieur de la zone mais le combustible et d'autres matériaux n'y seront pas stockés sauf à l'appui d'activités essentielles pour lesquelles un permis est délivré. Tous les combustibles et autres matériaux seront stockés et gérés de telle sorte que le risque de les introduire dans l'environnement est réduit au maximum et ils seront enlevés lorsque les activités autorisées sont terminées. S'il se produit un rejet qui risque de porter atteinte aux valeurs de la zone, l'enlèvement est encouragé uniquement lorsque son impact ne sera probablement pas plus grand que celui de la décision de laisser le matériau in situ. L'autorité compétente doit être notifiée de tous les matériaux déchargés et non enlevés qui n'ont pas été inclus dans le permis autorisé.
vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou les perturbations nuisibles à la faune et la flore sont interdits, sauf avec un permis délivré conformément à l'Annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la Protection de l'Environnement. Dans le cas du prélèvement ou de perturbations nuisibles d'animaux, le Code de conduite du SCAR (SCAR Code of Conduct for the Use of Animals for Scientific Purposes in Antarctica) doit être utilisé comme une norme minimale.
vii) Prélèvement ou enlèvement de tout ce qui n'a pas
été introduit par le détenteur du permis dans la zone
Des organismes peuvent être prélevés ou enlevés de la zone uniquement en conformité avec un permis et ils doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou des besoins de gestion. Des permis ne seront pas délivrés si l'on craint à juste titre que l'échantillonnage proposé prendrait, déplacerait, enlèverait ou endommagerait de telles quantités de roche, de sol ou de faune et flore indigènes que leur distribution ou leur abondance à l'île North Coronation en serait sérieusement affectée. Les organismes d'origine humaine qui pourraient porter atteinte aux valeurs de la zone, organismes qui n'ont pas été apportés dans la zone par le détenteur du permis ou dont l'introduction n'a pas été autorisée, peuvent être enlevés à moins que l'impact de leur enlèvement ne soit plus grand que celui qu'aurait la décision de les laisser in situ. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit être notifiée.
viii) Elimination des déchets
Tous les déchets doivent être enlevés de la zone.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
Pour aider à conserver les valeurs qui découlent du niveau depuis toujours bas d'impact humain sur l'île North Coronation, des mesures de précaution particulières doivent être prises. Dans toute la mesure du possible, la totalité du matériel introduit dans la zone (y compris par exemple les appareils d'échantillonnage et les chaussures) doit être nettoyé à fond avant d'entrer dans la zone.
x) Rapports de visite
Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet aux autorités compétentes un rapport décrivant les activités menées dans cette zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite suggéré par le Comité Scientifique pour la Recherche en Antarctique. Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès afin de maintenir ainsi une archive d'usage.
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Matthews, D.H. 1956. Geological report ― Signy Island 1956. Unpublished internal report, BAS Archives ref. AD. 6/2H/1956/G. Cambridge, British Antarctic Survey :
Shears, J.R. et Downie, R.H. 1998. Oil spill contingency plan, Signy Research Station. 2nd edition. Cambridge, British Antarctic Survey
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Thomson, J.W. 1974. The geology of the South Orkney Islands : III. Coronation Island. British Antarctic Survey Scientific Reports 86.
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 144 du 24/06/2009 texte numéro 19
PROJET DE PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE (ZSPA) N° 118
SOMMET DU MONT MELBOURNE, TERRE VICTORIA
1. Description des valeurs à protéger
Une zone de 6 km² au sommet du mont Melbourne avait à l'origine été désignée dans les Recommandations XVI-5 (1987, SISP n° 24, sommet du mont Melbourne) et XVI-8 (1991, ZSP n° 22, crête Cryptogam, mont Melbourne) sur propositions de la Nouvelle-Zélande et de l'Italie qui estimaient en effet que ces aires contenaient des sols géothermiques qui alimentent une communauté biologique diverse et unique en son genre. Les aires de terrain les plus tièdes créées par les fumerolles alimentent des nappes de mousse, d'hépatiques et d'algues de même qu'une espèce de protozoaire invertébré. La ZSPA n° 118a (ZSP n° 22) avait été initialement incluse dans la ZSPA n° 118b (SISP n° 24) en vue d'établir des conditions d'accès plus rigoureuses à cette partie de l'aire au sommet du mont Melbourne. Les ZSPA n° 118a et 118b ont maintenant été fusionnées dans le plan de gestion actuel et des zones interdites et restreintes permettent d'appliquer des conditions d'accès plus rigoureuses à l'intérieur de l'ancienne ZSP. Les lignes de démarcation extérieures de la zone suivent la désignation initiale du SISP n° 24.
Les communautés biotiques de fumerolles documentées les plus proches, à 400 km au sud de crête Tramway, mont Erebus et mont Rittman, dans la chaîne Mountaineer, à plus de 180 km au nord, sont considérées comme des communautés très différentes de celles du mont Melbourne. Le mont Melbourne abrite le seul exemple feuillant connu en Antarctique de la mousse Campylopus pyriformis (présente sur le mont Erebus, mais uniquement à l'état de protonéma). Les algues Stigonema ocellatum et Chlorella cf. reniformis sont les seules répertoriées en Antarctique. Plusieurs espèces d'algues n'ont pas été observées à d'autres endroits de l'Antarctique, sauf au mont Erebus. Une espèce totalement nouvelle de bactéries thermophiliques, Bacillus thermoantarcticus, a été découverte au sommet.
Le couvert végétal se trouvant à l'intérieur de la zone ne peut être évalué avec précision, du fait du manteau de neige en grande partie permanent, mais il est estimé à quelque 100 à 200 m². Malgré cette superficie relativement petite, le caractère exceptionnel et la fragilité des communautés biologiques ainsi que de leur environnement physique sont tels, que la zone possède sur le plan de la science et de la conservation une grande valeur tout en étant vulnérable aux perturbations causées par l'homme. Les dangers posés par l'introduction de nouveaux organismes et les perturbations dues au piétinement et à l'échantillonnage sont considérables et justifient la protection spéciale de longue durée accordée à ce site. De vastes zones géothermiques libres de glace à haut altitude, qui alimentent une communauté unique en son genre de flore et de microbiote ainsi que des accumulations de matière organique, confèrent à cette zone un intérêt scientifique exceptionnel.
2. Buts et objectifs
La gestion au mont Melbourne vise à :
― éviter la dégradation des valeurs de la zone ou les risques substantiels qu'elles pourraient courir en empêchant des perturbations humaines inutiles ;
― permettre des travaux de recherche scientifique sur l'écosystème dans la zone, en particulier sur les plantes, les hépatiques, les algues et les invertébrés tout en assurant une protection contre un échantillonnage excessif ;
― permettre d'autres travaux de recherche scientifique sous réserve que ces travaux soient effectués pour répondre à des buts scientifiques indispensables auxquels il n'est pas possible de répondre ailleurs ;
― minimiser la possibilité d'introduction de sols, de plantes, d'animaux et de microbes non indigènes dans la zone ;
― préserver une partie de l'écosystème naturel de la zone, qui est déclarée zone interdite, comme site de référence aux fins de futures études comparatives ;
― permettre des visites pour l'installation et la maintenance de matériel de communication de base qui ne porte pas atteinte aux valeurs de la zone ;
― permettre des visites à des fins de gestion et à l'appui des buts du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion suivantes doivent être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
― l'information indiquant l'emplacement de la zone (énonçant les restrictions particulières qui s'appliquent) sera affichée bien en vue et une copie de ce plan de gestion sera conservée dans toutes les installations de recherche situées dans un rayon de 25 km de la zone ;
― les dispositifs de bornage, panneaux ou structures érigés à l'intérieur de la zone pour répondre à des buts scientifiques ou à des buts de gestion seront maintenus en bon état ;
― des visites seront faites selon que de besoin pour déterminer si la zone continue de répondre aux buts pour lesquels elle a été désignée et pour veiller à ce que les mesures de gestion et d'entretien soient adéquates ;
― les directeurs des programmes antarctiques nationaux en activité dans la région sont encouragés à se consulter afin de s'assurer que ces mesures sont mises en œuvre.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une durée indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte A. ― Mont Melbourne, carte d'emplacement
Spécifications :
Projection : conique conforme de Lambert ;
Parallèles d'échelle conservée : 1er 72° 40 0.000''S, 2e 75° 20 0.000'' S ;
Méridien central : 165° 0 0.000'' E ;
Latitude origine : 74° 0 49.2'' S ;
Echelle approximative : 1/350 000 ;
Sphéroïde : WGS84.
Carte B. ― Mont Melbourne, carte d'emplacement
Spécifications :
Projection : conique conforme de Lambert ;
Parallèles d'échelle conservée : 1er 72° 40 0.000'' S, 2e 75° 20 0.000'' S ;
Méridien central : 165° 0 0.000'' E ;
Latitude origine : 74° 0 49.2'' S ;
Echelle approximative : 1/16 000 ;
Sphéroïde : WGS84 ;
Photographie : USGS/DoSLI (SN7851), 22 novembre 1993.
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Le mont Melbourne (latitude sud 74° 21 et longitude est 164° 42, 2 733 m) dans la partie septentrionale de terre Victoria, est situé entre la baie Wood et la baie Terre-Neuve, du côté occidental de la mer de Ross et le glacier Campbell Glacier, à environ 10 km à l'ouest (carte A). La zone englobe la totalité du terrain au-dessus de la courbe de niveau des 2 200 m qui entoure le principal cratère du mont Melbourne. Des bornes n'ont pas été installées en des points de cette courbe, l'accès ayant en effet essentiellement lieu par hélicoptère jusqu'au sommet de la montagne. Cela permet de faire de l'altitude une évaluation directe.
Le mont Melbourne fait partie du système volcanique McMurdo, qui consiste en une série de volcans dormants et éteints situés le long de la côte de terre Victoria. On pense que la zone du mont Melbourne remonte à la fin du Quaternaire et l'éruption la plus récente aurait eu lieu il n'y a pas plus de 150 ans. Les roches volcaniques identifiées de la montagne appartiennent aux classes trachytes et trachyandésites et le pied du relief est basaltique.
Le mont Melbourne est un culot volcanique de faible angularité quasiment parfait avec de vastes superficies de terrain chaud, de fumerolles et de tours de glace bien en vue autour du cratère au sommet et sur certaines parties supérieures de la montagne. La caldera a un diamètre d'un kilomètre et forme le névé d'un glacier coulant vers l'ouest. Plusieurs petits culots et éboulis basaltiques se trouvent à proximité du pied et sur les flancs de la montagne. La cime est composée des plus grandes zones de terre tiède, clairsemées d'endroits surchauffés ou tièdes libres de glace, de fumerolles ainsi que de tours ou de pinacles de glace. Les sols de surface (0 à 2 cm) aux températures pouvant atteindre 42 °C, des zones plus froides où l'activité est intermittente, ainsi que des endroits d'activité géothermique sont caractérisés par des hummocks de neige et de glace pouvant atteindre 1 mètre de haut.
Trois zones principales sont caractérisées par une activité thermique (carte B) : deux sont situées sur les bords de la caldera et une troisième d'environ 250 m se trouve plus bas sur les pentes septentrionales. Toutefois, les zones marquées par une activité de surface s'étendent et descendent jusqu'à une altitude de 2 400 m sur le flanc nord-ouest de la montagne. Ces zones géothermiques abritent un microcosme biologique unique d'espèces que l'on retrouve seulement à faible altitude. Les espèces ne sont pas originaires de l'endroit et ont dû être dispersées sur de longues distances pour atteindre la zone. L'étendue totale du couvert végétal sur le site est réduite à quelque 100 à 200 m² et la végétation doit uniquement sa croissance à la présence de petites gouttes d'eau formées par la condensation de vapeur qui entretient l'humidité des sols. Les sites de végétation connus sont indiqués par les lettres A à E sur la carte B. Il a été établi que le site D a été perturbé et probablement pollué par les activités humaines.
Le mont Melbourne se caractérise par une biodiversité importante par rapport aux autres sites géothermiques de l'Antarctique, à la fois les sites maritimes et ceux situés en altitude. Le biote inclut des couches, parfois dures, d'algues (11 espèces) qui tapissent de petites pierres, le gravier ainsi que des substratums, des bryophytes (une espèce de mousse et une d'hépatique), un protozoaire et une variété de microflore. Une association de lichens a été observée dans la composition de croûtes noires sur des zones réduites de sols tièdes. Les zones les plus tièdes abritent des nappes vert jaunâtre de mousse Campylopus pyriformis, avec l'hépatique Cephaloziella et des croûtes brunâtres d'algues. La présence inhabituelle de tourbe superficielle met en évidence la croissance de bryophytes au cours des dernières décennies. Le protozoaire migrateur Corythion dubium a été observé dans des coquilles vides, à la fois dans les substratums minéraux et parmi les bryophytes. Les espèces ne sont pas répandues en Antarctique continental puisqu'elles ont été observées sur un seul autre site de la terre Victoria.
ii) Zones gérées, interdites ou restreintes dans la zone
Zone interdite ou restreinte : crête Cryptogam
Une zone située à la limite méridionale du principal cratère montagneux (connu sous le nom de crête Cryptogam) a été désignée zone interdite et zone restreinte (carte B) en vue de protéger la concentration la plus importante de végétation et de préserver une partie de la zone en tant que site de référence pour des études comparatives ultérieures. Le reste de la zone, dont la biologie, les particularités et le caractère sont semblables, est disponible pour mener des programmes de recherche et prélever des échantillons conformément aux permis.
Les zones se composent de différentes sections de terre froide couverte de neige, de terre tiède libre de neige et d'hummocks de glace couvrant les émissions de vapeur, et s'étendent sur 40 km dans toutes les directions à partir de la ligne de crête. La majeure partie de la crête Cryptogam fait partie de la zone restreinte qui peut être visitée moyennant l'obtention d'un permis pour effectuer des recherches scientifiques essentielles qui ne peuvent être menées ailleurs dans la zone. Les 100 m situés à l'extrême ouest de la crête sont une zone interdite à laquelle l'accès n'est en aucun cas autorisé avant la révision du plan de gestion qui permettra de déterminer si la zone peut être à nouveau visitée.
Zones gérées
Deux zones gérées (carte B) ont été créées à l'intérieur de la zone où il faut accéder à intervalles réguliers à des repères utilisés dans les études de déformation et où un répéteur radioélectrique est installé et entretenu chaque saison. Les zones s'étendent sur 15 m autour des repères et elles sont situées comme suit :
1. Sommet du mont Melbourne, contenant le repère n° 600 et le site du répéteur radioélectrique ; et
2. Sud-est de crête Cryptogam, contenant le repère n° 601.
iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone
Au total, six repères revêtant la forme d'un tube en métal fixé dans une base de béton, sont situés autour du sommet (carte B) et ils sont utilisés dans le cadre d'un programme scientifique italien en cours qui fait une étude de la déformation sur la montagne. Un répéteur radioélectrique, qui a pour objet de faciliter les communications du programme antarctique italien et qui consiste en une caisse de matériel et une antenne, est également installé tous les ans sur un terrain libre de glace à proximité du sommet.
iv) Emplacement d'autres Zones Protégées
à proximité directe de la zone
Les Zones Protégées les plus proches sont les suivantes : cap Hallett, terre Victoria, ZSPA n° 106 (ZPA n° 7), à environ 300 km au nord, et baie Botany, cap Géologie, terreVictoria ZSPA n° 164 (SISP n° 37) à environ 300 km au sud.
7. Conditions régissant la délivrance des permis
L'accès à la zone est interdit sauf en conformité avec un permis spécifique délivré par les autorités nationales compétentes conformément à l'Article 3 de l'Annexe II. Les permis peuvent être délivrés pour répondre aux buts suivants :
― pour les activités à mener à l'extérieur des zones restreintes et gérées, des permis peuvent être délivrés mais uniquement pour faire une étude scientifique de l'écosystème, pour répondre à des buts scientifiques ou des buts de gestion essentiels auxquels il n'est pas possible de répondre ailleurs, et pour répondre à des buts de gestion essentiels conformes aux objectifs du plan tels que l'inspection, la surveillance ou la révision ;
― des permis pour accéder à la zone restreinte ne peuvent être délivrés que pour répondre à des buts scientifiques ou à des buts de gestion essentiels auxquels il n'est pas possible de répondre ailleurs que dans la zone ;
― des permis pour entrer uniquement dans les zones gérées peuvent être délivrés pour répondre à des buts opérationnels ou scientifiques essentiels qui sont conformes aux objectifs du plan de gestion tels que l'accès aux repères d'étude et aux sites abritant un répéteur radioélectrique.
Les conditions qui régissent la délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivantes :
― les actions autorisées ne porteront vraisemblablement pas atteinte au système écologique naturel ou aux valeurs scientifiques de la zone ;
― les activités de gestion sont menées à l'appui des objectifs du plan de gestion ;
― les actions autorisées sont conformes à toutes les obligations du plan de gestion ;
― un permis ou une copie du permis sera emmené à l'intérieur de la zone, y compris une copie de toutes les cartes pertinentes du plan de gestion ;
― un rapport de visite sera remis à l'autorité dont le nom apparaît sur le permis ;
― tous les permis seront délivrés pour une période donnée.
i) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de la zone
Les restrictions suivantes s'appliquent à l'intérieur de la zone :
― les véhicules terrestres sont interdits à l'intérieur de la zone ;
― les hélicoptères ne doivent atterrir que sur les aires balisées à l'intérieur des deux zones gérées (carte B) ;
― l'utilisation de grenades fumigènes pour hélicoptère à l'intérieur de la zone est interdite ;
― les survols de la zone interdite ou restreinte doivent se faire à plus de 50 m au-dessus du niveau du sol ;
― les survols à point fixe d'une partie, quelle qu'elle soit, de la zone ne sont pas autorisés à moins de 50 m et les aires libres de glace doivent être évitées à moins que cela ne soit absolument nécessaire pour accéder à la zone.
Les visiteurs doivent éviter de marcher sur des aires de végétation visible ou sur du sol humide, y compris les deux aires de terres libres de glace et parmi les hummocks de glace, et ils ne doivent manipuler aucune structure de glace sauf si le permis les y autorise. Tout déplacement à pied doit être maintenu au niveau minimum nécessaire compatible avec les objectifs des activités autorisées et tout doit être mis en œuvre pour en minimiser les effets.
ii) Activités menées ou pouvant être menées dans la zone,
y compris les restrictions relatives à la durée et à l'endroit
Comme indiqué ci-dessus, les activités autorisées à l'intérieur de la zone peuvent inclure les suivantes :
― travaux de recherche scientifiques qui ne porteront pas atteinte à l'écosystème de la zone et qui ne peuvent pas être menées ailleurs ;
― activités de gestion essentielles, y compris la surveillance et l'inspection ;
― activités opérationnelles indispensables telles que l'accès à des repères d'étude et à des sites de répéteurs radioélectriques.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne doit être érigée dans la zone sauf si un permis le spécifie. Tous les matériels scientifiques installés dans la zone doivent être autorisés par un permis et clairement identifiés par pays, nom du principal chercheur et année d'installation. Tous ces articles doivent être faits de matériaux qui posent un risque minimal de contamination de la zone. L'enlèvement de matériel spécifique pour lequel le permis a expiré sera un des critères régissant la délivrance du permis.
iv) Emplacement des camps
L'établissement de camps est autorisé au sommet recouvert de glace de la caldera ou à l'extérieur de la zone (c'est-à-dire en dessous de la courbe de niveau des 2 200 m).
v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone
Pour éviter de porter atteinte aux valeurs de l'écosystème pour lequel la zone est protégée, les restrictions ci-après s'appliquent à toutes les activités de la zone :
― aucun animal vivant, aucune forme végétale et aucun micro-organisme ne seront introduits délibérément dans la zone et des mesures de précaution seront prises pour la protéger d'une introduction accidentelle ;
― les produits chimiques, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, qui peuvent être introduits pour des raisons scientifiques ou raisons de gestion visées dans le permis, seront enlevés de la zone au plus tard à la fin de l'activité pour laquelle le permis a été délivré ;
― le combustible ne doit pas être entreposé dans la zone à moins qu'il ne s'avère indispensable pour l'activité pour laquelle le permis a été délivré et il ne sera pas entreposé sur des aires libres de glace ;
― tous les matériaux introduits dans la zone le seront pour une période donnée uniquement, seront enlevés au plus tard à la fin de l'activité de ladite période et seront stockés et gérés de manière à minimiser le risque de leur introduction dans l'environnement.
vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et la flore sont interdits, sauf avec un permis délivré en vertu de l'Article 3 de l'Annexe II par les autorités nationales compétentes à cette fin spécifique. Tout échantillonnage doit être maintenu au minimum absolu nécessaire pour répondre à des buts scientifiques ou à des buts de gestion et il se fera au moyen de techniques qui minimisent les perturbations dont peuvent souffrir le sol, les structures de glace et le biote. Tous les échantillonnages ou sites d'expérimentation doivent être photographiés ; leur emplacement doit être consigné en détail et signalé à l'autorité qui délivre le permis.
vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas
été apportée dans la zone par le détenteur du permis
Des matériaux peuvent être ramassés ou enlevés de la zone uniquement avec un permis et ils doivent être limités au minimum nécessaire pour répondre à des besoins scientifiques ou des besoins de gestion. Les matériaux d'origine humaine qui risquent de porter atteinte aux valeurs de la zone et qui n'ont pas été introduits dans la zone par le détenteur d'un permis ou pour lesquels une autorisation n'a pas été donnée, peuvent être enlevés de n'importe quelle partie de la zone, y compris la zone restreinte, dans la mesure où ce retrait n'entraîne pas de conséquences plus graves que de les laisser in situ. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit en être notifiée.
viii) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, doivent être enlevés de la zone.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
1. Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de surveillance biologique et d'inspection de sites, qui peuvent impliquer le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse, d'y prendre des mesures de protection et de mener d'autres activités de gestion essentielles.
