Une description des actions programmées pour l'année
Chaque action sera caractérisée brièvement par :
― des objectifs du programme ;
― une description rapide des actions qui seront menées dans l'année ;
― une présentation des attendus.
Seront aussi précisés :
― les partenaires impliqués ;
― les bénéficiaires.
Enfin, des informations précises seront apportées quant aux acteurs concernés par ce partenariat (organismes français, OAA, autres donateurs...) et aux moyens mobilisés pour la réalisation des activités identifiées (expertise en jours ou mois/homme, montants financiers et modes de financement).
2. Axes d'intervention prioritaires
2.1. Collecte d'informations, veille agricole,
forestière, halieutique, aquacole et alimentaire
L'OAA a collecté et analysé toute une série de données statistiques et cartographiques, ventilées par sexe, au niveau international et sous-régional, voire au niveau national, qui permettent d'avoir une vision globale et comparable de l'évolution de l'agriculture, de la situation alimentaire, des ressources animales, halieutiques, aquacoles, forestières et de l'environnement au niveau mondial/régional/national, et cela grâce à un important travail d'harmonisation des données et de renforcement des instruments statistiques, des systèmes d'information géographiques et de télédétection nationaux et sous-régionaux.
Ce travail de collecte d'information, d'analyse régionale et internationale des enjeux transfrontaliers est essentiel. L'OAA, outre son expérience dans ce domaine et la gestion de bases de données, présente l'intérêt de disposer d'une expertise technique autorisant une vision globale dans des domaines où les enjeux politiques sont importants.
2.2. Appui à la définition et à la mise en œuvre de politiques publiques sectorielles aux niveaux national et régional, y compris dans les situations de post-crise
L'OAA est souvent impliquée, à la demande des gouvernements, dans l'élaboration et la fourniture d'appuis techniques pour la mise en œuvre des politiques nationales et régionales de développement rural, de sécurité alimentaire et de développement agricole et forestier. C'est donc un canal important pour promouvoir l'insertion, dans les politiques nationales et régionales, de préoccupations nouvelles en lien avec les dimensions non commerciales de l'agriculture, la lutte contre la pauvreté et l'inégalité des sexes, la participation des acteurs, et plus particulièrement des organisations de producteurs, à la définition et à la mise en œuvre des politiques, la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire, le développement durable et l'environnement.
Un des axes de travail est l'appui à la structuration des marchés régionaux mais aussi la valorisation des productions locales avec le renforcement des acteurs et la structuration du monde agricole à des fins de développement et des fins économiques, l'amélioration de la qualité, le développement de filières spécifiques en lien avec l'identification de marchés, le transfert de technologies adaptées, le financement rural, qui tiennent compte des besoins des différents groupes etc.
Il faut aussi fournir un appui aux Etats pour traduire les résultats des engagements internationaux dans les politiques nationales, mener des actions d'information et de promotion au niveau national autour de ces nouveaux enjeux tout en considérant le principe de parité hommes/femmes. Enfin, l'OAA, de par sa position, peut avoir un apport important sur la prise en compte des subsidiarités existantes entre les niveaux locaux, nationaux, régionaux et internationaux, entre autres via la promotion de la participation des acteurs dans la définition des politiques et stratégies agricoles et de sécurité alimentaire.
Cet appui aux gouvernements est aussi essentiel dans les situations de post-crise, que ce soit après une catastrophe naturelle (sécheresse, inondation, tremblement de terre...) ou pendant et après un conflit. Les actions concernent la relance de l'activité agricole (relance des filières semencières, réhabilitation des infrastructures de production, distributions d'intrants, services vétérinaires...) et l'accompagnement à l'installation des populations déplacées en zone rurale en tenant compte des spécificité des groupes.
2.3. Appui à la gestion internationale
et régionale du patrimoine commun
De nombreux facteurs influant sur un développement durable de l'agriculture et de l'alimentation nécessitent une coordination régionale, voire internationale. C'est le cas des ressources naturelles (sols, forêts, eau, biodiversité...), des disponibilités alimentaires mais aussi des fléaux transfrontaliers, des épidémies...
La collecte de données permet d'alimenter des systèmes d'alerte précoce et de suivi à long terme sur ces enjeux. Cela couvre la veille en matière de production alimentaire, de criquets et autres insectes migrateurs, de stocks de poissons, de gestion des ressources en eaux, de conservation et d'aménagement durable du patrimoine forestier, la dégradation des terres et de l'environnement, etc.
Cette veille débouche sur des actions de prévention de la dégradation et de la gestion du patrimoine commun agricole ainsi que la définition de plans d'action et la coordination des donateurs et acteurs impliqués dans cette réponse (exemple : coordination sur la lutte contre les criquets, coordination des actions de réponse à la grippe aviaire en Asie, formulation d'alertes alimentaires dans les régions touchées par la sécheresse ou d'autres catastrophes, élaboration de codes de conduite pour la pêche, mise en œuvre d'un traité de gestion de la biodiversité, lutte contre la désertification).
