Articles

Article AUTONOME (Arrêté du 18 décembre 2007 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux)

Article AUTONOME (Arrêté du 18 décembre 2007 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux)


V. ― Utilisation pratique

1. Mise sous traitement

La mise sous traitement par Humira concerne les malades ayant une polyarthrite rhumatoïde active, un rhumatisme psoriasique actif et évolutif, une spondylarthrite ankylosante ou une maladie de Crohn. Pour ces quatre indications, le traitement par Humira concerne très majoritairement les malades n'ayant pas ou insuffisamment répondu à un traitement de fond bien conduit (en particulier le méthotrexate pour la polyarthrite rhumatoïde) sur les critères cliniques et la progression des lésions radiologiques.
Pour la polyarthrite rhumatoïde, les critères cliniques sont l'ACR (2) ou le DAS 28 (3), pour le rhumatisme psoriasique, ils reposent sur l'observation de plus de trois articulations gonflées et/ou de trois articulations douloureuses, pour la spondylarthrite ankylosante, le critère est le BASDAI (4), pour la maladie de Crohn, le critère clinique est le score CDAI (5).
Comme pour tous les anti-TNF, avant d'envisager un traitement par Humira, il faut exclure une éventuelle contre-indication :
― hypersensibilité au principe actif ou à l'un des excipients ;
― tuberculose évolutive ou autres infections sévères telles que septicémie et infections opportunistes ;
― insuffisance cardiaque modérée à sévère (NYHA classes III/IV).
Avant l'instauration du traitement par HUMIRA, tous les patients doivent faire l'objet d'une recherche d'infection tuberculeuse active ou latente.
En cas de diagnostic d'une tuberculose active, le traitement par Humira ne doit pas être instauré.
En cas de diagnostic d'une tuberculose latente, une prophylaxie antituberculeuse appropriée doit être mise en œuvre avant de commencer le traitement par Humira. Dans un tel cas, il convient de bien peser les bénéfices et les risques du traitement par Humira.
Comme pour tous les autres anti-TNF, Humira ne doit pas être associé avec l'anakinra (KINERET).
Dans la maladie de Crohn, il existe des données d'efficacité et de tolérance chez des patients préalablement traités par l'infliximab (REMICADE).
La prudence est recommandée aux prescripteurs avant de traiter par Humira les patients atteints d'une maladie démyélinisante du système nerveux central, préexistante ou de survenue récente.
Dans un essai clinique mené avec un autre antagoniste TNF, on a observé une aggravation de l'insuffisance cardiaque congestive et une augmentation de la mortalité par insuffisance cardiaque congestive. Humira doit être utilisé avec prudence chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque légère et est contre-indiqué dans l'insuffisance cardiaque modérée à sévère.
L'administration d'Humira n'est pas recommandée pendant la grossesse. Les femmes en mesure de procréer doivent être fortement incitées à utiliser une méthode de contraception appropriée et à la poursuivre pendant cinq mois au moins après la dernière administration d'Humira. Les femmes ne doivent pas allaiter pendant le traitement et pendant au moins cinq mois après la dernière administration d'Humira.
Il est recommandé d'éviter d'utiliser des vaccins vivants pendant un traitement par Humira, en l'absence de données.
Le risque d'apparition de tumeurs malignes et de troubles lympho-prolifératifs lié à l'exposition à l'adalimumab est inconnu.
Le traitement par Humira peut entraîner la formation d'anticorps auto-immuns. L'impact d'un traitement au long cours par Humira sur le développement de maladies auto-immunes est inconnu.

(2) ACR (American College of Rheumatology) : ce score permet d'évaluer la réponse d'un patient au traitement. Il prend en compte le nombre d'articulations douloureuses, le nombre de synovites, la douleur évaluée par le patient, l'évaluation globale par le patient et par le médecin, le statut fonctionnel et l'inflammation biologique.
(3) DAS
28 : Disease Activity Score :
DAS 28
3,2 : faible activité de la maladie ;
3,2
DAS 28 5,1 : activité modérée de la maladie ;
DAS 28
«/font> 5,1 : activité élevée de la maladie. (4) BASDAI : Bath Ankylosing Spondylitis Disease Activity Index. Indice composite qui évalue l'activité de la maladie en se basant sur la réponse du patient à six questions portant sur la fatigue, les douleurs articulaires de la colonne vertébrale et périphériques, la sensibilité de points localisés, et les raideurs matinales (durée et degré).
(5) Crohn's Disease Activity Index. Mesure standard de l'efficacité du traitement évaluant les signes et symptômes de la maladie. Il comprend huit composants : le nombre hebdomadaire de selles liquides ou très molles, les douleurs abdominales, le bien-être général, les autres événements liés à la maladie (fistule, arthrite, fièvre, uvéites), la masse abdominale, la prise d'antidiarrhéique, l'hématocrite et le poids. Le score s'échelonne de 0 à 600. On considère qu'il y a une réponse clinique lorsque la réduction du score CDAI est supérieure ou égale à 70 ou à 100. L'activité de la maladie est jugée selon la valeur du score CDAI : 150
CDAI 220 : MC d'activité légère, 220 CDAI 450 : MC d'activité modérée, CDAI 450 : MC d'activité sévère.