2. Tous les sites spécifiques qui doivent faire l'objet d'une surveillance de longue durée doivent être bien balisés (voir à l'alinéa iii ci-dessus).
3. Pour aider à préserver les valeurs écologiques et scientifiques de la zone découlant de l'isolement et du niveau relativement bas d'impact humain, les visiteurs prendront des précautions particulières contre les introductions, en particulier lorsqu'ils visitent plusieurs régions thermales. Constituent un motif spécial de préoccupation les introductions de microbes et de végétation ayant pour origine :
― des zones thermales, aussi bien antarctiques que non antarctiques ;
― des sols de tous autres sites antarctiques, y compris à proximité des stations ;
― des sols de régions extérieures à l'Antarctique.
A cette fin, les visiteurs prendront les mesures ci-après pour minimiser les risques d'introduction :
a) Tout le matériel d'échantillonnage et tous les repères introduits dans la zone seront stérilisés et maintenus dans un état stérile avant d'être utilisés à l'intérieur de la zone. Les chaussures et autres équipements à utiliser dans la zone (sacs à dos, tentes, etc.) devront aussi, dans la mesure du possible, être nettoyés ou stérilisés et maintenus dans cet état avant de pénétrer dans la zone.
b) La stérilisation doit se faire au moyen d'une méthode acceptable comme les rayons ultraviolets, l'autoclave ou le nettoyage des surfaces dans une solution aqueuse contenant 70 % d'éthanol.
c) Le port d'un survêtement de protection stérile est obligatoire. Ce survêtement doit permettre de travailler à des températures de ― 20 °C et couvrir au minimum les bras, les jambes et le corps. Il devra inclure des gants, également stériles, qu'il conviendra de porter par-dessus les gants classiques contre les intempéries. Les protecteurs stériles jetables pour chaussures ne conviennent pas pour les déplacements sur les scories. Toutes les chaussures doivent être brossées à fond pour en éliminer les particules de sol et essuyées à l'aide d'une solution aqueuse contenant 70 % d'éthanol.
d) L'intérieur et l'extérieur des hélicoptères doivent, dans la mesure du possible, être nettoyés avant d'atterrir dans la zone.
x) Rapports de visites
Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet à l'autorité compétente un rapport décrivant les activités menées dans cette zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite suggéré par le Comité Scientifique pour la Recherche en Antarctique. Au point 10 de ce formulaire (mode de transport à destination et en provenance de la zone), il convient de signaler spécifiquement de quel endroit un hélicoptère donné a décollé et à quel endroit il a atterri.
Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès afin de maintenir ainsi une archive d'usage. Cette archive sera utilisée et pour réexaminer le plan de gestion et pour organiser l'utilisation scientifique du site.
Bibliographie
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PLAN DE GESTION DE LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 135 NORD-EST DE LA PÉNINSULE DE BAILEY, CÔTE BUDD, TERRE WILKES
Introduction
Le nord-est de la péninsule Bailey a été désigné en 1985, sur proposition de l'Australie, Site présentant un intérêt scientifique particulier (SISP) n° 16, et ce en vertu de la recommandation XIII-8 (1983). Conformément à la résolution XX-5 (1996), le site a fait l'objet d'une nouvelle désignation ainsi que d'une nouvelle numérotation, devenant la Zone Spécialement Protégée de l'Antarctique (ZSPA) n° 135. Le présent plan de gestion révisé réaffirme les valeurs scientifiques à l'origine de la désignation initiale. La zone avait été à l'origine désignée Zone Protégée en raison de son assemblage de végétation très varié, caractérisé par une extrême richesse de lichens et de mousses ainsi que d'importantes concentrations d'hépatiques, toutes ces valeurs étant réaffirmées dans le plan de gestion révisé.
1. Description des valeurs à protéger
Région des îles Windmill :
A l'exception de la péninsule antarctique, la péninsule Bailey, située entre les péninsules Clark et Mitchell, et la crête Robinson dans la région des îles Windmill, abritent certaines des communautés végétales les plus vastes et les mieux développées de l'Antarctique continental. La région se caractérise par de riches associations de macrolichens et de bryophytes qui occupent des niches écologiques très spécifiques. La flore de la région des îles Windmill comprend 36 espèces de lichens, 5 de bryophytes, 1 hépatique ainsi que 150 taxons d'algues non marines et 120 de champignons. Un champignon mycorrhizique ascomycète a été observé dans l'hépatique Cephaloziella varians. Trois espèces de lichens du genre Lecidea ont été également répertoriées mais elles doivent encore être identifiées.
Onze sociations cryptogamiques ont été identifiées. La végétation forme un continuum de variations écologiques le long de gradients environnementaux comme l'humidité et la chimie des sols ainsi que le microclimat. Sur les péninsules, les principaux types de communautés se caractérisent par la prédominance de 3 lichens bipolaires, à savoir Usnea sphacelata, Pseudephebe minuscula et Umbilicaria decussata. Les communautés végétales des îles sont dominées par des espèces d'algues telles que Prasiola crispa, la mousse et le lichen étant beaucoup moins développés que sur les péninsules. Les mousses et les lichens abondent dans les sites eutrophes à proximité des colonies d'oiseaux où l'on retrouve principalement les algues chlorophytes Prasiola crispa, Prasiococcus calcareous et Desmococcus olivaceus. Les lichens constituent la majeure partie de la flore de la région des îles Windmill, les bryophytes occupant la première place dans les zones plus humides.
Zone Protégée du nord-est de la péninsule Bailey :
Le nord-est de la péninsule Bailey, Zone Spécialement Protégée de l'Antarctique, est un bon exemple de l'assemblage floristique varié de la région des îles Windmill. C'est pour cette raison qu'il possède une importance scientifique et une valeur écologique intrinsèques, notamment pour les botanistes, les microbiologistes, les pédologues et les géomorphologues spécialisés dans les glaciers.
La zone contient 3 champs de mousses à la fois vastes et contrastés qui, depuis l'été 1982-1983, font l'objet d'études physiologiques, écologiques et taxonomiques. D'autres recherches portent sur l'écologie démographique des invertébrés associée à la végétation ainsi qu'à la chimie de l'eau et des sols. Des sites de surveillance permanente de la croissance des lichens ont également été établis à l'instar de sites où est assurée la surveillance du développement des mousses. Les communautés de plantes cryptogames sont également observées au regard des fluctuations microclimatiques de courte durée et des variations climatiques à long terme dans la région depuis la déglaciation intervenue il y a entre 8 000 à 5 000 ans avant le Paléocène. Des études ont par ailleurs été entreprises dans le cadre du programme d'études biologiques des systèmes antarctiques terrestres (BIOTAS). Des études plus récentes ont visé essentiellement à déterminer la diversité biologique, les caractéristiques biochimiques et physiologiques, les interactions entre les composants, l'impact des polluants anthropogènes et les effets potentiels des changements climatiques à l'échelle planétaire. La station Casey a été choisie comme site de recherches dans le cadre du programme international sur la sensibilité régionale aux changements de climat dans les écosystèmes terrestre et limnétique de l'Antarctique (RiSCC) qui, comme son nom l'indique, a pour but d'étudier les écosystèmes et les organismes terrestres et limnétiques de la région antarctique et périantarctique.
Des communautés de mousses et de lichens sont utilisées pour évaluer les impacts sur l'environnement à la station Casey. La zone fournit des données de base permettant de comparer les évolutions des communautés végétales dans les alentours immédiats de la station. La zone joue également un rôle de référence important pour établir des comparaisons entre les communautés végétales similaires de la péninsule Clark qui font l'objet d'interventions et de perturbations mineures.
La proximité de la station Casey réduit les problèmes de logistique liés aux recherches sur le terrain mais, par la même occasion, accroît les risques de perturbation dans les aires d'étude. C'est principalement pour cette raison que cette zone, où sont concentrés les travaux de recherche, doit être protégée.
2. Buts et objectifs
La gestion du nord-est de la péninsule Bailey vise à :
― éviter la dégradation des valeurs de la zone et les risques substantiels qu'elles pourraient courir en empêchant les perturbations humaines et les échantillonnages inutiles dans la zone ;
― préserver une partie de l'écosystème de la zone en raison de son potentiel en tant que zone de référence à des fins d'études comparatives futures et évaluer les effets directs et indirects des impacts de la station Casey ;
― permettre la réalisation de recherches scientifiques sur l'écosystème de la zone pour autant que ces recherches soient indispensables et ne puissent être menées ailleurs ;
― minimiser les risques d'introduction de plantes, d'animaux ou de microbes non indigènes dans la zone ;
― permettre l'entretien des installations de communication, à savoir l'antenne Tandem Delta, ainsi que les infrastructures connexes sans causer une détérioration des valeurs de la zone ;
― permettre des visites à des fins de gestion conformément aux objectifs du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion suivantes seront entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
― des panneaux indiquant l'emplacement et les limites de la zone (et mentionnant toute restriction d'accès) seront installés à des endroits appropriés aux limites de la zone afin d'éviter toute entrée par inadvertance ;
― des informations sur l'emplacement de la zone (mentionnant les restrictions particulières s'y appliquant) seront affichées à un endroit visible de la station Casey toute proche et seront remises aux responsables des navires en visite dans les environs. Une copie du plan de gestion devra également être disponible à la station ;
― les dispositifs de bornage, les panneaux et autres structures mis en place dans la zone à des fins scientifiques ou de gestion devront être solidement fixés, soigneusement entretenus et retirés lorsqu'ils ne sont plus nécessaires ;
― tout matériel ou équipement abandonné devra être retiré de la zone dans toute la mesure du possible sous réserve que cela n'ait pas d'impact négatif sur les valeurs de la zone ;
― des visites seront organisées en fonction des besoins (pas moins d'une fois tous les 5 ans) pour déterminer si la zone répond toujours aux objectifs pour lesquels elle a été désignée et pour s'assurer que les activités de gestion sont adéquates ;
― le plan de gestion fera l'objet d'une révision au moins tous les 5 ans et il sera au besoin mis à jour.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une période indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte A. ― Antarctique oriental. Cette carte indique où se situe le nord-est de la péninsule Bailey.
Spécifications :
Projection : stéréographique polaire ;
Datum (horizontal) : WGS84 ;
Latitude (échelle réelle) : 71°.
Carte B. ― Côte Budd, terre Wilkes. Cette carte indique où se situe le nord-est de la péninsule Bailey.
Spécifications :
Projection : UTM fuseau 49 ;
Datum (horizontal) : WGS84.
Carte C. ― Carte topographique du nord-est de la péninsule Bailey.
Spécifications :
Projection : UTM fuseau 49 ;
Datum (horizontal) : WGS84 ;
Equidistance des courbes de niveau : 10 m.
Carte D. ― Carte de la végétation du nord-est de la péninsule Bailey.
Spécifications :
Projection : UTM fuseau 49 ;
Datum (horizontal) : WGS84.
Carte E. ― Carte géologique du nord-est de la péninsule Bailey.
Spécifications :
Projection : UTM fuseau 49 ;
Datum (horizontal) : WGS84.
Carte F. ― Carte détaillée des lacs, des structures et de la végétation du nord-est de la péninsule Bailey.
Spécifications :
Projection : UTM fuseau 49 ;
Datum (horizontal) : WGS84.
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Description générale
Le nord-est de la péninsule Bailey, Zone Gérée Spéciale de l'Antarctique (ZGSA), qui s'étend sur une superficie d'environ 0,28 km², est située sur la péninsule Bailey à côté du groupe des îles Windmill sur la côte Budd, terre Wilkes, Antarctique oriental (cartes A et B). La péninsule Bailey est une zone d'affleurements rocheux comme de champs de gace et de neige permanents, qui se trouve entre les baies Newcomb et O'Brien, à deux kilomètres au sud de la péninsule Clark. La zone consiste en une aire de roches exposées durant l'été du côté nord-est de la péninsule, sa partie nord-ouest étant située à environ 70 m au sud de la baie Brown, la station Casey se trouvant quant à elle à quelque 200 m à l'ouest (66° 16' 59,9'' de latitude sud et 110° 31' 59,9'' de longitude est). Les coordonnées correspondant aux limites de la zone figurent au tableau 1 de l'annexe I. D'un point de vue topographique, la péninsule Bailey est composée d'affleurements rocheux arrondis, libres de glace et de faible altitude (40 m maximum) et, à environ 3 km à l'est des moraines Løken situées à une altitude approximative de 130 m. Les vallées associées à la zone sont recouvertes en permanence de glace ou de neige ainsi que de moraines glaciaires et de débris exfoliés, et elles contiennent des bassins hydrographiques. La carte C illustre la topographie de la péninsule Bailey.
Climat
Les îles Windmill ont un climat glacial caractéristique de l'Antarctique. Les données météorologiques recueillies entre 1957 et 1983 à la station Casey (altitude 32 m) sur la péninsule Bailey font état de températures moyennes de 0,3 et ― 14,9 °C respectivement pour le mois le plus chaud et le mois le plus froid. Les températures extrêmes vont de 9,2 à ― 41 °C, la température annuelle moyenne étant de ― 9,3 °C pour cette période. Le climat est sec et les précipitations de neige s'élèvent à 195 mm (équivalent pluie) en moyenne par an ; des précipitations sous forme de pluie ont été enregistrées en été. Toutefois, au cours de la dernière décennie, la température est passée à ― 9,1 °C en moyenne par an et les chutes de neige ont atteint 230 mm en moyenne par an (équivalent pluie).
La zone connaît en moyenne 96 jours de vents violents par an qui soufflent principalement vers l'est et proviennent de la calotte glaciaire. Les blizzards sont fréquents, notamment en hiver. Les chutes de neige sont également fréquentes en hiver mais les vents extrêmement violents balaient la neige des zones exposées de la péninsule. Sur la plupart des crêtes des collines de la péninsule Bailey, la neige s'accumule dans les recoins des affleurements rocheux et dans les dépressions du substrat. La neige s'accumule en quantités beaucoup plus importantes au pied des pentes.
Géologie et sols
Région des îles Windmill :
Les îles Windmill représentent un des affleurements situés le plus à l'est d'un terrain en faciès granulitique de basse pression du Mésoprotérozoïque qui s'étend à l'ouest en direction des collines Bunger, puis vers les complexes archéens de la terre Princess Elizabeth pour terminer sa course sur de petits affleurements à l'est de la zone Dumont d'Urville et dans la baie Commonwealth. La totalité des affleurements dépasse à peine quelques kilomètres carrés. L'affleurement du Mésoprotérozoïque des îles Windmill et des complexes archéens de la terre Princess Elizabeth sont deux des rares grandes zones de l'Antarctique oriental qui peuvent être directement corrélées avec un équivalent australien dans une reconstitution du Gondwana.
Le terrain en faciès du Mésoprotérozoïque est composé d'une série de métapélites et de métapsammites migmatitiques interstratifiées avec des séquences felsiques et mafiques à ultramafiques ainsi que de rares silicates calciques, de volumineux corps de fonte partielle (supracorticaux des îles Windmill), du granite non déformé, du charnockite, du gabbro, du pegmatite, des aplites et des fissures en dolérite tardive sectionnées selon une orientation est.
Péninsule Bailey :
La péninsule Bailey fait partie de la gradation septentrionale d'une transition de gradients métamorphiques qui sépare la partie nord des îles Windmill de la partie sud. Les gradients métamorphiques vont du faciès amphibolitique à sillimanite-biotite-orthoclase au nord sur la péninsule Clark au faciès granulitique à hornblende-orthopyroxène sur la péninsule Browning au sud en passant par un faciès granulitique à biotite-cordiérite-almandine. La charnockite Ardery au sud est en proie aux intempéries et s'effrite rapidement en raison de son assemblage minéral tandis que les séquences métamorphiques des parties septentrionales de la région se caractérisent par un assemblage minéral et une structure cristalline beaucoup plus stables. Cette différence a une incidence considérable sur la répartition de la végétation dans les îles Windmill, les types de roches situées au nord constituant un substrat plus propice à la lente croissance des lichens.
Le gneiss granitique leucocrate qui constitue l'affleurement principal de la péninsule Bailey peut être subdivisé en leucogneiss et en deux types de gneiss grenatifères.
L'affleurement sur la péninsule Bailey se caractérise par un gneiss grenatifère de type 1 qui est blanc, à grain moyen et feuilleté. La foliation est définie par l'alignement d'une génération précoce de biotites dont le degré de pliage varie en intensité, avec un grenat et une génération de biotites tardive qui exhausse la surface du sol. Les fissures à dolérites non métamorphosées et non déformées se retrouvent sur la péninsule Bailey comme, par exemple, au col « Penguin Pass » (― 66° 17' 18'', 110° 33' 16'' ), au sud de la Zone Spécialement Protégée de l'Antarctique. De petits affleurements de métapélites, de métapsammites et de leucogneiss sont observés sur la péninsule. Une géochronologie récente des roches des îles Windmill indique deux grandes phases de métamorphisme : un épisode de faciès amphibolitique supérieur il y a environ 1 400 à 1 310 millions d'années et une surimposition de faciès granilitiques il y a environ 1 210 à 1 180 millions d'années. La carte F indique la géologie de la péninsule Bailey.
Glaciation
La région des îles Windmill a subi l'effet de la glaciation à la fin du Pléistocène. La partie sud de ces îles a traversé cette déglaciation 8 000 ans avant le Pléistocène tandis que la partie nord, y compris la péninsule Bailey, a connu ce phénomène 5 500 ans avant le Pléistocène. Un relèvement isostatique est intervenu à un rythme de 0,5 à 0,6 m par siècle, la limite marine supérieure moyenne, caractérisée par des bourrelets glaciaires, pouvant être 6 observée sur la péninsule Bailey à environ 30 m où elle s'étend en rangées ininterrompues depuis le niveau de la mer actuel.
Sols
Les sols de la péninsule Bailey sont issus de gneiss érodé, de dépôts de moraines et de graviers de délavage provenant d'épisodes glaciaires. Les oiseaux marins ont un impact considérable sur la formation du sol dans la totalité du paysage. Les sols sont gelés la majeure partie de l'année. La fonte d'une couche de 30 à 60 cm est observée en été, les quelques centimètres extérieurs du manteau regelant la nuit. Les sols sont principalement formés par cryoturbation et cryoclastie. A proximité de la station Casey, la plupart d'entre eux ont été classés par Blume, Kuhn et Bölter sous la catégorie des cryosols contenant des sous-unités lithiques, leptiques, squelettiques, turbiques et stagniques. D'autres sols de la région sont constitués de sous-unités d'histosols, de podsols et de régosols tandis que les affleurements rocheux et les éboulis abritant une flore ectolithique et énolithique sont classés sous la catégorie des lithosols.
Lacs
Des lagunes et des lacs monomictiques froids se retrouvent dans les dépressions des îles Windmill et sont généralement libres de glace en janvier et février. Des lacs riches en éléments nutritifs se trouvent près de la côte, à proximité de colonies de manchots ou de colonies abandonnées ; les lacs stériles sont situés plus à l'intérieur et sont alimentés par les eaux de fonte et les précipitations locales. La péninsule Bailey abrite également certains lacs et lagunes dont les deux principaux sont situés à 500 m à l'ouest de la zone. Deux lagunes se trouvent dans la Zone Protégée, la plus grande ayant une superficie de 75 m sur 50 et la plus petite 25 m de diamètre. La carte E indique la répartition des lacs et des lagunes sur la péninsule Bailey.
Végétation
La végétation de la péninsule Bailey est particulièrement variée et développée. Elle représente un des sites botaniques les plus importants de l'Antarctique continental. Les différents habitats et les communautés végétales relativement complexes de la péninsule Bailey abritent au moins 23 lichens, 3 mousses et une importante concentration d'hépatiques. La flore forme de fortes concentrations de macrolichens et, dans les zones plus humides et moins exposées, les bryophytes constituent des concentrations fermées de tourbes mousseuses de 25 à 50 m² et jusqu'à 30 cm de profondeur. Les lichens Umbilicaria decussata, Pseudephebe minuscula et Usnea sphacelata avec des bryophytes variées, dominent le couvert végétal de la plupart des zones libres de glace en particulier au nord-est et au centre de la péninsule dans les denses communautés de lichens semblables à celles de la péninsule Clark. Les colonies de manchots qui restent sur la péninsule Bailey sont dominées par Xanthoria candelaria, Candelariella hallettensis, Buellia frigida et Usnea antarctica. Les communautés de bryophytes les plus complexes se retrouvent uniquement dans de petites cavités localement humides à côté des cours d'eau et des lagunes d'eau de fonte au centre nord-est ainsi que dans les parties centrales de la péninsule. La végétation est peu développée, voire absente, des zones libres de glace sur la côte méridionale de la péninsule. Le tableau 2 de l'Annexe I contient une liste des bryophytes et des lichens identifiés sur la péninsule Bailey.
Deux sous-formations cryptogamiques principales ont été relevées :
a) une association à dominance de lichens occupant une variété de substrats balayés par les vents, allant de la roche aux graviers et ;
b) une petite sous-formation de coussins de mousse et de tourbes mousseuses composée de 4 groupes dominés par la mousse.
Les cartes D et F indiquent la végétation de la péninsule Bailey.
Au moins 145 taxons d'algues terrestres et de flore de cyanobactéries ont été recensés et incluent 50 cyanobactéries, 70 chlorophytes et 23 chromophytes. Ils ont été identifiés, dans la neige et la glace, le sol, les roches, les lagunes temporaires et les lacs (notamment de cirque). Vingt-quatre de ces espèces d'algues et de cyanobactéries ont été observées dans la neige. Les algues des neiges sont abondantes et très répandues dans les couloirs de glace entre les affleurements rocheux et dans les neiges soufflées semi-éternelles. Le tableau 3 de l'Annexe I contient la liste des espèces d'algues et de cyanobactéries de la zone (péninsule Bailey) et de la région des îles Windmill.
