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Article (LOI n° 89-1014 du 31 décembre 1989 portant adaptation du code des assurances à l'ouverture du marché européen (1))

Article (LOI n° 89-1014 du 31 décembre 1989 portant adaptation du code des assurances à l'ouverture du marché européen (1))

Art. 1er. - Dans le livre III du code des assurances (première partie : Législative), il est ajouté un titre V ainsi rédigé :

« Titre V

« Opérations relatives à la libre prestation de services et à la coassurance communautaire en assurances de dommages

« Chapitre Ier

« Dispositions relatives à la libre prestation de services

« Section I

« Dispositions générales

« Art. L. 351-1. - Le mot « Etat » et l’expression « Etat membre », dans le présent titre, désignent un Etat membre des communautés européennes.

« Est une opération réalisée en libre prestation de services l’opération par laquelle une entreprise d’assurance d’un Etat membre couvre à partir de son siège social ou d’un établissement situé dans un des Etats membres un risque situé sur le territoire d’un autre de ces Etats.

« Art. L. 351-2. - Sont exclues de l’application du présent titre les opérations d’assurance afférentes :

« - à l’assurance sur la vie et la capitalisation ;

« - aux accidents du travail et aux maladies professionnelles ;

« - à la responsabilité civile des véhicules terrestres à moteur, à l’exception de la responsabilité du transporteur ;

« - à la responsabilité civile des exploitants d’installations nucléaires ;

« - à la responsabilité civile du fait des produits pharmaceutiques.

« Sont en outre exclus de l’application du présent chapitre les risques des travaux de bâtiment faisant l’objet d’une obligation d’assurance.

« Art. L. 351-3. - Pour l’application du présent titre, est regardé comme Etat de situation de risque :

« 1° L’Etat où les biens sont situés, lorsque l’assurance est relative soit à des immeubles, soit à des immeubles et à leur contenu dans la mesure où ce dernier est couvert par la même police d’assurance ;

« 2° L’Etat d’immatriculation, lorsque l’assurance est relative à des véhicules de toute nature ;

« 3° L’Etat où a été souscrit le contrat, s’il s’agit d’un contrat d’une durée inférieure ou égale à quatre mois, relatif à des risques encourus au cours d’un déplacement, quelle que soit la branche dont ceux-ci relèvent ;

« 4° Dans tous les autres cas que ceux mentionnés aux 1°, 2° et 3° ci-dessus, l’Etat dans lequel le souscripteur a sa résidence principale ou, si le souscripteur est une personne morale, l’Etat où est situé l’établissement de cette personne morale auquel le contrat se rapporte.

« Section II

« Conditions d’exercice

« Art. L. 351-4. - Sous la seule réserve d’en informer préalablement le ministre chargé de l’économie et des finances, toute entreprise d’assurance peut couvrir sur le territoire de la République française les grands risques en libre prestation de services. Un décret en Conseil d’Etat fixe les documents à produire à l’appui de cette information.

« Sont regardés comme grands risques :

« 1° Ceux qui relèvent des catégories suivantes :

« a) Les corps de véhicules ferroviaires, aériens, maritimes, lacustres et fluviaux ainsi que la responsabilité civile afférente auxdits véhicules ;

« b) Les marchandises transportées ;

« c) Le crédit et la caution, lorsque le souscripteur exerce à titre professionnel une activité industrielle, commerciale ou libérale, à condition que le risque se rapporte à cette activité ;

« 2° Ceux qui concernent l’incendie et les éléments naturels, les autres dommages aux biens, la responsabilité civile générale et les pertes pécuniaires diverses, lorsque le souscripteur exerce une activité dont l’importance dépasse certains seuils définis par décret en Conseil d’Etat.

« Art. L. 351-5. - Toute entreprise d’assurance peut couvrir sur le territoire de la République française en libre prestation de services les risques autres que ceux qui sont mentionnés à l’article L. 351-4 lorsqu’elle ne dispose pas, en France, d’un établissement ayant obtenu pour les branches concernées l’agrément prévu à l’article L. 321-1.

