D.1.2. Parallèlement, le SMS prend de plus en plus de place
dans la structure de revenus des opérateurs mobiles métropolitains
Pour compléter cette analyse en volume, il peut être intéressant de noter qu'entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2005 les revenus générés par le SMS ont progressé 3 fois plus vite que ceux générés par la voix (cf. graphiques suivants).
Certes, le SMS ne représente qu'une part limitée (inférieure à 9 %) du chiffre d'affaires des trois opérateurs métropolitains (cf. graphiques suivants), mais cette part a plus que doublé en l'espace de cinq ans, passant de 3,3 % au premier trimestre 2001 à 8,6 % au quatrième trimestre 2005. Au total, les échanges de données représentent aujourd'hui plus de 10 % des revenus des opérateurs mobiles et sont amenés à se développer très fortement dans les mois et les années à venir.
Cette dernière remarque est accentuée par le fait que le SMS et, dans une moindre mesure, les autres données contribuent fortement à la croissance du chiffre d'affaires des opérateurs mobiles, notamment pendant la période des fêtes de fin d'année (cf. graphiques suivants).
D.2. Mise en évidence d'effets de saisonnalité asymétriques
entre le SMS et la voix sur les données de volume
D.2.1. Point méthodologique sur le retraitement des données :
la prise en compte des effets de parc
Dans la suite de l'étude, et notamment pour le calcul des corrélations entre les séries de trafic SMS et voix, il convient de prendre en compte l'accroissement du parc.
En effet, la croissance des trafics SMS et voix a deux composantes : une composante interne, essentiellement liée au développement des usages, c'est-à-dire à l'évolution du comportement des consommateurs (chaque utilisateur, suivant ses préférences, décide d'augmenter ou non sa consommation SMS/voix) et une composante externe, liée à l'accroissement du parc (les trafics SMS et voix augmentent mécaniquement par le simple fait que les personnes utilisant un téléphone portable sont de plus en plus nombreuses).
Ainsi, pour isoler dans l'analyse la partie liée aux comportements des consommateurs, il est nécessaire de travailler sur des données de trafic SMS (respectivement voix) corrigées des effets de parc, par exemple en divisant le nombre de SMS envoyés (respectivement les minutes consommées) par la taille du parc total.
D.2.2. Mise en évidence d'effets de saisonnalité à la fois asynchrones
et d'amplitude plus marquée pour le SMS que pour la voix
Il peut être pertinent de s'intéresser non plus aux chiffres bruts, mais aux taux de croissance trimestriels des trafics SMS et voix corrigés des effets de parc.
Dans ce cadre, il convient tout d'abord de constater que la croissance de ces deux trafics est marquée par une certaine saisonnalité (cf. graphiques suivants), qui n'est pas identique d'une série à l'autre.
En effet, les pics relatifs au trafic SMS ont une amplitude moyenne de 19,7 % sur la période 2001-2005, tandis que ceux correspondant au trafic voix s'élèvent respectivement à 4,9 % (trafic voix total) et 7,4 % (trafic M2M) sur la même période (83). Force est de constater que le SMS est marqué par des effets de saisonnalité beaucoup plus prononcés que ceux correspondant à la voix (cf. tableau suivant) :
D'autre part, il convient également de remarquer que les périodes sur lesquelles portent ces effets de saisonnalité sont décalées dans le temps. En effet, le moment où la propension des utilisateurs à envoyer des SMS est la plus forte est le premier trimestre de l'année (janvier, février, mars), tandis que le rythme de cette consommation chute régulièrement lors du deuxième trimestre (avril, mai, juin), avant de remonter lors des deux trimestres suivants.
Il en va tout autrement de la voix. Si le premier trimestre (janvier, février, mars) semble demeurer la période de l'année où les utilisateurs de téléphone portable recourent le plus massivement à la voix, le trimestre où le trafic croît généralement moins vite n'est pas le deuxième, mais le troisième trimestre de l'année (juillet, août, septembre), ce qui indique assez clairement une absence de corrélation entre les trafics SMS et voix.