Le couvert végétal de la péninsule Bailey contient des hyphes fongiques, des levures, des propagules fongiques, une variété d'algues, des cyanobactéries et des protozoaires. Ils constituent un habitat important pour la microfaune terrestre tels les nématodes, les acariens, les rotifères et les tardigrades. La diversité fongique sur les îles Windmill est relativement faible, 35 taxons représentant 22 genres de champignons qui ont été prélevés des sols, des mousses, des algues et des lichens. Si on les compare avec les mousses et les algues, la répartition et la diversité sont pauvres en lichens. Trente taxons ont été relevés dans les sols à proximité de la station Casey, 12 d'entre eux étant limités aux sols sous influence anthropologique à proximité de la station et l'espèce Penicillium dominant à ces endroits. Huit taxons fongiques ont été prélevés des sols dans la zone. Dans la région des îles Windmill en général, 21 taxons ont été isolés des mousses Bryum pseudotriquetrum, Ceratodon purpureus et Grimmia antarctici, 12 des algues et 6 des lichens Xanthoria candelaria, Umbilicaria decussata et Usnea sphacelata. Des champignons ont également été trouvés en association avec la présence d'animaux dans la région. Le tableau 4 de l'Annexe I fournit des informations détaillées sur les taxons et leur origine.
Oiseaux
Quatre espèces d'oiseaux connues nichent à proximité de la péninsule Bailey. Citons le manchot Adélie (Pygoscelis adeliae) qui fait partie de l'espèce la plus abondante dans la zone. La colonie en phase de reproduction se trouve sur l'île Shirley à environ 1,5 km à l'ouest de la station Casey. Le pétrel des neiges (Pagodroma nivea) est observé toute l'année et se reproduit dans toutes les îles Windmill, y compris la colline Reeve située à environ 750 m à l'ouest de la zone et de la colline Budnick située à 600 m au nord-ouest. L'océanite de Wilson (Oceanites oceanicus) se reproduit dans toute la région des îles Windmill et niche dans la zone, tout comme le labbe antarctique (Catharacta maccormicki) dont les nids sont très dispersés, principalement à proximité des colonies de manchots Adélie.
Parmi les autres oiseaux qui se reproduisent sur les îles Windmill mais pas dans les alentours immédiats de la péninsule Bailey, citons notamment le pétrel géant (Macronectes giganteus), le damier du cap (Daption capense), le fulmar antarctique (Fulmarus glacialoides) et le pétrel antarctique (Thalassoica Antarctica). Le manchot empereur (Aptenodytes forsteri) visite régulièrement les îles Windmill et une colonie en phase de reproduction d'environ 2 000 couples s'est établie dans la zone Peterson Bank.
Communauté de microbes et d'invertébrés terrestres
Glaciopsyllus antarcticus, un type de puce, a été retrouvé dans les nids des fulmars antarctiques (Fulmarus glacialoides). Le pou anoplura Antarctophthirus ogmorhini a été observé sur les phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii). Quelques espèces de poux mallophages ont été découvertes sur des oiseaux.
L'acarien Nanorchestes antarcticus a été observé sur la péninsule Bailey, à des endroits caractérisés par des sols sablonneux ou pierreux sans couvert de lichens ni de mousses, et humides sans toutefois être gorgés d'eau.
Cinq espèces de tardigrades ont été prélevés sur la péninsule Bailey : Pseudechiniscus suillus, Macrobiotus, Hypsibius antarcticus, Ramajendas frigidus et Diphascon chilenense. D'une part, des associations positives importantes entre les bryophytes et les espèces les plus courantes de tardigrades, à savoir P. suillus, H. antarcticus et D. chilenense, ont été découvertes et, d'autre part, des associations négatives tout aussi importantes ont été établies entre ces espèces et des algues ainsi que des lichens. Aucune nomenclature écologique ou systémique de nématodes n'a été publiée à ce jour pour la région des îles Windmill.
Les protozoaires ont été étudiés sur la péninsule Bailey où des ciliés et des thécamoebiens sont actifs. Vingt-sept espèces de ciliés et 6 espèces de thécamoebiens ont été découvertes. Ces espèces figurent dans le tableau 5.
ii) Zone spéciale dans la zone
Il n'existe aucune zone spéciale dans la zone.
iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone
La station Casey (Australie) est située à l'ouest de la partie septentrionale de la zone. Avant sa désignation de site protégé en 1986, du matériel de radiotransmission a été progressivement introduit sur le site depuis 1964. Au cours de l'été 2001-2002, les infrastructures et les antennes faisant double emploi ont été retirées de la zone. Certaines structures sont toujours en place. Il s'agit d'une petite structure de rangement située au nord-ouest de la zone, d'une salle de transmission et de réglage de 52,3 m² ainsi que d'une haute antenne Tandem Delta située au sud-est de la Zone Protégée. Une autre antenne de 35 m se trouve à environ 100 m au sud de la zone.
iv) Emplacement des autres Zones Protégées
à proximité directe de la zone
La Zone Protégée la plus proche de la partie nord-est de la péninsule Bailey est la péninsule Clark (ZSPA n° 136) à 2,5 km au nord-est de la péninsule Bailey, de l'autre côté de la baie Newcomb, à côté de la station Wilkes abandonnée. L'île Ardery (latitude sud 66° 22' et longitude est 110° 27') et l'île Odbert (latitude sud 66° 22' et longitude est 110° 33'), côte Budd, baie Vincennes (ZSPA n° 103), se trouvent à environ 11 km au sud de la station Casey à l'ouest de la crête Robinson.
7. Critères de délivrance d'un permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par les autorités nationales compétentes. Un permis est délivré uniquement pour mener des recherches scientifiques indispensables, procéder à la maintenance de l'antenne Tandem Delta et des installations de radiocommunication et structures connexes, ou pour atteindre les objectifs de gestion conformément aux buts et aux dispositions du plan pour autant que les actions autorisées ne viennent pas mettre en péril les valeurs scientifiques ou écologiques de la zone et qu'elles ne perturbent pas les études scientifiques en cours. Parmi les dispositions du permis, l'une devra stipuler que ledit permis ou toute copie certifiée conforme doit être emmenée lors de la visite de la zone et que les activités spécifiques devront être menées sur une période donnée. Des dispositions supplémentaires, conformes aux objectifs du plan de gestion, peuvent être inclues par l'autorité compétente.
i) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de la zone
Les véhicules sont interdits dans la zone et seul l'accès à pied est autorisé. La zone est accessible à pied, l'enceinte de la station Casey étant située à environ 200 m à l'ouest du nord-ouest de la zone. Les hélicoptères ne doivent en aucun cas atterrir dans la zone. Les visiteurs doivent éviter de marcher sur la végétation visible. Toutes les précautions nécessaires doivent être prises lorsque l'itinéraire passe par des sols humides où le piétinement peut facilement perturber les communautés d'algues, de plantes et de sols sensibles, ou encore détériorer la qualité de l'eau en marchant par exemple sur les roches ou la glace. Les déplacements à pied doivent être réduits au minimum en fonction des objectifs de toute activité autorisée et il convient à tout moment de marcher sur les rochers découverts et de minimiser les effets du piétinement.
ii) Activités qui sont ou peuvent être menées
dans la zone, y compris les restrictions à la durée et à l'endroit
― Etudes scientifiques indispensables qui ne portent pas atteinte à l'écosystème de la zone et qui ne peuvent être menées ailleurs.
― Activités de gestion essentielles, y compris la surveillance.
― Prélèvement d'échantillons devant se limiter au minimum requis par le programme de recherche autorisé.
― Entretien et activités liés aux antennes et aux installations de radiotransmission.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne peut être construite ou installée dans la zone sauf autorisation stipulée dans le permis. Tous les dispositifs de bornage ainsi que le matériel scientifique installés dans la zone devront être fixés et soigneusement entretenus, et identifier clairement le pays, le nom du responsable de l'équipe de recherche et l'année de l'installation. Tout l'équipement doit être fabriqué avec des matériaux qui posent un risque minimum de pollution de la zone. L'enlèvement d'un équipement spécifique pour lequel le permis est arrivé à expiration sera une des conditions de la délivrance de ce permis. Des informations détaillées sur les bornes et le matériel laissé sur place (emplacements de GPS, description, identification, etc. ainsi que la date d'expiration) doivent être transmises à l'autorité ayant délivré le permis.
iv) Emplacement des camps
Aucun campement n'est autorisé dans la zone.
v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone
― L'introduction délibérée d'animaux, de végétaux ou de micro-organismes est interdite et les précautions seront prises en cas d'introductions accidentelles.
― Aucun herbicide ni pesticide ne doivent être introduits dans la zone. Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou isotopes stables, susceptibles d'être introduits à des fins scientifiques ou de gestion en vertu du permis, sera retiré de la zone au plus tard à la fin des activités prévues par le permis.
― Aucun combustible ne sera entreposé dans la zone sauf pour répondre aux objectifs essentiels de l'activité pour laquelle le permis a été délivré. Tout stockage permanent est interdit.
― Tout élément sera introduit dans la zone pour une période déterminée. Il sera retiré de ladite zone au plus tard à la fin de cette période, puis sera manipulé et entreposé de manière à minimiser les risques pour l'environnement.
vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Toute capture ou perturbation nuisible à la faune et la flore est interdite sauf avec un permis. Dans le cas de prélèvements ou de perturbations nuisibles d'animaux, le SCAR Code of Conduct for Use of Animals for Scientific Purposes in Antarctica (Code de Conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique) devra être utilisé comme norme minimale.
vii) Ramassage de toute chose qui n'a pas été apportée
dans la zone par un visiteur
Le ramassage ou l'élimination de tout élément présent dans la zone peuvent être autorisés par le permis, mais doivent se limiter au minimum requis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion.
Tout matériau d'origine humaine qui est susceptible d'avoir un impact sur les valeurs de la zone et n'a pas été introduit par le titulaire du permis ou toute autre personne autorisée, peut être enlevé dans la mesure où cet enlèvement n'entraîne pas de conséquences plus graves que de le laisser in situ. Dans ce cas, les autorités compétentes devront en être informées.
viii) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, seront retirés de la zone.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de suivi biologique ainsi que de gestion et d'inspection du site pouvant impliquer le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse ou de révision, pour installer et entretenir des panneaux et pour prendre d'autres mesures de protection.
La structure de rangement et le matériel situés au nord-ouest de la zone peuvent être retirés pour autant que cet enlèvement ne porte pas préjudice aux valeurs de la zone.
Tous les sites spécifiques dont le suivi sera de longue durée seront correctement balisés.
Les visiteurs devront prendre des précautions spéciales contre toute introduction afin de préserver les valeurs scientifiques et écologiques des communautés végétales. Il conviendra de ne pas introduire de plantes et de microbes issus d'autres sites antarctiques, y compris de stations, ou provenant d'autres régions hors de l'Antarctique. Les visiteurs devront veiller à ce que leurs chaussures et tout autre équipement utilisé dans la zone ― y compris les balises et les dispositifs d'échantillonnage ― soient parfaitement nettoyés avant d'entrer dans la zone.
x) Rapports de visite
Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet aux autorités compétentes un rapport décrivant les activités menées dans la zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite figurant à l'Annexe 4 de la Résolution 2 (1998) (CPE I). Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès, et ce, afin de conserver une achive d'usage qui sera utilisée et dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation del'utilisation scientifique de la zone.
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A N N E X E I
TABLEAU 1
Coordonnées des limites de la Zone Spécialement Protégée de l'Antarctique (ZSPA) n° 135
Nord-est de la péninsule Bailey
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 144 du 24/06/2009 texte numéro 19
TABLEAU 2
Mousses, hépatique et lichens identifiés dans la Zone Spécialement Protégée de l'Antarctique (ZSPA)
n° 135 Nord-est de la péninsule Bailey (Mellick, 1994, Seppelt, commentaire personnel)
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TABLEAU 3
Champignons isolés des sols, des mousses, des lichens et des algues de la Zone Spécialement Protégée de l'Antarctique n° 135 Nord-est de la péninsule Bailey et d'espèces plus répandues dans la région des îles Windmill (Azmi et Seppelt, 1998)
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TABLEAU 4
Espèces de cyanobactéries et d'algues identifiées dans la région des îles Windmill
Les taxons sont repris par ordre alphabétique sous chaque phylum avec leurs habitats.
Il est également indiqué s'ils sont maintenus en culture
A = Aquatique, T = Terrestre (du sol), N = Neige ou glace et C = Culture (Ling et Seppelt, 1998)
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TABLEAU 5
Ciliés et thécamoebiens actifs à proximité de la station Casey
sur la péninsule Bailey (Petz et Foissner, modifié, 1997)
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PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 143 PLAINE MARINE, PÉNINSULE MULE, COLLINES VESTFOLD, TERRE PRINCESS ELIZABETH
Introduction
La plaine Marine était au départ désignée site d'intérêt scientifique particulier (SISP) n° 25 en vertu de la Recommandation XIV-5 adoptée en 1987. Conformément à la résolution V (1996), le site a fait l'objet d'une nouvelle désignation ainsi que d'une nouvelle numérotation, devenant la Zone Spécialement Protégée de l'Antarctique n° 143.
Le présent plan de gestion réaffirme les valeurs scientifiques à l'origine de la désignation initiale et est conforme à l'Annexe V du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la Protection de l'Environnement.
Les collines Vestfold sont une zone libre de glace de faible altitude composées de monts ondulants et d'une centaine de lacs et de lagunes. La plaine Marine (latitude sud 68° 37' 50,2'', longitude est 78°07'55,2'') est située sur la péninsule Mule au sud-ouest des collines Vestfold, terre Princess Elizabeth, Antarctique oriental (cf. carte A). Par cette désignation comme ZSPA, cette zone sensible peut être protégée pour les études ultérieures du paléoenvironnement de l'Antarctique.
1. Description des valeurs à protéger
La plaine Marine est représentative d'un important écosystème terrestre libre de glace de l'Antarctique dont les particularités géologiques rares et la faune fossile sont exceptionnelles. Elle revêt un intérêt scientifique permanent remarquable et a fait l'objet de plusieurs études glaciologiques, géomorphologiques, paléontologiques et géologiques. C'est la première fois que la plupart de ces informations sont disponibles sur la côte de l'Antarctique oriental.
La plaine Marine présente un intérêt scientifique exceptionnel, car elle s'inscrit parfaitement dans l'histoire paléoécologique et paléoclimatique de l'Antarctique. Elle a donné une remarquable faune fossile de vertébrés in situ, notamment Australodelphis mirus, le vertébré le plus évolué nommé d'après l'intervalle Oligocène-Pleistocène en Antarctique ainsi que le premier fossile cétacé de la marge polaire de l'océan austral circumantarctique qui postdate l'éclatement du Gondwana. La plaine Marine a également produit 4 autres espèces de cétacés, une espèce de poisson et une faune d'invertébrés très variée comprenant des mollusques, des gastropodes, des diatomées marines et le premier crustacé décapode du Pliocène en Antarctique.
La plaine Marine contient une section de sédiments marins du Pliocène plus ou moins horizontale d'environ 8 cm d'épaisseur, connue sous le nom de formation Sørsdal (cf. carte D), qui affleure à certains endroits mais est surtout enfouie sous des sédiments du Holocène d'une épaisseur pouvant aller jusqu'à un mètre. Une biostratigraphie des diatomées a permis de placer la formation Sørsdal dans la zone Fragilariopsis barronii, au début du Pliocène (il y a environ 4,5 à 4,1 millions d'années). Les dépôts du début du Pliocène constituent une source d'informations capitales sur l'environnement à cette période de l'histoire de l'Antarctique. La faune fossile ― incluant les dépôts d'espèces de vertébrés et d'invertébrés ― permet de mieux comprendre les environnements antarctiques du début du Pliocène, y compris l'océanographie et le climat en haute altitude. L'examen des microfossiles de diatomées permet de reconstituer les conditions paléoenvironnementales de la formation Sørsdal et de tester les modèles de comportement hypothétiques de la plate-forme glaciaire en les comparants aux données géologiques. En outre, il offre la possibilité d'explorer la réponse de la plate-forme glaciaire Antarctique au réchauffement futur de la planète.
Les collines Vestfold comportent une zone libre de glace d'environ 413 km² et sont caractérisées par une faible altitude, en général inférieure à 180 m. Elles ont fait l'objet de glaciations intermittentes et les affleurements rocheux ont la particularité d'être polis, striés et fracturés. Les stries glaciaires indiquent la direction des mouvements de la glace au cours de l'histoire. Ces particularités ainsi que les autres caractéristiques glaciaires et périglaciaires, ont fait l'objet d'études approfondies afin de comprendre l'histoire glaciaire et géomorphologique de la région.
En outre, la plaine Marine fournit le plus grand thermokarst périglaciaire de l'Antarctique oriental. Les sédiments sont normalement cimentés par le pergélisol (en plus de tout autre ciment constitué au cours de la diagenèse), mais la fonte peut entraîner le sapage et l'effondrement. Les formes du thermokarst ont été obtenues à l'issue d'un processus d'usure des bas escarpements et incluent des dépressions et des lacs thermokarstiques, des poches de glace, des dépressions linéaires et des lacs orientés de taille extrêmement réduite. L'impact humain peut accélérer la fonte du pergélisol et dès lors perturber les importantes valeurs géomorphologiques ainsi que les fossiles potentiellement menaçants des diatomées.
Des liens intrinsèques existent entre cette plaine géologique et le lac Burton contigu. A l'ouest de la plaine Marine, le lac Burton est un lagon sursalé qui est relié en saison à l'environnement marin. Ce lagon représente une phase de l'évolution biologique et physiochimique d'une masse d'eau terrestre de l'environnement marin, en l'occurrence la création géologique d'un lac.
Le lac Burton, salin et méromictique, ainsi que d'autres lacs plus petits de la ZSPA, constituent des exemples représentatifs de la variété de lacs allant du sursalé à l'eau douce dans les collines Vestfold et offrent aux chercheurs un terrain propice à la conduite d'importantes études limnologiques et géochimiques. Les corrélations entre l'environnement et les communautés biologiques dans les lacs comme le lac Burton, sont riches d'enseignement pour comprendre l'évolution des environnements lacustres et, par conséquent, de l'environnement antarctique. Il s'agit actuellement du seul lac méromictique protégé de l'Antarctique oriental.
En raison de la proximité de la station Davis (Australie), les valeurs scientifiques de la zone peuvent être compromises et perturbées accidentellement. La zone, facile d'accès, se trouve sur un itinéraire piéton (cf. carte B) pour rejoindre les lacs (Clear, Laternula et McCallum) de la péninsule Mule à partir de Ellis Rapids. La zone mérite une protection, car il existe un risque évident d'interférences susceptibles de porter préjudice à la recherche scientifique. Pour cette raison, il est fondamental de protéger la faune fossile de tout prélèvement, toute prise et toute perturbation non autorisés.
2. Buts et objectifs
La gestion de la plaine Marine vise à :
― éviter toute détérioration ou tout risque de détérioration des valeurs de la zone en empêchant toute perturbation humaine inutile de ladite zone ;
― mener des recherche scientifiques à des fins géologiques, paléoclimatiques, paléontologiques, géomorphologiques et limnologiques, tout en protégeant la zone d'échantillonnages excessifs ;
― mener d'autres recherches scientifiques qui soient nécessaires et ne puissent être menées ailleurs ;
― minimiser les perturbations du relief, notamment dans la plaine Marine, de la plaine au sud du lac Poséidon et à l'est de la crête Pickard, des particularités glaciaires et périglaciaires ainsi que des sites potentiels de fossiles ;
― préserver les valeurs esthétiques et sauvages de la zone ;
― permettre des visites à des fins de gestion conformément aux objectifs du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion suivantes devront être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
― des informations sur l'emplacement de la zone (et mentionnant toute restriction particulière s'y appliquant) seront affichées à un endroit visible dans la station Davis toute proche ainsi que dans le refuge de plaine Marine, et seront remises au responsable de toute embarcation en visite dans la région. Des copies du plan de gestion devront également y être disponibles ;
― des bornes seront installées pour identifier les différents points du périmètre de la zone ;
― des panneaux indiquant l'emplacement et les limites de la zone (et mentionnant toute restriction d'accès) seront installés aux endroits appropriés dans les limites de la zone afin d'éviter toute entrée inopportune ;
― toute activité dans la zone fera l'objet d'une Evaluation d'Impact sur l'Environnement conformément aux dispositions de l'Annexe I du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la Protection de l'Environnement. Un plan de réhabilitation du site d'études associées à l'activité doit être présenté conjointement avec, si besoin est, la demande d'Evaluation d'Impact sur l'Environnement ;
― les dispositifs de bornage, les panneaux et autres structures mis en place dans la zone à des fins scientifiques ou de gestion devront être solidement fixés, soigneusement entretenus et retirés lorsqu'ils ne seront plus nécessaires ;
― tout matériel ou équipement abandonné devra être retiré de la zone dans la mesure du possible pour autant que ce retrait n'ait aucun impact sur les valeurs de la zone ;
― des visites seront organisées en fonction des besoins (au moins une fois tous les 5 ans) afin de déterminer si la zone répond toujours aux objectifs pour lesquels elle a été désignée et de s'assurer que les mesures de gestion sont adéquates ;
― le plan de gestion fera l'objet d'une révision au moins tous les 5 ans et sera mis à jour en conséquence.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une période indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte A. ― Collines Vestfold, Antarctique oriental. Cette carte indique l'emplacement de la plaine Marine (ZSPA), de la station Davis et des refuges environnants, ainsi que de deux monuments et sites historiques.
Encart : emplacement des collines Vestfold en Antarctique.
Spécifications :
Projection : UTM fuseau 44 ;
Datum (horizontal) : WGS84.
Carte B.― Cette carte indique la région à proximité immédiate de la plaine Marine.
Spécifications :
Projection : UTM fuseau 44 ;
Datum (horizontal) : WGS84 ;
Equidistance des courbes de niveau : 20 m.
