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Article (Loi n° 92-646 du 13 juillet 1992 relative à l'élimination des déchets ainsi qu'aux installations classées pour la protection de l'environnement (1))

Article (Loi n° 92-646 du 13 juillet 1992 relative à l'élimination des déchets ainsi qu'aux installations classées pour la protection de l'environnement (1))

Art. 8. - Il est inséré, dans la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 précitée, un titre VI bis ainsi rédigé :

« Titre VI bis
« Dispositions financières

« Chapitre Ier
« Déchets ménagers et assimilés

« Art. 22-1. - Jusqu’au 30 juin 2002, tout exploitant d’une installation de stockage de déchets ménagers et assimilés non exclusivement utilisée pour les déchets que l’entreprise produit verse à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie une taxe de 20 F par tonne de déchets réceptionnés.

« Le taux fixé à l’alinéa précédent est majoré de 50 p. 100 lorsque la provenance des déchets réceptionnés est extérieure au périmètre du plan d'élimination des déchets, élaboré en vertu de l'article 10-2, dans lequel est située l’installation de stockage.

« Le montant minimal de la taxe est de 5 000 F par installation et par an.

« Un décret détermine les modalités d'évaluation des quantités de déchets réceptionnés.

« Art. 22-2. - I. - Les exploitants d’installation de stockage visés à l’article 22-1 déclarent le tonnage réceptionné au terme de chaque trimestre lorsque l’installation est autorisée à recueillir 20 000 tonnes et plus de déchets par an ou annuellement dans les autres cas. Cette déclaration accompagnée du paiement de la taxe due est adressée à l’agent comptable de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

« II. - 1° La déclaration visée au I est contrôlée par les services de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. À cette fin, les agents commissionnés par le ministre chargé de l’environnement et assermentés peuvent examiner sur place tous documents utiles. Préalablement, un avis de passage est adressé à l’exploitant afin qu'il puisse se faire assister d’un conseil. Les insuffisances constatées et les sanctions y afférentes sont notifiées à l’exploitant qui dispose d’un délai de trente jours pour présenter ses observations. Après examen des observations éventuelles, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l'énergie émet, s’il y a lieu, un titre exécutoire, comprenant les droits supplémentaires maintenus assortis des pénalités prévues à l’article 1729 du code général des impôts.

« 2° À défaut de déclaration dans les délais, il est procédé à la taxation d’office sur la base de la capacité de réception de l’installation pour la période correspondante. L’exploitant peut toutefois, dans les trente jours de la notification du titre exécutoire, déposer une déclaration qui se substitue, s'agissant des droits, à ce titre, sous réserve d'un contrôle ultérieur dans les conditions prévues au 1°. Dans ce cas, il est émis un nouveau titre exécutoire comprenant les droits dus assortis des pénalités prévues à l'article 1728 du code général des impôts.

« L’autorité judiciaire communique à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie les rapports et procès-verbaux établis par les agents mentionnés à l’article 26 qui peuvent être utiles au contrôle de la taxe.

« Le droit de répétition de la taxe de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie s’exerce jusqu'à la fin de la troisième année qui suit celle au titre de laquelle la taxe est due.

« III. - Le recouvrement de la taxe est assuré par l’agent comptable de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie selon les procédures, sûretés, garanties et sanctions applicables aux taxes sur le chiffre d'affaires.

« Le contentieux est suivi par l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l’énergie. Les réclamations sont présentées, instruites et jugées comme en matière de taxes sur le chiffre d’affaires.

« Art. 22-3. - Il est créé au sein de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l’énergie un fonds de modernisation de la gestion des déchets. Ce fonds, qui reçoit le produit de la taxe visée à l’article 22-1, fait l’objet d'une comptabilité distincte.

« Ce fonds a pour objet :
« - l'aide au développement de techniques innovantes de traitement des déchets ménagers et assimilés ;
« - l’aide à la réalisation d'équipements de traitement de ces déchets, notamment de ceux qui utilisent des techniques innovantes ;
« - la participation au financement de la remise en état d'installations de stockage collectif de ces déchets et des terrains pollués par ces installations lorsque cette participation est devenue nécessaire du fait de la défaillance de l’exploitant ou du détenteur ou de l’échec des mesures de protection du site ;
« - l'aide aux communes recevant sur leur territoire une nouvelle installation intercommunale de traitement de déchets ménagers ou assimilés et, éventuellement, aux communes ayant déjà une installation de ce type et réalisant une extension de cette installation, ainsi que, le cas échéant, aux communes limitrophes subissant des contraintes particulières du fait de l’installation.

« 10 p. 100 au moins des ressources dont dispose chaque année le fonds sont affectés à l’aide au développement de techniques innovantes de traitement des ordures ménagères et déchets assimilés.

« Chapitre II
« Déchets industriels spéciaux

« Art. 22-4. - Un groupement d'intérêt public peut être constitué dans les conditions prévues par l’article 21 de la loi n° 82-610 du 15 juillet 1982 d'orientation et de programmation pour la recherche et le développement technologique de la France, en vue de faciliter l'installation et l'exploitation de tout nouveau centre collectif de traitement de déchets industriels spéciaux ou de toute nouvelle installation de stockage de déchets ultimes.

« Ce groupement d'intérêt public peut, à ce titre, mener des actions d'accompagnement, comprenant notamment la réalisation d'aménagements paysagers, d'information et de formation du public et gérer des équipements d'intérêt général, au bénéfice des riverains des installations, des communes d'implantation et des communes limitrophes.

« La constitution d'un groupement d'intérêt public tel que défini au présent article est obligatoire dans le cas d'un stockage souterrain de déchets ultimes en couches géologiques profondes.

« Outre l’Etat et le titulaire de l’autorisation au titre de la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l’environnement, la région et le département où est situé le nouveau centre collectif, les communes d'accueil des installations et les communes limitrophes, ainsi que tout organisme de coopération intercommunale dont l’objectif est de favoriser le développement économique de la zone concernée peuvent adhérer de plein droit à ce groupement.

« Art. 22-5. - Aux fins de remettre en état les sites pollués par d'anciennes installations de stockage délaissées par leurs exploitants, l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l’énergie peut conclure avec les organisations professionnelles représentant les entreprises industrielles des conventions par lesquelles ces organisations apportent leur contribution financière et technique au programme de l’agence. Ces conventions sont publiées au Journal officiel par décision du ministre de l’environnement.

« Chapitre III
« Dispositions diverses

« Art. 22-6. - Lorsque l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l'énergie a assuré, à la suite de la prescription des travaux ordonnés d'office, la maîtrise d'œuvre d'actions d'élimination et de récupération de déchets ou matières polluantes, en application de la présente loi ou de la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 précitée, les sommes consignées répondant de ces travaux lui sont réservées à sa demande. »