« Toutefois, une telle entreprise ne peut opérer en France en libre prestation de services qu’après avoir obtenu un agrément délivré par le ministre chargé de l’économie et des finances dans les conditions prévues à l’article L. 321-1-1.

« Art. L. 351-6. - Toute entreprise d’assurance couvrant sur le territoire de la République française en libre prestation de services un risque autre que ceux mentionnés à l’article L. 351-4 est tenue de remettre au ministre chargé de l’économie et des finances tous documents pouvant lui être demandés dans les mêmes conditions que pour les entreprises agréées au titre de l’article L. 321-1.

« Toute entreprise d’assurance couvrant sur le territoire de la République française des grands risques en libre prestation de services est tenue, lorsque la demande lui en est faite dans le but de contrôler le respect des dispositions législatives et réglementaires applicables à ces risques, de remettre au ministre chargé de l’économie et des finances les conditions générales et spéciales des polices d’assurance, les tarifs, formulaires et autres imprimés que l’entreprise a l’intention d’utiliser.

« Section III

« Sanctions administratives

« Art. L. 351-7. - Lorsqu’une entreprise d’assurance opérant sur le territoire de la République française en libre prestation de services ne respecte pas les règles qui s’imposent à elle, la commission de contrôle des assurances enjoint à l’entreprise concernée de mettre fin à cette situation irrégulière.

« Si l’entreprise passe outre à l’injonction qui lui est adressée en application de l’alinéa précédent, la commission de contrôle des assurances en informe les autorités de contrôle de l’Etat membre de l’établissement de cette entreprise et, le cas échéant, de l’Etat de son siège social, et leur demande de prendre toutes mesures appropriées pour que l’entreprise mette fin à cette situation irrégulière.

« Art. L. 351-8. - Si l’entreprise persiste à enfreindre les règles qui s’imposent à elles sur le territoire de la République française, la commission de contrôle des assurances peut prendre les mesures appropriées pour prévenir de nouvelles irrégularités et, si les circonstances l’exigent, interdire à l’entreprise de continuer de conclure des contrats d’assurance en libre prestation de services sur le territoire de la République française et prononcer, dans les conditions fixées à l’article L. 310-18, les sanctions énumérées à ce même article, à l’exception de celles qui sont prévues aux cinquième (4°) et septième (6°) alinéas dudit article. La commission de contrôle des assurances procède, aux frais de l’entreprise, à la publication des mesures qu’elle a ordonnées dans les journaux et publications qu’elle désigne et à l’affichage dans les lieux et pour la durée qu’elle indique.

« Art. L. 351-9. - Lorsque la commission de contrôle des assurances est informée par l’autorité de contrôle de l’un des Etats qu’une entreprise opérant en France en libre prestation de services a fait l’objet d’un plan de redressement ou d’un plan de financement à court terme ou d’une mesure ayant restreint ou interdit la libre disposition de ses actifs, elle prend les mesures de restriction ou d’interdiction concernant les actifs de cette entreprise situés sur le territoire de la République française propres à sauvegarder les intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats.

« Section IV

« Transferts de portefeuilles de contrats souscrits en libre prestation de services

« Art. L. 351-10. - Les entreprises établies sur le territoire de la République française pratiquant des opérations d’assurance en libre prestation de services peuvent être autorisées, dans les conditions prévues à l’article L. 324-1, à transférer tout ou partie de leur portefeuille de contrats conclus en libre prestation de services à un cessionnaire établi en France, si les autorités de contrôle de l’Etat du siège social du cessionnaire attestent que celui-ci possède, compte tenu du transfert, la marge de solvabilité nécessaire.

« Le transfert ne peut être autorisé par le ministre chargé de l’économie et des finances que s’il a reçu l’accord des autorités de contrôle du ou des Etats où les risques sont situés.