Carte C. ― Carte géologique de plaine Marine illustrant les filons et 3 types de roches : paragneiss Chelnock, gneiss lac Crooked et gneiss Mossel.
Spécifications :
Projection : UTM fuseau 44 ;
Datum (horizontal) : WGS84.
Carte D. ― Carte schématique de la formation Sørsdal de la plaine Marine.
Spécifications :
Projection : UTM fuseau 44 ;
Datum (horizontal) : WGS84.
Carte E. ― Carte schématique de la géologie de surface de la section de la plaine Marine (ZSPA).
Spécifications : cette carte est basée sur trois brèves visites (2 à 7 jours) effectuées sur le terrain ainsi que sur une étude de photographies aériennes en couleur. La zone représentée sur la carte se situe dans les coordonnées suivantes (carte des collines Vestfold à l'échelle de 1:50 000 du département australien de cartographie, 2e édition, septembre 1982) : coin nord-ouest 825 860 ; coin nord-est 860 860 ; coin sud-est 860 820 et coin sud-ouest 825 820. Ce quadrilatère est couvert par les photographies 2-7 (4e passage) et les photographies 11-16 (5e passage) du 26 janvier 1979 réalisées lors de prises aériennes en couleur à bord d'un hélicoptère à une altitude de 3 050 m. Les photographies standard ont été agrandies trois fois et utilisées pour l'observation sur le terrain et les extrapolations subséquentes.
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Description générale
La plaine Marine (latitude sud 68° 37' 50,2'', longitude est 78° 07' 55,2'', 23,4 km²) est située à environ 10 km au sud-est de la station Davis dans les collines Vestfold. Elle s'ouvre dans un bras du fjord Crooked sur le versant méridional de la péninsule Mule, la péninsule la plus au sud des trois qui comprennent les collines Vestfold. Ces dernières sont une oasis pratiquement libre de glace de quelque 512 km² de roches, de débris glaciaires, de lacs et de lagunes, à l'extrémité orientale de la baie Prydz, terre Princess Elizabeth.
La ZSPA n° 143 inclut la plaine Marine (environ 3 km²), qui occupe le centre de la zone selon une orientation nord-sud. La crête Pickard (d'une altitude maximum de 70 m) sépare le site du bassin Poséidon au nord-est. Ces deux endroits sont situés à de faibles altitudes, inférieures à 20 m au-dessus du niveau de la mer. Les sections supérieures à 20 m situées ailleurs restent en général de faible altitude et sont composées de collines de roches raides du Précambrien et caractérisées à leur base par une modification marquée de la pente qui représenterait un littoral du Holocène. La surface des zones situées sous les 20 m d'altitude est caractérisée par une série de crêtes de moraines de retrait dont la concavité est orientée vers le sud. Une série de pentes sablonneuses sud-ouest occupe la plaine Marine à l'est du lac Burton.
La limite septentrionale de la ZSPA a fait l'objet d'une légère modification afin de réduire les possibilités d'accès inopportuns à partir de l'itinéraire piéton tout proche. La description du périmètre du site commence à partir de sa pointe la plus septentrionale. Le point de départ du périmètre est situé à une latitude sud de 68° 36' 34'' et une longitude est de 78° 09' 28''. A partir de ce point la ligne descend, direction sud-est, jusqu'à un point de latitude sud 68° 36' 45'' et de longitude est 78° 10' 30'', puis toujours vers le sud-est jusqu'à un autre point de latitude sud 68° 37' 30'' et de longitude est 78° 12' 30'', puis pratiquement à la verticale le long d'un méridien de longitude est 78° 12' 30'' jusqu'au point de contact avec le littoral septentrional du lac Pineapple. Ensuite, la ligne repart vers l'ouest le long de ce littoral jusqu'au bord du glacier Sørsdal, puis toujours dans la même direction le long de la crête septentrionale de ce même glacier jusqu'au point de contact ― au niveau de la mer à marée basse ― avec le littoral nord-est du fjord Crooked, puis vers l'ouest le long du littoral septentrional à marée basse de ce même fjord (traversant l'estuaire du lac Burton se jetant dans le fjord Crooked) jusqu'à son intersection avec le méridien de longitude est 78° 03' 0'', puis vers le nord le long du méridien de longitude est 78° 03' 0'' jusqu'à son intersection avec le parallèle de latitude sud 68° 37' 30'', puis vers le nord-est jusqu'à la latitude sud 68° 36' 56'' et la longitude est 78° 05' 39'' et à nouveau vers le nord-est jusqu'au point de départ.
Géologie et paléontologie
Les trois lithologies principales constituant les collines Vesflold (cf. carte C) sont (par ordre chronologique) les suivantes : le paragneiss Chelnock, le gneiss Mossel et le gneiss Crooked Lake. Elles se reproduisent en unités selon une orientation est/nord-est ouest/sud-ouest. Ces lithologies contiennent des groupes de filons mafiques orientés grosso modo du nord au sud (cf. carte C). Ces filons constituent une particularité importante des collines Vestfold.
La roche précambrienne est recouverte dans les zones de faible altitude (environ 10 à 17 m au-dessus du niveau de la mer) par environ 8 m de diatomées du début du Pliocène (4,5 à 3,5 millions d'années) avec des lentilles calcaires dans la moitié supérieure de la couche. Le calcaire contient des mollusques, y compris des lamellibranches dont Chlamys tuftsensis (Turner). Des débris glaciaires de l'Holocène (environ 6,49 milliers d'années) couvrent de manière inégale le dépôt marin (0,5 à 1 m) s'étendant sur une superficie de 8 à 10 km². Une couche de calcaire lenticulaire sépare les unités du Pliocène et de l'Holocène.
Les bas escarpements des sédiments marins du Pliocène ont fourni une variété de vertébrés et d'invertébrés marins fossiles. Des spécimens cétacés se présentant sous la forme de grands assemblages de colonnes vertébrales et de crânes, ou parfois de spécimens complets mesurant en général 2 m de long voire plus, ont été retrouvés dans la couche supérieure sur 2 m de la section plaine Marine. Les principaux d'entre eux ont été retrouvés sur les marges du lieu appelé « le Grand fossé », à proximité du lac Burton, et dans l'escarpement du côté oriental de la plaine Marine. Un fossile cétacé notoire est Australodelphis mirus qui illustre la remarquable convergence entre les dauphins d'aujourd'hui (famille Delphinidae) et la baleine à bec (genre Mesoplodon).
La plaine Marine a également révélé la présence du premier crustacé décapode du Pliocène en Antarctique. Le spécimen est incomplet et, dès lors, difficile à identifier avec précision, mais il appartient sans doute à la famille Palinuridae. D'autres espèces incluent une baleine à bec et une baleine à fanons (ainsi que d'autres qui n'ont pas encore été étudiés), probablement des manchots, des poissons, des lamellibranches, des gastropodes, des vers Serpulidae, des bryozoaires, des astérides, des ophiurides, des échinides et d'abondantes léiosphères dont l'origine est planctonique.
Cette plaine a connu une importante activité fluviale depuis la moitié de l'Holocène qui a entraîné la formation de petites nappes de sédiments lacustres sur son flanc oriental. Des vallées fluviatiles et des lacs de source (aujourd'hui pratiquement vides) ont été identifiés.
La diatomée du Pliocène de la plaine Marine semble être le seul dépôt de la sorte dans les collines Vestfold. A certains endroits, le till et les dépôts glaciaires du Holocène sont très fins et, par conséquent, facilement perturbables. En effet, la mince croûte sur une surface poudreuse instable peut être facilement écrasée par un simple marcheur, dégageant un panache de diatomées et de poussières riches en sable, et laissant une trace de pas parfaitement claire et contrastée.
Du pergélisol a été observé sous une profondeur approximative d'un mètre et les particularités du relief local ont évolué en raison de la fonte lente mais progressive de la glace de surface. Le terrain résultant de ce processus est appelé thermokarst périglaciaire, car les dépressions obtenues confèrent à la topographie un aspect semblable à celui du karst calcaire classique.
Le glacier Sørsdal (situé à proximité de la crête de la plate-forme glaciaire antarctique) constitue la limite méridionale des collines Vestfold libres de glace. Un kilomètre du bord septentrional du glacier Sørsdal s'est retiré d'environ 800 m du bord méridional de la plaine Marine entre 1947 et 1987. Ce retrait est dû aux mouvements qui interviennent dans le profond canal que le glacier remplit ainsi qu'à la tendance qu'ont les crêtes glaciaires de se former dans le glacier et de s'effondrer dans le fjord Crooked.
Lacs
Le lac Burton constitue une des grandes particularités du côté occidental de la zone. Il existe plusieurs petits lacs et lagunes anonymes dans la zone. Le lac Burton, lagon marin isolé en saison, est méromictique et sursalé, avec une profondeur maximum de 18 m. Il est couvert de glace 10 à 11 mois de l'année et périodiquement relié au fjord Crooked par un canal à marée d'environ 20 m de large et 2 m de profondeur. Le lac est isolé du fjord Crooked par de la glace pendant 6 à 7 mois de l'année.
Le lac contient une série de bactéries photosynthétiques. Les espèces principales sont Chlorobium vibriofome et C. Limiola tandis que les espèces secondaires sont Thiocapsa roseopersicina et Rhodopseudomonas palustris. Le lac abrite également des bactéries psychrophiliques qui sont relativement inhabituelles (dans les zones glaciaires côtières de l'Antarctique) et se développent en fonction de la disponibilité croissante d'éléments nutritifs d'origine continentale, de la prolifération d'algues pélagiques ainsi que de la décomposition de ces dernières dans les colonnes d'eau de fonte observées au printemps et en été. Une nouvelle espèce de bactéries est Psychroserpens burtonensis qui n'a été, ni cultivée, ni recensée dans aucun autre environnement.
Les algues marines abondent dans le lac Burton. Une étude floristique de l'endroit a révélé la présence de 41 espèces de diatomées.
L'ultrastructure de Postgaardi mariagerensis a été observée pour la première fois lors de recherches menées dans le lac Burton. Cet organisme très inhabituel ne peut pas être considéré comme un euglénide mais comme un membre du clade Euglenozoa ― Euglenozoa incertae sedis.
En outre, le lac Burton est un des deux lacs où ont été observées pour la première fois des choanoflagelles dans les lacs de l'Antarctique, notamment Diaphanoeca grandis, Diaphanoeca sphaerica et Saepicula leadbeateri. Il s'agit aussi de l'endroit propice au développement du genre et de l'espèce Spiraloecion didymocostatum (nouveaux).
Quatre espèces de métazoaires ont été régulièrement recensées dans le zooplancton du lac Burton : Drepanopus bispinosus et Paralabidocera antarctica (copépodes), Rathkea lizzioides (anthoméduse) et un cydippe (cténophore) qui n'a pas encore été baptisé. En outre, de nombreuses holotriches, au moins deux espèces de nématodes et un grand amphipode marin ont été recensés dans la communauté benthique, tout comme des tardigrades. Une espèce de poisson (Pagothenia borchgrevinki) a été observée une fois dans le lac. Elle est répandue dans les zones côtières et les fjords des collines Vestfold, même si elle ne semble pas habiter le lac en permanence. En raison des connexions marines saisonnières, il est probable que d'autres algues, zooplancton et poissons pénètrent dans le lac mais ne survivent pas en hiver.
Végétation
Des mousses et des lichens ont été observés à proximité de quelques petits cours d'eau éphémères caractérisés par une évacuation radiale le long des talus entourant les collines précambriennes. De nombreuses petites crevasses et fissures du pinacle en saillie à l'extrémité septentrionale du lac Burton abritent un site riche en lichens tandis que l'extrémité septentrionale du lac Poséidon est riche en mousses. La flore de lichens et de mousses de la zone n'a pas été documentée mais les collines Vestfold abritent au moins 6 espèces de mousses et au moins 23 lichens.
Vertébrés
Plusieurs vertébrés ont été observés sporadiquement dans la zone au cours des mois d'été, de novembre à février. Deux espèces d'oiseaux, l'océanite de Wilson (Oceanites oceanicus) et le pétrel des neiges (Pagodroma nivea), nichent dans les roches du Précambrien supérieur tandis que les labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) se retrouvent sur la plaine Marine et parfois au bord de l'eau. Les phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) et les éléphants de mer (Mirounga leonina) ainsi que les manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) et le manchot empereur (Aptenodytes forsteri) se retrouvent en petits groupes dans la zone, mais n'ont fait l'objet d'aucune étude particulière.
Climat
Il n'existe aucune donnée d'archive détaillée sur la météorologie de la plaine Marine, les informations disponibles dépendant entièrement des observations réalisées à la station Davis à 10 km au nord-ouest de la zone. Les collines Vestfold ont un climat marin polaire qui est froid, sec et venteux. Les jours d'été sont en général ensoleillés avec des températures à midi variant de ― 1 °C à 3 °C et un maximum de 5 °C en été. La majeure partie de l'année les températures se situent sous la barre de 0 °C et elles peuvent même atteindre ― 40,7 °C en hiver. La température maximale enregistrée à la station Davis entre 1957 et 2001 a été de 13 °C. Ces données d'archive sont représentatives du climat saisonnier propre aux hautes latitudes mais, en moyenne, la station Davis connaît un climat plus doux que les autres stations situées à la même latitude. Cette différence a été attribuée à l'« oasis rocheux » résultant de l'albédo des surfaces de roches inférieur à celui de la glace, qui fait que davantage d'énergie solaire est absorbée et renvoyée sous forme de chaleur.
ii) Zone spéciale dans la zone
Il n'existe aucune zone spéciale dans la zone.
iii) Structures à l'intérieur
et à proximité de la zone
Aucun refuge n'existe dans la zone mais il y en a deux situés à proximité. Le refuge de la plaine Marine (latitude sud 68° 36' 54'', longitude est 78° 65' 30'') se trouve à environ 150 m au nord de la limite septentrionale de la zone. Un site d'atterrissage pour hélicoptère est situé à côté du refuge. Le refuge Watts (latitude sud 68° 35' 54'', longitude est 78° 13' 48'') se trouve à l'extrémité orientale du fjord Ellis, à environ 5 km à l'est/nordest du refuge de la plaine Marine et à 2,9 km à l'est/nord-est du point le plus septentrional de la zone.
Plusieurs traces évidentes d'activités de recherche sont visibles dans la plaine Marine. Deux lignes parallèles de petites roches délimitent un site d'atterrissage pour hélicoptères à 30 m au nord d'un site de fossiles (latitude sud 68° 37' 37'', longitude est 78° 08' 11''). Sur ce site de fossiles se trouve une bâche à polyéthylène noire (3 m × 1,7 m) fixée à l'aide de pierres et couvrant actuellement un site d'excavations. Du côté nordouest de l'échancrure de la baie, ont été observés 10 piquets en bois de 1 m de haut plus ou moins alignés du nord au sud. Dans l'échancrure suivante au nord, 3 cairns de roches peintes en rouge forment un triangle (de 50 m de côté), balisage subsistant de travaux réalisés à cet endroit en 1980.
Dans la plaine Marine subsistent les restes d'une toile plâtrée couvrant des os fossilisés, 5 puits de surface vides, 1 grand puits vide (près du lac Burton), 1 site d'excavation non rempli assez important sur un flanc élevé d'une charnière synclinale naturelle (appelé « le Grand fossé ») et certaines anciennes tranchées rebouchées. Sur le côté nord-ouest du lac Burton se trouvent un tuyau et une corde (sans doute utilisés lors de la surveillance du lac).
Des bornes doivent être installées aux points d'inflexion.
iv) Emplacement des autres Zones Protégées
à proximité directe de la zone
Deux Sites et Monuments Historiques sont situés sur les collines Vestfold à au moins 25 km au nord de la plaine Marine :
1. Sur la plus grande des îles Tryne (latitude sud 68° 18' 29'', longitude est 78° 23' 44''), dans la baie Tryne (à 29 km au nord-est de la station Davis), se trouvent un cairn et un poteau en bois (monument historique n° 72) érigé en 1935 par le capitaine Klarius Mikkelsen pour marquer le premier débarquement dans la zone des collines Vestfold.
2. Le cairn Walkabout Rocks (monument historique n° 6) (latitude sud 68° 22' 14'', longitude est 78° 32' 19'') est situé à 40 km au nord-est de la station Davis. Ce cairn a été installé en 1939 par Sir Hubert Wilkins. Il renferme une boîte contenant la preuve de sa visite.
7. Critères de délivrance d'un permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par les autorités nationales compétentes. Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
― un permis est délivré uniquement pour mener des recherches scientifiques (paléontologiques, paléoclimatiques, géologiques, géomorphologiques, glaciologiques, biologiques et limnologiques) indispensables, ou pour des raisons scientifiques, éducatives ou culturelles incontournables, ou encore pour des motifs de gestion essentiels conformes au plan de gestion ;
― les actions autorisées ne viendront pas mettre en péril les valeurs scientifiques ou écologiques de la zone, pas plus que les activités autorisées ;
― les actions autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― la détention du permis (ou d'une copie) est impérative dans la zone ;
― un rapport de visite devra être soumis à l'autorité nommée dans le permis dans les 3 mois à compter de la date d'expiration du permis ;
― tout permis sera délivré pour une durée donnée.
i) Accès à la zone et déplacements
à l'intérieur de la zone
― tout déplacement dans la Zone Spécialement Protégée de l'Antarctique doit être réduit au minimum et tout doit être fait pour minimiser l'impact sur l'environnement. Les surfaces fragiles des croûtes s'effritent facilement sous la pression des pieds, qui risque dès lors d'endommager les matières fossiles et de laisser des traces indélébiles à long terme. Les déplacements doivent toujours être privilégiés, lorsque c'est possible, sur les zones précambriennes, mais doivent être évités sur les escarpements. Il convient à tout moment de prendre les précautions d'usage lors de déplacements à pied afin de minimiser la perturbation des sols, de la végétation, des diatomées, du thermokarst, des affleurements sédimentaires et autres particularités naturelles qui confèrent au site sa valeur scientifique et environnementale. L'atterrissage d'aéronefs et l'utilisation des véhicules sont interdits sur la formation Sørsdal ;
― en principe, le site d'atterrissage d'hélicoptères situé juste à côté du refuge de plaine Marine doit être utilisé. Afin de minimiser les déplacements à pied dans la plaine Marine, l'aménagement d'un site d'atterrissage d'hélicoptère peut être autorisé dans la zone. Le site d'atterrissage sera :
― évalué en fonction de son utilisation globale visant à préserver le statut de la Zone Protégée ;
― installé sur une surface rocheuse du Précambrien libre de débris (cf. carte E) qui garantira une perturbation minimale des eaux, de la végétation et des sédiments par les hélicoptères ;
― installé à un endroit choisi pour minimiser l'impact des déplacements vers les sites de recherche ;
― Les embarcations à moteur sont interdites sur le lac Burton ;
― Les survols du lac Burton doivent se limiter au minimum requis pour répondre aux besoins spécifiques de la recherche scientifique et du plan de gestion ;
― Tout déplacement dans la zone en véhicule est interdit.
ii) Activités menées ou pouvant être menées dans la zone,
y compris les restrictions relatives à la durée et à l'endroit
Comme indiqué ci-dessus, les activités autorisées à l'intérieur de la zone peuvent inclure les suivantes :
― travaux de recherche scientifiques qui ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone et ne peuvent être menées ailleurs ;
― échantillonnage limité au minimum requis pour mener les programmes de recherche autorisés ;
― échantillonnage des lacs en veillant à nettoyer le matériel avant d'entrer dans la zone afin d'empêcher toute pollution des autres lacs ;
― activités de gestion, y compris la surveillance.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne peut être construite ou installée dans la zone sauf autorisation stipulée dans le permis. Toutes les structures ou installations permanentes sont interdites. Tous les dispositifs de bornage ainsi que le matériel scientifique installés dans la zone devront être fixés et soigneusement entretenus, et identifier clairement le pays, le nom du responsable de l'équipe de recherche et l'année de l'installation. Tout l'équipement doit être fabriqué avec des matériaux qui posent un risque minimum de pollution de la zone. L'enlèvement d'un équipement spécifique pour lequel le permis est arrivé à expiration sera une des conditions de la délivrance de ce permis. Des informations détaillées sur les bornes et le matériel laissé sur place (emplacements de GPS, description, identification, etc. ainsi que la date d'expiration) doivent être transmises à l'autorité ayant délivré le permis.
iv) Emplacement des camps
Les Parties n'établiront aucun camp dans la zone et utiliseront le refuge de la plaine Marine (latitude sud 68° 36' 54'', longitude est 78° 6' 30'', cf. section 6 iii).
v) Restrictions sur les matériaux et organismes
pouvant être introduits dans la zone
― L'introduction délibérée d'animaux, de végétaux ou de micro-organismes est interdite et les précautions seront prises en cas d'introductions accidentelles.
― Aucun herbicide ni pesticide ne doivent être introduits dans la zone. Tout autre produit chimique, y compris les radionucléides ou isotopes stables, susceptible d'être introduit à des fins scientifiques ou de gestion en vertu du permis, sera retiré de la zone au plus tard à la fin des activités prévues par le permis.
― Toute matière organique (bois, coton, toile, etc.) ne doit être utilisée à des fins scientifiques ou de bornage de la zone sauf en cas de nécessité absolue. L'utilisation de matières inorganiques (acier inoxydable, polythène, etc.) doit être privilégiée.
― Aucun combustible ne sera entreposé dans la zone sauf pour répondre aux objectifs essentiels de l'activité pour laquelle le permis a été délivré. Le combustible entreposé sera retiré de la zone au plus tard à la fin des activités prévues par le permis. Tout stockage permanent est interdit.
