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Article (Décision du Conseil constitutionnel relative au compte de campagne de M. Olivier Besancenot, candidat à l'élection du Président de la République des 21 avril et 5 mai 2002)

Article (Décision du Conseil constitutionnel relative au compte de campagne de M. Olivier Besancenot, candidat à l'élection du Président de la République des 21 avril et 5 mai 2002)


Sur les dépenses inscrites au compte :
4. Considérant que le coût de la fête de « Rouge 13 », le 26 janvier 2002 à Marseille, a été porté dans les dépenses de campagne pour un montant total de 8 264 EUR, alors que cette fête, qui ne comportait que des débats sur des thèmes politiques généraux et un concert, ne s'inscrivait pas dans la campagne électorale du candidat ; qu'il en résulte que ces dépenses, payées par le mandataire financier, ne doivent pas être regardées comme ayant été effectuées en vue de l'élection du candidat au sens de l'article L. 52-12 du code électoral ; qu'il y a lieu par suite d'exclure des dépenses admises au remboursement de l'Etat une somme de 8 264 EUR ;
5. Considérant que la totalité du coût de divers tracts et publications a été portée dans les dépenses de campagne, alors qu'une partie du contenu de ces documents relève de l'information générale et ne peut être rattachée directement à la campagne électorale ; qu'il sera fait une juste appréciation de cette partie en l'évaluant aux trois quarts ; que le coût de ces tracts et publications est de 5 901 EUR pour l'édition, à Bordeaux, de numéros de la Boîte aux lettres Rouge LCR, La Voix des travailleurs, La Lettre rouge, Carton rouge et 100 % à gauche, de 914 EUR pour des numéros de Motivé(e)s, bulletin de la LCR 34, enfin, de 2 171 EUR pour des tracts de la LCR ; qu'ainsi, ces frais, qui ont été pris en charge par le mandataire financier, ne doivent pas être regardés, dans la proportion des trois quarts, comme une dépense effectuée en vue de l'élection du candidat au sens de l'article L. 52-12 du code électoral ; qu'il y a lieu, par suite, d'exclure des dépenses admises au remboursement de l'Etat une somme de 6 740 EUR ;
6. Considérant qu'une dépense de 357 EUR, payée par le mandataire financier, correspond à un déplacement sans lien avec la campagne électorale ; que cette dépense ne peut dès lors être regardée comme effectuée en vue de l'élection du candidat au sens de l'article L. 52-12 du code électoral ; que d'autres frais de déplacement, d'un montant de 145 EUR, ont été payés deux fois par le mandataire financier ; qu'il y a lieu, par suite, d'exclure des dépenses comprises dans l'assiette du remboursement la somme de 502 EUR ;
7. Considérant qu'a été porté dans les dépenses du compte de campagne payées par le mandataire financier le coût, d'un montant total de 11 850 EUR, de la réunion organisée le 21 avril 2002 à l'issue du premier tour de scrutin ; que ces dépenses ne peuvent être regardées comme exposées en vue de la campagne électorale du candidat, laquelle avait pris fin à cette date ; qu'il y a lieu par suite d'exclure des dépenses admises au remboursement de l'Etat une somme de 11 850 EUR ;
8. Considérant que seuls sont assortis de pièces justificatives, au titre des « concours en nature des partis politiques », des frais pour un montant total de 1 563 EUR et, au titre des « autres concours en nature », des frais pour un montant total de 429 EUR ; que c'est, dès lors, à bon droit que ces montants ont été portés dans les recettes du compte de campagne ; que c'est en revanche à tort que figurent dans les dépenses les montants de 1 762 EUR (concours en nature des partis politiques) et de 438 EUR (autres concours en nature), auxquels il y a lieu par suite de substituer respectivement les montants de 1 563 EUR et de 429 EUR ;
9. Considérant que l'ouvrage de M. Olivier Besancenot Tout est à nous, publié en janvier 2002, doit, en raison de son contenu, être considéré comme directement lié à la campagne électorale du candidat ; que le coût de l'édition et de la commercialisation de cet ouvrage, dont il sera fait une juste appréciation en l'évaluant à 25 000 EUR, doit dès lors être regardé comme une dépense engagée en vue de l'élection du candidat au sens de l'article L. 52-12 du code électoral ; qu'il y a lieu par suite d'ajouter dans les dépenses et dans les recettes du compte de campagne, au titre des autres concours en nature, la somme de 25 000 EUR ;
10. Considérant qu'il résulte de ce qui précède que le compte de campagne du candidat, arrêté, pour les dépenses payées par le mandataire financier, au montant déclaré de 753 785 EUR, se décompose en 726 429 EUR de dépenses admises au remboursement de l'Etat et 27 356 EUR de dépenses exclues de ce remboursement ; que les concours en nature des partis politiques doivent être arrêtés à la somme de 1 563 EUR ; que les autres concours en nature doivent être arrêtés à la somme totale de 25 429 EUR ; que le total des dépenses de caractère électoral s'élève ainsi à 753 421 EUR ; que, par suite, le plafond des dépenses fixé par l'article 3 de la loi du 6 novembre 1962 susvisée n'est pas dépassé ;
Sur les recettes inscrites au compte :
11. Considérant que les recettes du compte de campagne comprennent, d'une part, un apport personnel du candidat de 745 000 EUR, des dons de personnes physiques pour 15 047 EUR et d'autres recettes pour 525 EUR, soit une somme totale de 760 572 EUR, et, d'autre part, des concours en nature d'un parti politique s'élevant à 1 563 EUR et d'autres concours en nature s'élevant à 25 429 EUR ; que le total des recettes s'établit ainsi à 787 564 EUR ;
Sur le droit à remboursement par l'Etat :
12. Considérant qu'aux termes du troisième alinéa du V de l'article 3 de la loi du 6 novembre 1962 susvisée : « Une somme égale au vingtième du montant du plafond des dépenses de campagne qui leur est applicable est remboursée, à titre forfaitaire, à chaque candidat ; cette somme est portée à la moitié dudit plafond pour chaque candidat ayant obtenu plus de 5 % du total des suffrages exprimés au premier tour. Elle ne peut excéder le montant des dépenses du candidat retracées dans son compte de campagne » ;
13. Considérant que M. Olivier Besancenot a obtenu moins de 5 % du total des suffrages exprimés au premier tour ; que le remboursement forfaitaire maximal auquel il peut prétendre est donc égal au vingtième du montant du plafond des dépenses de campagne applicable aux candidats du premier tour, soit 739 800 EUR ; que, toutefois, ce remboursement ne saurait excéder ni le montant des dépenses de caractère électoral faites sur le compte de son mandataire financier, soit 726 429 EUR, ni le montant de son apport personnel, soit 745 000 EUR ; que le remboursement par l'Etat est, par suite, fixé à 726 429 EUR, dont 153 000 EUR ont déjà été versés ;
Sur la dévolution de l'excédent :
14. Considérant qu'aux termes du huitième alinéa du II de l'article 3 de la loi du 6 novembre 1962 susvisée : « Le solde positif éventuel des comptes des associations électorales et mandataires financiers des candidats est dévolu à la Fondation de France » ; qu'en application de cette disposition, le solde positif du compte, tel qu'il figure au tableau ci-dessous, soit 6 787 EUR, doit être dévolu à la Fondation de France,
Décide :