2.4. Contribution à l'émergence et au renforcement d'une capacité de recherche dans les domaines couverts par l'OAA, à l'échelle nationale ou régionale
Le développement durable, que ce soit dans les domaines de l'économie agricole, de la gestion et de l'exploitation des ressources naturelles terrestres et marines ou de la lutte contre la pauvreté, doit être fondé sur une capacité de recherche nationale ayant accès aux sources d'informations internationales et reliée aux réseaux régionaux ou internationaux.
Les appuis sont donc orientés vers trois objectifs :
― renforcer la capacité de recherche des pays du Sud, par la formation de jeunes chercheurs, l'appui à l'émergence de jeunes équipes et la mise en place de systèmes d'informations et d'aide à la décision nationaux et régionaux performants. Les contributions pourront prendre la forme de fourniture d'informations sous formes traditionnelles (livres, revues) ou modernes (abonnement à des données sous forme électronique) ou d'expertise ;
― impliquer des équipes du Sud dans des réseaux régionaux ou internationaux intégrant des équipes avancées du Nord. La France peut favoriser l'adhésion d'équipes partenaires du Sud à des réseaux régionaux (ESCORENA par exemple) ou internationaux (programme du CGRAI et plan d'action du GFAR) en apportant un soutien financier et logistique à des équipes du Sud ;
― permettre aux équipes des pays du Sud d'accéder aux centres et plates-formes de recherche développés en France (Agropolis, génopoles), sous forme de jumelage ou de mise en réseau.
L'animation de ce type de coopération pourra être assurée notamment par la mise à disposition de scientifiques (« visiting scientists ») auprès des services concernés de l'OAA.
2.5. Renforcement de la compétitivité des agricultures du Sud
Ce domaine est essentiel pour le développement des pays du Sud avec une attention particulière pour les petits agriculteurs et agricultrices. De nombreux programmes de renforcement des capacités de négociation des pays en développement dans les négociations commerciales internationales existent déjà, portés par l'OMC ou la CNUCED. Cependant, les compétences techniques de l'OAA lui permettent d'avoir une véritable valeur ajoutée dans plusieurs domaines :
― les aspects normatifs touchant au commerce international ou régional des aliments ou d'autres produits agricoles comme les semences ;
― le renforcement des capacités des pays en développement à s'insérer dans le commerce aux niveaux régional et international, notamment par l'appui à la structuration des marchés régionaux et par le développement des signes de qualité, notamment pour les produits issus de zones défavorisées.
Les modalités d'action sont variées, depuis l'analyse des situations et des enjeux à l'accès à l'information, la formation, la recherche en économie agricole.
2.6. Renforcement des partenaires du Sud, animation de réseaux internationaux de recherche et formation, d'expertise et d'information sur les bonnes pratiques
Un des principaux objectifs de l'OAA est de favoriser la capitalisation d'informations techniques en lien avec l'agriculture et les agriculteurs/agricultrices, l'alimentation, les ressources naturelles, et de diffuser cette information, en particulier à destination des acteurs du Sud.
Cela se fait à travers l'animation de réseaux d'expertise qui permettent des échanges sur l'analyse des problèmes, sur les techniques, et une formulation actualisée, moderne et appropriée des connaissances sur les bonnes pratiques, notamment les bonnes pratiques agricoles.
Ces informations, grâce à l'OAA, peuvent être diffusées largement via différents supports d'information et par l'organisation de formations (notamment des formations à distance grâce aux nouvelles technologies d'information et de communication), plus particulièrement à l'attention des acteurs du Sud.
Les domaines concernés sont très variés. Il peut s'agir de thématiques très techniques avec des programmes favorisant les échanges sur les pratiques et la diffusion de technologies et techniques appropriées pour les différents groupes (ex. : réponse des cultures à l'eau et aux contraintes environnementales, gestion de l'eau agricole, agriculture de conservation, techniques de conservation des aliments). Cela peut aussi concerner les dimensions multiples de l'agriculture et autres activités d'exploitation des ressources naturelles, avec l'étude de leurs interactions avec l'environnement et le développement social (ex : VIH/SIDA, impacts et réponses, zones montagneuses, désertification) ou encore la promotion de pratiques pour la définition et la mise en œuvre de politiques (ex. : appui aux filières semencières en sortie de crise, gestion participative des ressources naturelles, y compris l'accès à la terre pour les différents groupes, rôle de la coopération décentralisée). Enfin, cela peut concerner le renforcement de la coordination entre les agences des Nations Unies, les ONG, les organisations de la société civile autour de l'agriculture et l'alimentation au niveaux national, régional et interrégional.