« Art. L. 351-11. - Les entreprises établies sur le territoire de la République française peuvent être autorisées, dans les conditions prévues à l’article L. 324-1, à transférer tout ou partie de leur portefeuille de contrats conclus en libre prestation de services à un cessionnaire établi dans l’Etat où les risques sont situés si les autorités de contrôle de l’Etat du siège social du cessionnaire attestent que celui-ci possède, compte tenu du transfert, la marge de solvabilité nécessaire.

« Le transfert ne peut être autorisé par le ministre chargé de l’économie et des Finances que s’il a reçu l’accord des autorités de contrôle de l’Etat où les risques sont situés.

« Art. L. 351-12. - Les entreprises établies sur le territoire de la République française peuvent être autorisées par le ministre chargé de l’économie et des finances, dans les conditions prévues à l’article L. 324-1, à transférer tout ou partie de leur portefeuille de contrats à un cessionnaire établi dans un Etat membre autre que celui de situation du risque, si les conditions suivantes sont remplies :

« 1° les autorités de contrôle de l’Etat du siège social du cessionnaire attestent que celui-ci possède, compte tenu du transfert, la marge de solvabilité nécessaire ;

« 2° L’autorité de contrôle de l’Etat où est établi le cessionnaire a donné son accord ;

« 3° Le cessionnaire établit avoir satisfait dans l’Etat membre où le risque est situé aux conditions exigées par cet Etat pour y opérer en libre prestation de services ;

« 4° L’autorité de contrôle de cet Etat a donné son accord sur ce transfert.

« Art. L. 351-13. - Le transfert de tout ou partie d’un portefeuille de contrats conclus en libre prestation de services, afférents à des risques situés sur le territoire de la République française, d’une entreprise établie dans un Etat autre que la France à un cessionnaire établi dans un des Etats est opposable aux assurés, souscripteurs, bénéficiaires de contrats et créanciers pour autant que les dispositions du deuxième alinéa de l’article L. 324-1 ont été respectées et que le ministre chargé de l’économie et des finances n’a pas fait opposition au transfert projeté.

« Le transfert est opposable à partir du jour où la décision l’autorisant a été rendue publique par un avis inséré au Journal officiel. Toutefois, il n’est opposable aux assurés qu’à l’expiration d’un délai d’un mois suivant la date de cette publication. Au cours de ce délai, les assurés ont la faculté de résilier le contrat.

« Section V

« Interdiction d’activité

« Art. L. 351-14. - Lorsqu’elle est informée du retrait de l’agrément d’une entreprise opérant en France en régime de libre prestation de services par l’autorité de contrôle d’un autre Etat, la commission de contrôle des assurances prend les mesures appropriées pour lui interdire de poursuivre son activité et pour sauvegarder les intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats.

« Chapitre II

« Dispositions relatives à la coassurance communautaire

« Art. L. 352-1. - Une opération de coassurance communautaire est celle qui couvre des risques situés sur le territoire d’un ou plusieurs Etats à laquelle participent plusieurs entreprises d’assurance établies sur le territoire d’un Etat et dont l’une au moins n’est pas établie dans le même Etat que l’apériteur.

« Les risques situés sur le territoire de la République française qui peuvent être couverts en coassurance communautaire sont les mêmes que ceux qui peuvent être couverts en libre prestation de services en vertu de l’article L. 351-4 ainsi que les risques des travaux de bâtiment faisant l’objet d’une obligation d’assurance.

« Toute entreprise d’assurance dont le siège social est situé sur le territoire d’un Etat et qui satisfait aux dispositions de la législation du pays où elle est établie est dispensée des obligations prévues aux articles L. 321-1 et L. 351-4 pour participer sans être apériteur à la couverture d’un risque situé en France dans le cadre d’une opération de coassurance communautaire.

« L’apériteur d’une opération de coassurance communautaire non établi en France est soumis aux obligations prévues à l’article L. 351-4. »