― Tout élément sera introduit dans la zone pour une période déterminée. Il sera retiré de ladite zone au plus tard à la fin de cette période, puis sera manipulé et entreposé de manière à minimiser les risques pour l'environnement.
vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Toute capture ou perturbation nuisible à la faune et la flore est interdite sauf avec un permis, conformément à l'Annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la Protection de l'Environnement. Dans le cas de prélèvements ou de perturbations nuisibles d'animaux, le SCAR Code of Conduct for Use of Animals for Scientific Purposes in Antarctica (Code de conduite du SCAR pour l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique) devra être utilisé comme norme minimale.
vii) Ramassage de toute chose qui n'a pas été apportée
dans la zone par un visiteur
― Le ramassage ou l'élimination de tout élément présent dans la zone peuvent être autorisés par le permis, mais doivent se limiter au minimum requis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion.
― Aucun permis ne sera délivré si le prélèvement d'échantillons envisagé est susceptible d'entraîner la prise, le déplacement, l'enlèvement ou la destruction de quantités de roches, de sols, d'eau ainsi que de faune et de flore indigènes trop importantes qui affecteraient leur répartition et leur abondance à plaine Marine. L'excavation de fossiles déroge à cette règle.
― Tout matériau d'origine humaine qui est susceptible d'avoir un impact sur les valeurs de la zone et n'a pas été introduit par le titulaire du permis ou toute autre personne autorisée, peut être enlevé dans la mesure où cet enlèvement n'entraîne pas de conséquences plus graves que de le laisser in situ. Dans ce cas, les autorités compétentes devront en être informées.
viii) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, seront retirés de la zone.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
― Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin d'y réaliser des activités de suivi et d'inspection du site pouvant impliquer le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse ou de révision et pour prendre d'autres mesures de protection.
― Tous les sites spécifiques dont le suivi sera de longue durée seront correctement balisés.
― Pour contribuer à la protection des valeurs géologiques, paléontologiques, géomorphologiques, biologiques, limnologiques et scientifiques de la plaine Marine, tout visiteur se déplacera ou skiera prudemment sur les pentes, les oraines, les affleurements rocheux et les sols à diatomées. Pour minimiser le risque de perturbation de ces valeurs, tout déplacement à pied en provenance et en direction de la plaine Marine ainsi que de la plaine située au sud du bassin Poséidon et à l'est de la crête Pickard, sera interdit dans la mesure du possible.
― Les visiteurs devront prendre des précautions spéciales contre toute introduction afin de préserver les valeurs scientifiques et écologiques des communautés végétales, dérivées du faible degré de perturbation humaine. Il conviendra de ne pas introduire de plantes et de microbes issus d'autres sols de l'Antarctique, y compris de stations, ou provenant d'autres régions hors de l'Antarctique. Les visiteurs devront veiller à ce que leurs chaussures et tout autre équipement utilisé dans la zone ― y compris les balises et les dispositifs d'échantillonnage ― soient parfaitement nettoyés avant d'entrer dans la zone.
― La fermeture et la protection des sites d'excavation au plus tard à la fin de l'activité scientifique, doivent permettre, dans la mesure du possible, de garantir l'intégrité stratigraphique du site ainsi que celle des communautés endolithiques. Parmi les mesures recommandées, il convient notamment de placer le sol excavé sur une bâche en polythène d'une épaisseur adéquate, de remplacer la terre ou les sédiments en couches dans l'ordre dans lequel ils avaient été retirés, de replacer les plus grands clastolithes en respectant leurorientation initiale, de supprimer les irrégularités non naturelles de la surface et de réorienter la roche et le till lors de la fermeture.
― Le matériel scientifique abandonné sera retiré, dans la mesure du possible, et les zones excavées réhabilitées.
x) Rapports de visite
Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet aux autorités compétentes un rapport décrivant les activités menées dans la zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite figurant à l'Annexe 4 de la Résolution 2 (1998) (CPE I). Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès, et ce, afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée et dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.
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Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 144 du 24/06/2009 texte numéro 19
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PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 152
DÉTROIT DE WESTERN BRANSFIELD
1. Description des valeurs à protéger
Le détroit de Western Bransfield (entre 63° 20' et 63° 35' de latitude sud et 61° 45' et 62° 30' de longitude ouest pour une superficie d'environ 910 km²) a été à l'origine sur proposition des Etats-Unis d'Amérique et dans la Recommandation XVI-3 désignée comme un Site présentant un Intérêt Particulier (1991, SISP n° 35). Si elle a été ainsi désignée, c'est parce que « le plateau peu profond situé au sud de l'île Low est un des deux seuls sites connus à proximité de la station Palmer qui se prêtent au chalutage par le fond de poissons et d'autres organismes benthiques. D'un point de vue écologique, l'île Low offre des possibilités uniques en leur genre d'étudier la composition, la structure et la dynamique de plusieurs communautés marines auxquelles il est possible d'accéder. Le site et, en particulier, sa faune benthique revêtent un intérêt scientifique exceptionnel et ils requièrent une protection à long terme de toute interférence nuisible ».
De nouvelles données bathymétriques compilées pour la zone depuis sa désignation initiale montrent que la ligne de démarcation originelle avait omis d'inclure une partie du plateau peu profond au-dessus d'une profondeur de 200 m à l'ouest de l'île Low. Elle incluait également des eaux plus profondes descendant jusqu'à plus de 1 000 m à l'est de la zone initiale, ce qui n'est pas considéré comme strictement applicable aux valeurs identifiées pour la zone. Les lignes de démarcation de la zone ont par conséquent été révisées pour inclure la totalité du plateau jusqu'à une profondeur de 200 m vers l'ouest et le sud de l'île Low cependant que les eaux plus profondes du détroit de Bransfield à l'est ont maintenant été excluses. Cela s'est soldé par un déplacement des lignes de démarcation d'environ neuf kilomètres vers le nord et 12 kilomètres vers l'ouest bien que la superficie globale de la zone n'ait pas été sensiblement modifiée. Les nouvelles limites de la zone au détroit de Western Bransfield se trouvent entre 63° 15' et 63° 30' de latitude sud et 62° 00' et 62° 45' de longitude ouest, et elles sont définies dans le nord-est par le rivage de l'île Low, englobant une superficie de quelque 900 km² (Carte 1).
La zone continue d'être considérée comme importante pour les études de la structure, de la composition et de la dynamique des communautés marines, les raisons initiales de sa désignation étant réaffirmées dans le plan de gestion actuel avec les lignes de démarcation modifiées. En outre, la zone est reconnue comme une frayère de plusieurs espèces de poisson, y compris la bocasse Notothenia coriiceps et le poisson des glaces Chaenocephalus aceratus. Des poissons ont été capturés dans la zone depuis le début des années 70 par des scientifiques de la station Palmer Station. La zone se trouve à l'intérieur de l'aire de recherche du Programme de Recherche écologique à Long Terme à Palmer (Palmer Long Term Ecological Research (LTER) Program) ; des poissons capturés dans la zone sont utilisés pour l'étude des adaptations biochimiques et physiologiques aux basses températures. Quelques-uns des poissons capturés ont été utilisés à des fins de comparaison avec la zone plus sérieusement affectée de port Arthur. Des travaux de recherche scientifiques sont également entrepris sur les communautés de faune benthique.
2. Buts et objectifs
Les buts du plan de gestion du détroit de Western Bransfield sont les suivants :
― éviter la dégradation des valeurs de la zone et les dangers substantiels que celles-ci courent en empêchant les perturbations humaines inutiles ;
― permettre des travaux de recherche scientifiques sur l'environnement marin en veillant à éviter un échantillonnage excessif ;
― permettre d'autres travaux de recherche scientifiques à l'intérieur de la zone sous réserve qu'ils ne portent pas atteinte aux valeurs pour lesquelles la zone est protégée ;
― permettre des visites à des fins de gestion en vue d'appuyer les buts du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion ci-après seront entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
― une carte indiquant l'emplacement de la zone (donnant les restrictions particulières qui s'y appliquent) sera affichée bien en vue et des copies de ce plan de gestion seront rendues disponibles à la station Palmer (Etats-Unis d'Amérique) ;
― des copies de ce plan de gestion seront mises à la disposition des navires se déplaçant dans le voisinage de la zone ;
― des bouées ou d'autres indicateurs ou structures installés à l'intérieur de la zone à des fins scientifiques ou à des fins de gestion seront mis en place et conservés en bon état ;
― des visites seront faites selon que de besoin pour déterminer si la zone continue de répondre aux buts pour lesquels elle a été désignée et pour faire en sorte que les mesures de gestion et d'entretien soient adéquates.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une durée indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte 1 : ZSPA n° 35, carte bathymétrique du détroit de Western Bransfield. Les données du littoral ont pour origine la base numérique de données antarctiques du Comité Scientifique pour la Recherche en Antarctique version 2.0. Les données bathymétriques ont pour origine des données publiées et non publiées sur la profondeur quadrillées par Morris (British Antarctic Survey, pers. comm. 2000) d'après les mêmes spécifications décrites dans Schenke et al. (1998), qui ont été quadrillées en cellule d'une taille allant de 1 à 4,6 km.
Spécifications de la carte :
Projection : conique conforme de Lambert ; parallèles types : 1er 62° 00' de latitude sud ; 2d 64° 00' de latitude sud ;
Méridien central : 62° 00' de longitude ouest ; latitude d'origine : 63 00' S ; sphéroïde : WGS84 ;
Précision horizontale : erreur maximum de #300 m ;
Intervalle de contour vertical 100 m, précision verticale de #50 m.
Encart : emplacement de la carte 1, ZSPA n° 152 détroit de Western Bransfield, péninsule Antarctique, montrant la Zone Protégée la plus proche ZSPA n° 153, baie Eastern Dallmann, et l'emplacement de la station Palmer (Etats-Unis d'Amérique).
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Description Générale
Le détroit de Bransfield est un passage d'eau profonde d'environ 220 km de long et 120 km de large entre la péninsule Antarctique et les nombreuses îles qui comprennent les Shetland du Sud. Le passage Drake se trouve au nord et la mer de Bellingshausen à l'ouest. La zone est située à quelque 80 km à l'ouest de la péninsule Antarctique, principalement à l'intérieur de l'isobathe de 200 m directement au sud et à l'ouest de l'île Low (Carte 1). L'île Low est l'île la plus au sud des Shetland du Sud, située qu'elle est à 60 km au sud-ouest de l'île de Déception et à 25 km au sud-est de l'île Smith. A l'ouest et au sud de l'île Low, et sur grosso modo 20 km à partir du littoral, le fond de la mer descend lentement de la zone intercotidale jusqu'à des profondeurs d'environ 200 m. Le fond de la mer s'incline en pente raide jusqu'à l'est de l'île Low pour atteindre des profondeurs de pas moins de 1 200 m dans cette partie du détroit de Bransfield. Le fond de la mer dans la zone se compose en général d'une matrice de sable doux, de boue et de pierres rocheuses.
Lignes de démarcation
Les lignes de démarcation révisées de la zone au détroit de Western Bransfield sont définies dans le nord comme se trouvant au 63° 15' de latitude sud et, dans le sud, au 63° 30' de latitude sud ; à l'est, cette ligne est définie comme se trouvant au 62° 00' de longitude ouest et, dans l'ouest, au 62° 45' de longitude ouest (Carte 1). La ligne de démarcation nord-est est définie comme étant le littoral de l'île Low, s'étendant du 62° 00' de longitude ouest et de 63° 20' de latitude sud au sud-est (à deux kilomètres environ de cap Hooker) au 62° 13' 30'' de longitude ouest et 63° 15' de latitude sud au nordouest (cap Wallace). La ligne de démarcation côtière sur les rives ouest et sud de l'île Low est définie comme le niveau à marée haute et la zone intercotidale est incluse à l'intérieur de la zone. La zone s'étend sur un maximum de 27,6 km de nord en sud et un maximum de 37,15 km d'est en ouest, englobant une superficie de quelque 900 km². Des bornes n'ont pas été installées car il n'est pas possible de le faire dans la zone marine alors que, à l'île Low, la côte elle-même est une ligne de démarcation clairement définie et visuellement évidente.
Océanographie et climat
La couverture de glace de mer dans la région du détroit de Bransfield varie considérablement d'une année sur l'autre encore qu'elle semble être présente moins de 100 jours par an (Parkinson, 1998). Le rythme auquel la glace de mer avance et recule le long de la péninsule Antarctique nord-ouest varie lui aussi. La glace de mer avance pendant approximativement cinq mois, phénomène qui est suivi d'un recul durant quelque sept mois. C'est pendant les mois de juin et juillet que la glace croît le plus rapidement et c'est pendant les mois de décembre et janvier qu'elle diminue le plus vite (Stammerjohn et Smith, 1996). Les températures de l'eau ont été enregistrées dans la zone tous le mois de décembre 1986 mars 1987 et elles ont fluctué entre ― 0,6 °C en décembre et 0,9 °C en février et mars (Niiler et al. 1991). Le taux de salinité était en moyenne de 33,8 ‰ à 33,9 ‰ dans la couche supérieure de 20 m de la colonne d'eau durant la même période de temps. Les vents soufflent principalement dans le sens nord-nord-ouest, ce qui se solde par un flux océanique en sud le long de la péninsule Antarctique occidentale. Conjugué au flux vers le nord du courant antarctique circumpolaire, cela donne une circulation qui va essentiellement dans le sens des aiguilles d'une montre dans le détroit de Bransfield (Hofmann et al. 1996). Toutefois, il y a un faible mouvement qui va dans le sens contraire aux aiguilles d'une montre de l'île Low (Niiler et al., 1991 ; Hofmann et al., 1996). La circulation locale est également influencée par les marées, les chiffres obtenus à l'île Low durant une période de six semaines entre décembre 1992 et janvier 1993 faisant état d'une variation maximale de 1,70 m (López et al. 1994).
Biologie marine
Le substrat de la zone qui se compose essentiellement de sable doux, de boue et de pierres rocheuses alimente une riche benthos comprenant de nombreuses espèces de poisson, des invertébrés (éponges, anémones, annélides, mollusques, crustacés, astéroïdes, ophiuroïdes, échinoïdes, holothurioïdes, brachiopodes, tuniciers) et des plantes marines dans plusieurs communautés distinctes.
Les espèces de poisson couramment capturées à proximité de l'île Low comprennent Chaenocephalus aceratus, Harpagifer bispinis, Notothenia coriiceps, N. gibberifrons, Parachaenichthys charcoti et Trematomus newnesi. Au nombre des espèces rarement trouvées à l'île Low figurent Champsocephalus gunnari, Chionodraco rastrospinosus et Pseudochaenichthys georgianus. En outre, le plateau de l'île Low semble être une frayère pour plusieurs espèces de poisson comme par exemple le poisson de glace Chaenocephalus aceratus et N. coriiceps. La zone est une aire de reproduction pour la bocasse jaune (Notothenia coriiceps) (comme indiqué par les œufs) (Kellermann, 1996). Les poissons fraient en mai-juin. Les grands œufs (d'un diamètre d'environ 4,5 mm) sont pélagiques après leur fertilisation et ils montent à la surface de l'eau où ils incubent durant l'hiver. Les espèces larvaires trouvées dans la zone incluent Bathylagus antarcticus, Electrona antarctica, Gymnodraco acuticeps, Nototheniops larseni, Notothenia kempi et Pleuragramma antarcticum (Sinque et al., 1986 ; Loeb et al., 1993 ; Morales-Nin et al., 1995).
Les espèces amphipodes benthiques suivantes ont été signalées à l'intérieur de la zone : Ampelisca barnardi, A. bouvieri, Byblis subantarctica, Epimeria inermis, E oxicarinata, E. walkeri, Eusirus antarcticus, E. perdentatus, Gitanopsis squamosa, Gnathiphimedia sexdentata, Jassa spp., Leucothoe spinicarpa, Liljeborgia georgiana, Melphidippa antarctica, Oediceroides calmani, O. lahillei, Orchomenella zschaui, Parharpinia obliqua, Parepimeria bidentata, Podocerus septemcarinatus, Prostebbingia longicornis, Shackeltonia robusta, Torometopa perlata, Uristes georgianus et Waldeckia obesa (Wakabara et al., 1995).
On ne dispose d'aucune information sur le zooplancton ou la flore marine qui se trouverait à l'intérieur de la zone.
Oiseaux
En 1987, quelque 295 000 couples de manchots à jugulaire (Pygoscelis antarctica) se reproduisaient en cinq endroits de l'île Low. Leurs colonies les plus grandes se trouvaient à cap Wallace (environ 150 000 couples) et à cap Garry (environ 110 000 couples) (Woehler, 1993). Il est prévu que les manchots à jugulaire auront un impact sur la zone, en particulier à proximité de cap Garry.
Activités et impacts humains
Il n'y a pas de données disponibles sur le nombre de navires qui se déplacent à l'intérieur de la zone bien que les Shetland du Sud et le nord-ouest de la péninsule Antarctique soient des destinations populaires pour les navires de tourisme. De nombreux voiliers de recherche le long de la péninsule Antarctique occidentale ont inclus des stations d'échantillonnage à l'intérieur de la zone. Les poissons capturés à l'intérieur de la zone ont été utilisés pour étudier les adaptations biochimiques qui permettent aux protéines de fonctionner à basses températures (par exemple, Detrich, 1987 ; Detrich et Parker, 1991 ; Detrich et Parker, 1993) ainsi que les adaptations physiologiques du métabolisme des muscles et de l'énergie à basses températures. Des poissons capturés dans la zone ont également été utilisés pour faire des études comparatives avec des poissons capturés à port Arthur. Les concentrations d'Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) se sont révélées plus élevées que prévu chez les poissons capturés dans la zone alors que les niveaux d'exposition chez les poissons de la zone étaient considérablement plus bas que ceux des poissons capturés dans les environs de l'épave du Bahia Paraiso, niveaux similaires à ceux des poissons capturés à proximité de la vieille station Palmer (McDonald et al., 1982).
ii) Zones à accès réservé et zones gérées
à l'intérieur de la zone
Aucune.
iii) Structures à l'intérieur de la zone
Il n'y a pas de structures connues à l'intérieur ou à proximité de la zone. Les bases scientifiques les plus proches sont celles de Déception (Argentine) et Gabriel de Castilla (Espagne), l'une comme l'autre situées à environ 70 km au nord-est de l'île de Déception.
iv) Emplacement d'autres Zones Protégées
à proximité directe de la zone
Les Zones Protégées les plus proches du détroit de Western Bransfield sont la baie Eastern Dallmann (ZSPA n° 153) qui se trouve à environ 45 km au sud-sud-ouest ainsi que port Foster et d'autres parties de l'île de Déception (ZSPA n°s 140 et 145 respectivement), lesquels se trouvent à quelque 70 km au nord-est (Carte 1, encart).
7. Critères de délivrance d'un permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par une autorité nationale compétente. Ledit permis est délivré pour au moins une des raisons suivantes :
― pour une étude scientifique du milieu marin dans la zone ou pour toute autre étude scientifique qui ne portera pas atteinte aux valeurs pour lesquelles la zone est protégée,
― et/ou ;
― à des fins de gestion essentielles qui sont compatibles avec les objectifs du plan tels qu'une inspection, des travaux d'entretien ou une étude.
Les conditions générales qui régissent la délivrance d'un permis sont les suivantes :
― les actions autorisées ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone ;
― toutes les activités de gestion entreprises le seront à l'appui des objectifs du plan de gestion ;
― les actions autorisées le seront conformément au plan de gestion ;
― le permis ou une copie autorisée sera emporté à l'intérieur de la zone ;
― un rapport de visite sera remis à l'autorité désignée dans le permis ;
― les permis seront délivrés pour une période donnée ;
― l'autorité compétente sera notifiée de toutes les activités et mesures entreprises qui ne sont pas incluses dans le permis délivré.
i) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de celle-ci
L'accès à la zone se fera par la mer, sur la glace de mer ou par air. Il n'y a aucune restriction spécifique aux voies d'accès à la zone ou aux déplacements à l'intérieur de celle-ci encore que les mouvements doivent être maintenus au niveau minimum nécessaire pour se conformer aux objectifs de toutes les activités autorisées. Tout doit être fait pour réduire au maximum les perturbations. Il faut éviter que les navires jettent l'ancre à l'intérieur de la zone. Il n'y a aucune restriction particulière aux survols de la zone et les aéronefs peuvent y atterrir avec un permis lorsque les conditions de la glace de mer le permettent.
ii) Activités menées ou pouvant être menées dans la zone,
y compris les restrictions relatives à la durée et à l'endroit
Travaux de recherche scientifiques qui ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone ;
Activités opérationnelles de navires qui ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone, comme le transit à travers la zone ou le stationnement à l'intérieur de celle-ci en vue de faciliter les activités scientifiques ou d'autres activités ou en vue d'accéder à des sites à l'extérieur de la zone ;
Activités de gestion essentielles, y compris la surveillance.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne doit être érigée dans la zone et aucun matériel scientifique ne doit y être installé, sauf si un permis le spécifie. Tous les indicateurs, structures ou matériels scientifiques installés dans la zone doivent être clairement identifiés par pays, nom du principal chercheur et année d'installation. Tous ces articles doivent être faits de matériaux qui posent un risque minimal de contamination de la zone. L'enlèvement de matériel spécifique pour lequel le permis a expiré sera un des critères régissant la délivrance du permis. Les installations permanentes sont interdites.
iv) Emplacement des camps
Aucun.
v) Restrictions sur les matériaux
et organismes pouvant être introduits dans la zone
Aucun animal vivant, aucune forme végétale, aucun agent pathogène ou microorganisme ne sera introduit délibérément dans la zone. Aucun herbicide ou pesticide ne sera introduit dans la zone. Tous autres produits chimiques, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, qui peuvent être introduits pour des raisons scientifiques ou raisons de gestion visées dans le permis, seront utilisés en quantité minimales nécessaires pour réaliser l'objectif de l'activité pour laquelle le permis a été accordé. Toute chose introduite dans la zone pour une période donnée uniquement sera dans toute la mesure du possible enlevée à ou avant la conclusion de ladite période et elle sera stockée et gérée de telle sorte que le risque de son introduction dans l'environnement soit minimisé. S'il se produit un rejet qui risque de porter atteinte aux valeurs de la zone, son enlèvement ou la prise de mesures correctrices est encouragé uniquement lorsque l'impact de cet enlèvement ou de ces mesures ne sera vraisemblablement plus grand que celui de la décision de laisser cette chose in situ. L'autorité compétente doit être notifiée de tous les matériaux rejetés qui n'ont pas été inclus dans le permis autorisé.
vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et la flore sont interdits, sauf avec un permis délivré conformément à l'Annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la Protection de l'Environnement. Dans le cas du prélèvement ou de perturbations nuisibles d'animaux, le Code de Conduite du SCAR pour l'Utilisation d'Animaux à des Fins Scientifiques dans l'Antarctique (SCAR Code of Conduct for the Use of Animals for Scientific Purposes in Antarctica) devrait être utilisé comme une norme minimale.
vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas
été apportée dans la zone par le détenteur du permis
Le ramassage ou l'enlèvement de toute chose qui n'a pas été apportée dans la zone par le détenteur du permis se fait conformément à un permis et doit être limité au minimum nécessaire pour répondre aux besoins scientifiques et aux besoins de gestion. Un permis ne sera pas délivré s'il s'avère à juste titre que l'échantillonnage proposé prélèverait, enlèverait ou endommagerait de telles quantités de substrat et de faune et de flore sauvages que leur distribution ou leur abondance à l'intérieur de la zone serait sérieusement affectée. Toute chose d'origine humaine susceptible de porter atteinte aux valeurs de la zone, qui n'a pas été apportée dans celle-ci par le détenteur du permis ou qui n'a pas été autrement autorisée, peut être enlevée à moins que l'impact de l'enlèvement ne soit plus grand que celui de la décision de laisser cette chose in situ. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit être notifiée.
viii) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, doivent être enlevés de la zone.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts et
objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
1. Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone et s'y livrer à desactivités de surveillance biologique et des inspections de site qui peuvent faire intervenir la collecte de petites quantités de matière végétale ou de petits nombres d'animaux à des fins d'analyse ou d'audit, ou encore pour prendre des mesures de protection.
2. Tous les sites spécifiques de surveillance à long terme qui sont vulnérables à des perturbations causées par inadvertance doivent, autant que faire se peut, être indiqués de manière appropriée sur le site et sur les cartes de la zone.
x) Rapports de visite
Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet à l'autorité compétente un rapport décrivant les activités menées dans la zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire de rapport de visite suggéré par le Comité Scientifique pour la Recherche en Antarctique. Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ce rapport dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès et ce, afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée et dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.
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Woehler, E.J. (ed) 1993. The distribution and abundance of Antarctic and sub-Antarctic penguins. SCAR, Cambridge.
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 144 du 24/06/2009 texte numéro 19
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE N° 153
BAIE EASTERN DALLMANN
1. Description des valeurs à protéger
La baie Eastern Dallmann (entre 64° 00' et 64° 20' de latitude sud et 62° 50' de longitude ouest vers l'est jusqu'à la côte occidentale de l'île Brabant, pour une superficie d'environ 520 km²) a été à l'origine, sur proposition des Etats-Unis d'Amérique et dans la Recommandation XVI-3, désignée comme un Site présentant un Intérêt Particulier (1991, SISP n° 36). Si elle a été ainsi désignée, c'est parce que « le plateau peu profond situé à l'ouest de la baie East Dallmann est un des deux seuls sites connus à proximité de la station Palmer qui se prêtent au chalutage par le fond de poissons et d'autres organismes benthiques. Le site et, en particulier, sa faune benthique revêtent un intérêt scientifique exceptionnel et ils requièrent une protection à long terme de toute interférence nuisible ».
De nouvelles données bathymétriques compilées pour la zone depuis sa désignation initiale montrent que la ligne de démarcation originelle avait omis d'inclure une partie du plateau peu profond au-dessus d'une profondeur de 200 m au nord de l'île Brabant. Elle incluait également des eaux plus profondes descendant jusqu'à environ 300-350 m à l'ouest de la zone initiale, ce qui n'est pas considéré comme strictement applicable aux valeurs identifiées pour la zone. Les lignes de démarcation de la zone ont en conséquence été révisées pour focaliser de manière plus concrète sur le plateau peu profond à une profondeur de 200 m vers l'ouest et le nord de l'île Brabant cependant que les eaux plus profondes de la baie Dallmann à l'ouest ont maintenant été exclues. Cela s'est soldé par un déplacement de la ligne de démarcation ouest d'environ huit kilomètres vers l'est, et de la ligne de démarcation nord d'environ 14 kilomètres vers le nord bien que la superficie globale de la zone n'ait pas été sensiblement modifiée. Les nouvelles limites de la zone à la baie Dallmann se trouvent entre les latitudes 63° 53' S et 64° 20' S et les longitudes 62° 16' O et 62° 45' O, et elles sont définies à l'est par le littoral de l'île Brabant, englobant une superficie de quelque 580 km² (Carte 1).
La zone continue d'être considérée comme importante pour l'obtention échantillons scientifiques de poisson et d'autres organismes benthiques, les raisons initiales de sa désignation étant réaffirmées dans le plan de gestion actuel avec les lignes de démarcation modifiées. En outre, la zone est un habitat important pour les espèces d'alevins, y compris la bocasse Notothenia coriiceps et le poisson des glaces Chaenocephalus aceratus. Des poissons ont été capturés dans la zone depuis le début des années 70 par des scientifiques de la station Palmer Station. La zone se trouve à l'intérieur de l'aire de recherche du Programme de Recherche Écologique à Long Terme à Palmer (Palmer Long Term Ecological Research (LTER) Program) ; des poissons capturés dans la zone sont utilisés pour l'étude des adaptations biochimiques et physiologiques à basses températures. Quelques-uns des poissons capturés ont été utilisés à des fins de comparaison avec la zone plus sérieusement affectée de port Arthur. Des travaux de recherche scientifiques sont également entrepris sur les communautés de faune benthique.
2. Buts et objectifs
Les buts du plan de gestion de la baie Eastern Dallmann sont les suivants :
― éviter la dégradation des valeurs de la zone et les dangers substantiels que celles-ci courent en empêchant les perturbations humaines inutiles ;
― permettre des travaux de recherche scientifiques sur l'environnement marin en veillant à éviter un échantillonnage excessif ;
― permettre d'autres travaux de recherche scientifiques à l'intérieur de la zone sous réserve qu'ils ne portent pas atteinte aux valeurs pour lesquelles la zone est protégée ;
― permettre des visites à des fins de gestion en vue d'appuyer les buts du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion ci-après seront entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
― une carte indiquant l'emplacement de la zone (donnant les restrictions particulières qui s'y appliquent) sera affichée bien en vue et des copies de ce plan de gestion seront rendues disponibles à la station Palmer (Etats-Unis d'Amérique) ;
― des copies de ce plan de gestion seront mises à la disposition des navires se déplaçant dans le voisinage de la zone ;
― des bouées ou d'autres indicateurs ou structures installés à l'intérieur de la zone à des fins scientifiques ou à des fins de gestion seront mis en place et conservés en bon état ;
― des visites seront faites selon que de besoin pour déterminer si la zone continue de répondre aux buts pour lesquels elle a été désignée et pour faire en sorte que les mesures de gestion et d'entretien soient adéquates.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une durée indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte 1 : ZSPA n° 153, carte bathymétrique de la baie Eastern Dallmann. Les données du littoral ont pour origine la base numérique de données antarctiques du Comité Scientifique pour la Recherche en Antarctique version 2.0. Les données bathymétriques ont pour origine des données publiées et non publiées sur la profondeur quadrillées par Morris (British Antarctic Survey, pers. comm. 2000) d'après les mêmes spécifications décrites dans Schenke et al. (1998), qui ont été quadrillées en cellules d'une taille allant de 1 à 4,6 km.
Spécifications de la carte :
Projection : conique conforme de Lambert ; parallèles types : 1er 62° 00' de latitude sud ; 2d 64° 00' de latitude sud ;
Méridien central : 62° 00' de longitude ouest ; latitude d'origine : 63° 00' S ;
Sphéroïde : WGS84 ;
Précision horizontale : erreur maximum de #300 m.
Intervalle de contour vertical 100 m, précision verticale de #50 m ;
Encart : emplacement de la carte 1, ZSPA n° 153 baie Eastern Dallmann, péninsule Antarctique, montrant la Zone Protégée la plus proche, ZSPA n° 152, détroit de Western Bransfield, et l'emplacement de la station Palmer (Etats-Unis d'Amérique).
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Description générale
La baie Dallmann (entre 64° 00' et 64° 20' de latitude sud et 63° 15' de longitude ouest vers l'est jusqu'à l'île Brabant) est située à environ 65 km à l'ouest de la péninsule Antarctique entre l'île Brabant et l'île Anvers, avec le détroit de Bransfield au nord et le détroit de Gerlache au sud. L'île Brabant est essentiellement couverte de glace, avec une haute chaîne de montagnes nord-sud qui descend brusquement vers la mer sur la côte occidentale. Le littoral ouest se caractérise par des falaises de roches et de glace ainsi que par des promontoires libres de glace intercalés de plages de pierres et de cailloux. Des plateformes rocheuses sont exposées à marée basse en divers endroits au nord de pointe Driencourt (Carte 1). De nombreux îlots rocheux s'étendent sur plusieurs kilomètres au large des côtes, y compris Astrolabe Needle (104 m) qui se trouve à un kilomètre au large des côtes et deux kilomètres au sud de pointe Claude. A l'ouest de l'île Brabant, le fond de la mer descend légèrement de la zone intercotidale à des profondeurs d'environ 200 m avant que la pente continue à descendre à des profondeurs de 400 à 500 m au-delà de la ligne de démarcation ouest de la zone. Le gradient qui va du littoral jusqu'à 200 m s'incline plus faiblement dans le nord de la zone. Celle-ci est située principalement à l'intérieur du contour d'une profondeur de 200 m à l'ouest et au nord de l'île Brabant (Carte 1). Le fond de la mer dans la zone se compose en général d'une matrice de sable doux, de boue et de pierres rocheuses.
Lignes de démarcation
La zone désignée est définie au sud par la latitude 64° 20' S, s'étendant de pointe Fleming vers l'ouest sur deux kilomètres jusqu'à la longitude 62° 40' O. De cet endroit, la ligne de démarcation occidentale s'étend vers le nord à 62° 40' de longitude ouest sur 18,5 km jusqu'à 64° 10' de latitude sud, au sud-sud-ouest d'Astrolabe Needle. La ligne de démarcation occidentale s'étende ensuite en nord-nord-ouest sur près de 19 km jusqu'à 62° 45' O, 64° 00' S. Puis elle s'étend sur environ 13 km vers le nord au 62° 45' de longitude ouest jusqu'au 63° 53' de latitude sud, ligne de démarcation nord de la zone. La ligne de démarcation nord s'étend le long de la latitude 63° 53' S de 62° 45' O à 62° 16' O, soit sur une distance d'environ 23,4 km. La ligne de démarcation est s'étend vers le sud sur environ 16 km de 62° 16' O, 63° 53' S jusqu'à l'extrémité est de la péninsule Pasteur, île Brabant, à 62° 16' O, 64° 02' S. De là, la ligne de démarcation est définie comme étant la laisse moyenne de haute mer du littoral nord et ouest de l'île Brabant qui inclut la zone intercotidale à l'intérieur de la zone. La zone se trouve à 50 km de nord en sud et elle s'étend jusqu'à un maximum de 23,4 km d'est en ouest. A l'ouest de l'île Brabant, la largeur de la zone varie entre 10 km (à la baie Guyou) et 1,5 km (près de pointe Claude). La superficie totale est de grosso modo 582 km².
Océanographie et climat
Les vents régionaux soufflent essentiellement du nord-nord-ouest, produisant un flux océanique vers le sud le long de la péninsule Antarctique occidentale. Conjugué au flux vers le nord du courant antarctique circumpolaire, cela se solde par une circulation océanique qui va essentiellement dans le sens des aiguilles d'une montre le long de la péninsule Antarctique occidentale (Hofmann et al. 1996). Les schémas de circulation dans la baie Dallmann sont cependant inconnus. La couverture de glace de mer dans cette baie semble être en moyenne de moins de 150 jours par an bien que les variations d'une année sur l'autre soient considérables (Parkinson, 1988). La variation des marées à l'île Brabant est de quelque deux mètres et, des observations faites pendant des activités de pêche, tout porte à croire que les courants à proximité du littoral sont forts (Furse, 1986). Les mesures faites dans la zone durant quatre croisières hydrographiques entre novembre 1986 et mars 1987 ont fait état de températures de l'eau de ― 0,9 °C en décembre et 0,9 °C en février, le taux de salinité moyen fluctuant entre 33,6 ‰ et 33,8 ‰ dans la couche supérieure de 20 m de la colonne d'eau (Niiler et al. 1991).
Biologie marine
La zone alimente une riche communauté benthique qui comprend de nombreuses espèces de poisson, des invertébrés et des plantes marines ; elle est également un important habitat pour les espèces d'alevins. Les espèces de poisson capturées dans la baie Eastern Dallmann comprennent : Notothenia gibberifrons, Chaenocephalus aceratus Champsocephalus gunnari, Pseudochaenichthys georgianus et Chionodraco rastrospinosus. Des spécimens de Trematomus newnesi et Notothenia coriiceps n'ont que rarement été capturés dans la zone. Les espèces larvaires trouvées dans la zone comprennent Artedidraco skottsberg, Notothenia gibberifrons, N. nudifrons et Pleuragramma antarcticum (Sinque et al., 1986 ; Loeb et al., 1993). Au nombre des invertébrés capturés à l'intérieur de la zone ont figuré diverses espèces d'éponge, d'anémone, d'annélide, de mollusque, de crustacé, d'astéroïde, d'ophiuroïde, d'échinoïide, d'holothurioïde et de tunicier.
Des appareils de détection acoustique ont été utilisés pour mesurer durant des croisières entre 1985 et 1988 des agrégations de krill antarctique (Euphausia superba) (Ross et al., 1996). Des agrégations ont en général été enregistrées dans la couche supérieure de 120 m de la colonne d'eau. C'est au début du printemps que les nombres les plus bas d'agrégations ont été observés pour ensuite atteindre un maximum à la fin de l'été et au début de l'hiver.
Oiseaux
Deux colonies de manchots à jugulaire (Pygoscelis antarctica) ont été découvertes sur la côte nord-ouest de l'île Brabant qui est immédiatement adjacente à la zone. Environ 5 000 couples en reproduction ont été dénombrés en 1985 à pointe Metchnikoff et quelque 250 couples à pointe Claude (Woehler, 1993). D'autres oiseaux ont été observés se reproduisant sur la côte ouest de l'île Brabant et fréquentant la zone. Ce sont : les fulmars glaciaux (Fulmaris glacialoides) ; les sternes antarctiques (Sterna vittata) ; les océanites à ventre noir (Fregetta tropica) ; les cormorans impériaux (Phalacrocorax atriceps) ; les labbes bruns (Catharacta loennbergi) ; les damiers du cap (Daption capense) ; les plus grands chionis (Chionis alba) ; les goélands dominicains (Larus dominicanus) ; les pétrels des neiges (Pagodroma nivea) ; les labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) ; et les pétrels de Wilson (Oceanites oceanicus) (Parmelee et Rimmer, 1985 ; Furse, 1986). Les pétrels de l'Antarctique (Thalassoica antarctica), les albatros à sourcils noirs (Diomedea melanophris) et les pétrels géants (Macronectes giganteus) viennent couramment s'alimenter dans la zone (Furse, 1986).
Mammifères marins
De nombreux mammifères marins ont été observés entre janvier 1984 et mars 1985 dans la baie Dallmann (Furse, 1986). Ce sont les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) qui ont été l'espèce la plus fréquemment aperçue, des épaulards (Orcinus orca) ayant peut-être été aperçues en mai et juin 1985 au large de pointe Metchnikoff. Des phoques crabiers (Lobodon carcinophagus), des éléphants de mer (Mirounga leonina), de nombreuses otaries à fourrure de l'Antarctique (Arctocephalus gazella), des léopards de mer (Hydrurga leptonyx) et des phoques de Weddell (Leptonychotes weddellii) ont été observés dans la zone au large de pointe Metchnikoff.
Activités et impacts humains
De nombreux voiliers de recherche le long de la péninsule Antarctique occidentale ont inclus des stations d'échantillonnage à l'intérieur de la zone pour y faire des travaux de recherche océanographiques et/ou biologiques. Les poissons capturés à l'intérieur de la zone ont été utilisés pour divers travaux de recherche biochimiques, génétiques et physiologiques, notamment : les adaptations chez les poissons qui permettent aux protéines de fonctionner à basses températures (par exemple, Detrich, 1987 ; Detrich et Parker, 1991 ; Detrich et Parker, 1993) ; les adaptations du métabolisme des muscles et de l'énergie à basses températures ; et une étude comparative de la contamination par hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) des poissons avec celle des poissons capturés dans port Harbor (McDonald et al., 1992). Cette dernière étude a permis de découvrir que les niveaux de contamination chez les poissons capturés dans la zone étaient considérablement plus bas que ceux des poissons capturés dans les environs de l'épave du Bahia Paraiso à port Arthur. Toutefois, les concentrations de HAP étaient plus élevées que celles qu'on avait prévu de trouver chez les poissons capturés à l'intérieur de la zone, les niveaux de contamination étant similaires à ceux des poissons capturés à proximité de la vieille station Palmer.
Une expédition britannique de services conjoints composée de 35 personnes a passé une année (de janvier 1984 à mars 1985) sur l'île Brabant (Furse, 1986). Plusieurs camps et de nombreuses caches ont été établis le long du littoral ouest, y compris un camp de base principal à pointe Metchnikoff. Quelques-unes des structures érigées et, peut-être aussi, des caches ont été abandonnées après l'expédition mais on en ignore leur statut en 2002. On ignore également le niveau de l'impact que cette expédition a eu sur le milieu marin adjacent.
La région île Brabant-île Anvers attire de nombreux navires de tourisme. Les données sur les visites touristiques compilées par la US National Science Foundation montrent que, depuis la désignation initiale en 1991 de la zone, un certain nombre de navires de tourisme ont visité la baie Dallmann et, plus particulièrement, pointe Metchnikoff. On trouvera au tableau 1 un état récapitulatif des activités touristiques dans les environs. On ne sait pas avec précision où, dans la baie Dallman, les visites touristiques notifiées ont eu lieu encore qu'il ait été et demeure nécessaire de se déplacer à travers la zone pour avoir accès par la mer à pointe Metchnikoff.
TABLEAU 1
Activités touristiques dans les environs
de la ZSPA n° 153, baie Eastern Dallmann, 1991-92 à 2000-01
|
NOMBRE DE NAVIRES DE TOURISME ET DE PASSAGERS |
|||||
---|---|---|---|---|---|---|
Baie Dallmann |
Points Metchnikoff |
|||||
Saison |
N° de navire |
Voiliers de plaisance (passagers) |
Débarquement voiliers (passagers) |
N° de navires |
Voiliers de plaisance (passagers) |
Débarquement tous navires (passagers) |
1991-92 |
|
|
|
1 |
12 |
|
1992-93 |
|
|
|
|
|
|
1993-94 |
1 |
84 |
|
|
|
|
1994-95 |
|
|
|
|
|
|
1995-96 |
2 |
104 |
|
|
|
|
1996-97 |
1 |
70 |
|
|
|
|
1997-98 |
|
|
|
1 |
|
55 |
1998-99 |
|
|
|
1 |
|
2 |
1999-00 |
2 |
102 |
|
|
|
|
2000-01 |
|
|
|
|
|
|
Totaux |
6 |
360 |
|
3 |
12 |
57 |
ii) Zones à accès réservé et zones gérées
à l'intérieur de la zone
Aucune.
iii) Structures à l'intérieur de la zone
Il n'y a pas de structures connues à l'intérieur de la zone. Les structures et autres matériaux de la UK Joint Services Expedition à l'île Brabant (Janvier 1984-mars 1985) peuvent rester sur les côtes occidentales de cette île, en particulier à pointe Metchnikoff. Les stations les plus proches sont les suivantes : Président González Videla (Chili), à environ 55 km au sud dans le port Paradise ; port Lockroy (Royaume-Uni), à environ 75 km au sud-ouest sur l'île Goudier ; Yelcho (Chili), à environ 80 km au sud-ouest sur l'île Doumar ; et Palmer (Etats-Unis d'Amérique), à environ 90 km à l'ouest-sud-ouest sur l'île Anvers.
iv) Emplacement d'autres Zones Protégées
à proximité directe de la zone
Les Zones Protégées les plus proches de la baie Eastern Dallmann sont le détroit de Western Bransfield (ZSPA n° 152) qui se trouve à environ 55 km au nord-nord-ouest ainsi que pointe Biscoe (ZSPA n° 139) et l'île Litchfield (ZSPA n° 113), lesquelles se trouvent toutes les deux à quelque 80 km au sud-ouest sur la côte australe de l'île Anvers (Carte 1).
7. Critères de délivrance d'un permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par une autorité nationale compétente. Ledit permis est délivré pour au moins une des raisons suivantes :
― pour faire une étude scientifique du milieu marin dans la zone ou pour toute autre étude scientifique qui ne portera pas atteinte aux valeurs pour lesquelles la zone est protégée ;
― à des fins de gestion essentielles qui sont compatibles avec les objectifs du plan tels qu'une inspection, des travaux d'entretien ou une étude, ou ;
Les conditions générales qui régissent la délivrance d'un permis sont les suivantes :
― les actions autorisées ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone ;
― toutes les activités de gestion entreprises le seront à l'appui des objectifs du plan de gestion ;
― les actions autorisées le seront conformément au plan de gestion ;
― le permis ou une copie autorisée sera emporté à l'intérieur de la zone ;
― un rapport de visite sera remis à l'autorité désignée dans le permis ;
― les permis seront délivrés pour une période donnée ;
― l'autorité compétente sera notifiée de toutes les activités et mesures entreprises qui ne sont pas incluses dans le permis délivré.
i) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de celle-ci
L'accès à la zone se fera par la mer, sur la glace de mer ou par air. Il n'y a aucune restriction spécifique aux voies d'accès à la zone ou aux déplacements à l'intérieur de celle-ci encore que les mouvements doivent être maintenus au niveau minimum nécessaire pour se conformer aux objectifs de toutes les activités autorisées. Tout doit être fait pour réduire au maximum les perturbations. Il faut éviter que les navires jettent l'ancre à l'intérieur de la zone.
Il n'y a aucune restriction particulière aux survols de la zone et les aéronefs peuvent y atterrir avec un permis lorsque les conditions de la glace de mer le permettent.
ii) Activités menées ou pouvant être menées dans la zone,
y compris les restrictions relatives à la durée et à l'endroit
― travaux de recherche scientifiques qui ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone ;
― activités maritimes opérationnelles qui ne porteront pas atteinte aux valeurs de la zone, comme le transit à travers la zone ou le stationnement à l'intérieur de celle-ci en vue de faciliter les activités scientifiques ou d'autres activités, ou en vue d'accéder à des sites à l'extérieur de la zone ;
― activités de gestion essentielles, y compris la surveillance.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne doit être érigée dans la zone et aucun matériel scientifique ne doit y être installé, sauf si un permis le précise. Tous les indicateurs, structures ou matériels scientifiques installés dans la zone doivent être clairement identifiés par pays, nom du principal chercheur et année d'installation. Tous ces articles doivent être faits de matériaux qui posent un risque minimal de contamination dans la zone. L'enlèvement de matériel spécifique pour lequel le permis a expiré sera l'un des critères régissant la délivrance du permis. Les installations permanentes sont interdites.
iv) Emplacement des camps
Aucun.
v) Restrictions sur les matériaux
et organismes pouvant être introduits dans la zone
Aucun animal vivant, aucune forme végétale, aucun agent pathogène ou microorganisme ne sera introduit délibérément dans la zone. Aucun herbicide ou pesticide ne sera introduit dans la zone. Tous autres produits chimiques, y compris les radionucléides ou les isotopes stables, qui peuvent être introduits pour des raisons scientifiques ou raisons de gestion visées dans le permis, seront utilisés en quantité minimales nécessaires pour réaliser l'objectif de l'activité pour laquelle le permis a été accordé. Toute chose introduite dans la zone pour une période donnée uniquement sera dans toute la mesure du possible enlevée à, ou avant, la conclusion de ladite période et elle sera stockée et gérée de telle sorte que le risque de son introduction dans l'environnement soit minimisé. S'il se produit un rejet qui risque de porter atteinte aux valeurs de la zone, son enlèvement ou la prise de mesures correctrices est encouragé uniquement lorsque l'impact de cet enlèvement ou de ces mesures ne sera vraisemblablement plus grand que celui de la décision de laisser cette chose in situ. L'autorité compétente doit être notifiée de tous les matériaux rejetés qui n'ont pas été inclus dans le permis autorisé.
vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Le prélèvement de végétaux et la capture d'animaux ou perturbations nuisibles à la faune et la flore sont interdits, sauf avec un permis délivré conformément à l'Annexe II du Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la Protection de l'Environnement. Dans le cas du prélèvement ou de perturbations nuisibles d'animaux, le Code de Conduite du SCAR pour l'Utilisation d'Animaux à des Fins Scientifiques dans l'Antarctique (SCAR Code of Conduct for the Use of Animals for Scientific Purposes in Antarctica) devrait être utilisé comme une norme minimale.
vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas
été apportée dans la zone par le détenteur du permis
Le ramassage ou l'enlèvement de toute chose qui n'a pas été apportée dans la zone par le détenteur du permis se fait conformément à un permis et doit être limité au minimum nécessaire pour répondre aux besoins scientifiques et aux besoins de gestion. Un permis ne sera pas délivré s'il s'avère à juste titre que l'échantillonnage proposé prélèverait, enlèverait ou endommagerait de telles quantités de substrat et de faune et de flore sauvages que leur distribution ou leur abondance à l'intérieur de la zone serait sérieusement affectée. Toute chose d'origine humaine susceptible de porter atteinte aux valeurs de la zone, qui n'a pas été apportée dans celle-ci par le détenteur du permis ou qui n'a pas été autrement autorisée, peut être enlevée à moins que l'impact de l'enlèvement ne soit plus grand que celui de la décision de laisser cette chose in situ. Si tel est le cas, l'autorité compétente doit être notifiée.
viii) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, doivent être enlevés de la zone.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts et
objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
1. Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone et s'y livrer à des activités de surveillance biologique et des inspections de site qui peuvent faire intervenir le prélèvement de petites quantités de matière végétale ou d'un petit nombre d'animaux à des fins d'analyse ou d'audit, ou encore pour prendre des mesures de protection.
2. Tous les sites spécifiques de surveillance à long terme qui sont vulnérables à des perturbations causées par inadvertance doivent, autant que faire se peut, être indiqués de manière appropriée sur le site et sur les cartes de la zone.
x) Rapports de visite
Les Parties doivent s'assurer que le principal détenteur de chaque permis délivré soumet à l'autorité compétente un rapport décrivant les activités menées dans la zone. Ce rapport doit inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire de rapport de visite suggéré par le Comité Scientifique pour la Recherche en Antarctique. Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès et ce, afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée et dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.
Bibliographie
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Woehler, E.J. (ed) 1993. The distribution and abundance of Antarctic and sub-Antarctic penguins. Cambridge, SCAR.
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 144 du 24/06/2009 texte numéro 19
PLAN DE GESTION POUR LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE (ZSPA) N° 154
BAIE BOTANY, CAP GEOLOGY, TERRE VICTORIA
1. Description des valeurs à protéger
La Nouvelle-Zélande a proposé que la zone située dans la baie Botany, cap Géologie (port Granite, terre Victoria), soit protégée car elle constituait un refuge botanique d'une extrême richesse à une latitude aussi élevée (latitude est 162° 34 00'' et longitude sud 77° 00 30''). En effet, la diversité et l'abondance des espèces de mousses et de lichens sont exceptionnelles dans la partie sud de terre Victoria. En plus de la diversité et de l'abondance de lichens et de mousses, d'abondantes concentrations d'algues, d'importantes populations d'invertébrés (collemboles, acariens, nématodes, rotifères) et une colonie (plus de 40 couples) de labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) sont présentes. La zone est l'emplacement type pour le collembole Gomphiocephalus hodgsoni Carpenter.
La structure et le développement des communautés de lichens et de mousses sont similaires à ceux des communautés observées à une latitude de 10° supérieure, plus au nord, plusieurs espèces se trouvant à la limite méridionale de la zone où elles ont été observées. C'est dans la zone que l'hépatique Cephaloziella exiliflora a été observé le plus au sud. La taille (jusqu'à 15 cm de diamètre) de certains thalles de lichens (ex. : Umbilicaria aprina) revêt un caractère important. La plage de galets possède des populations denses de lichens épilithiques et endolithiques.
En plus des valeurs biologiques décrites, la zone contient les restes d'un abri de rochers et des objets associés d'une importance historique, connu sous le nom de « Granite House » et désigné Site Historique n° 67 en vertu de la Mesure 4 (1995). Construit par des membres de l'expédition antarctique britannique en 1910-1913, l'abri et les objets associés sont vulnérables aux perturbations et sont par conséquent administrés comme une Zone Gérée Spéciale dans ladite zone, laquelle est soumise à des restrictions d'accès.
L'étendue géographique limitée de l'écosystème, son importance et ses caractéristiques écologiques inhabituelles, ses valeurs historiques et scientifiques exceptionnelles et la vulnérabilité de la zone aux perturbations par piétinement, échantillonnage, pollution ou introductions, sont telles que la zone requiert une protection spéciale à long terme.
2. Buts et objectifs
La gestion du cap Géologie vise à :
― éviter toute détérioration ou tout risque de détérioration des valeurs de la zone en empêchant toute perturbation humaine inutile de ladite zone ;
― autoriser les recherches scientifiques sur l'écosystème et les éléments de l'écosystème, en particulier sur les espèces de lichen et de mousse, les algues, les invertébrés et les labbes, tout en veillant à éviter un échantillonnage excessif ;
― permettre d'effectuer des recherches scientifiques sur les écosystèmes naturels pour autant qu'elles soient indispensables et ne puissent être menées ailleurs ;
― préserver une partie de l'écosystème naturel comme zone de référence pour des études comparatives futures ;
― minimiser les risques d'introduction de plantes, d'animaux et de microbes ;
― permettre des visites à « Granite House » strictement réglementées par un permis ;
― permettre des visites à des fins de gestion conformément aux objectifs du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion suivantes devront être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
― des panneaux indiquant l'emplacement de la zone (et mentionnant toutes les restrictions spéciales de rigueur) seront affichés à un endroit visible et des copies du plan de gestion seront disponibles dans toutes les installations de recherche situées dans un rayon de 25 km autour de la zone. Des copies du plan de gestion seront également disponibles à la base Scott (Nouvelle-Zélande) ;
― des panneaux indiquant l'emplacement et les limites de la zone et mentionnant clairement les restrictions régissant l'accès à cette zone seront placés à des endroits appropriés sur tout le périmètre pour éviter toute entrée par inadvertance ;
― les dispositifs de bornage, les panneaux et autres structures mis en place dans la zone à des fins scientifiques ou de gestion devront être solidement fixés, soigneusement entretenus et retirés lorsqu'ils ne seront plus nécessaires ;
― des visites seront organisées en fonction des besoins (au moins une fois tous les cinq ans) afin de déterminer si la zone répond toujours aux objectifs pour laquelle elle a été désignée et de s'assurer que les mesures de gestion et d'entretien sont adéquates.
― les programmes antarctiques nationaux actifs dans la région se consulteront afin de s'assurer que ces mesures sont mises en œuvre.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une période indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte A. ― Baie Botany et cap Géologie, carte topographique de la Zone Protégée.
Spécifications :
Projection : conique conforme de Lambert ;
Parallèles d'échelle conservée : 1er 79° 20 00'' S, 2e 76° 40 00'' S ;
Méridien central : 162° 30 00'' E ;
Latitude origine : 78° 01 16.211'' S ;
Sphéroïde : WGS84 ;
Encart 1 : terre Southern Victoria, mer de Ross et île Ross, montrant l'emplacement de port Granite ;
Encart 2 : carte du cap Géologie et région de port de Granite.
Carte B. ― Baie Botany et cap Géologie, orthophotographie de la Zone Protégée.
Les spécifications de la carte sont les mêmes que celles de la carte A ;
L'orthophotographie originale a été élaborée selon une échelle de 1:2500 avec une précision horizontale de ± 1,25 m et verticale de ± 2,5 m e avec une résolution de pixels de 1 m. Photographie : USGS/DoSLI (SN7851), 22 novembre 1993
Carte C. ― Zone gérée avec l'orthophotographie du site de « Granite House », issue de la carte B. Les zones de végétation les plus riches et vulnérables aux perturbations sont indiquées.
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
Le cap Géologie se situe dans le coin sud-ouest de port Granite, terre Southern Victoria (latitude est 162° 32 52'' et longitude sud 77° 00 14'' ), à environ 100 km au nord-ouest de l'île Ross (cf. encarts de la carte A). La zone comprend la plupart des bassins hydrographiques audessus de la baie Botany et se compose de terrasses de plages de galets surélevées, de steppes rocheuses érodées et de plates-formes rocheuses irrégulières autour du cap Géologie, s'étendant vers le sud pour inclure un cirque élevé bien défini contenant un petit champ de glace. La géologie de la roche-mère du cap Géologie a été décrite comme un granite-biotite porphyrique gris, avec des phénocristaux d'orthoclase de couleur rougeâtre qui se reflète dans la roche érodée.
La partie nord-ouest de la zone est marquée par une plaque de laiton dans un rocher (M1, 2 m, cartes A et B) à 400 m au sud-ouest du cap Géologie. La limite ouest est définie par une ligne s'étendant tout d'abord sur 260 m sud/sud-est de M1 jusqu'à un gros rocher (marqué d'un cairn) avec un boulon indicateur (M2) à une altitude de 118 m sur la crête au-dessus du site du campement. De là, la limite s'étend sur 250 m le long de cette crête jusqu'à un point situé à une altitude de 162 m et marqué par un piquet en bambou fixé dans un tube métallique. La limite ouest s'étend de 300 m en amont de cette crête jusqu'à un gros rocher saillant à une altitude de 255 m à proximité du bord du champ de glace permanent. La limite traverse le champ de glace sur 150 m jusqu'au bord ouest d'une ligne proéminente de moraine et d'affleurements rocheux dans la partie sud-ouest de la zone à une altitude de 325 m. La limite sud suit cette ligne de roches à l'est jusqu'à ce que la partie exposée disparaisse dans le champ de glace, puis s'étend au sud-est sur 500 m à travers ce champ jusqu'au bord d'une seconde partie exposée, plus saillante, à une altitude légèrement supérieure à 400 m (M3). La limite suit le bord supérieur de cette partie exposée, puis traverse le champ de glace vers le sud-est jusqu'à une altitude d'environ 325 m à l'endroit où convergent le champ de glace et la crête libre de glace marquant la limite de la zone. La limite est suit l'arête de la crête sur 1 550 m vers le nord-est jusqu'à un gros rocher saillant situé sur la crête (M4, 392 m) où la limite est tourne pour descendre droit vers le nord jusqu'à la côte à l'extrémité est de la plage de galets de la baie Botany (M5, 5 m). La laisse moyenne de haute mer de la côte de la baie Botany et du cap Géologie forme la limite nord de la zone.
La zone est extrêmement riche sur le plan botanique pour un endroit à une altitude aussi élevée. C'est également l'un des sites les plus riches de toute l'Antarctique continental. La diversité et l'abondance des lichens (plus de 30 espèces) et de mousses (8 espèces) sont importantes, et la structure et le développement de ces communautés sont similaires à celles répertoriées à 10° de latitude plus au nord. Certains thalles de lichens (ex. : Umbilicaria aprina) mesurent jusqu'à 15 cm de diamètre. La plage de galets abrite d'importantes populations de lichens épilithiques et endolithiques. Il s'agit de la zone la plus méridionale où ont été observés un hépatique (Cephaloziella exiliflora), les mousses Bryoerythrophyllum recurvirostre et, sans doute, les Cerotodon purpureus. De nombreuses algues (au moins 85 taxons) ont été répertoriées mais la flore algale n'est pas spécialement inhabituelle à cet endroit.
Il y a d'importantes populations d'invertébrés (collembole, acariens, nématodes et rotifères) et la zone est le type d'endroit convoité par le collembole Gomphiocephalus hodgsoni Carpenter. Il y a une colonie d'environ 40 à 50 couples de labbes antarctiques (Catharacta maccormicki) en phase de reproduction (et de nombreux non-reproducteurs), soit un nombre pratiquement équivalent à celui de 1911-1912. Aucune autre espèce aviaire en phase de reproduction n'a été observée dans la zone du cap Géologie.
ii) Zones restreintes et gérées dans la zone
Zone restreinte
Une aire située directement au-dessus de la baie Botany est désignée zone restreinte afin de préserver une partie de ladite zone comme site de référence pour des études comparatives ultérieures, et réserver le reste (similaire sur le plan de la biologie et des particularités) aux programmes de recherche et aux activités d'échantillonnage. La limite ouest de la zone restreinte est définie par une ligne allant d'une borne (tube métallique fixé dans une roche, à 20 mètres de la laisse moyenne de haute mer à une altitude de 8 m) sur le côté ouest de la baie Botany (cf. carte A), s'étendant ensuite au sud-ouest sur 170 m, jusqu'à un second tube métallique placé sur l'arête de la crête adjacente (87 m). Cette limite s'étend sur 100 m jusqu'à un troisième tube métallique et un cairn (98 m), puis sur 50 m jusqu'à un gros rocher plat au centre de la principale zone inondée (cf. point 1 sur les cartes A et B). La limite sud de la zone restreinte s'étend sur une ligne droite de 820 m à partir du rocher plat se trouvant dans la zone inondée jusqu'au premier des deux rochers saillants situés l'un à côté de l'autre, approximativement au milieu des pentes libres de glace au-dessus de la baie Botany (cf. point 2 sur les cartes A et B, 165 m). La limite est s'étend sur 300 m depuis ce point jusqu'à un gros rocher à une altitude de 135 m, puis descend vers le point de délimitation nord-est (M5, 5 m). La limite nord de la zone restreinte correspond à la laisse moyenne de haute mer de la baie Botany et coïncide avec la limite nord de la zone.
L'accès à la zone restreinte est autorisé pour mener des activités scientifiques ou de gestion indispensables (telles que l'inspection ou la révision) qui ne peuvent être menées ailleurs dans la zone.
Zone gérée
Située sur la côte à la pointe la plus au nord du cap Géologie, une Zone Gérée Spéciale est désignée afin de protéger les objets historiques et les communautés végétales à proximité et de permettre l'accès à l'abri de rochers connu sous le nom de « Granite House » désigné Site Historique n° 67 en vertu de la Mesure 4 (1995). La Zone Gérée Spéciale est une enclave d'environ 100 m sur 80 entourant une crête rocheuse allant de la côte du cap Géologie au vieil abri. Les limites sont indiquées sur la carte C, la partie la plus méridionale étant indiquée par un cairn sur un rocher saillant surplombant l'abri de rochers. L'abri a été construit par les membres de l'expédition antarctique britannique en 1910-1913 et utilisé entre décembre 1911 et janvier 1912 pendant que le groupe procédait à une exploration biologique et géologique des environs. La structure a été érigée en utilisant un creux naturel dans les rochers et les murs ont été construits à partir de roches de granit tandis que des peaux de phoque ont été utilisées pour le toit. En janvier 2003, certaines parties des murs subsistaient. Plusieurs peaux étaient toujours présentes mais le toit s'était effondré. L'accès à la Zone Gérée Spéciale peut être autorisé par permis, sous réserve des conditions stipulées dans ce plan de gestion.
iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone
L'abri « Granite House », les bornes utilisées pour les levés topographiques et les dispositifs de bornage sont les seules structures présentes dans la zone, et aux endroits appropriés.
iv) Emplacement des autres Zones Protégées
à proximité directe de la zone
La Zone Protégée la plus proche du cap Géologie est la ZSPA n° 123 dans la vallée Barwick, à 50 km au sud-ouest dans les vallées sèches de terre Victoria.
7. Critères de délivrance d'un permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par les autorités nationales compétentes. Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
― en dehors des zones restreintes et gérées, un permis est émis uniquement pour la conduite de recherches scientifiques sur l'écosystème, pour autant que ces recherches soient indispensables ou ne puissent être menées ailleurs, ou pour des raisons de gestion essentielles qui sont conformes aux objectifs du plan telles que les activités d'inspection ou de révision ;
― l'accès à la zone restreinte est uniquement autorisé pour la conduite de recherches scientifiques ne pouvant être menées ailleurs ou pour des raisons de gestion ;
― l'accès à la Zone Gérée Spéciale est uniquement autorisé pour des raisons scientifiques, de gestion, historiques, éducatives et touristiques ;
― les actions autorisées ne viendront pas mettre en péril les valeurs scientifiques, écologiques ou historiques de la zone ;
― toutes les activités de gestion visent la réalisation des buts du plan de gestion ;
― les actions autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― la détention du permis ou d'une copie certifiée conforme est impérative dans la zone ;
― un rapport de visite devra être soumis à l'autorité nommée dans le permis ;
― tout permis sera délivré pour une durée donnée.
i) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de la zone
L'utilisation de véhicules est interdite dans la zone et seul l'accès à pied est autorisé.
L'atterrissage d'hélicoptère est normalement interdit au sein de la zone. Un site est désigné à cet usage à 60 m en dehors de la zone (latitude est 162° 31 55'' et longitude sud 77° 00 19'', cf. cartes A et B). L'accès au site d'atterrissage doit se faire depuis la mer ou la glace marine au nord de la zone. Le survol de la zone à une altitude inférieure à 300 m au-dessus du niveau du sol est normalement interdit. Le survol et l'atterrissage occasionnels peuvent être autorisés pour des raisons de gestion ou des raisons scientifiques essentielles. Ces survols et atterrissages prévus à l'avance doivent être spécifiquement autorisés par un permis. L'utilisation de grenades fumigènes pour hélicoptères est interdite dans la zone sauf en cas d'absolue nécessité pour des raisons de sécurité et toutes les grenades utilisées devront être récupérées. Tous les atterrissages et survols par hélicoptère à une altitude inférieure à 300 m au-dessus du niveau du sol sont interdits dans la zone restreinte.
L'accès à la zone doit se faire de préférence par le site de campement recommandé, le long d'un couloir pour piétons au couvert végétal assez pauvre situé à 10-20 m de la côte. Les visiteurs doivent éviter de marcher sur la végétation visible et de perturber inutilement les populations aviaires. Toutes les précautions nécessaires doivent être prises lorsque l'itinéraire passe par des sols humides où le piétinement peut facilement perturber les communautés d'algues, de plantes et de sols sensibles, ou encore détériorer la qualité de l'eau en marchant par exemple sur les roches ou la glace. Les déplacements à pied doivent être réduits au minimum en fonction des objectifs de toute activité autorisée et il convient à tout moment de veiller à minimiser les effets du piétinement.
L'accès à la Zone Gérée Spéciale doit se faire de préférence par la côte, en suivant la crête conduisant à « Granite House » (cf. carte C). Une route alternative peut être utilisée à l'ouest de la Zone Gérée Spéciale si le déplacement sur la glace marine s'avère dangereux (cf cartes A, B et C). Sauf disposition visée par le permis, les visiteurs ne sont pas autorisés à pénétrer dans l'abri historique et doivent accéder au site et effectuer leurs observations depuis la crête rocheuse désignée à cet effet, afin d'éviter toute perturbation de la végétation dans la Zone Gérée Spéciale. Les visiteurs ne doivent pas s'aventurer au sud de « Granite House » sauf autorisation expresse stipulée dans le permis. Le nombre maximum de personnes autorisées à entrer dans la Zone Gérée Spéciale est, en toutes circonstances, limité à 10. Pour ce qui est de l'accès à la zone d'observation surplombant « Granite House », ce nombre est limité à 5 (cf. carte C).
ii) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la zone,
y compris les restrictions à la durée et à l'endroit
― Etudes scientifiques qui ne portent pas atteinte à l'écosystème de la zone ;
― Activités de gestion essentielles, y compris la surveillance ;
― Visites limitées dans la Zone Gérée Spéciale pour des raisons autres que des raisons scientifiques ou de gestion et répondant aux conditions décrites dans ce plan ;
― Activités dont l'objectif est de préserver ou de protéger les ressources historiques dans la zone.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne pourra être installée dans la zone sauf autorisation stipulée dans le permis. Tous les équipements scientifiques installés dans la zone devront être autorisés par un permis et identifier clairement le pays, le nom du responsable de l'équipe de recherche et l'année de l'installation. Tout l'équipement doit être fabriqué avec des matériaux qui posent un risque minimum de pollution de la zone. L'enlèvement d'un équipement spécifique pour lequel le permis est arrivé à expiration sera une des conditions de la délivrance de ce permis.
iv) Emplacement des camps
Tout campement dans la zone est interdit et doit se situer en dehors de celle-ci, à 100 m de la partie nord-ouest (cf. carte A), à côté du site d'atterrissage des hélicoptères désigné. Ce site a été perturbé par des activités antérieures et les visiteurs devront disposer les tentes et autres installations sur ces mêmes emplacements perturbés.
v) Restrictions sur les matériaux
et organismes pouvant être introduits dans la zone
L'introduction délibérée d'animaux, de végétaux ou de micro-organismes est interdit et les précautions d'usage seront prises en cas d'introduction accidentelle. Aucun herbicide ni pesticide ne doivent être introduits dans la zone. Tout autre produit chimique y compris les radionucléides ou isotopes stables, susceptibles d'être introduits à des fins scientifiques ou de gestion en vertu du permis, seront retirés de la zone au plus tard dès que prendront fin les activités prévues par le permis. Aucun combustible ne sera entreposé dans la zone sauf autorisation prévue par le permis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion conformément aux dispositions du permis. Tous les matériaux seront introduits dans la zone pour une période déterminée. Ils seront retirés de ladite zone au plus tard à la fin de cette période, puis ils seront manipulés et entreposés de manière à minimiser les risques pour l'environnement.
vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Toute capture ou perturbation nuisible à la faune et la flore est interdite sauf avec un permis. Dans le cas de prélèvement ou de perturbation nuisible, le SCAR Code of Conduct for the Use of Animals for Scientific Purposes in Artarctica (Code de Conduite du SCAR pour l'Utilisation d'Animaux à des fins scientifiques dans l'Antarctique) devra être utilisé comme norme minimale.
vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas
été introduite dans la zone par le détenteur du permis
Le ramassage ou l'enlèvement de tout élément présent dans la zone peuvent être autorisés par le permis, mais doivent se limiter au minimum requis pour les activités menées à des fins scientifiques ou de gestion. Tout matériau d'origine humaine qui est susceptible d'avoir un impact sur les valeurs de la zone et n'a pas été introduit par le titulaire du permis ou toute autre personne autorisée, peut être enlevé dans la mesure ou cet enlèvement n'entraîne pas de conséquences plus graves que de le laisser in situ. Dans ce cas, les autorités compétentes devront en être informées.
Sauf autorisation visée par le permis, les visiteurs doivent à tout moment respecter l'intégrité de « Granite House » et ne jamais essayer de restaurer l'abri, ou de manipuler, de ramasser ou d'endommager tout objet trouvé dans la Zone Gérée Spéciale. Les autorités nationales compétentes devront être informées si des modifications, des dégâts ou de nouveaux objets étaient observés. Le transfert ou l'enlèvement des objets pour des raisons de conservation ou de protection, ou pour restaurer l'intégrité historique du site sont autorisés par le permis.
viii) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, seront retirés de la zone.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts et
objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
1. Des permis peuvent être délivrés pour entrer dans la zone afin de mener des activités de suivi biologique et d'inspection du site pouvant impliquer le prélèvement de petits échantillons à des fins d'analyse ou de révision, et d'installer ou d'entretenir des bornes, ou encore réaliser des activités, notamment associées au site historique.
2. Tous les sites spécifiques dont le suivi sera de longue durée seront correctement balisés.
3. Les visiteurs devront prendre des précautions spéciales contre toute introduction afin de préserver les valeurs scientifiques et écologiques représentées par l'isolement du site et le niveau historiquement faible de la présence humaine sur l'île. Il conviendra de ne pas introduire de plantes et de microbes issus des sols d'autres sites antarctiques, y compris de stations, ou provenant d'autres régions hors de l'Antarctique. Pour minimiser les risques d'introduction, les visiteurs devront scrupuleusement nettoyer leurs chaussures ainsi que tout équipement à utiliser dans la zone, notamment les équipements d'échantillonnage et les bornes, avant d'entrer dans la zone.
x) Rapports de visite
Les Parties doivent s'assurer que le détenteur principal de chaque permis délivré soumet aux autorités compétentes un rapport décrivant les activités menées dans la zone. Ces rapports doivent inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite suggéré par le SCAR. Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès et ce afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée, dans l'examen du plan de gestion et dans l'organisation de l'utilisation scientifique de la zone.
Bibliographie
Davidson, M.M., Broady, P.A. (1996). Analysis of gut contents of Gomphiocephalus hodgsoni Carpenter (Collembola : Hypogastruridae) at Cape Geology, Antarctica. Polar Biology, 16 (7) : 463-467.
Montes, M.J., Andrés, C., Ferrer, S., Guinea, J. 1997. Cryptococcus a new Antarctic yeast isolated from Botany Bay, Tierra Victoria. Real Sociedad Española de Historia Natural. Boletín. Sección Biológica. 93 (1-4) : 45-50.
Kappen, L., Schroeter, B., Green, T.G. A., Seppelt, R.D. 1998. Microclimate conditions, meltwater moistening, and the distributional pattern of Buellia frigida on rock in a southern continental Antarctic habitat. Polar biology, 19 (2) : 101-106.
Schroeter, B., Green, T.G.A., Seppelt, R.D. 1993. History of Granite House and the westerngeological party of Scott's Terra Nova expedition. Polar record, 29 (170) : 219-224.
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 144 du 24/06/2009 texte numéro 19
PLAN DE GESTION DE LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉE DE L'ANTARCTIQUE (ZSPA) N° 156
BAIE LEWIS, MONT EREBUS, ÎLE ROSS
1. Description des valeurs à protéger
Une zone située sur les pentes inférieures du mont Erebus, au-dessus de la baie Lewis sur le côté nord de l'île Ross, a été déclarée à l'origine « tombe » en vertu de la Recommandation XI-3 (1981) après notification par la Nouvelle-Zélande que 257 personnes de différentes nationalités avaient péri lorsque le DC-10 à bord duquel elles voyageaient s'est écrasé sur le site le 28 novembre 1979. Malgré les actions courageuses et déterminées entreprises par les membres des expéditions dans l'Antarctique de la Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis, les corps de certaines victimes n'ont pu être retrouvés. En guise de témoignage à l'égard des familles des victimes ainsi qu'envers le Gouvernement et le peuple de Nouvelle-Zélande, le site a été déclaré « tombe » afin que la zone soit à jamais vouée au recueillement. Les raisons invoquées pour la protection spéciale sont toujours valables et la zone doit conserver son inviolabilité pour perpétuer le souvenir et le respect des disparus et protéger ses valeurs émotionnelles.
Fin 1979, une croix commémorative en sapin de 1,83 mètre a été érigée aux abords du site de l'accident en souvenir des victimes. Après avoir été endommagée par le vent, cette croix a été remplacée par une croix en acier inoxydable le 30 janvier 1987. Elle est située sur un promontoire rocheux surplombant le site de l'accident à environ 3 km. Ce site ne fait pas partie de la Zone Protégée mais est proposé en tant que site historique en reconnaissance des valeurs commémoratives et symboliques de la croix.
2. Buts et objectifs
La gestion dans la baie Lewis vise à :
― éviter toute détérioration ou tout risque de détérioration des valeurs de la zone ;
― garantir l'inviolabilité du site de la catastrophe et empêcher toute perturbation humaine inutile dans la zone ;
― autoriser les visites du site à proximité de la croix pour les cérémonies de commémoration et de recueillement ;
― permettre des visites à des fins de gestion conformément aux objectifs du plan de gestion.
3. Activités de gestion
Les activités de gestion suivantes devront être entreprises pour protéger les valeurs de la zone :
― tous les pilotes opérant dans la région doivent être informés de l'emplacement, des limites de la zone et des restrictions relatives à l'accès à la zone et au survol de celle-ci ;
― des visites seront organisées en fonction des besoins (au moins une fois tous les cinq ans) afin d'inspecter les lieux et de déterminer si la zone répond toujours aux objectifs pour laquelle elle a été désignée.
― les programmes antarctiques nationaux actifs dans la région se consulteront afin de s'assurer que ces mesures sont mises en œuvre.
4. Durée de la désignation
La zone est désignée pour une période indéterminée.
5. Cartes et photographies
Carte A. ― Carte topographique de la Zone Protégée de la baie Lewis. Remarque : la carte A a été élaborée avec Antarctic Digital Database (ADD), version 1.0, 1993, à une échelle de base de 1:250 000 sous les auspices du SCAR. Des corrections positionnelles ont été effectuées dans les données source d'ADD en utilisant les données du Système de Positionnement Universel (GPS) de 1993 et 1995 ainsi qu'une photographie aérienne de 1993. La précision de la carte reste approximative en attendant la publication de nouvelles cartes précises de l'île Ross à une échelle de 1:50 000. Les coordonnées géographiques du site, de la catastrophe aérienne, et d'autres caractéristiques, ont une précision horizontale d'environ 100 à 200 m. Les données relatives à l'altitude ont une précision verticale d'environ 100 m.
Spécifications :
Projection : conique conforme de Lambert ;
Parallèles d'échelle conservée : 1er 79° 18 00'' S ; 2e 76° 42 00'' S ;
Méridien central : 167° 30 00'' E ;
Latitude origine : 78° 01 16.211'' S ;
Sphéroïd : GRS80 ;
Encart : baie Lewis, carte de l'emplacement de l'île Ross, montrant les sites des Zones Protégées et stations à proximité.
Figure 1. ― Photographie de la zone de la baie Lewis et du site de la catastrophe aérienne vu du site de la croix commémorative.
6. Description de la zone
i) Coordonnées géographiques, bornage
et caractéristiques du milieu naturel
La zone désignée sur l'île Ross (cf. carte A) comprend la zone de la catastrophe aérienne (centrée sur un point de latitude est 167° 28 30'' et de longitude sud 77° 25 29'' S, altitude 520 m) et la glace des glaciers environnants jusqu'à 2 km au-dessus et 2 km sur chaque côté de cette position et descend vers la mer en un rectangle de 4 km de large. Elle comprend aussi l'espace aérien situé au-dessus de cette région jusqu'à une altitude de 1 000 m à l'exception d'un large couloir aérien d'accès de 200 m de large situé le long du littoral. La limite ouest de la zone est représentée par le méridien 167° 23 33'' E et la limite est est représentée par le méridien 167° 33 27'' E. La limite sud est représentée par le parallèle 77° 26 33'' S et la limite nord par le littoral. L'impact principal de l'appareil a eu lieu à une altitude de 446,7 m, des débris s'étant disséminés sur 570 m à partir de ce point sur une zone de 120 m de large jusqu'à une altitude de 580 m. La plupart de l'épave de l'avion est maintenant ensevelie dans la glace et s'affaisse lentement vers la mer avec le glacier (cf. figure 1). Les corps de certaines victimes n'ont pas pu être retrouvés et sont toujours dans la zone. Aucune borne n'a été installée pour délimiter la zone, et ce pour deux raisons : leur présence porterait atteinte à l'authenticité du site et leur entretien s'avérerait difficile sur le glacier mouvant.
ii) Zones à accès réservé à l'intérieur de la zone
Aucune.
iii) Structures à l'intérieur et à proximité de la zone
La croix commémorative en acier inoxydable (dont la désignation en tant que monument historique est proposée) est située sur un affleurement rocheux (latitude est 167° 33 43'' et longitude sud 77° 26 38'', altitude 810 m) à environ 3 km au sud-est du site de la catastrophe aérienne, et constitue un symbole de l'importance particulière de la zone. Il n'existe aucune autre structure à l'intérieur ou à proximité de la zone. Des débris de l'avion sont toujours in situ.
iv) Emplacement des autres Zones Protégées
à proximité directe de la zone
La Zone Protégée la plus proche de la baie Lewis est la crête Tramway (ZSPA n° 130), à 15 km de distance, près du sommet du mont Erebus. La vallée New College (ZSPA n° 116), au cap Bird, ainsi que le cap Royds (ZSPA n° 121) sont situés à environ 35 km à l'ouest sur l'île Ross. Le cap Crozier (ZSPA n° 125) se trouve à 40 km à l'est (voir encart : carte A).
7. Critères de délivrance d'un permis
L'accès à la zone est interdit sauf si un permis a été délivré par les autorités nationales compétentes. Les critères de délivrance d'un permis pour entrer dans la zone sont les suivants :
― un permis est délivré uniquement pour la conduite de recherches scientifiques indispensables conformément aux objectifs du plan de gestion ;
― les actions autorisées ne viendront pas mettre en péril les valeurs de la zone ;
― les actions autorisées sont conformes au plan de gestion ;
― la détention du permis ou d'une copie certifiée conforme est impérative dans la zone ;
― un rapport de visite devra être soumis à l'autorité nommée dans le permis ;
― tout permis sera délivré pour une durée donnée.
i) Accès à la zone et déplacements à l'intérieur de la zone
L'utilisation de véhicules est interdite dans la zone et seul l'accès à pied ou par hélicoptère est autorisé. Le survol de la zone est interdit à une altitude inférieure à 1 000 m sauf en cas d'accès impératif pour des raisons relatives aux valeurs pour lesquelles le site est protégé ou pour l'inspection et le contrôle du site (au moins une fois tous les cinq ans). Un couloir d'accès fait exception à cette interdiction de survol. Le couloir fait 200 m de large et est directement adjacent au littoral (cf. carte A). Il permet aux aéronefs de gagner la zone lorsque la visibilité ou les conditions rendent le contournement de celle-ci impraticable. Lorsque l'accès à la zone est autorisé, il n'existe aucune restriction spéciale quant à l'espace aérien utilisé pour gagner ou quitter la zone par hélicoptère. L'utilisation de grenades fumigènes pour hélicoptères est interdite dans la zone sauf en cas d'absolue nécessité pour des raisons de sécurité et toutes les grenades utilisées devront être récupérées.
ii) Activités qui sont ou peuvent être menées dans la zone,
y compris les restrictions à la durée et à l'endroit
Toutes les visites du site, qu'elles qu'en soient les raisons, doivent respecter les principales valeurs à protéger dans la zone et, autant que possible, l'inviolabilité de la zone doit être respectée. Des visites peuvent être effectuées pour procéder à des inspections indispensables afin de s'assurer que les valeurs de la zone restent protégées et que les éléments enfouis dans le sol ne posent aucun problème. Il convient notamment de s'assurer qu'ils n'émergent pas de la glace, au quel cas, de mesures devront être prises pour éviter leur dispersion par les vents, en les fixant ou en les retirant de la zone. Des visites peuvent aussi être effectuées, si besoin est, dans le but de retirer tout élément introduit après la désignation du site.
iii) Installation, modification ou enlèvement de structures
Aucune structure ne doit être érigée dans la zone sauf autorisations prévues par le permis. Il est interdit de modifier ou de retirer toute structure qui se trouvait dans de la zone au moment de la désignation comme Zone Spécialement Protégée.
iv) Emplacement des camps
Aucun campement ne doit être établi dans la zone sauf dans des circonstances exceptionnelles pour des raisons de gestion ou de protection. Dans ce cas précis, le site sélectionné ne doit pas être à moins de 200 m de l'emplacement de l'épave au moment de la visite.
v) Restrictions sur les matériaux
et organismes pouvant être introduits dans la zone
Il est interdit d'introduire tout matériau quel qu'il soit dans la zone. Les grenades fumigènes utilisées en cas d'absolue nécessité pour garantir la sécurité d'opérations aériennes doivent être récupérées.
vi) Prélèvement de végétaux et capture d'animaux
ou perturbations nuisibles à la faune et la flore
Toute capture ou perturbation nuisible à la faune et la flore est interdite dans la zone.
vii) Ramassage ou enlèvement de toute chose qui n'a pas
été introduite dans la zone par le détenteur du permis
Le ramassage ou l'enlèvement de tout élément non introduit dans la zone par le détenteur du permis est interdit à moins qu'il ait été déterminé que des matériaux émergent de la glace sur le site et que leur dispersion par les vents pose un problème de gestion. Dans ce cas, ces matériaux doivent être éliminés de manière appropriée en respectant les familles des victimes et en conformité avec les procédures nationales. Les matériaux introduits dans la zone après sa désignation peuvent être retirés sauf si les conséquences du retrait sont susceptibles d'être plus importantes que les conséquences associées au fait de laisser les matériaux in situ : dans ce cas, l'autorité compétente devra en être informée.
viii) Elimination des déchets
Tous les déchets, y compris les déchets humains, seront retirés de la zone.
ix) Mesures nécessaires pour faire en sorte que les buts
et objectifs du plan de gestion continuent à être atteints
Aucune.
x) Rapports de visite
Les Parties doivent s'assurer que le détenteur principal de chaque permis délivré soumet aux autorités compétentes un rapport décrivant les activités menées dans la zone. Ces rapports doivent inclure, s'il y a lieu, les renseignements identifiés dans le formulaire du rapport de visite suggéré par le SCAR. Les Parties doivent conserver une archive de ces activités et, lors de l'échange annuel d'informations, fournir une description synoptique des activités menées par les personnes relevant de leur juridiction, avec suffisamment de détails pour permettre une évaluation de l'efficacité du plan de gestion. Les Parties doivent, dans la mesure du possible, déposer les originaux ou les copies de ces rapports dans une archive à laquelle le public pourra avoir accès et ce afin de conserver une archive d'usage qui sera utilisée, dans l'examen du plan de gestion.
Vous pouvez consulter le tableau dans le
JOn° 144 du 24/06/2009 texte numéro 19
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JOn° 144 du 24/06/2009 texte numéro 19
PLAN DE GESTION DE LA ZONE SPÉCIALEMENT
PROTÉGÉE (ZSPA) N° 160
ÎLES FRAZIER, ÎLES WINDMILL, TERRE WILKES,
ANTARCTIQUE ORIENTAL
1. Description des valeurs à protéger
Les îles Frazier (latitude sud 66° 13, longitude est 110° 11) est un groupe de trois îles situé à environ 16 km au large de la station australienne Casey en Antarctique oriental (cf. carte A). Elles abritent un site de reproduction du pétrel géant (Macronectes giganteus). La population mondiale de Macronectes giganteus est d'environ 62 000 pétrels et a connu une diminution inexorable d'au moins 20 % au cours des 60 dernières années. Cette espèce connaît un déclin rapide continu (1). La population de pétrels géants sur les îles Frazier représente la concentration la plus importante connue de l'Antarctique continental (2). Les estimations les plus récentes concernant cette population faisaient état de 248 couples en phase de reproduction en 2001-2002 (3). Des colonies de pétrels géants en phase de reproduction sont présentes sur les trois îles Frazier (îles Nelly, Dewart et Charlton). Toutefois, la population en phase de reproduction la plus importante est concentrée sur l'île Dewart (cf. carte B), de plus petites colonies se trouvant sur les îles Nelly et Charlton.
Les îles Frazier sont un des quatre sites de reproduction des pétrels géants le long du littoral de l'Antarctique continental et le seul site sur le littoral long de près de 3 000 km entre les stations Davis et Dumont d'Urville. Les trois autres colonies en phase de reproduction sur le continent sont situées près des stations australiennes Mawson (latitude sud 67° 36, longitude est 62° 53) sur l'île Giganteus et Davis (latitude sud 68° 35, longitude est 77° 58) sur l'île Hawker, et près de la station française Dumont d'Urville (latitude sud 66° 40, longitude est 140° 01) en terre Adélie (4). Le pétrel géant du continent antarctique représente moins de 1 % de la population mondiale en phase de eproduction (5). La population actuelle pour l'Antarctique continental est estimée à environ 2 000 couples dont 3 couples sur l'île Giganteus, 25 couples sur l'île Hawker, 16 couples sur l'archipel Pointe Géologie (terre Adélie) et 248 couples sur les îles Frazier (6).
La saison de reproduction des pétrels géants sur les îles Frazier commence en général fin octobre/mi-novembre et dure jusqu'au mois d'avril lorsqu'ils migrent vers le nord pour l'hiver (Murray et Luders, 1990). Les jeunes pétrels des îles Frazier se dispersent dans l'hémisphère sud, certains d'entre eux étant localisés, grâce à leur bague, en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Sud, à l'île de Pâques et en Afrique du Sud neuf mois après leur départ (résumé dans Murray et Luders, 1990).